5 réflexions sur « >Radio : "Les idées claires", à propos du documentaire "le Mur" (de l'autisme)… »

  1. J'approuve, totalement, ce que Caroline Eliacheff a dit à ce propos lors de l'émission "Les idées claires" le matin sur France Culture.
    Jean-Michel LOUKA
    psychanalyste, Paris

  2. Content de voir cette rectification, car j'avais vu la vidéo incriminée et je me suis laissé prendre mais sans réagir car un sentiment tout de même que quelque chose clochait.
    J'espère que la justice va leur faire payer très cher ces méthodes. Bon reste à savoir qui a berné tout le monde Sophie Robert ou l'association. Le procès le déterminera je l'espère.
    C'est affolant de voir toutes les manoeuvres que l'on peut voir sur internet.
    Mais c'est le rpix de la liberté, j'espère que la justice fera payer le prix de l'escroquerie

  3. La vocation de la psychanalyse n'est-elle pas d'analyser, de décrypter ce qui se pose comme une énigme?
     
    Mais si on devait condamner quelqu'un parce que son inconscient s'est exprimé dans une oeuvre, n'est-ce pas la  psychanalyse toute entière que l'on condamnerait?
     
    Dans l'Interprétation des Rêves, Freud donnait la grammaire de l'inconscient : répétition, omission, substitution, inversion, disproportion etc… C'est ce qui a amené Lacan à dire que l'insconscient était structuré comme un langage.
    Et il semble bien que ce soit ce langage, celui de l'inconscient, qui est à l'oeuvre dans le documentaire de  Sophie Robert.
     
    Quand Sophie Robert multiplie les témoignages de ce qu'elle voit comme une partie adverse, quand elle omet de présenter dans son documentaire les TCC dans lesquels elle croit, quand elle substitue à une présentation générale des méthodes psychanalytiques pour laquelle les intervenants pensaient être interviewés un témoignage à charge dans le domaine du seul autisme, quand elle inverse les propos en mettant en bonus son choix de coeur et en thème  principal son repoussoir, quand elle accorde une importance démesurée aux réponses par rapport aux questions, que fait-elle ?
    Une arnaque en bonne et dûe forme? Ou bien donne-t-elle à voir la forme déroutante d'une écriture de l'inconscient qui fait irruption dans ce cadre formel du documentaire où on ne l'attend pas d'habitude?
     
    Je comprends qu'on puisse être mal à l'aise avec le domaine de l'audiovisuel, qui tranche avec celui du divan ou de la psychopathologie de la vie quotidienne, mais là, les procédés sont tout de même assez faciles à décrypter.
    Ce n'est pas seulement la sélection et le montage des éléments qui pousse le sens.
    Lorsqu'un propos est tenu devant une caméra, le matériel de base, par principe, sera soumis à un montage, c'est à dire une coupure.
    Mais la parole se soutient aussi par elle-même dans chaque bribe.
    Cette parole n’est pas non plus isolée parce qu’elle est dans un média. Elle reste contextualisée.
    Pour le spectateur, la parole d’une personne interviewée dans un média est soutenue extérieurement par ce que ce spectateur connaît de la notoriété publique de l’interviewé comme ses écrits, s'il en existe, ou/et ses propos tenus dans d’autres médias et qui exposent ailleurs son point de vue et sa pratique.
     
    En fait, le point le plus notable de ce documentaire n’est pas son remontage des propos, mais la manière dont les plans ont étés filmés.
    Pour mieux comprendre de quoi il s’agit, il suffit de faire appel à la grammaire de l’inconscient et d’inverser les termes :
     
    Imaginez un instant que les protagonistes du versant supposé psychanalytique aient étés présentés dans ce documentaire filmés, non pas assis, mais filmés « en pied », marchant dans des espaces, recevant en consultation des enfants, circulant dans les couloirs de leurs établissements dans lesquels passent des collègues et des familles avec leurs enfants, ou bien encore marchant dans une forêt, ou déambulant dans leur intérieur privé.
     
    Imaginez maintenant que, par contraste, la mère de Guillaume fasse toutes ses interventions assise, seule, filmée en plan fixe rapproché, un plan américain (plan sur le buste), et toujours dans le fond le même décor d'un intérieur.
     
    Certainement, le climat affectif dans lequel on entend ces interventions en serait modifié et procurerait une toute autre impression aux spectateurs.
     
    Cependant, cela ne change rien à ce qui est dit à proprement parler, et qu’il suffit d’écouter sans regarder les images de la vidéo.
     
    C'est particulièrement vrai pour les propos de Jacqueline Scheffer, qu'a très bien analysés Nathalie Roussy dans son papier:
    http://www.centpapiers.com/le-mur-la-psychanalyse-a-lepreuve-de-lautisme/86936

  4. Il y a effectivement un montage, et probablement des questions rajoutées à posteriori. Mais honnêtement, toute personne qui connait un minimum les théories lacaniennes ou celles inspirées de Mélanie Klein sait bien que les propos du reportage reflètent bien ce que pensent les interviewés. Je suis même persuadé qu'ils ne disent pas la moitié de ce qu'ils pensent à cause de la caméra…

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