>L’autisme est-il réellement biologique ?

 

Par David Simard

Des associations de parents d’enfants autistes, des personnes autistes elles-mêmes, ainsi que des scientifiques, affirment que l’autisme est biologique. Cette affirmation s’inscrit dans le cadre d’une joute contre la psychanalyse, accusée de rendre responsables et coupables les parents, et plus spécialement les mères, de l’autisme de leurs enfants.

Cette polémique rend difficilement audibles des discours argumentés, notamment sur la question de la dimension biologique de l’autisme, considérée comme acquise. Or, rien n’est si avéré en la matière.

La génétique, « cause » de l’autisme ?

La question de savoir si l’autisme est biologique requiert de s’interroger sur ce qui est entendu par « est ». S’agit-il de dire que la cause unique de l’autisme, ce que l’on appelle l’étiologie, est biologique – et plus spécialement génétique ? Ou bien que dans les cas d’autistes étudiés avec l’œil du généticien, on a trouvé des marqueurs biologiques ? La nuance peut sembler subtile, voire inexistante, elle est pourtant de taille.

En effet, identifier des marqueurs génétiques chez des personnes diagnostiquées comme autistes ne suffit pas à établir que ces gènes sont la cause de l’autisme de ces personnes, et encore moins la cause unique. Cela peut indiquer par exemple une prédisposition supérieure par rapport à des personnes pour lesquelles on ne trouve pas ces marqueurs génétiques, mais dont le déclenchement dépendra d’éléments extérieurs à ces gènes, qui peuvent être des éléments biologiques autres que génétiques, des éléments de mode de vie, des éléments d’environnement familial.

 

Une synthèse sur l’état de la recherche

La question est donc celle-ci : est-il scientifiquement établi que l’autisme a pour cause unique des gènes ? Pour tenter de répondre à cette question, la lecture du livre Autisme, le gène introuvable. De la science au business (Seuil, 2012), du biologiste moléculaire et directeur de recherches émérite au CNRS Bertrand Jordan, est instructive.

Il présente en effet plusieurs avantages. Tout d’abord, eu égard à la polémique contre la psychanalyse, il n’est pas négligeable de pouvoir se référer à un biologiste, tel  Bertrand Jordan, qui rejette le recours à la psychanalyse dans la prise en charge des personnes autistes. Cela permet d’éviter de le soupçonner de construire un discours sur le plan de la génétique qui ait pour fin de soutenir les approches psychanalytiques (…) Suite de l'article sur acontrario.net

 

 

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28 réflexions sur « >L’autisme est-il réellement biologique ? »

  1. http://www.huffingtonpost.fr/elisabeth-roudinesco/psychanalyse-autisme-polemique_b_1241992.html
     
    Voici le dernier commentaire sous l'article d'Elisabeth Roudinesco :
     
    Je suis l'auteur du livre ("Autisme, le gène introuvable") cité par Elisabeth Roudinesco. Elle n'a pas dû le lire bien attentivement, car j'y présente les données scientifiques qui montrent que l'autisme présente une très forte composante génétique (en gros, le fait que les vrais jumeaux sont "concordants" à 80%, c.a.d. que si l'un est autiste l'autre l'est presque toujours lui aussi, alors que les faux jumeaux ne sont concordants qu'à 10% – dans les deux cas les deux jumeaux naissent et sont élevés ensemble, mais seuls les vrais jumeaux portent exactement le même jeu de gènes). Si un diagnostic génétique est actuellement impossible, c'est parce qu'il n'y a pas un seul gène, mais des dizaines et peut-être des centaines de gènes dont certains variants augmentent le risque d'autisme, c'est donc difficile à éclaircir et c'est encore plus difficile d'en tirer un test viable. Le gène de l'autisme est introuvable, non parce que l'autisme n'est pas génétique (il l'est majoritairement) mais parce qu'il y a beaucoup de gènes impliqués. J'espère que cette brève explication est claire, sinon vous pouvez toujours acheter mon livre (Ed. du Seuil, janvier 2012) :+) !  

