Archives de catégorie : Spectacles

>Le Collectif des 39 à Jazz in Marciac avec la Ligue de l’enseignement

Lundi 30 juillet 2012 à 14h30 : « Thélonious Monk, de la singularité à l’universel ». Avec Yves Buin, psychiatre et écrivain, auteur d’une biographie de T. Monk et Patrice Charbit, psychiatre à Montpellier, du Collectif des 39.

"Thelonius Monk à la fois universel et singulier est l'un des acteurs emblêmatiques non seulement de l'art afro- americain du vingtième siècle mais de la musique contemporaine. Pianiste et compositeur, il fut artiste exigeant tout au long de son parcours, cultivant une sorte d'ascèse musicale marquée toutefois par la jubilation et l'humour, qui le fit considérer comme le Webern noir. Son oeuvre en fait désormais un classique."

 Yves Buin

Yves Buin. Psychiatre de profession, aujourd'hui en retraite, il a choisi d’exercer son métier en milieu urbain déshérité. 

Egalement poète, passionné de jazz, il a collaboré à Jazz Hot à la fin des années 60, avec Patrice Blanc Francart, Daniel Caux ou Philippe Constantin, dans l’équipe rassemblée par Michel Le Bris qui joua un grand rôle dans l’introduction du free jazz en France. Biographe de Thelonious Monk entre autres – il conjugue travail et passion grâce à la littérature.

Son écriture, lorsqu’il ne s’agit pas d’essais psychiatriques, s’inspire des rythmes et des respirations du jazz. Rien d’étonnant donc à ce qu’il se passionne pour l’oeuvre de Jack Kerouac : le jazz était, dans Sur la Route, presqu’un personnage à part entière, et Jack Kerouac disait chercher la similitude rythmique entre jazz et écriture.

Les oeuvres poétiques d’Yves Buin sont régulièrement mises en musique… jazz bien évidemment.

Auteur de plus d’une vingtaine d’ouvrages, Yves buin a notamment écrit deux essais sur la psychiatrie, (Psychiatries, l’utopie, le déclin et La Psychiatrie mystifiée). Kerouac, publié en 2006, n’est pas le premier livre que Yves Buin consacre au plus breton des auteurs américains (il raconte la recherche de ses racines à Brest dans Satori à Paris). Il a déjà préfacé et établi l’édition d’œuvres choisies de Jack Kerouac pour Sur la route et autres romans (Gallimard, 2003) et rédigé Jack Kerouac : vendredi après-midi dans l’univers avant de se lancer dans l’écriture de sa biographie. 

Mardi 31 juillet 2012  à 14h30 : « Prendre soin… Eloge de la parole et de la créativité ». Avec Hervé Bokobza, psychiatre à Montpellier et Simone Molina, psychanalyste, Avignon, membres du Collectif des 39. Débat animé par Sophie Dufau, journaliste à Médiapart.fr

« Au cours des cinq dernières années, les personnes en souffrance psychique ont été particulièrement stigmatisées. La politique sécuritaire a malmené la psychiatrie en renforçant les mesures d’enfermement. La loi du 5 juillet 2011 sur "les soins sans consentement", y compris à domicile, a gravement accéléré le déclin des pratiques humanistes de nombre d'équipes professionnelles au profit d’une dérive techniciste  prônant l'isolement et la contention comme seule réponse à ces souffrances. 

Au lieu d’un débat sur l'organisation des soins et d’un renforcement de la politique de secteur psychiatrique demandée par les soignants, nous avons assisté à une mise en cause des professionnels afin de masquer la bureaucratie et le tout-gestionnaire des hôpitaux ainsi que les carences dans le domaine des soins de l'enfance et de l'adolescence comme dans d'autres champs du social. Cette mise en cause a favorisé des affrontements alors que c'est le débat et le dialogue qui s'imposent sur ces questions complexes. 

La nouvelle donne politique va-t-elle ouvrir enfin des espaces de dialogue, de débats pour refonder une psychiatrie où l'accueil et l'hospitalité seraient au coeur même du dispositif de soins ? 

La culture, la création, les activités artistiques, qui font encore partie du dispositif thérapeutique dans certains lieux de soins du fait de la détermination des équipes soignantes et des personnes accueillies, pourront elles avoir la place qu'elles méritent ? 

Tels sont les enjeux que le Collectif des 39 — associant professionnels, patients et entourage — veut porter dans le débat public ».

Mercredi 1er août 2012 à 14h30 : Projection du film « Les Voix de ma sœur », de Cécile Philippin. Débat avec la réalisatrice, Yves Gigou, infirmier et formateur, ( Villejuif 94) et Paul Machto, psychiatre, (Montfermeil 93) membres du Collectif des 39. Débat animé par Sophie Dufau, journaliste à Médiapart.fr

« Les voix de ma sœur » est un portrait et un témoignage. Il prend la forme d’un journal intime à plusieurs voix :
- celle d'une patiente, décrivant avec lucidité sa pathologie, 
- celle de sa famille combattant la culpabilité et le déni, 
- celles de ses soignants de l'hôpital Saine Anne à Paris.

Ce document a vocation de dé-stigmatisation des personnes souffrant de troubles schizophréniques et de sensibilisation au travail des familles et des soignants.

Les voix de ma sœur n’est pas un documentaire sur la schizophrénie, un énième qui montrerait combien la maladie psychique est dure, est triste, chronique, presque sans espoir…Ce film est la déclinaison des modes de la liberté humaine, y compris dans la folie qui l’excède. C’est un éloge de la parole et de ses effets. Dr Philippe Lavergne »

avec Paulette, Valérie et Hélène Philippin, Pr Jean-Pierre Olié, Odette Forestier, SHU Sainte Anne, Unafam 92, Gem des 4 Communes.

Tournage : février – octobre 2011- durée : 49 minutes.

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>Trouble 307.23 : lecture le mardi 22 mai 2012 à 20h30 au lieu dit Le Vent Se Lève !

Lecture / Performance

DURÉE : 2h00

Tout public

Par Joël Kérouanton

Quid de nos enfermements ? Quid de nos présupposés ? Quid de nos divagations ? Quid de notre liberté ?

