>Journée de REFUS

Communiqué de presse 

 

Psychiatrie :

Mercredi 15 juin 2011 – JOURNÉE de REFUS –

du Projet de loi relatif aux droits et à la protection des personnes

faisant l’objet de soins psychiatriques et à leurs modalités de prise en charge.

 

DÉCLARATION

 

 

Nous, collectifs et organisations signataires, réaffirmons notre refus du « Projet de loi relatif aux droits et à la protection des personnes faisant l’objet de soins psychiatriques et à leurs modalités de prise en charge »

 

 

Déjà inacceptable dans sa version initiale, les amendements successifs ont fini de dévoiler ses intentions premières : imposer la contrainte et le contrôle comme fondement du soin en psychiatrie. Ce n’est pas une loi sanitaire, mais une loi sécuritaire. Elle étend la contrainte à toute forme de soin en psychiatrie, de l’hôpital jusqu’au domicile. Elle prévoit en outre un « accueil » de 72 heures, véritable garde à vue psychiatrique sans droits de recours. La position soignante y est dégradée en « expertise de dangerosité », le soin relationnel est évacué. Elle est une grave atteinte aux libertés. Elle dénature la décision du Conseil Constitutionnel du 26 novembre 2010 imposant l’intervention du juge des libertés, en instituant un contrôle judiciaire au rabais. Elle met en place un authentique casier psychiatrique à vie.

 

Cette loi aggravera l’état déjà misérable de l’accès aux soins en psychiatrie et de son dispositif mis à mal par les politiques qui lui sont appliquées depuis vingt ans. L’état des lieux du soin en psychiatrie est catastrophique, dénoncé de longue date, et à juste titre, par les associations de patients, de familles, et les organisations de professionnels. Cet état de fait est aujourd’hui repris par la publication de diverses inspections dans un rapport de l’IGAS. Ce rapport reprend des faits sans revenir sur les causes historiques de délitement des formations et des budgets, sans intégrer les conséquences de la mise en place de la loi HPST. Nous le combattrons dans ses conclusions et préconisations car certaines sont absurdes, instrumentalisées par le gouvernement à des fins purement sécuritaires et insultantes pour le travail des professionnels qui au quotidien luttent pour préserver la qualité de soin malgré les circonstances.

 

Cette orientation sécuritaire s’inscrit dans un processus plus global de stigmatisation de populations désignées comme dangereuses. Loi après loi, le fou, le jeune, l’étranger, ou le chômeur…, parmi les populations les plus vulnérables, deviennent ainsi des boucs émissaires pour incarner la peur afin de masquer le démantèlement à l’œuvre des services publics et des solidarités. Ainsi, dans le soin en psychiatrie, l’équilibre est rompu entre les nécessités de soins et les libertés individuelles.

 

Nous pensons qu’il est de la responsabilité de tous les citoyens et de toutes les organisations attachées au respect des droits de l’Homme d’exiger le retrait pur et simple de ce projet de loi. C’est la liberté de chacune et chacun d’entre nous qui est menacée

 

Nous réclamons un plan de financement d’urgence pour le soin en psychiatrie, relançant les politiques de formation et donnant aux équipes les moyens d’accueillir, de soigner et d’accompagner la souffrance psychique.

Nous demandons l’organisation d’un débat national, incluant usagers, famille, organisations de professionnels et élus afin de poser les bases d’une loi sanitaire, humaniste, pour la psychiatrie publique de secteur soucieuse du respect des droits des citoyens.

 

Dès l’automne nous nous proposons d’ouvrir des espaces de débat pour organiser la résistance aux politiques de la peur.

 

 

 

 

Mercredi 15 juin 2011

alors que le sénat débattra en seconde lecture de ce projet de loi

 

 

Délégation auprès du Sénat à 10 heures

 

Les organisations signataires invitent journeaux, radios, télévisions, médias à une conférence de presse au Sénat à 14h30.

 

A un forum citoyen devant le Sénat, square Francis Poulenc, de 16 heures à 18 heures.

 

* Devant les préfectures de départements.

