>D’anciens malades dans les équipes soignantes en psychiatrie

 

D’anciens patients en psychiatrie vont intégrer des équipes soignantes comme « médiateurs en santé mentale ».

De patient à médiateur en santé mentale

Le quotidien La Provence du 9 décembre vient de révéler une expérimentation mise en place dans la région PACA qui vise à former pendant huit semaines, à la faculté de médecine, d’anciens patients en hôpital psychiatrique en vue de les intégrer dans les équipes soignantes comme « médiateurs en santé mentale ». Cette expérience n’est pas spécifique à la région PACA mais sera conduite dans trois régions (Ile de France, Nord Pas de Calais et PACA).

Une expérimentation dans le cadre d’un programme national

Dans le cadre du nouveau « plan psychiatrie et santé mentale » en gestation, un groupe de travail composé de représentants du ministère de la Santé et de psychiatres a validé cette proposition. Ce plan devait être présenté aux organisations syndicales, mais l’expérimentation aurait été lancée sans concertation. La région PACA étant la plus avancée sur ce projet, c’est l’Autorité régionale de santé (ARS) de cette région qui, au cours d’une conférence de presse tenue le 8 décembre, a révélé ce projet.

Cette action s’inscrit dans le cadre d’un programme national « qui permet aux personnes présentant des pathologies mentales pouvant aller des troubles dépressifs aux troubles psychotiques les plus sévères d'être accompagnées, dans le cadre de leur prise en charge, par des personnes ayant elles-mêmes traversé des épisodes de troubles mentaux ». « Il s'agit d'un programme national porté par le Centre collaborateur de l'Organisation mondiale de la santé (CCOMS) situé à Lille, en partenariat avec la Caisse nationale de solidarité pour l'autonomie (CNSA) qui financera la formation et la Fédération nationale des patients en psychiatrie (FNAPSY). »

Un budget de 330.000 euros

« Les médiateurs vont intégrer les équipes et débutent une formation à la faculté de médecine en alternance de janvier prochain à octobre 2012. Leur formation est assurée par la CNSA. Et c'est l'ARS qui finance cette action pour un montant de 330.000 euros par an pour le recrutement par les établissements retenus (APHM, Valvert, Centre hospitalier de Cannes et Sainte-Marie à Nice) de 5 binômes de médiateurs, soit 10 médiateurs sur la région. Chaque médiateur sera rémunéré 2.500 euros brut par mois. Il sera un acteur reconnu dans l'équipe de soin, et pourra faire aussi des visites à domicile. » Cette proposition fait référence à des actions similaires menées dans d’autres pays comme le Canada, mais sur des secteurs différents (cancérologie, addictologie, etc.).

Des réactions vives en perspective

Les réactions syndicales sont d’ores et déjà vives. Elles dénoncent le manque de psychiatres, le manque de personnel dans les structures psychiatriques et voient arriver des personnes formées en huit semaines avec un salaire supérieur à celui d’une infirmière débutante. Le « gain » attendu de cette initiative en termes de soins n’est pas très explicitement formalisé puisque d’après l’ARS, « pour les équipes soignantes (…) le médiateur va pouvoir apporter en termes de complément, de "plus", "d'autre chose" à leur travail de soignants ». Alors que la nécessaire élévation du niveau de formation des professionnels de la santé fait l’objet de discussions et de propositions au sein de plusieurs instances, cette proposition de médiateurs en santé mentale est une « galéjade » ou une « provocation » pour certains, et « ne saurait être prise au sérieux » pour d’autres.

D’autres expériences menées

A Lille, une recherche est en cours sur un « programme d’embauche et de formation intégrée de médiateurs de santé – travailleurs-pairs dans les secteurs sanitaire et médico-social » se basant sur une pratique de plus en plus répandue dans les pays anglo-saxons. Le projet précise : « Le concept de "pairs-aidants" (Peer Support Worker) a émergé progressivement depuis les années 80 aux États-Unis sous l’impulsion des mouvements d’usagers. Des services de soins ont alors recruté des personnes dites "en rétablissement" dans leurs équipes, considérant que celles qui ont vécu un problème et réussi à le surmonter sont très efficaces pour aider les autres à faire la même chose. »

Les premiers résultats ont été jugés très négatifs mais l’expérimentation ayant été reprise avec des modifications, le constat affirmé est le suivant : « Cette étude démontre donc scientifiquement que les travailleurs-pairs ont une intervention significativement pertinente dans le traitement précoce (early treatment) de la maladie psychique et en particulier chez les personnes repérées comme ayant au départ une mauvaise alliance thérapeutique (clients not well engaged in treatment). »

En 2007, une mission de Médecins du Monde de santé mentale communautaire, qui s’adresse à des personnes sans chez soi présentant des troubles psychiatriques sévères, engage le premier médiateur de santé mentale comme salarié. En 2009, l’Assistance Publique-Hôpitaux de Marseille recrute le premier médiateur de santé mentale sur financement ciblé du ministère. Le profil de poste défini parle « d’enthousiasme, d’éthique, de réflexivité personnelle et sociale, d’empathie, etc. » Les pré-requis sont  les suivants : « Expérience de la rue, de la maladie mentale et de l'addiction, et expérience en tant qu’usager du système de soins en psychiatrie et/ou addictologie. La personne doit être inscrite depuis longtemps dans un processus actif de rétablissement. Le rétablissement sera défini conjointement par les pairs, les professionnels et la personne elle-même. Minimum niveau fin d'étude secondaire (niveau 4). » Nous sommes loin de la définition d’un poste d’infirmier dans ce profil.