  2. Ce commentaire de coline, reprenant un message de l'auteur du livre évoqué dans l'article, est très intéressant : les histoires de "vrais jumeaux" qui présentent la concordance à "80%" de présenter "l'autisme" sont des contes de fées. D'abord il faut des vrais jumeaux séparés… et étudiés. On en a des tonnes dans ce cas là, vous pensez bien, et statistiquement c'est parfait. Et les 20% non concordants… eh bien ils prouvent que l'autisme "n'est" pas génétique (comme la couleur des yeux), mais épigénétique (sur ce terme, Google et Wikipédia sont vos amis).

  3. Et quand je dis séparés, il faudrait des vrais jumeaux conçus par fécondation artificielle, et implantés dans des utérus qui ne se connaissent pas, et dans des environnements où ils n'y a pas d'autistes, pour éviter la causalité gestationnaire et tous les autres biais évidents. La "concordance des vrais jumeaux" est la plupart du temps une pensée de sorcellerie.

  4. "Med Sci (Paris) Volume 26, Numéro 6-7, Juin–Juillet 201:
    L’autisme : surestimation des origines génétiques
    Autism: overestimation of the genetic origins
    Brigitte Chamak*
    CERMES3-CESAMES (Centre de recherche médecine, sciences, santé, santé mentale et société), Inserm U988, EHESS, CNRS UMR 8211, Université Paris-Descartes, 45, rue des Saints-Pères, 75006 Paris Cedex 06, France
    * brigitte.chamak@parisdescartes.fr
    Résumé
    Depuis les années 1990, les origines génétiques de l’autisme sont mises en avant. Malgré les investissements scientifiques et financiers très importants, moins de 20 % des cas d’autisme ont été attribués à des anomalies génétiques. Ces résultats n’empêchent pourtant pas le discours sur l’origine génétique de l’autisme de se propager laissant dans l’ombre les risques liés à la périnatalité. L’analyse détaillée des résultats et des arguments en faveur d’une forte composante génétique de l’autisme révèle des biais méthodologiques, des biais d’interprétation, des approximations erronées et une couverture médiatique exagérée. Les études réalisées chez les jumeaux illustrent ces biais. Un risque supérieur d’autisme pour les jumeaux monozygotes pourrait être lié à une altération de l’environnement intra-utérin."
    Article intégral, avec références bibliographiques (parmi lesquels Bertrand Jordan!) et d'études et recherches, disponible à : http://www.medecinesciences.org/index.php?option=com_article&access=standard&Itemid=129&url=/articles/medsci/full_html/2010/07/medsci2010266-7p659/medsci2010266-7p659.html

     
    Voir aussi cet article du Vol.No.68  11, November 2011 des Archives og General Psychiatry (US):

     
    "ONLINE FIRST
    Genetic Heritability and Shared Environmental Factors Among Twin Pairs With Autism

