>Association Méditerranéenne de Psychothérapie Institutionnelle, Marseille le 7 et 8 octobre 2011 : « S’il vous plait, Dessine moi… la psychiatrie … »

LA psychiatrie ? mais ça n’existe pas ! de mon point de vue c’est d’UNE psychiatrie que je me risquerai à l’esquisse. UNE psychiatrie, car ce sont DES psychiatries qui co-existent. Des psychiatries qui n’ont pas grand chose à voir lorsque l’on se réfère à des éléments qui sont pour moi des principes essentiels : 

  • l’accueil,
  • la conception de la personne malade, 
  • la conception de la folie, 
  • la prise en compte de l’entourage, 
  • la place des thérapeutiques, 
  • la place des patients dans le dispositif de soins. 

 

Alors : …….  

 

On matraque les malades …

 

« A quoi ça sert de parler de votre loi, on matraque les malades au pavillon ! »

Céline a balancé cette phrase ! Elle nous a fait tous sursauter ! Elle m’a surpris, … de plein fouet !

 

Dite sur un ton de la simplicité de l’évidence, avec la force de la sincérité, de l’authenticité, de la violence de l’insupportable banalité. 

Le choc de la surprise m’a fait dire : « Qu’est ce que vous nous dites là, Céline ? On matraque les malades à Champagne ? 

 

— Non c’est pas grave, j’ai rien dit !

— Je ne peux pas laisser votre propos comme ça, c’est trop grave ce que vous nous dites là. Il faut en parler, Jérôme inscrivez le à l’ordre du jour, s’il vous plaît. 

— Je marque quoi ? 

— Eh bien ce que Céline vient de nous dire : « On matraque les malades au pavillon ! »

 

C’était au tout début d’avril cette année. Un mardi en début de mâtinée, au centre de jour de Montfermeil. La réunion soignant-soigné. Espace de dialogue, sorte d’assemblée générale quotidienne, au cours de laquelle chacun peut mettre à l’ordre du jour un sujet d’actualité, une question relative à la vie collective, au quotidien au centre, une envie de sortie, un projet culturel, une visite de musée, les activités du jour et aussi , et surtout « Qu’est ce qu’on mange aujourd’hui ? » Menu, courses, répartition des tâches.

 

Un Président de séance se désigne parmi les patients. Chacun peut proposer un sujet au débat. 

 

Ce mardi là je venais de proposer de mettre à l’ordre du jour, l’information sur le projet de loi sur les soins sans consentement, le point sur la mobilisation en cours et l’information sur le Meeting « Quelle hospitalité pour la folie ? », que le collectif des 39 organisait devant la Salpétrière autour de la Statue de Philippe Pinel, le samedi 9 avril. 

 

Céline est une jeune femme de 30 ans. Hospitalisée depuis plusieurs années à Ville Evrard, au pavillon Champagne, du 15ème secteur de Seine Saint Denis. Tout en se plaignant beaucoup de son hospitalisation, elle a mis en échec  plusieurs projets de sortie : appartement thérapeutique, ESAT, foyer. Depuis près de 2 ans, elle fréquente le centre de jour à Montfermeil, plusieurs fois dans la semaine. Elle s’y est bien intégrée, après une longue période d’approche, d’isolement, de participation réticente à la vie quotidienne, aux sorties, aux différentes activités. Son fond délirant, persécutée parfois, souvent, ne l’empêche pas d’être joyeuse, de rire, d’être très attachante, très touchante et pathétique dans ses moments de désarroi, de détresse, lorsqu’elle ne supporte plus l’hospitalisation, qu’elle se croit abandonnée par ses parents, pourtant très présents et impliqués dans le travail thérapeutique. Dans les réunions, elle intervenait assez peu, proposant rarement des sujets de discussion. 

 

Ce matin-là, pris moi même par la tension de la mobilisation contre cette loi, particulièrement engagé et investi dans l’action du Collectif des 39 depuis sa création, et notamment indigné par la dérive des pratiques dans les institutions, y compris dans le service hospitalier du secteur dans lequel je travaille, et que j’ai contribué à construire  depuis 32 ans, j’ai été totalement touché par cette phrase lancée comme de multiples autres, fréquemment lors de ces réunions.

 

Lorsque ce fut son tour, Céline raconta. La maltraitance, la violence, l’humiliation. « Celui-là, Alfred, là c’t infirmier, c’est lui qui est malade. Je vous jure c’est lui qui est fou. C’est pas nous. L’autre soir, Mohamed, il était énervé à table. Il s’est disputé avec Roland, parce que l’autre il l’avait bousculé. Il a craché dans son assiette. Bon ça s’fait pas. Mais quand même, Alfred il est arrivé, et alors, vous allez pas m’croire, il l’a fait tombé de sa chaise, il l’a mis par terre. Et vous savez Mohamed il est paralysé, il est en fauteuil et quand il tombe, il peut pas se relever tout seul. Et l’autre là, il lui a dit, « t’avais pas à cracher comme ça, maintenant tu restes par terre, tu bouffes pas ! ». Mais c’est pas humain, docteur Machto, c’est lui qui est fou, c’est lui le malade, il faut l’soigner, docteur Machto. C’est pas humain. Et l’autre là, un infirmier d’un autre pavillon, c’est un fou celui là aussi, un sadique. L’autre soir, il y avait un nouveau malade qui était arrivé, il était très énervé, il voulait tout casser. Alors ils ont appelé les renforts. Ils l’ont mis par terre. Et l’autre là, il appuyait avec sa grosse godasse sur le cou du malade, par terre. Mais il l’étouffait ! j’vous jure ! c’est fou, ça s’fait pas ! »

 

Nous les soignants, nous étions accablés d’entendre cela… ce que nous savions pourtant déjà. D’autres patients sont intervenus et ont pris le relai de Céline. Et chacun de raconter ses anecdotes, ses vécus, ses indignations, l’insatisfaction par rapport aux médecins, « ils ont jamais le temps ». 

 

Denise :  C’était en septembre. Je m’étais énervée parce que j’avais reçu un coup de poing par un patient. Quand je m’énerve, moi je crie. Je me suis sentie laissée de côté. On ne s’est pas occupée de moi. J’étais énervée. C’était dans la salle à manger. L’infirmière m’a retiré mon assiette de fromage, et ma compote. Comme j’étais encore plus énervée, elle a dit « J’appelle le médecin de garde ». Il est venu. Il a prescris 50 gouttes. Moi je suis allée dans le jardin, je me suis calmé. L’infirmier est venu avec le verre et les gouttes. Mais j’étais calmée. Je lui ai dit : « Mais maintenant ça va ». Il m’a dit : « Ou vous les prenez, ou j’appelle les renforts et c’est l’injection ! ». 

Alors, bien sûr j’ai pris les gouttes.  

 

Yacine :  Au pavillon, c’est pénible. Les infirmiers, ils disent : « A table ! », « Médicaments ! ». Mais on n’est pas des chiens, quand même, à obéir. On pourrait nous parler autrement ! 

 

Albert : Au pavillon, c’est surtout l’ennui. A l ‘hôpital, il y a un climat de prison. On a vraiment l’impression d’être incarcéré. On s’ennuie beaucoup. Moi, ça m’a pas guéri. Oui ça m’a fait un peu de bien, parce que j’allais très mal, mais ça m’a pas guéri.

 

Céline : Oui c’est ça, on s’ennuie, on tourne en rond, on fume, y a que ça à faire et on parle de nos histoires et on pleure, sinon on fume. Ils fument tous c’est terrible. Y a que ça à faire.

 

Simone : Moi je voulais apporter mon tricotage, faire du crochet. Mais le médecin n’a pas voulu, il m’a dit que c’est dangereux pour moi et pour les autres. C’est trop risqué ! 

 

Alors pour tenter d’endiguer ce flot, effrayé je vous l’avoue d’avoir ouvert cette boite de Pandôre, inquiet des risques possibles de violence au pavillon, de passages à l’acte que ce débat pouvait provoquer, tout en reconnaissant l’insupportable de certains actes, j’ai proposé quelques hypothèses, simplistes peut être. Les carences de la  formation, la jeunesse de certains infirmiers, leur peur dans certaines situations où les infirmiers ne sont pas assez nombreux,  l’insuffisance de fonctionnement institutionnel, d’implication dans la vie quotidienne, mais aussi les contraintes administratives. Hypothèses qui ont eu quelques échos, y compris chez Céline, qui avait été la plus véhémente. « Ben oui, c’est des jeunes, ils y connaissent rien à la psychiatrie et aux malades. Et faut dire qu’il y a des malades c’est vrai, ils font peur, y en a qui les insultent, ça s’fait pas ! ».

