A Monsieur Michel Laforcade Directeur général de l’Agence Régionale de Santé (ARS) d’Aquitaine-Charente-Poitou-Limousin.
A Madame Monique Janicot, Directrice de la délégation territoriale de l’ARS Dordogne.
A Madame Sylvaine Célérier, Directrice du Centre Hospitalier Vauclaire,
Nous soutenons la « Lettre Ouverte » du collectif de pédopsychiatrie de Dordogne ouest issu de l’assemblée générale des professionnels de ce pôle.
Nous n’acceptons pas la suppression des postes de psychologues en CDD que veut imposer la Direction du CH Vauclaire.
Nous n’acceptons pas que près de 5OO enfants puissent être privés de soin.
Nous n’acceptons pas que les enfants en souffrance soient les otages des conflits de gestion entre l’ARS et la Direction de l’Hopital.
Pour signer cliquer ici:
Voici la lettre ouverte du collectif de pédopsychiatrie de Dordogne ouest :
Suite à l’annonce de Mme Célérier, Directrice du CH Vauclaire (Montpon) de supprimer cinq postes de psychologues en pédopsychiatrie (et deux en psychiatrie adulte) après de nombreux autres, toutes catégories confondues, nous, professionnels de l’inter-secteur ouest de pédopsychiatrie, avons décidé de nous constituer en Collectif de salut public. Le chef de pôle de pédopsychiatrie et président de la CME a également démissionné de ses fonctions.
A notre façon, nous nous réclamons des «valeurs de la République», tant convoquées aujourd’hui. Notre dénominateur commun est le souci que nous avons d’accueillir, d’accompagner et de soigner des enfants et des adolescents en souffrance psychique quelles que soient les ressources de leur famille (près de 2300 enfants pris en charge en 2015). Nous nous situons dans une géographie départementale vaste et rurale où notre présence silencieuse y est encore repérable. Notre engagement sur ce territoire est multiforme et nos partenaires nombreux.
Ces suppressions de postes risquent de mettre en péril nos engagements dans plusieurs conventions partenariales, d’entraîner de facto les fermetures du CMPEA de Saint Astier, de l’Hôpital de jour pour Enfants de Mussidan, de l’Hôpital de jour pour Adolescents de Bergerac (le seul du département), soit au total 460 enfants sans soins.
Cela aurait aussi pour conséquence une augmentation dramatique du délai d’attente des consultations à l’heure où l’Agence Régionale de Santé (ARS) préconise de développer les prises en charge de proximité en Centre Médico-Psychologique.
Ces décisions de la Direction sont en contradiction avec la nouvelle loi de santé de M. Touraine qui reconnaît la profession de Psychologue dans le code de santé publique (article L.3221-1) et qui demande aux établissements de santé d’intégrer un projet psychologique dans leur projet d’établissement (article 26 Bis B).
Nous ne pouvons penser que M. Laforcade, Directeur de l’ARS de la nouvelle région Aquitaine et chargé de mission pour l’élaboration du volet psychiatrie et santé mentale de la nouvelle loi de santé de Mme Touraine, puisse s’associer à de telles décisions.
L’attaque dont nous sommes la cible est particulièrement féroce et froidement calculatrice. Elle touche la jeunesse précarisée d’une profession, dont l’objet constitué est le langage dans sa valeur d’échange humanisant.
Mus par une indéfectible éthique de l’écoute, nous avons appris l’importance de nous taire. Mais cette fois, nous sommes bien décidés à prendre la parole et à nous faire entendre du plus grand nombre.
Que s’avancent et nous rejoignent alors les défenseurs véritables de la ruralité, de la proximité, de l’accessibilité aux soins, de la prévention, du dépistage précoce des troubles autistiques, de l’intégration de l’enfant handicapé afin que continue de s’incarner durablement une pratique de terrain.
Nous maltraiter ainsi, c’est maltraiter aussi ceux dont nous nous occupons, sans possibilité, eux, de se défendre.
Nous lançons l’alerte.
Contact: collectif.24i01@gmail.com