>Continuité des soins ou continuité sous contraintes ?

 

A propos du Projet de loi relatif aux droits et à la protection des personnes faisant l’objet de soins psychiatriques

et à leurs modalités de prise en charge

 

(Assemblée nationale lundi 4 octobre 2010)

Présentation de la rencontre – débat 

sur l'invitation de Serge BLISKO,  Député de Paris, 

 à l’initiative de Noël MAMÈRE, Député de Gironde, 

et avec Martine BILLARD, Députée de Paris. 

 

Organisée par Le Collectif des 39 Contre la Nuit Sécuritaire

 
– Ouverture et premières interventions –
 

P. Machto : La loi qui est en discussion pose le problème suivant : est-ce que la contrainte peut être confondue avec le soin ? Est-ce qu’il faut revenir à l’avant 1793, c’est-à-dire avant que Pinel et Pussin décident d’enlever les chaînes aux aliénés.

S. Blisko : Cette loi prône l’hospitalisation et les soins sans consentement. Et c’est maintenant qu’il faut agir. Ces questions doivent être popularisées d’autant plus qu’elles font moins l’objet de débats publics que d’autres questions. Et pourtant tout comme la loi sur l’immigration, cette loi remet en causes des libertés fondamentales. S. Blisko se refuse à toute discrimination faite aux Hommes (les personnes souffrant de troubles psychiques, comme les tziganes, etc.). Il appelle à une psychiatrie humaniste.

M. Guyader : Cette loi parle de protocolarisation des pratiques, de dangerosité des patients, d’exclure les personnes qui ont des troubles, et qu’on préfèrerait cacher. Il n’y a donc aucune place à « l’hospitalité pour la folie », à la créativité qui permet à certains de réussir à sortir du tréfonds. C’est une insulte à la culture.

Exclure les professionnels, chercher à se substituer aux praticiens, détruire la continuité des soins en détruisant ce qui la constitue (c’est-à-dire les rapports que les praticiens cherchent à tisser avec leur patients). La formation des psychothérapeutes réduite à 3 ans. Il est nécessaire de rétablir un internat de spécialisation, la psychiatrie de secteur (car sa disparition engendre des disparités régionales), de faire que les études d’infirmiers en psychiatrie soit une spécialité.

Un autre constat : avec cette loi, l’entrée en hôpital est facilitée, mais pas la sortie, ce qui va l’encontre de l’hospitalité. Il y a lieu de revendiquer l’état de droit pour tous (pour les patients) et une éthique du soin.

M. Billard : Il y a nécessité d’une mobilisation en amont. Hélas, elle n’est pas toujours possible car les parlementaires courent après les lois. Leur travail est difficile : d’un jour à l’autre ils ne savent pas sur quelle loi ils vont statuer (= entrave parlementaire). C’est très grave étant donné que le gouvernement souhaite de plus en plus faire passer des lois sécuritaires. M. Billard parle de textes de lois d’émotions, basés sur des fais divers (des lois de la peur). Il est arrivé que le président de l’Assemblée Nationale change l’ordre du jour, le jour même. Le texte de loi qui nous réuni aujourd’hui n’est pas encore inscrit en commission, mais il peut très bien l’être en novembre.

Ce projet de loi est une extension d’autres lois, par exemple la vidéosurveillance. Ce pouvoir rêve d’enfermer des populations gênantes. Il y a un recul du pouvoir de la justice au profit du pouvoir politique. Ce qui sous-entend la possibilité de rétention sans intervention de la justice et donc sans recours pour le malade et/ou sa famille. Quand on relie cela au manque d’effectif dans les hôpitaux, et la pénurie des soins ambulatoires.

Il est nécessaire qu’un débat public soit organisé pour sensibiliser la population, et trouver des solutions ensemble.

L. Brunessaux reprend le constat de M. Billard, le gouvernement essaie de diviser la population. Dans ce projet de loi sont créées deux catégories de patients : les patients les plus difficiles (ceux qui ont purgé une peine et qui ont passé un séjour dans un UMD), qui seraient traités différemment avec cette loi que les autres patients…

P. Machto : La question de la judiciarisation doit être approfondie. Il est nécessaire d’être vigilant, et de bien l’analyser, car elle peut être détournée. M. Guyader : ajoute qu’il ne faut pas de loi.

