>Lettre au directeur de l'EPSM de la Marne du Dr P.Chelma

 

 

Centre de Jour Antonin Artaud                                               Reims, le mercredi 10 août 2011

 40, rue de Talleyrand

      51100 REIMS 

 

 

Tél. : 03.26.40.01.23 

Fax : 03.26.77.93.14 

 

 

Monsieur le Directeur  de l’EPSM de la Marne                                                           

 

 

Copies : 

 

Madame Caroline BOUTILLIER 

Directeur Adjoint en charge des Affaires Générales, du secteur Médico-social et de la Communication

 

– Madame KREMER

Directeur  adjoint en charge des services   économiques, informatiques techniques,  et logistiques.

– Madame Patricia ROBERT

   Directeur des Soins

– Monsieur le Dr A.Rigaud,président de la CME

– Monsieur le Docteur E. Wargny, vice-président     de la CME

 

 

Pièce-jointe : la newsletter du groupe des 39 

 

Monsieur le directeur,

 

Suite à la mise en place au 1er août 2011 de la nouvelle loi psychiatrique, et comme je vous en avais informé oralement et par mail, l’équipe médicale du service 51ZR4 a pris un certain nombre de dispositions :

 

1 – lever le plus possible de mesure de « soins sans consentement » avant le 15ème jour sauf si ces mesures s’avéraient indispensables.

 

2 – Comme chacun le sait la plupart des HDT étaient justifiées par le besoin d’obtenir une place à l’hôpital et non principalement pour  des motifs médicaux ; et la mise en place de prises en charge relationnelles permet d’obtenir le plus souvent le consentement du patient.

 

3 – Eviter le plus possible les visites au tribunal chez le JLD sauf pour les patients qui le demandent ou qui seraient maintenus « arbitrairement » en HO par le préfet. Cette parodie de justice nous paraît  désastreuse ( et c’est aussi d’ailleurs l’avis des syndicats de magistrats).

 

4 – Eviter le plus possible la mise en place de « programmes de soins ambulatoires sans consentement », mesure qui nous paraît contraire à notre éthique et qui implique une supervision des soins par le préfet.

 

5 – Il s’avère que dans notre service il ne reste que 2 HO judiciaires à l’heure actuelle (même si on ne peut pas préjuger de l’avenir) alors que d’autres services rémois comportent  15 patients en soins sans consentement, ceci alors que les soins libres devraient rester la règle et non l’exception. 

 

Nous estimons que chaque service mène la politique de soins qu’il entend, et en porte la responsabilité. Mais dans ce cas, il est important qu’il l’assume lui-même, et donc que les médecins de ces services fassent les certificats, et que les infirmiers assurent les accompagnements. Il nous parait aberrant de « mutualiser la contrainte », alors que des manières différentes de travailler sont possibles et relèvent de la responsabilité de chaque équipe médicale et soignante.

 

J’insiste aussi sur le fait que les dispositions que nous prenons correspondent à des mots d’ordre nationaux du groupe des 39, de l’Union Syndicale de la Psychiatrie et de la plupart des organisations démocratiques.

 

Il s’agit de construire une résistance à cette loi -sans pour autant rentrer dans l’illégalité-  en engageant en même temps la campagne pour son abrogation.    

  

 

  Dr Patrick CHEMLA

Pour l’équipe médicale du service 51zr4

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23 réflexions sur « >Lettre au directeur de l'EPSM de la Marne du Dr P.Chelma »

  1. L’Art. R. 3211-1.code la santé publique  précise que « … le programme de soins prévu à l'article L. 3211-2-1 est établi et modifié par un psychiatre qui participe à la prise en charge de la personne faisant l'objet de soins psychiatriques en application des chapitres II et III du présent titre ou de l'article 706-135 du code de procédure pénale.
    « Ce document mentionne l'identité du psychiatre qui l'établit, celle du patient et le lieu de résidence habituel de ce dernier.
    « II. ― Le programme de soins indique si la prise en charge du patient inclut une ou plusieurs des modalités suivantes :
    « 1° Une hospitalisation à temps partiel ;
    « 2° Des soins ambulatoires ;
    « 3° Des soins à domicile ;
    « 4° L'existence d'un traitement médicamenteux prescrit dans le cadre des soins psychiatriques.
    « Il précise, s'il y a lieu, la forme que revêt l'hospitalisation partielle en établissement de santé ou la fréquence des consultations ou des visites en ambulatoire ou à domicile et, si elle est prévisible, la durée pendant laquelle ces soins sont dispensés. Il mentionne l'ensemble des lieux où se déroulent ces prises en charge…. » (extrait).

