>Mère d’enfant autiste : plutôt coupable qu’ABA

Une connaissance professionnelle, dont j’apprends qu’elle a un fils autiste de 28 ans me dit : toi, au moins, tu auras plus de chance pour la prise en charge de ton enfant de 4 ans. Je lui demande pourquoi. Parce que toi, on ne te dira plus que c’est ta faute, et ton enfant bénéficiera d’une prise en charge adaptée. Pour elle, c’est une évidence. Je n’en peux douter. Elle l’a vécu. C’était son premier enfant, et elle me dit qu’il lui a fallu quinze ans pour oser en mettre un autre en route. Voilà une cause entendue : on dit aux mères que c’est de leur faute. J’essaie, avec délicatesse d’en savoir plus.

Mais qui, et comment te l’a-t-on dit ? Oh, me répond-elle, une mère est forcément coupable. C’est vrai. Voilà une chose à quoi l’on n’échappe pas. Et il n’est pas besoin qu’on nous le dise ; nous le savons bien. Je suis coupable pour chacun de mes deux enfants. Pourquoi ne le serais-je pas pour celui des deux qui est autiste ?

Cependant, notre interrogation cruelle, lancinante de parent d’enfant autiste se situe au-delà de la culpabilité, au lieu de la Faute. La chance a voulu, dans mon cas, qu’une hospitalisation néonatale dramatique vienne prendre place en ce lieu, pour que je sois un tant soit peu allégée d’un tel fardeau. Mais je vois bien que ce bricolage vaut pour moi seule. Je n’ose imaginer dans quel état je serais si aucun candidat de nature extérieure ne s’y était présenté.
Heureusement pour toutes les familles en perdition, depuis quelque temps, des associations de défense des parents d’autistes (je ne peux en aucune façon les considérer comme des associations de défense des personnes autistes) ont lancé une grande campagne pour nous rassurer, nous parents, et peut être, aussi, rassurer l’ensemble de la société sur le fait que ce n’est pas de notre faute. Ouf !
Mais s’il n’y a pas de faute, il y a forcément une cause. Bien sûr, nous dit-on. La cause est génétique, sans aucun doute. Ah ! Et la génétique ça n’est pas de notre faute ?
Et, puisque la cause est génétique, le traitement est forcément comportementaliste. Ah bon ? Là, j’ai beaucoup plus de mal à suivre la logique du raisonnement, sauf à lui ajouter un renforçateur (c’est comme ça qu’on appelle la cerise sur le gâteau en langage comportementaliste) : il y a bien un fautif, c’est la psychanalyse.

En matière d’autisme, par la force des choses, j’en connais un rayon, et la recherche vaine et épuisante de la cause m’apparaît surtout comme une impasse. Je ne parle pas de la cause médicale, qui intéresse les chercheurs, mais plutôt de cette croyance fausse que si l’on trouve la cause on a automatiquement le remède. Hier, ma mère m’appelle en urgence, comme chaque fois qu’on parle de l’autisme à la télévision. Vite, sur la 3… un enfant, soigné par antibiothérapie de sa maladie, a vu son autisme régresser et disparaître. Encore la 3 ! La dernière fois, aux infos régionales, on nous avait annoncé la naissance d’une structure scolaire spécialisée, nouvel espoir pour les familles en région parisienne… en fait, 8 enfants accueillis dans un hangar prêté par la mairie, avec un psychologue et des parents bénévoles. Depuis que l’autisme est une grande cause nationale, toutes les bonnes volontés sont bienvenues. Toutes, sauf ces méchants psychiatres et psychanalystes, qui culpabilisent les mères. Eux, au contraire, il faut les fuir, et fuir tous les lieux où il risque d’y en avoir, même et a fortiori s’ils sont cachés au sein d’équipes pluridisciplinaires. Heureusement, l’association Autistes sans frontières est là pour nous indiquer la voie « ne mettez surtout pas votre enfant en Hôpital de jour, ni en IME », sauf s’il est débile profond.
 
Offrez-lui ABA, car il le vaut bien.
Contrairement aux zozos du hangar, les tenants de l’ABA, eux, ne sont pas des amateurs. Ils le disent et le clament sans ambages. Pas de doute : à raison de 40 heures par semaine, pendant 3 ans, nos enfants, pris en charge, pourront réduire leur handicap, au point de devenir quasiment « indécelables » dans un collectif d’autres enfants. On ne nous dit pas si c’est de loin ou de près.
 
La méthode ABA est pratiquée par des praticiens certifiés BCBA©. On imagine bien que ça coûte cher, malgré la mobilisation d’un nombre impressionnant de bénévoles et de parents. Les sites français sont très discrets sur ces questions. Aucun chiffre n’est fourni. Sur les sites américains et canadiens, en revanche, l’information est disponible : 50 000$ par enfant. Bigre ! Même en coupant les vivres à toutes les institutions psychiatriques et médico-sociales pour les réorienter exclusivement vers ABA, on voit mal la collectivité prendre en charge un tel coût. Mais moi, parent Ni coupable, NI responsable (c’est garanti par l’association Autistes sans frontières) je me dois d’offrir cette chance, SA chance à mon enfant. Malheur à ceux qui n’ont NI temps NI argent, NI l’énergie, NI la capacité d’engagement sans borne pour atteindre le graal : l’entrée de l’enfant à l’école, comme tous les enfants normaux. Mais il ne suffit pas d’entrer à l’école ; encore faut-il y rester. Pour quelques rares réussites, qui se seraient de toutes façons passées de l’ABA, combien d’échecs amers ? En tout état de cause, tous les témoignages d’autistes ayant eu un parcours scolaire et académique démontrent que l’intégration scolaire repose sur des ressorts de volonté intérieure du sujet, dont les autistes sont plus que tous autres capables, et non sur l’induction d’un comportement.
 