Confusion des genres ou non ?

Le cadre même de ces médiateurs doit être clairement explicité : quel intérêt pour le patient ? Quel intérêt pour le personnel de soins autre qu’ « un plus », qu’un « autre chose » ? Quelle relation personnel soignant/médiateur ? Quelle relation psychiatre/médiateur ? Il en va de la crédibilité des mesures prises sur la psychiatrie et au-delà, cette mesure nouvelle étant présentée comme un « acte révolutionnaire », « un bouleversement des pratiques et des mœurs » dans le soin de demain.

Moins d’infirmiers demain mais plus de médiateurs ?

L’équation aura du mal à prendre sans une clarification nette. Et sera-t-elle de nature à doper les vocations chancelantes à embrasser la profession d’infirmier ?

Pour aller plus loin :

http://www.laprovence.com/article/a-la-une/psychiatrie-des-malades-font-partie-de-lequipe-soignante

http://www.ars.paca.sante.fr/Mediateurs-en-sante-mentale.125761.0.html

http://www.marseille-sante-mentale.org/newsletters_archives/lettre_02/handicap.pdf

http://www.marseille-sante-mentale.org/newsletters_archives/lettre_02/

 

Article original sur : http://www.weka.fr/actualite/sante-thematique_7850/d-anciens-malades-dans-les-equipes-soignantes-en-psychiatrie-article_68182/

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39 réflexions sur « >D’anciens malades dans les équipes soignantes en psychiatrie »

  1. Je ne sais pas encore quoi en penser. Peut-etre qu'il faut essayer… Mais je me dis que tant qu'a faire il vaudrait mieux avoir recours à des professionnels.
    A suivre.

  2. On n'est plus là dans le soin de la maladie, mais dans le soin de la santé (y compris "santé en devenir"). D'agissant de psychiatrie, en lien avec la notion de "santé mentale". D'une part.
    D'autre part, ce qui est presque rigolo est que cette notion d'avoir expérimenté soi-même les soins, en tant que soigné, pour favoriser la "guérison" d'autres (en fait, évolution positive, bien loin du concept de "guérison"), rejoint… la psychanalyse. Autrement dit, chassez la psychanalyse par la porte, et réinventez-là par la fenêtre. Mais vous n'obtiendrez qu'un ersatz. Les pairs-aidants sont des ersatz de psychanalystes. C'est formidable… heureusement; le ministère ne le sait pas. Et l'on serait curieux de savoir là-dessus l'opinion des prêtres de l'"evidence based medicine". Décidément, on peut toujours trouver de quoi se marrer.

  3. Ce qui devait être une aide à la décision autonome des patients, à la prise de parole, et à l'accès au droit, est devenu par un tour de magie institutionnel lamentable, une aide à l'acceptation des traitements, de l'indignité en guise de condition, faite aux patients psychiatriques. Résultat  qui prouve le rôle très institutionnel que joue la FNAPSY (d'où proviennent ces pairs aidants) dans la répression chimiothérapique des populations. Les hôpitaux vont pouvoir embaucher parmi les anciens patients, des agents péri concentrationnaires qui vont aider à l'acceptation des traitements, au lieu d'aider à l'autonomie et à la prise de conscience libératrice.

  4.  
    La position du mouvement usager anglo-saxon, qui est nettement plus composite que veut bien le croire Guy Baillon qui met tout le monde dans le même lot (voir ses déclarations sur Mediapart), a pris une direction différente de celle qui a été choisie. Nous préférons, à l’intégration des usagers ou rescapés de la psychiatrie (ceux que l’article appelle en « rétablissement », ce qui est une très grosse erreur de traduction du concept de « recovery ») au sein des services classiques, la création de lieux entièrement dirigés par des usagers/rescapés de la psychiatrie ou en collaboration avec des professionnels mais où les usagers/rescapés demeurent en charge de la gestion du lieu. Nous avons aussi choisi d’exiger l’intégration des usagers et rescapés dans la formation de tous les professionnels de psychiatrie, y compris les psychiatres ; un vrai travail pédagogique et éducatif (pas question de faire dans « l’usager vient raconter son histoire »).
     
    Nous savons d’expérience que l’intégration des usagers/rescapés au sein des équipes classiques encourage les conflits d’intérêts et met l’usager/rescapé dans une position souvent impossible où il peut être manipulé par le « système ». Ainsi, le manque même de clarté au niveau du terme employé pour designer ces postes est très parlant en soi. En effet, il existe une différence énorme entre un « pair-aidant » et un « médiateur de santé » comme ils sont aussi parfois appelés, alors que les termes sont devenus interchangeables dans les media. Dans les textes que j’ai vus, leur fonction serait aussi de jouer effectivement les « médiateurs » entre le patient et les soignants, Ceci peut donc mener à la manipulation : sous le couvert de l’aider à mieux comprendre l’importance de son traitement, de l’informer sur sa « maladie », le pair-aidant devra en fait  encourager le patient à bien prendre son traitement et à accepter ce que disent les soignants. Ces nouveaux travailleurs peuvent donc être instrumentalisés à des fins peu éthiques. Pour moi, ce sont là une position et un rôle intolérables.
     