    Joachim Hallmayer, MD; Sue Cleveland, BS; Andrea Torres, MA; Jennifer Phillips, PhD; Brianne Cohen, BA; Tiffany Torigoe, BA; Janet Miller, PhD; Angie Fedele, BA; Jack Collins, MBA; Karen Smith, BS; Linda Lotspeich, MD; Lisa A. Croen, PhD; Sally Ozonoff, PhD; Clara Lajonchere, PhD; Judith K. Grether, PhD; Neil Risch, PhD
    Arch Gen Psychiatry. 2011;68(11):1095-1102. doi:10.1001/archgenpsychiatry.2011.76
    Context  Autism is considered the most heritable of neurodevelopmental disorders, mainly because of the large difference in concordance rates between monozygotic and dizygotic twins.
    Objective  To provide rigorous quantitative estimates of genetic heritability of autism and the effects of shared environment.
    Design, Setting, and Participants  Twin pairs with at least 1 twin with an autism spectrum disorder (ASD) born between 1987 and 2004 were identified through the California Department of Developmental Services.
    Main Outcome Measures  Structured diagnostic assessments (Autism Diagnostic Interview–Revised and Autism Diagnostic Observation Schedule) were completed on 192 twin pairs. Concordance rates were calculated and parametric models were fitted for 2 definitions, 1 narrow (strict autism) and 1 broad (ASD).
    Results  For strict autism, probandwise concordance for male twins was 0.58 for 40 monozygotic pairs (95% confidence interval [CI], 0.42-0.74) and 0.21 for 31 dizygotic pairs (95% CI, 0.09-0.43); for female twins, the concordance was 0.60 for 7 monozygotic pairs (95% CI, 0.28-0.90) and 0.27 for 10 dizygotic pairs (95% CI, 0.09-0.69). For ASD, the probandwise concordance for male twins was 0.77 for 45 monozygotic pairs (95% CI, 0.65-0.86) and 0.31 for 45 dizygotic pairs (95% CI, 0.16-0.46); for female twins, the concordance was 0.50 for 9 monozygotic pairs (95% CI, 0.16-0.84) and 0.36 for 13 dizygotic pairs (95% CI, 0.11-0.60). A large proportion of the variance in liability can be explained by shared environmental factors (55%; 95% CI, 9%-81% for autism and 58%; 95% CI, 30%-80% for ASD) in addition to moderate genetic heritability (37%; 95% CI, 8%-84% for autism and 38%; 95% CI, 14%-67% for ASD).
    Conclusion:  Susceptibility to ASD has moderate genetic heritability and a substantial shared twin environmental component."
    Article intégral à : http://archpsyc.ama-assn.org/cgi/content/abstract/68/11/1095
     
    BJP

  5.  
    Avec Laplantine nous nous interrogeons sur  « … l’affirmation réitérée de l’objectivité (et du bien public), (où) il nous a semblé qu’il y avait une série de motivations étrangères à l’esprit scientifique, et qui conduisent nécessairement à poser cette question: pourquoi cette obsession de réduire la pathologie humaine – qui est toujours éminemment complexe, engage une multitude de données et met nécessairement en jeu l’irrationnel et l’imaginaire individuel et social – à la simplification du déterminisme unilinéaire, souvent défendu non pas objectivement mais d’une manière passionnelle? » 
    François Laplantine: Anthropologie de la maladie. Payot; 1992

  6. J'adore lire frdm qui prétend que la science ne vaut rien quand elle ne confirme pas les théories psychanalytiques…

  7. J'adore le mode de pensée suivant : "tant qu'on n'aura pas trouvé LE gène de l'autisme, les psychanalystes auront raison".
    Ce site est un vrai bonheur pour tout cognitiviste qui se respecte…

  8. Difficile en effet, ce cher Maboule traine sur ce site depuis un certain temps, mais ne se découvre des accointances que depuis l'affaire des autistes.
    Il faut dire que c'était ce qu'il attendait depuis longtemps sans même pouvoir l'imaginer, en quelque sorte une mouche du coche qui fait son miel de tout ce qu'il trouve pourvu que ça va dans son sens.
    Visiblement il relève plus de psychanalyse que des autres méthodes, c'est peut-être là son problème.

  9. Donc…vous venz de PROUVER que l'Autisme n'a pas de lien avec une origine génétique. Donc….vous validez la théorie d'une altération du lien avec la mère. Donc les psychanalystes ont raison…la mère est bien coupable de l'autisme de son enfant. Donc il faut continuer à proposer des thérapies mère/enfant ou mieux mettre très vite l'enfant en institut pour qu'il se guérisse grace au packing, à la patageoire ou autres ateliers contes…car vous en guérissez des miliers d'autistes…vous, les psychanalystes ! C'est connu et reconnu dans le monde entier non ? Et en plus vous nous évitez les barbares méthodes de dressages …ces méthodes éducatives à bannir !!! Il faut tout de suite stopper toute recherche génétique et vous transférer les budgets au plus vite !!!
     
    Non, non…ce n'est pas un combat de quelques obscurantistes > c'est bien l'avenir.
     
    Honte à l'institut Pasteur…honte au professeur Bourgeron…qui plus est fils de psychanalyste !
     