 

Face à ce désir de paroles, cette prise de parole de tous, nous avons proposé de prendre un temps plus long pour dire et essayer d’analyser cette situation.  Aussi pour tenter d’en faire quelque chose. Car à plusieurs reprises, j’avais entendu « De toute façon ça sert à rien de dire tout ça, ça changera pas, ça sert à rien ». 

 

C’est ainsi que fut décidée une réunion, un après midi, qui serait consacré uniquement à la question des « Conditions de soins ». 

Et depuis, cette réunion s’est installée…. comme une nécessité. Un nouvel espace de paroles.

 

Au début, bimensuelle, elle se tient désormais tous les mois. Nous lui avons trouvé un titre. J’avais proposé Forum mais  Denise, habituée des jeux de mots, s’est indignée : Forum ? mais c’est toujours pour les hommes, jamais pour les femmes ! c’est ainsi devenu « Forum – Forfam sur les conditions de soins».


J’y ai retrouvé la qualité des débats auxquels j’ai participé depuis la création du Collectif des 39. Débats au cours desquels de plus en plus de patients, soit seuls, soit à partir de leurs associations ou de groupes d’entraide mutuelles, sont venus, qui apporter leur témoignage, qui interpeller les professionnels, les politiques sur l’accueil, les soins, les pratiques. Mais aussi s’engager de façon importante, et devenir un élément essentiel dans ce mouvement inédit, dans cette bataille politique qui n’est pas terminée malgré la promulgation de cette loi infâme et anti-thérapeutique.

 

Ainsi nous sommes passés de récits d’indignation, à des questionnements sur les conditions de soins au pavillon, le vécu des hospitalisations, la folie, sur la maladie, sur les traitements médicamenteux, sur la guérison. 

 

Certains ont à cœur de raconter leur itinéraire.

D’autres de donner leur avis sur l’hospitalisation : 

— J’ai fait deux séjours. Mais c’est très dur de se soigner à l’hôpital. Je trouve le mélange des populations très dur à vivre, moralement. Ça m’a amélioré, mais ça m’a pas guéri.

— Ville Evrard c’est pour les miséreux. C’est pour ceux qui ont tout perdu. Il y a des grosses racailles. Y a que des gens qui se plaignent. Tu demandes quelque chose … et t’attends. 

— Il y a une surmédication. Y a pas d’atelier. Y a bien un jardin, mais même les statues sont décapitées !

— Il pourrait pas y avoir un moyen pour pouvoir faire la sieste ? Les portes des chambres sont fermées. C’est un hôpital. On devrait pouvoir se reposer quand même !

— Arrêtez de pérorer, la psychiatrie, c’est pas la chirurgie ! Tutoiement obligatoire. En psychiatrie, on n’a pas le sourire. Y a des infirmières qui se prennent au sérieux. Il faut critiquer l’esprit de sérieux ! 

— Pourquoi ils font pas des réunions soignants –soignés comme ici au centre de jour ? Ils les ont arrêtés ? On s’parle pas, les infirmiers, ils restent dans leur bureau, les médecins ils ont jamais le temps. 

— Y a parfois des menaces : c’est « la douche ou pas de petit déjeuner ! »

 

Si je vous transmets ces paroles dans leur simplicité, c’est parce que nous, l’équipe soignante, nous avons été saisis par ces questions. Elles s’adressent à nous comme témoins, pour entendre ces vécus, ces moments douloureux à quoi les exposent  les épisodes pathologiques qui les amènent à l’hôpital. L’espace de débat ainsi créé, qui peut s’apparenter à un espace militant, associatif, à un espace critique, par le cadre dans lequel il s’instaure n’en est il pas pour autant un espace thérapeutique ? L’écoute qui existe, l’attention des uns vers les autres, la disponibilité, la fréquentation, tout ceci en fait un espace de partage, d’analyse institutionnelle et de partage. Chacun écoute l’autre, tente une réponse, une hypothèse, exprime sa sympathie ou sa compréhension. Un tel espace de débats sur les conditions mêmes des soins ne s’articule –t–il pas avec un espace groupal à visée psychothérapique ? Qu’en est- il des transferts en jeu ? Transferts multi- référentiels ? transferts à repérer en tout cas dans nos réunions de reprise quotidienne. 

 

Si j’ai souhaité vous transmettre ces paroles brutes, dans leur banalité même, c’est aussi parce qu’une question me taraude, me gêne, m’indigne même : la parole d’un patient, parce qu’il est « réputé » délirant, est pathologisée dans sa globalité. Déniée en tant que telle. Elle n’est pas recevable lorsqu’elle porte sur l’organisation des soins, sur son vécu, sur la conception même qu’il se fait de ce que devrait être les soins, l’accueil. Sa parole en tant que parole délirante va être prise en compte pour poser un diagnostic, décider d’un traitement neuroleptique. Mais dès lors, tout son dire va être alors pris sous le prisme de la pathologie. Aucun caractère d’ordre politique ne peut lui être accordée. Je dis là « politique » en tant que discours sur la vie publique, sur la vie quotidienne, sur l’organisation, sur l’être ensemble.  

 

A aucun moment, le Forum-Forfam n’a été décrété obligatoire … et pourtant ils sont tous là ! Dans le grand salon jouxtant le jardin, tout le monde s’installe autour des tables réunies pour la circonstance. De temps à autre, l’un sort fumer dans le jardin, puis revient. Certains se mettent en retrait dans le canapé ou les fauteuils. Mais ils sont attentifs, y vont parfois de leurs commentaires. 

 

A la rentrée de septembre, le Forum-Forfam fut un peu plus difficile. Les débats avaient du mal à démarrer. Certes la présence du micro d’une journaliste de France Culture, Pauline Maucort pour l’émission « Les Pieds sur terre » diffusée mercredi 5 octobre1, y était pour beaucoup. Mais la question fut posée la semaine suivante de le continuer. Nous les soignants, étions embarrassés. Mais pas les patients : lors d’un tour de parole, chacun d’entre eux exprima son souhait de continuer. 

— Ça fait du bien de parler comme ça. 

— C’est comme les associations de malades. Vous savez, il y a des associations, où les malades parlent de leur maladie, par exemple le cancer, le diabète. 

— Et les associations pour le SIDA, ça a changé les choses. 

 

En effet, nous pouvons dire que l’irruption du SIDA a dans ce domaine et peut être aussi ailleurs en médecine, bousculé les habitudes médicales. La parole des patients, les modalités d’action par exemple avec AIDES, Act Up, ont eu des effets sur les pratiques d’accueil et de soins. Une responsabilisation, un engagement des patients a été opérant et a eu des effets politiques même dans le rapport médecin- malade, soignant – malade. 

 

Cet espace engage aussi émotionnellement les soignants : d’entendre le vécu des hospitalisations, les critiques institutionnelles à l’encontre de nos collègues, la perception des traitements médicamenteux, des mises en chambre d’isolement, des contentions, ne peut nous laisser indifférent.  

 

Malgré nos tentatives d’ouvrir le débat sur leur perception de l’accueil au centre de jour, leurs réflexions sur les conditions de soins ici, pas de critique exprimée … pour l’instant. 

— Ici, au centre de jour, c’est bien, c’est chaleureux. 

— Oui on est comme des amis, avec l’association Champ Libre. 

— Et c’est pas pareil, on  fait des sorties, il y a des activités. 

— C’est sympa, on fait la cuisine tous ensemble, on mange tous ensemble.  

 

Alors question tout de même : qu’en est il du peu de critique à  l’égard des soignants, de l’organisation des soins ? Nous protéger ? Nous ménager ? Est-ce la mise à distance, à l’extérieur, du mauvais objet ? Ici, au centre de jour, on est entre nous, au chaud, protégé ? Certes l’association Champ Libre a constitué avec ses trente ans d’existence, un approfondissement des liens et des initiatives collectives, des engagements et des initiatives dans la cité. Champ Libre donne un sentiment d’appartenance, un espace commun partagé dans lequel chacun se sent responsable et s’investit, par exemple dans l’organisation de la brocante, dans la participation et la cotisation hebdomadaire. 

