La Parisienne libérée chante la vertu des méthodes

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Programme des Assises Citoyennes le 31 mai et 1er juin 2013

Devant la gravité des interventions de madame Marie-Arlette Carlotti, ministre chargée des personnes handicapés et de la lutte contre l’exclusion, et la sortie du plan Autisme 2013, nous avons décidé de modifier l’organisation prévue des Assises.
Nous vous transmettons donc le programme actualisé ci dessous en signalant un changement important : les Assises se concluront samedi à 13H, et nous reprendrons à 14H par la tenue d’un Meeting Unitaire pour demander le retrait du plan autisme et montrer les dangers potentiels qu’il recèle pour toute la psychiatrie à laquelle nous aspirons, fondée sur des valeurs de solidarité et d’hospitalité.

Programme des Assises Citoyennes pour l’hospitalité en psychiatrie et dans le médico-social

Vendredi 31 mai 2013.

8h30 – Accueil des participants

9h – Allocution de Mme le Maire de Villejuif, Mme Claudine Cordillot

9h15 – Ouverture – Philippe Bichon psychiatre clinique de La Borde et Benjamin Royer, psychologue clinicien, association Vice&Versa – université Paris XIII, La nouvelle Forge

9H45 -Simone Molina ( psychologue clinicienne, psychanalyste)
“Les enjeux historiques de la présence des psychologues cliniciens en institution.”
-Leslie Kaplan écrivain: “Folie et Création”
-Frédéric Niquet usager: ”Pourquoi Humapsy?”
Séance modérée par Paul Machto

10h30
Monsieur le Député DENYS ROBILIARD, rapporteur de la mission parlementaire sur la santé mentale et l’avenir de la psychiatrie , présentera le pré-rapport parlementaire qui doit être publié ce mercredi 29 Mai
Discutants Mathieu Bellahsen / Olivia Gili / Annick Lair

11h30
– Patrick Landman, co-fondateur du mouvement « stop DSM », autour de la sortie du DSM 5 : Quel impact sur les pratiques ?
Discutants: Mathieu Dissert (Humapsy), Dominique Besnard (CEMEA) , Bénédicte Maurin éducatrice

12h
– Pierre Delion et Elisabeth Roudinesco , au sujet du troisième plan autisme.
Discutants Loriane Brunessaux, Patrick Chemla, Christian Guibert.

13h repas

14h à 17h30 Les Ateliers :
voir la présentation sur le site : https://www.collectifpsychiatrie.fr/?p=6816

Samedi 1er Juin 2013.

9h à 12h – Les Ateliers 2e temps

12h à 13h – Table ronde conclusive des Assises

avec Sylvie Prieur, Monique Vincent, Hervé Bokobza, Patrick Chemla, Fréderic Niquet, Serge Klopp

14h à 17H– MEETING UNITAIRE CONTRE LE PLAN AUTISME

Modéré par Hervé Bokobza

Avec la présence de nombreuses associations, syndicats et partis politiques dont :
L’AFPEP-SNPP, le SPH, l’USP, la fédération Croix Marine, les Ceméa, Humapsy,le CRPA, Advocacy France, l’intercollège des psychologues d’île de France, Utopsy, SUD SANTE, le Front de Gauche, le NPA, la CGT, et EELV (sous réserve), la fédération des orthophonistes de France, l’association de parents : “la main à l’oreille”, et le soutien d’ associations de psychanalyse : La Fédération des Ateliers de Psychanalyse, le Point de Capiton, le Cercle Freudien, Espace Analytique, le Champ Freudien ,

Interventions de
-Jean Oury médecin directeur de la clinique de La Borde
-Pierre Dardot, philosophe, coauteur de “la nouvelle raison du Monde”
-Mireille Battut, parente, présidente de l’association “la main à l’oreille”
-Laure Murat, historienne auteur de “L’homme qui se prenait pour Napoléon”
-Bernard Odier (SPH)

Présentation d’un appel unitaire

avec comme intervenants
Patrick Chemla (collectif des 39), Jean Vignes (SUD Santé), Jean-Luc Gibelin (Front de Gauche), Dominique Besnard (Ceméa), Matthieu Dissert (Humapsy)

propositions d’actions.

Conclusion du meeting

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Communiqué de presse " Les assises et le meeting "

COMMUNIQUE DE PRESSE

Présentation du pré-rapport sortie mercredi sur la santé mentale par Mr Denys Robiliard

député rapporteur de la mission parlementaire sur la santé mentale

Les Assises Citoyennes pour l’hospitalité en psychiatrie et dans le médico-social auront lieu vendredi 31 MAI et samedi 1er JUIN prochain à Villejuif, espace de Congrès les Esselières. Nous sommes à ce jour plus de six cents inscrits. Le programme est modifié pour tenir compte de l’actualité :

Vendredi 31 MAI de 9h à 13h : trois tables rondes seront organisées avec :

– Monsieur le Député DENYS ROBILIARD, rapporteur de la mission parlementaire sur la santé mentale, il nous présentera en exclusivité le pré-rapport parlementaire qui devrait être publié mercredi 29 Mai.

– Patrick LANDMAN, co-fondateur du mouvement « stop DSM », autour de la sortie du DSM 5

– Elisabeth ROUDINESCO et Pierre DELION, au sujet du troisième plan autisme.

Samedi 1er JUIN de 14h30 à 17h, un meeting sera organisé avec syndicats, associations et partis politiques (L’AFEPP-SNPP, la fédération Croix Marine, les Ceméa, Humapsy, l’association du champ Freudien, l’intercollège des psychologues d’île de France, Utopsy, la fédération des ateliers de psychanalyse, Dimension de la psychanalyse, le Cercle Freudien, Espace Analytique, La CGT, SUD,le SPH,le Front de Gauche,le NPA,et EELV sous réserve).

Y interviendront notamment :

– Jean OURY, psychiatre directeur de la clinique de Laborde (Cour Cheverny)

– Laure MURAT, historienne et professeure au « Département d’Études françaises et francophones » (Department of French and Francophone Studies) de l’Université de Californie à Los Angeles (UCLA), auteur de L’Homme qui se prenait pour Napoléon : Pour une histoire politique de la folie (Gallimard)

– Mireille BATTUT, Présidente de l’association La Main à l’Oreille

– Pierre DARDOT, philosophe et co-auteur de « La nouvelle raison du Monde » (La découverte)

www.collectifpsychiatrie.fr

ceci modifie l’organisation de la matinée de vendredi, les deux moments
Formation, Transmission et Culture.
Ethique, Science et politique.
sont décalés en fin de matinée

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Le cerveau n'est pas un ordinateur

Le cerveau n’est pas un ordinateur

Philippe Bichon, psychiatre à La Borde, fait partie du “ Collectif des 39 ” dénonçant le plan autisme. Il explique pourquoi il défend le libre arbitre des soignants.

La psychiatrie institutionnelle a une longue histoire en Blaisois. Les cliniques de La Borde, La Chesnaie et Saumery sont des lieux ouverts où les patients sont soignés par des équipes pluridisciplinaires.
C’est tout naturellement que nombre de leurs praticiens s’inscrivent dans le courant du « Collectif des 39 » (constitué en 2008), qui se mobilise actuellement contre le plan autisme du gouvernement, mais également contre sa vision globale de la psychiatrie. Philippe Bichon, psychiatre à La Borde, est membre du collectif. Et il nous explique son point de vue.

Que dénoncez-vous dans les directives gouvernementales ?

« L’application aveugle de méthodes évaluatives. On nous impose de plus en plus de normes, nous avons des obligations de résultats et sommes comparés aux services de médecine, chirurgie. C’est pour cela que la clinique Freschines a quitté son château en début d’année. Il y a une véritable attaque de notre culture, on nous délivre un catalogue de symptômes à cocher face à un patient. Pourtant chaque diagnostic est singulier. Par rapport à l’autisme, le gouvernement s’en remet à la Haute Autorité de santé qui dit que les méthodes éducatives sont les plus efficaces. Ce n’est pas prouvé scientifiquement et cela prive les patients d’autres méthodes dont la psychanalyse. On veut sortir l’autisme de la psychiatrie en expliquant qu’il s’agit d’un dysfonctionnement génétique. C’est nier que l’homme et sa maladie sont liés à son histoire, à son environnement. D’autres études que celles mises en avant par la ministre démontrent qu’il y a une interaction entre l’expression des gènes et l’environnement. »

Cela va-t-il avoir des conséquences dans vos pratiques quotidiennes ?

« Il y a menace de ne plus financer les établissements qui n’iront pas dans ce sens. Il y a un glissement général vers le médico-social. Lorsque j’étais étudiant, l’autisme représentait environ 1 cas pour 1.000. Maintenant on est à 2 ou 3 % car on a élargi le spectre de l’autisme à des troubles de l’enfant à communiquer. Comme pour les bipolaires ! Cela sert l’industrie pharmaceutique, car l’efficacité des médicaments est plus probante sur des sujets moins atteints. Or, depuis cinquante ans, il n’y a aucune révolution dans les médicaments au niveau de la pratique clinique. Les lois se construisent à partir de contre-vérités et c’est grave. »

Vous dénoncez le manque de liberté des praticiens ?