Lecture-performance de Trouble 307.23, en présence de l'auteur et de l'artiste plasticien Wen Aloë. Nota.Bene : cette soirée ne s'arrêtera pas à une rencontre littéraire. Trouble 307.23 propose un détournement des Critères diagnostics du DSM-III ; Wen Aloë se réappropriera Trouble 307.23 dans un geste pictural en live. Il sera accompagné par l'ambiance du débat, introduit et modéré par Frédérique Debout, psychologue clinicienne, membre du Laboratoire psychanalyse, santé et travail de Christophe Dejour, secrétaire de rédaction de "Champ psy" et membre du Collectif des 39 contre la nuit sécuritaire. 

Trouble 307.23, Joël Kérouanton, éd. champ social, 2011 : Deux drôles déblatèrent dans une roulotte avec la ferme intention de donner chair à une pièce de théâtre. Ils divaguent autour de Sébastien Brant et sa Nef des fous, Michel Foucault et son Histoire de la folie… Nul ne sait pourquoi l’un d’eux dérape tout particulièrement sur le DSM-III (Diagnostic and Statistical Manual – Troisième révision), et poétise les Critères diagnostics de ce célèbre ouvrage de psychiatrie.

« Sur invitation de Philippe Duban, directeur artistique de l’association Turbulences !, je lis le DSM-III en évitant de surligner les formes morbides de la folie et en y prélevant les déformations de la vie morale. Je lis et je prélève et j’isole, de façon à ce que ces Critères diagnostiques, remis à dessein dans leur état brut, puissent constituer le contour d’un individu lambda, un ami ? un voisin ? un politique ? un autoportrait ? Ces critères, devenus poèmes, se liraient comme un jeu, non sans humour. Un jeu glissant, puisque quatre à cinq d’entre eux suffiraient à définir le trouble psychiatrique. Trouble 307.23 est dédié à tous les malades d’hier, d’aujourd’hui et demain. » (J.K.) 

Dossier de presse  – http://www.calameo.com/read/00082383985eadf6c6559

Publications – http://fr.calameo.com/read/00082383983453bcc6f8b

Site de l'éditeur : http://www.champsocial.com/book-trouble_307_23,626.html

 

Le Vent Se Lève ! se situe au 181 avenue Jean Jaurès dans le 19e arrondissement.

Métro Ourcq (ligne 5) 
Ourcq/Jean Jaurès (BUS 60)

Nous sommes un peu cachés, derrière le restaurant El Molino qui est également au 181 avenue Jean Jaurès

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>La Parisienne Libérée: toc, toc, toc, voilà les médocs ! (Mediapart)


 

 

Chaque jeudi, La Parisienne Libérée chante l'actualité. Cette semaine, l'organisation des soins psychiatriques autour du “médecin-juge-préfet”.

 

Des liens documentaires sont proposés sous l'onglet “Prolonger”, n'hésitez pas à les compléter dans les commentaires. 

 

TOC TOC TOC, VOILÀ LES MEDOCS !

Paroles et musique : La Parisienne Libérée

 

[citation N. Sarkozy]

 

C’est déjà pas très rigolo

D’être schizophrène ou parano

On se dit rarement depuis tout petit

« Moi quand je serai grand je serai suivi ! »

C’est déjà assez compliqué

De trouver quelque part où loger

Sans qu’un agent persécuteur

Puisse se présenter à toute heure

Et vous dire :

 

Toc toc toc, voilà les médocs !

Ça fait comme un électrochoc

Attention, voilà l’injection !

On ne vous demande pas la permission

Le médecin-juge-préfet

Est là pour vous soigner

Il viendra vous chercher

Jusque dans la chambre à coucher

 

Parce qu’un évadé de l’HP

S’est retrouvé médiatisé

Il faudrait murer tous les patients

Sous peine de péril imminent

Les fauteurs de trouble public

Iront en prison psychiatrique

Et si ça coûte cher au Trésor

Il n’y a qu’à les enfermer dehors

Et leur dire :

 

Toc toc toc, voilà les médocs !

Ça fait comme un électrochoc

Attention, voilà l’injection !

On ne vous demande pas la permission

Le médecin-juge-préfet

Est là pour vous soigner

Il viendra vous chercher

Jusque dans la chambre à coucher


Un gestionnaire quand ça vous trace

Ça voit le soignant comme une menace

Tandis qu’il y a bien assez d’argent

Pour faire des chambres d’isolement

Un gestionnaire quand ça bricole

Ça vous fabrique des protocoles

Où le parano passe en audience

Grâce à de la visioconférence

 

Toc toc toc, voilà les médocs !

Ça fait comme un électrochoc

Attention, voilà l’injection !

On ne vous demande pas la permission

Le médecin-juge-préfet

Est là pour vous soigner

Il viendra vous chercher

Jusque dans la chambre à coucher

 

Quand vient la nuit sécuritaire

On économise la lumière

En enlevant la citoyenneté

A ceux qui ont démérité

Résonne alors, au coin de la rue

L’appel à exclure les exclus

L’insupportable ritournelle

Du fou dangereux criminel

 

Toc toc toc, voilà les médocs !

Ça fait comme un électrochoc

Attention, voilà l’injection !

On ne vous demande pas la permission

Le médecin-juge-préfet

Est là pour vous soigner

Il viendra vous chercher

Jusque dans la chambre à coucher

 

————-

Les précédentes chroniques :

 

Travailleur élastique

A©TA, un monde sous copyright

Y'a pas que les fadettes…

Les investisseurs

La TVA, j'aime ça !

Votez pour moi !

Les bonnes résolutions

PPP

Le subconscient de la gauche (duo avec Emmanuel Todd)

Concert en live à Mediapart

Un président sur deux

Mamie Taxie 

L'usine à bébés

Kayak à Fukushima 

La gabelle du diabolo

Les banques vont bien

Le plan de lutte

«Si je coule, tu coules…»

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>Interdire la psychanalyse ?

Les ténors du système néo-libéral travaillent depuis longtemps à de nombreuses choses qu'ils ont expérimentées au début des années 70 au Chili, puis en Argentine. C'est ainsi que le système financier, gestionnaire, celui des actionnaires tout-puissants à pu prendre le contrôle de la planète, ou quasiment. Le documentaire qui suit est exemplaire. Il suffit alors, dans le contexte actuel à propos de l'autisme par exemple, de remplacer le mot marxisme par psychanalyse. Les méthodes sont les mêmes, le but identique. Mais comme vous le verrez, ce sont des méthodes psychiatriques qui illustrent le propos dès le début du documentaire. Pas n'importe lesquelles.