Régulièrement est mise en discussion lors des réunions quotidiennes la nécessité ou pas de revoir tel ou tel fonctionnement du centre, mais aussi les patients sont sollicités sur ce qu’ils souhaiteraient voir modifier, ou sur ce qu’ils ont envie d’apporter au collectif.

 

Conclusion : 

 

Je laisserai en suspens la relation complexe entre G.E.M. – Structures de soins – club thérapeutique et association dites de secteur. Peut être la discussion nous permettra d’aborder cette question, importante pour l’avenir de la psychiatrie, que nous devons clarifier afin de lever les malentendus, les inquiétudes et penser l’articulation de ces dispositifs sans éviter la question des soins psychiques et de l’accompagnement, de l’isolement des patients.

 

Mon propos d’aujourd’hui, ce récit peut être par trop descriptif, s’inscrit dans ma position vis à vis des patients, l’écoute attentive et sérieuse sur leur dire, leur désir, leurs projets, leur idée de leur devenir. En préparant cet exposé m’est revenu à l’esprit une « bagarre institutionnelle » : c’était en 1985. Dans ce service, cette pratique de secteur que j’avais contribué à créer à partir de 1979, à Clichy sous bois, je travaillais à plein temps, en tant que vacataire de l’extra-hospitalier. Je partageais mon temps entre le CMP où nous avions créé un accueil et une disponibilité, l’hôpital général, les appartements thérapeutiques.

 

Deux patientes, deux dames qui avaient passé la soixantaine, étaient hospitalisées. L’une d’entre elles que je suivais au dispensaire, au CMP, me disait lorsque j’allais la voir ou qu’elle venait en consultation accompagnée par les infirmiers : « Mais moi, je ne veux pas aller en maison de retraite ! » L’autre dame avait aussi la même opposition par rapport au projet du médecin du pavillon. Alors avec l’équipe, nous avons pris en compte ces paroles … et nous avons construit avec elles deux un projet d’accueil en appartement thérapeutique. Elles y ont vécu près de cinq années ! Et moi cela m’a donné l’occasion, du fait de la nécessité de cet engagement là, de m’investir dans la vie du pavillon et de proposer avec une collègue psychologue, Anik Kouba, une réunion institutionnelle soignants-soignés qui n’existait pas. La psychothérapie institutionnelle n’était pas au goût du service, à l’époque. Ni d’ailleurs à mon goût, du fait de mon parcours antérieur à Moisselles. Je la percevais à l’époque comme le dernier rempart de l’asile que nous voulions mettre à bas… Cette réunion hebdomadaire a duré … sept ou huit années ! C’est ainsi que j’ai découvert, de façon empirique la psychothérapie institutionnelle.

 

Loin des discours militants, la parole des patients fait irruption dans l’institution. Elle fait aussi collectif, partage de vécus, de ressentis. Suscite écoute de l’autre, attention, sensibilité.

 

Du côté des soignants elle donne à entendre une humanité, une souffrance, et ne peut que transformer la position du soignant vis à vis du patient. Une posture à toujours réinterroger. 

 

L’irruption de cette parole, l’importance à venir de la place des associations de patients dans le discours sur la psychiatrie, la remise en question des pratiques vont peser sur celles-ci et remettre en question les dispositifs et les pouvoirs. 

 

La place des associations, des clubs thérapeutiques au sein des espaces de soins devrait ouvrir sur des perspectives plus humaines de l’accueil et je risquerai aussi ce mot du plus de démocratie dans les institutions de soins. 

 

1. Emission de France Culture à l'écoute ICI

 

Paul Machto.


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43 réflexions sur « >Association Méditerranéenne de Psychothérapie Institutionnelle, Marseille le 7 et 8 octobre 2011 : « S’il vous plait, Dessine moi… la psychiatrie … » »

  1. Bon, c'est, si je ne m'abuse, enfin la première fois qu'on dit ouvertement qu'il peut y avoir maltraitance à l'hôpital psychiatrique. C'est bien de la faire exprimer, c'est encore mieux de la rapporter comme vous le faite.
    Je suppose juste le fait que les choses se sachent a du être suffisant pour tout s'améliore. Celui qui a vu et celui qui a fait. Je ne sais pas pour celui qui a subi.
    Oui on ne peut que souhaiter la généralisation de telle pratique
    Mon amie qui a subie plusieurs hospitalisation à la demande d'un tiers quand je lui parle de la loi, me dit que de toute façon c'est déjà comme cela et que ça ne fait qu'institutionnaliser ce qui se pratique. Elle n'a malheureusement pas complètement tord. Bref la même réaction que vos malades. Moi qui suis d'avant la loi de 1990 je n'ai pas connu cela, ce qui explique mon engagement contre cette loi.
    En tous les cas merci pour ce très intéressant article

  2. Un article extrêmement courageux. Je note effectivement la reconnaissance de la maltraitance, la parole du patient à prendre en compte (c'est quand même lui qui en sait le plus sur lui-même !) et la nécessité de mettre de la démocratie dans les lieux de soins: zone de non-droit pour le moment qu'on peut comparer à une monarchie absolue ou une dictature ! (et ceci comme le souligne behemothe avec ou sans la loi actuelle). Je me répète mais effectivement les pratiques sont à changer et les représentations, ce qui inclut un travail sur lui-même de chaque personnel soignant et des supervisions !

  3. Courageux, je ne sais pas… Mettre 32 ans à se rendre compte que la relation détestable entre infirmiers et médecins fait du tort au malade, je ne vois pas tellement en quoi c'est courageux.
    En France, la parole des patients, en tant que citoyen, n'a pu émerger que récemment, et on poétise sur cette parole alors que c'est tout simplement… leur droit.

  4. "Mettre 32 ans à se rendre compte que la relation détestable entre infirmiers et médecins"
    Où êtes vous allé chercher cela, quand on parle des rapports entre infirmier/médecin et patient?
    En plus à aucun moment dans le texte de Paul Machto les infirmiers incriminés sont vilipendés par les médecins mais plutôt excusés.
    Que cela arrive tardivement j'en conviens, mais il faut toujours du courage pour avouer ses faiblesses. Et il n'y a aucune poésie là dedans si ce n'est celle de la vérité qui éclate.

  5. Au moins c'est un médecin qui le dit, et qui dit que notre parole a de la valeur. Parce que jusqu'ici, à part les patients, pas grand-monde n'en parlait. Et quand on ne veut pas aller à l'HP (quelle personne normale a envie de se faire traiter comme ça, je vous le demande), on dit que c'est parce qu'on dénie notre maladie. Quand j'ai parlé de ça il y a quelques mois ici, même si c'était mon droit, je me rappelle quand même que, Waltercolor, vous m'avez accusée de voir le mal partout et d'attaquer la psychiatrie à tort.

  6. @behemothe  Mmm… les voies de faits (la godasse sur le cou du mal, les "fais ceci ou tu bouffes pas), ça a quand même l'air d'être des infirmiers. C'est ou ce sont, des établissements qui ont déjà un niveau de violence assez élevé. C'est de la maltraitance comme il en existe dans d'autres collectivités, surtout les maisons de retraite. C'est aux médecins et à la direction de ne pas laisser s'installer des ambiances pareilles et de surveiller un peu mieux ce qui se passe. 
    @Laurence Oui, je me souviens de m'être accrochée avec vous, mais il me semble que ce n'était pas sur un point comme ça (maltraitance dans les hostos). Rappelez moi quelle discussion c'était, Sinon je chercherai dans les archives. Mais a priori, c'est pas mon style d'accuser les gens de voir le mal partout. Je leur reprocherais plutôt un point particulier 🙂

  7. Je ne sais plus quelle discussion c'était, mais je me souviens très bien que c'était à ce propos. Mais bon, ça ne sert à rien de recommencer la discussion.

  8. Voilà la phrase si vous y tenez: "Pour vous, l'hosto psychiatrique est une immense tôle bourrée de soignants indélicats et irrespectueux et les parents sont des intrus qui forcent leurs enfants à des soins qui relèvent de la torture…."
    Mais encore une fois, on ne va pas revenir là-dessus.
     