« Il y a une crainte permanente de ne pas obéir à la norme qui empêche de penser. Or notre travail est fait d’incertitudes, nous devons être inventifs et prendre des risques. Si un patient me dit qu’il veut sortir à Blois, je vais peut-être prendre un risque. Ou alors on veut des murs autour de La Borde ! On veut gérer et soigner le cerveau comme un ordinateur, or il bouge en permanence. L’histoire d’un patient est aussi importante que ses symptômes. Nous dénonçons la dérive scientiste qui voudrait donner une seule formation pour s’occuper de l’autisme dans des groupes de patients homogènes. C’est l’inverse exact que nous pratiquons à La Borde depuis des années, nous avons une pratique de terrain pluridisciplinaire et nous voulons faire remonter notre expérience au gouvernement. Nous tenons nos assises (*) dans deux semaines et nous avons invité le député Denys Robiliard, rapporteur du rapport de l’Assemblée nationale «  santé mentale et psychiatrie  ». »

Le député à l’écoute

Denys Robiliard, député de Blois, est rapporteur de la commission « santé mentale et psychiatrie » actuellement en cours à l’Assemblée nationale. C’est donc tout naturellement que les praticiens de la psychiatrie institutionnelle blésoise l’ont alerté.
« Dès le départ, nous savions que notre travail ne porterait pas sur l’autisme car il y a assez de travaux par ailleurs sur le sujet », explique le député. « Concernant la psychiatrie, le mouvement institutionnel, comme on le connaît à Blois, vient en contradiction de la Haute Autorité de santé. Nous menons des auditions, organisons des tables rondes pour mettre tout à plat. Nous avons d’ailleurs déjà auditionné un praticien du Collectif des 39. »
Le député se garde bien de dévoiler le moindre avis tant que le rapport ne sera pas officiellement clos et présenté à l’Assemblée, vraisemblablement en septembre. La partie concernant l’hospitalisation sous contrainte devrait, quant à elle, être publique tout prochainement. Le député n’est pas opposé à l’idée de participer aux assises, pour écouter uniquement. « Ma préoccupation première est de ne pas retomber dans l’instrumentalisation des malades mentaux. »

(*) Assises pour l’hospitalité en psychiatrie et dans le médico-social, les 31 mai et 1er juin à Villejuif, à l’initiative du Collectif des 39 et des Cemea.
la nouvelle république 23 05 2013

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Plan autisme 3 – commentaire sur la lettre de Mme Mireille Battut.

Voici une lettre (https://www.collectifpsychiatrie.fr/?p=6824) dont le ton est celui qui convient au regard de la violence des attaques du lobby comportementaliste, et des abus de pouvoir répétés des instances gestionnaires. Elle situe le débat non pas en termes de savoirs comme c’est le cas le plus souvent – fut-ce le savoir des autistes « eux-mêmes » ou le savoir des parents – mais en termes de choix de société. La prétention de groupes, quels qu’ils soient, à dire la vérité pour tous est toujours le signe de la haine de la démocratie dont parle Rancière. Ce texte réintroduit la politique dans la prétendue dispute de La science opposée au soi-disant conservatisme de professionnels ringards attachés aux valeurs du passé. La politique, c’est le conflit des argumentations où nul ne peut prétendre parler au nom de tous.
La force de cette lettre, c’est qu’elle prend parti et du coup permet de débattre. Je m’appuie sur sa lecture pour souligner ce qui me semble l’essentiel. Sous couvert d’universalité (« l’autisme », « la » science, « l’intérêt commun ») il y a bien une politique de privatisation générale du champ, soutenue voire organisée par des lobbys puissants. Certaines associations de parents sont ici utilisées, instrumentalisées, en connaissance de cause ou pas, peu importe. Ce sont ces lobbys puissants – aux cotés desquels on rangera certains secteurs intéressés de l’Université et de l’industrie pharmaceutique, qui ont trouvé leur porte voix dans la personne de certains hérauts ministériels. C’est que l’immense marché de « la dépendance » est un secteur prometteur, où s’investissent les services (privatisés) d’aide à la personne et les prescripteurs de psychotropes. La promotion de réponses fragmentaires (par exemple les services des aides à domicile ou à l’école) marche du même pas que la mise en cause des services publics.

Un des aspects de cette politique consiste donc dans la mise en cause et la destruction des professionnalités, ce que l’on a vu sous Sarkozy sous le vocable de l’attaque des « corps intermédiaires ». Contre la complexité des métiers, le pragmatisme qui se déclare athéorique (« ça marche », les chiffres le disent) constitue le cheval de Troie de la domination du marché. Les professionnels pensent se défendre en y opposant leurs savoirs, leurs pratiques, leur histoire, mais leur « bonne volonté » est battue en brèche, car leurs interlocuteurs ne se situent pas du tout dans le même registre. Croire que c’est en montrant la qualité de nos élaborations que nous allons convaincre les artisans d’une telle politique est une illusion que nous risquons de payer cher.
Malheureusement, la complicité de nombreux politiques (ou bien leur cécité) ne contribue pas à placer le débat sur son juste terrain. C’est que très souvent ils sont gestionnaires (purs gestionnaires des collectivités locales, dès lors qu’ils passent à la trappe le concept de service public) et sont assaillis de « réponses techniques » proposées par les marchands de toutes sortes (et ceci jusque dans les antichambres ministériels, certaines affaires récentes ont montré jusqu’où cela pouvait aller). Ainsi un monde bascule, sans que l’on en prenne la mesure. Par exemple « l’aide à la personne » constitue dans ses termes même le programme d’une extraordinaire régression au regard de la notion de solidarité. Le « service », est proposé en kit bon marché ; qui résisterait à une telle simplification de la gestion ? Le management de l’entreprise diffuse dans le social, au titre des politiques dites de « santé mentale ».
Tous les professionnels sont à ce titre nécessairement des emmerdeurs, avec leur habitude de couper les cheveux en quatre (i. e. de réfléchir à leur métier), et de faire valoir leur qualification, c’est à dire leur manière de prendre en compte la complexité du réel. Circulez il n’y a rien à penser, les réponses sont préformées, disponibles pour pas cher. La phase actuelle du libéralisme se caractérise par une attaque frontale des solidarités au profit des attributions d’aides personnalisées. Comme l’ont montré Dardot/Laval et bien d’autres, le néolibéralisme n’est pas la loi du laisser faire du marché mais l’utilisation déterminée de l’Etat pour sa propre destruction. Nous l’avons sous nos yeux: HAS, ARS etc sont des machines gestionnaires visant à détruire les régimes historiques de solidarités qui constituent la sédimentation des luttes du passé.

La démocratie version néolibérale, c’est la destruction de tous les obstacles à l’extension du marché.

C’est à ce titre que les métiers sont des obstacles à la logique de circulation généralisée. Ce qui est vrai et bon c’est ce qui circule plus: cf Google ou le classement des revues selon leur impact factor. Le néolibéralisme, on l’a souvent remarqué, présente d’étranges ressemblances avec la bureaucratie totalitaire. La science d’Etat est ici (dans les propos de Madame Carlotti) incroyablement revendiquée. Du haut de sa position de représentante de l’Etat et de garante de l’interêt commun, cette dame prétend distinguer la vraie science, c’est à dire celle qui convient à sa politique. Qu’elle fasse un choix se conçoit, évidemment, mais qu’elle le fasse non pas au nom d’une politique mais d’une vérité de La science est d’une gravité dont il faut s’étonner qu’elle ne fasse pas réagir, bien au delà de nos cercles professionnels. Ce serait drôle si le passé ne nous avait pas montré que ce pouvait être sinistre. Sans rire : Les pédopsychiatres seraient donc tous fervents de la psychanalyse? pas de problème, supprimez les! Remake de la fameuse formule brechtienne je crois, le peuple ne veut plus du tyran, pas de problème, changez le peuple!

On se souvient qu’il y a peu, les historiens sont montés au créneau car certains sujets devenaient interdits, au nom de la mémoire des victimes. La conflictualité de la recherche et des pratiques est ici virtuellement supprimée, circonscrite. Mais alors, on s’interroge : comment la science avance-t-elle? Sous le jugement de quelle haute autorité du pouvoir? Science d’Etat, art d’état, mémoire d’Etat…

Comme sur les photos, on voudrait effacer les personnages indésirables et réécrire l’histoire de la science (avec ses passions violentes, la guerre des laboratoires etc) et des arts, (les violentes polémiques des écoles de peinture, de poésie, de … psychanalyse).

Normez-moi tout ça, je vous prie, au nom de la lutte contre les charlatans. Le petit problème, voyez-vous, c’est que ça ne marche pas comme ça. Le problème, c’est que le fait humain comme tel est conflictuel. Supprimez le conflit, vous vous supprimez la pensée, vous supprimez la vie.

Nous sentons bien que la culture politique elle-même est ici profondément menacée, et que dans cette spirale morbide, ceux là même qui sont mis en position de l’incarner (les « élus ») peuvent être fascinés par le soulagement que procure le discours d’experts et de tous ceux qui disent détenir les solutions qu’ils prétendent « d’évidence ».

Là où les élus se trouvaient confrontés à la complexité et à la conflictualité, voici la certitude des expertises, prétendument authentifiées par la vox populi (les fameux « usagers »). Plutôt que faire face par exemple à l’extrême complexité de situations d’enfants dits autistes et devoir interroger concrètement la manière dont la collectivité comme telle et au delà la culture lui fait une place, il est tentant de croire à la solution autoproclamée de pratiques standardisées et labellisées. Quitte à ce que la « collectivité » mette sérieusement la main à la poche !

Le problème c’est dans une telle logique c’est la mort du politique comme tel qui est ainsi programmée. Le paradoxe, c’est que les politiques peuvent s’y précipiter. Certes, nous savons que l’on peut se vouer à sa propre mort, selon la pulsion du même nom. Mais nous savons aussi que la servitude pour être parfois volontaire, n’est pas obligatoire ; le livre de La Boétie en témoigne, dans sa lucidité.