Prenez le temps de visionner cette heure d'histoire et de réflexions, basée sur l'ouvrage de Naomie Klein "La stratégie du choc" : l'objectif de ceux qui prétendent vouloir obtenir des "résultats" (qui sont désastreux pour les populations) est celui d'arrêter toute forme de réflexion, de contestation : au fond c'est l'arrêt de la pensée qui est inscrit dans cette "philosophie" du monde. Et par ricochet, de notre humanité.

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>Des adieux poétiques : hommage d'hommes et de femmes à Hervé Bokobza

Il est jours qui ont de l'importance. Qui font sens. Des jours où les hommes et les femmes réunis sentent en eux un serrement au cœur particulier. C'était un jour comme celui-ci, ce mardi 17 janvier 2012.

Au centre psychothérapique de Saint Martin de Vignogoul, un après-midi de spectacles avait été organisé ce mardi là. En hommage à un homme qui s'en va, continue sa vie ailleurs, n'offrira plus son écoute et son humanité aux personnes en souffrance, en recherche, en doute, qui viennent dans ce lieu protecteur, cet asile merveilleux qu'est Saint Martin de Vignogoul.

Il avait son fauteuil au premier rang, le bougre !

Et il riait, riait : parce que l'hommage était beau et drôle à la fois. Parce que les artistes, ces fous créateurs, avaient mis le paquet : théâtre, musique, poésie, slam… 

Et oui, Hervé Bokobza : 23 ans à être là tous les matins, en groupe de thérapie, ce n'est pas rien. Le groupe 1. Number one. Un cercle de chaises. Des êtres humains, assis, qui se contemplent. Attendent. Parlent. Se taisent. Ecoutent. Crient. Pleurent. Rient.

Hervé Bokobza a reçu le plus beau des hommages. Celui de ceux qui l'aiment pour son "humanité qui sauve", cette extraordinaire capacité à accompagner par le regard, la parole, l'écoute…

Hervé est un artiste de l'âme, des membres du "groupe un" l'ont ainsi défini. 

C'est si vrai. Si simple. On pourrait en pleurer.

Mais régalons-nous, braves gens ! Osons l'espoir, la création et l'inventivité : Hervé Bokobza est parti de Saint Martin, vive Hervé Bokobza ! (et Saint Martin).

Ecoutez maintenant ce texte déclamé avec la force de l'âme, son auteure se nomme Jehanne.

Prenez le temps d'entendre et vibrer, rire avec ces mots qui cognent, qui secouent et qui trompent aussi : là est toute la substance moelle de nos existences, celle des êtres vivants qui vibrent, cherchent, souffrent, jouissent et jamais ne ferment la porte. Nous sommes des êtres humains.

Vive nous !

 

 


Boulimique-Jehanne by collectif39

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>Fleurs du mal, Le Romantisme à l'ère d'internet

Là tout n'est qu'ordre et beauté, luxe, calme et volupté. (Charles Baudelaire)

 

Gecko, jeune beur, sort difficilement d'une enfance de foyers. Streetdancer, yamakusi, il arpente les rues parisiennes à la recherche de lui même. Anahita, jeune iranienne, fuit à Paris la violence de son pays. 

Etudiante à l'Université de Téhéran, belle et intelligence, elle découvre paris à la recherche d'une liberté inconnue. L'internet habite les vies de nos deux protagonistes. Violent parfois, il pénètre les vies de ces deux jeunes à leur insu et rappelle sans cesse la cruauté du monde et la violence des actes.

Ce film est l'histoire d'une rencontre de deux jeunesses blessées. Mais c'est aussi l'histoire d'un protagoniste technologique qui s'immisce dans une relation amoureuse romantique et passionnelle en plein coeur de la ville des amoureux.

Anahita ne peut pas briser le fil qui la retient à l'Iran et c'est son inséparable ordinateur qui lui rappelle sans cesse le pays qu'elle a fui, la lâcheté qu'elle a amenée avec elle dans ses bagages, l'envie de vivre qui l'a poussée à partir et les amis étudiants qui se battent pour une liberté chimérique au prix le plus fort qui soit, celui de leur vie.

Gecko quant à lui, exprime sa solitude à travers un corps en perpétuel mouvement, il danse, danse et danse encore son ennui, sa honte de n'avoir pas été un bon fils et son envie d'aventure.

Ponctué de vidéos youtube montrant la violence iranienne dans sa réalité la plus crue, parfois à la limite de l'insoutenable, on ne peut pas rester indifférent devant un tel film.

Quand le spectateur s'évade dans le romantisme de cette relation amoureuse, Internet le rappelle sans cesse à son souvenir. Il se retrouve alors auprès d'Anahita et souffre avec elle en portant la honte d'être si impuissant devant de telles images. A d'autres moments, le corps du spectateur s'anime devant les figures complexes de Gecko, il danse et voltige avec lui mais le Web revient encore et encore lui rappeler qu'il est des pays où même danser est un crime.

David Dusa, réalisateur de Fleurs du Mal a su mettre dans cette oeuvre toutes les émotions les plus vives et les plus crues. D'origine hongroise, élevé en Suède et vivant en France, ce cinéaste a collectionné des années durant des vidéos de l'insurrection iranienne ayant suivi l'élection de Mahmud Ahmadinedjad en 2009, sans trop savoir comment il allait les utiliser. C'est sa rencontre avec les deux acteurs principaux de ce film qui lui a permis de construire l'intrigue de ce film sur fond d'Internet.

David Dusa nous entraîne alors dans un tourbillon de sentiments des plus forts et des plus violents. La relation amoureuse tissée entre ces deux jeunes protagonistes est empreinte d'un romantisme rare mais elle est aussi le rappel qu'une rencontre d'individus est tout d'abord la rencontre de deux histoires, de deux souffrances parfois tellement fortes qu'elles en deviennent incompatibles.

Des dialogues ciselés, pertinents, sensibles entraînent le spectateur dans des ressentis très perturbants. C'est ainsi qu'on se laisse entraîner dans le sentiment amoureux, la passion, la violence, l'impuissance, la honte et dans tout ce qui fait qu'on se sent exister au plus profond de soi même.

Internet devient le personnage principal. Il est celui qui nous permet de nous rencontrer, de nous informer mais il est aussi celui qui, par sa violence et sa réalité crue, peut nous séparer, nous hanter et nous faire faire des choix irréversibles. Anahita et Gecko vivront leur passion jusqu'au bout de ce qu'ils peuvent et savent donner, l'iranienne qui rêve de liberté et le danseur qui s'emprisonne dans des clichés sociaux et culturels se donnent l'un à l'autre sans compter, sans espérer et Internet saura les rappeler à leur douloureuse réalité.

