>Hospitalisation d'office: les députés ont achevé l'examen du texte

 

AFP 24 05 2011

PARIS, 24 mai 2011 (AFP) – 13h22 heure de Paris – Les députés ont achevé lundi soir l'examen en deuxième lecture du projet de loi réformant l'hospitalisation d'office, contesté par les syndicats de psychiatres, et qui instaure notamment la possibilité de soins ambulatoires (à domicile) sans consentement.

Ce texte, examiné en deuxième lecture à l'Assemblée, a récemment été adopté au Sénat après une série de rebondissements.

Il n'a été que très peu modifié par les députés.

Quelques amendements ont été adoptés, dont un du rapporteur Guy Lefrand (UMP) pour revenir sur la définition des "soins sans consentement". Après de longues discussions, le Sénat avait choisi "une périphrase" dont les députés n'ont finalement pas voulu.

"Ce texte est bien loin des attentes des professionnels et de leurs familles", a déploré le député socialiste Serge Blisko. Le PS a tenté en vain de réduire la période d'observation de 72 à 48 heures en cas d'hospitalisation d'office. Les opposants au projet qualifient ce sas de "garde à vue psychiatrique".

La réforme permet de se conformer à la décision récente du Conseil constitutionnel, qui a censuré un article du Code de la santé publique permettant le maintien de l'hospitalisation sans consentement à la demande d'un tiers, sans l'intervention d'un magistrat au-delà de 15 jours.

L'intervention du juge des libertés et de la détention (JLD) est donc désormais prévue après ce délai.

Les députés ont adopté un amendement UMP du rapporteur qui transfère au juge judiciaire la compétence pour trancher la régularité des décisions administratives prises en matière de soins sans consentement.

Quelque 70.000 personnes sont hospitalisées sous contraintes chaque année.

La secrétaire d'Etat à la Santé, Nora Berra, a de nouveau assuré au cours du débat que cette réforme était "ambitieuse" et "équilibrée".

Une pétition à l'appel du "collectif des 39 contre la nuit sécuritaire" a recueilli plus de 30.000 signature depuis plusieurs semaines.

Le vote solennel est programmé mardi 31 mai. Ensuite le texte repartira au Sénat. Ce projet de loi avait été initié fin 2008 par Nicolas Sarkozy après le meurtre d'un étudiant à Grenoble par un malade mental enfui de l'hôpital.

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26 réflexions sur « >Hospitalisation d'office: les députés ont achevé l'examen du texte »

  1. "La réforme permet de se conformer à la décision récente du Conseil constitutionnel"
    Elle est bien bonne celle là, et c'est en effet ce que vous avez soutenu, ça vous revient dans les dents.
    Pas un mot sur les soins contraint, ah si :
    "la possibilité de soins ambulatoires (à domicile) sans consentement."
    Ce communiqué est une farce mais qui n'attrape que ceux qui le veulent bien

  2. Je ne sais qui vous êtes, behemote, mais je vous sens ironique. Oui la position du conseil constitutionnel fut une avancée dans la mesure où les hospitalisations non consenties par le patient seront vérifiées au bout de 15 jours par un juge, ce qui permettra de contrôler les nombreuses hospitalisations sous contraintes de plus en plus nombreuses et abusives depuis 1990.
    Non, le collectif des 39 ne se satisfait pas du reste du texte de loi qu'il a combattu (30000 signatures, même nombre de signataires que la pétition antérieure contre la nuit sécuritaire) et, notamment parce que ce texte sanctionne un échec notoire de ce qu'aurait du être la psychiatrie de secteur, où les patients et les familles bien accueillis lorsque ça ne va pas, n'auraient pas eu besoin, ou seulement dans de rares cas, de soins non consentis (à l'hôpital ou en ambulatoire). Au lieu de remettre en route, par un grand plan de santé mentale, un dispositif qui devait être certes ambulatoire mais délibérément ouvert au consentement des patients si leur accueil était réel et bienveillant. Et c'était le cas dans de nombreux secteurs tout de même. La responsabilité des soignants était engagée vers le respect du sujet, la proposition de soin non forcé mais négocié autant que possible et s'appuyant sur l'entourage sans le contraindre non plus. Cette responsabilité des soignants sera rétrécie derrière des mesures d'autant moins soignantes qu'elle seront plus coercitives. La satisfaction des familles pourrait être celle du retour au bannissement que produisait le système au 19ème siècle (cf. : Camille Claudel) ou au vingtième ailleurs (cf. une sœur de John et Bob Kennedy lobotomisée, "effacée de la belle photo de la famille admirable"). Et si certaines familles souhaitaient légitimement, en France et aujourd'hui, que leurs membres malades ne soient pas "dehors sans soins", les patients eux-même y perdront beaucoup en terme d'adhésion possible aux soins, puisqu'ils seront "aliénés" aux soins, avec un fil à la patte, peu productif en terme d'éthique soignante telle que nous l'avait apprise depuis des décennies les psychanalystes, psychodynamistes, institutionnalistes, soignants du sujet et de la personne au singulier, systémiciens, dialecticiens du soin intelligent et adapté au sujet souffrant et à son environnement inquiet.
    Alors, nous ferons avec cette loi si elle est votée. Mais je souhaite que les signataires de cette pétition du refus fassent le maximum pour éviter de l'appliquer et continuent à mettre en place de véritables dispositifs de soins consentis alternatifs à ceux qui aliènent les sujets, les soignants et d'une certaine façon les familles aussi, puisque nous pourrions désormais (nous soignants en psychiatrie) nous en passer alors qu'il était primordial de s'appuyer sur elles, de favoriser leurs aptitudes de co-soignants en permettant l'écart souhaitable avec leur membre malade.