La seule voie est donc, avec d’autres, de mettre en cause cette gangrène du discours expert, c’est à dire de restaurer la conflictualité politique. « Vivre ensemble », est affaire de choix. Tout ne se vaut pas, au delà des « solutions techniques ». Vivre ensemble, avec des personnes dites autistes, est une question pour tous, et sans garantie de réponse, en vérité.

Franck Chaumon

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Les psychiatres et la gauche

Les psychiatres et la gauche

Caroline Eliacheff – France Culture

logoLes médecins n'attendent généralement pas grand-chose de la gauche à une exception près: les psychiatres surtout depuis l'orientation impulsée par Nicolas Sarkozy vers le tout sécuritaire. Ne voyant rien venir concernant la refondation de la psychiatrie plus conforme à l'éthique soignante, ils commencent à s'impatienter.
C'est dire que le plan autisme présenté par Mme Carlotti, ministre déléguée aux personnes handicapées, était attendu avec espoir. Eh bien, ce plan renforce plutôt le camp des déçus.
Pour comprendre la déception -le mot est faible- il faut rappeler que nous en étions restés, en matière de prise en charge de l'autisme, aux recommandations de Haute Autorité de Santé classant les approches psychanalytiques et la psychothérapie institutionnelle dans les interventions "non consensuelles" au seul profit des approches éducatives comportementales. Au grand dam des psychiatres et psychanalystes qui pratiquent depuis des années, pour autant qu'ils en aient les moyens, une approche variée, adaptée à chaque cas et aux souhaits des parents, contestant qu'une seule méthode, la leur ou une autre, puisse avoir le monopole de la prise en charge des autistes.
Leur critique a reçu le renfort inespéré de la revue indépendante Prescrire qui s'est penchée sur le guide issu de ces recommandations. La revue conclut:
"Ce guide privilégie les méthodes cognitivo-comportementales et écarte les autres approches sans argument solide. Ce choix exclusif est non ou mal étayé. Il n'aide pas les soignants de premier recours ni les familles à faire des choix éclairés".
Le plan autisme était l'occasion d'apaiser un conflit largement dépassé en pratique entre psychanalyse et éducatif ainsi qu'en témoignent les livres récemment parus de Bernard Golse, Pierre Delion ou Laurent Danon-Boileau. C'est exactement l'inverse qu'a choisi Mme Carlotti. Elle affirme:
"En France depuis 40 ans, l'approche psychanalytique est partout et aujourd'hui elle concentre tous les moyens. Il est temps de laisser la place à d'autres méthodes pour une raison simple: ce sont celles qui marchent et qui sont recommandées par la HAS".
On ne s'attendait pas à retrouver des propos aussi tranchés qu'inexacts dans la bouche de la Ministre. Si l'on veut rattraper notre retard, est-ce bien le moment de s'engager dans le tout-éducatif au moment où ce choix, appliqué depuis longtemps aux Etats-Unis, est fortement remis en question. Dans quelques années, le bilan risque d'être accablant. Au moins les psychiatres ne pourront pas être désignés comme bouc émissaire!
Mais la ministre ne va-t-elle pas trop loin en déclarant:
"N'auront les moyens pour agir que les établissements qui travailleront dans le sens où nous leur demandons de travailler".
Depuis quand un ministre impose-t-il un mode unique de prise en charge qui ne fait pas consensus? On attendait de la gauche qu'elle résiste à imposer une réponse univoque à la plus complexe des affections, tant par son origine multifactorielle que par ses expressions cliniques. Hélas, à tort.

à écouter: http://www.franceculture.fr/emission-les-idees-claires-de-caroline-eliacheff-les-psychiatres-et-la-gauche-2013-05-15

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PLAN AUTISME 2013 « QUAND L’ETAT SAIT LES BONNES PRATIQUES EN MATIERE DE SOIN ET DE FORMATION ! » par Ceméa

COMMUNIQUE DE PRESSE

PLAN AUTISME 2013 « QUAND L’ETAT SAIT LES BONNES PRATIQUES EN MATIERE DE SOIN ET DE FORMATION ! »

Le plan Autisme 2013 a été présenté très récemment par Madame CARLOTTI, Ministre Déléguée aux personnes handicapées et à la lutte contre l’exclusion, accompagné de déclarations citées par le journal Le Monde du 2 mai 2013 :
 « En France depuis quarante ans, l’approche psychanalytique est partout et aujourd’hui elle concentre tous les moyens. Il est temps de laisser la place à d’autres méthodes pour une raison simple : ce sont celles qui marchent et qui sont recommandées par la Haute Autorité à la Santé. »
 « N’auront les moyens pour agir que les établissements qui travailleront dans le sens où nous leur demanderons de travailler. »
Nous comprenons les pressions d’associations familiales pour aller vers plus de travail éducatif, en réaction à certains excès de pratiques psychanalytiques. Pour autant le plan Autisme tout en annonçant un certain nombre de mesures qui sont attendues (dépistage précoce, accueil des enfants à l’école, création de places en institution), exprime clairement la nécessité de la mise en oeuvre des recommandations de la Haute Autorité à la Santé (HAS) qui préconisent les approches neurocognitives, éducatives et comportementales et les méthodes de « l’analyse appliquée des comportements » et elles seules !
Exit les approches qui réfèrent à la psychopathologie, aux courants de la psychanalyse et non reconnues les professionnels et les équipes qui construisent le soin ou le travail social du point de vue de la psychothérapie institutionnelle. L’obtention des moyens sera conditionnée à l’application de ces recommandations. De même la formation des professionnels devra en tenir compte et le justifier pour être validée !
C’est une première, l’Etat sait et affirme ce que sont les bonnes pratiques professionnelles, y conditionne les moyens et oriente les formations des cursus initiaux et des contenus de la formation professionnelle continue. Et pourtant ces recommandations de la HAS conclues dans un climat de pression du lobbying de quelques associations actives mais minoritaires, que nous dénoncions déjà dans un précédent communiqué en avril 2012, sont des recommandations dont la pertinence a été questionnée très précisément par la revue Prescrire dans son numéro d’avril 2013. En effet, contrairement à ce qui est affirmé, aucune approche ne fait accord sur le plan scientifique dans le domaine de l’autisme et les travaux de la HAS n’ont pas non plus fait consensus.
Ces recommandations deviennent alors partisanes sans plus. Les travaux les plus concluants s’accordent pour énoncer la complexité de l’autisme, des autismes devrait-on dire ; ce sont les approches pluri dimensionnelles qui apportent les meilleures évolutions, les approches qui combinent les réponses éducatives, comportementales et thérapeutiques. En cela les pratiques inspirées de la psychanalyse et de la psychothérapie institutionnelle sont à considérer au même titre que les autres et non à rejeter, ni à opposer systématiquement et à valoriser en terme de complémentarités.
Que penser de l’imposition d’une seule méthode à tous ? Que penser d’un seul enseignement et d’une seule formation dans le registre de la souffrance psychique et des handicaps, au mépris des acquis de tous les travaux cliniques et des enseignements universitaires ; en jetant l’anathème sur la psychanalyse sans aucun discernement et en faisant croire que trop de professionnels du soin et du travail social s’y réfèreraient ! C’est bien mal connaître les réalités des équipes et des structures. Aucune nuance, aucune différence avec les options et les préconisations de la Droite précédemment au pouvoir, au contraire une continuité et un volontarisme affiché. Alors il faut se rendre à l’évidence et reconnaître l’adhésion du ministère aux pressions des lobbys puissants des quelques associations et des laboratoires, et une lecture idéologique des résolutions des souffrances. En un mot la mise en place d’une thérapie d’Etat en vue du contrôle et de l’adaptation par ce biais de l’être humain à la logique gestionnaire au service de l’économie de marchés.
Ainsi, il est prévu dans la partie consacrée à la formation initiale de repenser les contenus des formations des professionnels du soin, médecins et psychologues, des travailleurs sociaux concernant les TED (Trouble Envahissant du Développement) de ce seul point de vue. De même pour les futurs enseignants, dans les ESPE (Ecoles Supérieures du Professorat et de l’Education). La formation continue n’est pas épargnée et il est prévu que les organismes agréés soient en demeure de proposer ces approches au risque de se voir supprimer leurs agréments et leurs financements. Chaque année, par nos actions de formation dans le champ de la psychiatrie et de la santé mentale, ce sont près d’un millier de professionnels que nous rencontrons ; chaque année, dans nos trois centres de formation aux métiers du travail social ce sont près de huit cents étudiants qui se préparent à l’exercice difficile et passionnant des métiers de l’éducation spécialisée. Notre engagement et nos options dans le champ de la formation en psychiatrie et dans l’éducation spécialisée depuis plus de soixante ans n’ont jamais obéi à quelque imposition que ce soit ; nous sommes même fiers de contribuer par nos conceptions pédagogiques et nos valeurs au maintien des approches de la complexité quand il s’agit de prendre en considération la souffrance de l’autre.
En avril 2012, dans le communiqué qui énonçait la position des CEMEA sur l’autisme, nous écrivions : « L’être humain ne peut se réduire à une collection de comportements qu’il faudrait rééduquer pour une meilleure adaptation. La question de la relation aux autres et au monde est assujettie à la question du désir, des émotions et des intelligences partagées et à l’inscription de chacun dans une histoire et une culture dont les aspects inconscients sont une composante et fondent l’humanité. Nos pratiques de formation depuis leur origine dans le champ de la psychiatrie et de l’éducation spécialisée ont toujours récusé les réponses univoques. » Nous ne pouvons imaginer former les professionnels dans nos sessions de formation continue et les étudiants de nos trois centres de formation aux métiers de l’éducation spécialisée dans cette vision imposée et faussement scientifique.
LES CEMEA
Contact : Dominique Besnard, Directeur des Activités du Développement et de la Prospective.
dominique.besnard@cemea.asso.fr – Tel : 01 53 26 24 53 – 06 89 86 11 17
ASSOCIATION NATIONALE – RECONNUE D’UTILITE PUBLIQUE
24, rue Marc-Seguin – 75883 Paris cedex 18 – Tél. 01.53.26.24.24 – Fax 01.53.26.24.19 – www.cemea.asso.fr