Il est difficile d'écrire au sujet d'une telle oeuvre tant l'émotion est fulgurante. Si on devait en résumer l'essence et le sens, un mot suffirait peut-être : celui de Liberté. Les Fleurs du Mal n'ont jamais été d'autant d'actualite quand Charles Baudelaire, en d'autres temps avait dit : 

Les sanglots des martyrs et des suppliciés

Sont une symphonie enivrante sans doute,

Puisque, malgré le sang que leur volupté coûte,

Les cieux ne s’en sont point encore rassasiés.


 

Sortie en salles le 8 février.

Marie L

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>Scène nationale, "Un truc de fou": dix jours autour de la folie (la provence)

 

(Article original sur laprovence.com)

Où commence la folie? Quand on dit d'une personne "elle est folle" sait-on vraiment ce que cela veut dire? "Heureux soient les fêlés car ils laissent passer la lumière". Cette phrase de Michel Audiard est reprise par la Scène nationale en préambule de la première édition de son "Exclamation". "Ce n'est pas un festival, mais un regard dans un temps donné autour d'un thème, d'une interrogation artistique. La première va porter sur la folie, débat de société très présent actuellement" souligne le directeur de la Scène Nationale, Jean-Michel Gremillet.

Beaucoup de spectacles (théâtre, danse), des expositions, un colloque, des documentaires, vont être proposés dans divers lieux de la ville. "Un truc de fou" durera du 10 au 19 novembre, avec une programmation très fournie, menée en collaboration avec les "psys" de l'hôpital de Montfavet, et ses ateliers de création très ouverts sur l'extérieur. Humour, théâtre, réflexion Dix jours (voire un mois pour les expositions), d'interrogation, d'immersion dans le monde complexe de la santé mentale.

"Louise, elle est folle" par le théâtre des Lucioles, sur un texte de la psychanalyste Leslie Kaplan, ouvrira le bal jeudi 10 à 20h30. Elle sera suivie par une création très originale, place du Clos, "Les Demeurées", vendredi et samedi après-midi. Pour ce moment de théâtre, il est nécessaire de réserver car chaque spectateur entrera toutes les 3 minutes dans une structure montée tout exprès sur la place et vivra cette histoire, emmené par des comédiens pendant 21 minutes! Psys et paroles de malades Plus professionnel, plus dans la réflexion, mais aussi pour le grand public, vendredi 11 et samedi 12, un colloque sur le rêve et la création, se déroulera au théâtre, organisé par l'association "le point de Capiton", clôturé par un moment plein d'humour avec Catherine Dolto, pédopsychiatre, et Emma la Clown (à 17h samedi 12 au théâtre), échange original, où la psy parle elle-même à la fin comme un clown.

À suivre aussi un forum qui sera sans doute passionnant "L'appel des 39 contre la nuit sécuritaire", mouvement d'alerte de la société, lancé suite au projet de loi sur la psychiatrie, voté au Parlement le 31 mai 2011 qui instaure les soins en ambulatoire, sans consentement, favorisant le remède chimique, en présence d'Hervé Bokobza, fer de lance de cet appel et de nombreux autres psychiatres. Le samedi 19 novembre (à 17h, gratuit sur réservation). Des échanges de "psys", mais aussi des paroles de malades qui seront retransmises dans la salle du Grenier avec les textes d'Arnaud Catherine qui a passé du temps dans un asile psychiatrique de Dijon. Le tout mis en musique au piano et à la guitare ("Il n'y a pas de coeur étanche", samedi 19). Au Grenier aussi, la question très oedipienne du rapport avec la mère sera interprétée par Christian Prigent (le 18). Le théâtre de l'Autre scène, du centre hospitalier de Montfavet – troupe hospitalière mais accueillant tout le monde- jouera un texte d'Eric-Emmanuel Schmitt, "Le Libertin"(le 17). Autres temps forts: la danse avec une chorégraphie d'Odile Duboc, du centre chorégraphique de Belfort (décédée l'an dernier) dimanche 13 novembre, précédant les textes interprétés par Françoise Sliwka sur les correspondances de Camille Claudel, avec sa mère, son frère… internée à Montfavet et qui y termina sa vie. L'Exclamation: achat d'une entrée générale puis le reste à 5€.

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>Dieu gît dans les détails, La Borde, un asile

Photographie : Fred PARISON

 

La compagnie La Mâchoire 36, crée le spectacle : Dieu gît dans les détails, La Borde, un asile, adapté du roman de Marie Depussé.

Ce spectacle raconte la chronique sensible des jours ordinaires à la clinique psychiatrique de La Borde.

Loin des à priori que nous avons sur la folie, cette création est un hymne à la beauté toute enfantine, fragile, traversée par des sensations intérieures, des sentiments impossibles à décrire, sous peine de les voir disparaitre à la lumière du jour.

Le spectacle sera créé les 4 et 5 novembre au TGP scène conventionnée de Frouard (Marie Depussé sera présente le 5/11 à 18h pour une rencontre avec le public). Puis il sera joué le 25 novembre au théâtre La Méridienne à Lunéville (54), le 29 novembre à Transversales Verdun (55) et du 24 au 28 janvier 2012 au CCAM, Scène Nationale de Vandoeuvre.

Renseignements au 06 79 70 72 76 ou lamachoire36@yahoo.fr

www.lamachoire36.blogspot.com

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>On l'appelait Tom (mardi 18 octobre à 19h30)

 

 

le 18 octobre prochain à 19H30 salle Jean dame 17, rue Léopold Bellan 75002 Paris

 

Le débat, qui suivra la projection, sera animé par Patricia Chalon (rédactrice en chef de la revue Enfance Majuscule)

 

Avec :

Michel Manciaux (Professeur en pédiatrie sociale)

Michelle Anker (collaboratrice de Tom à l'INSERM)

Marcel-Francis Kahn (Professeur de médecine)

Gilles Roland-Manuel (Psychiatre)

Frédéric Signoret (ancien éducateur au foyer de Vitry)

 

Stanislaw Tomkiewicz (dit Tom) est un survivant du ghetto de Varsovie (Pologne) et du camp de concentration de Bergen-Belsen. Arrivé en France en 1945. Il y est soigné du typhus puis de la tuberculose. Il devient médecin pédiatre et psychiatre des Hôpitaux de Paris et passe sa vie à soigner et à défendre les enfants maltraités, les adolescents délinquants et les polyhandicapés. Devenu directeur de recherche de l’Inserm, il oriente son travail contre les violences institutionnelles. Militant engagé au PCF jusqu’en 1970, il va soutenir le combat des algériens du FLN puis de tous les « damnés de la terre ».