  3. Discuter de "traitements" sans avoir de diagnostic est contraire à la tradition médicale. Dans la biodiversité des personnalités, il y en aura toujours qui auront plus de mal à s'adapter à l'idéologie en vogue du temps historique. Parmi eux, il y aura les inventeurs du temps futur, les créateurs. La thérapie sous contrainte, c'est "tuer" l'avenir. La seule contrainte doit être judiciaire. La justice est à la psychiatrie ce que la chirurgie est à la médecine. Toute autre conception est du nazisme, de l'eugénisme déguisé, un arrêt de l'histoire. La maladie mentale est un outil pour discuter entre spécialistes, pas la réalité de la biodiversité, sans rupture de continuité dans la distribution statistique des états d'être. Un médecin, ça se consulte; il soigne; Dieu, ou la nature de la nature, seul guérit !

  4. Il est certes parfois necessaire de pointer, voire de condamner l'orientation sécuritaire du gouvernement mais ce que paye aujourd'hui la psychiatrie de secteur, c'est avant tout sa passivité, sa lacheté. N'est-il pas révoltant pour une famille de patient d'appeler le CMP pour une crise psychotique et de s'entendre dire que l'équipe ne peut rien faire tant qu'un vrai problème ne sera pas survenu? N'est-il pas révoltant que les équipes de psychiatrie rechignent à intervenir dans certaines situations, préférant orienter les patients et leurs familles vers les SAU, tout en sachant très bien qu'il est difficile voire impossible de conduire un patient aux urgences sans lui mentir? N'est-il pas révoltant de devoir attendre un passage à l'acte, seul prétexte pour pouvoir faire intervenir la SAMU ou la police pendant que des équipes de psychiatrie restent bien au chaud à attendre les patients qui veulent bien se présenter à eux pour offrir leur derrière à une injection?
    Ces illustrations ne représentent en rien des exceptions. Ces situations se présentent tous les jours aux quatre coins du pays. Et ce n'est surement pas une question de moyen : il s'agit de paresse, de passivité (voire même de comportement passifs-agressifs), de lacheté, mais surement pas d'un manque de moyen. Il faut se bouger quand un patient a besoin d'aide, c'est tout.
    Par ailleurs, il serait également bon que les défenseurs des pensées psychanalytiques acceptent au moins de partager le domaine des soins psychiques sans taxer de fascisme, voire de nazisme, les approches qui s'en démarquent. La psychiatrie y gagnerait certainement. Hélas, elle se retrouve aujourd'hui à devoir prochainement appliquer cette loi. Si elle passe, il va falloir faire en sorte de l'appliquer au mieux pour les patients, des patients dont la plupart sont effrayés et pensent voire débarquer chez eux les escadrons de la mort : il va peut-etre falloir les rassurer maintenant, leur dire que nous ferons tout pour humaniser cette loi et se préoccuper de leur bien être avant tout…

  5. Dans une dépêche de l'agence de presse médicale (APM) Madame la présidente de la FNAPSY
    déclare:
     

    Psychiatrie: la Fnapsy en désaccord profond avec le projet de loi sur les soins sans consentement 
     
    PARIS, 26 mai 2011 (APM) – La présidente de la Fédération nationale des associations de patients de psychiatrie (Fnapsy), Claude Finkelstein, est en profond désaccord avec le projet de loi sur les soins sans consentement en psychiatrie, a-t-elle déclaré jeudi à l'APM. 

    "Nous ne sommes pas d'accord sur la finalité du projet de loi qui porte atteinte aux droits des personnes". 