    Questions ?:
    Un patient est hospitalisé en soins  sans consentement (péril imminent).Il consulte un psychiatre libéral depuis cinq ans ; son médecin traitant l’a adressé au psychiatre au titre du parcours de soins coordonné. Un" protocole de soins ALD "est élaboré par le médecin de la sécurité sociale entre médecin"traitant" et psychiatre libéral.
    Le patient est suivi dans un établissement médico social à temps partiel par un autre psychiatre.
    Le psychiatre hospitalier est supposé élaborer éventuellement un programme de soins sans consentement en extra hospitalier.
    Qui est le psychiatre  qui participe à la prise en charge de la personne ?
    Le praticien hospitalier salarié du public qui « connait » le patient depuis 3 jours ?
    Si le patient souhaite poursuivre les soins avec « son » psychiatre libéral, comment s'organise le Directeur de l'hôpital ?

  2. Je suis horrifiée par les propos du docteur Chemla à savoir "2 – Comme chacun le sait la plupart des HDT étaient justifiées par le besoin d’obtenir une place à l’hôpital et non principalement pour  des motifs médicaux ; et la mise en place de prises en charge relationnelles permet d’obtenir le plus souvent le consentement du patient." J'ai subi une HDT dont je suis ressortie complètement traumatisée. Suite à une problématique familiale complexe et une crise conjugale, j'avais décidé de consulter un psychologue, je n'en ai pas eu le temps. Mes droits ont été bafoués, j'ai été maltraitée, menacée,bafouée dans l'incompréhension totale de ce qui se passait. Aucun diagnostic, pas de médication,aucun dialogue ; j'ai fait le dos rond lorsque j'ai compris que quoique je dise , quoique je fasse, cela serait retenue à charge contre moi. Je fais des cauchemars terribles depuis, cela fait 3 mois, je suis dans une perte de repère et de valeur avec cette question qu'ai je fait pour mériter ça, quel être humain mérite d'être traité ainsi ? La psychologue que l'on m'a contraint à voir a violé le secret professionnel et dévoilé des choses que je lui avais dit, le psychiatre m' a contraint à passer un test comme si il fallait justifier cet internement, test évidemment qui s'est avéré négatif. Je me sens salie, humiliée. Le psychologue que je vois depuis en libéral m'a dit que j'avais été traumatisée, c'est du soin selon vous ça, fracasser une personne qui était en état de détresse, il est où le lien ? Je pleure en écrivant ce message. Je ne souffre d'aucune pathologie, j'ai juste eu une mauvaise passe, un ras le bol comme cela peut arriver, et maintenant j'ai ça sur le dos. Je ne remets pas en question la psychiatrie, les psychiatres mais un instant arrêtez aussi avec cette loi et réfléchissez sur vos pratiques, pour moi l'HP, cet HP est un lieu de non-droit, et j'ai l'impression que le soin dépend de l'endroit et du personnel soignant que vous rencontrez, c'est du lien qui doit se créer, de la bienveillance et de la réciprocité, de l'écoute parce que le premier qui sait c'est quand même le patient et ce quelque soit la pathologie et la souffrance parce ce qu'il s'agit d'abord de souffrance alors n'en rajoutez pas s'il vous plaît…!

  3. je viens de me rendre compte que j'avais été enfermée pour rien, traitée comme une moins que rien pour rien, pas d'aide, pas  de soin,  juste de la maltraitance, à moi de me débrouiller avec ça !!! et trouver du sens !

  4. A l'intention de Christel,
    Je ne connais pas votre situation particulière bien sur, mais je tiens à préciser que le motif de l'HDT devrait être d'assurer le soin d'une personne qui ne peut donner son consentement, et pour qui ses proches s'inquiètent. Dans ce cas cette mesure peut être tout à fait justifiée du moment qu'elle est limitée dans le temps et dans l'espace et que l'on peut arriver à trouver le contact avec la personne. Nous pensons que cette contrainte n'a pas à se poursuivre indéfiniment, ni à être transparente aux directeurs et aux préfets. Et que cela détruit le secret et la confiance qu'il s'agit d'instaurer entre patients et soignants. Il faut effectivement ne pas en rajouter et refuser cette nouvelle loi qui détruit tout espace de confiance.
    Bien à vous

