>Forum Vol au dessus d'un nid de coucou, Actualité du soin psychique

FORUM « Vol au dessus d’un nid de coucou, Actualité du soin psychique » : Salle de conférence Centre Hospitalier Laborit 370 avenue Jacques Cœur Poitiers

La rediffusion récente de « Vol au dessus d’un nid de coucou «  a été l’occasion de souligner l’inquiétante similitude entre une psychiatrie américaine inhumaine évoquée dans cette œuvre de Milos Forman et celle qui en 2010 se répand sur le territoire français.

Les méthodes thérapeutiques évoquées dans ce film, froides, punitives, culpabilisantes, mécaniques, nous apparaissent être en train de recouvrir celles qui font appel à la sollicitude, l’empathie, l’écoute, en un mot à la prise en compte de la singularité humaine.
A la sortie de ce film en 1976 nous pensions qu’il pouvait en être autrement en France.

Qu’en est-il alors en 2010 dans les établissements médicaux et médicaux-sociaux ?

– Le malade, malgré les aléas de ses symptômes,
est-il toujours une personne inscrite dans la société ?

– L’être humain de par sa maladie, ou son handicap est-il placé hors la loi commune ?

– Le soignant peut-il préserver sa capacité à soigner, à accompagner, à l’heure où sa fonction est dénaturée, et son identité professionnelle désavouée par ce que l’on attend et exige de lui ?

Quelles réflexions mettre en œuvre dans nos pratiques pour garantir des soins humains et aidants ?

Le Collège Régional Poitou-Charentes des Psychologues de la Fonction Publique Hospitalière est une association Loi 1901. Il se veut un lieu de débats ouvert aux psychologues ; un lieu d’échanges et de recherche ouvert à tous les domaines utiles à notre réflexion (scientifique, philosophique, sociologique, juridique, éthique, culturel …..).
Il organise régulièrement des conférences, des forums, des colloques.

Vendredi 19 novembre 2010

9h Accueil

9h45 Ouverture de la journée 
Josette Marteau Château

10h00 Quelle hospitalité pour la folie ?
Patrick Chemla

11h00 Pause

11h15 Parents de personnes hospitalisées, quels vécus ?
Catherine Le Grand-Sébille

12h00 Pause repas

14h00 Créer et maintenir des lieux de narration, une résistance nécessaire à la post- modernité.
Simone Molina

15h00 Pause

15h15 Garantir des soins humains et « hospitaliers »: Table ronde.
Patrick Chemla, Simone Molina, Catherine Le Grand- Sébille,
Muriel Ferrier

16h30 Clôture de la journée
Josette Marteau-Château

Patrick Chemla, psychiatre et psychanalyste il anime l’association « La Criée » à Reims, il est membre du collectif des 39. Il est co-auteur de l’ouvrage collectif Asile publié sous sa direction (Erès), auteur de Expériences de la Folie (Erès).

Catherine Le Grand-Sébille, socio-antropologue, elle est co-auteur de l’étude Parents de grands adolescents et jeunes adultes hospitalisés en psychiatrie. Quels vécus? Quels besoins? Quelles violences? Quels soutiens ?

Simone Molina, psychologue clinicienne et psychanalyste à l’hôpital de Montfavet.

Muriel Ferrier psychologue clinicienne au centre hospitalier de Niort.

Josette Marteau-Château psychologue clinicienne au centre hospitalier Henri Laborit, présidente du Collège Régional.

Références filmiques et documentaires:
Vol au dessus d’un nid de coucou de Milos Forman. Sortie en France 1976
Un monde sans fous ? de Philippe Borrel diffusé sur France 5, le 13 avril 2010.
Le livre d’entretiens complément du film Un monde sans fous ? Publié aux éditions du champ social.

Vous pouvez copier-coller le bon ci-dessous et le renvoyer à :

Maryline Auvinet-Gessé
2 Chemin de Regombert
86340 Nouaillé-Maupertuis

Renseignements :
Josette Marteau-Château
CMPEA, 7 Allée Martin Luther King
86000 Poitiers
Tel. : 05 49 01 40 21

Nom :………………………………………
Prénom :……………………………………
Adresse :……………………………………………………………………………..……
……………………………………………..
Code Postal :………………………….……
Ville :………………………………………
Tél. : …………………..……………………
Courriel:……………………..…………..…
Profession :…………………………………

TARIFS

Adhérent du Collège Régional.. 15 €
Non adhérent :………………. . 40 €
Demandeur d’emploi (attestation
ASSEDIC du mois en cours)…..……. 10€
Étudiant < 26 ans……………… 10€ Ci-joint un chèque de… …… ………..€ à l’ordre du Collège Régional Poitou-Charentes des Psychologues de la FPH. Date : Signature :

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8 réflexions sur « >Forum Vol au dessus d'un nid de coucou, Actualité du soin psychique »

