>Schizophrénie : Comment j’ai enfermé mon frère – Récit d’une hospitalisation sous contrainte (France Culture)

 

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12 réflexions sur « >Schizophrénie : Comment j’ai enfermé mon frère – Récit d’une hospitalisation sous contrainte (France Culture) »

  1. La présentation de la réforme de la loi de 1990 par France Culture me fait doucement rigoler, enfin rire jaune. Sarkozy a proposé une réflexion sur la loi (difficile de ne pas se rouler parterre de rire), quand dans le discours d'Anthony tout a était dit et réalisé, il n'y a eu aucune réflexion, mais uniquement un diktat qui n'a pu se mettre en place qu'en utilisant la contrainte du résultat de la QPC.

  2. C'est vraiment le cas d'école, il ne manque plus que les petites fleurs, et des vapeurs d'herbes. Bon c'est gentillet, on sent bien que ceux qu'il faut plaindre c'est la famille, les deux soeurs. Bref on dirait une photo d'un atoll haïtiens. Je me demande parfois si j'ai pas oublier de prendre mes médicament en écoutant cela, est-ce que j'hallucine ?

  3. Une seule réponse: A bas le familialisme et le psychiatrisme!
    La Famille et son sacro saint pilier: l'enfermement psychiatrique et les traitements contraints! La psychiatrie en son psychiatrisme avec son sacro saint pilier: la Famille dans toute son horreur, et le familialisme. Ce qui abonde les H.P. Ces familles qui se rabriquent les malades mentaux qu'elles veulent bien, puis viennent déverser leurs boîtes à ordures dans les établissements psychiatriques … En demandant d'être surtout déculpabilisées et débarrassées du tout …
     
    Ce tandem mortifère a été dénoncé, à bon droit, par l'antipsychiatrie des années 60 et 70, notamment par David Cooper!

  4. Je suis incapable d'écouter un témoignage de famille sous peine de ne pas dormir de la nuit, parce que 99 fois sur 100, ça m'énerve au plus haut point. Je voulais juste dire que si la famille est là, et n'est pas toxique (encore jamais vu mais bon ça doit bien exister), tant mieux. Je voulais dire aussi que je n'en peux plus d'entendre parler du trio patients-soignants-familles. Non, c'est patients et soignants, et si la personne est d'accord, la famille. Ma psy, qui n'est pas du genre langue de bois, est la première à dire que souvent les familles sont un problème, et que dans certains cas (pour ne pas dire dans la plupart des cas) il vaut beaucoup mieux ne pas les mêler aux soins, et qu'en tout cas il faut toujours demander au patient s'il a envie que sa famille soit conviée ou non. Je n'ai plus de problèmes avec mes parents parce qu'ils sont tout à faits en-dehors de mon suivi, ils n'en savent rien et je ne leur parle pas de ma maladie. Ils sont ma famille et c'est tout. Heureusement, ils ne sont jamais allés à l'Unafam où la première chose qu'on leur aurait dit est que je ne pourrais plus jamais travailler ni avoir une vie digne de ce nom, comme on l'a fait avec les parents d'une des mes amies, qui depuis à des parents qui la prennent pour une demeurée, interprètent la moindre de ses paroles comme du délire, la découragent dans ses projets et se permettent d'appeler son psy pour tout et n'importe quoi. Nous sommes des adultes, alors la famille n'a pas à être mise sur le même pied que nous ou nos soignants dans l'histoire de notre maladie.
    Je ne nie pas la souffrance des familles, mais ce ne sont pas eux les plus à plaindre, il ne faudrait quand même pas l'oublier. Et peut-être qu'ils souffriraient moins s'ils considéraient leurs enfants comme des êtres humains dignes de ce nom et pas de pauvres malades incapables de s'en sortir. Et s'ils arrêtaient aussi de dire qu'ils ont perdu leur enfant quand celui-ci est toujours bien vivant!!