  5. Bonjour Christel, Je pense que vous n'avez pas entièrement saisi la position du Docteur Chemla. Si vous aviez été accueillie dans son équipe (ou dans la mienne, à Libourne) vous auriez eu une proposition d'aide, peut-être sans hospitalisation et en tous cas pas en HDT. L'argument du manque de place n'est en effet pas le seul. En certains endroits, on "enferme" hélas en effet "tout ce qui bouge" sans accueillir vraiment la personne en crise et sans lui proposer l'aide psychothérapique adaptée. Établir "un lien, pas plus", telle est la devise proposée par notre collègue et ami Guy Baillon (in "Les Urgences de la Folie"), à laquelle, parmi quelques autres, je souscris pleinement. Relisez le propos du Docteur Chemla, il ne valide pas du tout (au contraire, il s'y inscrit en faux) ce qui vous est arrivé. Nous ne pouvons avec vous (et vous en fûtes la victime) que regretter ce fait que certaines équipes de psychiatrie proposent (ou valident [je réfute personnellement beaucoup d'HDT à la source]) des "solutions" inadaptées qui n'en sont pas et qui rajoutent une souffrance supplémentaire à la souffrance initiale hélas si mal entendue. Vous n'aviez pas de maladie psychiatrique, vous étiez en crise. Vous pouvez porter votre cas en justice, en vous faisant éventuellement soutenir par des associations comme la Fédération Nationale des Associations d'usagers en Psychiatrie : FNAPsy). Bien à vous, Rastafouan

  6. Il est toujours bien difficile de soigner une personne sans son consentement et ce, quelles que fussent les raisons de son hospitalisation sous contrainte…

    Donc, tout doit être entrepris pour obtenir ce que l'on désigne comme " l'alliance thérapeutique ".
    Et ce n'est pas une "mince affaire", il s'agit de l'apprentissage de tout un métier dans lequel nous sommes tous incomplets. La recherche doit se poursuivre, patiemment et surtout, en indiquant au Sujet non-consentant, l'ensemble de ses droits dans une telle configuration jusqu'à l'aider à ester en Justice…
    Lorsque l'on ne comprend pas le sens d'un soin imposé, il est plausible de poser alors la question à la Justice dès lors que l'on est en mesure de le faire.
    En toutes circonstances, il est essentiel de retenir ce que "respect de la personne" signifie.
    Tous ces éléments sont déjà inscrits dans la Loi ; reste à savoir ce que l'on doit faire en cas de doute… terrible doute sur une seule Personne qu'il nous est donné de rencontrer un jour…

  7. Merci pour vos réponses qui me rassurent quand à l'aide qui peut réellement être apportée dans certains endroits. Je dois juste admettre que pour ma part j'étais au mauvais endroit, au mauvais moment et c'est bien ça qui est dommage, une vie peut basculer si la personne ne trouve pas les ressources nécessaires et le soutien adéquat pour se réparer.
    Quant au doute, il fait parti de notre condition humaine !
    Bien à vous

     

  8. Merci au Dr Chemla (et son équipe) de cette prise de position calire et argumentée.  Cependant j'aimerai un éclaircissement vis à vis du petit dessin en tête d'article… Que voulez-vous signifier par ce «Eh Ho ?» ?

  9. Marcel, le 11 août 2011
    Montrouge,

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    Marcel de MONTROUGE le 11 août 2011