  6. Docteurmaboule
     
    -Concernant « la psychiatrie de secteur » , votre commentaire manque du recul de l’historien (travers moderne !). Il serait bon de rappeler qu’au départ, elle visait à dégager la thérapeutique de la psychose de l’hospitalo-centrisme et de ses effets psychiquement iatrogènes (pour les soignés comme les soignants), en proposant une diversité institutionnelle et de soins et en privilégiant l’orientation psychanalytique, manière de respecter les trajectoires des patients, et de donner aux malades une place de sujet comme de citoyen.
    -Concernant l’argument selon lequel, ce ne serait pas, par « manque de moyens » (formule répétée 2 fois dans votre texte, histoire de bien enfoncer le clou !) que la psychiatrie de secteur ne remplirait plus son rôle de prise en charge des malades, que faites-vous des réductions budgétaires drastiques lesquelles affectent le fonctionnement des lieux de soin, les personnels soumis à des cadences infernales, par suite les patients (cas des CMP incriminés) ? C’est à l’avènement des Temps Modernes dans la psychiatrie, -du triomphe de l’hôpital-entreprise-, que l’on assiste aujourd’hui, plutôt qu’à celui de la psychiatrie de secteur, réduite au seul découpage géographique et populationnel (et à la gestion des malades sectorisés), et vidée de ce qui faisait sa spécificité (cas de l’hôpital Sainte-Anne, dont les services sont désormais dans leur quasi majorité acquis aux neurosciences et au DSM IV). On en arrive à ce paradoxe : le système de sectorisation qui avait été conçu  pour une meilleure prise en charge des malades, se retourne à présent contre eux. Les psychiatres y deviennent peu ou prou des supplétifs de la police et de la justice.
    -Concernant enfin, les « défenseurs des pensées psychanalytiques », (je vous cite), ce n’est pas tant un problème de savoirs théoriques (de doctrine) qui se seraient imposés à la psychiatrie (en quelque sorte subordonnée à la psychanalyse), que d’un processus entamé à la fin de la deuxième guerre mondiale. La spécificité de la psychiatrie française tient pour partie à l’apport clinique et thérapeutique de la psychanalyse, conjugué à une riche sémiologie de plus de 200 ans, -de Pinel à H. Ey, en passant par G. Ballet, Sérieux, Capgras, et  G. de Clérambault. C’est cette spécificité que veut balayer l’hégémonie du DSM IV et les neurosciences.
    Dans ce qui est présenté comme une Querelle des Anciens ( soit des Freudiens) et des Modernes (soit des anti-freudiens), les Anciens sont présentés comme étant les défenseurs de la psychogenèse, et les Modernes comme les défenseurs de l’organogenèse. C’est oublier que l’invention freudienne de l’inconscient et le choix de la causalité psychique sont nées des impasses de la neuropsychiatrie concernant la causalité des psychonévroses (en particulier de l’hystérie). Depuis la naissance de la psychiatrie, la conception psychogénétique et organogénétique n’ont cessé de s’opposer. Aujourd’hui les causalités anatomo-clinique et cognitivo-comportementale ont pris le pas sur la causalité psychique, pour des raisons liées, moins à l’évolution de la science (sauf à la considérer comme essentiellement technologique), qu’à des choix économiques et politiques, et ce dans un contexte de mutation sociétale générale.
    La crise actuelle n’est pas seulement horreur économique, elle est aussi malaise dans la modernité. La logique utilitariste et individualiste mise en œuvre dans le plan actuel de gestion politique et économique des populations à risque prime sur le Bien commun. Elle érige le tout normatif et la sécurité en nouveaux idéaux (exit les principes de liberté, d’égalité, et de fraternité !) ; discrimine les citoyens en fonction de leurs différences (des fous aux Roms par exemple) et des risques supposés qu’ils feraient courir à la société.  Soigner revient à imposer des comportements standards, sans prendre en compte la souffrance des sujets (leur plainte), ni voir qu’elle est interdépendante du degré d’aliénation de la société (en tous ses éléments : de l’hôpital à l’entreprise, en passant par l’Ecole et la justice).
    Le vocabulaire de la psychologie (nouvel instrument de la gouvernementalité contemporaine) a infesté le discours sociétal en général, – celui de la santé mentale en particulier. Un exemple, (je vous cite) « le bien être » devient une norme de santé.
    Voici la définition qu’en donne l’OMS en 2001: « On définit la santé mentale comme un état de bien-être qui permet à chacun de réaliser son potentiel, de faire face aux difficultés normales de la vie, de travailler avec succès et de manière productive et d'être en mesure d'apporter une contribution à la communauté. Pour définir la santé, l'OMS souligne dans sa constitution la dimension positive de la santé mentale: "La santé est un état de complet bien-être physique, mental et social et ne consiste pas seulement en une absence de maladie ou d'infirmité." OMS/P. Virot.
    Passons sur comment on peut ressentir un état de bien être complet (physique, mental et social) si l’on est malade, sauf à s’illusionner ou à être dans le déni ? Au bien être (ce nouvel avatar de l’adaptation) et au formatage des esprits, les psychistes préfèrent accueillir les subjectivités singulières et leur mal être. On ne guérit pas de soi-même et de la condition humaine. On peut avec l’aide de quelque uns (soignants, pairs, proches, famille) et de structures respectueuses des personnes, « faire avec ».
    « Faire avec » n’est pas une forme de bien être, plutôt une manière d’être ; d’être présent à soi, aux autres et au monde. Une manière de lâcher-prise pour laisser-être…
     
     
     
     

     
     
     

     
     
     

  7. désolé d'étre aussi lapidaire…mais je ne vois pas le rapport entre un "lieu de privation de liberté" (la prison , lieu définissant une privation de liberté ordonnée par une société humaine dans le cadre de règles qu'elle s'est donnée , règles exécutées par le pouvoir judiciaire) et un "lieu d'hospitalisation" , lieu de soin , parfois passage "obligé" (intervention chirurgicale, urgences médicales , urgences psychiatriques …la liste est longue)  mais qui préjuge d'un soin ++++
    le tragique de la situation , c'est d'interpeller un tiers (le juge ) dans ce duel politico-médical , parfaitement illustré dans la chronologie des faits depuis (au moins) 2008.
    cette "triangulation" nous mets elle vraiment à l'abri des abus ?
    le probléme n'est-il pas en fait posé dans cette facon de refuser cette législation (inique certes , mais pas dans le sens où nombreux semblent le croire) ? en la  (dé)considérant comme "sécuritaire" tout en demandant la sécurisation par un tiers (le judiciaire).