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>Entre rêve et création, le fil rouge de l’infantile ?

 

LE POINT de CAPITON, l’ECRPF, La Scène Nationale de Cavaillon

et Les Ateliers de Création de Montfavet

Entre Rêve et Création,
le Fil Rouge de l’Infantile ?

 

 

COLLOQUE

Vendredi et Samedi

11 et 12 Novembre 2011

9h-12h30 et 14h-18h30

Théâtre de Cavaillon (84)

Rue du Languedoc

04 90 78 64 64


  • Danse et chorale : Émouvance et Il était une voix
  • Expositions : Atelier Peau d’âme, Atelier Marie Laurencin et artistes invités
  • Expo de Poche : Joëlle Molina
  • Musique : Jean Yves Abecassis
  • Slam : Tolten
  • Textes : Atelier Papier de Soi, poètes et écrivains invités
  • Voix : Danièle Ors-Hagen, Corine Zibetti
  • Librairie : Papier de Soi, Point de Capiton, Champs Social, Mémoire du Monde, D. Limon, H. Ludo…


Participation aux frais : voir au dos de la plaquette

Renseignements : lepointdecapiton@hotmail.fr

Répondeur -fax : 04 90 86 55 25

 

Chèques à adresser à :

Point de Capiton

1632 Hameau de la Parisienne, 84740 Velleron

(Inscription à réception du paiement uniquement)

www.le-point-de-capiton.net

www.inter-s-tisse.org

http://www.theatredecavaillon.com/Un-truc-de-fou

« Les rêves et les créations nous pensent parfois bien avant que nous ne les pensions nous-mêmes ».

Sylvie Le Poulichet, Les chimères du corps


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>Il n'y a pas de coeur étanche : rencontre entre artistes et patients au CHS de la Chartreuse à Dijon

Pendant un an, Arnaud Cathrine et Julie Rey se sont rendus au centre hospitalier "La Chartreuse de Dijon".


C'est dans ce centre psychiatrique qu'ils ont rencontré douze patients volontaires. Au fil des mois les liens se créent, la frontière qui sépare patients et artistes se fait alors plus trouble : "Chaque fois que nous venons ici, nous nous posons la même question : pourquoi vous et pas quelqu'un d'autre…vous, eux…pourquoi pas nous ?"

 

Il y a ceux qui sont supposés aller bien, et ceux qui sont supposés aller mal.

Les uns se débrouillent (vaille que vaille) avec la vie ; ils arrivent à travailler, à aimer, à se tenir debout.

 

Les autres désespèrent de la vie ; ils n'arrivent plus à rien. Voilà ce qu'on dit ou pense le plus souvent des gens "normaux" et des autres : ceux qu'un accident de parcours, plus ou moins violent, a conduit à l'hopital psychatrique.

 

Au final ce sont ces histoires simples, ces histoires humaines que les deux artistes retranscrivent sur scène dans un spectacle musical. Dans un décor délibérement minimaliste, Arnaud Cathrine (auteur, chanteur) et Julie Rey (auteur et auteur compositeur) jouent tour à tour tous les rôles : le leur et celui des patients.

 

Un spectacle touchant retracant la magie de ces rencontres 

http://petitspapiersproductions.blogspot.com/

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>Les 39 en Avignon

 

Festival d’Avignon.

1/ Chapiteau du Théâtre Fou, Centre de Loisirs, La Barthelasse, Avignon.

Chapiteau( ~ 170 places), allée Antoine Pinay – Centre de Loisirs de la Barthelasse, 84000   Avignon

http://chapiteautheatrefou.over-blog.com/categorie-11970372.html   

Carte de 5 places pour 30 euros auprès du Chapiteau Théâtre Fou, pour venir à plusieurs, ou pour voir plusieurs spectacles… 

Places à tarif réduit en réservant rapidement sur le site de billetreduc: 

http://www.billetreduc.com/lieu/avignon/le-chapiteau-theatre-fou/    

 

Débats : entrée gratuite. 

Débats après spectacle de Marc Buléon :  entrée au spectacle. 

 

Spectacles : 

les 8, 9 et 10 Juillet à 20h

"L'Indien au-delà des miroirs" de Simone Molina et Jean-Yves Abécassis, mise en espace,  Pierre Helly – , Spectacle poétique et musical.

Avec des invités : le 8 : Dominique Sorrente ; Le 9, Caroline Sagot-Duvaurroux et le 10 : Tolten , et Jean Palomba, qui diront leurs poèmes et celui de Marc Gérard Rap : « Clairières »

Ballade poétique au pays d’un Indien …qui, comme celui du roman de Ken Kesey « Vol au dessus d’un nid de coucou », nous laisse entendre qu’ « il y a tant de choses qui sont vraies même si elles n’arrivent pas réellement ! ».  Alors les mots et la musique vibrante de la contrebasse accompagneront l’Indien au-delà des miroirs

http://www.billetreduc.com/53449/evt.htm   

www.inter-s-tisse.org  et  contact : ecrpf84@gmail.com    tel-répondeur et fax : 04 90 86 55 25

 

TLJ à 15h30 sauf le 28 Juillet

– "La Géométrie des silences" de Marc Buléon (histoire de 6 personnes autistes) – 

 

Les 20, 21 et 22 Juillet à 10h

– "Emouvance" et "Il était une voix", Ateliers de création de  l'Hôpital de Montfavet – 

 

les jours impairs à 14h

– "Les recluses" de Koffi Kwahulé –  

 

 

 

 

Lieu de Rencontres journalier: ( entrée gratuite) 

 Tous les jours 14h à 18h : Petite Maison Folle, animée par des étudiantes en psychologie clinique : Marie Peyrat, Sarah Fernandez et Aïssatou Ka, à partir du 12 juillet. 

Lieu de rencontres, de discussion, et de ressources (informations sur les lieux qui, dans le Service Public, travaillent dans un soin humanisant, livres, mini expositions, débats spontanés, films, ateliers d’écriture etc…) 

14h : un film par jour : (durant les trois semaines) 

1.Radio la colifata , de Chloé Ouvrard. 