  9. Ma première rencontre avec la psychiatrie, ce fut sur la fin de mon service militaire. On diagnostiqua "séquelles d'épisodes psychotiques aigus (qu'on désigna comme ne datant pas d'hier)-On était en juin 1974. J'étais dans l'hopital psychiatrique es armées de Dijon. On parla de labilité émotionnelle, de personnalité névrotique complexe avec éléments 'immutarités, de critique encore imparfaite des éléments déréels. Voyez le sens des observations cliniques. J'eu des neuroleptiques et des somnifères , je finis cette période sanitaire à l'hopital Percy de Clamart avant de retourner chez mes parents à MontrougE. Puis, je fus suivit (on ne peut arrêter net un traitement de ce genre). Un psychiatre porta plainte contre l'rmée en mon nom. Je fus hopitalisé lusieurs fois ensuite pendant quelques jours, surtout pour tranquiliser mes parents, qui s'inquiétaient bien trop car monétat psychique n'est au fond du compte pas si mal. Mais, bien sur tout ce passif avait finit par m'ébranler même si l'étude qui fut mené au cours d'un procédure juridique fut engagé pour ne montrer aucune preuve de maladie, où vraiment de circonstances prouvant ce qui fut révélé à l'armée. J'étais dans un cercle vicieux.. Tant que j'éétais soigné dans le privé, disons que les conditions de soins étaient bonnes, mais dans le public, c'était tout autre chose. Une nuit, je fus conduit sans grande raison notoire, et à la suite d'un contrôle d'identité, dans un hopital, j'ai passé une très mauvaise nuit, eu matin on ne trouva rien de mieux que de me mettre la camisole de force puis je fus transféré dans un autre hopital. Oui, pour un rien les conditions qui m'ont conduit dans cet hopital, sont inexistantes, le car de police a fait ce qu'il voulait, puis u mtin , la camisole passé et enlevé très vite est la preuve qu'en psychiatrie, il y a des gens sans grande conscience professionnelle, et ce gens sont eux-mêmes dangereux, eux-mêmes vivent dans un monde hospitalier à côté de la société. D'un côté abus psychiatrique durant l'armée, internement abusif, propos fallacieux d'un hiérarchie militaire, puis donc énorme dévolu familal et professionnel, puis rebonds policier, délit de faciès ou presuqe, et cette camisole de force, que rien ne prévoyait. C(est ça , il y a des soins que rien ne peut prévoir..et des conditions également.

  10. Un grand merci au Docteur Machto de rappeler que la parole des patients n'est pas uniquement délirante comme certains médecins le laissent penser en n'en tenant aucun compte. J'ai la chance d'être traiter dans un autre de ces lieux de résistance, je dois à l'écoute que j'ai reçu et à la parole que j'ai donné (même si c'est toujours avec parcimonie, on a aussi beaucoup écouté mon silence…) une amélioration de mes symptômes mais surtout une envie d'évoluer encore.

  11. Bonjour à tous,
    Et d'abord merci pour ces commentaires à propos de cette intervention qui a eu en effet quelques échos très intéressants lorsque je l'ai prononcée dans le cadre de ce colloque à Marseille. Réactions mitigées au cours desquelles j'ai été critiqué sur ma distinction entre l'intra et l'extra hospitalier … Mais surtout beaucoup de remerciements sur mes propos, en fait l'exposé des propos des patients. Beaucoup de débats à propos des pratiques dans les lieux d'hospitalisation, à propos des dérives des pratiques.
    Il faut se rendre compte que beaucoup de soignants déplorent énormément ces épisodes de maltraitance. Il y a un authentique sentiment de souffrance, de honte, de gène, de frustration … et d'impuissance. Mais il faut être conscients qu'ils ont toujours eu lieu dans les lieux d'hospitalisation, dil faut le reconnaître. Bien évidemment comme quelqu'un l'a écris dans les maisons de retraite mais aussi il y a aussi une forme de maltraitance dans les services de médecine et de chirurgie. La façon dont les personnes sont accueillies, dont il est répondu aux appels – ah "vous avez encore sonné ! c'est pourquoi encore ? "etc… – Cela renvoie à la prise en compte de l'humain dans les lieux institutionnels. Stanislas Tomkiewiecz en son temps l'avait dénoncé dans les institutions de l'enfance.
    J'ai lu des félicitations pour "mon courage de dire". J'en remercie les auteurs. Mais il faut dire que c'est sans cesse le discours que je tiens -et pas que moi – depuis des années et ds années. (ceci pour répondre à "il a fallu 32 ans pour le dire ". Cependant là c'était dans un colloque avec les détails, les paroles précises des patients. Dans le service, les "bagarres verbales", les disputes existent depuis fort longtemps pour faire évoluer et prendre conscience…
    Mais la réalité institutionnelle est très complexe. Et il ne s'agit pas d'opposer les médecins et les infirmiers. Parmi les infirmiers il y a beaucoup d'oppositions. Mais c'est comme dans tout groupe humain : il y a des dominants, des grandes gueules, des qui en imposent, des silences coupables et culpabilisés. Parmi les médecins il y en a qui se réfugient dans la rencontre individuelle, se masquent la réalité de la vie commune : ma question récurrente : "comment se fait il que certains psychiatres ne prennent pas en compte ce Fait : des gens, des malades vivent ensemble 24 h sur 24 dans un même lieu. Comment peut on passer à côté de la question du "vivre ensemble", du partage de cet espace et de ce temps communs ? Comment peut on se préoccuper uniquement de la dimension individuelle et ne pas entendre ce qui se joue dans ce collectif là ? Il y  a pour là un vrai mystère.

  12. (Mon commentaire est parti trop vite, mauvaise manip, je continue donc )
    Je voulais insister aussi sur un propos que je crois ne pas avoir pu rajouter dans le texte initial : il s'agit de "la nécessité de distinguer la "réalité du récit du récit de la réalité" ! Je veux dire que ce qui me guide c'est de prendre en compte l'expression de la subjectivité des patients, l'expression du ressenti, du vécu. Afin de ne pas basculer dans le jugement , dans une différenciation entre des "bons et des mauvais soignants". Il faut être absolument attentifs à cela. De la même façon qu'il n'y a pas de bons et de mauvais malades !
    Car c'est de l'analyse des conditions d'accueil et de soins, de l'analyse institutionnelle qu'il s'agit de faire, de l'analyse du contexte, de la prise en compte de l'humain dans le dispositif de soins, de la dimension de l'humain dans toute "institution". Or nous voyons bien actuellement quel "traitement" fait-on à l'Humain, dans l'éducation, dans les entreprises, dans les rues, dans le champ social. 

    Paul Machto

  13. Et pourtant, permettez-moi cette boutade, il y en a qui ferait mieux d'aller garder des oies, c'est beaucoup plus simple !
    La complexité de l'esprit humain, les mécanismes inconscients mis en oeuvre ainsi que ce qui va conditionner une situation de crise, une décompensation, l'évolution d'une pathologie, bref tout ce qui peut amener une personne à devenir patient(e) ne sont hélas pas abordables par tous tant par le défaut de formation mais aussi tout simplement par le défaut d'humanité ; j'entends par humanité, le manque d'empathie et le respect dû à toute personne qui il me semble est le préalable à une relation de qualité lorsqu'on se veut soignant mais aussi le propre travail que devrait faire sur lui tout personnel soignant afin d'éviter de malheureuses projections.
    Merci encore pour votre article et votre commentaire.

  14. D'autant plus que dans combien d'établissements, de services afin de masquer cette maltraitance, on dira de ces personnes qu'elles souffrent de délire de persécution, qu'elles sont paranoïaques, que sais-je encore et qu'on mettra sous camisole chimique, contention ou à l'isolement parce qu'elles vont se rebeller d'être maltraitées et surtout pas crues; d'être ainsi humiliées, comment peut-on espérer un soin de qualité et une amélioration de leur état ou une guérison dans de telles conditions ? Quels recours puisque de toute façon, si elles sont en HP, c'est qu'il y a un problème ? Tout ce que vous direz ou ferez sera retenu contre vous ! Voilà la réalité d'un HP et ça fait froid dans le dos ! Et là à soulever ces problèmes, c'est à l'Ethique qu'on est renvoyé !