    Un patient est hospitalisé en soins  sans consentement (péril imminent). Il faut revenir sur mon cas qui n’a rien de personnel, car je sais qu’il y a eu plus grave. Faudra-t-il parler  des personnes innocentes qui ont été emprisonnés par la police puis libérée après quatre mois d’enfermement en prison, remis en liberté en France grâce à l’intervention d’un magistrat, substitut du Procureur de la République auprès du tribunal de référence. Logé à la même enseigne que d’assassins, de récidivistes. Il y a eut de la prison ferme pour un homme sous l’emprise de l’alcool qui rentrait chez lui son vélo à la main.
    Moi, j’ai  consulte un psychiatre libéral l’année qui suivit l’abus orchestré par consort de ma caserne et qui fut jugé dans le cadre restreint d’un tribunal des pensions militaires. Ce tribunal de compétence, ne m’octroya pas de pensions, comment aurait-il pu indemniser sur des taux fantoches, des troubles occasionnés par l’armée, et surtout empreint d’interprétations basées sur ce vocabulaire qu’on reconnaît au langage psychiatrique. Si restreint soit ce type de procédure, instruite au premier degré par le psychiatre civil que je consulta, si faible soit ce que je pu apporter de nouveau à ce dossier, et si bonne soit les diverses plaidoiries à mon égard, je ne pu tirer mon épingle du jeu auquel s’était livrée l’Armée.  Vous ne cesser d’évoquer ce droit octroyé par l’État, d’hospitaliser sans réel consentement, personnellement durant ma période militaire, j’ai entendu plusieurs avocats, évoqué l’abus, citant un internement plus qu’abusif, des propos fallacieux de ma hiérarchie militaire, et plus encore de la part de sous-officier.. Pendant  cinq  mois, j’ai été contraint de dormir sous somnifères, d’abord par piqûre en  service fermée  puis très vite en service ouvert avec d’autres. Dans Ma région militaire, on évoqua « un craquage », si craquage, il y avait eu, j’aurais été le premier à m’en rendre compte, PAR AILLEURS  je disposais largement d’arguments pouvant montrer  que mon état psychique jouissait de toutes ses latitudes.  IL Y AVAIT DONC aucunes nécessités médicamenteuses aussi contraignantes, rien de ce genre d’anxiété voire de perplexité qu’on préfère modifier en y accordant une importance si grande, pas plus que le registre névrotique qu’on tenta d’évoquer ensuite.. Je ne m’étends pas sur l’instruction médicale qui accru mes difficultés à me faire valoir, certains parmi l’équipe médicale s’efforcèrent d’aligner plusieurs diagnostics psychiatriques sans aucunes transversalités et bon nombre de commentaires médicaux à titre documentaire finirent par m’octroyer un tout petit pourcentage d’invalidité. Rien ne s’est avéré renforcé vis à vis de ces taux hyper évaluatifs dans le mauvais sens du terme, puis je suis  par un expert qui fut nommé ensuite pour dire oui ou non, il était d’accord avec ce genre d’épiphénomène, etc.. Mon médecin traitant m’a adressé à un autre psychiatre pour plus de sûreté et au titre du parcours de soins coordonné.  Il est à noter, qu’il ; y eut dès 1976 un  protocole de soins ALD " qui fut élaboré par le médecin de la sécurité sociale entre médecin"traitant" et un psychiatre fonctionnant dans un centre médico-psychologique., on me pria d’absorber des neuroleptiques Plusieurs personnalités psychiatriques libéral souhaitaient que ça cesse, mais ces hautes sphères du monde médical n’avaient pas l’assentiment familial ni  juridique pour me défendre face à l’Etat attaqué sur ses deniers de façon disons purement administrative .
    J’ai été suivi dans un établissement médico social à temps partiel par un autre psychiatre qui changea le traitement, choisi un anti-psychotique plus facile à supporter mais qui avait plein d’effets secondaires.
    Le psychiatre hospitalier est supposé élaborer éventuellement un programme de soins sans consentement en extra hospitalier, il faudrait savoir dans ces affaire, disons ce passif, qui est en mesure d’accepter, d’être en accord.
    Qui est le psychiatre  qui participe à la prise en charge de la personne, est-ce celui auquel la famille n’accrédite aucune valeur ?
    Le praticien hospitalier salarié du public qui « connaît » le patient depuis 3 ans , voir plus, qui va laisser un dossier sur le dialogue de chaque consultation, puis ceux qui vont succéder en tant que salarié du public, jusqu’à qu’on ne sache plus de quoi il s’agit si ce n’est que tel patient consulte tous les mois
    Si le patient souhaite poursuivre ou pas les soins avec « son » psychiatre libéral n’est pas neuf, il suffit de comparer la médecine et la psychiatrie de masse avec les psychiatres libéraux en cabinet privé, comprendre les prescriptions qui émanent d’un praticien exerçant en CMP et comprendre les prescriptions émanant d’un praticien exerçant à titre libéral, souhaiter savoir comment s'organise le Directeur de ce dispensaire médicaux-psychologique, c’est très bien , je voudrais que cela soit un simple vœu pieux, gageons que ça puisse exister vraiment, personnellement j’aurai tendance à protester que cela n’est guère monnaie courante chez les directeurs de dispensaire. Je puis témoigner et vous certifier que c’est rarement le cas ?

  10. Montrouge le 11 août 2011 à 16 h
    Ceci alors que les soins libres devraient rester la règle et non lexception. Cest lautonomie qui domine, sans saffranchir du reste. Il est aisé de faire ainsi. On se dégage de la souveraineté avec cette similitude. Cela induit une autre responsabilité supputée sans garantir ce qui mapparaît plus important, voire plus sérieux. Cela crée sans garantir et plus encore sans protéger. Évidemment ce qui est réalisable ici, ne lest pas ailleurs, mais je pense que la logique de crainte ne doit pas impliquer de façon aussi absurde lassurance. En complément, partout plusieurs manières différentes de travailler existent, il ne sagit pas dune possibilité, dune éventualité, et dune alternative mais bien dune réalité, qui se vérifie dans le travail ou lemploi de façon générale, et surtout pas dans le monde médical ou soignant. Cette mutualisation des contraintes tant redoutée, ou tant critiquée, mapparaît fort disproportionnée et très sous-évaluée. En fait on est dans la démesure, lexagération, voir la dramatisation. Quen dise, lUnion Syndicale de la Psychiatrie et de la plupart des organisations démocratiques.
    Il sagit délever avec fermeté et souvent avec dureté ce que le législateur a mal construit en promulguant cette loi..
    Il faut le faire avec ténacité, sans oublier que l’illégalité c’est aussi l’abus, l’excès. N’oublions qu’il y a pléthore d’injustice, d’arbitraire, d’iniquité, d’absolutisme, Où se situe l’illégalité. En tentant telle une hyperbole, le pédantisme de ces mesures litigieuses. N’oublions jamais ce qui est resté improbable, contestables et aléatoire  en engageant en même temps la campagne pour cette abrogation. Sans oublier qu’il faut abolir, réduire et ne rien étouffer.  ontrouge le 11 août 2011 à 16h