2. On n'est pas des chiens ( le film de Agathe Lanté – FR3 sur le théâtre de l'Autre Scène) possible présence de Pierre Helly

3. Un monde sans fou ? ( Philippe Borrel) avec  Patrick Coupechoux ( sous réserve)  

4. Chacun son rôle ( sur Hôpital de Montfermeil , théâtre) de Dominique Coeur , le Dr Paul Machto sera là pour le débat du 11, et le 12 .

5. Jéjé ( filmé par Manon Broszteck)  20 ans de la prise en charge d'un enfant devenu adulte, avec l'inventivité déployée par ses parents et un groupe d'amis, puis de bénévoles touchés par le handicap. Film très juste et émouvant .. La mère de Jérémy, Annick Estival sera présente le 22 juillet. Elle est éducatrice de formation. 

6. " looking for mary barnes" ( Sonia Medina) , film sur les expériences du centre Artaud à Reims, de la Chesnay, et d'autres lieux encore. un petit bijou d'humanité, avec l’interview de patients..

7. Dans l'aventure du non, la parole — film réalisé en 1991 par Catherine Scheuchzer ( Le Chiffre de la parole/ Lausanne ) Eveline Sautaux pourra être présente avec des "accueillis" + autre film plus long ( on pourrait voir des extraits) les vagues et les plis de notre vie ( Bernard Romy) 2011. 

15h : Débats sur le film, et/ou atelier d’écriture. ( entrée gratuite) 

Possible intervention / animation par le Transfo d’Uzes, par l’association «  Autour de Jérémie », etc… (et d’autres lieux qui souhaiteraient parler de leur travail.)

(Il est possible que le 12, le 20, 22, ou le 28 juillet un débat ait lieu avec l’association Teddaï 84, afin de parler du travail auprès des parents et de leurs difficultés .) 

16h45 : Débats avec les spectateurs de «  La Géométrie des Silences » de Marc Buléon, et des professionnels (pédopsychiatrie et psychiatrie / adultes) : Anne Rivet, psychologue clinicienne les 18, 20, 22, Mme Castelli, infirmière, Docteur Hervé Rouveyrollis, etc…

 

Débats généraux avec un  public élargi : les lundi 11 et 18 juillet. 17h.

Entrée libre

le 11 : "Place de la Folie dans la Société (et inversement)", animé par S. Molina
René Pandelon : Montfavet
Paul Machto ( Hôpital de Montfermeil) collectif des 39
Eveline Sautaux ( Lausanne)
Hervé Bokobza ( St Martin de Vignogoul) Collectif des 39

Patrice Charbit, ( St Martin de Vignogoul) Collectif des 39
lecture d'un texte de Armelle, de Radio-Citron
Patricia Janody : Nouveaux Cahiers pour la Folie , collectif des 39 lira quelques textes brefs des cahiers. 


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>Un Chevalier à La Havane

Le Chevalier de Paris se nourrit de la rencontre d'un personnage légendaire à La Havane et de la découverte de deux lieux uniques, l'hôpital psychiatrique Ordaz et le Centre Communautaire de Santé Mentale de Regla. J'ai toujours été fasciné par ce personnage romanesque et populaire "El Caballero de Paris", le fou le plus populaire de La Havane. C'était un errant, un exilé, un vagabond aux allures de Don Quichotte qui traversa l'Histoire du XXe siècle à Cuba pour mourir à l'hôpital psychiatrique Ordaz en 1985. Au travers de sa destinée et de sa légende, il m'a permis d'aller à la rencontre des malades et a servi de pont entre les patients et la création artistique.

Serge Sandor

Vidéo sur le dernier projet de l'auteur avec des patients à Cuba :

http://www.youtube.com/watch?v=_L5F3w4VSQQ

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>Documentaire sur Public Sénat : questions sur la place du malade mental

Le Quotidien du Médecin 19 11 2010

La chaîne parlementaire Public Sénat propose lundi soir (22 novembre) la première diffusion d’« Un monde sans fous »*, un documentaire riche et militant, qui explique comment le rêve humaniste de désaliéner la santé mentale a engorgé les hôpitaux, jeté les psychotiques dans la rue et désorienté les familles.

CARRIÈRES-SUR-SEINE, rue de l’Égalité. La caméra suit une femme qui part déposer des fleurs dans un drôle d’endroit. C’est un squat où a vécu pendant 26 ans son frère Sulleman. Diagnostiqué schizophrène depuis son adolescence, il est mort à l’âge de 42 ans dans la rue, après avoir erré de foyer en foyer, « incompris par la société », peste sa sœur. Cette tragédie aurait pu être évitée, affirme-t-elle, « si une aide psychologique avait été apportée à sa famille ainsi que des structures adaptées ».

Quelle place notre société réserve-t-elle donc encore aujourd’hui à la maladie mentale ? C’est la question, vaste et complexe à laquelle ce documentaire riche et ample donne quelques bonnes pistes de réflexion.

50 000 lits fermés.

Il y a 50 ans, raconte la voix off, la psychiatrie publique avait progressivement ouvert la porte des asiles, rêvant d’installer le soin psychique au plus près de la vie des patients, hors de l’hôpital. Preuve par l’image : direction Reims, où l’application de ce (beau) principe a fonctionné. Frédéric témoigne comment, grâce aux appartements thérapeutiques puis aux appartements « protégés », il a pu revenir à la vie. On entre également dans les murs du centre médico-psychologique Antonin Artaud. « Ici, toute la population du secteur peut recevoir des soins psychiatriques, même en urgence », explique Christophe Ponsard, infirmier. Bien conscient des limites du dispositif, le Dr Patrick Chemla, psychiatre, explique que « le côté trop chaleureux du Club thérapeutique peut persécuter (les patients), ils peuvent avoir besoin quelquefois d’aller à l’hôpital, dans un lieu très très cadré ». Trop d’ouverture peut tuer l’ouverture, en quelque sorte. Il est bon d’en faire usage avec tact et mesure.

Depuis les années 1970, 50 000 lits ont été fermés en psychiatrie publique, sans que suffisamment de structures alternatives de prise en charge aient vu le jour, rappelle le documentaire. Les hôpitaux publics en déserrance ne gèrent plus qu’un flux tendu de patients en crise. Le film montre aussi que la maladie mentale repose de plus en plus sur l’associatif et les familles, souvent dépassées. « Il faut savoir jongler », déplore la mère d’un malade, quand son fils, en crise, a besoin d’un lit d’hôpital.