  8. Chère Catherine,
    Voici la réponse que je craignais, et qui consiste globalement à :
    1. Décrédibiliser un interlocuteur qui manquerait de recul mais qui peut pourtant vous assurer en connaitre un rayon sur l'histoire de la psychiatrie.
    2. Noyer des questions précises et des considérations très concrètes dans un discours très général, très vague et très politisé.
    3. Désigner à nouveau les mêmes ennemis, à savoir les neurosciences, le DSM, les TCC comme responsables du malaise actuel et se cacher derrière.
    Le manque de moyens est incontestable mais rien n'empêche de se remettre en question au préalable, de mieux redéployer les moyens déjà en notre possession, et de savoir que faire des moyens réclamés.
    Il n'est par exemple pas tolérable qu'un patient suivi sur un CMP et qui ne va pas bien, doive attendre des heures aux urgences sous pretexte que personne ne "peut" le prendre en charge au CMP. Débattre des "orientations théoriques" et des pratiques qui en découlent est une chose, mais il faut bien comprendre que c'est leur maniement qui peut poser problème. Les théories psychanalytiques peuvent tout autant servir de pretexte à une passivité honteuse que les principes comportementalistes peuvent aboutir à un interventionnisme nefaste.
    Si cette loi passe, il ne fait aucun doute qu'elle sera suivie de résistance passive d'un coté, de conduites excessives de l'autre, et que certaines équipes tenteront de la mettre au profit du patient. Malgré tous les défauts de cette loi, la troisième solution est à privilégier…

  9. « N'est-il pas révoltant pour une famille de patient d'appeler le CMP pour une crise psychotique et de s'entendre dire que l'équipe ne peut rien faire tant qu'un vrai problème ne sera pas survenu? »

    Non ce qui est révoltant c'est justement l'inverse, et c'est bien ce que pense tous les bons français puisqu'il ne viendrait à l'idée de personne d'appeler la police lorsque l'on voit un personne saoul prendre le volant. Pourtant le nombre de mort du à l'alcoolisme se compte en centaine par an, alors que dans le cas de la folie c'est moins d'une dizaine. Pourtant a-t-on vu une loi pour contraindre les gens à appeler la police lorsqu'il voit un homme manifestement ivre prendre sa voiture. Et c'est certainement pas demain la veille.
    Mais pour un alcoolique c'est bien une personne que l'on voit, alors que pour un fou, c'est sa folie que l'on voit uniquement.

    La deuxième raison, elle est très simple, c'est de contraindre quelqu'un qui n'a rien fait, mais qui est juste susceptible de faire, ça a un effet dévastateur, car le fou va demander alors sans cesse, pour quelle raison l'a-ton contraint alors qu'il n'a rien fait. Je le constate encore, cinq ans après, chez une proche à qui cela est arrivée (HDT). Je peux vous dire que la haine envers la personne qui a demandé cette HDT est tenace.
    Encore une fois ce n'est plus la personne que l'on a, mais le malade c'est tout.

    Mais vous allez me dire que je suis un inconscient que je ne sais pas ce que c'est qu'une  « crise psychotique », mais les parents non plus. D'autres part, pour l'avoir vu ça peut atteindre des niveaux alarmant sans pour cela aller au delà.

    « N'est-il pas révoltant que les équipes de psychiatrie rechignent à intervenir dans certaines situations »
    « N'est-il pas révoltant de devoir attendre un passage à l'acte, seul prétexte pour pouvoir faire intervenir la SAMU »
    Alors les parents qui sont tout de même les parents ont le droit de rechigner, mais les soignants qui sont des salariés, eux doivent se donner à fond pour remplacer les parents. Je suis un salarié, bien que fou, j'ai cette chance, et bien je peux vous dire que je veux bien donner plus pour mon boulot, mais pas plus. Il y a des limites. Le plus drôle c'est que ces parents doivent être aussi des salariés et qui comme tous les salariés tiennent aussi à avoir une vie en dehors du boulot, ils y tiennent d'ailleurs tellement que l'enfant malade on le met illico presto à l'hôpital quand il dérange trop.
    Comment se fait-il que l'on a ces problèmes que maintenant, vous pouvez me l'expliquer ?
    Pourquoi il y a dix ans on en entendait pas parler ?
    Comment se fait-il que le sénat a fait des rapports dénonçant les manques de moyen de plus en plus criant dans la psychiatrie. Il n'y a que vous pour oser poser de tel question.
    Osez faire retomber sur les soignants les carences de l'état en dit long sur votre appartenance politique. Vous pourriez aussi les traiter de marxiste léniniste CéGéTiste, mais c'est tellement évident que j'ai bien était obligé de le dire.

    « Il faut se bouger quand un patient a besoin d'aide, c'est tout. »
    Super, le type derrière son clavier d'ordinateur, qui claque des doigts. Alors là, il n'y a pas à dire, vous devriez être ministre de la santé, avec vous tout serez vite résolu. Un claquement de doigt et hop, comme la baguette magique. On est plus au 19 siècle, les travailleurs ne sont pas corvéable à souhait même sous le prétexte de soins. Et on comprend mieux l'utilité des syndicats face à des gens comme vous.

    « Escadron de la mort », vous ne croyez pas si bien dire et je prend rendez vous, docteur maboule, oui je prend rendez-vous. Car pouvez vous imaginer ce que cela va être avec des psychotiques ce genre de comportement par la contrainte, initié par la famille, et bien vous verrez. Et là franchement je ne fait pas l'Elisabeth Tessier. Et ne croyez pas que les médicaments vont résoudre les problèmes,  sans compter que les médicaments sous la contraindre c'est autre chose.

