>Psychiatrie: Les dérapages se succèdent (Mediapart, les Contes de la folie ordinaire)

Les dérapages se succèdent depuis le 1er août, date de l'application sur les soins sans consentement en psychiatrie. Je propose au débat cet article de 2 amis, je dis bien au débat, à vous lire.

 


Loi du 5 juillet : entre criminalisation des patients et refus de soins

Les dérapages se succèdent depuis le 1er août, date de l'application sur les soins sans consentement en psychiatrie. Opérations de police pour forcer des malades à se rendre à l'hôpital, ou au contraire, refus d'hospitalisation pour des personnes en très grande difficulté.
C'est un système totalement emballé et absurde qui semble s'activer, au détriment des patients. 

Une mère appelle à l'aide le collectif des 39 contre la nuit sécuritaire suite à l'opération de "police médicale" que sa fille schizophrène a subie. Cette jeune femme de 27 ans, sous le coup d'une obligation de soins, a prévenu l'hôpital qu'elle se rendrait depuis la gare, accompagnée de sa soeur, pour y faire une injection retard. A son arrivée à la gare, le train avait été bloqué par une équipe de 10 personnes dont des policiers, infirmiers, ambulanciers afin de l'emmener de force à l'hôpital. La mère de la jeune femme ne conteste pas la nécessité d'une hospitalisation pour sa fille, mais ne peut accepter la méthode employée, totalement démesurée et traumatisante pour celle-ci. Elle compte porter plainte.

A Lyon, il est rapporté qu'une rue a été bloquée par un nombre impressionnant de policiers casqués pour "chercher" un patient qui ne voulait pas ouvrir sa porte.

A Marseille, Serge Partouche, un autiste de 48 ans est mort mercredi 21 septembre, à plat ventre, le visage en sang, menotté par 3 policiers dont l'un à genoux sur son dos. Les forces de l'ordre avaient été appelées par une voisine en conflit avec les parents. Serge n'avait jamais été violent ni menaçant.

A l'opposé, le 14 septembre, une mère de famille a perdu son fils qui s'est jeté sous un camion. Une demande d'hospitalisation en clinique lui avait été refusée quelques jours auparavant au service des urgences. Le motif donné par le CISS (Collectif Interassociatif Sur la Santé) : les dépressifs n'ont pas le choix de leur hôpital. Le jeune homme, demandeur d'une prise en charge en clinique ne voulait pas retourner à l'hôpital mais avait accepté de repartir avec des médicaments. Aucune ordonnance n'a été fournie par le médecin des urgences.

Ces drames et dérives policières à l'égard des malades posent des questions graves sur le secteur psychiatrique. Est-il encore en mesure de répondre à ses engagements déontologiques, et au delà, peut-il continuer à prétendre au soin, venir en aide aux personnes en souffrance psychique ?

Si la loi sur les soins sans consentement continue de criminaliser les malades comme elle a déjà commencé à le faire, il semble que la réponse soit non.

H.P et J.B.P

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15 réflexions sur « >Psychiatrie: Les dérapages se succèdent (Mediapart, les Contes de la folie ordinaire) »