  15. Tout à fait d'accord avec vous, Christel. Ca me rappelle le reportage sur Sainte-Anne où la personne la plus normale dans cette histoire, c'est-à-dire par un infirmier maltraitant, un psychiatre qui dit carrément qu'il se fiche des droits des patients, un interne qui interprète toute parole comme une pathologie ou un patient qui ne peut plus que se laisser détruire, bref un patient qui arrive encore à se révolter contre ce système ridicule, est qualifié de psychopathe, et toute l'équipe discute de lui, ah oui, c'est un psychopathe, il est pathologiquement révolté, etc. alors qu'au contraire il montre le non-sens et la violence de leur système.

  16. Merci à Paul pour cette communication. L'Histoire montre que la question de la maltraitance est un "combat" permanent, voir comment Marguerite et Jean-Baptiste Pussin prennent soin des malades de Bicêtre. Plus récemment après des articles dénonçant les cellules, Bonnafé commence un article dans l'information psychiatrique de 1956, ainsi :


    Information  psy VI-56  p. 348

    Sanctions punitives et psychothérapie collective
    par le Dr L.BONNAFE
     
    "L'irascibilité extrême qui tient à l'aliénation,
    et qui ne fait que s'aigrir par la réclusion et la contrainte"
    PINEL
     
    J'ai coiffé de cette épigraphe, en 1948, les "Réflexions sur l'isolement thérapeutique", publiées dans l'Information Psychiatrique en VI.49. A la lecture de ce texte (qui contient sur le thème du débat actuel bien des considérations qui m'éviteront des redites) je n'ai pu m'empêcher de prolonger mes méditations sur ce qui en était l'essentiel et de constater à quel point la difficulté majeure opposée à de telles recherches était encore aggravée.
    Parlant alors de l'instrument principal de la sanction punitive à l'H.P., la cellule, j'écrivais "Il me paraît démontré que l'on ne peut remplacer les appareils carcéraux que dans une organisation différente des services, et, plus expréssément, par cette organisation différente, qui vise à poser en termes nouveaux les problèmes de la liberté et de la responsabilité du malade".
    Je trouve cela d'une brulante actualité, pas vous ?

  17. Bon allez, je me risque à une question : est ce que à un moment donné s'est posée la question de l'erreur médicale, de diagnostic, de médication, d'indication thérapeutique dans la carrière d'un psychiatre ?

  18. J'ai vu un article concernant un prisonnier qui a obtenu des dommages et intérêts pour traitements dégradants et humiliant en prison, qu'en est-il d'un patient en HP ? Considère-t-on que les traitements sont dégradants et humiliants parfois ? Un 'aliéné" a -t-il droit à des dommages et intérêts ? Brûlantes questions !

  19. Il y a maltraitance partout, même en psychiatrie, par forcément consciente, pas forcément insconsciente…. mais tellement facile avec des personnes vulnérables et que l'on peut dominer d'un statut, d'un diktat quelqu'il soit. La maltraitance au contraire de la bientraitance ramène notre humanité au niveau zéro si ce n'est au niveau – zéro. Les actes, les paroles maltraitances peuvent de nature diverse et parfois liées aux équipes débordées, mal formées, mal encadrées. Le public accueilli peut favoriser l'émergence "du rejet" dans le non-dit et dans les passages à l'acte du ou des professionnels. La psychiatrie n'échappe pas aux phénomènes de maltraitance ; il est notoire que tout ce qui est psy et encore plus médecin déjoue toute accusation de maltraitance par le biais d'un statut professionnel soi-disant déontologique. Rien n'est plus illusoire. Nous avons encore l'impression que le savoir est celui de celui qui sait ; "l'effet"…. "je suis ou nous sommes des notables" permet de mettre à distance sinon de clore le débat : "vous êtes maltraitants".
    La bientraitance existe et est traitée par des psychiatres qui attestent qu'elle peut Etre. Pour être bientraitant, il faut déjà avoir une écoute suffisante de l'Autre, d'appréhender ces difficultés, et de le considérer comme un Sujet. La bientraitance, c'est une humanité à deux.
    Mylène Hadelin     thérapeute

  20. La malade, le patient, ceui qui souffre psychiquement n'a rien à faire des diffférents entre infirmiers, entre des membes du personnel soignant. Des envcore, des c'est encore vous ou des c'est pour quoi, sont intolérable. Je connais les nombreux contacts qu'on peut avoir ne serait-ce qu'en consultation externe dans un centre médical et psychologique. Les gens, qui patientent, leurs efets sur leur visage, leur torpeur pour beaucoup; leur soif au sens propre du terme car les médicaments donnent soif, très soif, leur façon de comuniquer, l'air rapide, empressé et sur d'eux, c'est très caractéristiques des patients en psychiatrie. Chacun à sda dose, sa dose de médocs, et sa dose différente, celle qu'on assume. Par rapport à ça, il y a autre chose que vingt minutes face à un psy, ou autre. Bien sur, qu'il y a de ma part l'évidence qu'il y a vis à vis d'eux, d'elles bien autre chose à effectuer. Le psy on le situe bien met à distance tous ses patients, il semble ou donne l'impresion qu'il va punir , hors il soulage, tout en médicalisant chimiquement, psychiatriquement les personnes qui ont rendez vous, et qu'il reçoit l'un après l'autre en prenat soin de bien cocher leur agenda.

  21. Le Collectif pourra tant qu'il peut sermonner à coups d'éthique le pouvoir médical, celui-ci ne transigera pas. Depuis quand un pouvoir serait éthique, de plus dans une conjoncture comme celle présente (récession, obsession sécuritaire…) ? 
    Tant que la société malade, dont les symptômes sont ceux qui "perdent la tête", n'est pas mise à bas, tant que l'aliénation sociale n'est pas "dépassée" par des moyens brutaux si il le faut, la société construira davantage de prisons et ce genre de comportements ignobles se multipliera. (J'ai vu des psychiatrisés privés de repas parce qu'ils n'étaient pas "polis" avec des infirmiers…) 
    Cette aliénation contenant des relations de pouvoir n'est autre que l'opposition de classes entre bourgeoisie, petite-bourgeoisie diffuse et prolétaires, fractions de classes comprises. Et ça les médecins s'en targuent, ils font leur boulot comme les derniers des soldats ! Les symptômes sont leur gagne-pains !
    Le Collectif radical ? RIRES ! Pourquoi les médecins nient et/ou dénigrent les mouvements des années 70 comme Marge, le GIA, SPK, etc. ?  Les Gori, Oury & Cie dénoncent les méfaits du capitalisme ? Ok, mais c'est insuffisant, eux aussi veulent sa moralisation ? Connaissent-ils trop peu ou nient-ils également les fondements sociétaux modernes ? Le néolibéralisme est probablement l'idéologie la plus adéquate au capitalisme, en ce sens qu'elle révèle sa nature monstrueuse ! Et quand on sait aussi qu'aucune des ces conditions ayant produit Auschwitz n'a disparu, on craint le pire !
    Les sans défenses sont en danger de mort, ce n'est pas un scoop, mais les bourgeois de médecins s'en tapent, comme l'immense majorité des "citoyens honnêtes", craignant pour eux-mêmes, des travailleurs-consommateurs déniant le réel dans sa brutalité… en attendant leur(s) ticket(s) pour les prisons psychiatriques ! 
    "On loue la vertu mais on la hait, mais on la fuit, mais elle gèle de froid, et dans ce monde il faut avoir les pieds chauds" (Diderot)
    Un militant, monsieur Machto s'en est douté.
    http://sansremede.fr/
    http://anormopathe.skynetblogs.be/archive/2011/07/20/le-pouvoir-medical.html
    http://anormopathe.skynetblogs.be/archive/2011/06/27/dossier-pouvoir-et-psychiatrie1.html
    http://www.revue-pouvoirs.fr/-89-Le-pouvoir-medical-.html

  22. @Laurence J'ai relu l'ensemble de la discussion qu'on avait eue. En la comparant au fil de discussion qu'il y a ici, il ressort toujours quelque chose : la difficulté de distinguer la souffrance dûe à la maltraitance de celle provoquée par le soin sous contrainte ou également, la souffrance dûe à la maladie elle-même qui transforme notre vision du monde. La souffrance forme souvent un bloc indistinct.

