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Lettre à Madame Ségolène Neuville

Docteur François CLAUS

À
Madame Ségolène NEUVILLE
Secrétaire d’Etat
Chargée des Personnes Handicapées
14 avenue Duquesne
75007 PARIS

Montpellier, le 23 mai 2016
Madame,
Pédopsychiatre de Service Public depuis 35 ans, je me permets de retenir votre attention quelques minutes pour vous soumettre quelques réflexions.
Le débat autour de l’autisme m’inquiète depuis très longtemps. Ces derniers temps, il m’effraie par son sectarisme, son approche univoque et son refus du débat apaisé.
L’émission à laquelle vous avez participé sur France 2 en est une illustration : un débat où l’on invite que des personnes défendant une même idéologie sans aucun contradicteur sur une chaîne de service public qui devrait avoir un souci de pluralisme. Continuer la lecture de Lettre à Madame Ségolène Neuville

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Psychiatrie Infanto-juvénile en danger

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Psychiatrie Infanto-juvénile en danger

Depuis plusieurs années, la psychiatrie publique constate que les représentants de son ministère de tutelle disqualifient de manière plus ou moins explicite ses professionnels arguant de références scientifiques qui seraient refusées ou ignorées dans leurs pratiques dans le domaine de l’autisme.

Cette attitude connaît son apogée avec la consigne de Mme Neuville, Secrétaire d’État chargée des Personnes handicapées et de la Lutte contre l’exclusion, pour que les agences régionales de santé (ARS) procèdent à l’inspection des hôpitaux de jour accueillant des enfants avec diagnostic d’autisme. Cette inspection, qui néglige les visites planifiées de certification des hôpitaux menées par la HAS, doit être improvisée par les ARS pour vérifier l’application de simples recommandations consensuelles à valeur faible sur le plan scientifique de bonnes pratiques. Continuer la lecture de Psychiatrie Infanto-juvénile en danger

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Appel de 111 parents de personnes autistes au Président de la République Française

Appel de 111 parents de personnes autistes au Président de la République Française

Monsieur le Président,

Vous allez intervenir prochainement sur la politique en faveur des personnes handicapées dans notre pays. Les 111 parents de personnes autistes signataires de cet appel voudraient, à cette occasion, attirer votre attention sur le vivre ensemble, mis à mal depuis des années dans le monde de l’autisme par des lobbies qui entretiennent une véritable guerre de religion à l’encontre des parents et des professionnels qui ne partagent pas leurs certitudes infondées.

En l’état actuel des connaissances aucune imagerie médicale ou aucune analyse biologique ne permet de poser le diagnostic d’autisme. Les causes des différentes formes d’autismes demeurent, à ce jour, largement inconnues malgré toutes les recherches menées dans le monde entier. Du côté des accompagnements de ces personnes, la HAS (la Haute Autorité de Santé) a reconnu qu’aucune étude scientifique n’avait permis de valider une approche particulière. Continuer la lecture de Appel de 111 parents de personnes autistes au Président de la République Française

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Retrait immédiat de la circulaire du 22 avril 2016 interdisant la pratique du packing

Suppression de la circulaire interdisant le packing
mercredi 11 mai 2016, 

Cette pétition est très importante et nécessite l’aide de tous.

Merci beaucoup

Voici le texte de la pétition : ICI

Nous demandons le retrait immédiat de la circulaire du 22 avril 2016 interdisant la pratique du packing dans les établissements médico-sociaux.
Cliquer ici pour la signer : ICI

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En psychiatrie, la déshumanisation à l’œuvre

En psychiatrie, la déshumanisation à l’œuvre

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Les révélations de Madame Adeline Hazan, Contrôleure Générale des Lieux de privation de liberté, à propos des entraves inouïes et systématisées aux libertés élémentaires découvertes à l’hôpital psychiatrique de Bourg en Bresse, provoqueront-elles, sans faire de mauvais jeu de mots, un électrochoc salvateur ?