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Lettre ouverte de Mireille Battut, présidente de l’association La main à l’oreille

Lettre ouverte de Mireille Battut,
présidente de l’association La main à l’oreille
à Marie Arlette Carlotti, au sujet de la présentation
du 3ème plan autisme

Madame la ministre,
Je viens de recevoir votre appel à soutenir votre candidature à la mairie de Marseille, sur la boite mail de l’association que j’ai créée, La main à l’oreille.
La main à l’oreille est née en 2012, année consacrée à l’autisme Grande cause nationale, pour porter une parole autre : nous refusons de réduire l’autisme à la seule dimension déficitaire et sa prise en charge à la seule approche rééducative, nous voulons promouvoir la place des personnes autistes dans la Cité, sans nous référer à une norme sociale ou comportementale.
C’est en 2012 que vous avez découvert l’autisme. Vous repartez maintenant vers d’autres aventures, mais vous nous laissez un 3ème Plan Autisme rapidement ficelé, accompagné de déclarations martiales : « En ouvrant ce dossier, j’ai trouvé une situation conflictuelle, un climat tendu, je n’en veux plus. » Vous avez, en effet, vécu des moments très chahutés. J’en ai été témoin lors d’un colloque au Sénat dédié à l’autisme, où un groupe de parents bien déterminés vous empêchait de parler. Le député Gwendal Rouillard, votre collègue, qui a choisi de soutenir les plus virulents, était à la tribune, les yeux mi-clos et le sourire aux lèvres. Comme vous étiez toujours coincée sur le premier paragraphe de votre discours, il a levé un bras et a demandé silence aux parents en les mettant en garde « ne prenez pas la ministre pour cible, n’oubliez pas que votre véritable ennemi, c’est la psychanalyse ». La salle s’est calmée et vous avez pu poursuivre votre propos, après avoir jeté un regard de remerciement à celui qui vous sauvait ostensiblement la mise. Vous avez retenu la leçon : vous ne voulez plus de parents chahuteurs dans vos meetings. Aussi, en partant, vous donnez des gages : « En France, depuis quarante ans, l’approche psychanalytique est partout, et aujourd’hui elle concentre tous les moyens ». Vous savez pourtant, en tant que Ministre, que depuis trente ans la psychanalyse n’est plus dominante en psychiatrie, que les établissements médico-sociaux ainsi que les hôpitaux de jour ont intégré des méthodes comportementales ou développementales dans leurs pratiques et que le problème majeur, c’est le manque de place et de moyens. Est-ce à cause de la psychanalyse que les enfants autistes restent à la porte de l’Ecole républicaine ? C’est donc en toute connaissance de cause que vous vous faites le relai d’une fable grossière, dictée à la puissance publique par quelques associations extrémistes.
Dès votre arrivée, vous avez annoncé que vous seriez très à l’écoute des parents. Il eut été plus conforme à la démocratie d’être à l’écoute des différents mouvements de pensée. « Les » parents, ce n’est ni une catégorie, ni une classe sociale. Il y a abus de généralisation dans la prétention du « collectif autisme » à s’arroger la parole de tous « les » parents. Vous ne pouvez pas ignorer qu’il y a d’autres associations représentant d’autres courants de pensée puisque nous avons été reçus par votre cabinet où nos propositions ouvertes et constructives ont été appréciées, et où l’on nous a assurés que le ministère n’avait pas vocation à prendre parti quant aux choix des méthodes. C’était le moins que nous demandions. Nous ne cherchons à interdire ou à bannir quiconque, et surtout pas qui pense différemment. Nous sommes trop attachés à la singularité, qui est l’agalma de ce que nous enseignent nos enfants.
« Il est temps de laisser la place à d’autres méthodes pour une raison simple : ce sont celles qui marchent,… Permettez-moi de m’étonner que vous n’ayez pas attendu pour affirmer cela que les 27 projets expérimentaux, tous attribués unilatéralement à des tenants de l’ABA par le précédent gouvernement, et jugés sévèrement par vos services comme trop chers, aient été évalués. La diversité et la complexité du spectre autistique peuvent justifier différentes approches, en tout cas, vous n’avez rien de concret permettant d’étayer le slogan de l’efficacité-à-moindres-couts-d’une-méthode-scientifique-reconnue-dans-le-monde-entier- sauf-en-France. En Amérique, le conditionnement comportementaliste est fortement critiqué, notamment par des personnes se revendiquant autistes, aussi bien pour son manque d’éthique, que pour ses résultats en fin de compte peu probants, conduisant parfois à de graves impasses thérapeutiques.
…et qui sont recommandées par la Haute Autorité de Santé. ». Si, en privé, vos services reconnaissent que le ministère a choisi de s’appuyer sur ces recommandations, en l’absence d’autres bases, encore faut-il ne pas en faire une lecture outrageusement simpliste se résumant à « une méthode ». La HAS s’efforçait tout de même de maintenir l’intégration des différentes dimensions de l’être humain, sous la forme d’un triptyque « Thérapeutique/pédagogique/éducatif ». Dans le 3ème plan autisme que vous venez de présenter, seul l’éducatif est maintenu. Le mot « thérapeutique » est employé une seule fois, de façon surprenante pour qualifier « la » classe de maternelle spécialisée pour les autistes, une par académie !
« Que les choses soient claires, n’auront les moyens pour agir que les établissements qui travailleront dans le sens où nous leur demanderons de travailler ». L’écrasante majorité des établissements a déjà prudemment annoncé être en conformité avec les recommandations de la HAS. Il faut donc entendre que vous souhaitez aller au-delà ? Votre volonté est clairement d’intimider tous ceux qui s’efforcent de mener une démarche au un-par-un et qui ne calent pas leur pratique exclusivement sur des protocoles dépersonnalisés. En faisant cela, vous transformez les intervenants en exécutants serviles, vous réduisez à néant l’apport pacificateur de la dimension thérapeutique face à la violence potentielle de la sur-stimulation, du dressage et de la volonté de toute-puissance. En procédant ainsi vous menacez directement tout le secteur médico-social au profit d’un système de services à la personne et de privatisation du soin, avec formation minimale des intervenants. D’autant que vous n’annoncez pas la création de nouvelles structures avant 2016.
La fédération ABA France revendique sans ambages « une approche scientifique qui a pour objectif la modification du comportement par la manipulation » destinée à tous les domaines, bien au-delà de l’autisme, de la psychiatrie à l’éducation en passant par la communication. On trouve dans leur programme les ingrédients du traitement qui vous a été réservé : définition externe d’un objectif cible, mise sous situation de contrainte du sujet, au cours de laquelle il sera exposé à la demande de l’autre de façon intensive et répétitive, la seule échappatoire étant de consentir à ce qui est exigé de lui. On comprend que vous soyez soulagée d’en finir. Si je tiens personnellement à éviter que mon enfant subisse ce type de traitement, j’attends aussi d’un ministre de la République qu’il sache y résister.
Madame la Ministre, si vous voulez mettre vos actes en accord avec les annonces de votre candidature à la mairie de Marseille « pouvoir rassembler les forces de progrès … et tourner la page du clientélisme… », il est encore temps pour vous de le faire, j’y serai attentive.
Mireille Battut
Présidente de La main à l’oreille

http://lamainaloreille.wordpress.com/2013/05/14/lettre-ouverte-de-mireille-battut-presidente-de-lassociation-la-main-a-loreille-a-marie-arlette-carlotti-au-sujet-de-la-presentation-du-3eme-plan-autisme/

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Les Ateliers aux Assises Citoyennes

Ateliers

ATELIER 1
Pratiques de soins et d’accompagnement : entre résistances et inventions
avec la participation de Pierre DARDOT, philosophe
Modérateurs : Dr Yacine Amhis, psychiatre, la CRIEE, Reims – Françoise Nielsen, psychanalyste, Utopsy,
Paris Benjamin Royer, psychologue clinicien, association Vice&Verça – université Paris XIII, La nouvelle Forge
Dominique Damour, Psychologue clinicienne, membre de la coordination Inter-collèges des psychologues
hospitaliers IDF, Pontoise – Dr Mathieu Bellahsen, psychiatre, Utopsy, Etampes

 » L’atelier sera l’occasion d’une discussion citoyenne pratique et politique. Nous tenterons d’ouvrir ensemble les contradictions qui animent le champ du soin et de l’accompagnement. Comment penser différentes possibilités d’accueil et de relation de soins ? Comment œuvrer à une hétérogénéité de pratiques qui dessineraient des perspectives émancipatrices singulières et collectives ?

Pour nourrir la discussion seront notamment présents à l’atelier : Loïc Andrien, Marie José Cinq Mars, Marie José Villain, Collectif Artaud de Reims, les Psycausent, Pierre Dardot. »

ATELIER 2
Espaces partagés : vie quotidienne et citoyenneté
Les clubs thérapeutiques, les associations de secteur, les groupes d’entraide mutuelle, sont des espaces où se rencontrent, débattent, se construisent des projets en partage entre patients, soignants, voire des citoyens concernés par le champ psychiatrique, les questions qui touchent à la culture, l’être ensemble, le « vivre ensemble », matrice du politique. A ce titre ce sont aussi des lieux d’expérimentation de la citoyenneté. Ce sont aussi des espaces qui permettent des ouvertures des institutions vers la cité, le champ social, et permettent ainsi une circulation « entre le dedans et le dehors ».
Nous envisagerons de partager différentes expériences, de nombreuses pratiques, qui même si elles ne sont pas répandues dans la plupart des lieux de soins, ou dans la cité, devraient se développer avec l’émergence d’une parole collective des patients, à laquelle se risquent à la confrontation des professionnels et des acteurs de la culture ( arts plastiques, théâtre, etc).