    C'est pour cela que, pour ma part, je pense qu'il faut axer la parole sur la sensation, et non pas sur la souffrance.
    Pourquoi? Parce que cela permet justement de faire la part des choses entre les mauvais traitements, les traitements inefficaces, mal faits, et les soins qui guérissent, car il y a des soins qui marchent, qui changent la vie, c'est évident.
    Au lieu de travailler sur la souffrance, si on travaille sur la sensation (qui est notre lien au réel), on peut bifurquer dans des tas de direction : l'art, le sens des délires, l'expression de l'inconscient… Mais c'est aussi par cette voie, l'analyse de la sensation, qu'on peut surveiller l'effet des médications.
    La sensation nous permet aussi de mesurer l'effet que nous leur faisons et que nous font ceux que nous rencontrons en chair et en os, dans l'intersubjectivité, etc…
    Comment je me sens en ce moment? C'est aussi poser la question du sens.
    Concernant les infirmiers, ce sont des acteurs clés du soin, parce qu'ils ont une relation dans la durée avec les patients et qu'ils en sont proches, au sens physique du terme, dirais-je.
    Ce sont eux, et non les médecins, qui prennent en charge les patients violents, c'est vrai, et le risque de dérapage est grand, peut-être aussi tout simplement parce qu'ils sont là. C'est vraiment dommage quand ça, la prise en charge de la violence, ça tourne un fiasco lorsque les infirmiers ne sont pas formés et briefés correctement pour faire face à ces épisodes.
    C'est la question que se sont posés les soignants anglais du NICE qui ont fait un protocole sur les gestes à faire et ne pas faire en cas d'épisode violent.
    Lors d'une prise en charge, un des soignants est spécialement dédié à protéger la tête du patient pour qu'il ne lui arrive rien. Et là clairement, pas de chaussures sur le cou ou de menaces d'interdiction de manger. C'est écrit quelque part qu'on n'a pas le droit de faire ça et c'est communiqué à tout le monde: soignants, patients.
    C'est à des infirmiers que nous devons les deux avancées majeures de la psychiatrie : Pussin pour avoir retiré les chaînes aux malades, et la chef infirmière de Deniker (dont je ne connais malheureusement pas le nom), qui a compris que la glace n'était pas nécessaire aux malades traités par neuroleptiques.
    En distinguant l'inutile de l'efficace par l'observation de l'état des malades, cette infirmière anonyme a mis ainsi fin à des siècles de traitement inhumains des malades psychiques par le froid, le chaud, l'eau, et toutes sortes d'inventions farfelues avec lesquelles on a martyrisé les malades psychiques aux cours des siècles pour les "calmer".
    Voila, je disais juste ça parce que la parole des infirmiers n'est pas non plus toujours très écoutée, alors qu'ils ont souvent des observations et des analyses très pertinentes.
     

  23. @watercolor: d'accord avec vous; la sensation, le ressenti, l'expression tout  simplement et être à l'écoute, s'adapter et créer…
    @Docteur Machto: ne pas faire aux autres ce qu'on ne n'aimerait que l'on fasse à soi, les bases de la réciprocité ! Sanctionner de façon ferme la maltraitance et former, est ce à ce point irréalisable ? et surtout maintenir le patient dans son statut d'Etre Humain à ne pas juste faire fonctionner ! Enfin, je ne sais pas moi les témoignages que l'on trouve de ci de là dépassent-ils à ce point l'entendement ?

  24. Très intéressant votre propos waltercolor. Si vous permettez à sensation je préfère "ressenti", "vécu", car ces termes me semblent plus faire écho à la notion de subjectivité : la subjectivité est ce qui est propre à chacun.
    Christel, je suis totalement d'accord : c'est d'abord de formation qu'il s'agit et dans ce cadre là insister sur l'humanité même du malade. C'est ce que nous voulons dire au collectif des 39 lorsque nous parlons de "quelle conception de la folie, quelle conception de la maladie mentale" ? C'est en abordant cette question par le biais de l'humain que beaucoup de choses peuvent évoluer.

  25. le débat qui s'instaure à partir de la parole des" patients"" (il faudrait trouver un autre terme car ils veulent et doivent etre acteurrs…..) est d'une grande importance, essentiel, incontournable. Là est l'avenir de la psychiatrie humaine et efficace.Et les bons soignants sont ceux et uniquement ceux qui font leur cette conception. surtout pas ceux qui recevant une personne s'adressant à l'hôpital psy proche de son domicile se voit répondre: ""vous ne dependez pas de ce secteur"  puis est amené sans son consentement aux urgences du CHU Mondor.
    que dire encore? je pense que la premiére relation de la personne avec la psychiatrie est d'une importance capitale pour la suite. étonnons nous que des personnes ne sont plus demandeurs de soins si on les accueillent de cette façon et si ensuite ils vivent les expériences rapportées par les témoignages. Maud Manonni disait que l'enseignant c'est la personne elle même.
    Rappelons nous aussi"" les jardiniers de la folie" écrit par Edouard ZARIFIAN  en 1998 et le badge des 39 que je porte sur le revers de ma veste sur lequel est inscrit  "quel accueil pour la folie",badge qui est un médiateur extraordinaire pour engager le débat avec des personnes rencontrées dans la vie quotidienne et  qui se montrent intéressées par le sujet

  26. @Paul Machto La sensation est la notion qui a fondé l'art moderne (le cubisme, l'art abstrait russe). C'est quand on sort de la représentation. Et ça porte ce double-sens de sens (au sens corporel des 5 sens) et sens (le sens de la vie). C'est pour cela que c'est une notion très importante en psychiatrie, parce qu'elle comporte aussi l'aspect corporel, qui est très important.
    L'essentiel de la maltraitance en psychiatrie se fait sur le corps : isolement, privation de nourriture, contention, effets secondaires des médicaments. Par ailleurs, la sensation n'est pas liée à l'état de veille ou à la raison. Elle fonctionne toujours, même de nuit, pendant les rêves, ou pendant le délire.
    C'est le fil qui relie le Réel à notre être et pour lequel il faut sans cesse trouver des mots nouveaux pour le conserver.
    Mais la sensation n'a pas de connotation affective comme le ressenti ou la souffrance, ou historique comme le vécu.
    Un bon exemple de ce qu'est la sensation et de tout le baratin rationnel qu'on peut mettre autour pour ne pas écouter, c'est la chanson de Brigitte Fontaine et Areski : C'est normal (!).
    http://www.youtube.com/watch?v=Nrzq0Hddcjk&feature=related

  27. Merci beaucoup waltercolor pour ces développements qui apprennent beaucoup : très sensible à ce qui touche le corps si important et oublié souvent en psychiatrie.
    @Christel : en plein accord avec vous : la formation, la parole, l'élaboration dans un collectif sont les meilleurs garants pour prévenir voire reprendre les passages à l'acte qui débouchent sur de la maltraitance dans l'institution. Si elle survient c'est qu'il y a des défaillances dans l'institution et c'est cela qu'il faut traiter. La question de la sanction doit se poser lorsque des actes sont inacceptables et délibérés. Mais pour cela il faut être en situation de responsabilité dans une unité de soins. Et ce qui se pose aussi : c'est le silence complice, voire une certaine omerta qui fait que l'on  découvre que l'on apprend bien tard des actes insupportables.  

  28. Bravo pour tout le travail accompli par les uns et les autres dans des conditions difficiles! Avant de quitter le cadre hospitalier en fin 1976 pour m'installer comme analyste, mon service travaillait dans l'orientation "psychothérapie institutionnelle". A l'époque nous avions des infirmiers formés en psychiatrie ( par exemple à Amiens, en première année, il y avait une journée consacrée à l'accueil avec les C.E.ME.A et en seconde année une semaine consacrée à la vie quotidienne et aux activités; en seconde année également une semaine de sensibilisation à la dynamique des groupes avec l'Ass.fr. de formation de groupe et de psychodrame) A partir de là, il était plus aisé pour les infirmiers, même jeunes, de discuter entre eux et avec médecins, psychologues et travailleurs sociaux. Aujourd'hui, avec le nouveau diplôme infirmier, il faudrait que s'organise pour tous les jeunes une année de formation psychiatrique avec les anciens, les psychologues et les médecins. C'est la seule façon de corriger les bêtises qui ont été faites avec l'Europe ( ce n'est pas l'Europe qui est en cause mais la façon bureaucratique d'y traiter les questions). ON a retrouvé le même problème avec la suppression de l'internat à option psychiatrique qui a fait chuter le nombre de médecins qualifiés dans les secteurs, le numerus clausus médical n'ayant pas permis davantage de couvrir les postes de praticiens hospitaliers. Pas étonnant que les médecins soient trop rares pour les infirmiers et les patients. Les psychiatres qualifiés sont en plus sollicités pour quantité de tâches en dehors de leur coeur de métier! L'hôpital devenant "une entreprise" comme les autres le surveillant infirmier est devenu "cadre" et le surveillant-chef "cadre supérieur": ils ne (sur)veillent plus infirmiers et patients, ils "cadrent". Dans un service qu'un de mes parents a fréquenté, le cadre était deriière son ordinateur la plus grande partie de son temps de service face aux protocoles et aux évaluations que l'on a imposés partout  en dépit de tout bon sens. Ce qui convient pour produire des boulons de qualité ne convient pas pour s'occuper des humains!!!