 

– La Parole est donnée au public –

G. Dana : Le collectif des 39, selon lui, est un observatoire des pratiques. La pratique des soins suppose d’avoir du temps et de pacifier les rapports entre patients et praticiens. Il y a certes des dispositifs à envisager, mais on ne peut pas se précipiter dans le vote d’une telle loi. Un constat : les synthèses, qui sont des réunions permettant de traiter chaque patient au cas par cas, ne sont pas comptabilisées ; et pourtant elles font partie du soin.

S. Klopp : La psychiatrie manque peut-être un peu de volonté politique. 

Le parti communiste demande que soit : 

– redéfini les pratiques de soin ; 

– remis en place, une formation spécialisée ;

– donné des moyens. 

 

Avec cette loi, le fichier ferait son retour, avec l’utilisation du dossier médical informatisé (DMP), où seront consignés les antécédents de passage en UMD, par exemple. Et ceci non plus seulement pour 5 ans, mais à vie. 

Réponse de M. Billard : Le DMP doit rester confidentiel. Nous nous étions fermement battus pour que les médecins du travail n’aient pas accès au DMP.

P. Chemla : Il y a déjà trop de transparence. Nous avions alerté le conseil de l’ordre sur le fait que maintenant avec les dossiers informatisés tout le monde peut avoir accès comme il veut. P. Chemla dit qu’il ne veut pas qu’un juge ou un préfet interviennent dans son travail.

Mr Dubuisson, du GIA (Groupe Information Asiles) : il faut tout de même un contrôle des pratiques de soin. Car si le patient est contraint, ce n’est pas le cas des soignants. Et peut-être que parfois leurs pratiques peuvent être remises en question. C’est pourquoi ce dernier est tout de même pour la mise en place du Juge des Libertés et de la Détention (soit un magistrat indépendant).

 

– Reprise des interventions –

N. Mamère 

 annonce la création à Bègles du Campus Solidaire et le collectif des 39 y est invité le 4 novembre à participer à une soirée – débat autour du film « Un Monde sans fous ? ». Il évoque la tyrannie de l’émotion. Il fait référence à P. Virilio, à la notion de vitesse, à cette « civilisation de l’accélération » : l’émotion d’un côté, l’urgence de l’autre entraîne une dangerosité pour nos libertés.

Le gouvernement est constitué de « braconniers » (qui cherchent à séduire les électeurs du Front National), qui souhaitent une société d’exception. Et en même temps ce projet de loi pose de vraies questions…

F. Chaumon : cette réunion concrétise la volonté d’échanger sur ces questions de manières ouvertes vers l’extérieur. Il y a quelque chose de très grave dans cette affaire : on veut nous faire croire qu’il est nécessaire d’enfermer. Et il y a aussi des praticiens qui adhèrent à cela (un auditeur ajoute même que ceux qui pense autrement sont une minorité). F. Chaumon constate que les services qui comptabilisent de nombreux comportements violents ont eux-mêmes des pratiques violentes. Les services qui enferment beaucoup, sont des services qui sont eux-mêmes fermés… 

Un danger aussi grand que le sécuritaire : la police sanitaire. Idée selon laquelle on peut déterminer ce qui est bien pour autrui. Mais, à partir du moment où l’on veut l’appliquer à un individu en particulier, c’est un problème. Effectivement, comme le disait le président du GIA, on peut remettre en question les choix de traitement de son médecin.

Il revient sur la notion de liberté : il ne faut pas faire de son patient un objet de pouvoir (c’est ce que prônait le courant désaliéniste). La supposé « non-demande » du patient ne dépend-elle pas des soins, de l’offre de soins proposée ? F. Chaumon ajoute que la folie ne se caractérise pas chez le fou par le non-savoir de son mal. Ce n’est pas si simple. Et donc la banalisation et les pensées simplistes (les raccourcis du style : fous = dangereux) sont à bannir. Il y a besoin d’un renouveau dans la culture, d’une promotion de la singularité des pratiques.

Quand un élu se retrouve face à un trouble de l’ordre public, qu’est-ce qu’il fait ? 