« Nous n’avions jamais vu cela, détaille Adeline Hazan. Des pratiques centralisées, honteuses, et choquantes».(…)« Sidérée que l’Agence régionale de santé, que la Haute Autorité de santé, que les différentes commissions départementales, toutes ces structures, venues ces dernières années, voire pour certaines ces dernières semaines, n’aient pas observé ce que notre mission a vu. Et qu’elles n’aient, en tout cas, pas réagi. Cela me laisse sans voix», a t elle ajouté.

En clair, ce n’est pas un acte isolé mais, aux dires de la contrôleure, une dérive systématique, organisée. Ainsi, pour chaque patient, se tenait un cadre de soins intégrant les interdits, le tout formalisé au cas par cas par un document standardisé intitulé «prescription de restriction de liberté d’aller et venir». Interdiction de sortir, de fumer (ou alors une demi-heure par jour), interdiction de communiquer aussi. Le tout avec «un recours à l’isolement et à la contention utilisé dans des proportions jamais observées jusqu’alors et non conforme aux règles communément appliquées ».[1]

Aussi les connivences, les compromissions de l’ensemble des personnels sont insupportables et nous font honte, tant elles jettent l’opprobre sur toute une profession.

En tant que psychiatre, en tant que soignant, on ne peut se sentir que salis !

« Porter atteinte à un homme, c’est atteindre toute l’humanité ! ». Continuer la lecture de En psychiatrie, la déshumanisation à l’œuvre

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GHT PSYCHIATRIE EN DANGER

GHT PSYCHIATRIE EN DANGER

Le Groupement Hospitalier de Territoire pour la psychiatrie

Quel non-sens !         Le secteur psychiatrique en danger

Le GHT condamne le secteur psychiatrique à une mort certaine. Je ne peux m’y résigner. Il sera englouti, avalé par cette grosse machine hospitalière annulant ainsi tout une période humaniste de la psychiatrie. Rien ne s’est fait sans lutte. Le secteur mis en place dans les années 60-70 est l’œuvre de tout une communauté de soignants militant pour une prise en charge globale du patient, dans un souci de lien entre l’hôpital et la cité. Ainsi un patient qui décompense est hospitalisé puis à sa sortie est suivi au CMP, avec la possibilité d’un accompagnement thérapeutique à l’hôpital de jour, au CATTP voire une mise en place de visites à domicile.

Ce continuum thérapeutique, véritable étayage soutient l’être souffrant en lui offrant des réponses à tout moment de sa vie. Il évite les hospitalisations trop longues, prévient des rechutes, l’enkystement des symptômes, la déshérence…

Le secteur permet de créer une enveloppe contenante entre le dedans et le dehors. C’est un repère, un appui. La circulation entre les différentes unités détermine un espace dans lequel le patient peut exprimer sa souffrance qu’elle soit passagère, réactionnelle ou chronique comme pour la psychose. Continuer la lecture de GHT PSYCHIATRIE EN DANGER

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Appel à manifester le 9 avril 2016 pour une psychiatrie à visage humain !

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Appel à manifester le 9 avril pour une psychiatrie à visage humain !

Nous sommes quelques jeunes soignants en psychiatrie, désirant porter haut et fort notre mécontentement en ce qui concerne les GHT, la disparition du secteur, la dégradation des moyens pour accueillir et soigner, les pratiques de contentions et la restriction à une conception neuro-biologique de la pathologie psychique et sa sur-médicalisation majoritaire en psychiatrie.

Nous partageons le constat d’une dérive néo-libérale qui engendre de façon insidieuse, mais massive, la destruction du service public, éloignant du soin les personnes les plus fragiles et participant à un processus toujours plus marqué de leur précarisation, de leur exclusion et de leur enferment.

Les GHT instaurés par la nouvelle loi de santé, énormes machines bureaucratiques, engloutissant la psychiatrie de secteur dans l’hôpital général et les CHU, annulent définitivement la spécificité de la psychiatrie, comme cela a été le cas pour les formations des infirmier-ère-s et des médecins. Continuer la lecture de Appel à manifester le 9 avril 2016 pour une psychiatrie à visage humain !