    Comment le pair-aidant, payé et encadré par l’institution officielle pourra-t-il garder son autonomie de pensée et critiquer celle-ci lorsqu’il sera témoin de maltraitance par exemple ? Qui le/la croira ? Vers qui ou quoi pourra-t-il/elle se tourner ? Quelles sauvegardes seront mises en place ? Le pair-aidant sera-t-il obligé de mettre en application les valeurs de l’institution ou de l’équipe, lesquelles peuvent tout à fait être en contradiction avec non seulement les valeurs du mouvement usager mais aussi le texte de loi qu’est la Convention des Nations Unies relative aux droits de la Personne Handicapée que la France a signée et ratifiée ? Quelle supervision clinique est-elle offerte à ce nouveau personnel et selon quels critères ? Ce sont là de réelles questions.
     
    En Angleterre, les usagers « advocates », sont de véritables médiateurs de santé indépendants. Ce sont des travailleurs caritatifs qui viennent travailler au sein des hôpitaux et autres lieux (prisons, postes de police, tribunaux dont tribunaux administratifs ou judiciaires etc.). Cette indépendance leur permet d’avoir une bien meilleure assise afin de soutenir, représenter et protéger les droits des patients, puisque tel est leur travail. Ces droits sont relatifs aux traitements, à l’information, à l’admission sous la contrainte, à la résolution de conflits, etc.).
     
    Attention je ne suis pas contre le principe même. Je pense qu’il est très important d’avoir recours à cette source de connaissances expérientielles assez unique, sont dont on ne trouvera jamais l’équivalent dans les manuels, et qui peut être d’un apport extrêmement bénéfique aux équipes dans tous les environnements psy. Ce sont les conditions de l’emploi et de l’encadrement des pair-aidants qui, en ce qui me concerne, posent de sérieuses questions et qui, que je sache, n’ont pas encore été posées.
     
    Quant à ceux qui nous (les usagers et rescapés de la psychiatrie) pensent incapables de nous occuper des plus vulnérables parmi nous, sachez qu’il existe nombre d’expériences de par le monde qui marchent très bien, des lieux entièrement gérés par des usagers/rescapés dont les projets Soteria, dont des maisons de crise à Bradford (près de Leeds dans le Nord de l’Angleterre) ou la Weglauhaus, près de Berlin, fondée en 1996, etc.
    Si ces lieux, gérés donc par ces malades que certains déclarent incapables de s’occuper d’autres personnes, en crise ou autre, étaient une menace pour le bien-être des personnes qui viennent y trouver refuge, pour la société, pour l’institution même psychiatrie, il y a longtemps que cela se saurait, qu’ils auraient été dénoncés pour leur dangerosité et fermés.
     
    Ce qui n’est pas le cas de nombreux services psy encadrés par de « vrais professionnels » tout ce qu’il y a de plus qualifiés mais qui, pour certains, continuent de maltraiter nombre de patients de diverses façons, dont la maltraitance psychique (chantage, humiliations, privations etc.), les soins sous la contrainte défiant les termes même de la Convention des Nations Unies relative aux droits de la Personne Handicapée que, je le répète, la France a signée et ratifiée en 2010 (et l’union Européenne en 2011) etc.

    On peut donc imaginer des pairs-aidants, mais qui soient employés indépendamment de l’institution officielle et encadrés de telle sorte qu’ils puissent faire un réel travail de soutien dans le cheminement de recovery (qui n’est pas l’équivalent de « rétablissement », traduction erronée du français) de personnes souffrant de détresse psychique, au sein des hôpitaux comme dans la communauté.
     
    Anne-Laure Donskoy,
    Usagère chercheur activiste (UK)

  5. zyplox écrit:
     
    "Je ne sais pas encore quoi en penser. Peut-etre qu'il faut essayer… Mais je me dis que tant qu'a faire il vaudrait mieux avoir recours à des professionnels.
    A suivre."

    Ou pas.
    Et je préfère: "pas".
    Je rejoins en cela l'analyse de Jean, analyse qui nous enseigne que c'est bien une certaine politique que nous réprouvons et que nous pensions être sortie par la porte qui revient par la fenêtre.
    Et non un supposé "lobby" défenseur de la psychanalyse auquel nos propres fantasmes de pouvoir, heureusement inassouvis, viennent épisodiquement donner "corps".
    BJP

  6. Il n'y a que BJP pour penser qu'il y aurait là trace d'une conspiration défenseure de la psychanalyse. Il parle donc de ses fantasmes. Quant à la politique que nous réprouvons en tant qu'il la pense être sortie par la porte, c'est une hallucination.

  7. frdm a écrit , le 21 décembre 2011 à 11 h 51 min :
     
    "ce qui est presque rigolo est que cette notion d'avoir expérimenté soi-même les soins, en tant que soigné, pour favoriser la "guérison" d'autres (en fait, évolution positive, bien loin du concept de "guérison"), rejoint… la psychanalyse. Autrement dit, chassez la psychanalyse par la porte, et réinventez-là par la fenêtre."
    …mais il ne s'en souvient déjà plus quand il analyse ensuite mes propos comme suit:
     
    "Il n'y a que BJP pour penser qu'il y aurait là trace d'une conspiration défenseure de la psychanalyse. Il parle donc de ses fantasmes."
     
    Voir la paille dans l'oeil du voisin mais pas la poutre qu'on a dans le sien…
     
    On va s'arrêter la-dessus.
    A demain, même heure qu'habituellement, frdm.
     