    Pour le reste les chapelles en effet en tant que malade ça ne m'intéresse pas, mais que ce soit d'un coté ou de l'autre, ce sont bien des chapelles avec leur prêcheur. Chacun dénonce les travers de l'autre, il ne me reste plus qu'à faire comme je l'entend.
    Comme pour un cancéreux j'aimerai être une personne pas une psychose

  10. Béhémote, je ne suis pas sûre que Docteurmaboule ait voulu parler d'appeler la police et de contraindre systématiquement les patients.
    Je n'ai peut-être rien compris, mais appeler à l'aide quand quelqu'un est en crise psychotique ne doit pas être synonyme d'appeler la police et d'enfermer. Si un infirmier ou un psychiatre peut se déplacer et parler avec la personne, ça évitera justement d'en arriver à ces extrêmités. Je ne crois pas non plus qu'il s'agisse de faire du personnel soignant des gens corvéables à merci, mais c'est un métier qui fonctionne 24h sur 24h, par roulement d'équipes. Il devrait donc être possible de faire appel à une personne qui est en train de travailler.
    Je suis d'accord, il faut se bouger quand quelqu'un a besoin d'aide, pour désamorcer la situation tout de suite. Un des problèmes de la psychiatrie, c'est justement ça, des délais de prise en charge super longs qui augmentent les problèmes. On attend la crise ou le passage à l'acte, ça se fait dans la violence, ça ne sert à rien, alors que si on agit tout de suite, il y a moyen de le faire plus calmement, d'expliquer à la personne qu'un infirmier peut passer le voir pour parler, pour l'aider, qu'il peut rester chez lui, etc…
    En Espagne, j'ai été baladée du généraliste à la psychologue à la psychiatre et on recommence et encore une fois, jusqu'à ce que je me tape la tête au mur devant les bureaux des psys pour qu'on fasse quelque chose pour moi, et là on m'a descendue aux urgences pour me remonter chez le psy. Avoue que c'est complétement ridicule, que c'est une perte de temps et que ça pousse à bout. Et là ce n'est pas un manque de moyens, puisque j'en ai utilisé plus que si on m'avait pris en charge correctement dès le début. Donc oui, il faut arrêter la bureaucratie, attendre que des psychotique craquent pour faire quelque chose. Et encore une fois, faire quelque chose, ça ne veut pas dire enfermer et appeler la police, mais intervenir de façon humaine.
    Je suis persuadée que ça peut se faire, que ça épargnera beaucoup de souffrances et beaucoup de contraintes aussi.

  11. Toute cette discussion ne s'achèvera qui si tout le monde arrive à se mettre d'accord sur le concept de liberté ! Il n'y a pas d'un côté "les psys", soi-dosant capables du contrôles de leurs actes et de l'autre "les malades" incapables du contrôles de leurs actes. Il y a une distribution statistiques de capacités variables. Il nous faudrait concevoir une pyramide de la liberté où celui qui en voudrait plus devrait avoir d'abord fait ses preuves sur le moins. Mais JAMAIS le médecin ne devrait se substituer au chirurgien, le psychiatre au policier. Je m'en suis expliqué dans mes interventions antérieures.

  12. Docteurmaboule, merci pour cette réponse lapidaire qui vous évite tout effort pour répondre en vous donnant le bon rôle.
    Je vais faire donc comme vous, ne pas me fatiguer et vous renvoyer à votre deuxième intervention sur cette page que vous semblez très bien appliquer aux autres mais surtout pas à vous même.

  13. Chère behemote,
    Si je n'ai pas répondu davantage à votre intervention, c'est parce que celle-ci contient des attaques allusives personnelles innapropriées, sur des hypothétiques orientations politiques, et sur mon investissement général dans le domaine de la psychiatrie. Vous ne savez rien de ma vie et je vous prierais donc d'en rester au sujet et non de m'attaquer personnellement.

  14. Laurence, à en juger par la réponse du docteurmaboule, je n'en suis pas si sûr.
    D'autre part pour les cas que vous citez et qui est aussi le votre, je pense que la loi va aggraver la situation, en effet la psychiatrie sera tellement occupée à traiter les "Allo maman bobo' que les malades qui viendront de leur propre fait ne trouveront personne pour les traiter.

  15. Si vous n'avez pas répondu c'est que vous ne savez pas répondre, pas de faux fuyant s'il vous plait.
    Si vous n'assumez pas vos positions qui puis-je, le mieux est de ne pas les tenir.
    Sortir la psychiatrie du domaine politique c'est vouloir nier toute son histoire.
    Allez au café du commerce vous trouverez certainement des oreilles attentives
     