Réponse de N. Mamère : effectivement la réponse est au cas par cas, on essaie d’abord de comprendre ce qu’il s’est passé.

 

– Retour au débat avec la salle –

Le projet de loi ne s’intéresse pas aux soins mais seulement à l’enfermement. Il y a une autre question à traiter : quel est l’accès au soin ? Quelquefois le soin sous contrainte est parfois le seul moyen d’avoir accès au soin.

Dans quelle mesure notre exercice de pouvoir garde une éthique ? Et ne tombe pas dans « l’abus de pouvoir » ?

B. Durand : Ce que le gouvernement cherche à obtenir c’est la réduction des troubles au moindre coût possible. Les débats que nous avons ici aujourd’hui, les réflexions lors de nos meetings, doivent être entendus des politiques. Lors d’une précédente réunion dans cette même salle, organisée par le Parti Socialiste, il n’y avait pour parler de la santé mentale, que l’association FondaMental, … et Jean Luc Roelandt ! Jean Luc a fait de très bonnes choses dans son secteur, cependant là il prône les « pairs-aidants » déjà existant au Canada ! Un scandale quant il s’agit de faire d’anciens patients des sortes de super-patients avec une formation, délivrée par qui ? On voit ce qui est proposé avec le décret sur le titre de psychothérapeutes… C’est tout autre chose, l’entraide entre les patients, leur responsabilisation dans une dynamique institutionnelle !

Plusieurs questions à propos de la gauche, du parti socialiste, et de son possible retour au pouvoir.

N. Mamère précise qu’il représente le parti « Les Verts  – Europe écologie », et non le PS. Aussi, il ne peut parler en leur nom. Et, il ajoute que la démocratie directe est bonne, mais la démocratie représentative est importante aussi, surtout sur cette question complexe. D’autre part, il faut informer et éduquer la population sur ces questions. Notre société est malade de la simplification (« travailler pour gagner    plus », etc.)

Il évoque aussi le milieu carcéral, et le fait que bien entendu il y a de nombreuses personnes qui sont incarcérées et dont la place n’est pas dans les prisons…

P. Chemla : Si la gauche revient au pouvoir, est-ce que les logiques normatives (nommées certification, aujourd’hui) vont être abandonnées ? Nous ne sommes plus dans une logique d’objectifs, mais de normes. Les gens se protègent derrière les normes. 

N. Mamère adhère à cette dernière intervention, et ajoute que c’est le cas également dans l’écologie et dans d’autres secteurs. M. Bellahsen prend la question sous l’angle de la formation. On nous pousse à une déresponsabilisation. La formation actuelle va dans le sens de la délégation des tâches, un cloisonnement des professionnels. Il y a un développement de la peur des patients, ce qui entraîne des réactions inadaptées. On se réfugie derrière les sciences, et c’est la médicalisation de la psychiatrie. La question du savoir expertale  (d’experts) : dans notre formation on ne nous explique pas que notre pratique nécessite du temps et de la créativité. On nous propose des cours de sciences humaines, mais ils sont basés uniquement sur la gestion des personnes. Le     «Santémentalisme», prôné par l’association FondaMental, organisme évoqué dans le film « Un monde sans fous ?», se base sur la normalisation dans le but que la santé mentale soit un instrument pour que nous soyons plus compétitif face au reste du monde (objectif européen), ce qui induit un Etat gestionnaire. Pourquoi ne pas mettre en place des collèges locaux de psychiatrie, organisés de manière pluridisciplinaire (réunir des personnes de tous les secteurs : psychiatres, infirmiers, éducateurs,…)

R. Ferreri : D’un côté il y a un sujet universel et de l’autre des personnes qui vont pouvoir jouir bourgeoisement de leurs biens. On ne peut écarter des gens sans que cela nous questionne (est-ce que l’on aurait pu l’éviter ?) « L’espoir des réponses ne doit pas tuer l’espérance». Nous sommes passés dans un monde de la gestion des Hommes, et ce qui échappe aux politiques doit être anéanti.