  5. Comment mes droits ont été bafoués et comment cela a engendré un état de stress post traumatique-Récit d'une hospitalisation sous contrainte-Récit d'un cauchemar-Récit d'une reconstruction.
    Comment mon frère a signé un document "parce que on lui demandait de signer"-Comment il se moque de ce que je peux vivre-Récit d'une famille toxique.
    Je rappelle donc ni dépression, ni délire,  aucun déni, je ne souffre d'aucune pathologie, juste un passage à vide à un moment lié à une situation difficile (qui n'en a pas ?) et complexe et je rappelle que on est des êtres humains, pas des robots ni des sur-êtres.
    Tout à fait d'accord avec Laurence et Joseph, il y a une déresponsabilisation totale des familles dans ce qu'il peut arriver à l'un de ses membres dans la mesure où cela fait parti d'un fonctionnement. La personne représente le symptôme de dysfonctionnements familiaux et que on peut se débarrasser de la personne comme d'un paquet encombrant quand ça prend de trop grosses proportions,  l'internement venant légitimer le fait que c'est bien la personne qui est malade. Alors méconnaissance des mécanismes inconscients ou bien refus car prenant le biais d'une organicité ? Une nouvelle fois, les pratiques qui sont à remettre en question !

  6. Si les familles veulent vraiment s'impliquer, dans le bon sens, elles pourraient faire une thérapie familiale ou au moins une thérapie de leur côté. mais ça bien sûr c'est la plupart du temps hors de question, parce que le fou c'est leur enfant et qu'eux n'ont aucun problème.

  7. Il y a t il manière de nous entraider pour donner à nos malades des moments de bonheur ou PLUS, une vie digne? Mon fils est schizophène, suivi en hôpital. Je le fais venir à notre maison   ( de nous deux) dés qu'il va bien. Mais c'est dificilement gérable . il y a une semaine nous sommes partis à la plage, Il était  hEREUX ! ! ! j'ai eu la chance d'être accompagnée par une amie…..mais la plupart du temps je suis seule avec lui et je n'arrive pas a contenir toute sa demande; si on pouvais s'unir pour donner du temps en commun à nos êtres aimés qui sont dans cette prison qui sont les medicaments et la maladie. . ; si parents ou mlades ont une idée…communiquez la s'il vous plait.

  8. Ah les méchantes familles qui rendent leurs enfants fous et les jettent ensuite à la poubelle de la psychiatrie!!
    Est-ce que votre vision des choses ne serait pas un peu trop simpliste par hasard? Faut-il vraiment déclarer la guerre entre les "malades" et leurs familles?
    Mais les familles étant forcément toxiques,( ce que je ne suis pas loin de penser aussi dans mes moments de profonde déprime) , la question serait plutôt:" naitre ou ne pas naitre?" mais une fois que c'est parti, qu'est-ce qu'on fait ?
    Je pense, entre autre, qu'il faudrait pouvoir trouver des relais en-dehors de la famille quand on ne la supporte plus. Mais on ne s'en sortira pas en jetant toujours la pierre aux autres. La psychiatrie reste malheureusement le dernier et seul refuge quand rien ne va plus dans le monde dit normal.
    Personnellement j'ai aussi considéré que ma famille était toxique: mère intrusive, toujours à mes basques etc.. et je me suis cassée dès que j'ai pu. Comme je suis ennemie des certitudes, j'ai toujours douté de tout, y compris de ma santé mentale puisque je me trouvais trop différente des autres.Je suis probablement F99…. Sans doute pour ça que j'ai fait des études de psycho et pour ça aussi que j'ai fait une psychanalyse pendant 15 ans… Je me suis débrouillée avec ça comme j'ai pu, sans pour autant échapper à l'angoisse existentielle et au dégout du monde où on vit, mais c'est sans doute le lot commun des "non-dupes"…
    Et puis, pas de pot, à l'âge de 20 ans mon fils a "décompensé" (comme on dit), je me suis alors sentie rattrapée par quelquechose à quoi je m'étais efforcée d'échapper moi-même… Mea culpa? Aurais-je du demander un certificat d'aptitude avant d'engendrer? Quelle faute ai-je commise, moi qui croyais pouvoir faire mieux que mes parents ?
    Bien sûr qu'on culpabilise, parce qu'on a forcément raté quelquechose ,pas vu, pas su, pas été à la hauteur..  Et le pire, c'est qu'effectivement, quand on essaie d'appeler à l'aide de partout, on vous répond qu'on ne peut rien faire… alors on voit la situation se dégrader de plus en plus jusqu'à ce qu'il y ait un acte de violence qui "légitime" une intervention, et là, pour que ce soit vraiment vraiment "légitime" c'est aux parents qu'on demande de signer une HDT, je devrais dire qu'on nous y oblige, car c'est plutôt ça la réalité, puisqu'il n'y a aucune autre solution.
    La loi de 1990 qui impose aux familles d' exercer cette violence sur leur enfant est odieuse et la nouvelle loi est carrément répugnante en étendant l'emprise de la contrainte à la vie privée. Au lieu de se tirer dans les pattes on peut essayer de comprendre le point de vue des autres. Oui il y a des familles qui veulent vraiment s'impliquer dans le bon sens et si vous avez des idées positives à proposer, plutôt que des invectives stériles,  on est preneurs.
    L'Unafam s'est complètement discrédité en soutenant une position sécuritaire contraire au sens même des soins, mais ça ne représente pas l'opinion de toutes les familles, loin de là. Je pense qu'il faut arrêter de se constituer en ghettos: les usagers, les familles, les psys.. en semblant croire qu'on a des intérêts divergents, ça fait le jeu des décideurs.

