Communiqué du 25 novembre 2017

Le collectif des 39 salue la mise en ligne de la pétition « Le TDA/H me fâche ! », qui s’inscrit dans le mouvement actuel de prise de conscience des familles et des professionnels du soin et de la santé mentale face aux enjeux de la politique de l’enfance.

Les concepteurs et signataires de cette pétition attirent l’attention sur la question de la validité de ce diagnostic, sur les risques du traitement médicamenteux et sur la présence d’instructions diagnostiques sur un site de l’Education nationale.

Le Collectif des 39 a déjà débattu des questions de l’enfance, notamment lors des assises du sanitaire et du médico-social en 2013 (http://www.collectifpsychiatrie..fr/?p=6869). L’élaboration d’une réflexion a continué en novembre 2014, lors d’un grand forum rassemblant familles, professionnels, citoyens, artistes (https://www.collectifpsychiatrie.fr/?p=7365), puis lors d’un colloque au Sénat en 2015 (https://www.collectifpsychiatrie.fr/?p=7835) et  en octobre 2016 avec le Meeting «Enfance effacée, Résister, Inventer » pour alarmer  sur l’inhospitalité des pratiques prescrites (https://www.collectifpsychiatrie.fr/?p=8317).

D’autres professionnels ont fait de même (pétition « TDA-H : une dangereuse surmédicalisation ? », http://www.stopmedikids.org), afin de contrer la tendance actuelle qui vise à évacuer la dimension psychique, relationnelle et multifactorielle des perturbations de l’attention et de la psychomotricité chez les enfants, qui amène ainsi à « oublier » la possibilité d’un soin psychothérapeutique.

Nous tenions à dénoncer plus précisément le management actuel des soins aux enfants et familles en difficultés. Management organisé par les injonctions de la Haute Autorité de Santé (Recommandation de bonne pratique, décembre 2014), relayées sur l’ensemble du territoire par les Agences Régionales de Santé, et appliquées in fine par les Maisons Départementales des Personnes Handicapées dans le cadre de l’Education nationale. Les MDPH sont les rouages institutionnels qui, en triant bureaucratiquement (sur dossiers) les populations, classent et stigmatisent chaque jour un plus grand nombre d’enfants et de parents, pour une école dite « inclusive ».

En rappelant ces initiatives nous souhaitons œuvrer dans le sens d’une convergence des forces des professionnels,  des familles et des citoyens, pour une meilleure hospitalité pour l’enfance et, plus généralement, contre une « nouvelle psychiatrie » réduite au traitement bio-éducatif des souffrances psychiques.

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