>Plan santé mentale : les quatre axes du gouvernement (le quotidien du médecin)

 

Le ministère de la Santé a soumis au comité d’orientation du plan Santé mentale 2011-2015 un document de travail fixant quatre grands axes stratégiques destinés « à prévenir et réduire les ruptures » : au cours de la vie du malade, au niveau de l’offre de soins de proximité, au sein des modes d’exercice et de « l’environnement sociétal » de la psychiatrie.

Les membres du comité d’orientation se sont réunis lundi après-midi au ministère de la Santé pour discuter d’un document de travail qui fixe le cap souhaité par le gouvernement pour le plan Santé mentale. Attendu pour le mois de décembre, ce plan ne devrait pas excéder les 15 pages (contre près d’une centaine pour le précédent plan 2005-2008).« Prévenir et réduire les ruptures pour mieux vivre avec des troubles psychiques », tel est le titre encore provisoire suggéré dans le document de travail ministériel. Quatre grands axes stratégiques y sont présentés. Le premier aborde la prévention et la réduction des ruptures durant la vie du malade. Il s’agit notamment d’« améliorer l’accès de la personne aux soins psychiatriques et somatiques dont elle a besoin », de « favoriser la réhabilitation psychosociale », d’« améliorer la continuité des soins et de l’accompagnement aux différents âges de la vie de la personne », sa qualité de vie et son accès aux droits. Le soutien aux aidants constitue une autre priorité de ce premier axe. Le deuxième axe ambitionne de « prévenir et réduire les ruptures selon les publics et les territoires ». Y seront entre autres inscrits, une meilleure répartition de l’offre de soins dans sa proximité et sa variété, la fin des« points noirs » en matière d’hospitalisation psychiatrique, l’adaptation de l’offre aux populations ayant des besoins spécifiques (prisonniers, sans-abri, handicapés), ainsi qu’une information beaucoup plus lisible sur les dispositifs de prise en charge.

Sortir des conflits d’école.

Le troisième axe arrêté par le ministère vise à la réduction et à la prévention des ruptures entre la psychiatrie et son environnement sociétal (représentations sociétales de la psychiatrie, relations avec la justice…). « Les représentations négatives des troubles mentaux, de la psychiatrie, des handicaps psychiques nuisent à la santé publique, en tant qu’elles retardent bien souvent la demande d’aide et le recours aux soins. Elles peuvent aussi mettre en échec les programmes d’accès au soin, de prise en charge et d’accompagnement, mais aussi isoler et faire souffrir les personnes et leurs proches », souligne le ministère.

Le quatrième et dernier axe s’attache à « prévenir et réduire les ruptures entre les savoirs ». Il s’agit ici de « sortir des conflits d’écoles », entre les différentes approches thérapeutiques, « toutes utiles et complémentaires ». À l’issue de la réunion de lundi, les membres du comité d’orientation du nouveau plan doivent faire part de leurs commentaires sur ces grands axes arrêtés par le gouvernement. S’ensuivront quatre autres réunions de travail – une par axe – qui permettront d’aboutir à la rédaction du plan à partir du mois de décembre.

Article original : http://www.lequotidiendumedecin.fr

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8 réflexions sur « >Plan santé mentale : les quatre axes du gouvernement (le quotidien du médecin) »

  1. A suivre … De notre coté, nous préparons des propositions de patients que nous soumettrons si les états généraux de la psychiatrie finissent par avoir lieu …
     

  2. << « sortir des conflits d’écoles », entre les différentes approches thérapeutiques, « toutes utiles et complémentaires » >> : dorénavant on ne prescrira plus de psychotropes sans massage des doigts de pied avec méditation transcendantale de Sri Psychobindro Atahualpa. Les psychiatres auront donc une formation complémentaire. Heu, j'ai pas compris ? On nous a dit « toutes ». Même les Tcc.

  3.  « Les représentations négatives des troubles mentaux, de la psychiatrie, des handicaps psychiques nuisent à la santé publique, en tant qu’elles retardent bien souvent la demande d’aide et le recours aux soins. Elles peuvent aussi mettre en échec les programmes d’accès au soin, de prise en charge et d’accompagnement, mais aussi isoler et faire souffrir les personnes et leurs proches »
    On voit donc que ce qui est important, c'est que le malade ait ses médicaments et accessoirement qu'on arrête de le faire souffrir.
    What a wonderful world!
    Je fais du mauvais esprit?
    Je ne crois pas, les quatre points du plan de santé mental porte sur les soins exclusivement.L'important c'est que le malade ait toujours et sans rupture ses médocs, le reste on s'en fout.

  4. Eviter les ruptures= soins contraints, je suppose. Accès aux droits, oui mais lequels? Quant à la mauvaise image concernant les troubles psychiques, on est pliés en deux, à moins qu'ils demandent à Sarko et aux médias de la fermer.

  5. Et "points nois", qu'est-ce que ça veut dire, parce que ça peut être tout et n'importe quoi selon la personne qui parle, des maltraitances envers les patients au fait qu'il faut grillager et mettre des bracelets électroniques si on se place au niveau de Sarkozy.

  6. L'approche thérapeutique a -t-elle un sens, et cet idée sur l'approche de Sarkozy en a t-elle vraiment, la mauvaise image est-elle réelle, quant à l'arrêt des soins, c'est l'affaire de celui ou celle qi soignent,  Comment sortir des idées théoriques, des dits conflits d'école puisque tous les médecins qui ne sont pas tous psychiatres s'en servent, je dirais même plus que les praticiens hospitaliers en psychiatrie. Pourquoi, parce que le vocabulaire psychiatrie, c'est un vocabulaire plus précis, plus méticuleux que le vocabulaire général. Mais, ce n'est pas en citant des affections, type pathologique, ou de psychose, qu'on soigne, pas plus en déréglant les cerveaux. Il y a ceux qui prennent une dose minimale pour un confort d'esprit, et les vrais malades mentaux. Est-ce du snobisme, voire de la prévention pour des faux patients, face à ceux qui ont vraiment des problèmes d'angoisse, d'émotivité, ou un vrai problème au cerveau.

  7. plus d'internement sur "notoriété" publique:
    Psychiatrie / soins sans consentement (site fhf)
    13/10/2011
     
    La notion de « notoriété publique » déclarée contraire à la constitution : Application à partir du jeudi 6 octobre 2011
    La loi du 5 juillet 2011 dans le prolongement de la loi du 27 juin 1990 avait maintenu la possibilité d’une entrée dans le dispositif de soins sans consentement par mesure provisoire du maire ou du commissaire de police reposant sur un avis médical ou sur la notoriété publique.
    Suite à une question prioritaire de constitutionnalité, le Conseil Constitutionnel par décision rendue publique le 6 octobre 2011 (fichier joint)  a supprimé la référence à la notion de notoriété publique jugée contraire à la constitution.
    Nathalie SANCHEZ n.sanchez@fhf.fr
     
    Téléchargez Décision Conseil constitutionnel (114,56 kB)

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