    Honte à mon fils autiste pour lequel une délétion génétique a été identifiée…ce p'tit con n'est pas autiste à cause de cela…c'est A CAUSE de sa mère…et c'est profond car 10 années de thérapies psychanalytiques n'ont aidé en rien ni le fils ni la maman…et en plus ce p'tit con, depuis qu'il est pris en charge avec des méthodes éducatives adaptées…ne voilà t'il pas qu'il est sorti de son mutisme…est allé au collège puis au lycée et s'apprête à passer son bac !!! Non seulement il a une délétion génétique identifié mais en plus les méthodes éducatives lui permettent de s'intégrer à notre société. Honte à lui !!! Et vive la psychanalyse et tous ses brillants succés reconnus par toutes les associations de parents et de jeunes Asperger !!!
     
    JE RÊVE !

  10. Si je ne m'intéresse qu'à ce qui va dans mon sens, qu'est ce que je fais là? Ça fait des mois que j'essaye comme je peux de discuter. Je m'y prends peut être mal mais au moins j'essaye, et c'est moi qui vient chez vous, en terre hostile. Vous pourriez au moins me reconnaître un certain mérite. Pour l'instant, je n'y gagne pas grand chose…

  11. maboule ; si, vous y gagnez quelque choie ; on reconnaît votre pseudo : maboule. c'est un mérite inestimable. comme il est écrit en tête du présent site.

  12. jef32 : rêvez donc, puisque c'est vous qui le dites. amitiés à votre fils, autiste ou pas (je ne suis pas raciste, a priori, et je m'interdis de privilégier les… autistes !)… ah on se marre ici, c'est formidable. foutez donc la paix à la mère, ou foutez-lui autre chose. vous voulez un dessin ? et comment vous l'avez fait, votre autiste ?

  13. docteurmaboule est fan de Philipp Katerine ("J'adoooooore regarder danser les gens…" – Louqsor -)
    Et du parfum "J'adore" de Dior dont Charlize Theron a longtemps fait la pub.
    (moi je serais plutôt fan que de la belle et intelligente…mais bon, les goûts et les couleurs, hein?…)

    BJP

  14. Bonjour,
    Auteur de l'article, voici quelques réponses.
    @Coline : cette réponse de Bertrand Jordan est précisément contredite par l'article que j'ai rédigé, et dans lequel j'aborde cette question des vrais jumeaux comparés aux faux jumeaux. J'y cite également une étude, par ailleurs référencée dans la bibliographie du livre de Jordan (mais dont il ne fait rien dans le corps du livre…), qui remet en question l'écart de concordance entre vrais et faux jumeaux. D'autres recherches doivent être menées à ce sujet.
    @Loranjade : les propos de Laplantine s'appliquent en effet tout à fait en l'espèce. Le discours des tenants d'un étiologie génétique (ou, plus largement, biologique lorsque l'étiologie génétique montre ses faiblesses au niveau des recherches scientifiques), en particulier de certains (et seulement certains) parents d'enfants autistes, mais aussi de scientifiques comme Jordan, ou de scientifiques financés par des start-up dont le but est de mettre sur le marché un test de dépistage génétique de l'autisme (toujours pas au point évidemment, et pour cause), est d'affirmer cette étiologie sans être capable de la prouver (Jordan passe tout son livre à montrer qu'aucune preuve n'a été mise en évidence jusqu'ici). Concernant certains parents d'enfants autistes, le rapport au discours dit scientifique et soi-disant prouvé est clairement de type religieux (présupposant une représentation de la science comme produisant une vérité révélée et factuelle), et sans doute qu'ils ne vont pas lire les publications censées prouver la cause génétique de l'autisme, pour en analyser la construction, les conclusions et la manière dont ces conclusions sont tirées (de fait, cela demande une certaine habitude, d'autant que ces publications sont en anglais, et très techniques).
    @jef32 : vous tirez des conclusions de mon article qu'il ne permet pas de déduire. Ce qui y est analysé est la manière dont est construite l'affirmation de l'étiologie génétique de l'autisme, ce qui met en lumière le fait que cette étiologie n'est en réalité pas établie scientifiquement. Il y a donc un écart considérable entre un discours affirmatif, qui prétend reposer sur des preuves, et ce qu'il en est réellement de l'état actuel des recherches en la matière. Or, il se trouve que c'est au nom de cette affirmation d'une étiologie génétique, et seulement génétique (ou au mieux plus largement biologique) que sont rejetées, avec véhémence et haine, les approches psychanalytiques de compréhension de l'autisme. Dès lors que cette étiologie génétique n'est finalement pas établie jusqu'alors, un argument contre la psychanalyse tombe. Un autre argument contre la psychanalyse est que la notion d'inconscient est une fumisterie, mais pour tenir un tel discours, il faut croire, a contrario, à une transparence de la conscience à elle-même (cf. Descartes et la transparence de l'ego à lui-même dans le "Je pense"). Cela me paraît bien plus problématique que de soutenir le contraire.