Quant à Louis, il pourrait être accepté à l’école maternelle avec une AVS, uniquement à temps partiel, dans une classe normale avec un enseignant pour 27 élèves. Sans garantie sur ce qu’il en tirerait. Aujourd’hui, j’ai choisi, en concertation avec le CMP de mon secteur, d’obtenir une admission de Louis à temps plein à l’hôpital de jour. Il y suivra une scolarité adaptée, avec deux éducateurs permanents pour 8 enfants, et le soutien de toute une équipe pluridisciplinaire. Cette intégration a été précédée d’une période d’observation et d’évaluation, assez éprouvante par sa longueur, qui permet néanmoins d’espérer que le projet sera le plus ajusté possible à ses capacités d’évolution.
 
Il paraît que si nous résistons à l’ABA, c’est que nous sommes arriérés, et dépravés par la psychanalyse. C’est vrai. Chez nous, ABA ne fait que commencer de nuire. Nous sommes un nouveau marché à conquérir. La fédération ABA France annonce sur son site (www.aba-france.com) que « l’ABA est une approche scientifique qui a pour objectif la modification du comportement par la manipulation » et qu’elle vise un « champ d’action aussi varié que l’éducation, les troubles du développement, la psychiatrie, les milieux professionnels, les troubles du comportement, la prévention routière, les addictions, l’autisme, l’hyperactivité, les phobies, le handicap, la dépression, la violence, la gériatrie, le domaine sécuritaire, l’aide à la parentalité, la déficience mentale, les troubles obsessionnels compulsifs, la communication, etc ». Un vrai programme de privatisation du soin et de la sécurité, et de constitution d’une industrie du « Care Service », comme elle fleurit aux Etats-Unis.


ABA a besoin de nous car, aux Etats-Unis, le conditionnement comportementaliste est déjà totalement Has-been, réservé à ces familles désespérées qui n’ont pas les ressources sociales leur permettant de s’acheter les services d’un Coach développementaliste évolué (Voir le « JumpStart Learning to Learn Program » de Bryna Siegel – www.autismjumpstart.org ), qui va leur concocter un mix sur mesure des méthodes existantes après un diagnostic élaboré des compétences de l’enfant (c'est-à-dire, l’équivalent de ce que nous avons gratuitement en France auprès des CMP et des centres d’évaluation).
 
Dans le monde anglo-saxon, il y a aussi une vraie communauté Autiste/Asperger, qui revendique de savoir pertinemment ce qui est bon pour elle, et qui vomit aussi bien les comportementalistes que les développementalistes. Merci à vous, Jim Sinclair, fondateur, avec Donna Williams du « Autism Network International » et du « Autistic Self Advocacy Network » (voir www.autreat.com) ; merci à vous Michelle Dawson, qui avez plaidé en 2004 devant la cour canadienne sur la non éthique de l’ABA, les empêchant de capter les fonds publics pour leur opération de malfaisance. Vous êtes mes héros, comme on dit pompeusement chez vous.


ABA les pattes !
●La première étape de la méthode ABA consiste à réduire les stéréotypes dont l’enfant est affecté. On peut voir sur internet des séquences qui me font l’effet d’un cérémonial barbare, proche du sacrifice. L’enfant pénètre dans une pièce où se trouvent une table et une chaise.
 
On l’assoit, les deux mains paumes ouvertes sur la table. Un adulte est devant, et un autre est derrière lui. L’adulte devant émet des demandes, tandis que celui qui est derrière veille à lui interdire toute échappée belle. Voilà, tout est en place. Ce que l’on va maintenant extraire, pour l’éradiquer, ce sont ces petits riens, ces signes, ces connivences, qui font notre communication, notre miel, notre langage, notre univers partagé.
On ne se bouche pas les oreilles. Quand Louis porte ses mains aux oreilles, ce n’est pas pour les boucher. Si l’on veut se boucher les oreilles, on presse dessus avec ses paumes. Louis place ses pouces sous les lobes et les remonte vers le pavillon. Il garde ainsi les paumes de ses mains libres pour orienter soit vers l’intérieur, pour s’entendre lui-même, comme le font les chanteurs, soit vers l’extérieur, ce qui lui permet une attention directionnelle et ciblée.
 
On ne court pas dans tous les sens en agitant frénétiquement les mains. L’écriture de Louis s’inscrit dans l’espace, qu’il parcourt joyeusement en courant en tous sens, décrivant différents tracés, lignes d’erre[1], transversales légèrement courbes, tours serrés ou plus lâches autour d’un point, lignes brisées et brusques changements sous l’emprise d’une inspiration nouvelle, bras levés, mains tendues vers le ciel, agitant un tambourin imaginaire. Chanson de geste. Litturaterre. Véritable proto-écriture, que d’aucuns qualifient d’hyperactivité. La délicatesse et la gaucherie mêlées qui émanent de sa personne le rendent profondément attachant.
 