  11. Il n’y a pas d’EFFET MAGIQUE SUR L'ESPRIT, il y a des praticiens hospitaliers qui indiquent que pour un meilleur confort d’esprit, il existe certains médicaments à faible dose, qui font du bien,  on ajoute le plus souvent, qu’il y a des effets secondaires pouvant être désagréables  ! !  A chaque fois qu'e j’ai surprit mon interlocuteur, le psychiatre, faire une nouvelle ordonnance, je me disais évidemment que ce n’était pas vraiment une brimade, ( je ne parle pas du  « personnel soignant courant», ou (des intermédiaires médicaux Traditionnels), je parle du spécialiste , celui qui quand il vous connaît mieux, qui vous apprécie, à qui vous montrer autre chose qu’un simple consommateur de médicaments, là o* une certaine confiance s’installe,..ce type de personnalité vous dira  qu’il n’est pas responsable de cette équipe, et qu’en psychiatrie, la hiérarchie médicale, voire administrative n’existe pas, ou si peu. Il soulignera  que le mot "problème", "difficulté","échec", "découragement"…devait être relégué loin derrière notre dialogue, (d’environ une demi-heure)…. A la fin d’une consultation ? l’expression reviendrait « Bon, on va s’arrêter là »Un médecin qui n’est pas  psychiatre mais diplômé en puériculture et généraliste m’a demandé d’oublier mes difficultés, de les changer par le mot "Défi". Plutôt que se dire :J « 'ai un problème dans ma vie", Il m’a plutôt invité à me dire : "J'ai un défi à relever dans ma vie". Cela s’est passé durant ma petite enfance et mon adolescence.. Plutôt que de se lamenter sur une difficulté, ils ont tous tendance à vous conseiller cette injonction personnelle: "Il faut que tu relèves ce défi de tout résoudre".  Plutôt que de porter ton attention sur des handicaps, ils vous conseillent – " Fixe-toi  le défi de progresser" Remplacez les mots : Problèmes –  Difficultés –  Échecs – Découragement –  Difficile –  Impossible, etc…par "Défi" !DEVIENT MOTIVATEUR Deviens le concept de  "Superman, deviens  "Force de vivre" et tente de réaliser un destin magnifique. Fait  renaître l'espoir de mieux vivre et de réaliser de nouveaux rêves.Utilise  dans un dialogue quotidien un mot qui peut tout  changer dans la vie :"J'ai un défi…" », c’est une longue bravade// Bien amicalement
    Marcel

  12. Normal
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    Il est toujours bien difficile de soigner une personne sans son consentement et ce, quelles que fussent les raisons de son hospitalisation sous contrainte…Moi, s’il fallait vous répondre, je vous dirais qu’on s’est passé de mon consentement. J’ai été soigné, indépendamment des raisons de mon hospitalisation, la contrainte dont vous parlé même si elle faussait la donne publique de « l’alliance thérapeutique » , même si elle était indigne de foi, était la résultante de mon affectation militaire vers un service de soins, vers une période sanitaire» puis vers un congé de convalescence

    Ce qui fut entrepris pour obtenir ce que l'on désigne comme " l'alliance thérapeutique ".fut la demande post-durée, provenant d’un médecin-psychiatre libéral, consulté à la hâte et soucieux d’y voir plus clair sur « une mise à part » de cette sorte

    Et ce fut pour moi impossible de me faire entendre, l’abus qui pas une "mince affaire", fut plaidé, il s'agissait de l'apprentissage de tout concept nébuleux dans lequel nous sommes tous incomplets : le monde médical, psychiatrique, le greffe des pensions, le Juge, l’Administration et la réglementation, les avocats « commis d’office », l’expérience de l’État… La recherche personnelle doit se poursuivre vis à vis de ce collectif qui est vraiment bien informé ,il est dommage qu’à l’époque des faits, je ne le connaissais pas, je le regrette amèrement.  Patiemment et surtout, en indiquant au Sujet de droit, je savais bien que mon état psychique soit très loin de pouvoir provoquer de la part du Tribunal de référence, un brusque revirement de situation, et que part ailleurs, je n’aurais rien. J’obtiendrais, un jugement débouté, l’idée de  non-consentant induirait des « afflictions »  certes mais qui seront considéré comme non imputable à ma période, l'ensemble de mes droits dans une telle configuration jusqu'à m'aider à ester en Justice, s’est évidemment borner à confirmer des taux déjà très faible, …

    Lorsque l'on ne comprend pas le sens d'un soin imposé, on s’oriente vers la biographie pré-date du service militaire il est plausible de poser alors la question à la Justice dès lors que l'on est en mesure de le faire, à savoir, qu’elle ne dispose d’aucune preuves concernant les diagnostics psychiatriques indiquées durant mon hospitalisation, et bien que la théorie sur la prévention puisse être considéré fructueuse à plus d’un titre, il faut bien considérer que le secret médical devient un secret de polichinelle, où la simple confiance, la simple loyauté, la simple confiance ne confère aucune crédibilité à ce domaine encore neuf qu’est la psychiatrie,  .