    BJP
     
     
     
     
     
     

  8. Médiateur ou pair aidant… peu importe le terme utilisé, ce qui me surprend c'est l'annonse d'un salaire mensuel à 2500 euros !! Quand on pense à la difficulté de trouver un emploi lorsque l'on est repéré "handicapé psychique", cela devient un rêve, c'est Noël….. Je demande à voir les feuilles de paie; La participation de la personne ayant fait un parcours psychiatrique et se retrouvant en position d'aider les autres, bien sûr j'y crois (Je suis présidente de GEM, et nous le faisons tous les jours, bénévolement), nous participons aussi aux différentes commissions, nous pouvons apporter notre vision et notre ressenti, en toute liberté, je suis également septique quand à l'embauche dans une équipe soignante à l'hôpital, sachant que même les professionnels de la santé ont du mal a exercer leur métier face aux nombreuses contraintes qu'ils rencontrent dans leur quotidien.
    Et puis, LILLE, MARSEILLE …. et les autres alors, ceux qui vivent et se soignent dans les autres département, quand cela arrivera -t-il ?
    Atendons et nous en reparlerons dans quelques mois ou années pour voir ce que cela donne en réalité… et continuons notre travail "bénévole" dans la cité, où là il y a des besoins d'accompagnement  surtout au niveau social des personnes qui ont la double peine d'être handicapée psychique et en précarité.
    Bon Noël à tous

  9. BJP démontre une fois de plus qu'il ne sait pas lire. Il met lui-même en rouge les termes cités "rejoint la psychanalyse", et il tire du terme "rejoindre" que ce serait l'assertion qu'un "lobby de la psychanalyse" en serait à l'origine. C'est débile. Dans le même sens; il ne sait d'ailleurs pas plus lire le terme "réinventez" dans la citation qu'il fait. Et le tout en prétendant donner des "rendez-vous" pour en parler. Sa fatuité poussée à ce point de transposition mécanique de la pratique psychanalytique parvient à la médisance et la mauvaise foi.

  10. L'écoute est primordiale. Pas la méfiance. Quant à la pratique psychanalytique elle est si factuelle qu'il faut rejoindre frdm, et trempoline qui évoque pair aidant, je suis pour.

  11.  
    "ce qui est presque rigolo est que cette notion d'avoir expérimenté soi-même les soins, en tant que soigné, pour favoriser la "guérison" d'autres (en fait, évolution positive, bien loin du concept de "guérison"), rejoint… la psychanalyse. Autrement dit, chassez la psychanalyse par la porte, et réinventez-là par la fenêtre."
    …mais il ne s'en souvient déjà plus quand il analyse ensuite mes propos comme suit:

    Comment je m'en souviens plus. Rappelle moi…
     
    "Il n'y a que BJP pour penser qu'il y aurait là trace d'une conspiration défenseure de la psychanalyse. Il parle donc de ses fantasmes."

  12. @Trempoline: « Médiateur ou pair aidant… peu importe le terme utilisé »
    Euh, si, l’utilisation du terme importe énormément car ici il y a confusion totale des genres et donc des missions. Le tout rendant le flou encore plus fou (ose-je dire fou ?!), ce qui permet par la suite éventuellement de se planquer derrière une barrière de raisons et d’excuses pour tout un tas d’actions. Donc réclamons de la clarté, c’est aussi une question d’éthique.

  13. Quant à ceux qui parlent de mise en concurrence avec les soignants, cela fait partie, entre autres, des discours syndicaux qui se trompent de cible, et dieu sait que certains de ces représentants n’y sont pas allés de main morte dans les épithètes, fleurant pensée moisie et très mauvaise foi. Les pair-aidants ne sont pas en concurrence avec le personnel soignant et, que je sache, ce n’est pas non plus ce qui ressort des textes. Parler de concurrence ne fait donc que tirer le débat dans le mauvais sens (et dans quel but?).
     
    Le travail que peuvent faire ces pair-aidants, tant qu’ils ne sont pas réduits à l'état de marionnettes médiatrices serviles, pour faire des usagers de « bons patients », a un potentiel extraordinaire. Ce sont les conditions et le cadre de leur emploi qui posent de sérieux problèmes éthiques, entre autres.

  14. J'aimerais beaucoup avoir plus d'avis des soignants sur ce fil. C'est troublant cette histoire de 2 500€ brut.
    Passer de 700€ d'AAH à un salaire pareil, peut-être va-t-il falloir retourner voir un psy…On dirait une "hallu" !
    Noyeux joël et vous pouvez toujours vous remonter le moral en écoutant les émissions High-Time  déjà diffusées : ICI ! http://www.myspace.com/translatrice/blog/544667410
    et ne ratez pas la prochaine le dimanche 25/12 à 17h sur les ondes de la radio Primitive.http://radioprimitive.fr/www/Nous_ecouter_en_direct.html

  15. J'aimerais beaucoup avoir plus d'avis des soignants sur ce fil. C'est troublant cette histoire de 2 500€ brut.
    Passer de 700€ d'AAH à un salaire pareil, peut-être va-t-il falloir retourner voir un psy…On dirait une "hallu" !
    Noyeux joël et vous pouvez toujours vous remonter le moral en écoutant les émissions High-Time  déjà diffusées : ICI ! http://www.myspace.com/translatrice/blog/544667410
    et ne ratez pas la prochaine le dimanche 25/12 à 17h sur les ondes de la radio Primitive.
    http://radioprimitive.fr/www/Nous_ecouter_en_direct.html

  16. En tant que psychiatre régulièrement face à des patients soignés sous contrainte, je pense que des anciens patients pourraient apporter beaucoup si leurs missions sont bien définies. Nous avons de gros progrès à faire en matière de prise de conscience de la maladie et d'adhésion aux soins. Pouvoir côtoyer un patient qui est déjà passé par là pourrait certainement aider beaucoup de patients et notamment en phase aiguë et, qui sait, peut être éviter dans certains cas l'usage de la contrainte.