 

Organisations signataires :

Collectif des 39 La Nuit sécuritaire, Collectif Mais c’est un Homme

Advocacy France, Alternatifs, ATTAC, Centre de réflexion et de proposition d’actions (CRPA), Collectif Non à la Politique de la Peur, Coordination nationale des comités de défense des hôpitaux et maternités de proximité, Fédération Santé Sociaux CFDT, Fédération CGT Santé et Action sociale, Fédération nationale des Croix Marine, FASE, Fondation Copernic, Groupe Information Asiles (GIA), Groupe Multiprofessionnel des Prisons, IDEPP, Ligue des droits de l’homme, Nouveau Parti Anticapitaliste, PCF, PG, PS, SERPSY, Sud santé sociaux, Syndicat de la Magistrature, SNPES/PJJ/FSU. SPEP, SPH, USP.

 

 

 

 

 

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14 réflexions sur « >Journée de REFUS »

  1. @Joseph : J'ai lu votre compte rendu, je ne vais pas revenir sur la longue discussion qui a déjà eu lieu dans ces pages, mais je ne pense pas que de jeter l'opprobre sur les gem va vous êtes d'une quelconque utilité.
    Que vous soyez amer est une chose, que vous épanchiez votre amertume en est une autre.
    Je ne suis lié en rien avec les gems, je n'y suis allé qu'une fois, j'ai vu par contre qu'ils étaient dans les liens de l'UNAFAM.
    A votre avis les gens des gems vont venir vers vous après avoir été traités ainsi? Savez vous ce que c'est la maladie mentale, comment croyez vous qu'on est arrivé là et pourquoi? Il y a un long processus d'apprivoisement à faire pour les amener à lutter, un long processus de reprise de confiance en soi et vous vous faites exactement le contraire. Si la lutte que vous menez vous pèse alors passez la main sinon pourquoi épancher votre amertume. C'est dommage.
    Vous pouvez dire ce que vous voulez, je ne répondrai pas, une fois ça suffit

  2. @ behemothe :
    J'ai lu comme vous l'article http://psychiatrie.crpa.asso.fr/120
    Vous faites une erreur fondamentale : il ne s'agit pas de compte-rendu, il s'agit des notes préalables d'un intervenant à une conférence de presse au Sénat.
    Il s'agit de savoir si les personnes hospitalisées et soignées contre ou sans leur volonté en psychiatrie doivent de façon symétrique bénéficier à ce propos de droits contre ou sans leur volonté : il y a là une symétrie évidente.
    Il s'agit de savoir si les journalistes à une conférence de presse au Sénat sont informés de qui fait quoi à ce propos.
    Les journalistes et parlementaires ont été parfaitement informés à ce propos, s'agissant des organisations de patients : vos critiques en sont la confirmation explicite (s'agissant de psychiatres et leurs organisations, cela reste moins clair).
    Vous évrivez :
    « À votre avis les gens des GEM vont venir vers vous après avoir été traités ainsi ? ».
    — Mais à votre avis, le but était-il de “faire venir” “vers (le conférencier de presse en question) les gens des GEM” ?
    Manifestement, ce n'était pas le but de la conférence de presse ni du conférencier : il s'agissait et il s'agit d'informer les journalistes (et parlementaires, en l'occurrence) de qui fait quoi à propos des droits des patients.
    Vous avez confirmé par votre commentaire que ceci a été pleinement réussi.
    Au demeurant, le conférencier de presse désignait les dirigeants des GEM, non les “simples patients” y participant.

  3. Juste pour dire que dans je ne sais plus dans quelles pages j'ai eu une discussion avec Joseph qui m'a beaucoup coutée moralement et que de ce fait je ne veut pas recommencer. dans cette discussion on voit très bien que ce n'est pas ce que vous dîtes qui a été dit.
    Maitre merci de défendre les fous

  4. Bien sûr je ne me contente pas de répéter ce qui est dit ou écrit ; je l'analyse. Lorsque je dis « Il s'agit de savoir si les personnes hospitalisées et soignées contre ou sans leur volonté en psychiatrie doivent de façon symétrique bénéficier à ce propos de droits contre ou sans leur volonté : il y a là une symétrie évidente. », c'est de l'analyse juridique, de ce que l'on appelle la « portée juridique » du texte que je commente. Très souvent, il est estimé par les locuteurs que leurs paroles ne se retrouvent pas dans l'analyse juridique : ce n'est pas ce qu'ils ont “voulu” dire (ou, en l'occurrence, ce que vous pensez que le locuteur a voulu dire ou a “dit”). C'est pourtant la « portée » de son texte.
    Cordialement, fr

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