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    Les glissements se succèdent, d’ailleurs depuis mon propre internement abusif que je dois à l’armée durant mon service national, je ne m’étonne plus  de l'application sur les soins sans consentement en psychiatrie présent dans le civil. Opérations de police dite régulière, ce réel vécu pour forcer des malades à se rendre à l'hôpital quand le malade n’en voit pas la nécessité devrait évidemment se passer tout autrement, je crois fermement que cela est étroitement  lié au manière de fonctionner de la police, de l’armée, etc.. Ces institutions, contrairement à ce qu’on pourrait penser ne sont pas assez liées au domaine politique ou au contraire si elles le sont, il y a un désintérêt notoire, un réel décallage. Quant, il y a refus d'hospitalisation pour des personnes en très grande difficulté, c’est bien le même terreau de la précarité, de la misère, etc.. ., c’est aussi l’objectif qui ne règle plus rien, notamment pour ces cas des plus critiques, des plus alarmants et qui se précipite pour aller régler des cas peu graves : pratiquement toute la corporation institutionnelle..
    C'est un système à mon sens conditionnant aussi le personnel médical tout entier , il est loin des conditions de vie aberrantes que pourtant il est amener à connaitre, conditions que j’ai rencontré après ma période militaire, puisqu’on n’arrête pas un traitement brusquement, j'ai vu fonctionner tandem-flic-psy. C’est  une société injuste, criblé d’inégalités, individualiste, égoïstes.   Ce qui semble s'activer, c’est aussi des actions prises à l’aveuglette,  c’est la facilité du hasard qui est aussi au rendez-vous,  pour les uns, de ne jamais en dépendre et pour d’autres d’en subir des actions abusives et finalement préjudiciables à la santé mentale elle-même et toujours au détriment des patients qu’on déstabilise très vite, donc à l’inverse d’un vrai professionnalisme, d'une réelle éthique. 
    Une mère appelle à l'aide 'opération de "police médicale" que sa fille schizophrène a subi mais personne ne peut accepter la méthode employée, totalement démesurée et traumatisante pour celle-ci. Elle compte porter plainte, j’espère que le Juge et l’avocat seront compétents car là aussi, la Justice ne fait pas son travail.
    Ce nombre impressionnant de policiers casqués pour "chercher" un patient qui ne voulait pas ouvrir sa porte, c’est déconcertant, presque déroutant, quelles  sources, où sont les valeurs relationnelles, la manière de procéder..
    Quant aller à tuer un malade, cet autiste de Lyon,.qui n'avait jamais été violent ni menaçant.. Cela révèle l’action policière          . Il y a aussi le suicide parce qu’on a refusé quelques jours auparavant les urgences. Ce sont des détournements de situation du système de soins, des déviations des conditions de vie échappant à toute logique,  des malversations policières. Parfois avec des exigences parce qu’il y a besoin impérial, parfois ce qui nous sépare et ce pourquoi il faut lutter contre..
    Ce sont des tragédies  et des contournements, on dérive et ce qui en découle et en émane, c'est la fin d'une personnalité, d'une vie, tout s'écroule pour ne jamais se reconstruire.
    Contourner en matière de psychiatrie, c’est hyper-dramatique et hyper  décadant, c’est déjà émouvant de devoir se rendre au quotidien compte de son état, de devoir  se faire suivre , pour tout ceux et celles qui souffrent, c’est très cruel et ce ne devrait oh grand jamais être fatal . Qui laisse faire, donc, c'est comme si un secouriste laisser crever quelqu’un qui étouffe dans le métro Or  le secteur psychiatrique est fait de belles promesses, il va très loin dans sa théorie, trop loin dans sa pratique ou pas assez loin, en oubliant ses engagements déontologiques, et au delà, pourquoi, on soigne désormais le psychisme, le psychologique, peut-il continuer à prétendre au soin que le monde psychiatrique s'honore de si bien connaitre sans appréhender le principal, s’il ne sait pas cibler, s’il n’affine jamais rien, il ne soigne rien, il détruit, La peine, le  tourment, c’est pas synonyme de condamnation, de châtiment, de sanction, pourtant on le croirait souvent..
    On ^passe le patient AU CRIBLE ou AU PEIGNE FIN , souvent trop ou pas assez.. un peu comme quand on prend l'avion

  2. Mais quelle horreur, et dire que mon petit frère est schizophrène et bien qu'habitant à 5 minutes de chez moi, il est toujours absent, je ne sais même pas ce qu'il fait de ses journées. Il ne vient même pas chercher le poisson frais que je lui achète.

    Il ne faut pas laisser faire.

  3. Voilà, ça y est, on y est ! En tant que patiente, je redoutais le moment où il y aurait un drame suite à cette loi monstrueuse. Maintenant c'est arrivé : 2 MORTS. 2 morts de trop. Traités en criminels, pire, comme des animaux dangereux, comme des loups atteints de la rage. Loi abjecte ! Qui me fait frémir de dégoût, de peur et qui serre ma gorge d'un sanglot étouffé. 2 morts : leur crime ? Etre atteints de maladie : être en souffrance psychique dans ce monde de dingues. Où sont les "normaux" ? Qui sont les maîtres de ce monde qui tue, rejette, humilie les plus faibles ? Pourquoi ? Oui : pourquoi ? Après le Plan de Santé Mentale de 2005 à 2008 qui nous a donné l'illusion que des barrières seraient levées, que des préjugés seraient abolis… Pourquoi revenir à la terreur ? La peur du Fou ? Est-ce là la nouvelle chasse aux sorcières de 2012 ? Le monde sera-t-il rassuré s'il tue ou empêche de vivre ses fous ? A qui profite le crime ? Le fou est le coupable… on l'arrête, l'enferme, le sédate, l'immobilise, le fait taire. Et le monde peut ainsi manger sa soupe en toute tranquillité en regardant les cadavres du journal télévisé en toute quiétude. ça ne lui coupe pas l'appétit… A moi : oui. C'est "normal"… je ne suis qu'une folle. Qui va s'insurger contre cette loi ? Personne, ou du moins pas grand monde. Même si le commun des mortel va dire qu'elle est indigne de notre société, il sera bien content de ne pas en avoir pour voisins. Chacun pense à sa pomme… mais le vers est dans le fruit. On peut débattre de cette loi, personnellement, je n'ai aucun espoir qu'elle soit modifiée. Elle se veut rassurante pour l'ensemble des gens, même par les familles. Il ne nous reste à nous patient plus aucun refuge. Nous sommes cernés de toutes parts.