On n’attrape pas la main de l’adulte mais on pointe le doigt pour désigner ce que l’on veut. Il est vrai que Louis ne connaît pas la politesse quand il conduit fermement ma main vers le frigidaire pour attraper son dixième yaourt de la journée. Ce même geste peut pourtant révéler une émouvante subtilité. Voici une anecdote pour l’illustrer. De retour après deux ans dans une maison de vacances, nous retrouvons dans la salle de bains la tortue Tomy que nous y avions laissée. J’avais coutume de tenir Maman tortue sur le bord de la baignoire ; Louis tirait bien fort bébé tortue, et quand je lâchais, les deux tombaient dans le bain en faisant plouf. J’arrive donc toute heureuse : « Louis, regarde, Maman et bébé tortue ». Dans un premier mouvement il tend la main pour tirer le bébé tortue, mais il a alors une réaction inattendue, il se ravise et va chercher ma main pour que je le fasse. Il semble quêter mon approbation pour s’autoriser à utiliser sa propre main. Cette même main dans la main lui sert d’accrochage pour affronter les transitions vers des lieux inconnus, et il sait maintenant la lâcher, de sa propre initiative quand il est rassuré.
 
Quand mon fils, solidement installé dans mes bras, se jette en arrière avec jouissance et délectation, je repense à Donna Williams, cette merveilleuse dame autiste, cette femme d’une intelligence et d’une sensibilité hors du commun qui a « bénéficié » dans sa plus tendre enfance de la plus grave maltraitance maternelle. Mon arbre préféré appartenait au parc. J’y grimpais et me suspendais par les genoux la tête en bas, en me balançant sur la plus haute branche que je pouvais trouver[2]. Il ne me déplait pas de penser que mes bras sont, pour mon fils, cette plus haute branche d’où il peut se suspendre. Jamais je ne trahirai la confiance inconditionnelle qu’il me témoigne, à tous les moments de sa vie, pour le livrer à des tortionnaires, fussent t’ils animés des meilleures intentions pour un meilleur des mondes social.
 
●La deuxième étape de la méthode ABA, consiste à introduire des apprentissages par la répétition à l’infini de chaque particule élémentaire d’une opération, sans aucune considération pour une finalité quelconque. J’imagine que s’ils devaient faire aimer Haendel à une petite fille[3], ils passeraient d’abord chaque note de la première mesure pendant un mois, puis la deuxième le mois suivant, sans jamais faire écouter l’air en entier. Elle aurait droit à un yaourt en récompense pour avoir supporté ce massacre.
 
Louis, comme beaucoup d’autistes, adore, depuis le berceau, la musique, surtout baroque, musique très complexe et élaborée, très construite. Cela ne m’a empêchée de le croire sourd, un moment, jusqu’au jour où il a donné – sans signe précurseur – son premier concert vocal à 20 mois, un répertoire impressionnant, au beau milieu d’une salle d’attente d’hôpital. Le spectacle était saisissant : il chantait avec aplomb, justesse et rythme, une main collée à l’oreille comme le font les muezzins, au point que le brouhaha ambiant sembla s’estomper.
 
Une intense beauté se dégageait de cette scène.
 
Merci Scarlett et Philippe Reliquet, parents de la petite Garance, vous pensez comme moi qu’il importe peu de savoir si c’est notre cerveau gauche ou notre cerveau droit qui nous ouvre à la culture, à la beauté, à la poésie.

Quand je lis les poésies ironiques, décalées, acérées, ébouriffantes, des au(ar)tistes du Papotin[4], je me dis seulement que j’aimerais atteindre leur degré d’idiotie. Moi j’ai choisi, sans hésitation. Plutôt idiot cultivé que singe savant.
 
Mireille Battut


(Article publié sur Lacan quotidien : version d'origine)


[1] Hommage à Deligny

[2] Si on me touche je n’existe plus – Donna Williams

[3] Ecouter Haendel – Scarlett et Philippe Reliquet. – Editions Gallimard. A lire absolument.

[4] Toi et moi, on s’appelle par nos prénoms – Le Papotin, livre atypique – Marc Lavoine, Driss El Kesri – fayard
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32 réflexions sur « >Mère d’enfant autiste : plutôt coupable qu’ABA »

  1. Au travers de ce témoignage, je prends un peu plus conscience de ce qui est à l'oeuvre au travers de cette approche comportementaliste. Je suis éducateur spécialisé et je recherche un emploi, j'ai donc été à même de me rendre compte du nombre d'annonces ou il est spécifié qu'il faut être en mesure d'appliquer cette fameuse méthode ABA. Souvent l'annonce précise qu'une formation de la dite méthode est assurée. De plus le caractère innovant des institutions pratiquant ces méthodes est mis en valeur.
    La complexité de toute approche relationnelle nous engage de manière singulière dans notre rapport a autrui. Ce type d'approche prôné par la"méthode" ABA tend à fabriquer de supposés spécialistes qui seraient en mesures d'induire chez les personnes accompagnées des comportements adaptés. Je pense au contraire que les possibilités d'émancipations s'en trouvent réduites et que l'émergence du signe qui fasse sens, disparaisse dans la mise en pratique des protocoles.