Atelier animé par Aurore Le Nail, Monique Vincent, Paul Machto et Fredéric Niquet, auxquels se joindront notamment Laure Wolmark, psychologue au COMEDE – accueil des exilés-, Nausica Zaballos,doctorante en histoire de la médecine et en anthropologie, Agnès Faulcon, directrice du centre social intercommunal de Montfermeil-Clichy sous bois, Guy Bénisty, metteur en scène directeur du Groupe d’Intervention Théâtrale et Cinématographique, et d’autres …

ATELIER 3
Les familles et les proches comme partenaires pour les soins et l’accompagnement
Crise du patient , Crise de la famille, Crise de la psychiatrie : qui est envahi par les troubles ?
Comment le “système de soins “ se doit-il de soutenir la famille pour qu’elle puisse rester “ aidante “dans ses relations avec la personne touchée par “des troubles psychiques “ ? Quel accueil pour la partie silencieuse de la famille, la fratrie, les enfants, les grands parents ? Quelle place pour les familles et pour les patients?
L’atelier sera un moment de discussion et d’échanges autour du rôle et de la place de chacun par rapport à celui ou celle qui a besoin de soins .
Avec la participation d’ Annick Ernoult, Héléne Davtian, Lise Gaignard, Pascale Molinié, Christine Chaise, Barbara Wallian, Mireille Battut, Victoire Mabit…

ATELIER 4
Articulation du sanitaire et du médico-social
Avec la participation de Marjolaine Rauze, Maire de Morsang sur Orge, vice présidente du Conseil
Général de l’Essonne chargée de la Santé et des Solidarités et du Dr Pascal Crété, psychiatre, Fédération
Inter Associations Culturelles (FIAC), Caen
Modérateurs : Dr Pedro Serra, psychiatre, Utopsy, Bondy – Brigitte Voyard, psychanalyste, Paris – Serge
Klopp, cadre infirmier, Ceméa, Paris

Depuis le rapport Cléry Mélin en 2003, le ministère ne cesse de vouloir limiter la mission sanitaire du Secteur au traitement de la crise, l’hospitalisation ne releverait plus de la sectorisation (rapport Couty 2009). On passerait de la continuité des soins (qui serait dorénavant assurée par le généraliste) à la continuité de la prise en charge « segmentée », assurée alternativement par le Secteur ou le médicosocial. Ce qui remet en cause toute conception psychodynamique du soin intégrant l’histoire de la maladie et du sujet. Ce qui met en concurence le sanitaire et le médicosocial. Le « plan autisme » qui vient d’être publié va-t-il être le levier pour mettre en oeuvre concrètement ces projets? Peut-on sortir de cette impasse? Le Secteur a-t-il encore un avenir? Comment inventer de nouvelles coopération entre ces champs respectant l’approche psychodynamique et articulant continuité des soins avec continuité des prises en charge?

ATELIER 5
Enjeux actuels des soins psychiques pour les enfants
La notion de soin psychique fait elle toujours partie de notre univers quotidien (parent,soignant,pedagogue,directeur)? Les souffrances psychiques des enfants deviennent progressivement de simples troubles neuro-développementaux excluant inexorablement la pédopsychiatrie (cf 3ème plan autisme) tandis que le médico-social sera doté à condition d’utiliser des techniques comportementales. La pédopsychiatrie a t-elle donc toujours un avenir? Comment dans ce contexte, penser une coopération et une continuité des soins entre pédopsychiatrie et médico-social pour préserver l´hospitalité dues aux enfants, en développant des pratiques plurielles et pluridisciplinaires orientées par la psychanalyse et la psychothérapie institutionnelle.?

Avec la participation de Dominique Amy, Pierre Suesser, Dominique Bertin, Moïse Assouline, Pierre Delion et d’Agnès Bachelet et Patrick Sadoun.

ATELIER 6
Justice et Psychiatrie : le Droit, l’Ethique et le soin. Jeunesse, médico-social et sanitaire
La psychiatrie se trouve à la croisée de nombreuses disciplines et les professionnels de la psychiatrie travaillent à la frontière de plusieurs institutions. La justice est de celles-là. Pour autant, les relations entre justice et psychiatrie se situent au cœur de plusieurs contradictions. Ces liens remontent à l’origine même de la psychiatrie comme discipline médicale. Ils constituent par là le pêché originel de la psychiatrie. Les rapports qu’entretiennent l’une et l’autre, peuvent-ils exister dans un climat serein ? Psychiatrie et justice ne peuvent évoluer l’une sans l’autre. On assiste en ce point à une alternance entre recherche d’alliance et clivage institutionnel. Entre altérité et affinité, les paramètres propices à un mariage heureux de ces deux champs d’exercice peuvent-ils être décrits ?

Un grand nombre de questions peuvent être abordées. La loi du 5 juillet 2011 sur les soins sans consentement occupe de nombreux débats actuels. Mais le droit évolue bien vite, dans tous les domaines. Ainsi des lois sur la protection des biens, des lois sur l’irresponsabilité pénale ou de celles touchant au secret médicale, pour ne citer qu’elles. La justice des mineurs également, n’est pas indemne d’évolutions nombreuses, dont certaines inquiètent les professionnels de l’enfance et de l’adolescence. Comment ne pas perdre son âme de soignant, d’éducateur, ou d’accompagnant, tout en gardant la préoccupation d’un partenariat avec la justice, et pourquoi pas, la police ? Est-il possible de maintenir une hospitalité pour la folie en se moulant dans les nouveaux cadres législatifs ? Telles sont quelques une des questions difficiles qui se posent quotidiennement à ceux qui travaillent dans le médico-social ou pour les hôpitaux psychiatriques.

Avec la participation de Serge PORTELLI, magistrat, vice président au tribunal de Paris
Modérateurs :
Dr Thierry Najman, psychiatre des hôpitaux, chef de pôle, Moisselles – Lysia Edelstein, psychologue clinicienne
à la PJJ, Seine Saint Denis – Selma Benchellah, psychologue, association culturelle de Maison
Blanche, Paris – Antoine Machto, psychologue clinicien, Gentilly

ATELIER 7
Évaluation, Qualité… Comment nous réapproprier les mots occupés ?
Avec la participation du Pr Yves Clot, chaire de psychologie du travail, CNAM, Paris et du Professeur
François Gonon, directeur de recherche au CNRS, neurobiologiste, Bordeaux
Dr Bernard Odier, psychiatre, psychanalyste, chef de service, ASM 13, Paris.
Modérateurs :
Émile Lumbroso, psychologue clinicien, association Europsy, Reims – Dr Patrice Charbit, psychiatre
et psychanalyste, Montpellier – Dr Guy Dana, psychiatre chef de service, psychanalyste, Longjumeau –
Dr Bruno Tournaire Bacchini, psychiatre, Utopsy, Clermont de l’Oise

ATELIER 8
Folie, Culture et Sociéte
Dans un monde où domine l’obsession de la norme, de la conduite conforme, toute recherche de façons de penser nouvelles, de façons d’agir différentes, d’un ailleurs, d’un inconnu, provoque des violentes résistances.
La « folie » est toujours la tentative de trouver au-delà de la brutalité du conformisme une voie singulière, inédite. La « culture » sous toutes ses formes s’enracine dans cette exigence, ce risque et ce courage, d’ou la nécessite cruciale d’espaces sociaux qui permettent d’accueillir la transgression, et la relance incessante de la créativité.

Modérateurs: Heitor de Macedo, Alexandra de Seguin , sylvie Prieur, Jacques Mairesse et Patrick Chemla
Pour nourrir la discussion seront notamment présents à l’atelier : Sophie Sirere, Régis Sauder, Lutia Erati, Marie-France Negrel, Lancelot Hamelin, Laure Murat, Adrien Beorchia, Patrick Franquet, Dina Joubrel, Pierre Smet, Charles Burquel

Les modérateurs de l’atelier 8

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LETTRE OUVERTE A MONSIEUR LE PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE

LETTRE OUVERTE A MONSIEUR LE PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE

Il est des mots, des discours prononcés, des dérives, en face desquels le devoir d’une prise de parole exigeante s’impose.
Notre collectif composé de professionnels -psychiatres, infirmiers, éducateurs, psychologues, psychanalystes…- de patients et de familles, d’acteurs du monde de la culture, est né en 2008 en réaction aux prises de position de votre prédécesseur considérant les malades mentaux comme des êtres potentiellement dangereux. Il s’agissait d’utiliser un fait divers pour alimenter une idéologie politique « sécuritaire », en prenant la personne souffrante pour cible.
Cette position, éminemment stigmatisante a provoqué un émoi justifié parmi les citoyens de notre pays : 40 000 personnes signèrent alors un texte dénonçant vivement cet incroyable recul culturel.