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Il faut en finir avec la psychiatrie fondée sur la contention

TRIBUNE       Publié dans le journal Libé.fr

le — 31 mars 2016 à 17:39

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Il faut en finir avec la psychiatrie fondée sur la contention

Les abus constatés récemment par Adeline Hazan, la Contrôleuse générale des lieux de privation de libertés, à l’hôpital psychiatrique de Bourg-en-Bresse, traduit une destruction générale, lente et progressive des soins en psychiatrie en France, au nom de l’efficacité économique et de la rigueur budgétaire.

Il faut en finir avec la psychiatrie fondée sur la contention
«Nous n’avions jamais vu cela», déclare la contrôleuse générale des lieux de privation de liberté, Madame Adeline Hazan, dénonçant : «Des pratiques centralisées, honteuses, et choquantes.» En France, en 2016, dans un hôpital psychiatrique ordinaire de l’Ain, des patients sont enfermés, sanglés, dépourvus de tout espace de liberté, abandonnés, maltraités. «Je suis sidérée que l’Agence régionale de santé, que la Haute Autorité de santé, que les différentes commissions départementales, toutes ces structures qui sont venues ces dernières années, voire pour certaines ces dernières semaines, n’aient pas observé ce que notre mission a vu. Et qu’elles n’aient en tout cas pas réagi. Cela me laisse sans voix.»

LIRE AUSSI :
Psychiatrie, l’enfer derrière les portes
Les médecins de cet hôpital et les universitaires qui les ont formés, les directeurs de cet hôpital et l’ARS, les experts de l’HAS (Haute Autorité de santé) et le directeur de l’HAS portent une lourde responsabilité dans l’assujettissement massif et systématique des patients de cet hôpital par le corps soignant. Comment a-t-on pu transformer un lieu de soins en lieu de détention voire de tortures, comment les responsables médicaux et administratifs de cet hôpital continuent-ils de minimiser cette enquête ? Hélas, la banalisation d’actes inacceptables, la soumission ou l’indifférence envahissent petit à petit un grand nombre d’équipes de soins. Continuer la lecture de Il faut en finir avec la psychiatrie fondée sur la contention

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Communiqué de presse de la Fnapsy

Paris, le 24 mars 2016

Communiqué de presse

La Fnapsy remercie la Contrôleur Générale des Lieux de Privation de Liberté pour son action concernant le Centre Hospitalier Psychothérapique de l’Ain à Bourgen- Bresse. La Fnapsy avait alerté, il y a quelques années, sur les dysfonctionnements au sein de cette institution. Elle va suivre avec attention la suite donnée et le travail qui sera fait pour le respect des patients hospitalisés. La Fnapsy se félicite du démarrage au sein de la HAS d’une réflexion sur la contention en psychiatrie et espère que ces pratiques d’un autre âge n’auront plus cours.

Claude Finkelstein Présidente

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Le Collectif des 39 soutient le mouvement de mobilisation à l’EPS de Ville Evrard

Le Collectif des 39 soutient le mouvement de mobilisation à l’EPS de Ville Evrard contre son intégration forcée dans un GHT.

BadgeLes GHT[1] ont pour seul objectif de restructurer l’ensemble des hôpitaux pour dégager les milliards d’économie devant financer le « Pacte de responsabilité ».

Dans ce mouvement les moyens (humains et budgétaires) de la psychiatrie vont dans un premier temps être redéployés vers la MCO.

C’est à terme la remise en cause d’une psychiatrie de Secteur fondée sur les principes de proximité et de continuité des soins.

Il s’agit de passer d’une clinique visant à soigner un sujet en souffrance au traitement de troubles et à la normalisation des comportements et des populations.

Certes, aujourd’hui la manière dont fonctionne le Secteur et dont sont soignés les patients ne nous satisfait pas. C’est pourquoi nous appelons à refonder la psychiatrie de secteur en replaçant le sujet au cœur du soin.

Cela suppose des moyens budgétaires et humains (en nombre et en compétences relationnelles psychothérapiques) accrus, particulièrement à Ville Evrard dont la dotation par habitant est nettement inférieure à la moyenne régionale

Cela suppose de rétablir une formation spécifique pour tous les soignants (psychiatres, infirmiers, psychologues,…) permettant d’appréhender le fait psychopathologique et la complexité des prises en charges.