C’est quoi le lien social ? C’est ce que nous partageons vraiment, le fait qu’il n’y a pas de vérité dernière. Nous ne pouvons pas clore un débat dans le but de l’efficacité. Selon R. Ferreri, la question des sujets est à reprendre, tout comme la valeur d’échange. Dans le combat que nous menons, il est nécessaire de discuter avec tous.

Il faut lutter contre l’évaluation. Lénine disait « Quand à l’intérieur on ne peut rien faire, il faut aller vers l’extérieur ».

 

– Débat avec la salle –

Intervention d’un artiste-citoyen qui se demande si justement le collectif va assez vers la population, et est prêt à s’engager dans des initiatives.

Réponse de L. Brunessaux : en Février un rassemblement va être organisé autour débats, projections de films, expositions, concerts… et sera ouvert à tous. Il est nécessaire de développer des échanges avec les artistes et les citoyens… 

S. Klopp ajoute que des assises régionales (organisées par le Front de Gauche) vont avoir lieu, et il serait intéressant que le collectif des 39 s’en saisisse.

Françoise Attiba : « Quand on voit comment les représentants politiques sont en difficultés eux-mêmes à l’assemblée, on peut se demander si il faut en attendre un vrai soutien ».

P. Machto : on ne peut pas dire que nous ne pouvons pas compter sur eux, on ne peut pas dire ça, le débat d’aujourd’hui ici en témoigne mais il faut absolument approfondir le travail avec eux, transmettre nos analyses et nos propositions. Ne pas laisser la place aux fondaMentalistes de la santé mentale ! 

Il conclue cette rencontre par la lecture de l’Appel du Collectif des 39 aux Préfets et aux grands corps de l’État.

 

 

Notes prises par Adèle AUDUREAU 

Secrétaire des départements Social et Culturel des Ceméa

Relecture et compléments : Paul MACHTO, Psychiatre

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8 réflexions sur « >Continuité des soins ou continuité sous contraintes ? »

  1. Oui, on veut une réduction des troubles à moindre coût, mais à un coût humain plus lourd. Je parlais hier avec un psychologue qui travaille en CMP. Il ne suit actuellement aucun psychotique, et en suit rarement. Or, ce sont souvent les psychotiques qui sont les plus défavorisés financièrement et ont le plus besoin du CMP. J'ai l'impression qu'on abandonne volontairement (c'est peut-être un peu fort comme mot, disons inconsciemment) ces malades parce que les autres sont plus faciles à soigner. On offre l'accès à une psychothérapie suivie à ceux qui peuvent guérir, retourner dans la vie normale et redevenir productifs. Or, les psychotiques aussi peuvent tirer de grands profits d'une psychothérapie, même s'ils ne guériront pas totalement.  On abandonne à leur souffrance les psychotiques, comme les handicapés ou les autistes d'ailleurs qui végètent à l'HP alors qu'ils n'ont rien à y faire.
    Donc, finalement, la division toute théorique entre ceux qui peuvent s'en sortir et les autres existe toujours, même si elle ne dit pas son nom.
    Pour moi, c'est un scandale sanitaire, quand on sait le nombre de gens que ça touche.
    Et comme cet abandon crée forcément des situations de crise, en réponse on veut contraindre à des soins ambulatoires qui n'existent pas de la façon qu'ils le devraient, donc à l'enfermement. La boucle est bouclée. Cacher ces insoignables qu'on n'a jamais essayé de soigner comme il le fallait, et tant pis pour leur vie gâchée.