Faire des malades mentaux un enjeu idéologique n’est hélas pas nouveau et la peur ou le rejet de la folie sont toujours présents dans nos sociétés. Or, seul un état républicain et démocratique permet d’accueillir les plus démunis d’entre nous et nous sommes fiers d’appartenir à un pays qui prône les valeurs d’égalité, de fraternité et de liberté.
C’est autour de ces acquis que s’est progressivement institué un exceptionnel système de soins solidaires permettant de réelles avancées. Un système qui nous a permis de nous confronter à la complexité inhérente à toute pratique relationnelle : comment éduquer, soigner, être soigné ou comment accueillir la souffrance de l’autre.
Cette complexité se nourrit de l’engagement, du doute, de la prise de risques. Elle exige des citoyens libres, créatifs, cultivés. La possibilité de penser est au cœur de ce processus. Une pensée ouverte et partagée, à la croisée des savoirs. Elle est alors porteuse des plus grands espoirs car elle laisse place à la singularité de chacun, à l’expression de la subjectivité et à la création collective. Elle demande une formation de haute exigence, une remise en question permanente, une appropriation par chacun et par le collectif, des projets de soin et d’accompagnements.
Mais hélas, depuis une vingtaine d’années, des méthodes évaluatives issues de l’industrie doivent être appliquées à toutes les professions qui traitent des rapports humains, s’opposant ainsi frontalement à notre histoire et à notre culture.

Il a été décidé que nous devrions nous plier à des protocoles imposés par «des experts» bien souvent étrangers aux réalités plurielles de la pratique.
Monsieur le Président, pouvez-vous accepter l’embolisation de ces pratiques par des tâches administratives aussi stériles qu’ubuesques ? Croyez-vous qu’il soit possible de coter avec des petites croix la valeur d’une relation, d’un comportement, d’un sentiment ?

Pouvez-vous tolérer que l’on ait confisqué aux citoyens leur possibilité de construire les outils éthiques d’appréciation de leur travail, de leur façon de soigner, d’enseigner, d’éduquer, de faire de la recherche? De leur imposer des normes opposables et opposées à tout travail de créativité ?
Pouvez-vous cautionner la victoire de la hiérarchie qui écrase, de la bureaucratie qui règne, de la soumission imposée qui s’étend?
Enfin, élément le plus préoccupant, ces protocoles qui excluent la dimension relationnelle de la pratique prétendent s’appuyer sur des bases scientifiques, contestées au sein même de la communauté ! Comme s’il fallait s’exproprier du terrain de la rencontre à l’autre.

Et ces directives s’imposent partout, dans tous les domaines, dans toutes les institutions : cela va des gestes répétitifs et codifiés des infirmiers, au SBAM (Sourire, Bonjour, Au revoir, Merci) pour les caissières en passant par l’interdit de converser avec les patients pour les « techniciens de surface ». Tous les personnels se voient contraints de donner de leur temps à cette bureaucratie chronophage.

Combien d’heures de travail abêtissant, perdu, gaspillé, activités en apparence inutiles, mais qui dans les faits, ont pour objet de nous entraîner dans des rituels de soumission sociale, indignes de la République à laquelle nous sommes attachés.
Comment pouvons-nous accepter cela, Monsieur le Président? Comment pouvez-vous l’accepter?
Le réductionnisme est à son apogée : tentative de nous réduire à une technique, à un geste, à une parole désincarnée, à une posture figée.
Nous tenons à nos valeurs fondatrices, celles qui font de nos pratiques, un art, oui, un art qui allie les connaissances, le savoir-faire et l’humanité accueillante des hommes qui construisent leur propre histoire.

Ouverte à toutes les sciences humaines et médicales, la psychiatrie se doit de lutter en permanence contre cette tentation réductionniste des évaluations-certifications soutenues par la Haute Autorité de Santé (HAS) qui, sous l’impact de l’idéologie ou de puissants lobby financiers, tendent à anéantir l’extraordinaire potentiel soignant des relations subjectives entre les personnes.

Ainsi par exemple, à propos de l’autisme, de quel droit la HAS peut-elle affirmer que ce qui n’entre pas dans ses codes d’évaluation est non scientifique donc non valable, alors que des milliers de professionnels, loin des caricatures et des polémiques, travaillent en bonne intelligence avec les familles et des intervenants divers, que cela soit sur le plan éducatif, pédagogique ou thérapeutique ? De quel droit la HAS dénie t-elle la validité de pratiques reconnues, que des associations de patients, de soignants, de familles, défendent pourtant humblement ? Au nom de quels intérêts surtout, la HAS a-t -elle imposé une « recommandation » dont la revue Prescrire, reconnue pour son indépendance, vient tout récemment de démontrer les conditions totalement partiales et a-scientifiques de son élaboration ?
Comment enfin, lors de la parution du dernier plan Autisme, Madame Carlotti, Ministre aux personnes handicapées, ose t-elle menacer sans réserve aucune, les établissements qui ne se plieraient pas à la méthode préconisée par la HAS, de ne plus obtenir leur subvention de fonctionnement ? Comment un ministre de la République peut-il imposer aux professionnels et par voie de conséquence, aux parents et aux enfants, sans plus de précaution, de travailler comme elle l’ordonne ?
C’est une grande première, porte d’entrée à toutes les dérives futures.

L’Histoire, la philosophie, les sciences en général nous le rappellent : l’être humain se construit dans le lien avec ses contemporains, son environnement, dans les échanges. Une alchimie complexe, unique à chaque fois, qu’une pluralité d’outils aident à penser. Quelque soit le handicap, l’âge, la maladie, les « troubles » comme on dit, de quel droit priver certains de cet accompagnement pluridimensionnel (et de tous les éclairages dont il se nourrit) ? Toute réponse univoque et protocolaire, qui dénie la singularité de chacun, est à cet égard indigne et au final stigmatisante.
Or, cette logique techniciste n’est-elle pas déjà en route dans les autres domaines du soin psychique ? Ce même principe d’uniformisation par voie d’« ordonnance modélisée » ne peut que s’étendre à d’autres catégories de troubles (cernés par le DSM, manuel diagnostique lui aussi éminemment contesté) : à quand une méthode systématisée puis dictée, pour « les dépressifs », pour « les bipolaires », « les schizophrènes », les troubles dus à la souffrance au travail » etc.?

Ne pensez-vous pas Monsieur le Président que cette pression inadmissible procède d’une idéologie normative, véritable fléau pour la capacité de débattre, d’élaborer des idées ?
Monsieur le président, entendez-vous qu’il s’agit d’une vaste entreprise d’assèchement du lien relationnel, de mise en route d’une inquiétante machine à broyer la pensée, d’un système qui risque d’amener toutes les parties concernées à l’indifférence et à la résignation?
Monsieur le Président, vous avez les pouvoirs, de la place qui est la vötre, d’agir immédiatement pour que soient remis en cause ces systèmes qui produisent les monstres bureaucratiques de protocolarisation présents dans tous les domaines de la vie publique, notamment en psychiatrie et dans le médico-social.

Il est des mots, des discours prononcés, des dérives, en face desquels le devoir d’une action exigeante s’impose…

Monsieur le Président, nous vous demandons solennellement d’intervenir.
Permettez nous de garder l’espoir.

LE 8 MAI 2013

LE COLLECTIF DES 39 CONTRE LA NUIT SECURITAIRE

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Communiquė de presse – plan autisme 2013

Plan Autisme 2013
8 mai 2013

L’autisme laissé en plan ?

Que penser des dernières déclarations au sujet de l’autisme de la Ministre déléguée aux personnes handicapées et à la lutte contre l’exclusion, Mme Marie-Arlette Carlotti, dans le journal « Le Monde » daté du 2 mai 2013 :

– « En France depuis quarante ans, l’approche psychanalytique est partout, et aujourd’hui elle concentre tous les moyens. Il est temps de laisser la place à d’autres méthodes pour une raison simple: ce sont celles qui marchent, et qui sont recommandées par la Haute Autorité de Santé. »

– « N’auront les moyens pour agir que les établissements qui travailleront dans le sens où nous leur demanderons de travailler »

Ainsi, il ne s’agit même plus de faire reconnaître d’autres approches que la psychanalyse mais carrément de remplacer une prétendue hégémonie par une autre.

Le lecture du plan autisme est édifiante et excède même les déclarations de la Ministre. En effet, s’il comporte des points intéressants, notamment le fait de favoriser le diagnostic précoce, de créer des places en institution, d’améliorer l’accueil des enfants à l’école et l’accès aux soins somatiques des personnes autistes, ce plan constitue une application aveugle de la dernière recommandation de la Haute Autorité de Santé (HAS), en conditionnant le financement des établissements recevant des personnes autistes à leur obéissance à ces nouvelles normes officielles, obéissance dont il est prévu qu’elle soit mesurée par des évaluations internes et externes et autres certifications. On peut donc penser qu’il s’agira en pratique, pour un établissement, de prouver qu’il se forme et met en application la méthode de « l’analyse appliquée des comportements » (ABA) pour recevoir un soutien financier. Par ailleurs la formation des professionnels sera également infléchie dans cet unique sens. Mais au-delà, ce plan réalise une étape supplémentaire d’un processus de normalisation mis en place par une logique bureaucratique, d’un dispositif de contrôle des théories et des pratiques véhiculant une vision adaptative de l’être humain dont on ne peut douter qu’elle est amenée à s’étendre. On peut déjà imaginer le contenu d’un prochain plan schizophrénie, ou trouble bipolaire, hyperactivité, anorexie mentale…

Il est important de rappeler que l’illégitimité de la recommandation de la HAS, qui donne sa caution scientifique à l’ensemble, a pourtant été démontrée:

– D’une part, en ce qui concerne son contenu : ainsi la revue Prescrire dans son numéro d’avril 2013 démontre la non consensualité des méthodes recommandées et indique que, contrairement à ce qui est affirmé, aucune approche ne fait consensus sur le plan scientifique dans le domaine de l’autisme.