  29. "Bon et alors après on fait quoi ?"

    Après quoi ? Une énième purge sociale ? Révolution est effacé de votre dictionnaire ?
    Ya pas à attendre après quoi que ce soit, encore moins des massacres de masse, ya à foutre des coups d'pieds au cul des psychiatres bien installés dans leurs fauteuils positivistes, afin qu'ils dégagent de leur buros pour se les geler comme les militants, et les "exclus" de la modernité dont ils n'ont que faire. Les faire chier à mort, au détriment de "nos" pieds.
    Il n'y a que faire de leur position technicienne protégeant leur corps. Cette position de savant n'est pas neutre, la Loi donc l'Etat la protège, vous le savez très bien. Pour bousculer les institutions, l'illégalité est nécessaire. Pour pousser à bout les contradictions de l'aliénation sociale (le capitalisme), générateur de toutes les misères, et d'en faire jaillir du neuf, du "moins aliénant", c'est sur le terrain que ça se passe, dans la lutte pratique et plus en organisant des colloques constitués de blablateurs sur les conditions et de qualité des soins. La liberté d'expression n'a jamais fait perdre un centime aux dominants, ou si peu. La réappropriation des moyens de production et de reproduction (ici les hôpitaux), par contre…
    Le capitalisme étant un fait social total, personne n'y échappe. Tenter de bousculer les conditions matérielles dominantes constituées par lui sous-tend violence. Violence légitime se retournant contre ceux qui l'impose, à savoir l'Etat bourgeois et ses troupes psychiatriques, entre autres.
    Un contre-pouvoir se tisse avec des orgas croyant profondément, comme par exemple Basaglia, que la liberté est thérapeutique. A savoir les organisations libertaires, les autonomes, l'ultra-gauche. Oubliez les partis, tous sont gestionnaires, s'attachant à ce qu'il y a de plus réactionnaire et d'aliénant afin d'éviter le "dépassement" de ce qui leur fait conserver le pouvoir, au détriment de leur chair à usine et canons : le Capital.
    La psychiatrie étant un instrument de "contrôle social", un acteur politique possédants des pouvoirs horizontaux et verticaux (à détruire), sa place est dans la rue, les usines, bref dans la Cité en tant que vecteur de changement social radical. Sans cela, aucune chance que la "maladie mentale" soit "l'affaire de tous". Mais peut-être est-ce dont vous voulez encore, en bons spécialistes.

  30. @Elgabal
    Que croyez vous qu'il advint après la révolution française? Ahh mais une révolution bourgeoise sans doute? Et la révolution russe alors? Vous avez répondu ne faites pas confiance aux partis. La révolution espagnole…. Bon on ne va pas toutes les passer en revu les révolutions. Et les militants, dont vous vous revendiquez, ils sont bien d'un parti, même si celui-ci est anarchie.
    La loi comme vous dîtes elle est le résultat de ceux qui l'ont voté. La loi n'est pas mauvaise en elle même, c'est ceux qui l'ont voté qui sont mauvais. Grosse erreur vous vous en prenez à la loi alors que ce sont les institutions qui sont mauvaises, avec ce système l'erreur n'est pas prête de s'arrêter.
    Je vais vous dire la Loi j'y tiens car elle me protège et en tant que fou j'en ai plus besoin que les autres. Mais ce n'est pas la loi qui est mauvaise, ce sont ceux qui la votent. Et ceux qui la votent sont des politiciens professionnels élus. et le problème il est là pas ailleurs, il est dans l'élection. Car pour être élu il faut des moyens, une fois qu'on a été choisi et bien il ne reste plus qu'à continuer et on s'installe dans le professionnalisme et le seul soucis devient sa réélection pour profiter des gracieux subsides qu'offrent l'état. C'est ainsi que des lois sont votées par les députés car s'ils refusent de la voter on leur retire le soutient du parti au prochaine élection.
    Alors ce que je propose ce n'est pas un coup pied au cul des psychiatres qui n'y sont pour pas grand chose, mais le tirage au sort des élus du peuple pour une représentation fidèle de la population. Evidement ce tirage au sort s'accompagne de contrôles, avant pendant et après. Il y a entre autre l'ostracisme pour éviter une Marine LePen tirée au sort. Bon je ne vais pas faire ici une cours de démocratie athénienne.
    Mais c'est vrai que pour avoir cela, j'ai peur que ça ne se fasse pas sans violence. Mais je ne vais pas me lancer dans une révolution sans objectif claire et le moins que l'on puisse dire c'est qu'à part tout foutre en l'air je n'ai pas bien vu ce que vous proposez à la place.

  31. Renseignez-vous sérieusement sur les idées et pratiques libertaires plutôt que déverser les sempiternels lieux communs d'une naïveté sans nom, légitimant indirectement l'ordre établi, injuste, son normativisme dégueulasse. 
    Ce n'est pas parce que la Loi vous protège qu'il faut naturellement partager la nature de l'Etat dit de droit. Comprendre la réalité et la vivre de manière contradictoire n'est pas si problèmatique. Il est même plutôt sain de mordre dans la poitrine de l'infâme Maman.
    Comme tout Etat il sous-tend des rapports de pouvoirs, violents. L'actuel étant une arme bourgeoise qui cadenassent les classes populaires dans leurs conditions misérables, imposées par les classes dominantes. Et, en passant, les conditions sociales antérieures à l'Allemagne nazie et à la France pétainiste n'ont pas été abolies. Nier cela pourrait bien conduire à revivre "cette période sombre", aucune nation n'ayant depuis échappé aux conditions économiques et politiques et technologiques "identiques".
    "Alors ce que je propose ce n'est pas un coup pied au cul des psychiatres qui n'y sont pour pas grand chose" Vous plaisantez ? Comme si le champ psychiatrique (et plus largement médical) n'était pas composé de psychiatres majoritairement résignés, adeptes du laisser faire politique et économique depuis 40 ans. Comme si le champ médical était désincarné du système-monde capitaliste… Selon votre logique autant dire que les policiers n'ont pas leur de responsabilité dans la répression, l'hygiénisme politique, la Police nationale et sa complice d'honneur la psychiatrie. Dire que la Police est un des enfants costaud de Maman comme la psychiatrie serait exagérer ? Les milliers de témoignages de psychiatrisés et ex-psychiatrisés, de médecins et infirmiers en colère envers ces institutions guillerettes seraient inexistants ?
    Il n'y a pas à "proposer quelque chose à la place", un projet à planifier comme l'ont cru les marxistes-léninistes. Il existe des pratiques basiques pour bloquer le système capitaliste, connues depuis 150 ans (hélas "oubliées" depuis 1981), système-monstre infâme tenant notamment grâce à ses antidépresseurs, neuroleptiques et autres prisons. Pour percer des brêches il y a entre autres la réappropriation des moyens de productions, l'autogestion, la démocratie directe, la grève générale, le blocage. Mais le champ médical étant sociologiquement (petit-)bourgeois, j'ai bien peur qu'il ne soit guère favorable à ces pratiques, pouvant leur faire renoncer aux privilèges qu'il a extirpé des êtres souffrants, guère favorable à sortir brûler les jupes de Maman là où Elle lui interdit de vivre depuis quelques siècles.