Surgit alors l’équation dramatique « Pas de lits + Pas d’hébergement car pas de revenus = à la rue ». « On espère ne pas voir ce qui s’est passé aux États-Unis, à savoir la mort des psychotiques dans la rue », s’inquiète Roland Raboin, infirmier psychiatrique du réseau Souffrances et précarité. On estime en effet que le tiers des SDF souffrent de maladies mentales.

« On a confondu une réforme fondamentale de l’asile avec la destruction de l’asile », résume le psychiatre Hervé Bokobza.

Qui a les clefs ?

Le micro est aussi tendu aux juristes. « Le parcours du fou est relativement bien balisé, explique Serge Portelli, vice-président du TGI de Paris. C’est une sorte d’allers et retours entre la rue, le foyer, ce qu’il reste de l’hôpital psychiatrique, la prison et nous, juges. Nous jouons un rôle assez bien huilé dans le système. » La présidente du syndicat de la magistrature, Emmanuelle Perreux, dénonce, elle, une « justice automatisée ». « On juge un acte » (pas une personne).

Le reportage évoque aussi les méthodes comportementalistes, avec l’exemple de Créteil, où la priorité est donnée à l’efficacité pragmatique pour atténuer le handicap et donc accélérer la réadaptation des patients au monde du travail. Il montre encore un jardin thérapeutique. « Qui a les clefs du hangar ? », comme il dirait « Qui a les clefs de la psychiatrie ? », demande un interne(-jardinier) en psychiatrie, convaincu par cette méthode douce, au long terme et non exclusivement médicale.

Le journaliste Philippe Borel, traverse l’Atlantique et montre l’alliance entre les neurosciences et la cybernétique. Chapitre sciences et recherche. Retour en France. Le Pr Yves Agid, directeur scientifique du tout nouvel ICM (Institut du cerveau et de la moelle épinière) s’enthousiasme de son côté, casque de sécurité vissé sur la tête à l’occasion d’une visite du chantier (du futur institut), sur « le formidable boum de la prise en charge des malades psychiatriques dans les années à venir. J’envie la jeune génération de chercheurs en psychiatrie ».

On ne sait pas trop s’il y a vraiment à envier quelque chose.

AUDREY BUSSIÈRE

Le documentaire « Un monde sans fous ? » sur Mediapart

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>Elukubr : Soirée lecture le 13 novembre

Je souhaite aujourd’hui partager avec vous le fruit (encore vert) d’un travail d’artistes, dont certains ont traversé des expériences en hôpital psychiatrique, sont sortis de leur camisole chimique, à la force du mensonge, à la force de la parole, de l’analyse, à la force de l’art.

Eu égard à nos regards.

Souhaitant vous convier à une soirée lecture le samedi 13 novembre,

afin d’établir contacts et échanges, réflexions et partage d’opinions,

dans le cadre de l’exposition « paradigme des alter-réaliste » qui s’achève le 14 novembre,

au 59 rue de Rivoli (Métro Chatelet)

Consciente de la proximité de la date, j’espère que d’aucuns pourront se libérer  pour y assister.

Dans un élan d’appel à manifestation poétique et cognitive,

curieux d’explorer différents regards sur le monde,

le collectif elukubr propose dans le cadre de l’exposition «  Paradigme des alter-réalistes », une soirée  méninges…

Au programme :

18h / Elukubrations d’agitateurs alter-poétiques :

Lecture d’extrait de textes, de Baudelaire à Artaud, de Bataille à de Nerval, d’Eluard à Ginsberg,  en passant par Laborit…

avec : Marie Le Gall, Fani Kanawati, Laure Carrale, Johanna Elalouf,

Guillaume Dumas, Matei Gheorghiu, et Jérôme Roniger.

19h / Cognition: entre connaissance et société.

Conférence/Débat animé par Guillaume Dumas

La cognition questionne. Mieux, elle se questionne elle-même.

Elle se questionne sur son origine, son fonctionnement, ses enjeux…

Et de ses questions surgissent de multiples connaissances et possibles.

Entre ontologie et éthique, dans quelles directions partent les sciences de la cognition?

20h / Guappe Carto
musique expérimentale, violon, contrebasse, percussion, accordéon

Entrée libre

Vous avez la possibilité d’adhérer à l’association pour soutenir nos actions et réflexions (adhésion 10euros, ou de faire un don)

Collectif elukubr – paradigme des alter-réalistes

« (origines étymologiques de paradigme : modèle, exemple, montrer, comparer. Ce mot sous-entend un constat, loin des croyances ou positions politico-esthétiques qu’illustrent habituellement les manifestes.)

Face à un réel fait d’infinies singularités, envisager une vue d’ensemble objective d’un concept nous semble irréaliste. A travers nos elukubrations, nous invitons seulement les curieux à frôler, sentir des interprétations des facettes choisies.

Elukubr c’est un constat d’impuissance théorique au profit de l’action. Débarrassés des enjeux chimériques attendus de l’artiste conceptuel, nous entreprenons des voyages à travers différentes couches du réel, conscients de l’impossibilité d’être justes, mais curieux d’explorer différents regards sur le monde.

C’est le parcours qui nous anime, pas le fait.

L’alter-réalité est la première marche de notre projet. ‘Penser autre’ ainsi que transformer la perception orientent les projecteurs vers le spectateur plutôt que l’artiste. Le but est l’assimilation d’une intention : L’objet ou ses pères ne sont qu’un brouillon de cette expérience. L’art, s’il en est, ne peut se réaliser qu’à travers cette relation fragile.

A l’image de son propos, Elukubr c’est une association de différences. La recherche d’une identité commune s’est faite dans la rencontre des qualités et défauts de chacun. Ce projet n’est pas une utopie mais bien le résultat de désirs humains, contraints de grandir à travers erreurs et conflits.

Le collectif fonctionne comme une purge des vanités. C’est un lieu propice à l’oubli de soi, où s’exprime un objectif commun: s’inviter chez l’autre. »

http://elukubr.org/

Le lieu : 59 rue de Rivoli, ancien squatt d’artistes devenu galerie d’art alternatifs grâce au dialogue artistes/mairie de Paris, nous ouvre ses portes du 27 octobre au 14 novembre du mardi au dimanche, de 13h à 20h.

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>Cinéma : "Le Malade, de son imaginaire malade"


Utopsy poursuit sa réflexion sur les praxis en psychiatrie et notamment sur les enjeux du travail collectif dans la psychothérapie des psychoses. Pour sa troisième séance de l’année, Utopsy se délocalise et fait son cinéma ! Cette séance aura lieu :

Le Lundi 15 Novembre 2010

au « Lieu-Dit »,

6 rue Sorbier 75020 Paris, métro Ménilmontant ou Gambetta, à 20h30

Nous vous proposerons la projection du film d’Emmanuelle Avignon intitulé

« Le Malade, de son imaginaire malade »,

sur un projet de Patrick Franquet pour le théâtre du Reflet.