Le Collectif des 39 s’engage à tout mettre en œuvre pour relayer votre action et mobiliser les professionnels, les patients, les familles, les citoyens pour la défense et la refondation d’une psychiatrie humaniste.

[1] Concernant notre analyse des GHT, voir le communiqué ICI

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Des nouvelles du côté de Bourg en Bresse !

Des nouvelles du côté de Bourg en Bresse !

La Contrôleure Générale des Lieux de Privation de Liberté, Madame Adeline Hazan, ancienne maire de Reims, a rendu public le rapport qu’elle avait adressé à la Ministre de la Santé en février. Comme l’écrit le journal « La Croix » dans son édition du 16 mars 2016, il s’agit « dun rapport sidérant. Le récit de violences ordinaires, presque banalisées contre des personnes atteintes de pathologies psychiatriques ». Ces faits ont été constatés au centre psychothérapique (sic !!!) de l’Ain. Un établissement de 412 lits implanté en périphérie de Bourg-en-Bresse.

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Outre les « très graves » entraves à la « Liberté de circulation » – si chère à Jean Oury dans la perspective d’une dimension thérapeutique dans un cadre institutionnel -, les mises en pyjama systématiques, les contrôleurs ont constaté une banalisation des mises en chambres d’isolement et des contentions. Continuer la lecture de Des nouvelles du côté de Bourg en Bresse !

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Soutien à Kamel Daoud

Soutien à Kamel Daoud.

Patrick Chemla,

patrick.chemla2@orange.fr

le 24 février 2016

Cher Kamel Daoud,

Au nom de la liste de diffusion que j’anime pour l’association la Criée à Reims (animant des échanges sur psychanalyse, psychiatrie et politique) je voudrais vous assurer de toute notre sympathie, mais aussi de notre colère à l’égard de la campagne de calomnies que vous subissez actuellement. Il y a de la bêtise et de l’inconscience grave chez ceux qui vous taxent d’islamophobie sous prétexte que vous avez essayé de penser la complexité de ce phénomène d’une extrême gravité qui s’est produit à Cologne et ailleurs. J’avais déjà diffusé ainsi que d’autres collègues psychanalystes, votre article que nous trouvions courageux : « s’attaquer » aux enjeux du féminin dans la « culture islamique » actuelle ; tenter de penser le choc psychique qui est en train de se produire brutalement pour des hommes qui fuient des zones de guerre et de massacre ; rien que la tentative en était risquée tant nous campons sur une poudrière. Continuer la lecture de Soutien à Kamel Daoud

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Appel à la création d’un Réseau Européen pour une Santé Mentale démocratique.

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Appel à la création d’un Réseau Européen pour une Santé Mentale démocratique.

La lutte de résistance du peuple grec, face à la politique néolibérale impitoyable imposée par les créanciers, a ouvert la voie à l’émergence de radicalités politiques émancipatrices et à la mise en place de structures d’auto-organisation de la population et des travailleurs.
Parmi celles-ci, les dispensaires et les pharmacies sociaux autogérés en sont aujourd’hui la forme la mieux organisée, jouissant d’une visibilité et d’une reconnaissance importante au sein de la société grecque et au-delà.
Le service public de santé, les services psychiatriques, soumis en Grèce à des restrictions massives de moyens, sont mis dans l’impossibilité quasi-totale d’accueillir la souffrance psychique et d’accompagner les patients à travers des projets individuels, respectueux de leur subjectivité.
Or, aujourd’hui, une part nombreuse et croissante de la population grecque souffre psychiquement des conséquences d’un remaniement brutal des rapports sociaux, engendré par la crise et les remèdes néolibéraux toxiques de la Commission européenne, de la BCE et du FMI. Les symptômes d’effondrement psychique se sont multipliés : dépression, suicides et tendances suicidaires, crises de panique, pathologies à déterminants psycho-sociaux ou post-traumatiques, etc.
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> Regards croisés sur nos pratiques – Montfavet 18 et 19 mars 2016

Regards croisés sur nos pratiques – Montfavet 18 et 19 mars 2016

Partenariat Le Point de Capiton, l’ECRPF et le Collectif des 39.