  32. j'ai rien compris à votre verbiage, je n'ai rien à faire des théoriciens qui conspuent le monde actuel sans être capable de proposer quelque chose de pratique et non théorique pour résoudre les problèmes. Vous ne proposez strictement rien si ce n'est votre haine de l'actuel à travers des théories fumeuses.
    Grand bien vous fasse, continuez à pérorer si cela vous soulage, mais je doute que ça change quoique ce soit à ce qui se passe, c'est votre faire valoir, grand bien vous fasse. Mais vous êtes aussi petit bourgeois que moi dans votre conformisme, même s'il est anticonformiste.
    "Il existe des pratiques basiques pour bloquer le capitalisme" mais je ne veux pas bloquer le capitalisme, je veux autres chose que le capitalisme. Je ne veux une théorie qui me démontre ce qui ne va pas dans le capitalisme comme l'a fait Marx ou d'autres, je veux une modèle de société qui soit démocratique. Ah mais voilà démocratique est petit bourgeois, cela doit être la dictature du prolétariat. C'est cela? Très peu pour moi en effet.

  33. Mon cher Behemothe, pensez vous "possible" de discuter face à un tel discours clos, fermé, et qui n'est pas une invite à l'échange et à l'écoute de l'autre.
     
    Ce à quoi nous avons à faire là c'est un discours de l'exclusion, du rejet, de violence sous couvert d'un dogmatisme politique.  
    J'ai déjà écrit  sur la question de l'accueil.Avec les 39 nous défendons l'idée d'une "hospitalité" à la folie. Il faut parfois savoir accueillir sans mot – dire , ou sans maudire si l'on veut, bien que la tentation soit grande … Voilà Accueillir, simplement. 
    Ne vous épuisez pas.

  34. Petit bras, @Elgabal  !
    Vous voulez bien faire la guerre, mais seulement contre Maman : "Il est même plutôt sain de mordre dans la poitrine de l'infâme Maman", "guère favorable à sortir brûler les jupes de Maman" , "la Police est un des enfants costaud de Maman comme la psychiatrie ".
    Commencez par vous attaquer à Papa, et on en reparlera, hein !

  35. Quand le frigo est atteint, les bons sentiments sautent. La classe des médecins et ses laquets détruit encore ses cobayes au couvert "Humanité".
    "Un modèle de société…" Plier la réalité à un modèle, ou appliquer celle-ci au modèle (planifier en d'autres termes), c'est ce que la dictature du prolétariat que vous conspuez à juste titre a tenté de faire. N'avez-vous pas encore tiré, en conséquence, qu'entre théorie (un système) et réalité matérielle il y a biens des gouffres mettant à mal l'idée de modèle, de boite à outils applicable au "concret" ? Il faut être un peu plus pragmatique, saisir ou se réapproprier cette réalité matérielle vouant 99% de l'humanité à la pauvreté et à la misère. Chatouiller la Propriété (entre autres) c'est, d'office, être confronté aux intérêts de la classe possédante, ses sbires médecins ou non, les agents de l'Etat, sa Justice.
    Quant au capitalisme, vous me faites dire ce que je n'ai pas dis. Je n'irai pas jusqu'à vous accusez de procès d'intention (il me reste un peu de scrupules malgré "mes théories fumeuses transpirant la haine"), juste peut-être d'avoir usé un des stratagèmes de "L'Art d'avoir toujours raison" – le 16e ? Je suis pour l'abolition du capitalisme, de cette aliénation sociale génératrice de guerres, d'exterminations de masse, de maladies (mentales), etc. dont la filiation juridique se nomme salariat. Les quelques moyens basiques énumérés ci-dessus, vous pouvez les trouver fumeux, ce sont encore les seuls titillant les bourses du patronat, de la classe politique bourgeoise, de l'Etat et ses chiens de garde en blouses bleues, vertes ou blanches.
    Démocratie est un terme galvaudé. Démocratie directe relève du pléonasme. Démocratie représentative de l'oxymore, enfin a priori pas pour vous et bien d'autres réactionnaires faisant de la représentation politique un moindre mal, forme complètement obsolète. Cette dernière, cette forme de politique au sens strict (l'art d'organiser pratiquement une société) est morte-vivante depuis au moins un siècle. Pourquoi donc s'attacher à ce qui met des batons de dynamite sur les chemins de l'autonomie (individuelle), de la liberté (comme thérapie) ? Pourquoi ou, plus justement, pour qui donc s'attacher à ce système morbide ? "Vous avez des relations ?" 
    Il y a un an environ, quelques millions d'individus manifestaient pacifiquement (ils y sont obligés) contre la "réforme" des retraites. Le gouvernement est encore une fois resté sourd, muet et aveugle aux appels au secours de son considéré par lui-même bétail électoral. C'était la première vitesse. Il est désormais urgent de passer la vitesse maximum. RDV au Stade 😉

  36. Certes, mais qu'est ce qui vous fait supposer que des bons sentiments, il y en avait quand le frigo était plein ?
    Les sentiments ne sont ni bons, ni mauvais, ils sont, c'est tout. Et que le frigo soit plein ou non, ça n'y change rien du tout.
    Nous avons tous, et vous avez vous aussi, un sentiment.
    Que ce soit envers soi-même ou envers l'autre.
    Malgré la dureté que vous exposez ici,  vous avez, vous aussi un sentiment, un aspect humain en vous qui vous guide, et c'est ce sentiment, et non pas votre dureté, qui vous a amené ici, dans ces commentaires de l'article de Paul Machto.
    Le sentiment, c'est quelque chose qu'on ne peut ôter à qui que ce soit. Cela appartient en propre à l'humanité et c'est ce qu'aucune déshumanisation ne peut ôter. Mais ce sentiment, il n'est ni bon ni mauvais a priori, il est simplement notre ressenti du monde, ce qui lui donne un sens.
    C'est avec ce sentiment, que je lis, que je reçois, votre texte et que je lui donne un sens selon moi.

  37. Où avez vous vu que j'ai dit qu'on était en démocratie? En effet le plus grand mensonge de l'histoire est celui qui dit que nous sommes actuellement en démocratie. Ce mensonge n'est pas sibyllin puisque qu'il a permit maintenir dans l'ignorance pendant plus d'un siècle les populations d'Europe. Mais le système électif est une aristocratie qui invariablement et du fait de son système électif dégénère en une oligarchie corrompu tel que nous l'avons actuellement. La démocratie telle qu'elle a été définie par la cité athénienne était basée sur le tirage au sort. Eviter-moi les réflexions du genre, les athéniens était esclavagistes et machistes, ce qui d'ailleurs est vrai, mais ne remet en aucune façon le principe, puisqu'il ne reposait pas sur ces tares.
    Quant au principe d'autonomie individuelle, ce n'est absolument pas ma tasse de thé et il n'y a pas besoin d'être diplômé des ânes pour savoir que dans un tel système les forts développerons leur autonomie à leur avantage et qu'on reviendra très rapidement à un système tel qu'il est actuellement, puisque c'est déjà ce qui se passe dans un système canalisant la fameuse autonomie.
    D'autre part j'aime bien votre satyre de la psychiatrie, mais cela ne vous empêche pas d'en reprendre à votre compte le verbiage abscons (mordre le sein de la mère ect…)

  38. Bon. Si vous (behemothe) détournez le sens de lignes que j'ai écris, et niez certaines parmi les votres, n'est plus la peine en effet de s'épuiser. Ciao.
    ps : AU SECOURS ! On veut « assassiner » le Secteur ? QU'IL CRÈVE ! En réponse à l’article de M. G. Baillon et à propos du mémoire en Histoire de M. Emmanuel HOCH : « Prendre la parole contre les savoirs. Luttes minoritaires et contestations des savoirs : le F.H.A.R. et le Groupe Information Asiles – G.I.A. » : http://www.groupeinfoasiles.org/allfiles/theses-etudes-doctrine/090110-Gx_M%e9moire_V-5.pdf

  39. Bon, c'est 2008, la discussion sur le secteur. Mais l'article du membre du GIA que vous citez est très intéressant et brillamment écrit. Dommage qu'il n'ait pas le courage de signer de son nom…
    Ce texte est informatif, rigolo et clair, genre "en plein dans le mille".
    J'ai juste une réserve quand il dit : "Que les psychiatres n’aient pas cette évidence à l’esprit lorsqu’ils internent des gens, surtout sans
    même les voir ou les écouter !"
    Ça ça me semble carrément faux, car personne n'est hospitalisé dans un HP sans être vu et écouté. Les malades sont vus, ça c'est sûr, écoutés, également (ce qui ne veut pas dire "entendus", ok, mais tout de même !).

  40. C'est à dire que ça arrive, il existe de nombreux jugements ! sinon, 2008 ou 2011, ça n'a pas changé, hélas !

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