– D’autre part, du fait des modalités de sa rédaction : le lobbying de certaines associations minoritaires mais très actives étant affiché, comme en témoigne d’ailleurs la stigmatisation d’un certain nombre de professionnels et de parents d’autistes ne prônant pas exclusivement les approches qui conviennent à ces associations.

On pourrait penser qu’il s’agit seulement d’un manque de courage du gouvernement et d’un électoralisme à courte vue. Mais quel serait l’intérêt de répondre à l’agitation de quelques associations et collectifs, s’aliénant ainsi la grande majorité des professionnels et des familles ? On peut aussi penser qu’il s’agit là d’autre chose, et que les revendications rééducatives et réadaptatives de ces groupes ont trouvé un écho dans un processus étatique déjà présent visant à une normalisation et un contrôle des pratiques, sous couvert de gestion et d’économie.

Concrètement, l’hyper promotion d’une approche plutôt qu’une autre dans les lieux déjà existants ne changera rien à la situation déjà explosive dans le champ de l’autisme, sera contre-productive et n’endiguera pas les souffrances qui y sont attachées. Nombreux sont les familles et les professionnels écœurés par ce parti pris sans nuance.
Il est au contraire crucial de permettre une diversité d’approches pour respecter la singularité des personnes autistes. Aucune méthode ne « marche » sur tout le monde et que deviendront ceux à qui l’unique approche proposée ne conviendra pas voire pour qui elle sera nocive ?

Les personnes autistes et toute personne en souffrance psychique ainsi que leurs familles devraient pouvoir rencontrer plusieurs types de professionnels, d’institutions, de manière de travailler, y compris celles qui sont inspirées par la psychanalyse.
Il est honteux de diaboliser la psychanalyse dans son ensemble au prétexte de propos stupides tenus par certaines personnes s’en réclamant, qui ont blessé des mères et des familles. Il est bien évident que la tendance à culpabiliser les familles existe dans tous les corps de métier en lien notamment avec la santé et l’éducation et doit absolument être combattue. Cependant, il est inacceptable que toute la richesse d’un champ de pensée, de recherche et de pratique consacré à la souffrance humaine soit balayée dans sa totalité, et irrespectueux vis-à-vis des personnes autistes et de leur proches qui ont pu y trouver du réconfort. Il est permis de penser que tout être humain a un inconscient et peut bénéficier de sa prise en compte s’il y trouve un intérêt.

Refusons ce dispositif normalisant qui, en débutant avec l’autisme, ne fera que s’étendre aux autres « troubles ».

Travaillons ensemble, notamment pendant les Assises pour l’hospitalité en psychiatrie et dans le médico-social, pour que tous les citoyens – personnes avec autisme comprises – trouvent leur place dans la société. Place qui ne se résume pas aux seuls lieux de prise en charge mais doit se déployer dans tous les espaces du quotidien, de culture et de convivialité, où chacun peut apporter sa richesse humaine et en faire bénéficier la démocratie.

Le collectif des 39
www.collectifpsychiatrie.fr

Le collectif des 39 et les CEMEA organisent les Assises pour l’Hospitalité en psychiatrie et dans le médico-social les 31 mai et 1er juin prochain à Villejuif
Lien : https://www.collectifpsychiatrie.fr/?p=5793

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Appel à mobilisation

Nous venons de prendre connaissance du plan Autisme présenté par madame Marie-Arlette Carlotti, ministre déléguée chargée des personnes handicapées et de la lutte contre l’exclusion, ainsi que des déclarations qui ont accompagné ce lancement dans le Monde:
« En France depuis quarante ans, l’approche psychanalytique est partout, et aujourd’hui elle concentre tous les moyens. Il est temps de laisser la place à d’autres méthodes pour une raison simple: ce sont celles qui marchent, et qui sont recommandées par la Haute autorité de santé. »
« Que les choses soient claires », ajoute-t-elle en forme d’avertissement, « n’auront les moyens pour agir que les établissements qui travailleront dans le sens où nous leur demanderons de travailler ». La prise en charge de l’autisme fait l’objet d’une vive opposition entre les partisans d’une méthode de soin psychiatrique d’une part, et éducative et comportementale d’autre part. »
Il nous faut entendre cet « avertissement », et la lecture du plan en question ne laisse aucun doute sur les intentions de mise au pas des équipes dans le champ de la psychiatrie et du médicosocial.
On pourrait croire à une simple réponse démagogique à la demande des familles se plaignant à juste titre bien souvent de l’absence de places d’accueil pour leurs enfants, ou revendiquant une autre approche que celle prônée jusque-là. Mais ce plan va bien au-delà en mettant en avant une démarche systématique et construite visant à une approche unidimensionnelle « des personnes avec autisme », et excluant explicitement toute autre approche. La mise en place de programmes de formation obligatoires, contrôlés par les certifications ne laisse aucun doute sur l’absence totale de marge de manœuvre qui resterait aux équipes ayant une pratique plus ouverte et pluridimensionnelle.
Se trouve ainsi mise en place une machine bureaucratique nationale, régionale et locale, avec la volonté explicite de supprimer la diversité des approches, et la promotion de programmes de recherche centrés uniquement sur des objectifs moléculaires et biologiques, une recherche qui connaitrait à l’avance ses résultats déjà annoncés dans le plan !!
« L’évidence scientifique » se trouve mise à l’honneur à chaque page ainsi que les recommandations pourtant fort contestées de la HAS (cf entre autres le très bon article de la revue Prescrire), avec le projet d’un passage en force de ces critères pour toutes les équipes concernées.
Il ne faut donc pas considérer comme un écart de langage que ne soient pas financées les structures qui n’obéiraient pas puisque tout ce plan vise à cette mise au pas.
La référence à l’association Fondamental comme lieu fédératif de ce projet nous indique aussi qu’il serait illusoire de croire à une réponse limitée aux enjeux de l’autisme. Cette ingérence de l’Etat par le biais des universitaires et des contrôles par les certifications constitue une véritable machine de guerre contre la psychiatrie. Car on ne voit pas comment on pourrait réduire cette obéissance à « l’évidence scientifique » et au lobby de Fondamental, à une seule problématique.
Si nous tolérons cette ingérence aujourd’hui, il n’y a aucune raison qu’elle ne s’impose pas à nous pour l’ensemble du champ psychiatrique : il suffira de récuser au fur et à mesure chaque pathologie en la transformant en anomalie génétique pour la faire sortir du champ psychiatrique et de la psychopathologie ! En excluant ainsi de fait toute approche pluridimensionnelle et psychodynamique considérée comme « non scientifique » car non fondée sur des preuves expérimentales.
Ainsi au-delà ce plan, ce qui nous parait vraiment révoltant c’est ce projet d’uniformisation et de de mise au pas des professionnels de toutes catégories.
Allons-nous accepter que l’Etat nous dicte totalement notre élaboration clinique, et nous interdise toute autre approche que réglementaire ?
Les familles et les patients qui souhaiteraient une autre approche devraient-ils accepter de se soumettre à de tels diktats pseudoscientifiques, où les résultats sont donnés avant même que la recherche soit effectuée et au mépris de toute histoire personnelle et clinique ?
Il en va de notre indépendance professionnelle mais aussi des libertés dans un régime républicain où on ne saurait accepter la suppression par l’Etat de pans entiers de la connaissance au nom de l’idéologie !
Nous allons en effet tenir les Assises citoyennes pour l’hospitalité en psychiatrie et dans le médicosocial les 31 mai et 1° juin à Villejuif et nous savons déjà que nous serons plus de 600, et il nous parait crucial de saisir cette occasion de rassemblement pour prendre acte de cette machine bureaucratique.
Il nous apparaît fondamental que l’unité la plus large se réalise pour s’opposer à ces mesures extrêmement dangereuses.

AUSSI AVONS NOUS PENSE QUE NOUS POUVONS TERMINER LES ASSISES PLUS TÔT ET ORGANISER DANS LA FOULEE UN GRAND MEETING UNITAIRE DE TOUTES LES FORCES SCIENTIFIQUES,SYNDICALES ET PROFESSIONNELLES PROGRESSISTES, A TOUS CEUX QUI SE SOUCIENT DES LIBERTES OU CHACUN POURRAIT EXPRIMER SA POSITION ET POURQUOI PAS ENGAGER UNE ACTION COMMUNE AUPRÈS DES POUVOIRS PUBLICS.

Pour cela nous vous proposons une réunion préparatoire le vendredi 24 Mai à 17h, au local de l’AFPEP, 141 rue de Charenton à Paris 75012

POUR CE MEETING QUI AURAIT DONC LIEU LE SAMEDI 1ER JUIN À PARTIR DE 15H à Villejuif.