 Journées du Point de Capiton – Conférences, Tables rondes et film.   (Hôpital de Montfavet, Salle de spectacle et bureau des entrées)

 « Regards croisés sur nos pratiques »

Croiser les regards c’est aller au-delà de soi-même, c’est chercher à dialoguer pour inventer.

Car la pratique clinique s’invente au quotidien, ou elle n’est pas. Ainsi, il s’agira au long de ces deux journées d’interroger nos pratiques à l’aune de la clinique, que ces pratiques aient pour lieu d’exercice l’hôpital, un cabinet de ville ou un lieu culturel dans la Cité. C’est pourquoi depuis deux années maintenant nous accueillons des praticiens et aussi des patients avec leurs expériences et leurs réflexions afin de leur permettre de débattre autant sur ce qui les enthousiasme que sur ce qui les scandalise.

Le mot scandale évoque l’objet placé en travers du chemin et qui fait trébucher. Tel est le point commun entre professionnels et ceux qu’ici je nommerai des patientscitoyens : ce point d’humanité qui est aussi point d’incertitude. C’est à partir de ce point d’incertitude, et avec bienveillance, que nous voulons interroger ensemble l’ouverture ou la fermeture des portes, mais aussi celles des esprits et la façon de répondre aux protocoles, Continuer la lecture de > Regards croisés sur nos pratiques – Montfavet 18 et 19 mars 2016

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« ON NE PEUT PAS PARLER D’AMOUR DANS UNE LANGUE MORTE »

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« ON NE PEUT PAS PARLER D’AMOUR DANS UNE LANGUE MORTE »

Psychose, transfert et institution

Prochaine rencontre

Vendredi 5 février 2016 – Mairie de Magrin (81) 19h 30        
Avec la participation de Patrick Faugeras, psychanalyste   

« Je ne me souviens pas de mon avenir » dit-elle, avant de se reprendre et de corriger avec, à la fois, lassitude et empressement : « heu…de mon passé. » Du bout des doigts, elle effleure légèrement soucieuse le bord de ses lèvres comme pour retenir les mots qu’une bouche indisciplinée peine à contraindre…

…Vacarme ou bruissement, un fond chiné de mots d’ordre, double et accompagne ses gestes quotidiens, les commente ou les déprécie, la juge et la condamne.                                                                                                                  De multiples voix, aigües et menaçantes, blessent, dès sa naissance, la moindre pensée, suspendent le plus léger mouvement qu’aucune nécessité n’exige, annulent la promesse du plus modeste des plaisirs. Continuer la lecture de « ON NE PEUT PAS PARLER D’AMOUR DANS UNE LANGUE MORTE »

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> Nous ne céderons pas !

Appel unitaire
Nous ne céderons pas !

Ceux qui, au nom de Daech, ont fait subir à Paris et à Saint-Denis un moment d’inhumanité absolue ne nous feront pas céder. Rien ne peut justifier ces assassinats, ici ou ailleurs. Chacune des victimes vit en nous parce que nous appartenons à la même humanité. Notre solidarité à leur égard et à l’égard de leurs familles est totale. Ce crime est immense mais c’est en continuant à vivre librement et fraternellement que notre réponse sera à la hauteur.
Nous ne sommes pas naïfs : nous savons que ces actes de terrorisme appellent des réponses à la mesure du danger qu’ils représentent. Comme nous savons que le rôle des forces de l’ordre et de la justice est essentiel pour protéger nos libertés. Mais cela ne doit pas nous empêcher de réfléchir aux réponses que notre société doit apporter à ces actes et à celles déjà mises en œuvre. Continuer la lecture de > Nous ne céderons pas !