  16. Docteur Maboule
    Désolée, je n’ai pas pu vous répondre à temps. Si je n’aborde pas les détails des prises en charge, c’est que je ne m’y autorise pas. De quel droit, je le ferais ? Je n’appartiens ni au monde des soignants institutionnels, ni au monde des soignés, ni à celui des familles de patients.  Celles et ceux qui ont une expérience dans le domaine du soin mental (tant côté soignants, que côté soignés) sont les mieux placés pour en rendre compte concrètement, et proposer des solutions.  Pour autant, le soin mental peut aussi concerner chacun d’entre nous, au titre, en particulier, de ses dérives.
    On voit très concrètement les conséquences dramatiques de la réorganisation des soins,  et ce, avant même le vote définitif de la réforme du projet de loi 1990. Ainsi l’actualité récente nous apprend qu’« un enfant de neuf ans a été interné plus de trois jours cette semaine à Marseille dans une unité psychiatrique pour adultes, soulevant l'émotion de la communauté hospitalière ». « L'Assistance publique-Hôpitaux de Marseille (AP-HM) » « évoque le manque de structures adaptées dans la région. A la suite d'une réunion convoquée vendredi par l'AP-HM, une solution a été trouvée via une association, qui suivra désormais l'enfant dans un établissement privé, avec cinq personnes à temps plein financées par l'Assistance publique, a dit le secrétaire général de l'AP-HM Christian Rossi. Selon lui, le garçon avait été amené en début de semaine, agité et sanglé sur un brancard, aux urgences pédiatriques. Il a fallu trouver "une solution en urgence" pour le prendre en charge, en l'occurrence le pôle psychiatrique adulte de l'hôpital de la Conception. Il y a été placé en cellule car "il aurait eu besoin d'un adulte en permanence", http://www.rtl.frToutes les Actualités. Le manque de moyens, plus que les bonnes volontés des soignants, est à l’origine de ce dérapage, appelé à se renouveler, hélas !
    Si cette loi d’exception est appliquée, (voir l’article, Loi d’exception, la démocratie enchînée, 15 mai 2011, par Collectif des 39), ce sera le signe d’un tournant pré-fasciste dans la gestion des populations, en particulier de la population dite « à risques ». A quelle conception de l’humain et de la citoyenneté renvoie cette loi qui fait des « fous » des citoyens de seconde zone, et qui permet qu’un enfant en grande souffrance psychique soit traité comme un criminel dangereux?
    La réforme de la psychiatrie (en cours) se vit déjà au présent. Le futur qu’elle est censée écrire (comme tout loi), est, pour partie, accompli. Cela me concerne, en tant que citoyenne, -et personne. C’est à ce niveau-là que je me permets d’intervenir.
    Behemote
    La pensée psychanalytique étant  constamment attaquée, si je dois faire partie d’une chapelle, alors j’opte, en effet, pour la chapelle des impénitents psychistes. Une chapelle pas très catholique, et par les temps qui courent, une chapelle, dont la doctrine n’est plus guère en odeur de sainteté…
    Quelques dates. L’arrivée au pouvoir de la Droite en France a favorisé la progression spectaculaire du rejet de la psychanalyse sous la forme d’offensives institutionnelles et médiatiques :
     -2003, proposition de l’amendement Accoyer, voté (remanié) en avril 2004;
    -février 2004, rapport de l’Inserm, lequel prétendait prouver la supériorité des TTC sur les thérapies d’orientation psychanalytique ;
    -septembre 2005, publication du Livre noir de la Psychanalyse,
    -suivie de celle de l’ouvrage de M. Onfray Le crépuscule d’une idole, affabulations de Freud, paru en avril 2010.
    Je précise qu’en 2004, le gouvernement, sur proposition de l’Inserm et de ses experts scientistes, avait tenté de préparer un plan de prévention de la délinquance qui prônait une détection très précoce des « troubles comportementaux » chez l’enfant, censés annoncer un parcours vers la délinquance (www.pasde0deconduite.org).  Ce projet est aujourd’hui remis sur le tapis.
    Si je cite le livre de M. Onfray, c’est qu’il est devenu un outil de propagande au service de la croisade scientiste contre Freud et son héritage. L ‘affaire « M. Onfray vs Freud » ne se réduit pas à une controverse entre intellectuels.  Son ouvrage, -par extension-, sert à disqualifier la psychanalyse en tous ses prolongements thérapeutiques et institutionnels.
    A quelle chapelle « soignante » va profiter le projet de réforme de la psychiatrie? Et le projet d’un plan de prévention de la délinquance, à nouveau proposé, si ce n’est aux experts scientistes et aux défenseurs des TCC ?
    On ne peut pas réduire le débat entre abord psychanalytique et abord bio-comportementaliste à une question de pré carré. C’est avant tout un problème politique et éthique (de vision). Canguilhem a montré en son temps, comment la psychologie expérimentale (de laboratoire), pouvait conduire de l’Université à la préfecture de police. Il avait vu juste.
     

  17. De nombreux défenseurs de la psychanalyse instrumentalisent la politique pour éviter de remettre en question leur discipline. Cette psychanalyse serait ainsi garante des bonnes valeurs humanistes (donc de gauche) qu'elle défendrait de façon totalement désinteressée face à des ennemis désignés comme fascisants, tous regroupés et amalgamés dans une droite à tendance extremiste… J'ai peur que cette défense très stéréotypée ne puisse convaincre encore longtemps. L'humanisme, l'empathie, la liberté et la conscience sociale sont loin d'être le monopole de l'approche psychanalytique…