  2. @kodecvbn:
    Vous trouverez ci-après un lien vers un article publié sur Mediapart relatif aux Méthodes Educatives et Rééducatives Intensives (MERI)*:
    Le lien vers l'article et son fil de commentaires, comme d'habitude indispensables sur Mediapart: http://blogs.mediapart.fr/blog/taky-varsoe/260212/cest-quoi-les-tcc?onglet=commentaires#comment-1746849
    Bonne lecture et réflexion,
    BJP
    *MERI: Méthodes Educatives et Rééducatives Intensives, qu'il convient de cesser d'appeler plus longtemps "Thérapies cognitivo-comportementalistes (TCC) pour raison évidente d'escroquerie sémantique sur le terme "Thérapies" puisqu'il s'agit en réalité de méthodes d'éducation, telles que l'A-BA que Mireille Battut et vous mentionnez.

  3. C'est sur que les autistes adultes en France ne peuvent pas vraiment se rebeller contre ABA, d'une parce qu'ils n'ont pas pu en bénéficier, et de deux parce que de ce fait, il sont incapables pour la plupart d'aligner plus de trois mots et qu'ils croupissent en institution pour les plus chanceux. Il beau pays que celui de la psychanalyse, un pays où la non assistance à personne en danger est institutionnalisée…

  4. Mme Battut,
    vous n'avez manifestement jamais mis les pieds dans une école ABA. Et fonder vos connaissances de cette méthode sur 1 ou 2 vidéos procède d'une démarche qui ne sert qu'à vous renforcer dans vos convictions préétablies, et pas de chercher à comprendre.
    En cela vous êtes proche de ces messieurs dames du Collectif des 39, juger sans voir.
    Sur la "grande entreprise ABA", vous partez dans les théories grandcomplotistes, ce qui est la marque d'un esprit un peu torturé pour trouver à tout prix une justification à ses propres choix. Mais là encore une profonde méconnaissance…
    L'ABA que nous pratiquons avec nos psychologues est bien français, les certifications sont en passe de le devenir aussi, et je vous concède que quelques bons formateurs US ou GB sont de temps à autre invités en France, ce qui budgétairement est une goutte d'eau comparé à l'océan des tarifs jour d'un Hôpital de Jour moyen en France où un enfant autiste stéréotype toute la journée…s'il n'a pas envie de faire autre chose (et cela je suis allé le voir de mes yeux et ma fille l'a essayé sans autre résultat qu'une régression toujours plus profonde). Les professionnels ABA Français sont payés selon les conventions en usage ni plus ni moins, les superviseurs certifiés BCBA à des prix jour qui sont plutôt en dessous, en équivalent heure, à des tarifs de psychologue clinicien classique….je ne compare pas avec les tarifs de la psychanalyse…on pourrait me taxer de crier au complot anti sectes psychanalytiques ;-))
    Le combat de nos associations est de rendre ces méthodes accessibles au plus grand nombre et sans coût pour les parents, et pas d'enrichir des opérateurs privés gavés de dollars. Quel cliché dans vos insinuations !
    Au total, cela pourrait bien faire faire des économies aux pouvoirs publics…l'opposé de ce que vous pensez !
    Mme Battut, vous tirez de votre situation très personnelle et de celle de votre fils des lois sur l'accompagnement des personnes autistes. Je vous encourage à croiser d'autres trajectoires, à vous enrichir de la grande hétérogénéité de ce syndrome que vous connaissez mal pour constater peut-être un jour que vos convictions rassurantes ne sont pas aussi inébranlables que vous ne le pensez actuellement.
    Ceci vous permettrait de faire une lecture un peu différente des écrits de personnes autistes comme Mmes Dawson et Williams qui justement ne représentent pas la totalité de cette hétérogénéité.
    Vincent D.
     
     

  5. @barbapapa:
     
    Mireille Battut dit: "J'ai choisi par moi-même ce que je pense être au mieux respectueux de mon fils et j'assume. "
    Votre commentaire, Vincent D. dit: "Vous avez mal choisi Mireille Battut, parce que vous n'avez rien compris à rien. Mais vous respecterez l'Etat et nos associations si vous faites ce que je vous encourage à faire ".
    Le Collectif des 39, les lectrices/lecteurs de ce fil et surtout l'auteure de cet article et son fils sauront apprécier les priorités qui sont les vôtres en matière de respect des personnes et de leurs représentants.
    BJP

  6. Comme dans d'autres posts de votre main, M. BJP vous déformez les propos de vos débatteurs. En la matière vous êtes donc cohérent avec vous même.
    Je conteste simplement à Mme Battut non pas son choix que je respecte totalement, mais le jugement qu'elle porte sur ceux qui en ont fait un autre, en insinuant tout un tas de choses infondées et fausses…et pour une raison simple qui est que Mme Battut ne sait pas de quoi elle parle.
    Je réitère donc totalement mes propos, incite à nouveau Mme Battut à prendre d'autres informations en utilisant ses yeux et sa curiosité, sans a priori. Si après cela, elle confirme sa position, aucun souci, mais je pense que cette personne ne parlera plus de l'ABA ou du comportementalisme de la même manière.
    Je doute enfin, M. BJP que le fils de Mme Battut soit en mesure d'apprécier actuellement mes priorités…mais sait on jamais, il aura peut être la chance de cotoyer de bons pédagogues qui lui permettront de mieux comprendre la communication et les interactions sociales…C'est assez utile pour vivre une vie un peu digne.

  7. "L’autiste n’est pas un handicapé mental, mais un sujet au travail pour tempérer
    son angoisse. C’est ce qu’apprend tout clinicien qui prend la peine de s’ouvrir
    à son monde. Beaucoup préfèrent cependant le réduire à un être défectueux
    sur le plan organique, dont les comportements doivent être normalisés, sans
    tenir compte de leur fonction protectrice, qui doit être rééduqué pour son bien,
    sans prendre en considération son angoisse, et qui doit être guidé, sans égard
    pour ses créations auto-thérapeutiques."