    En toutes circonstances, il est essentiel de retenir ce que "respect de la personne" signifie si l’État accepte les faits, en les lui désignait, il a choisit ce qu’il voulait , en somme « la villégiature », une idée de « pression » d’éléments sur d’autres, des éléments qu’il va jusqu'à assimiler à un bataillon sur l’autre, des querelles entre des hiérarchies, un « craquage » devant des propos fallacieux, etc.. ,.

    Tous ces éléments sont indélébiles, ils sont déjà inscrits dans la Loi ; reste à savoir ce que l'on doit faire en cas de doute… terrible doute sur une seule Personne, ou sur plusieurs, sur ces obstacles qu'il nous est donné de rencontrer un jour…Sur des soins vous interdisant passion et résistance. Je dirais sur le concept de « non être », etc..    

  13. Au delà des enjeux de cette loi infâme qui littéralement constitue un empêchement au soin psychique, vos interventions soulèvent des problèmes de fond quant à la nature du soin.
    L'accent mis sur l'écoute et sur un sens à trouver, reconstruire n'a rien à voir avec l'invigoration!
    Malheureusement la psychanalyse et la psychothérapie institutionnelle qui supposent une subversion permanente de la hiérarchie et un refus de la ségrégation sont actuellement minoritaires dans les équipes de psychiatrie.
    Nous avons besoin de refonder une psychiatrie plus humaine et nous le ferons avec les patients qui se mobiliseront avec nous…
    Il est important que les commentaires qui viennent sur ce site témoignent de traitements que je réprouve. Le soins qui interdisent passions et résistances ne méritent pas d'être qualifiés de soins!
    Bien à vous 

  14. Je voudrais ajouter en parlant de ces fameux proches qui s'inquiètent que aucun membre de ma famille n'a pris de mes nouvelles; mon frère a signé l'HDT et cela fait 3 mois que je n'en ai aucune nouvelle, ma mère m'a appelé pour me dire qu'elle faisait une thrombose par ma faute…la nature du soin doit aussi prendre en compte ce qui se joue en intra-familial…cette mesure stigmatise la personne renforçant chez l'autre (la famille) le sentiment qu'il n' a rien à voir avec ce qu'il s'est passé…j'ai la chance d'être soutenue par ailleurs mais je comprends que beaucoup sombre…
    Que pensez-vous d'un psychiatre qui vous répète à l'envie :"on vous garde parce que personne ne veut de vous!" ?…d'une infirmière qui vous rabroue parce que vous lui touchez la main et vous traite de délirante, d'une autre qui vous menace de vous enfermer en chambre parce que vous avez besoin de parler et que vous êtes terriblement angoissée et qui vous traite de patiente exigeante parce que vous demandez un peigne après une douche, d'un pyjama jaune informe et ridicule, d'un test cherché sur internet pour savoir si vous êtes maniaque…alors oui j'ai résisté, docteur Chemla mais ce qui persiste c'est cette terreur qu' il aurait pu m'arriver bien pire…et l'humiliation, je n'avais aucun droit, aucune écoute, rien, j'ai résisté en faisant le dos rond, plier pour ne pas rompre, pour fuir cette horreur…mais après n'est ce pas il faut bien le digérer ! J'ai été maltraitée, j'avais des problèmes à régler et on m'en a collé un autre, c'est formidable ! Je suis très en colère mais surtout écoeurée, ce n'est pas normal !

  15. Ne vous étonnez pas de l'incompréhension de vos proches pour une situation que vous-même ne parvenez pas à expliciter…
    Donc en principe, on aurait dû vous aider à comprendre l'incompréhensible d'une pensée pourtant bien audible…

  16. Pardonnez-moi mais j'ai bien peur que vous interprétiez Cérébrale Pensée, je relate des faits de maltraitance et des dérives d'une telle prise en charge; je ne vois pas ce qui vous permet de dire que je n'arrive pas à expliciter la situation dans la mesure où cette situation dans ce qu'elle concerne ma vie privée et intime, je la réserve au psychologue que je vois, que cette situation est admise (pas de déni) et parfaitement intégrée. Je ne me pose pas en victime, en amont, j'ai aussi dans une certaine mesure ma part de responsabilité. Mais peut-être souhaiteriez-vous que j'en dise un plus si j'entends bien votre commentaire ?!!