  15. Juste pour dire que meme si on prouvait que l'autisme n'est pas biologique , celà ne permettrait pas d'en conclure que la psychanalyse est adaptée au traitement de l'autisme 
    il n'y a pas de cause à effet .

  16. @comtesse : il y a souvent une confusion avec la psychanalyse, qui tient à ce qu'elle est tout autant un corpus théorique qu'une approche clinique. Sans compter les approches cliniques qui ne sont pas à proprement parler psychanalytiques (sur le divan) , mais qui reposent sur le corpus théorique de la psychanalyse. Donc dire que la psychanalyse ne serait pas adaptée au traitement de l'autisme (ou à sa prise en charge) nécessite de préciser ce que l'on entend par là. D'une façon générale, même dans les cas où on peut établir que des symptômes se comprennent selon les théories psychanalytiques, la psychanalyse comme pratique n'est pas nécessairement adaptée, parce que ce qui en décide est le sujet lui-même : est-il prêt à une psychanalyse ou non ?

    En outre, il y a sans doute quelque chose de biologique dans l'autisme (plus large que seulement génétique), ne serait-ce que parce qu'il y a sans doute quelque chose de biologique dans tout phénomène psychique. Je pense que c'est le sens de la réponse de frdm. Nous sommes en effet des êtres vivants, donc biologiques. Et la psyché est liée au biologique (au corps), l'un et l'autre appartenant au même ordre de réalité (la psyché n'existant pas dans un au-delà de la nature au sens d'une réalité surnaturelle), ce qui ne veut pas dire que l'un et l'autre répondent aux mêmes lois. Ainsi ce qui se passe sur le plan biologique peut-il avoir des répercussions sur le plan psychique, comme ce qui se passe sur le plan psychique peut avoir des répercussions sur le plan biologique. C'est une raison pour laquelle il peut être difficile de déterminer quelle est l'origine première.

    Enfin, donc, même si l'autisme était majoritairement d'origine génétique, cela ne suffirait à dire que la psychanalyse n'a rien à y faire, pas plus que cela ne suffirait à dire que les approches comportementales et éducatives seraient les plus appropriées. De même qu'on ne peut conclure à la pertinence des approches psychanalytiques du seul fait que l'autisme ne serait pas d'origine biologique, on ne peut conclure à la pertinence des approches comportementales de ce qu'il aurait une origine génétique. Et ce, pour la raison expliquée ci-dessus : bien que le corps et la psyché appartiennent au même monde, ils ne fonctionnent pas selon les mêmes lois. Si l'autisme est génétique, le vrai traitement est aussi génétique, et tout ce qui ne l'est pas tente de pallier ce qui se passe au niveau génétique, mais pas de corriger les choses au niveau génétique. L'efficacité des différentes approches se déterminera dès lors, d'une part et en premier lieu, en fonction de ce qu'il est possible de faire avec chaque personne autiste au cas par cas, et d'autre part en fonction de l'objectif que l'on se donne. Et cela vaut en dehors de l'autisme.