  1. Bonjour,

    je suis malheureusement d’accord avec vous. Longtemps, j’ai refusé de lire « Vol au-dessus d’un nid de coucou » parce que je pensais que je ne le supporterais pas. Et puis je l’ai fait, et je ne l’ai pas trouvé si terrible que ça. Je m’explique: terrible, oui, ça l’est, mais rien de tout cela ne m’a étonnée, je n’ai rien découvert, parce que c’est encore comme ça dans certains endroits, à peu de choses près.
    Un des mes amis est en HO depuis huit mois, pour rien, c’est-à-dire qu’il a seulement déliré, sans violence, sans trouble de l’ordre public si ce n’est refuser puis accepter de payer une note de restaurant, mais son père n’a pas voulu signer la HDT, donc HO. Evidemment, personne ne lui a même proposé une HL ou des soins en ambulatoires. L’hôpital est délabré, les chassis et les coins des pièces ne sont que des taches de moisis. Et pour cela, en plus il doit 400 euros par mois. Il ne délire plus du tout, mais est toujours en HO, car son psychiatre veut être sûr qu’il prenne son traitement. Il a passé six mois en intra-hospitalier, deux mois en HDJ. Il en a beaucoup souffert, n’a reçu aucun soins si ce n’est des médicaments, a eu la gale, juste une fois, son voisin de chambre l’a eu quatre fois, est resté à s’ennuyer en écoutant le cri des gens attachés parfois pendant trois jours pour avoir seulement élevé la voix. Il en est devenu suicidaire, tellement cela lui a fait du mal. Et en plus il doit une somme d’argent énorme pour quelqu’un qui touche l’AAH. Il est resté sans uriner pendant trois jours et a presque eu un abcès dentaire (sa dent est fendue à cause de ça) sans que personne ne s’en soucie sinon sa mère. La juge des libertés à été saisie, un expert nommé. Il devait rendre son rapport hier mais ne s’est pas déplacé. Son psychiatre lui a demandé d’abandonner son action en justice en le menaçant de prolonger sa HO d’un an s’il ne le faisait pas, souriant en disant que de toute façon les patients ne gagnaient jamais. Je comprends mieux maintenant, si les experts ne se déplacent même pas.
    Mon ami compte déménager, pour changer de secteur et ne jamais revivre ça. Son psychiatre lui a dit que d’une façon ou d’une autre, il reviendrait dans cet hôpital. Etrange façon de considérer le soin.

    Voilà, je voulais juste raconter cette histoire, qui n’est pas rare je suppose, mais bien représentative du mépris, du non-droit, de l’absence de soins, de l’entreprise de démolition de personnes vulnérables.

    Je suis moi-même schizophrène, j’ai eu quelques mésaventures en psychiatrie, mais rien à voir avec ça, mais ce n’était pas en France. Je m’en suis sortie parce que j’ai rencontré des gens humains, respectueux et compréhensifs pour qui le soin ne se limite pas à enfermer et imposer des médicaments. Mon ami ne s’en sort pas, mais comment pourrait-il en avoir la moindre chance quand son parcours n’a été fait que d’histoires comme celle-là?
    Comment peut-on se plaindre de la chronicité de la psychose et des ruptures de soins des psychotiques quand on ne les soigne même pas? Quand on se contente de nier la parole, de contraindre et de faire violence à des gens en état de grande vulnérabilité? Comment peut-on attendre autre chose?
    Je m’en suis sortie et suis reconnaissante à certaines personnes, j’ai beaucoup de respect pour la psychiatrie digne de ce nom, je sais tout le bien qu’elle peut faire.
    Mais cette psychiatrie-là m’a fait perdre toutes mes illusions en l’humanité. Cette psychiatrie-là a provoqué pour toujours une rupture radicale entre le monde et moi, un sentiment profond que les schizophrènes ne sont pas compris, ne le seront jamais même par certaines personnes censées pourtant les soigner. C’est ça le pire. Je peux supporter l’incompréhension de la société, son rire et son mépris. Pas la violence de soignants devant qui on crève de souffrance.
    Désolée pour la longueur de ce message, mais je voulais dire que cette violence n’a pas d’effets seulement sur les gens directement touchés, mais aussi sur des schizophrènes bien insérés dans la société, n’ayant plus mis un pied à l’hôpital depuis des années. Parce qu’elle est tout simplement humainement insupportable, innaceptable.

  2. Votre message n’est pas long; il va a l’essentiel et il faut du temps pour l’énoncer
    Ce que vous racontez représente exactement les raisons pour lesquelles nous avons crée notre collectif
    Alors sachez que vous n’êtes pas seul à vous révolter ; seul on perd espoir;
    Si l’expert ne s’est pas déplacé il faut le dire au juge des libertés. Le dire c’est poser un acte ; un acte de résistance; pour ne pas subir complètement subir;
    Et surtout dites nous comment cela évolue; échangez avec nous; d’autres auront peut être dés idées de résistance différentes.
    C’est comme cela que nous avancerons, debout.