  17. Excellent Christel, en effet d'après cérébrale pensée, le problème n'est pas dans la HDT mais le soin offert. Fait pas bon être pris en HDT, c'est un peu du style il n'y a pas de fumée sans feu. Si vous êtes en HDT forcément vous êtes fou et on va interpréter tous vos actes comme tel. A partir de là difficile d'échapper à la sentence, d'autant plus que de se retrouver en HDT déséquilibre complétement.
    Et avec la nouvelle loi on en remet une couche avec même chez moi peut débarquer une équipe de soignant. Bonjour l'angoisse, devant tous les voisins on vient pour vous faire avaler les pilules du bonheur, euh de l'abrutissement plutôt. On va vous regarder d'une drôle de façon après. Grillé jusqu'à la moelle….
    Il n'y a pas de doute on vit une époque formidable

  18. Je n'ai absolument aucune médication et j'ai choisi mon aide, à savoir un excellent psychologue clinicien/psychanalyste.Je ne remets absolument pas en question la situation de crise à laquelle j'ai été confrontée, ni la souffrance qu'elle a entrainé, je remets juste en question que ce à quoi j'ai été contrainte était disproportionnée à savoir cette HDT et qu'il n'y a eu absolument aucun soin, ni aide d'ailleurs puisque ma parole était niée. Où était la fameuse alliance thérapeutique ? J'ai eu le sentiment d'une procédure à appliquer niant de fait la personne que je suis et ma souffrance, absolument rien ne m'a été expliquée, proposée, vous perdez toute dignité, tout droit et on vous traite en plus comme un demeuré. La réflexion que je me suis faite lorsqu'on m'a reproché de ne pas vouloir me faire "soigner"  a été que c'était comme si un chirurgien vous proposait de vous opérer avec une cuillère. Je répète que la psychologue de l'établissement s'est empressée de violer le secret professionnel concernant certains de mes propos, ce qui aurait pu entrainer une situation encore plus dramatique.
    J'ai perdu une dizaine de kg en 3 mois, j'ai souffert de cauchemars épouvantables tous en lien avec l'HDT, j'ai été fracassée, avec l'impression de n'être plus rien. Le travail thérapeutique actuel porte sur le dépassement de ce traumatisme, en plus du travail que je souhaitais faire en première intention.
    J'estime avoir eu de la chance en trouvant du soutien à l'extérieur, combien d'autres n'en trouvent pas ? je pense très sincèrement que cette expérience aurait pu me détruire…
     

  19. Quant à ester en justice, cela portera sur quoi ? l'aspect administratif ? et l'humain ? où est l'humain ? Pardonnez-moi l'expression mais je peux m'asseoir sur toute reconnaissance de maltraitance et faire avec !

  20. Oui, je comprends bien Christel, je comprends bien. C'est une expérience dont il est difficile de se remettre, mais heureusement possible. Avec le temps va, tout s'en va comme chantait Léo Ferré. En attendant le mal est fait. Et je suppose tout un univers qui s'écroule et qu'il faut reconstruire.
    Ester en justice, oui c'est mettre tout sur la place publique se faire en quelque sorte ausculter devant tout le monde, mis en doute. Je comprend qu'on y rechigne. Sinon il faut passer par le CRPA:
    http://psychiatrie.crpa.asso.fr/
    qui apporte un soutient juridique.
    Mon amie a eu à subir plusieurs HDT, c'est une violence qui laisse des traces et il faut plusieurs années pour qu'elles se résorbent.  Il s'agit véritablement d'un traumatisme.
    Bon courage

