« ON NE PEUT PAS PARLER D’AMOUR DANS UNE LANGUE MORTE »

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« ON NE PEUT PAS PARLER D’AMOUR DANS UNE LANGUE MORTE »

Psychose, transfert et institution

Prochaine rencontre

Vendredi 5 février 2016 – Mairie de Magrin (81) 19h 30        
Avec la participation de Patrick Faugeras, psychanalyste   

« Je ne me souviens pas de mon avenir » dit-elle, avant de se reprendre et de corriger avec, à la fois, lassitude et empressement : « heu…de mon passé. » Du bout des doigts, elle effleure légèrement soucieuse le bord de ses lèvres comme pour retenir les mots qu’une bouche indisciplinée peine à contraindre…

…Vacarme ou bruissement, un fond chiné de mots d’ordre, double et accompagne ses gestes quotidiens, les commente ou les déprécie, la juge et la condamne.                                                                                                                  De multiples voix, aigües et menaçantes, blessent, dès sa naissance, la moindre pensée, suspendent le plus léger mouvement qu’aucune nécessité n’exige, annulent la promesse du plus modeste des plaisirs.

Pourtant, comme un aveu longtemps retenu, serait-ce parce que la docte science lui aurait imposée de le taire, et dont elle oserait enfin se libérer, elle demande, bien qu’embarrassée voire honteuse, ce qu’elle serait sans ces voix, aussi menaçantes et aussi douloureuses soient-elles…qui, toutefois, malgré leur dispersion et leur violence destructrice, désignent et reconnaissent qu’un occupant habite à cette adresse, un « tu » toujours incertain et précaire il est vrai et cible de surcroît d’un bombardement incessant, mais destinataire d’un envoi.

Un sentiment d’étrangeté m’envahit progressivement alors que le silence s’installe et que mon regard court, éperdu, au devant de lui-même, comme talonné par l’absurde densité du moment. Sans ces voix que, qui serait-elle ?

Patrick FAUGERAS nous explique que « la clinique des psychoses exige qu’il y ait du corps, au sens d’un engagement au lieu d’une neutralité bienveillante, une implication subjective au lieu d’un rôle ».

Eclatement, morcellement, effondrement, fin du monde. Les soignants ont à prendre leur part et accueillir cette souffrance. Oui mais comment ?                                                                                                                                               Quelle attitude quand, « les existences se défont ou sont défaites (…), que le moi est en miettes, que la souffrance tord les visages et rigidifie les corps, il s’agit d’être là, ni trop près ni trop loin, à la bonne distance, possible destinataire d’une lettre sans adresse. »                                                                                                                                Les personnes psychotiques nous invitent à penser et repenser comment vivre les uns avec et auprès des autres.

Penser et repenser… la moindre des choses. Déjà un préalable.

Contact : 06 14 38 06 90                            

Mail : lespsycausent@gmail.com                                    

Site : http://lespsy-causent.over-blog.fr/    

Entrée libre, Sortez libre !

PS : Une même langue, un même partage…. apporte un plat ou une boisson

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