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>Après-midi débat le samedi 15 septembre 2012 à 15 h 00

La Fédération des Ateliers de Psychanalyse propose un après-midi débat

 

à la Faculté de Théologie Protestante, 83 boulevard Arago, 75014 Paris Métro : Glacière, Denfert-Rochereau ou Les Gobelins avec Philippe BORREL autour de son film UN MONDE SANS FOUS (documentaire, 2010)

avec la participation de Patrick CHEMLA et Paul MACHTO


"Au cœur du film de Philippe Borel : la place que notre société laisse à la folie. Et, d’entrée de jeu, nous voilà confrontés à cette cruauté banalisée où les patients se retrouvent « jetés hors du monde » (Hanna Arendt), abandonnés à la prison ou à la rue. Le spectre de la mort par délaissement plane ainsi sur tout le film.

Au-delà de l’histoire de la folie écrite magistralement par Michel Foucault, marquée par le grand renfermement, se profile ainsi la perspective nouvelle et terrifiante d’une mise au ban et de « la vie nue », exposée par Agamben dans Homo Sacer.

À l’évidence, ces enjeux éthiques et politiques débordent tout cadre professionnel. Mais quelles sont les implications spécifiques qui reviendraient à tous ceux qui s’inscrivent dans une transmission freudienne ?

Comment imaginer un espace pour la psychanalyse dans un monde qui voudrait taire la folie par tous les moyens possibles, y compris la contrainte à domicile ?

Une telle violence symbolique et réelle est lourde d’une haine de l’inconscient freudien. Cette haine vient maintenant explicitement s’attaquer à toutes les pratiques qui se soutiennent de la psychanalyse et de la psychothérapie institutionnelle.

La pratique analytique ne pourrait donc s’envisager en dehors d’une critique de son inscription dans le monde, autrement dit, pour reprendre la formulation de Jean Oury, sans poursuivre « l’analyse de l’analyse ».

Analyse sans fin assurément."

SIÈGE SOCIAL 45 rue Sedaine, 75011 Paris Tél. 01 48 06 24 99 – Mail : gendre.dusuzeau@noos.fr

Site : http://www.federation-ateliers-psychanalyse.org/

Patrick CHEMLA


"Le film de Philippe Borrel pose un regard particulièrement pertinent sur les questions qui se posent aujourd’hui dans la société à propos de l’accueil de la folie, des maladies mentales, et par extension de la souffrance psychique, questions sur la place de la psychiatrie, et ce que l’on appelle la « santé mentale ».

Ce documentaire, fruit d’un travail immense et particulièrement approfondi, fut tourné dans le moment si particulier où Nicolas Sarkozy prononça son sinistre discours à Antony en décembre 2008. Ce fut à cette occasion que Philippe Borrel rencontra le Collectif des 39 contre la Nuit Sécuritaire qui venait d’être créé.

Nous sommes confrontés à une régression, prônant un retour au grand renfermement, tournant le dos aux progrès réalisés par la psychiatrie depuis cinquante ans.

La Fédération des Ateliers s’est engagée clairement auprès du Collectif des 39 : participation à plusieurs meetings et forums, communiqués et interventions publiques de plusieurs de ses membres et notamment de sa présidente, Anna Angelopoulos.

En effet, les analystes ont toute leur place dans ce débat, pour y soutenir la place essentielle de la parole, à l’heure où l’idéologie médicale dans sa version la plus scientiste tente de dominer la scène. Les analystes de la Fédération y ont encore plus particulièrement leur place car des discours psychanalytiques, notoirement dogmatiques, ont accompagné si ce n’est suscité, un isolement et un hermétisme notablement préjudiciable, comme on a pu le voir au moment de la polémique stérile sur l’autisme. Ainsi des associations de familles, de patients aussi se sont engouffrés dans cette brèche, et ont accompagné le discrédit de « LA » psychanalyse, attaquée depuis quelques années.

Comme le notait dans Télérama, Marie Cailletet : « Époustouflante enquête, le documentaire explore pas à pas les éléments d'un puzzle qui, en s'imbriquant, font sens. Apparemment sans lien avec la déshérence voulue de la psychiatrie hexagonale, le choix d'un étalonnage mental de la population, du repérage anticipé des « déviances » et du recours aux médicaments pour normaliser se révèle glaçant de cohérence. Mais pour quel monde ?"

Paul MACHTO

(Participation aux frais de location de la salle : 10 €)

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>Soins Psychiatriques. Autorisation de délirer au centre Antonin-Artaud (L'humanité.fr)

 

(Flora Beillouin)

Depuis sa création, 
en 1985, le centre 
de jour Antonin-Artaud offre, à Reims, une vision humaniste 
de la psychiatrie. 
Son fondateur, 
Patrick Chemla, militant dans le Collectif des 39 contre la nuit sécuritaire, mêle ses patients à cette réflexion qui les concerne en premier lieu : le sort que l’on réserve aux fous 
dans notre société.

 

Reims (Marne), 
envoyée spéciale. «Que s’est-il passé cette semaine ?» Olivier embraye : «Il y a eu des élections au Maroc et en Égypte, remportées par des partis qui se réclament de l’islam modéré et veulent instaurer la charia…» Au centre de jour Antonin-Artaud, comme chaque mercredi depuis quinze ans, le forum d’actualité commence, animé par un infirmier. «En France, l’équivalent, ce serait Bayrou ? » tente une petite voix, vite interrompue par Vincent, qui, debout, finit de rouler sa cigarette, une lueur de révolte barrant ses yeux gris-bleu : « Tout ce qu’on sait, c’est que ça n’a jamais rien donné de bon de mélanger la religion à l’État !»

La revue de presse passe du coq à l’âne. Sébastien a la mémoire des chiffres, Fred un goût prononcé pour les contre-pouvoirs. Pour Vincent, « les médias veulent faire de nous des moutons », et il « faut mettre un grand coup de pompe dans la fourmilière ». Un thème retient néanmoins l’attention collective : la folie. Il est notamment question du tueur d’Oslo et d’un reportage de France 3 sur l’unité pour malades difficiles (1) de Sarreguemines. « On voyait les patients, visages floutés, qui refusaient leurs médicaments, et le journaliste racontait qu’ils frappaient les infirmiers », relate Clément, sous le regard horrifié de l’assemblée.

Ici, on est loin du schéma extrême de Sarreguemines. Au centre Artaud, il n’y a ni blouse blanche ni pyjama. Les médicaments, seulement si nécessaire, ne sont que des éléments de la thérapie proposée par l’équipe de Patrick Chemla. « Le médicament n’agit que sur les effets, or la problématique humaine est bien plus complexe, de par la diversité de ses causes, à la fois sociales, traumatiques, anthropologiques », explique le psychiatre, qui refuse de « classer les gens dans des cases », selon les cloisonnements chers à Nicolas Sarkozy. (…)

Lire la suite sur le site de l'humanité 

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