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De la Disqualification à la Prise de Parole

De la Disqualification à la Prise de Parole

L’inclusion et la pleine citoyenneté pour en finir avec le paradigme du soin sans consentement

Samedi 25 Mai de 9h à 18h

AGECA 177 rue de Charonne 75019 Paris

Organisé par le Collectif Alternatif en Psychiatrie
Advocacy France, le Cercle de Réflexion et de Propositions d’Action et Humapsy
Argumentaire: La revendication des usagers de la psychiatrie à la dignité est-elle une gageure? Ce colloque a pour but de faire entendre et reconnaître la parole des usagers en santé mentale comme personnes à part entière et non plus comme personnes à part. Au lendemain du vote de la loi du 5 Juillet 2011, instituant le soin sans consentement en dehors de l’hôpital, ce qui ouvre la porte à de nouveaux abus de droit, au détriment des droits fondamentaux, à la veille du vote d’une nouvelle loi cadre en santé mentale, il paraissait intéressant, voire déterminant pour l’avenir d’ouvrir un débat sur la question. Il revenait aux usagers en santé mentale de s’interroger sur les conditions d’émergence , de reconnaissance et de prise en compte de leur(s) parole(s). En décidant de mettre les usagers, non pas formellement « au centre du dispositif », mais réellement en position d’acteurs déterminants de leur propre vie, d’élaborateurs des concepts de leur émancipation, le Collectif Alternatif en Psychiatrie n’a pas voulu que ceux-ci travaillent en vase clos. Leur démarche, n’est pas une problématique relevant de la psychologie, ni du droit, en tant que disciplines. Il s’agit d’un problème de société. Aussi les usagers en santé mentale auront-ils à répondre aux interrogations de la société portées par le législateur et le juge. Les usagers croiseront leur expérience avec celle d’autres acteurs: psychiatres, infirmiers, avocats, chercheurs. Les interventions seront limitées à 10 à 15″ maximum pour laisser la place à des débats avec la salle. Outre les usagers, des décideurs, des professionnels, des parents et des chercheurs seront également appelés à débattre.
PROGRAMME
9h-9h30 :Accueil des Participants
9h30 -10h: Ouverture des travaux.
-Mr Philippe Guérard (Advocacy France), Mr André Bitton (CRPA) et Mr Matthieu Dissert (Humapsy):Rien à notre sujet sans nous. (Accueil et Présentation du projet des travaux de la journée par les trois présidents)
– Mr Denys Robiliard, Député : Le législateur interroge les usagers sur leur capacité citoyenne. Peut-on être « fou » et citoyen? Les élus et les pouvoirs publics ont intérêt à prendre en compte la parole des usagers en santé mentale pour l’élaboration de leur politique en la matière. Cependant cette parole peut-elle se formuler en termes compréhensibles et utilisables?
-Mr Xavier Gadrat, Juge: Le juge interroge les usagers sur leur capacité juridique. Peut-on être en capacité juridique quand on est une personne vulnérable? Ya-t-il des limites au droit, dans la capacité de l’exercer?
10h30 -11h30 :Table Ronde n°1 : Comment la psychiatrie peut respecter les droits des patients
Mr André Bitton, Usager Une loi liberticide
Iuliana, Usagère. Témoignage sur un internement abusif.
Dr Philippe de Labriolle, Psychiatre Fleury les Aubrais. Le soin et les droits ne sont pas incompatibles
Mme Nelly Derabours , Infirmière. Prendre en compte le patient
11h30-12h : Débat avec la salle
13h30 – 14h30 – Table ronde n°2: Comment la vie indépendante pour tous est un droit de l’homme fondamental.
Bruno Gaurier, Comité d’éthique et scientifique de la FIRAH. Le vote de la Convention des Droits des Personnes handicapées à l’ONU
Fred , Usager, Prendre ses affaires en main. Témoignage.
Mme Florence Leroy. Usagère. Après l’hopital: Trouver un travail et l’exercer, bâtir une famille, élever son enfant
Sébastien Usager. Témoignage
14h30-15h : Débat avec la salle
15h30-16h30: Table ronde n°3: Comment la prise de parole en santé mentale est l’expression de la dignité pour l’usager
Mr Renan Budet, Avocat. Défendre les usagers, comme tout le monde
Mme Christelle Rosar. Usagère, auteure de l’ouvrage » J’ai survécu à la psychiatrie ». Editions Max Milo
Mme Annick Derobert, Usagère. Folle un jour, folle toujours.
Mme Camille, Usagère . Le respect de la parole/liberté de conscience de l’usager, à l’intérieur du dispositif de soin
16h-17h: Débat avec la salle
17- 17 h30: C. Deutsch, Past-président de Santé Mentale Europe, Doctorant en philosophie, Docteur en psychologie : Quelles conclusions pouvons- nous tirer de cette journée?
17h30-18h30: Projection du film « Hygiène raciale » présenté par son réalisateur, G. Dreyfus.

Participation aux frais: 10 euros, avec possibilité d’exonération pour les usagers de la psychiatrie
avec le soutien de l’Ecole Doctorale Lettres, Langues, Spectacle » Université Paris Ouest

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Déclaration de L' AFPEP-SNPP

Le collectif des 39 s’associe pleinement à ce texte émanant de l’AFPEP-SNPP dont il partage entièrement le point de vue à propos du “Collectif pour le progrès de la psychiatrie”.
Nous continuerons à œuvrer avec tous les professionnels privés et publics, les familles et les patients, pour un progrès de la psychiatrie qui s’écarte d’un réductionnisme étroit autour d’une idéologie scientiste, mais se fonde au contraire la complexité et l’ouverture à tous les champs du savoir et de l’expérience humaine.

Nous assistons depuis quelques semaines à la collecte de signatures pour un manifeste s’intitulant :
« Collectif pour le Progrès de la Psychiatrie »

Le signe du progrès serait que la psychiatrie soit définie comme une spécialité médicale comme une autre.

Ce serait aussi de ne plus tenir compte de l’environnement. Lors de notre séminaire de Printemps sur le diagnostic, ce sont les neuroscientifiques qui sont venus nous rappeler que un gène ne code pas un destin mais s’exprime en fonction de l’environnement

« Les membres du collectif soussignés pensent que le moment est venu de refonder les pratiques de la psychiatrie, de redéfinir son rôle dans la société, dans l’esprit d’un progrès nécessaire et attendu. »
Le champ sémantique est éclairant : Il est question de « techniques de réhabilitation », de « processus d’évaluation », d’ « outils de compensation », d’ « indicateurs avancés du diagnostic », pour déboucher sur « la mise au point de pratiques recommandables » : vocabulaire technico-commercial, bilans statistiques à l’horizon, ainsi que dressage comportemental et DSM à l’appui, bien sûr. Depuis les années 1970, les politiques de maîtrise des dépenses de santé ont eu un succès limité jusqu’à présent car elles avançaient à visage découvert. Les citoyens et les médecins pouvaient mieux se défendre. Aujourd’hui la maîtrise comptable prend le masque de la rigueur de la science pour mettre en place une organisation scientifique du travail médical et psychiatrique. Cette définition se retrouve dans ce manifeste, et aussi dans le livre blanc de la psychiatrie, c’est à dire au service de l’économie et de la rentabilité.

Cet argumentaire trace bien la ligne de partage entre la logique du besoin, très fortement revendiquée par ces signataires, et celle du désir, qui est sans doute le marqueur le plus solide d’une pratique inspirée par la psychanalyse

Á la question: « quel est votre désir? » vient se substituer l’affirmation: je connais vos besoins
.En filigrane, suffisamment subtilement pour qu’on puisse s’égarer en première lecture, apparaît que ce qui s’oppose au « progrès » est exactement ce qui constitue nos fondamentaux : ce « progrès » se ferait contre notre histoire, contre l’affirmation de la subjectivité, contre l’idée même de l’existence de l’inconscient, contre l’indépendance professionnelle, tout simplement contre l’activité de penser.

Victor Klemperer dans « LTI » ou plus récemment Eric Hazan avec « LQR » ont démontré comment la langue pouvait être occupée.

Ne nous laissons pas intimider par l’idée de progrès qui nous laisserait au rang de conservateurs, de réactionnaires. Le progrès de notre discipline c’est ce à quoi nous travaillons jour après jour avec nos patients. C’est cette recherche clinique incessante que nous menons, appuyée sur notre référence théorique que doit rester la psychopathologie, et sur notre engagement.

Le collectif au travail de l’AFPEP-SNPP

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Nouveaux Cahiers pour la folie n°4 – Avril 2013

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Le numéro 4 des Nouveaux Cahiers pour la folie est paru! 

Sommaire du numéro 4
Editorial
Ombres
Hypersensibilité
Jeunons ensemble
Vivre avec Valentin*
Dessins (de Prosper)
C’est la guerre
éternels étudiants
écoute doc !
Les secrets d’une sculpture
Incohérence
Comment dire ?
Autoportrait
Sauvons un patrimoine exceptionnel
Mon cousin Maxime
Kassanga – violence d’un individu / violence d’un Etat
Paroles de femmes à Mayotte
Humapsy
Je te cause
Bande dessinée
Enfer et damnation
Le poète et le fou
Amies
Emotionnel inconscient
Ricovery
Soyez réalistes, exigez l’impossible !
Témoignage, 18 ans de schizophrénie vus par la mère*
Le Ballet lexical
Témoignage, Un pas, je suis malade… un pas, je suis soignante*
Témoignage d’un père, parcours d’Hélène*

* Ces quatre témoignages seront présentés aux Assises citoyennes pour l’hospitalité en psychiatrie et dans le médico-social, 31 mai et 1er juin 2013,

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Rappelons que tout lecteur est invité à devenir contributeur, il suffit d’envoyer vos propositions à: http://lesnouveauxcahierspourlafolie.unblog.fr

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Patricia Janody, Sophie Dufau, Thomas Gabison,
avec Anne-Lise Caprile et Frédéric Mauvisseau

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OFFRE D’ABONNEMENT pour 3 NUMEROS: 20 euros  (frais de port inclus)

Prénom: – –  – –

NOM: – – – – – –

Adresse postale – – – – – – 

                             – – – – – – – –

E mail: – – — – – – – –

Tel: – – – – – 

Chèque à établir à l’ordre de Champ Social Editions

Adresser à : Champ Social Editions

34 bis rue Clérisseau

30000 Nîmes

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TELECHARGER les Cahiers pour la folie N°4 : Nouveaux Cahiers pour la Folie n°4 – Avril 2013

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