  18. Docteur Maboule
    Les défenseurs de la psychanalyse n’instrumentalisent, pas plus pas moins, la politique que ne le font les défenseurs des TCC, à la différence que les stratégies de ces derniers, depuis une vingtaine d’années ont été payantes. Comme le dit Robert Castel (La gestion des risques), « nous sommes entrés dans l’après psychiatrie et dans l’après-psychanalyse ». Ce qui ne signifie pas, ajoute-t-il, « que les pratiques qu’elles inspirent encore soient périmées ou dépassées».
    Je suis d’accord avec vous : « l’humanisme, l’empathie, la liberté et la conscience sociale ne sont pas le monopole de l’approche psychanalytique », et heureusement… Je le dis sincèrement, -sans ironie aucune. Peut-être que ce qui manque aujourd’hui dans l’accompagnement de la souffrance psychique, c’est :
    1-    un ensemble de qualités humaines indispensables aux soignants ; bon sens,  sensibilité, chaleur, humour, courage, esprit d’indépendance (par rapport aux dogmes) et, à la suite créativité  (en écrivant cela, je pense à Harry Stack Sullivan qui dans les années 20 fit de la schizophrénie un processus humain);
    2-    des moyens financiers, sans lesquels, aujourd’hui, rien ne peut se faire (la preuve par les GEM, sauf que les financements ont été transférés à la sphère privée associative et au détriment du public ; voir également l’affaire du garçon de 9 ans hospitalisé en HP, puis pris en charge par une structure privée).
    3-    Des petites structures d’accueil d’urgence et de vie, ouverte sur la ville et proche de la population des patients (sectorisation authentique) où soignants et soignés se partageraient  les tâches du quotidien, y compris la médicamentation, où les proches se joindraient au personnel (les familles s’y feraient sévèrement remonter les bretelles, quand elles tenteraient d’imposer leurs principes,-point crucial, le thérapeute aide le patient dans sa lutte contre la maladie mais aussi contre ceux qui l’ont provoquée ou l’entretiennent) ; où les malades s’entraideraient au titre de leur savoir sur la maladie (pairs aidant ?), où tous participeraient à des interventions sociales. Bref, des  petites  communautés thérapeutiques , respectueuses de l’humain, apportant prévisibilité, continuité d’expérience et vécu partagé.       Un tel modèle existe…Je ne l’ai pas inventé. Il faut aller le chercher en Inde, au nord-ouest de Delhi dans l’institution ayurvédique du docteur Guruji (c’est pas une blague !) lequel accueille des psychotiques en crise (8 à 10 personnes, pas plus). Ceux-ci, une fois la crise dépassée, peuvent y rester le temps qu’ils veulent, parfois1 semaine ou 2, parfois des années. Certains d’entre eux deviennent soignants. Ce qui nous fait évidemment penser  à un certain J.B. Pussin. Je passe sur le particularisme hindou de la démarche et sur le style thérapeutique (parfois de choc) du docteur Guruji, incompatibles avec l’approche occidentale du soin et de la personne. Néanmoins, une telle démarche (loin des modèles psychanalytique et psychiatrique occidentaux), même si elle peut sembler farfelue au premier abord, donne à penser …

  19. Si je peux permettre, je ne suis ni soignante, ni malade, ni spécialiste de la psychiatrie, juste  la soeur, proche en âge et en affection, d'une personne soignée en psychiatrie depuis plus de 15 ans. Je dois avouer que ça m'est difficile et douloureux de découvrir tant de divergences dans les débats autour de ce projet de loi.
    Hospitalisation sans consentement, HO, HDT, il s'agit de situations exceptionnelles, de cas d'urgences, de personnes en danger, de moments bien particuliers et parfois violents et qui demandent des réponses bien particulières et malheureusement quelques fois violentes (isolement, attachement).  Tout ça est impressionnant et très difficile à vivre, mais résumer le soin psychiatrique à ces moments-là est aussi absurde que de résumer le fou à ses périodes de crises ou de dangerosité. Tout ceci existe et nécessite sans doute des aménagements, mais pourquoi généraliser, pourquoi simplifier ? C'est ce qui me hérisse et me parait tellement dangereux dans tout ce qui se dit autour de ce projet de loi.
    La vie d'un psychotique ne peut pas être résumée à ses périodes de perte de raison. Le travail d'un soignant ne peut pas se résumer aux actes qu'il pose pour répondre à ces épisodes aigus. Pour ma soeur, il s'est agi de 5 crises graves, dont deux HDT au début, et tout cela représente au final et en tout moins d'un an d'hospitalisation sur plus de 15 ans de soins avec des symptômes hallucinatoires résistants.
    Je comprends à ce que je lis un peu partout qu'on dénonce des abus dans le recours à la contrainte et notamment à l'HDT, que les familles ont du mal à assumer leur rôle dans ces moments là et j'ai le sentiment que tout le monde se renvoie un peu la balle. Tout ça me parait grave, mauvaise pour les patients avant tout, mais aussi pour les familles et aussi pour les soignants.. Sans doute y a t'il un manque de lien avec le secteur, un manque d'information, un manque de moyen, de soutien, d'écoute et de confiance mutuelle ?
    Tout ça n'est sûrement pas simple, et on aurait tendance à penser que la parole n'a pas beaucoup de sens dans ces moments là, surtout quand  c'est la famille ou le soignant qui est regardé comme comme un persécuteur. Pourtant dans certains cas,  et je peux en témoigner concernant ma soeur, un entretien infirmier quotidien en CMP pourra permettre d'éviter l'hospitalisation et de dégonfler la crise avant qu'elle ne devienne ingérable.
    Je ne vois pas comment on pourrait imaginer accompagner ou soulager une personne souffrant d'une telle maladie chronique, avec les risque courants de ruptures et d'épisodes aigus, sans prendre soin avant tout de mettre en place une alliance thérapeutique solide, respectueuse et bienveillante. Ces maladies se surajoutent à des tempéraments et à des histoires singulières, on ne peut pas se contenter de lister, classer ou traiter de manière simpliste les seuls symptômes.
    Ma soeur a trouvé ce soutien global et a vécu de longues périodes de stabilité en étant suivie en CMP, j'y ai été moi-même bien accueillie et reçue dans les moments de douleurs ou de doutes, par  des infirmières et des psychiatres humains et respectueux de la personne autant que son entourage. S'il y a quelque chose à protéger et encourager à tout prix, il me semble, c'est bien cela.