  17. Sur le principe d'une intervention de personnes étant stabilisées de se retrouver à l'hôpital pour devenir des "médiateurs" je suis pour. Rémunérés 2 500€ par mois, je suis contre et je rejoins Trempoline (car je suis trésorier du GEM de Saint Denis) et c'est vrai déjà que notre action est d'aider au mieux les usagers des services psychiatriques d'une autre façon par des activités se rapprochant de l'artistique (dans tout le sens large du terme).
    Si le médiateur est salarié de la fonction publique (je croyais que l'Etat n'avait plus de crédit !!!), je me permet de penser qu'il sera dans l'obligation d'obéir à des règles alors que déjà les associations d'usagers essayent par la médiation de trouver des solutions.
    Lorsqu'un usager atteint de maladies plus ou moins graves sort de l'^hopital, pourquoi ne pas donner comme prescription "l'obligation de fréquentation d'un GEM" comme je le disais dans la lettre adressée à Nicolas Sarkozy présente sur le site car quand on est seul, on ne peut pas s'en sortir. C'est en s'entourant de personnes et en occupant son esprit que la maladie recule. Ce qui manque dans les hôpitaux, ce sont des intervenant extérieurs pour occuper l'esprit durant le séjour.
    Parfois, on y trouve un jeu de société. Pourquoi ne pas ouvrir les portes de l'hôpital à ceux qui luttent aussi contre l'isolement et surtout pour occuper leur esprit, en clair pourquoi ne pas ouvrir les portes à quelques GEMeurs qui se sentiraient capables d'animer des services psychiatriques (et je peux vous dire que pour ma part je suis capable et enthousiaste car je l'ai pratiqué durant mon "internement de force" malgré mon nouveau traitement.
    Pourquoi en un sens demander à des gens qui vont être lessivés dans leur esprit et qui vont être "fiables" en devenant des "médiateurs" de venir en "aide" aux malades des services psychaitriques.
    Leur vrai rôle, je le connais. Il sera de faire croire que le "gentil psychiatre" est là pour aider. Il faudra prendre gentiment le traitement qu'il prescrit sinon ce sera à nouveau le retour à la case départ. En un sens un nouveau trou pour la sécu…
    Pour finir par une notre d'humour : en anglais médiateur se traduit par "médiator". A quand le nouveau scandale.

  18. Bonjour au GEM de Saint Denis,
    je ne suis pas d'accord de "prescrire" une fréquentation des GEM. C'est un lieu où les usagers deviennent adhérents d'une association, en toute liberté, c'est très important d'y venir librement , chz nous, nous faisons en sorte de donner envie aux personnes de venir et notre ambiance et les activités proposées suffisamment sympa pour revenir….
    Donc, la pair aidance se traduit par l'entraide, certes, nous les usagers qui géront entièrement notre GEM en toutes responsabilités, nous ne sommes pas rénumérés  mais nous apportons un moyen de vivre une qualité de vie importante pour vivre avec nos symptomes;
    Pas besoin de passer par des diplomes… juste besoin d'être présents et de partager notre bonne humeur, notre optimisme, notre enthousiasme, notre chaleur humaine…. et de revaloriser chacun d'entre nous par la mise en valeur de nos compétences. Il est important à la sortie de l'hopital, de savoir où aller pour eviter d'être seull sur son canapé avec son sac de médoc pour le mois!
    C'est plus important d'être dans la cité et de s'entraider que d'être à l'hopital avec les équipes soignantes…. Il faut seulement réduire les passages à l'hôpital et être le plus souvent libre à la maison.
     

  19. Je pense qu'il faut appréhender cette "nouveauté" dans le cadre plus global d'une politique néolibérale qui veut instrumentaliser et recycler tous les "agents de production de soins" . Il est évident que ce plat nous sera servi avec les arguments séducteurs de la reconnaissance des potentiels soignants des patients (et pas seulement bien sur des professionnels pas/tentés!). Dans un collectif travaillant avec la psychothérapie institutionnelle, nous faisons quotidiennement l'expérience de ces potentiels soignants qui supposent tout de même une supervision et une analyse institutionnelle permanente. Cela vaut pour tous et pour chacun, diplôme ou pas, ce qui compte avant tout c'est le désir d'être là et d'accueillir l'autre, mais cela suppose aussi un immense travail. On ne voit pas en quoi la qualité d'ancien patient ("rescapé" est un curieux terme qui évoque les camps! ) fournirait une nouvelle essence qui dispenserait de ce travail d'élaboration permanente. Que des soignants diplômés puissent très mal se comporter, cela nous sommes obligés d'en prendre acte! Mais on ne voit pas pourquoi ce ne serait pas le cas avec d'anciens patients !
    Ce qui me parait très embarrassant, c'est cette récupération/instrumentalisation d'une idée juste que toutes les traditions anthropologiques ont reconnu (cf le chamanisme), que l'antipsychiatrie  a reprise de façon subversive, à la suite effectivement de l'invention freudienne.
    Ce qui était une trouvaille subversive devient un statut normé par l'Etat qui de plus fixe les "anciens patients"  en éternisant leur état. "Ancien patient"  devrait me semble-t-il qualifier une situation, un moment provisoire, un passage vers autre chose que l'éternisation de cette situation. La séduction par le fric va bien sur jouer à plein pour instrumentaliser ces "pairs aidants" comme  nouveaux agents  d'un maintien de l'ordre sanitaire dans le cadre de l'éducation sanitaire et des obligations de soins en ambulatoire. Si nous n'arrivons pas à appréhender la chose dans la logique normative et répressive actuelle, nous allons discuter de bons sentiments qui ne sont que le paravent d'une logique d'Etat pourtant bien évidente!! 