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> Communiqué de l’Appel des appels

Nous partageons ce communiqué de l’Appel des appels

Avec une infinie tristesse, nous avons appris les massacres dont la haine aveugle et sourde à toute humanité s’est rendue coupable. Oui nous sommes tristes, meurtris, révoltés et en colère. Nous sommes affectés par cette haine qui a atteint en priorité notre jeunesse. Oui nous revendiquons ces sentiments face à de nouveaux fascismes qui célèbrent la mort au nom de Dieu. Nous revendiquons la dignité et la liberté pour tous les humains, oui tous les humains, même ceux qui sont instrumentalisés par un nihilisme abominable qui en fait des machines de mort. À cette volonté du néant qui émerge du chaos d’un monde déboussolé nous devons tous ensemble opposer les valeurs humanistes, que l’Appel des appels défend spécialement dans la pratique de nos métiers. Nous devons tous ensemble revendiquer les ambitions de la démocratie, de la vraie démocratie, celle des citoyens. Il faut prendre toute la mesure de ces propos de Camus, aux lendemains d’autres massacres : « dans les temps déchirés ou chaotiques que nous vivons, l’idée qu’on va réparer tant de maux dus à l’argent, par une politique de confiance à l’égard de l’argent est une idée puérile ou malheureuse. » À l’argent nous devons, tous, préférer cette liberté dont nous avions pris l’habitude, sans toujours nous rendre compte que nous avions aussi à la défendre comme un bien sacré. C’est à cette défense collective que nous devons, après nos pleurs, nous atteler.
Aujourd’hui, au nom de l’Appel des appels, toutes nos pensées vont aux victimes, à leurs familles, à tous les proches, aux survivants de ces actes cruels, lâches et barbares qui tentent de détruire l’humanité des hommes.

Le Bureau de l’Appel des appels

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> Déranger, création théâtrale

 

Édition : Contes de la folie ordinaire – Médiapart
Car un homme qui crie n’est pas un ours qui danse
PAR PAUL MACHTOFlyer_DRG_recto__-_copie

« Déranger ». Un spectacle fou, littéraire, populaire… et curatif à la fois ! Une plongée dans l’ordinaire folie d’une unité de soins psychiatriques, un jour comme tant d’autres. Enfin pas tout à fait : les alertes attentats se répandent sur les ondes et le service organise son gala de charité. Salle Jacques Brel à Pantin les 6, 7 et 8 novembre 2015.

Voir l’article: ICI

 

Communiqué de presse 22 octobre 2015

Bureau de presse Sabine Arman – info@sabinearman.com
01 44 52 80 80 – 06 15 15 22 24
CREATION DÉRANGER car un homme qui crie n’est pas un ours qui danse de Guy Benisty – Cie Le GITHEC
Vendredi 6, samedi 7 novembre, 20h30 Dimanche 8 novembre, 16h Salle Jacques Brel 42 avenue Édouard Vaillant Ligne 7 – M° Aubervilliers – Pantin – Quatre Chemins Tarif A : de 3 à 18€ /
Durée : 2h /
01 49 15 41 70
Le théâtre en plein coeur Le GITHEC, Groupe dʼIntervention  Théâtral et Cinématographique, créé en 1993 et basé à la Maison de quartier des Courtillières à Pantin, réunit professionnels et amateurs en vue de réaliser des oeuvres théâtrales originales avec et en direction dʼun public souvent absent des salles de spectacles. La saison culturelle de la ville de Pantin soutient cette compagnie qui partage le même combat culturel qu’elle, à savoir, décloisonner la culture afin de la rendre accessible à tous. Elle programme la nouvelle création du Githec Déranger les 6, 7 et 8 novembre 2015 à la salle Jacques Brel. Au coeur de ce que l’on nomme pudiquement « exclusion sociale », le travail de Guy Benisty envisage un théâtre puissant qui garde serré dans une même force son appétit esthétique et ses aspirations populaires. Au rythme du quotidien, ancré dans la réalité de la ville, le théâtre du GITHEC se place dans un lieu favorable à la création : à l’écoute du monde. Déranger est une création ambitieuse qui nous plonge dans l’ordinaire folie d’une unité de soins psychiatriques. Des patients des centres psychiatriques du 93, des jeunes du quartier des Courtillières, des musiciens, et des comédiens de la Compagnie partagent le plateau transformé, dans un dispositif bi-frontal, en couloir hospitalier. Les urgences se multiplient, les vies et les délires s’entrechoquent. Comme au PMU, les spectateurs doivent parier sur une course, course de rats, ici, organisée en direct sur scène, et avec chaque soir une tablette numérique à gagner. Depuis huit ans, Guy Benisty a collecté de nombreuses histoires de vies lors des ateliers réalisés avec l’Établissement Public de Santé de la Ville-Evrard et Le Centre de jour de Clichy-sous-Bois-Montfermeil. Ces rencontres l’ont mené à écrire Déranger. Un théâtre, en plein coeur des quartiers populaires, participatif et vivant, en hommage à la folie du monde et des êtres. Retrouvez toute la saison culturelle de la ville de Pantin sur www.ville-pantin.frDSC05799