    Extrait de l'introduction de: "L'autiste, son double et ses objets", J.C. Maleval, PUR 2009,
    http://www.pur-editions.fr/resultat.php?titre=&auteur=Maleval&annee=2009&dom1=0&dom2=0&revue=0&collection=0&
     
    BJP

  8. Oui donc l'angoisse n'est pas du tout un handicap, c'est un symptôme qu'il ne faut surtout pas supprimer au risque de voir l'autiste devenir un peu plus "normal". Oulalalala. La voilà la non assistance à personne en danger…!!! Merci BJP pour cette excellente citation. 

  9. Jacqueline Berger, mère de deux jumelles autistes, appelle de ses voeux:
    "une approche prenant en compte l’ensemble du fonctionnement psychopathologique d’un enfant, qui va bien au-delà des symptômes et ne s’appuie pas sur la seule analyse statistique de ce qui est observé*"

    *Extrait de "Sortir de l’autisme", Jacqueline BERGER , Buchet Chastel, 2007, (p. 126)
    http://www.libella.fr/buchet-chastel/index.php?post/2007/08/22/Sortir-de-lautisme-par-Jacqueline-Berger
     
    BJP

  10. Génial ! Super ! fabuleux !
    Nos chers psychanalystes ont enfin trouvé une mère d'autiste qui s'en prend à l'ABA …Non pas suis à une expérience de son enfant…non, juste après quelques images sur internet ! Et bien cela prouve qu'il y a encore quelques parents isolés qui soutiennent l'approche psychanalytique et après tout … pourquoi pas ! Cette minorité a le droit de croire à la psychanalyse, à l'astrologie ou à toute autre croyance. Comme nous avons le droit de constater qu'avec l'ABA, le TEACCH, le PECS et le Makaton, nos enfants font des progrés alors que les thérapies psychanalytiques qui leurs étaient imposées sans autre choix possible ne les aidaient en rien. Que la psychanalyse continue à exister ne me gène en rien…si nos enfants ont accés aussi aux autres approches … et si cela est possible gratuitement. Ce qui doit cesser c'est la contrainte, le lobbying insupportable, les signalements indignes quand des parents retirent leurs enfants d'institutions psychanalytiques au mieux occupationnelles…au pire maltraitantes !.

  11. @jef32:
    Vous écrivez:
    "Comme nous avons le droit de constater qu'avec l'ABA, le TEACCH, le PECS et le Makaton, nos enfants font des progrés alors que les thérapies psychanalytiques qui leurs étaient imposées sans autre choix possible ne les aidaient en rien."
    Euh…si selon vous, 'il n'y a "pas d'autres choix possibles" (NdA: que les thérapies psychanalytiques), donc impossibilité de choisir l'ABA, le TEACCH, le PECS et le Makaton et de les pratiquer, comment pouvez-vous constater que vos enfants font des progrès avec l'ABA, le TEACCH le PECS et le Makaton?
    Y'a un truc, là, non?
     
    BJP

  12. "Ce n'était pas tant les paroles des gens qui me posaient problème que leur attente d'une réponse de ma part. Cela aurait exigé de comprendre ce qu'ils disaient. Mais j'éprouvais un plaisir trop intense à chercher à me dissoudre dans l'espace pour consentir à rétrogader vers une pauvre chose à deux dimensions comme la compréhension verbale."
    Extrait de "Si on me touche je n'existe plus" (Eng: "Nobody nowhere"), Donna Williams, Livre de Poche, 1993
    http://www.decitre.fr/livres/Si-on-me-touche-je-n-existe-plus.aspx/9782290134450
    Donna Williams blog website at: http://www.donnawilliams.net/
     
    BJP

  13. BJP, vous avez décidément une bibliothèque impressionnante, mais citation sur citation ne fait pas argumentation. Les propos de Donna Williams peuvent très simplement se comprendre comme la traduction d'une difficulté à comprendre les logiques des interactions humaines (vous admettez je l'espère qu'il y a des codes, des rituels de communication assez subtils entre les êtres humains et que le déficit majeur de la personne autiste est la difficulté à les comprendre…). Je ne vois donc rien qui accrédite là dedans les thèses que vous semblez soutenir.
    Et à la lecture de vos autres posts de ce soir, j'ose espérer que le collectif se compose de débatteurs apportant une réelle argumentation. Mme Battut nous avait fait un message bien construit, bien argumenté, même si je ne partageais pas tous ses arguments.
    BBPP

  14. BJP est un très bon représentant de la psychanalyse. Il traite ses interlocuteurs comme ses analysants… C'est à dire comme des ignorants…

  15. @barbapapa:
    Faites contrôler votre vision et dérouiller votre comprenette, barbapapa.
    Vous voyez et comprenez mal.
    Quand quelqu'un vous fait sincèrement part de ses choix, vous cherchez systématiquement à le convaincre qu'il s'est trompé ou se trompe et en profitez pour étaler les vôtres et l'y faire adhérer.
    Pas étonnant alors que vous confondiez témoignages et histoires de vies ou extraits d'histoires de vies avec… argumentations et contre-argumentations.
    Et que vous preniez celles et ceux qui se racontent pour des débatteurs.
    Quand je vous dis que vous vous enfoncez davantage dans le non-respect des personnes à chacune de vos interventions…
    BJP

  16. Oui docteurmaboule fait preuve de "résistance" comme vous dites pour tous ceux qui refusent de croire à vos délires pseudoscientifiques. On n'est pas sur votre divan BJP, on discute d'egal à égal. Votre argument d'autorité ne vaut rien… Votre discours est bien enrobé mais inconsistant…

  17. docteurmaboule commence à comprendre qu'en analyse, ce n'est pas ce que l'analyste dit qui importe, mais ce que l'analysant analyse de son propre discours et de ce qui l'affecte lui.