  17. Non mais en fait les mecs, vous devriez plutôt jouer sur la liberté de religion. Ca marche bien de nos jours…

  18. L'autisme, pas plus qu'aucune maladie, symptôme ou syndrôme…, n'est quoique ce soit par lui-même. C'est l'intérêt de celui qui se penche dessus qui le fera plutôt biologique, génétique, psychique, anthropologique, juridique, économique, …….. . Ce qui ne veut absolument pas dire, que par exemple, deux biologistes moléculaires , ou deux économistes ou deux anthropologues aient forcément la même approche d'une pathologie donnée, par contre il est vraisemblable qu'il seront eux, pour le moins en mesure d'apprécier et éventuellement de critiquer l'approche que chacun d'eux a de la question, avec disons un peu de pertinence.
    C'est peut-être pourquoi ici il apparait des échanges abscons du type l'autisme est génétique ou psychique qui sont aussi absurdes que de dire l"a montagne a un versant nord"," Ah non, elle a un versant sud". Par contre lorsqu'il s'agira de la gravir, il sera certainement intéressant que ceux qui la regardent du sud puisse échanger avec ceux qui la regarde du nord, ou de tout autre point cardinal, en reconnaissant à chacun la pertinence de son point de vue et en acceptant qu'il soit souvent plus adéquat de tourner autour avant de vouloir en avoir raison par leur seule voie.  Bon visiblement il reste du pain sur la planche,    

  19. Certes Loranjade, cependant votre allégorie montagnarde manque de précision et ne suffit pas à caractériser ce qui est véritablement en jeu dans ces "d'ébats".
    En outre une montagne qui a un sud a automatiquement un nord, et il n'existe aujourd'hui aucune montagne dont on puisse fonder de novo les points cardinaux.
    Je vous dirai que s'agissant d'une mythique première montagne nommée, il est tout à fait capital de savoir quel versant sera le sud, puisque à partir de ce cadastre s'oriente et s'ordonne toute la cartographie du monde qui en part ; mais cette digression est encore insuffisante.
    Ici certains débattent sur le fait de savoir si votre montagne existe du fait que nous en parlons, où si tout ce qu'on dit n'est que "bagatelle verbale" et n'a aucune valeur digne d'intérêt et doit être corrigé comme erreur.
    Il me semble que peu importe que deux personnes croient se suivre en gravissant votre montagne par un chemin objectivement superposable, chacun d'entre eux est réduit à la misère de sa seule voie (ou de sa seule voix), et il est impossible de suivre sa propre voie et celle d'un(e) autre simultanément.

  20. Merci David pour votre réponse 
    Je voulais dire que l'origine de l'autisme ne donne effectivement pas de réponse concernant la meilleure stratégie de prise en charge des autistes' sauf effectivement à trouver une thérapie génique, ce qui n'est pas le cas actuellement 
    La cause de l'autisme et la prise en charge des autistes sont 2 problèmes différents dans les connaissances actuelles . 
    Les tcc semblent donner des résultats , alors pourquoi ne pas les utiliser … Ce qui n'empêche pas de réfléchir au niveau institutionnel sur le travail avec les autistes 
    pour moi on ne peut appréhender l'autisme avec une approche exclusivement "psy" 

  21. @ la comtesse
    Recourir aux TCC pourquoi pas, traiter le symptôme peut présenter un intérêt, surtout lorsqu'il est très handicapant. Il faut voir, mais c'est au cas par cas, si traiter le symptôme ne risque pas de déstabiliser la personne, car si le symptôme est psychologique, il est un moyen de défense, contre une angoisse envahissante par exemple. Ceci dit, les TCC restent des approches "psy".
    Notez que d'après des parents d'enfants autistes, les approches psychanalytiques semblent également donner des résultats. La fronde anti-psychanalyse concernant l'autisme est le fait de promoteurs des méthodes ABA et TEACCH (méthodes controversées outre-Atantique, contrairement à ce qui est dit ici, notamment sur le plan éthique) et d'associations de parents d'enfants autistes qui monopolisent le discours parental, mais qui ne représentent pas tous les discours parentaux.

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