  3. Merci pour votre réponse.
    Je sais que je ne suis pas seule à me révolter. Je connais votre mouvement depuis le début, j’ai lu pas mal de livres sur le sujet, je les connais tous car je suis libraire et m’occupe du rayon psy.
    La juge des libertés est en courant.
    L’affaire s’est compliquée depuis hier. Je pensais que mon ami était sorti, mais il est toujours hospitalisé car son psychiatre n’a pas envoyé les documents nécessaires. Il n’a même plus le droit de sortir le week-end.
    La juge va réagir, et normalement la HO devrait être levée mardi, mais je préfère ne pas y croire trop car ça dure comme ça depuis des mois. Visiblement, ce service est connu pour poser des problèmes de ce type.
    De plus, quand mon ami a été réhospitalisé après deux mois d’HDJ (pendant lesquels il a été engagé pour s’occuper d’une vieil homme sénile, étrange pour quelqu’un de soi-disant délirant et dangereux)et alors qu’il allait beaucoup mieux, c’était selon son psy pour un changement de traitement. Sauf que depuis le début je sais que ce n’est qu’un prétexte. En effet, mon ami prenait son traitement, pas en totalité c’est vrai car il le shootait trop, mais il allait bien, avait des projets. Son traitement fonctionnait donc bien, mais il n’obéissait pas à la lettre à son psychiatre. Celui-ci a décidé de le faire passer sous Léponex (en lui disant que ça allait le faire maigrir!), alors qu’il réagit bien aux autres neuroleptiques. Je suis persuadée que c’était pour avoir un contrôle total sur son traitement. D’ailleurs, il a noté comme raison de l’hospitalisation « recrudescence des symptômes », alors que c’est faux, mais comment pouvait-il justifier autrement le passage au Léponex?
    Depuis le début, cette histoire est un non-sens total.
    Ca fait une semaine qu’on dit à mon ami qu’il va sortir définitivement, et une heure avant sa sortie, on lui dit que non.
    Pour quelqu’un de soi-disant dangereux, il reste heureusement très calme même s’il est effondré.
    Si la HO est levée mardi, il changera de secteur directement. Si elle ne l’est pas, je ne sais plus ce qu’on peut faire.

  4. Votre témoignage est très touchant. Ce que vous décrivez est plus que regrettable et en effet, votre ami se montre finalement très fort pour ne pas rechuter face à tant de violence et d’indifférence institutionnalisée. En même temps, vous dites qu’il s’est bien intégré dans l’HDJ, qu’on lui a fait confiance. Qu’en pensent les soignants de cette unité ? Y retourne-t-il en parallèle de son hospitalisation…?

  5. Non, il ne s’est pas spécialement bien intégré à l’HDJ, il faisait de la pâte à modeler, ce qui n’est pas génial quand on a 30 ans. Mais il allait mieux à ce moment-là et avait des projets, contrarié par ces journées obligatoires à l’HDJ. Il s’occupait d’un vieil homme le soir et le week-end, ça n’avait rien avoir avec l’HDJ. Je voulais dire par là que la HO n’avait aucune raison de perdurer, puisque c’est censé être pour les gens dangereux.

  6. Ca y est, la HO est levée, les derniers agissements du psychiatre s’étant finalement retournés contre lui.
    8 mois de HO pour 42 euros!!
    Je me pose une question: qu’est-ce qui justifie cette HO?
    Les 42 euros? Ne pas les payer serait-il un trouble grave à l’ordre public? Je ne le crois pas. Le fait de s’être pris pour le Christ? Déjà plus crédible, puisque le délire est devenu inaudible. Le fait d’être schizophrène, et donc dangereux aux yeux du pouvoir, même si vous n’avez jamais fait de mal à une mouche? Oui, pour moi c’est la vraie raison. Nous sommes tous des schizophrènes dangereux, et les schizophrènes pas dangereux un peu plus que les autres.

  7. Tant mieux pour votre ami. Il était temps!
    J’ai jeté un coup d’œil sur votre blog et je trouve votre démarche de témoigner de votre vécu en livrant vos carnets intimes à la fois très courageuse et généreuse.
    C’est un bel acte de résistance contre l’ignorance et les préjugés. Bravo !!!

    Vos interrogations sont légitimes sur la place et le traitement de personnes « schizophrènes » dans notre société. Heureusement, le paysage n’est jamais complètement homogène…

    Pour info: Les forums de notre site sont le lieu idéal pour débattre de ces questions.

  8. Merci. Ca n’a pas été facile au début d’assumer ce blog auprès des gens que je connais, mais je l’ai fait par acte de résistance justement et ça a donné beaucoup de bonnes choses.
    Les choses ne sont pas homogènes, heureusement, mais il y a des choses qui ne devraient tout simplement pas exister.
    J’ai vu le forum après avoir mis mon premier message. Je posterai là la prochaine fois.

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