  18. Oui car les inconscients communiquent! Grâce à l'attention flottante et aux associations libres? C'est comme un tour de magie. Une fois qu'on a compris le truc, ça ne fait plus illusion…

  19. Ah oui ç'est vrai. Qu'on dise une chose ou son contraire, ça veut dire la même chose pour vous : vous avez toujours raison…

  20. Un texte de Danielle Langlois, Présidente d'Autisme France … qui dit tout ! :
    Personnes autistes : les sans-droits de la République ?
    Nous sommes sidérés, nous, association de familles, que dans une démocratie, qui se pose en exemple, on s’intéresse dans les médias beaucoup plus à ceux qui véhiculent, imposent et enseignent une lourde erreur, sur l’origine de l’autisme et son accompagnement, qu’à leurs victimes, c’est-à-dire les personnes autistes et leurs familles. L’autisme n’est pas une psychose, c’est un trouble neuro-développemental.
    Et chacun d’y aller de son couplet, y compris ceux qui ne connaissent rien à l’autisme, pour défendre les approches « plurielles », « intégratives », multi, pluri, transdisciplinaires, au choix, toujours pour contraindre les personnes autistes et leurs familles au « soin » psychanalytique : les mots vides sont devenus hélas emblématiques d’une communication relayée complaisamment par certains médias.
    Merci à Serge Tisseron d’avoir dit tout haut dans Libération ce que nous disons tout haut depuis plus de 20 ans à Autisme France : ceux qui imposent leur erreur ont le « pouvoir » et entendent bien le garder. La France doit bien être le seul pays au monde où les familles disent massivement non à la psychanalyse et où les psychanalystes leur répondent : eh bien, comme nous avons le pouvoir, vous en aurez quand même. Une assez bonne définition de la dictature.
    Notre enfant autiste, ce n’est pas l’autiste, comme disent les psychanalystes, mais une personne singulière, avec un tempérament et une histoire.
    Mesdames et Messieurs les psychanalystes, vous n’avez pas le monopole de la vision humaniste de l’autisme, ni celui du respect de la singularité du sujet, ni celui de sa liberté, et vous n’avez pas à parler au nom des personnes autistes. Les professionnels compétents et formés, médecins, orthophonistes, psychologues, etc… qui aident nos enfants à progresser ont le souci constant de leur dignité, de la construction de leur indépendance, nous les en remercions.
    Vous vous permettez de projeter sur nos enfants vulnérables des théories sans fondement, inadaptées et choquantes : fantasmes de morcellement, de « moi-peau » absent, de vidage, de « temps pulsionnel », clichés sexuels sans fondement sur l’oralité et l’analité, liés aux modalités d’interactions précoces, alors que ces dernières « n’expliquent en aucune façon la survenue de TED », écrit la Haute Autorité de Santé, pour privilégier « ce qui se joue entre le soignant et le soigné » : ce n’est pas respectueux de leur identité et de leur liberté.
    On vous a peu entendus protester contre l’enfermement psychiatrique et la neuroleptisation massive de nos enfants, nous l’avons fait seuls ; c’est maintenant que vous poussez des cris d’orfraie parce que nos enfants ne sont majoritairement pas scolarisés alors que vous avez souvent tout fait, dans le champ du sanitaire, pour qu’ils ne le soient pas, au motif, relayé par de nombreuses MDPH de France, qu’il faut privilégier le « soin » dont vous n’expliquez jamais en quoi il consiste, soin que vous n’avez jamais soumis à une évaluation de son efficacité. Cette obligation du « soin » vous a permis souvent par ailleurs de terroriser les familles.
    Vous n’avez pas davantage le monopole de l’inconscient : ce n’est pas Freud qui a inventé le concept et il ne vous appartient pas. Vous n’avez pas à vous arroger le monopole de la clinique psychiatrique, ni celui de la psychothérapie, alors que votre lobbying vous a permis sans aucun diplôme scientifique d’accéder au titre de psychothérapeute.
    2
    Cette situation prêterait à rire, si elle ne saccageait pas depuis des dizaines d’années la vie des personnes autistes et de leurs familles, privées, dans l’impunité quasi-totale et la complicité ou l’indifférence à peu près générales, de tout droit.
    Qu’on en juge :
    La loi du 4 mars 2002 garantit le droit au diagnostic : mais majoritairement encore en France, (il y a quelques îlots d’excellence), le diagnostic d’autisme, qui doit être posé selon la CIM 10 (codage CIM 10 par ailleurs obligatoire depuis mai 2009 dans un dossier MDPH), malgré des recommandations officielles de diagnostic précoce qui datent de 2005, est refusé aux enfants et aux familles, et ne parlons pas des adultes, qui eux, n’en ont à peu près jamais bénéficié. Si 30% des enfants et 10% des adultes autistes ont un diagnostic, c’est bien le bout du monde. La plupart des médecins n’ont jamais pu, faute d’information diffusée par les autorités de tutelle, actualiser leurs connaissances en autisme, en violation de leur code de déontologie et de la loi ; certains peuvent refuser de le faire publiquement, en toute impunité, bien que payés sur fonds publics.