  2. Bonjour,
    A Yves Gigou, et autres lectrices et lecteurs
     Voici trois extraits de ma lettre ouverte (1) du 07 mars 2009  à celui qui nous sers malheureusement de président
     (1) lettre que vous trouverez en message sous un autre article de se site.
     -1- "En espérant que cette missive vous fasse revenir sur le chemin du bon sens, et annuler les lois que vous avez fait voter qui n’ont qu’un but, selon vos désirs,  celui de mettre les citoyens en cage."
     -2- "Vous jugiez les psychiatres comme étant des débiles, pour croire qu’ils allaient docilement cautionner et appliquer cette loi criminelle et de faire le sale boulot, qui est d’interner tout opposant à votre régime."
     -3- "Il faudrait également réorienter, les millions d’Euros que vous avez débloqué pour faire construire des « ″camps de concentrations ″» au sein des centres hospitaliers psychiatriques. Réorientation de façon à améliorer le nombre de psychiatres compétents, de soignants aguerris à ce milieu, ainsi que leur quotidien, pour une optimisation des soins et du matériel médical et non médical mais pédagogique dont le but sera de remplir les heures interminablement longues d’une journée d’un vrai patient, qui pour le moment est livré à lui même sans moyen de s’occuper l’esprit. Les patients,  Qui de loin ne sont pas tous des fous, mais seulement en déprime ou en surmenage mental, et qui après une courte mais compétente prise en main, reprendraient pleinement ragaillardis leur place dans la société."
     Mes conclusions… de nos jours…
     – 1 – l'heure est grave…très grave
    – 2 – L'heure n'est plus au bavardage stérile…
    – 3 – L'heure est aux actions viriles …
     pourquoi, car le Sarközy ne se laissera pas intimider, ou s'il fait mine de reculer…ce n'est que pour mieux réfléchir aux moyens de passer en force.
     Qui de vous sait que le Sarközy à peine mis en place, à fait le rappel des réservistes de la gendarmeries, police, et de la soit disante protection civile (2)…etc. pour former des unités de répressions sous le motif de luttes contre le terrorisme…et pour la répression des troubles à l'ordre public…ce qui nous ramène en droite ligne à l'article L-3213-2 du code de la santé…et de la fameuse "à défaut selon notoriété publique"
     (2) la protection civile:
    -1- en France elle n'est composée que d'anciens militaires …bien dressés aux ordres du "chef"
    -2- en Allemagne elle est composée que de civiles n'ayant aucun rapport avec l'armée, police …etc.
          ( à part quelques pilotes d'hélicos)
     Je vous laisse méditer
     A Yves GIGOU… Au delà de la rigolade, …vous, vous rappelez le mail du  09/03/09 14:35
     Cher Yves Gigou…au-delà de la rigolade…je vous laisse méditer, à votre…notre proche est chère avenir derrière les barbelés…que 65 années après que mon père est tant d'autres n'aient été libérés de derrière les barbelés.
     Jean-Luc LUMEN
     PS: maintenant mon Cher Yves…au-delà de la rigolade…pensez vous toujours…  Le déblocage des potentiels de renouveau ne peut être qu'oeuvre conjointe des professionnels et de l'ensemble du peuple – dans et par le développement d'un dialogue populaire….vous y croyez toujours
     Au fait pourquoi n'avez-vous jamais publié ma lettre au PP

  3. Qui de loin ne sont pas tous des fous, mais seulement en déprime ou en surmenage mental, et qui après une courte mais compétente prise en main, reprendraient pleinement ragaillardis leur place dans la société."
     
     
    Et donc, les fous, l'HP c'est toujours bon pour eux? On peut les laisser dans un endroit qui n'est pas assez bien pour les autres? Croyez-vous qu'on soit insensible? Qu'on peut nous rayer comme ça de la société parce que notre prise en charge ne sera pas courte et que beaucoup ne deviendront pas productifs?
    Cette vision des choses me révolte, c'est d'ailleurs ce que j'ai dit dans mon précédent message.
    Je suis schizophrène, donc une vraie folle qu'on peut laisser pourir à l'HP parce qu'elle n'a pas fait seulement une dépression? Mais je suis une vraie folle qui a eu la chance, après pas mal de déboires, d'être bien soignée, et d'avoir une place dans la société. Et quand bien même je ne travaillerais pas, je ne considère pas la valeur d'une personne à son poids dans l'économie. C'est vrai ma prise en charge n'a pas été courte, j'ai mis dix ans à en sortir, et je prends toujours un traitement. Mais est-ce qu'une personne humaine n'en vaut pas la peine? N'a-t-elle pas droit aux mêmes égards que les autres parce qu'elle souffre plus qu'eux?