  4. aux caisses d'un centre commercial,un homme "agité" effraie clients caissières et vigiles. Le comportement de cet homme évoque à une cliente le comportement de son popre fils ""psychotique". Elle va à la rencontre de l'homme et -geste fou — le prend dans ses bras. L'homme se calme et lui confie: "madame vous ne savez pas combien je souffre". Clients,caissiéres et vigiles,étonnés,rassurés, la remercient.: une histoire vraie aux antipodes des faits rappelés par Y GIGOU et de la logique sécuritaire,folle et contre-productive de la loi du 5 juillet et faisant penser au pouvoir soignant du peuple cher à Lucien Bonnafé.

  5. C'est malheureusement devenu une façon courante de traiter les gens en France: patients psy, sans-papiers, gardés-à-vue, ados mangeant sur le parvis d'une église. Je ne vois qu'une solution: virez Sarkozy l'année prochaine!
    Et arrêtons de laisser toute la légitimité du discours sur la psychiatrie à l'Unafam au détriment des usagers. C'est l'Unafam qui a voulu cette situation, ce qui en fait une association qui agit contre les usagers et non en leur faveur, considérons donc leur discours comme réprésentatif de gens qui veulent restreindre les droits des usagers, une association qui serait dans l'opposition, contre une psychiatrie plus humaine, qu'on arrête donc des les écouter et de les inviter partout en tant qu'interlocuteur principal.

  6. Je ne peux qu'applaudir aux dires de Laurence. Ca m'évite de me répéter et d'annoner  sans cesse le même discours. Triste pays que ce qu'est devenu la France sous la férule de Sarkozy, une véritable abomination.
    Qu'on relise le discours d'Anthony, le seul argument est l'affaire de Grenoble, cela montre par là que cette affaire de Grenoble n'a été qu'un prétexte pour mettre en place une politique déjà décidée et dont on attendait le moment propice pour la mettre en place. Comment expliquer autrement le déblocage de plus de 70 million d'euro juste pour une affaire.
    Et cette politique qui la voulait, qui la demandait avec insistance depuis longtemps?
    C'est bien l'UNAFAM et personne d'autres. Ils n'ont pas eu le courage de dire que ce n'était pas exactement ce qu'il voulait et ont même était dans la surenchère, perdu pour perdu.
    Je le répète on est dans la dualité des parents et leur respectabilité et leurs enfants et leur maladie. Les parents ne sont pas les personnes pour s'occuper des enfants malades, il y a trop d'implication. Tout le monde le sait.
    Comme tout le monde le sait que le racisme mène aux camps de concentration et pourtant le racisme n'a jamais été aussi florissant. L'actualité perd son histoire, elle a Alzheimer et ça ce n'est pas bon car alors tout est à nouveau possible.