  20. Les Dédales
     
    Je suis d’accord avec vous. Tout ce que vous dites, est très sensible et juste, notamment en ce qui concerne « l’alliance thérapeutique ». L’exemple que je donne de « parents se faisant remonter les bretelles » est excessif, en outre il se comprend dans un contexte différent du nôtre. Mais ce que j’ai trouvé intéressant dans l’exemple « hindou », c’est qu’à la fois les parents sont intégrés à la thérapie voire à la vie communautaire (s’ils le souhaitent ainsi que leur enfant adulte), et en même temps, on veille à ce qu’ils ne débordent pas trop, quitte, en effet, à les remettre à leur place.  Les « bonnes intentions » des parents pouvant conduire aux pires résultats pour leur enfant adulte, en particulier dans le cas de la psychose. Les parents dont il s’agit dans cet exemple sont, ou le père ou la mère, voire le couple parental, pas l’un des membres de la fratrie. L’alliance thérapeutique est peut-être plus facile à mettre en place, et potentiellement moins source de conflits, avec une sœur ou un frère. Cela dit, je crois qu’au final, la décision ou le choix d’alliance thérapeutique, crise ou pas crise, revient au premier concerné dans l’affaire, soit au malade., lequel pour être malade n’en reste pas moins un sujet.
     

  21. @ Catherine
    Oui, nous nous retrouvons sur bien des points et  il est malheureusement vrai que la famille, notamment les parents , et particulièrement les mères, sont la plupart du temps terriblement culpabilisées et paumées devant ces pathologies et qu'il y a un grand travail à faire pour les aider à devenir aidantes plutôt qu'obstacles. Il me semble que quelques progrès ont été fait, notamment avec le travail des associations de familles et au travers des GEM, et souvent aussi en relation avec les psychiatres qui ont appris pour certains à mieux accueillir les familles. Réunions d'information, groupes de paroles et thérapies familiales existent dans les CMP.
    Je voudrais préciser que l'alliance dont je parle est celle qui relie le soigné à ses soignants et qu'en l'occurrence, les soignants de ma soeur, ce sont  les blouses blanches ( image,  puisqu'en réalité les psychiatres et infirmiers de secteur n'ont pas de blouse). Nous, parents, fratrie, proches, nous ne sommes pas des soignants, nous ne pouvons pas gérer une crise, nous ne pouvons pas faire face correctement à ces moments ou notre proche se perd quelque part dans un monde auquel nous n'avons pas accès, nous sommes bouleversés, souvent mis en accusation, nous y perdons des plumes, nous nous y mettons éventuellement nous-mêmes en danger et surtout nous prenons le risque d'épuiser nos facultés de "proche aidant ". Je pense qu'il est très important que chacun reste à sa place.
    Quand je parle d'encourager cette alliance, je pense au travail que devraient faire ensemble les psychiatres, les patients et les familles, et aussi les médias, le législateur, les institutions, tous ceux qui sont  de près ou de loin concernés par les droits et la protection des personnes soignées en psychiatrie.

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              Aux soignants de se battre pour que la confiance s'installe avec le patient, qu’elle soit respectueuse et bienveillante, qu’elle permette un soutien de la personne dans sa globalité et pas seulement le traitement parfois brutal ou réducteur des seuls symptômes par la médication ou la mise à l’écart. A eux de nous rappeler constamment qu’il ne s’agit pas simplement de palier à une dangerosité mais surtout de soulager une souffrance. A eux de soutenir et informer correctement les familles notamment lors de la survenue des premières crises qui sont tellement bouleversantes.

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              Aux patients et à leurs associations de faire valoir leurs droits à une prise en charge respectueuse,  à une vie sociale, à des soins en ambulatoire, mais aussi à une hospitalisation quand ils se sentent en danger et que ce danger, c’est la vie à domicile, les gens dans la rue, les membres de la famille.

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              Aux familles et à leurs associations enfin d’obtenir sûrement une meilleure prise en compte de tout ce qu’elles font, logement, complément financier, soutien,  veille, etc. mais à elles aussi et surtout d’encourager le lien entre leur proche et ses médecins, soit en s’y associant, soit en acceptant, même si c’est difficile, d’en être parfois exclues, momentanément ou durablement, selon leur histoire et selon le désir de leur proche malade.

     
     
     
    Je suis effrayée par la démarche qui consiste à mettre en avant des situations exceptionnelles pour  traiter d'un sujet, quel qu'il soit. Ici, nous avons eu la mise en avant de pratiques hospitalières révoltantes qui ne devraient pas exister et ne sont heureusement pas le quotidien de nos proches malades ;  la mise en lumière médiatique du schizophrène criminel et dangereux qui n'est qu'un infime pourcentage de la population soignée pour cette maladie;  la mise en accusation de familles pathogènes qui ne sont qu'un infime pourcentage des familles concernées par ces pathologies.
    Tout ceci existe, mais les droits et la protection des personnes soignées en psychiatrie ne peut pas être traitée et réduite à ces situations là. On ne peut pas faire d'une exception la règle.Il y a des milliers de jeunes chaque année qui déclenchent les premiers symptômes de la schizophrénie, des délires, des hallucinations, la fin brutale des études, la colère et c'est autant de familles démunies.
     

  22. Les dédales, je ne pense pas que ces situations soient si exceptionnelles (les mauvais traitements en psychiatrie, pas les meurtres). C'est vrai, ce n'est pas notre quotidien, mais l'avoir vécu une fois suffit à en être marqué longtemps et à vouloir fuir l'hôpital. Je connais beaucoup de gens que la psychiatrie a aidé, mais pas un seul à qui elle n'ait pas aussi fait du mal, et c'est tout de même très regrettable. Quant aux familles pathogènes, ça ne me semble pas une exception non plus. Je ne connais pas un seul psychotique qui n'ait pas de sérieux problèmes dans sa famille, même s'il ne s'agit pas de violences directes.
    A part ça, je suis d'accord avec ce que vous dites, qui est très juste.

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