  4. Laurence…il me semble qu'il y a confusion
    ai je dit  "que reprendre sa place dans la société" voulais dire travailler
    J'étais 106 jours en HO par la grâce de deux dingues… escrocs de surcroît… notre ancien maire et le préfet NIQUET …
    pendant ces 106 jours j'ai cotoyé des personnes, qui n'avaient absolument rien à faire dans se genre d'institution…
    Je vais donner trois exemples courrants…celui qui a fait une tentative de suicide, celui au chômage qui a fini de  cogner son beau-frère parce qu'il n'arrêtait pas de le traiter de fainéant …le transsexuel
    En Allemagne celui qui fait une tentative de suicide ne se retrouve pas en psychiatrie à tourner en rond sans fin… faute de psychologues
    pareil pour le "cogneur"…car dans d'autres pays se serait le beau-frère qui se retrouverait en soins intensif
    que dire des transsexuels…laissé à leurs souffrances…fautes de dialogues et de vraies prises en main
    des 3 exemples … aucun n'a sa place en psychiatrie
    Laurence …vous vous trompez d'adversaire

    PS: le coût d'une prise en charge n'est absolument pas redevable…la meilleure des preuves
    le coût des HO faites selon le bon plaisir d'un préfet sadique, pervers et escrocs…les HO ont un coût en plus de bloquer des lits ou places qui serait certainement plus utiles aux vrais malades… ayant besoin de soins
    Yves Gigou …pourra certainement nous calculer le coût des HO préfet + le prix des  médicaments pour  ALD qui doivent être fournis  (170 /200€  mois) +autres dépenses… cela multiplié par le nombre de HOpréfet faite dans l'année… dans toute la France
    Non  Laurence question coût…ne vous cassez pas la tête…l'état à largement de quoi payer
    Jean-Luc LUMEN

  5. Enfin connectée pour répondre à quelques articles fort instructifs. J'ai déjà fait un commentaire sur ma page facebook.
    Résumons allègrement la situation. La psychiatrie française a nettement évolué avec le mouvement anti-psychiatrie replaçant sans contexte le soigné dans une position de Sujet (bonjour à Lacan en passant).
    L'asile et l'aléniation avec tout le cortège de prises en charge dans la contention, la répression, l'isolement, ect….. n'ont plus cours (enfin j'espère !).
    La psychiatrie a su se doter d'outils en élaborant et en réfléchissant sur les soins et les thérapeutiques ; la psychothérapie institutionnelle, la psychanalyse, la référence au comportementalisme (adaptée au Sujet), l'apport nécessaire des médicaments nouveaux, donnent une dimension Humaine à l'accompagnement psychiatrique.
    L'ouverture vers les neurosciences ne peut que permettre un développement judicieux des maladies du psychisme et être transféré sur la relation au patient….. un changement de regard de la part du pratricien.
    Il est aussi intéressant de noter qu'avec "l'ouverture des portes des hôpitaux psy…." rebaptisés centres hospitaliers, l'information portée vers l'extérieur (décloisonnement, services ambulatoires, émissions (rufffo-cyrulnik), la psychiatrie fait moins peur !. L'intérêt de santé publique c'est que chacun(e) puisse considérer la consultation comme une aide, une écoute, un accompagnement, une prise en charge.
    Pour arriver à mes conclusions (hâtives), l'Etat et ses représentants – ne doivent pas s'emparer de ce qui relève de la seule compétence des médecins-psychiatres  – ne doivent pas utiliser la psychiatrie comme outil de répression sociale (sinon politique ; à mon avis, la pente est glissante !).
    Le retour à une psychiatrie d'enfermement, de contrainte, de stigmatisation, de judiciarisation nous "renverrait" à un enfer où l'humanité n'a pas sa place, autant pour les soignants que pour les personnes prises en charge.
    Je rappelle, sans rire, que l'époque est cruelle et laisse des marques infiniment de douleur pour les enfants (pédopsychiatrie) et adultes, le phénomène étant psycho-social.
    Sans caricaturer, je rappelle aussi les "oubliés" de la dernière guerre ; je rappelle aussi les objectifs criminels des mussolini, des hitlers, pour l'enfermement sinon  la destruction de population (juive, tzigane), de dissidents (communistes, libertaires, "rebelles de tout poil), d'handicapés (pratique eugéniste). L'Histoire dont nous parle si bien Heidegger "étant notre passé mais surtout notre avenir".
    Quant au dossier du patient, la volonté de l'Etat de quantifier et de noter dans une traçabilité à vie et ouverte sur l'extérieur ne peut que stigmatiser un individu ; il en de même dans le secteur social, pédagogique, éducatif où tout écrit doit être pensé, réfléchi, élaboré et dans le respect des textes : le droit de l'usager.
    Je terminerai en disant que sous couvert de réalisations étatiques, le débat est politique ; fondamentalement il y a atteinte aux droits fondamentaux humains en France ; il ne sert à rien de se cacher la situation : yeux pour voir, oreilles pour entendre. Si il n'y a pas Résistance, il y aura dégâts, pour la psychiatrie française mais surtout pour les individus.