  9. J'ai proposé une idée positive: faire une thérapie familiale plutôt que de mettre tous les problèmes sur le dos de son enfant. Arrêter de dire "nos malades" au lieu de nos enfants. Arrêter de penser que sa vie est foutue et arrêter de l'infantiliser. Si les parents acceptaient leur responsabilité (et non leur culpabilité) en réfléchissant à leurs problèmes de communication, leur façon de voir les schizophrènes, etc… ça arrangerait beaucoup de choses, mais dans la plupart des cas, ils y sont tout à fait opposés.
    Comme je l'ai dit, je ne nie pas la souffrance des familles, mais ce ne sont pas elles les premières concernées, et c'est énervant qu'elles veuillent toujours se faire passer pour les principales victimes, et surtout refuser absolument toute responsabilité parce qu'elles la confondent avec la culpabilité. L'Unafam a beaucoup plus de poids que les associations d'usagers, et pour moi c'est inacceptable. Leur position paternaliste et victimaire n'aide personne.
    Quant aux intérêts divergents, ils sont là, mes intérêts sont bien à l'opposé de ceux de l'Unafam. Certes, l'Unafam n'est pas toutes les familles, mais vu sa popularité, quasiment tous les parents y sont passés. Quelques uns ont fui, effrayés par leur vision fataliste des maladies mentales, mais d'autres y sont restés ou les ont écoutés, et ça fait des ravages dans les relations avec leur enfant.

  10. bon je n'arrive pas à dire mieux que Laurence, je dis donc uniquement combien je suis d'accord avec qu'elle dit.
    Et vraiment si les parents ne sont pas comme est l'UNAFAM, alors changer le visage de l'UNAFAM.

  11. @arrabiata: personne n'est parfait (et croire en la perfection, c'est vivre dans l'illusion) et il existe autant de différences que d'individu; vous avez votre histoire, chacun de nous a la sienne, ce qui est juste souligné c'est que il y a dans certaines histoires des rapports familiaux particuliers et complexes dont on ne tient pas compte au seul profit de la pathologie ou tout du moins de ce qu'il se voit et c'est cela qui est simpliste et réducteur. Vous avez fait des études de psychologie, vous savez donc  de quoi dépend l'évolution d'un sujet et l'influence que peut avoir son environnement familial, social, culturel. J'avais un prof de psychopathologie qui nous disait qu'il fallait je crois 3 générations pour créer un psychotique, c'est à dire la somme d'un fonctionnement familial qui aboutira à l'enfant-symptôme. Les mécanismes inconscients, ça doit vous parler ?
    Je ne pense pas qu'il y ait d'invectives stériles, il y a juste des témoignages et beaucoup de souffrance.
     

  12. Ces témoignages sont tous bouleversants.
    Nous avons tous une responsabilité, le malade et l'autre (enfant, famille,amis , travail et soignant à divers échelles).
    Mais alors quelle attitude adopter quand l'individu se met en danger, pour ne pas être traité de coupable ou d'irrésponsable.
    Il y aura toujours de la souffrance dans les deux camps.
    Quand l'autre fait hospitaliser la personne qui est en souffrance, il est à cent lieux de savoir que la personne  sera maltraitée, il pense au contraire  que celle-ci va être soignée.

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