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Communiqué de presse – La sangle qui attache tue le lien humain qui soigne

Le colloque que nous avons organisé le 9 septembre 2015 au Sénat « 39 Alerte !» a rencontré un grand succès, la salle G. Monnerville était comble, nous avons refusé beaucoup de gens.

Aline Archimbaud et Evelyne Yonnet, sénatrices, Jean-Pierre Sueur, sénateur, ainsi que Denys Robiliard, député étaient présents.Trois temps pour interpeller les élus, d’où le titre « 39 Alerte!».
La table ronde sur l’enfance alerte sur un paradoxe, le soutien de façade du secteur, par le ministère de la santé, accompagné de Continuer la lecture de Communiqué de presse – La sangle qui attache tue le lien humain qui soigne

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> Journées de Psychothérapie Institutionnelle – AMPI 2015

Tosq

 

AMPI 2015

XXIX èmes

Journées de Psychothérapie Institutionnelle

9 & 10 OCTOBRE 2015

MARSEILLE

L’UN est l’AUTRE

Altérité et soins

Curieuse place que celle laissée à l’Autre dans notre société du 21ème siècle !

Cause du « déclin national » quand il prend le visage de l’étranger, il est cause de tous nos malheurs dans la vie quotidienne, travail compris.

Toujours l’Autre fautif.

Comment sommes-nous passés de l’Altérité fondatrice du Sujet de LEVINAS, du « Je est un Autre » de Arthur RIMBAUD…à cet autre forcément dangereux, hostile dont il faut se méfier ?

Mais alors qu’en est-il de l’Identité tributaire de l’Altérité et qui ne peut se développer que par rapport à Autrui ?

Que devient la personne malade dans cette évolution de la perception de l’Autre ?

Quelle place pour cet Autre dans un protocole où il n’a rien à dire ?

Quelle place pour cet Autre attaché en « cellule » re-baptisée pudiquement CSI, chambre de soins intensifs ?

Salutaire ouvrage donc que celui de P. COUPECHOUX, « Un homme comme vous », nous rappelant notre fondamentale fraternité en humanité avec le fou.

L’humanité du fou disparaît dans l’objectivation moderne de la maladie mentale.

L’humanité du soignant disparaît dans l’exécution robotisée de tâches prescrites et codifiées dans le rôle propre du statut.

Mais l’humain résiste !

Les outils du mouvement de psychothérapie institutionnelle sont là pour re-penser le souci de l’Autre, pour réhabiliter l’Altérité…

L’Autre au centre du dispositif de soin permettra rencontre, dispute professionnelle, construction de l’hétérogène, création d’une équipe, voire d’un collectif… les conditions basales des soins aux personnes malades.

Venez donc nous rencontrer et vous disputer avec ces autres qui vous attendent

avec plaisir à Marseille…

 

Cité des Associations

93 La Canebière – 13001 Marseille

Métro Noailles (ligne 2)

Places limitées pas d’inscription le jour-même

Renseignements : AMPI Secteur 13 – Tél : 04 91 96 99 93 – alain.abrieu@ch-edouard-toulouse.fr

Chèque à l’ordre des : CEMÉA-PACA à adresser : CEMÉA-PACA – 47 rue Neuve Sainte Catherine -13007 Marseille

Tél : 04 91 54 25 36 – mcristiani@cemea-paca.org

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COLLOQUE AU SENAT 9/09/2015

Il n’y a pas de places pour cet après-midi. C’est une rencontre pour s’adresser aux sénateurs et parlementaires dans le cadre de la loi qui est discutée. Ce n’est pas un meeting.  Nous rendrons compte au plus vite et des textes des interventions seront mis sur le site , vous pourrez ainsi en prendre connaissance.