  6. L'enfermement, l'isolement, la contention n'ont plus cours? C'est une blague?!
    Bien sûr que si. Et voilà pourquoi on peut refuser d'être hospitalisé sans pour autant ne pas savoir ce qui est bon pour soi, pourquoi on a envie d'avoir le droit de refuser ça.

  7. Hadelin…L'asile et l'aléniation avec tout le cortège de prises en charge dans la contention, la répression, l'isolement, ect….. n'ont plus cours (enfin j'espère !)….
    ""l'Etat et ses représentants – ne doivent pas s'emparer …………ne doivent pas utiliser la psychiatrie comme outil de répression sociale (sinon politique ; à mon avis, la pente est glissante !).""
    Hadelin…je ne vous connais pas, mais au cas ou vous seriez de la branche psychiatrique…je pense que vous avez un problème…si vous êtes un politicien  vous feriez mieux de vous taire…si vous êtes un citoyen lambda…retournez étudiez le sujet…
    -1- ...n'ont plus cours…enfin j'espère…il n'y a qu'un ripoux, un sarkoziste, un ignare, un Qi 000 (triple zéros)…ou un énârque… qui peut encore dire de telles fadaises…à moins que vous soyez un préfet…
    -2-l'état et ses représentants ne doit.……… la pente est glissante
    Hadelin…je vais vous apprendre une chose surprenante…si…si…avant la révolution les rois avaient les lettres de cachets à leur disposition……au fait cela vous dit quelque chose le machin truc… LETTRE de CACHET
    Bon je préfère éclairer votre lanterne…les rois …maîtres absolus…s'ils étaient de mauvaise humeur…ou une belle ne se pliait à ses désirs…le père ou le mari de la désirée pouvait se retrouver au fond d'un cachot…humide…parfois même… y être oublié pour toujours  …la même aventure arrivait aux personnes qui déplaisaient politiquement ou pour d'autres plus futiles raisons…
    tout cela sans jugements…rien que selon le bon plaisir de sa majesté…un parchemin scellé …du cachet du roi… où le nom de la personne qui devait disparaître était noté…
    Napoléon 1 …ne pouvant pas remettre la lettre de cachet au goût du jour…se creusa la tête…dictateur oui idiot non, il fit un montage de tout ce qui déplait aux foules…
    -1- Danger imminent…….de nos jours… Troubles à l'ordre public, casseurs…manifestant…qui troublent l'ordre public
    -2- La mauvaise rumeur, qui voyage à la vitesse de la lumière…ou les ragots malfaisants colportés par ceux là même qui veulent vous détruire…dénommé  depuis Napoléon 1…la notoriété publique
    il manquait…un petit quelque chose de très négatif et qui fait peur… frappant sur le champ l'esprit collectif…la folie…le fou
    S'il est classé de suite …fou dangereux…ou atteint de folie dangereusecela passe encore mieux
    Et pour classer quelqu'un de fou ou atteint de folie…un médecin complaisant…sinon on lui retire sa "licence" …ou s'il postule pour un poste "d'état"…de chef de clinique…ou autres…quick …il repassera…
     Et…et…que se passera t'il…si… nous n'avons pas de médecin complaisant sous la main…Napoléon 1 a pensé à tout
    A défaut …et bien nous nous servirons de la bonne vieille notoriété publique…qui a déjà coûté la tête à plus d'un…
    Voilà comment l'article 19…a vu le jour
    …en additionnant … la peur des troubles + une mauvaise rumeur vous décrivant atteint de folie …dangereuse …conçu et colporté par ceux là même qui veulent vous détruire + éventuellement un médecin conciliant…et hopNapoléon 1 faisait disparaître ses ennemis politiques
    Le gros problème…est que cet article… nommé de nos jours L-3213-2… camouflé dans le code de la santé publique…est toujours d'actualité…pire le Sarközy l'a renforcé…comment allez vous me dire…tout simplement en éliminant le juge des libertés…qui était le seul qui pouvait vous sortir des griffes du préfet embastilleur…
    Hé…oui le même préfet qui vous a embastillé parce que vous dénonciez… par exemple…ses malversations ou que vous dénonciez les exactions criminelles de ses amis ripoux ou notables…
    Je reprends…donc le même préfet ripoux qui vous a embastillé…est le seul qui décidera de vos conditions d'internement (sorties de 10 h…de 24 h…etc) et du jour de votre libération…
    Oui…oui…théoriquement …le préfet devra consulter les avis des médecins…mais que … les regarder…ceci tous les mois…pendant  1 an …2 ans…10 ans…20 ans …le temps que vous deveniez vraiment fou…si vous n'avez pas un caractère trempé… comme par exemple Mandela
    Pour conclure cher Hadelin…la pente est savonné depuis toujours et le restera… le temps que cet article restera en vigueur …est que des individus aux commandes d'un état appliqueront systématiquement le système nazi.
    Question Résistance…elle est en marche.
    Question Résistance…avez-vous déjà entendu Stéphane Hessel
    Question Résistance…connaissez vous le test de Stanley Milgram
    Extrait concernant le teste de Stanley Milgram
    http://www.psychoweb.fr/articles/psychologie-sociale/218-torture-et-obeissance-soumission-a-l-autorite-stanley-mi.html
    "Il semble donc que l'espoir repose et continue de reposer sur la présence d'individus ou de groupes oeuvrant sans arrêt à dénoncer les abus et l'injustice, afin de servir de contrepoids aux tendances à l'apathie et à la soumission, qui caractérisent la majorité….A méditer…"
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    Vincent TOUCHARD. Sous la direction de. Monsieur Le Professeur Bernard PACTEAU …… Le dualisme juridictionnel en matière d'hospitalisation d'office n'est
    http://www.groupeinfoasiles.org/…/061000EtudeTouchardcomplete.pdf –
     