    Le Code de Santé Publique garantit à chacun « de recevoir les soins les plus appropriés et de bénéficier des thérapeutiques dont l'efficacité est reconnue et qui garantissent la meilleure sécurité sanitaire au regard des connaissances médicales avérées. » Mais ce sont des dogmes vieux d’un siècle qui continuent à être imposés aux personnes autistes, alors que la Haute Autorité de Santé affirme dans l’état des connaissances sur l’autisme : « Sur le plan scientifique, on ne peut faire valoir l'efficacité d'une intervention sans son évaluation préalable ».
    Le Code Civil stipule que l’autorité parentale « appartient aux père et mère jusqu'à la majorité ou l'émancipation de l'enfant pour le protéger dans sa sécurité, sa santé et sa moralité, pour assurer son éducation et permettre son développement, dans le respect dû à sa personne », mais on fait pression sur les familles concernées par l’autisme pour limiter leurs droits à choisir pour leur enfant l’éducation qui le fera progresser.
    L’article 7 de la loi 2002-2 du 2 janvier 2002 garantit 7 droits aux usagers dont : le respect de sa dignité, le libre choix des prestations, un accompagnement individualisé et de qualité, respectant un consentement éclairé, l’accès à toute information le concernant, et la participation directe au projet d’accompagnement. Ces droits sont largement bafoués : les dossiers médicaux ne sont souvent pas communiqués, les pratiques psychanalytiques se font sans et/ou contre les familles, et les familles qui veulent accéder à des prestations éducatives d’une qualité digne de ce nom, en sont réduites à les financer, car elles le sont très rarement par la solidarité nationale ; sont largement imposés la psychanalyse et de l’occupationnel sans intervention éducative : pour les plus sévèrement handicapés de nos enfants, c’est en violation du décret du 20 mars 2009 relatif aux obligations des établissements et services accueillant ou accompagnant des personnes handicapées adultes n'ayant pu acquérir un minimum d'autonomie.
    Le décret du 2 avril 2009 rappelle : « Les règles relatives au parcours de formation de l'élève handicapé sont définies aux articles D. 351-3 à D. 351-20 du code de l'éducation. »
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    Quand il s’agit d’un enfant autiste, le médecin s’arroge souvent le droit de limiter le parcours scolaire au nom d’obligations thérapeutiques non définies, avec souvent la complicité de l’Education nationale et des MDPH, alors que le décret ci-dessus ne reconnaît pour l’enfant handicapé qu’un projet individualisé d’accompagnement qui remplace le fameux trépied, censé être obligatoire, éducation, pédagogie, soin, dont on nous rebat les oreilles, sans aucun fondement.
    L’article 67 de la loi de 2005 stipule : « Toutes les dispositions sont prises en suffisance et en qualité pour créer, selon une programmation pluriannuelle, les places en établissement nécessaires à l’accueil des jeunes personnes handicapées âgées de plus de vingt ans. » Nos enfants devenus adultes, très majoritairement dans une situation tragique, ont le choix, sauf rares exceptions, entre intégrer des établissements où les professionnels ne connaissent peu ou pas l’autisme, où ils risquent en permanence l’exclusion à la première difficulté de comportement, rester à la maison dans des conditions difficiles pour les familles, se retrouver en psychiatrie, à l’isolement, en contention, sous camisole chimique.
    L’éducation et l’instruction sont protégés par des normes constitutionnelles et internationales dont nos enfants sont largement privés ; la France a été condamnée 3 fois par le Conseil de l’Europe en 2004, 2007, 2008, pour discrimination à l’égard de nos enfants : que faut-il de plus ? Une plainte internationale pour que chacun prenne conscience du scandale juridique et éthique ?
    Ce qui s’est passé depuis 30 ans porte un nom, cela s’appelle une erreur médicale ; comme toute erreur, elle doit être reconnue et réparée : pendant 30 ans, une immense majorité de personnes autistes n’a jamais eu d’éducation : nous attendons réparation collective de ce qui constitue pour elles une « perte de chance » au sens juridique, car elles n’ont pu accéder à l’autonomie et la dignité qui auraient pu leur être accessibles.
    Le refus de l’éducation et le financement de pratiques obsolètes et inefficaces en hôpital de jour coûte cher au contribuable : de 600 à 900 euros par jour, parfois pour 1 à2h de présence. Donnons-les aux familles ou aux structures médico-sociales qui mettent en oeuvre le soutien éducatif nécessaire à nos enfants : elles sauront quoi en faire.
    Nous n’avons rien contre vous, à chacun ses croyances, c’est la démocratie, mais réservez-les à ceux qui peuvent exprimer leur consentement libre, exprès, et éclairé, comme dit la loi du 4 mars 2002, et peuvent les partager. L’autisme n’est ni une niche politique en temps d’élection, ni un créneau commercial, ni un fantasme collectif, c’est un handicap sévère qui doit mobiliser la solidarité nationale et l’efficacité évaluée des pratiques d’accompagnement ; on naît et on meurt autiste dans l’état actuel de nos connaissances, mais on peut apprendre à vivre moins mal avec ce handicap en contournant les difficultés, en s’appuyant sur ses points forts.
    Une personne autiste est d’abord un citoyen. Les citoyens ont tous les mêmes droits.
    Danièle Langloys
    Présidente Autisme France