Ce film présente le travail du Théâtre du Reflet à travers l’élaboration d’une pièce de théâtre faisant intervenir un grand nombre de comédiens, metteurs en scène, musiciens, danseurs, simples citoyens… issus tant du monde de la culture que d’une dizaine d’institutions psychiatriques et médico-sociales recevant des adultes et des enfants.

Fous et non fous, les relations et distinctions entre les uns et les autres se déploient, se déplacent et se réaménagent au fur et à mesure de l’émergence et de la concrétisation de cette pièce de théâtre, « Le malade de son imaginaire malade », dont la mise en place aura duré deux ans pour aboutir à plusieurs représentations publiques en 2010.

Pendant ces deux ans, un collectif apparaît, se réunit régulièrement, fait exister et aboutir cette création théâtrale.

Au-delà de la réalisation effective d’une représentation théâtrale, c’est tout ce moment commun d’élaboration, de préparation de la pièce de théâtre dans tous ses détails que nous montre la réalisatrice.

A travers ce quotidien partagé dans la création, c’est un support psychothérapique que nous voyons se constituer au fur et à mesure de l’avancée du projet.

Pratique résistante à l’heure de la gestion et de la rentabilité, cette folle entreprise qui prend du temps (deux ans de préparation) montre tout l’opérant du travail collectif dans la rencontre avec la folie.

Cette projection sera suivie d’un débat avec Emmanuelle Avignon, réalisatrice du film, Patrick Franquet, psychiatre, comédien et directeur du théâtre du Reflet et Claudine Duchêne, éducatrice en pédopsychiatrie à Evry.

L’entrée est libre et sans inscription

UTOPSY

utopsys@yahoo.fr

http://utopsy.over-blog.fr/

Prochaines rencontres:

– Lundi 13 décembre : Paul Brétécher

– Lundi 17 janvier : Pierre Dardot

– Lundi 28 mars : Pierre Delion

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> "Les ombres des anges" : Comédie Musicale au Théâtre d'Orléans

« LA PSYCHIATRIE DOIT ETRE FAITE / DEFAITE… » Oui Roger GENTIS avait raison… Nous suivons à notre façon cet objectif : voyez plutôt ! Faites passer très… largement ! Merci de faire suivre notre message et réservez vite vos places !

« Les ombres des anges » – le texte – vient de sortir aux Éditions de L’Harmattan. Une centaine de personne l’a composé. A commander impérativement !


LODA_bulletin-reservation

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>MC2, Grenoble 20 novembre 2010 : "HOME"

Où l’homme trouve-t-il sa maison ?

samedi 20 novembre :

Journée d’étude autour du spectacle Home

– Rencontre et table ronde Théâtre et psychiatrie
– Projection du film La moindre des choses de Nicolas Philibert

Home. Ils parlent par bribes, de tout et de rien ces personnages dont peu à peu les souvenirs, les associations, les allées et venues et les répliques nous amènent à penser qu’ils sont vraiment intelligents mais déboussolés quand même. On ne sait où ils veulent en venir et il serait bien de se laisser guider dans ce dialogue décousu en n’essayant pas de comprendre trop vite. Mais ils sont là, ils ont trouvé un endroit, un asile, où ils se sentent à l’abri. A l’abri de l’extérieur, d’eux-mêmes ? Et ils nous en disent un peu sur leurs petites défaillances, beaucoup sur les choses que nous avons en commun : la folie, permanente virtualité d’une fêlure, d’une fragilité inhérente à notre condition humaine d’êtres parlants.

Le théâtre s’en origine depuis la tragédie grecque. Les artistes, réalisateurs, comédiens, metteurs en scène, nous rendent plus proches de ces déchirements. Et les différents acteurs de la psychiatrie, participent avec chaque patient à la recherche d’une solution particulière qui corresponde à sa logique. Il saura alors un peu plus ce qui l’agite et un peu mieux où il habite.

Intervenants : Claude Léger, psychiatre des Hôpitaux, responsable du secteur de psychiatrie générale de Levallois-Perret (92) et psychanalyste, membre de l’EPFCL-France > Paul Machto, psychiatre et psychanalyste, membre du collectif des 39 contre la nuit sécuritaire > Marie-Philippe Deloche, psychiatre, directrice de l’Hôpital de Jour de la MGEN (Grenoble) > Jean-Claude Exbrayat, psychiatre, responsable du service d’addictologie au Centre Hospitalier Alpes Isère > Anne Meunier, psychanalyste > Marie-Clotilde Aubrier, comédienne, intervenante au Centre Hospitalier Alpes Isère > Nicolas Philibert, cinéaste > Chantal Morel et l’équipe artistique de Home

Programme :
11h-11h30
Introduction : Chantal Morel > Anne Meunier
11h30-13h
Contributions : Claude Léger > Paul Machto > Jean-Claude Exbrayat > Marie-Philippe Deloche
13h-14h Pause
14h-16h30
Projection du film La moindre des choses de Nicolas Philibert, en sa présence

Home

De David Storey
Adaptation française Marguerite Duras
Mise en scène Chantal Morel

Plus d’informations sur les spectacles et les activités de la MC2: sur http://www.mc2grenoble.fr ou au 04 76 00 79 00

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>La Ferme du Vinatier

La Ferme du Vinatier ?

Le service culturel du Centre Hospitalier Le Vinatier est une interface originale reliant l’hôpital à la cité, intégrée à la politique d’établissement dès sa création en 1997 et ouverte à tous les publics.

Les projets 2010-2011

Concert jazz de l’Arfi
« Concert jazz de l’Arfi» ORGANISE DANS LE CADRE DU FESTIVAL ECLATS D’ARFI LE 26 NOVEMBRE 2010 A 20H A LA FERME DU VINATIER De janvier à juin 2011, (…)
Le 26 novembre 2010

Du patient-modèle au patient modèle : portraits de gens
« Du patient-modèle au patient modèle : portraits de gens » Exposition photographique DU 16 SEPTEMBRE AU 17 DECEMBRE 2010 SUR LES GRILLES DU CH LE VIN (…)
Du 16 septembre 2010 au 17 décembre 2010

LE SITE DE LA FERME DU VINATIER

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