  21. Christel, j’ai bien lu vos messages.
    Cérébrale pensée dit ne pas devoir s’étonner de l'incompréhension de ses proches pour votre situation que vous-même ne parvenez pas à expliciter…
    Donc ce fondement, il faut bien être sur être accompagné, et être soutenu, être aider sans être trop interpréter, sans être déformer notamment par son dévolu prive, c’est en tout cas mon sentiment, plutôt que devoir travestir sa pensée en faisant du mal à son mental. Pour finalement concevoir, et finalement ne pas être pénétrer que par  l'incompréhensible. Il s’agit de mettre à jour une pensée  claire et audible…Votre raison, votre raisonnement, vos avis, vos opinions, c’est très important. C’est cette démarche à laquelle, je pense ..
    Pas de médication, un excellent psychologue clinicien/psychanalyste choisi.
    « Il y a eu une « situation », une disposition non remise en question et cette souffrance, cette peine, ce tourment qu'elle a entraîné autant de conditions qui se remettent  juste en question parce que la contrainte était disproportionnée à savoir cette HDT et qu'il n'y a eu absolument aucun soin, ni aide d'ailleurs puisque votre parole était niée ».
    Où était la fameuse alliance thérapeutique ?
     J'ai moi aussi le sentiment d'une procédure longue niant de fait la personne en souffrance, absolument rien d’expliquée, proposée, où l’on perd sa dignité..  La réflexion que je me fais  lorsqu'on se voit reprocher de ne pas vouloir se faire "soigner"  a été pour moi ce que j’appelle un délit de relation, sans doute  l'incompréhension de ses proches, une forme de fameuse inquiétude, une autorité mal marquée.
    Je prends un exemple en rapport avec le vôtre quand vous évoqué «  un chirurgien vous proposait de vous opérer avec une cuillère ».. J’ai un collègue qui souffre des reins, il a refusé catégoriquement l’opération de son rein droit. Puis il a pris l’avis d’une amie à lui, praticienne en psychothérapie, et en psychologie qui l’a adressé à l ‘un de ses confrères, chirurgien également (néphrologue, angiologue) , ce dernier l’a lui aussi dissuadé de l’opération..
     Ici la psychologue de l'autre établissement de soins, à éviter une situation post- chirurgical qui aurait pu entraîner « une situation encore plus dramatique » 
    C’est aussi un  travail thérapeutique, mon collègue a eu la chance de trouver ce soutien supplémentaire à l'extérieur, combien d'autres n'en trouvent pas ? je pense très sincèrement que cette expérience aurait pu le détruire…
    A chaque instant de la journée, que l'on soit adolescent ou adulte, au travail ou chez soi, notre cerveau utilise toute une palette de capacités sophistiquées qui s'appellent les fonctions cognitives.
    Ces fonctions constituent le support de votre pensée, de vos actions et de votre façon de communiquer.
    C’est bien de noter par écrit, cela permet de dresser le bilan de ses capacités et d'améliorer ses performances, de s’adapter à son âge et à ses objectifs.
    Toujours mon expérience, que pensez- d'un psychiatre qui vous dirait :"vous vous suicidez car vous n’avez pas gardé contact avec tel membre de votre famille »
    Ou qui vous prescrit un petit traitement, parce que cela est considéré comme suite à des brimades, ce n’est pas qu’elle ne veut pas de vous!, c’est parce qu’elle a le sentiment que vous être trop fragile, qu’il vous faut un autre confort d’esprit, je ne parle pas des autres intermédiaires médicaux quand vous être préoccupés , souvent ces querelles sont inconnues des praticiens et c’est très, très dommage

  22. M. Patrick CHEMLA suite à votre mail du 12 août 2011
    Tout à fait d’accord avec vous, les institutions de demain qui auront besoin de refonder une psychiatrie plus humaine et devront le faire avec les patients qui se mobiliseront avec vous ! VOTRE DISCOURS EST VRAI…
    C’est très vrai que lorsqu’on interdit passions et résistances, les soins sont déqualifiant.. Toujours est-il que les conditions de fonctionnement de la hiérarchie doivent aussi s’évaluer pour dire ce qui  mérite pas d'être qualifiés de soins et ce qui ne le mérite pas !
    Il faut donc se doter de grilles d’évaluation, y mettre ces thèmes, et revenir  dans les équipes de psychiatrie sur l’administration des soins. Cela ne remet pas en cause les professions de santé, cela permettra d’améliorer

     Quant à la psychanalyse et la psychothérapie, idem souvent absente elle reste  le fruit de nos institutions actuelles..
    J’appelle votre intention et vos souhaits sur ces projets d’avenirs, c’est très attractif, j’espère que cela se mettra en place..
    Marcel, le 16/08/2011

  23. SILENCE ON TUE !
    Lorsque je disais qu'un hôpital psychiatrique est un lieu de non droit dans lequel la personne est dépouillée de son humanité, je ne pensais pas que cela soit à ce point. L'incompétence, la bêtise et la malveillance y côtoie le mensonge, la falsification, le manque d'éthique,  les contradictions en tout genre et le délire de Toute-Puissance. On arguera le manque de moyen, de formation, d'application de lois qui soit dit en passant gênent plus le psychiatre que le patient mais les faits sont là et actés ! En attendant, il court encore dans mon esprit l'anéantissement psychique auquel j'ai échappé…J'ai gagné la place sur le podium des rescapés de la psychiatrie, quel honneur !
    Evidemment que la maltraitance et les humiliations que j'ai subi ne pouvaient être passées sous silence et les documents que j'ai enfin en ma possession attestent de la légitimité de ma requête et la reconnaissance de mon statut de victime,  je retrouve enfin ma dignité !
    J'ai aussi retrouvé la ligne de mes 20 ans, on appellera ça un dommage collatéral ?

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