Vers la destruction du métier de soignant en psychiatrie ?

Serge Klopp,   Intervention à Appel des Appels,      Octobre2017

J’ai eu la chance de faire partie de cette génération d’ISP (Infirmiers de Secteur Psychiatrique) qui a inventé son métier.

Je suis entré en psychiatrie en 1978. C’était une époque, d’intenses débats et où l’on était persuadé qu’on allait tout changer, y compris en psychiatrie. Ces débats théoriques et politiques, nous les menions en cours avec les moniteurs du Centre de Formation, en stage avec les infirmiers et les psychiatres.

La formation d’ISP avant le diplôme unique de 1992, ne comprenait pas seulement plus de psychopathologie qu’aujourd’hui, mais nous inculquait une culture du sens et de l’engagement dans la clinique du sujet. Si, après l’obtention du diplôme, nous étions dorénavant autorisés à exercer le métier d’infirmier, on nous a expliqué que notre métier nous ne l’apprendrions vraiment que tout au long de notre carrière, à condition que de faire l’effort de continuer à lire, se former, s’interroger.

Tout au long de ma carrière d’infirmier, puis de cadre soignant, j’ai pu explorer et défricher de nouveaux territoires, dont celui de la psychothérapie. Psychothérapie qui même pour les ISP nous semblait interdite, chasse gardée des psychologues et des psychiatres. C’est pourtant sur cette question que le « groupe de Sèvres » s’était disputé à la fin des années 50.  Continuer la lecture de Vers la destruction du métier de soignant en psychiatrie ?

Share

Un site de l’Education Nationale

Le 29 septembre,  le groupe enfance du « Collectif des 39 contre la nuit  sécuritaire » a organisé à Nanterre,  avec  l’Association Pour la Psychanalyse ( où milite Gérard Pommier)  et d’autres associations, une action autour d’un colloque  sur les TDAH ( trouble déficit de l’attention avec hyperactivité). 

Ce colloque, parrainé par la faculté de Nanterre, faisait la promotion d’un trouble, érigé en maladie, et de son traitement essentiellement médicamenteux.  

Dans les suites de cette action, nous sommes tombés par hasard sur un site de l’Education Nationale, qui semble elle aussi privilégier l’abord médical de ce trouble, au détriment de son abord psychothérapeutique, qui permet pourtant  d’écouter l’enfant  dans sa subjectivité. 

 Un site de l’Education Nationale.

 Sur le site internet de l’Académie de Paris (Région Académique  Ile de France) nous avons trouvé une page  destinée  aux  parents et aux élèves.

Sur cette page, plusieurs propositions leurs sont faites :

  • résultats d’affectations au collège, au lycée
  • s’inscrire au collège, au lycée
  • bourses et aides financières
  • élèves à besoins éducatifs particuliers
  • déposer un dossier d’affectation en ligne
  • aménagement des examens pour les candidats en situation de handicap, etc…  

A côté, sous le titre « Parents contactez-nous », on trouve des liens utiles :

  • ma voie scientifique
  • mon orientation en ligne

Continuer la lecture de Un site de l’Education Nationale

Share

Communiqué du 28 septembre 2017.

Vendredi 29 septembre, à l’Université Paris-Ouest Nanterre, se tiendra une conférence intitulée « TDAH et accès aux soins » sous le patronage des plus hautes autorités de l’état. Comment ne pas s’interroger, tout d’abord, sur les raisons du soutien accordé par le Ministère des Solidarités et de la Santé à cette conférence, lorsque celle-ci est largement investie par les laboratoires pharmaceutiques – et ceci au sein même d’une université publique ?

Médecins, universitaires et laboratoires pharmaceutiques ont répondu à l’invitation faite par l’association « HyperSupersTDAH France ». Ils soutiennent une reconnaissance univoque d’une nouvelle maladie : le TDAH (trouble déficitaire de l’attention avec ou sans hyperactivité) considéré comme un handicap qu’il convient de diagnostiquer au plus tôt – notamment dans le cadre scolaire – et de traiter dans la foulée. Face à l’agitation, le traitement préconisé est la prescription d’un dérivé amphétaminique, chez l’enfant le méthylphénidate (Ritaline, Concerta, Quazim…) au mieux accompagné d’une psychothérapie de type cognitivo-comportemental.  Continuer la lecture de Communiqué du 28 septembre 2017.

Share