>La Fnapsy ne soutient plus le projet des pairs-aidants : réponse du Centre Collaborateur de l'Organisation Mondiale de la Santé pour la recherche et la formation en santé mentale

En préambule, nous notons que dans le rapport du bureau de la Fnapsy apparaît une confusion constante entre les quatre positions suivantes : usagers des services de santé mentale, responsable d’association d’usagers, chargé de mission national pour le projet médiateurs de santé/pairs.


INTRODUCTION – RAPPORT FNAPSY

« La FNAPSY participe, depuis plusieurs années, à l'étude du projet « Pairs-aidants » rebaptisé depuis « Médiateurs de santé-pairs »

L'approfondissement de ce projet a confirmé les craintes exprimées dès le début par la FNAPSY.

Un voyage au Québec a permis de constater que la réalité dans ce pays était loin de la présentation qui en était faite.

Le déroulement des premiers mois de travail a mis en lumière l'incommunicabilité entre professionnels et usagers, et la quasi impossibilité de créer et de faire vivre harmonieusement des équipes communes.

Tirant les leçons de ces constatations le bureau de la FNAPSY a décidé, dans sa séance du 7 janvier 2011, faisant suite à la réflexion du conseil d'administration du 27 novembre 2010, de se retirer de ce projet.

Le présent rapport a pour objet de diffuser les renseignements recueillis lors de cette participation et de détailler les raisons de cette décision ».



REPONSE DU CCOMS


Le CCOMS prend bonne note « des craintes exprimées dès le début par la FNAPSY » concernant ce projet. Il avait noté les réticences de celle-ci tout au long du projet expérimental et s’était étonné du ralliement positif de la FNAPSY à ce projet le dernier jour de la formation des pairs-aidants dispensée par l’équipe québécoise à Lille en septembre 2009. Nous l’avions attribué d’une part au dynamisme évident du projet québécois, et d’autre part à la demande de la Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie (CNSA) d’inclure la Fnapsy au projet. 


Le voyage d’étude au Québec de l’équipe projet « médiateurs de santé/pairs » en novembre 2010 a mis en évidence non seulement les limites mais également les réalités d’un projet innovant et de l’espoir qu’il suscitait chez les usagers et les équipes de santé mentale. 


Il est tout à fait possible de communiquer harmonieusement entre usagers et professionnels non usagers à la condition que chacun soit à sa place et dans son rôle. Les exemples québécois, américain et marseillais sont là pour le prouver (…)

 

document complet à télécharger (12 pages) : Reponse CCOMS

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3 réflexions sur « >La Fnapsy ne soutient plus le projet des pairs-aidants : réponse du Centre Collaborateur de l'Organisation Mondiale de la Santé pour la recherche et la formation en santé mentale »

  1. Bonjour,
     
      Je trouve parfaitement malsain que les "pairs aidants" tels qu'on les envisage puissent être recrutés, et payés, directement par les hôpitaux. C'est beaucoup trop facile ainsi de recruter et d'employer parmi les anciens patients des auxiliaires de la répression psychiatique à qui on demandera aussi de prêter la main à la deshumanisation des malades tout en les menaçant de ré hospitalisation et autres "sanctions" psychiatriques s'ils ne s'exécutent pas. Je veux parler de cette deshumanisation qui est trop fréquemment le lot des patients en guise de soins en psychiatrie.
     
      Indépendamment de cette question de la participation à la répression psychiatrique, une indépendance devrait être assurée, voire même une certaine étanchéité, entre le recrutement et la direction de ces pairs aidants, qui devraient être opérés par des associations indépendantes, pouvant également assurer la défense de ce type de salarié en regard des pressions évidentes dont ils pourraient être l'objet dans le cadre hospitalier. Ces mêmes salariés pairs aidants étant dés lors détachés de ces associations et envoyés en mission sur tel site, selon tel programme convenu entre l'établissement et l'association supervisant l'embauche. Ces mêmes associations devant être dés lors indépendantes des hôpitaux. Sinon les risques de dérive sont tellement flagrants, que bien sur, les associations d'usagers doivent considérer n'avoir rien à faire dans un tel schéma.
     
      Ceci n'est qu'un point de vue, bien sur. Joseph.
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  2. Le fait est que la réponse de la CCOMS laisse tout de même place à pas mal d'ambiguïtés quant à l'intention réelle, entre "le chacun à sa place" et le rôle de pair-aidant clairement défini comme un rôle professionnel où le pair-aidant est quasiment convié à oublier son identité d'usager (au sens activiste).  Ce rôle professionnel semble aussi sous-entendre faire partie de l'équipe et donc accepter la doctrine ambiante. En fin de compte je ne suis pas vraiment plus éclairée sur la mission réelle de ces pairs-aidants auprès des patients.

     

    Comme je l’ai déjà dit, et comme le souligne aussi Joseph, le recrutement et l’emploi de ces pairs-aidants par l’institution hospitalière n’est pas à mon sens la voie à suivre. En effet,  si elle apporte une certaine légitimation de cette nouvelle catégorie de travailleurs auprès d’autres travailleurs (surtout) médicaux au sein de l’institution, elle détruit toute légitimation auprès des patients qui risquent fort de les considérer avec suspicion, sachant que leurs actions seront suivies par l’institution et le corps médical et seront en fait le produit de ces mêmes institutions et corps médicaux.
    C’est en fait continuer de légitimer le modèle biomédical de l’approche à la détresse et a la souffrance psychique tout en utilisant ces pairs-aidants comme alibi et comme pions.  
                                                                           
     

     

  3. Desolee de mes interventions au style visuel etrange et venu d'un clavier qwerty qui m'oblige a passer par Word pour avoir les accents. Une fois sur deux, cela donne un drole de resultat a l'arrivee ici…

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