  20. Idem , je suis d'accord avec le docteur Chemla..par contre, là où je me fais le caillou dans la chaussure, c'est que le terme de rescapé me semble adéquat dans la mesure où certaines situations évoquent malgré tout une expérience terrifiante pour quelques personnes; il s'agit quand même de la vie d'individus qui ont été maltraités et  il me semble que cela a son importance !

  21. Ne sommes nous pas face à un piège, qui pourrait, que nous pourrions transformer en challenge, en inventivité subversive? Gageure ?  naïveté ? utopie ? Je risque le pari .
    De la même façon qu'il y a des lieux institutionnels sans lesquels le potentiel soignant de tous existe déjà – tel Reims, Montfermeil, St Martin, La Borde, la Chesnaie, que sais-je encore, où comme le dit Patrick Chemla l'analyse institutionnelle est à l'oeuvre, il existe aussi, une majorité, des lieux qui n'ont de soignant que le statut administratif, dans lesquels chacun est à "sa place" … Suivez mon regard …
    Alors peut être que nous pourrions peser sur un "détournement" au plus près du soin pour ces candidats à être auprès des malades. Détournement vers une absence de fonction normative, mais dans "l'être avec". 
    Je pose la question.
    En même temps il ne faut pas faire l'économie lucide de l'analyse de l'organisation "rationnelle" et … économique, la multiplication des statuts soignants déqualifiés qui se sont multipliés depuis 20 ans : diminution du nombre d'infirmiers psychiatriques, augmentation des aides soignants, aide médico-psychologiques, tous statuts sous payés, sous qualifiés.
    Quant au terme : on peut se sentir comme "rescapé" d'une expérience douloureuse. C'est une tout autre affaire que d'en prendre le "titre". Il y a quelques années, je crois en Belgique, un statut de "médiateur" avait été créé. Patrick a raison : "ancien malade" tout comme "ancien alcoolique" d'ailleurs fige dans une absence de devenir. "Pair aidant" qui nous vient du Canada, est à mon avis à proscrire, bien que certains réussissent à imposer ce terme.
    Alors continuons la recherche ensemble, patients, soignants, citoyens … Inventons, bousculons, mais surtout ne restons pas silencieux et soumis

  22. oh le lapsus que je découvre à la re-lecture !!!! : "il y a des lieux SANS lesquels le potentiel soignant existe déjà" … au lieu de "DANS lesquels"…
    Merci de votre indulgence non -interprétative ………  

  23. Bonjour,
    Cette annonce qui était prévisible ( Cf. numéro de Pluriels 85/88) me laisse pantois…
    En effet que la Mission Santé mentale s'intéresse à cette idée me parraissait déjà un peu farfelu, d'autant qu'elle n'a peu de pouvoir financier, mais par contre sans doute idéologique.
    Si, "La psychiatrie doit être faite et défaite par tous" comme disait R.Gentis, il ne s'agissait pas pour lui, à ce que je sache au nom de n'importe quel concept venu d'ailleurs qui ne montre pas réellement son efficacité. Pour lui, il s'agissait que les citoyens s'emparent de ce dispositif au service de la maladie psychique afin de trouver les moyens de venir en aide à ceux qui sont en souffrance.
    Ce ne sont pas d'anciens malades", terme connoté comme nous le dit P.Chemla qui vont permettre de reconstruire le dispositif psychiatrique mis à mal par l'appareil d'Etat, suivi par les organisations administratives.
    Il est temps de repenser notre politique de Santé Mentale en en faisant le bilan depuis la mise en oeuvre du Secteur et en analysant les points positifs de celui-ci, ainsi que les erreurs que nous avons pu commettre avant de prendre des dispositions qui ne résoudrons en rien l'écoute, la relation de confiance,la disponibilité, le temps, les structures nécessaires face à cette souffrance psychique qui doit être accordé aux professionnels du soin.
    Yves de l'Espinay ( Formateur en soins psychiatriques)

  24. Les pairs aidants n'ont pas à être payés par les hôpitaux, mais devraient l'être par des structures paritaires extérieures garantes de leur indépendance. Ils n'ont pas non plus à être en poste pour aider à l'acceptation par les patients des traitements et du suivi, mais comme aide à la prise de parole et à l'accès au droit, donc à une prise de décision autonome des patients.
     
      Le reste, autre chose (c'est à dire précisément ce qui est en place) est une récupération institutionnelle lourde de sous entendus répressifs d'un projet qui, à la base, était correct et novateur. 

