OUI À LA VIE ! NON A LA TECHNOCRATIE !

TRIBUNE du Collectif des 39       1er mai 2020

Jusqu’à quand les graves défaillances subies par les patients et les soignants de la part des Agences régionales de santé (ARS) et de la Haute autorité de santé (HAS) vont-elles continuer ? Elles n’ont cessé de nous alerter et nous font vivre un drame humain aujourd’hui.

Dès le début de la pandémie de COVID, l’inaction de ces agences d’état a dramatiquement privé les soignants de moyens de protection, de matériels adéquats et de tests de dépistage. Sans ces moyens, c’est la perte d’efficacité d’une prévention des risques de contagion pour tous.

Nous avons ici la triste preuve de l’incompétence de ces technostructures, de leur immobilisme et de leur suffisance autocratique. Elles ont bridé voire interdit de nombreuses actions locales. Elles ont empêché l’initiative de médecins, de biologistes, de chercheurs soucieux de déployer un dispositif de crise hors norme. La solidarité et le savoir-faire des soignants et des travailleurs sociaux, avec leurs forces de proposition sur le terrain, ont renversé les logiques de ces agences technocratiques hors-sol. 

En effet, les services de soins ont très vite instauré une réorganisation sanitaire dédiée au COVID et aux urgences. La reprise en main de l’organisation non pas managériale mais guidée par les besoins évidents du moment selon les régions et les nécessités s’est imposée. Sur place, les équipes se sont reconstituées, loin des logiques du « new public management » qui cisaillent l’esprit d’initiative. Le courage de chacun, la force des collectifs, et leur inventivité partagée permettent de faire face à la crise, là où ces agences ont montré leurs incompétences. 

De fait Les Agences régionales de santé sont à l’opposé de cet esprit. Depuis leur création elles n’offrent pas les garanties aux institutions soignantes de fonctionner au service des soignants et des patients, petits ou grands. Elles sont seulement au service des politiques d’austérité et appliquent froidement les logiques de rentabilité et de marchandisation de soins somatiques et psychiques. Sans état d’âme, elles organisent la destruction du service public.  Le « virage ambulatoire » des soins est une destruction du principe d’hospitalité et le « partenariat public-privé » une privatisation de secteurs entiers. Au jour le jour, nous constations davantage d’injustices sociales, et maintenant nous comptons des morts par milliers.

Aujourd’hui il y a de quoi hurler : ça suffit !!

Au delà de la crise sanitaire et sociale, nous disons

NON au despotisme managérial

OUI à la dissolution des technostructures – les A.R.S et la H.A.S 

 Leurs simulacres et leur œuvre de destruction comptable sont responsables de combien de morts ?

POUR LA VIE  MOBILISONS-NOUS POUR LA FIN DU MANAGEMENT

Collectif des 39, Groupe enfance

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