  7. INFORMATION AU COLLECTIF ET AU PUBLIC : JE VIENS DE DEPOSER PLAINTE CONTRE LE PREFET DU LOIRET POUR MENACES D'INTERNEMENT AVRIL ET SEPTEMBRE 2011 SUITE AUX SIGNALEMENTS DE MALTRAITANCE D'ENFANTS PLACES DANS UNE MAISON D'ENFANTS SOUS LA RESPONSABILITE DU CONSEIL GENERAL DU LOIRET;
    J'AI EGALEMENT DEPOSE PLAINTE CONTRE MAGISTRATS DU TRIBUNAL DE GRANDE INSTANCE D'ORLEANS POUR LES MEMES MOTIFS… ESSAI D'INTERNEMENT EN FEVRIER 2009.
    VICTIME DE HARCELEMENT EXTREMEMENT GRAVE, VIE PROFESSIONNELLE ET VIE PRIVEE, DEPUIS 2005 A CE JOUR, LES TRAUMATISMES DU HARCELEMENT MIS EN PLACE AYANT ETE STIGMATISES ET UTILISES DE FACON PERVERSE PAR UN EMPLOYEUR ET DES INSTITUTIONNELS ORLEANNAIS AFIN D'ETOUFFER "L'AFFAIRE".
    LA PREPONDERANCE D'UN RETOUR A DES PRATIQUES FASCISTES EN UTILISANT LA PSYCHIATRIE PAR LE BIAIS DES PREFETS REPRESENTE UNE DERIVE CONCERNANT LES DROITS FONDAMENTAUX ET INALIENABLES DE L'INDIVIDU;
    LES MESURES SECURITAIRES RAPPELLENT DES ANNEES SOMBRES AVANT-GUERRE. JE RAPPELLE QUE LA CORRUPTION, "LA BETISE", NE SONT PAS QUE L' APANAGE DE "MR TOUT LE MONDE" ET QUE DES PRATIQUES DE REPRESSION DANS LE CADRE DES HOSPITALISATIONS PEUVENT ETRE TOTALEMENT ACCEPTEES PAR LES EQUIPES SOIGNANTES DELICTUEUSES.
    BEAUCOUP DE FAITS DIVERS D'HOSPITALISATION ACTUELLEMENT PAR LE BIAIS DES SERVICES POLICIERS RELAYES PAR PREFETS ET TRIBUNAUX POSENT DES QUESTIONS SUR LE DROIT A LA CITOYENNETE. L'INTERNEMENT N'EST PAS UN ACTE ORDINAIRE.

  8. Il y a de quoi s'indigner effectivement à la lecture de cet article mais il n'y a pas vraiment de rapport direct avec la nouvelle loi. Ce genre d'abus pouvait déjà survenir avant. Que cette nouvelle loi n'y arrange rien, peut-être mais il reste à prouver qu'elle aggrave réellement la fréquence de ce genre d'abus.

  9. Histoire d'une relation éphémère…Il déambulait dans la rue,sale,une barbe de plus d'un an,une sonde urinaire sortant de sa braguette,la poche urinaire accrochée à son pantalon.Il était en plein délire,implorant le ciel et le Christ.Je lui dis bonjour,je commence à lui parler.Il est toujours dans son monde.La commerçante de la boutique devant laquelle nous étions arrêtés me dit:"…et bien vous n'allez pas en finir…" Je poursuis ma conversation et lui demande de me parler de lui.Il me parle de sa femme et de ses enfants qui étaient partis et de l'entreprise qui s'était débarassée de lui. Pendant ce court instant il ne délirait plus. Alors, des symptômes? Bien sûr. Une "maladie"…? D'abord et toujours un homme et son histoire comme nous le rappelle la citation de Francois Tosquellès

  10. Familles:sources et ressources.La constellation familiale dans le soin et l'accompagnement des personnes handicapées psychiques. C'était le thème bienvenu des journées organisées par la fédération Croix Marine à Pau les 26 et 27 septembre derniers
    les familles et leur fou sont en très grande souffrance que nul n'ayant connu un tel séisme ne peut imaginer. Alors n'en faisons pas en plus les victimes des guerres de religion.

  11. "les familles et leur fou sont en très grande souffrance que nul n'ayant connu un tel séisme ne peut imaginer. Alors n'en faisons pas en plus les victimes des guerres de religion."
    Qu'on les aide mais qu'elles restent à leur place les familles. Ce sont les familles qui ont demandé la loi sur les soins contraints avec l'UNAFAM, ce n'est peut-être pas ce qu'elles voulaient, mais n'ont rien dit et se sont prostitué avec le pouvoir, ont fait pression sur toutes les associations de malades pour qu'elles se taisent.
    Alors leur grande souffrance ça n'a pas l'air de les diminuer beaucoup et les guerres de religion elles sont de votre coté, pas du notre. Les fait sont là et je ne brandi aucune croix, marine ou autre.

  12. Je n'ai pas parlé des familles mais de l'Unafam, Dieu merci ce n'est pas la même chose, toutes les familles ne sont pas à l'Unafam, heureusement pour nous.

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