  25. Un texte de Marie Cathelineau – avec son accord.
    TRAVAILLEURS PAIRS AIDANTS
    Pourquoi les personnels soignants sont-ils réticents à l’idée d’intégrer des pairs aidants dans les équipes soignantes ?
    S’agit-il de rivalité, d’incompréhension, de mépris, de complexe de supériorité, voire de sentiments encore plus inavouables ?
    On ne peut bien entendu proposer une réponse qui se voudrait exhaustive mais on peut tenter  de cerner ce qui déroute dans cette innovation.
    Nous sommes tout à fait en accord avec l’idée que d’anciens patients ont un savoir sur leur maladie et que celui-ci est précieux et unique.
    Leur expérience de la maladie est la base sur laquelle on leur demande d’intervenir pour devenir des « travailleurs pairs aidants ».
    C’est là où nous voyons un premier obstacle. Si nous partons du principe que chaque patient a un rapport tout à fait singulier à sa maladie, c’est à dire que son symptôme n’a rien de généralisable, il devient difficile d’imaginer un « pair aidant » faisant état de son propre parcours pour en aider un autre dans une relation non pas d’entraide mutuelle mais de « sachant ».
     N’oublions pas que l’idée de ce projet est de professionnaliser les pairs aidants en leur donnant une formation et en les rémunérant.
    Comment dès lors vont-t-ils se situer par rapport aux patients hospitalisés dont ils auront la charge ?
    « Faire accepter la réalité de la maladie, favoriser l’alliance thérapeutique et fixer des objectifs personnels dans le parcours de vie des personnes en souffrance » font partie des missions qui leur seront demandées.
    Pour nobles et généreuses qu’elles soient, ces missions risquent d’être source de déception, de désillusion et de découragement parfois.
    Les « travailleurs pairs aidants ne vont-ils pas se sentir dans l’obligation de réussir à tout prix ce qu’on leur demande d’accomplir ?
    Chaque patient éprouve (dans le sens d’une épreuve) la maladie, à son rythme, dans des allers retours entre refus, déni, acceptation ou révolte.
    En tant que soignants, une de nos principales difficultés est justement d’accepter ce long parcours, ce cheminement douloureux fait de ruptures, de repli, d’angoisse de ne jamais guérir, mais aussi d’avancées, de percées extraordinaires.
    Il nous faut savoir renoncer à être des « sachants », pour garder à l’esprit que c’est le patient qui nous enseigne et que nous devons accepter ce temps parfois insupportablement long des rechutes, du rejet de nos propositions de soin, supporter aussi cette longue traversée vers une rive inconnue, celle où enfin, il pourra « s’y retrouver » chez lui, en lui.
    La réalité de la maladie ne s’appréhende pas à travers une discussion qui aurait pour objectif de convaincre l’autre de prendre un traitement pour que son délire ou ses hallucinations s’apaisent.
    La réalité de la maladie s’appréhende à travers des petits « riens », qui ne relève justement pas d’un savoir, d’une technique apprise mais d’ajustements permanents en fonction des avancées et des reculs qui sont en lien avec le temps psychique du patient, en fonction aussi d’une écoute, d’une ouverture, d’une disponibilité à l’autre sans autre objectif précis que celui de l’aider à se réapproprier le sens de ce qui lui arrive.
    Dans les GEM, dans les clubs thérapeutiques, cette offre existe en dehors des exigences de « résultats » que les établissements réclament dorénavant au nom de la rentabilité.
    En tant que soignants, nous avons du mal à résister à cette pression toujours plus grande qui nous somme de travailler « à la chaîne », de faire sortir les patients au plus vite pour que la fameuse DMS (durée moyenne de séjour), ne plombe pas davantage le budget d’hôpitaux en déficit chronique.
    En tant que soignants, nous souffrons au quotidien de l’incompréhension de l’administration hospitalière envers la complexité des phénomènes à l’œuvre dans la maladie psychique qui  devrait pouvoir se soigner comme une maladie somatique.
    Petite anecdote : un administratif explique qu’une prothèse de hanche se gère en x jours sauf complication qu’il suffira de classer dans « les évènements indésirables », critère comptant pour le classement des hôpitaux.
    Il ne comprend pas pourquoi la maladie psychique ne peut se traiter de la même façon.
    La prothèse psychique prend le temps qu’il lui faut, le greffon n’est pas assuré et le signalement d’un événement indésirable est peut-être justement pour nous le signe que le « désirable » pointe le bout de son nez !
    Alors oui, disons le, professionnaliser les « pairs aidants », les figer dans une posture d’éternels « survivants », nous inquiète  dans le contexte actuel gestionnaire et déshumanisant auquel nous, soignants, nous sommes soumis et face auquel nous tentons de résister.
    Nous sommes inquiets à l’idée que d’anciens patients puissent se retrouver dans un vrai « conflit de loyauté » entre l’entraide à leurs pairs et des objectifs de rentabilité fixés par leur employeur.
    Nous sommes inquiets du discours simplificateur sur la pathologie mentale qui se voit réduite à un dysfonctionnement à éradiquer ou à rééduquer.
    Nous sommes inquiets du mode de sélection des « travailleurs pairs aidants », qui devront « répondre à des critères d’embauche » dont l’un est un diagnostic DSM en bonne et due forme.
    Nous ne considérons pas nos patients comme des « handicapés » mais comme des sujets à part entière à qui nous devons respect, aide, soutien,  dans les moments de catastrophe psychique qu’ils traversent et dont les qualités humaines ne s’évaluent pas à l’aune d’un diagnostic ou de compétences pré déterminées mais dans la mouvance créative de leur identité.
    Marie Cathelineau
     
     
     
     
     

  26. Je lis un véritable fouillis d’angoisses qui s’inscrivent dans un discours où le pair-aidant, cet usager sur le chemin de l’autonomisation et de reconstruction, est en fin de compte clairement posé comme un « autre », une chose incertaine que l’on ne comprend pas.

    La capacité des pair-aidants à faire valoir leur voix et leurs savoirs d'expérience, uniques mais complémentaires et donc non en compétition, dépendra surtout de la position que les autres acteurs, donc les psys, les infirmiers, les syndicats, etc. adopteront à leur égard et des rapports qu'ils noueront avec eux.
     