    Réquisitoire envers les abus de l’administration Préfectorale
    http://www.google.fr/search?hl=fr&q=LE+DUALISME+JURIDICTIONNEL+EN+MATI%C3%88RE+D%27HOSPITALISATION+D%27OFFICE+…&sourceid=navclient-ff&rlz=1B3GGGL_frFR238FR239&ie=UTF-8

    Exemples concrets :
    – dans les années 50 le navigateur Marcel BARDIAUX qui a du fuir la France
    livres de Marcel BARDIAUX: Entre deux tours du monde, pages 248-249 et Aux 4 vents de mes amours, page 250
    – Le livre d’Éric BRUNET la Bêtise Administrative, pages 177 à 181.
    comment un vieux paysan a été dépouillé de ses biens, par un maire pourri appliquant l'article  L-3213
     
    Roland Veuillet – Arrêté préfectoral internements abusifs–(hospitalisation d'office)
    http://groupeinfoasiles.org.
    – Michel Prévidi , histoire d’un internement forcé– (hospitalisation d'office)
    http://www.psycho- mania.com, http://www.multimania.com/filterman
     
    – ROUSSELLE… http://www.assvictimescreditmutuel.net  et mis en hospitalisation d'office
     
    S'il y avait eu un peu plus d'Allemands pour dire non aux nazis……………………………..
    Il n'est pas trop tard…suffit qu'il y ait assez de Français(e) ou de groupes de Français(e) pour dénoncer sans arrêts haut et fort les abus et injustices…est de tout faire pour sortir de l'apathie et de la soumission
    …celui qui ne se bat pas…a déjà tout perdu
    Jean-Luc LUMEN…fils du matricule 833/3, condamné à mort, déporté résistant…                        et victime de ripoux malfaiteurs, maire, gendarmes, préfet

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