  21. @jef32:
    Merci à vous pour ce texte coup de gueule de Danièle Langloys, Présidente d'Autisme France.
    Danièle Langloys à laquelle vous attribuez fort justement la qualité de "dire tout!", mais que vous exemptez du défaut qui accompagne toujours cette qualité lors d'un "coup de gueule": dire n'importe quoi.
    Bah oui, on est rarement "fin" quand on est colère.
    Mais…passons.
    Passons car le plus grave, c'est que ce "coup de gueule" est en fait un "gâchis" monumental d'énergie et de temps qui dessert sans aucunement la servir la cause des personnes citées dans le titre de ce texte, les "Personnes autistes : les sans-droits de la République ?" et très justement qualifiées de citoyens ayant tous les mêmes droits en toute fin de ce même texte.
    Réfléchissons: qui est garant du respect des droits des citoyens, donc des droits des personnes dites autistes également citoyen(ne)s, dans toute République?
    Eh oui! L'Etat bien sûr!
    Or aujourd'hui il n'échappe à personne que les personnes dites autistes et leurs représentants légaux sont depuis trop longtemps bafouées dans leurs droits TANDIS QUE les organismes syndicaux des secteurs médico-social et de l'éducation manifestent sans relâche contre la suppression désormais accélérée d'un nombre croissant de services publics, donc d'effectifs humains, matériels et structurels.
    Services dont la présence et la qualité dépendront demain d'un secteur privé soumis à son actionnariat en quête de rentabilité et ne seront donc accessibles qu'aux citoyen(ne)s les mieux fortunés et/ou les mieux géographiquement "placés".
    Alors est-il vraiment judicieux de s'en prendre d'une quelconque manière à quiconque d'autre que cet Etat qui n'assume ni sa  garantie que les droits des citoyens soient respectés, ni ses missions de service public, qui ne respecte ni la Convention des Droits de l'Homme, ni celle des Droits de l'Enfant et pas davantage celle Relative aux Droits des Personnes Handicapées?
    Non, certainement pas judicieux et même totalement contre-productif.
    C'est à l'Etat qu'il faut rappeler ses responsabilités et engagements, au besoin par l'intermédiaire de la justice comme Danièle Langloys le souligne dans son texte.
    Jef32, vous êtes ici sur le site du Collectif des 39 qui précisément travaille, informe, milite et interpelle régulièrement les pouvoirs publics selon les principes de la charte que vous trouverez ici: http://www.collectifpsychiatrie.fr/?p=17
    Je suis persuadé pour ma part qu'il est préférable et maintenant urgent de s'allier pour rappeler fermement à l'Etat ses responsabilités et engagements plutôt que de tenter de nous éliminer mutuellement.
    Plus on est de fous à revendiquer…
    Et vous, qu'en pensez-vous?
     
    BJP

  22. À propos de ci-dessus :
    http://www.collectifpsychiatrie.fr/?p=3260&cpage=1#comment-3311
    jef32 le 4 mars 2012 à 22 h 50 min
    Un texte de Danielle Langlois, Présidente d'Autisme France … qui dit tout ! :
    Personnes autistes : les sans-droits de la République ?
     
    Réponse :
     
    Les théories psychanalytiques sur l’autisme sont par hypothèse des élucubrations, tout en sachant à ce propos que même s’agissant des sciences « dures », les élucubrations sont une nécessité pour les découvertes. Mais en aucun cas les élucubrations ne peuvent fonder une, des « pratiques ». Les élucubrations psychanalytiques (les théories psychanalytiques) quelles qu’elles soient « sur » l’autisme sont totalement inacceptables par « la société ». C’est le principe même de « théorie psychanalytique sur l’autisme » qui est inacceptable, quel que soit le contenu de ces théories : il s’agit de détournement de « la psychanalyse ».
    Et :
    Nos cotisations « maladie » ne doivent pas servir à des activités d’éducation, y compris comportementale ; nous devons le refuser. Nos cotisations « maladie » ne doivent servir à ce propos qu’à la prévention et la résolution des troubles de santé mentale que peuvent entraîner des méthodes intensives sur de jeunes enfants, et donc par là à faciliter le succès de ces méthodes et ainsi optimiser l’emploi par l’État des budgets de l’éducation et de la « dépendance » pour ce qui n’est que de l’éducation, y compris « comportementale », et de la réduction de la dépendance des intéressés.
     
    Réponses que je me cite moi-même, et pour l'article complet, cf. :
    http://lta.frdm.fr/192

  23. L’on peut toujours exiger qu’un éducateur soit titré psychologue, ça ne fera toujours pas de l’éducation un soin psychologique. L’on peut toujours appâter la Sécurité sociale en faisant miroiter que l’éducation adaptée aux enfants autistes lui épargnera par la suite des coûts supérieurs, mais cela ne changera toujours pas la nature d’éducation en nature de soin médical. Il faudrait savoir : l’éducation est un principe, que l’on soit en bonne santé ou non, ou c’est un soin médical. Si c’est un principe, la Sécurité sociale n’a rien à y faire, sauf coordonner de véritables soignants avec les éducateurs, et éviter que quiconque se croie tout-puissant à cumuler les deux fonctions.
     
    Genre vos voyez ah que je veux dire.
     
    Extrait de que ke je me cite : http://lta.frdm.fr/192

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