    Du fou au collègue, tel est l’obstacle, le concept, que ces autres acteurs devront surmonter et accepter. Jusqu’à présent nous avons vu ce que cela donne : méfiance, manipulation des points de vue à des fins non avouées (pas de ça sur nos plates-bandes).
     
    Certains masques sont tombés, et des arguments d’ouverture, de citoyenneté et d’inclusion vers les usagers, clamés depuis quelques années à coup de discours et de pancartes, d’articles et de défilés, ne cachaient en fait que des ambitions politicardes racoleuses. La haine clairement récemment affichée de certains syndicalistes, infirmiers et psychiatres se dispense de commentaires. C’est un problème culturel, bien français, le syndrome de la blouse blanche extraordinaire (on devrait le rajouter au futur DSM V, ah ah ah! – rire jaune).
     
    Au Québec, le concept des pair-aidants fonctionne apparemment bien, mais il est incorporé dans un cadre culturel différent où les usagers sont aussi depuis longtemps des partenaires authentiques de travail et des processus de décision (et non des objets sur strapontins). Ils ne sont pas considérés comme des compétiteurs mais bien comme des collègues qui apportent un savoir et une approche complémentaires.
     
    Je le redis, pour moi ce sont le cadre et les modalités de leur emploi qui posent problème. On ne résoudra pas non plus le problème culturel en les faisant employer par l’extérieur, cela ne ferait plaisir qu’aux syndicats.
     

  27. Pour Mme Donskoy,
     
      Des associations d'usagers – pour l'instant en petit nombre – se sont d'ores et déjà positionnées en France contre les médiateurs de santé pairs tels qu'actuellement embauchés. Il n'y a donc pas que des professionnels qui soient en jeu. Nous savons ce que c'est ces patients d'un tel, qui servent de bras armé et de rallonge à tue et à toi pour une répression psychiatrique bien trempée. Ce sont actuellement tout de même des espèces de kapos qui sont en cours d'embauche. Il n'est pas possible d'ignorer que dans nombre de structures psychiatriques – dans la plupart du reste – règnent un caporalisme et une terreur médiquée noirs. Les médiateurs de santé actuellement embauchés vont également servir à pérenniser tout cela, avec l'hypocrisie de rigueur dans ce genre de cas. 

  28. En espérant que le pair aidant s'entendra bien avec la "personne digne confiance" désignée par le patient   "usager".
    A défaut, les labo organiseront une formation continue et tout le monde chantera:
    "les dents , la bouche, l'aidant la bouche, laides en la bouche,l'ai dans la bouche"……

  29. La psychiatrie française est vraiment sclérosée, c'est franchement désespérant… Cette espèce de mainmise psychanalytique prétendument "humaniste" mais surtout obsédée par ses privilèges, son piedestal et ses fameux "moyens", ne manifeste rien d'autre qu'une intolérance profonde au changement, sans parler de ce refus permanent de rendre le moindre compte sous des prétextes totalement fallacieux, de ces faux ennemis désignés pour faire diversion… Mais quelle pitrerie…

  30. Je répond de façon affirmative à Doc maboule et je voudrais poser une question au webmaster du collectif des 39 qui le 9 janvier 2012, 18h26 répond à quelqu'un mais qui ?? Quand il écrit le troll est de retour. Personnellment, j'ai parfois utilisé le troll des contes en racontant des histoires à des groupes d'enfants. Mais là, à qui s'adresse Le troll est de retour… Nous le saurons peut-être plus tard. Oui doc maboule, c'est une discipline scélorosée la psy française, et je n'ai pas vraiment l'impression que ça va aller dans ce que tu souhaites si je comprends bien D'ailleurs près confrontation avec la psychiatrie, et pour tout ce qui y prévaut, tout ce que tu dis est cohérent. Face à des propos fallacieux, ces faux ennemis qui font suite aux fautes, comme on dirait faux-amis, ces prétextes qui font place à une diversion maximaliste, comme Astérix tombé dans la potion magique. Mais le pitre et c'est là où je finis c'est pas normal qu'il soit stigmatisé en tant que souffre douleur de la psychiatrie. Car que peut-on attendre d'un médecin psychiatre, pire d'une procédure juridique face à un Etat symbol qui veut rien régler et bien sur ne lache jamais rien que son arsenal juridique et psychiatrique pour ne jamais prendre en compte ce que tu dis, assez bien d'ailleurs..

  31. Anne-Laure Donskoy le 3 janvier 2012 à 13 h 44 min. Oui cela ne fera que plaisir aux syndicats, j'ai lu ton message. Les blouses blanches, ne sont pas des saints. Certains psychiatres ne te donnent un médicament pour les nerfs que pour ne pas être pris à partie par leurs collègues, soient par ce qu'ils ont peur d'être déplacés, soit parce qu'ils ont faient un pacte avec le diable, il fraye très lon de toi. Si tu connais la psychiatrie, tu dois connaitre ce qu'est le métier d'analyste, celui qui veut voir à la fois plus clair dans les patients nés et soignés dans une même zone d'habitation, une même commune. On appelle cela aussi "un nèrge" car il est co-psy, comme on est co-créateur ou qu'on collabore à plusieurs à un livre qui ne serait écrit que par un ténor médical et social, un psychiatre, un psychotérapeute, un psychanaliste….ou co-emprunteur.. En France, la prévention est comme disais certains chimistes et physiciens, trop loin des patients, et la concept demeure souvent si interprétaif et évasif, en consultation qu'il écarte à la fois les faits et le concept de foi. D'ailleurs comment abonder dans la folie, c'est tout le problème entre l'action virtuelle et l'action réelle..

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