>Uzès : La création du collectif 17/89

Dimanche 26 avril 2009

« Psychiatrie, le malentendu ? » Vend 17 avril au Mas Careiron (CH Uzès 30) : un ptit compte-rendu.

« C’était le 17, nous étions 89 * »

Une assemblée-forum (concoctée sans mollir, en l’espace d’un mois), pensée comme une rencontre inaugurale, associée à la formation continue, avec, sans sous-entendu, le lancement d’un collectif local à la fin de la journée : Se rassembler (fait devenu trop rare entre les personnels) et prendre le temps de penser face aux réformes menées au pas de charge.

5 interventions d’un quart d’heure ont déroulé le fil de l’actualité et des mesures en cours, analysé les conséquences sur les pratiques et redéployé, chacun sa manière, les valeurs qui nous sont chères, de celles qui fondent le travail dans la rencontre avec la folie : Etats des lieux/Etats d’esprits. Merci aux intervenants : Yves Gigou, Serge Klopp, Simone Molina, Hervé Bokobza, du collectif « Nuit sécuritaire », ainsi qu’à Madeleine Convent, infirmière au Mas Careiron. 5 interventions suivies de débats et scandées par une lecture à voix haute de lettres choisies, adressées aux président de la république. Les lire, c’est une chose, les entendre, c’en est une autre. Merci à Bernard Babkine (écrivain, critique littéraire, président du festival Uzès-Danse) qui les a mise en voix ainsi qu’à Emmanuel Natali (infirmier) qui a aussi prêté la sienne. Interroger le politique, garder le lien avec la clinique, tel fut l’angle d’attaque de cette après-midi et le point commun de ces approches.

Interventions et débats :

De « comment en est-on arrivé là ? » à « comment résister ? », nous vous passons les détails (nous vous invitons à lire d’ici peu, le compte rendu plus détaillé sur le blog en projet du collectif 17/89 d’Uzès).

L’accent fut mis sur la nécessité au quotidien, de se tenir, coûte que coûte, auprès des patients, de rester des cliniciens. Oser dire « je »(S.Klopp), oser dire « non » face aux dérives (du langage gestionnaire « désincarnant » par exemple, face aux temps de parole, de réunion « confisqués »etc…) « La fonction soignante n’est pas une technique mais implique une éthique et la nécessité de faire appel à sa propre créativité dans le travail. »(S.Molina) Seule garantie pour rester sujet et le garantir de même, à celui qu’on accueille.

Pour cela : s’appuyer sur le collectif dont la création fut proposé à l’issue des débats, être à plusieurs, se sentir soutenu dans cette reprise de parole.

La création du collectif 17/89 :

Si le coup pouce « formation continue » était là pour facilité la reconnaissance (d’une réflexion nécessaire) et la venue des personnels, la suite, c’est bien évidemment de tenir ce collectif hors des sentiers balisés de la formation – liberté oblige – celle notamment de l’ouvrir à tout citoyen, qui se sent concerné par les questions de santé mentale, de près ou de loin, patients compris. Projet de blog (d’ici 15 jours) avec lien réciproque – site Nuit sécuritaire.

A suivre donc.

Au final :

Une journée conçue, donc, pour que chacun puisse entendre et cueillir « ce que bon lui parle ». Une belle bibliographie de textes et livres cités à l’appui de la réflexion, pour approfondir. Un succès local, enfin, en ce vendredi après-midi, de vacances. Une salle comble et attentive, qui l’est restée jusqu’à 19h30. Et le passage tout aussi attentif du directeur. Des retours positifs en provenance des personnels, bien décidé à poursuivre les échanges.

* Le compte est bon : vé-ri-di-que ! L’inconscient révolutionnaire tout de même.. !

Plus d’infos sur le blog : Uzes Psy Blog

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