COLLOQUE AU SENAT –  » 39 ALERTE » 

Salle Gaston Monnerville,  Mercredi 9 septembre 2015

 organisé par Le Collectif des 39, en collaboration avec l’association HUMAPSY et le Collectif LE FIL CONDUCTEUR, sous le parrainage de Madame Aline ARCHIMBAUD, Sénatrice de Seine Saint Denis.

Programme : Continuer la lecture de COLLOQUE AU SENAT 9/09/2015

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> Lieu d’asile – Manifeste pour une autre psychiatrie

Sortie du livre de Thierry Najman.

Lieu d’asile
Manifeste pour une autre psychiatrie

Les mesures d’enfermement, de contrainte, d’isolement, de contention et de surveillance des patients se développent actuellement dans la psychiatrie hospitalière, colonisée par la logique sécuritaire ambiante.

Pour autant, la sécurité est-elle mieux assurée par la fermeture des portes des services de soins ? Les patients sont-ils ainsi mieux soignés ?

Thierry Najman est médecin, praticien hospitalier et chef d’un pôle de psychiatrie dans un hôpital de la région parisienne. Il a déjà publié, comme coauteur, un livre sur la psychanalyse de l’enfant Les Enjeux d’une psychanalyse avec un enfant.

Préface
Pierre Delion est médecin psychiatre, professeur à la faculté de médecine de l’université Lille-II.

Postface
Pierre Joxe est avocat, premier président honoraire de la Cour des comptes.

 

Lieu d'asile

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> Les Psy-causent invitent Patrick Coupechoux

Vendredi 18 septembre 2015 Centre équestre à Magrin (81) 19h 30 « Les Cavaliers du Pays Cathare » UN HOMME COMME VOUS…

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Est-il possible d’avoir une conception du soin qui considère celui en souffrance psychique comme un sujet à part entière et la folie comme une possibilité d’être de l’homme ? Peut-être faut-il pour cela se pencher sur les pratiques qui ont essayé d’aborder les pathologies psychiatriques non pas comme une anomalie chez l’homme mais comme étant son humanité ? Peut-on écarter d’un revers de main les acquis et convictions de la psychiatrie française depuis cinquante ans, une psychiatrie qui s’est battue pour que les patients, les résidents, délirants ou autres, ne soient pas traités comme des malades mais comme des sujets à part entière, et que le soin soit une relation ? Nous vous convions à un voyage au sein de la pratique psychiatrique de PINEL à nos jours. Tentons de mettre en évidence comment cette question sur l’humanité de la folie est une suite de rencontres… Rencontre de l’asile, rencontre des surréalistes avec les créations qu’elles soient celles des lieux de soins, de vie, de souffrance, celles d’ARTAUD, de VAN GOGH, de NERVAL….

UnknownRencontre avec tous ceux qui au sein des institutions ont tenté (tentent) de transformer le rapport au patient et à la théorie qui vise à penser la maladie psychique comme une affaire avant tout humaine. Notre affaire à tous ! Celle qui nous amène à poser la question de notre position personnelle vis-à-vis de la folie, donc de notre rejet toujours possible… Folie bien ordonnée. Folle humanité…Humanité folle. Dissipons…le trouble ! Contact : 06 14 38 06 90 Mail : lespsycausent@gmail.com Site : http://lespsy-causent.over-blog.fr/ Entrée libre, Sortez libre ! PS :Apporte un plat ou une boisson… comme toi, comme nous. Pour tous ! Avec la participation de Patrick COUPECHOUX, journaliste. Auteur du livre « Un homme comme vous. Essai sur l’humanité de la folie »

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> PROGRAMME LA CRIEE: Le Collectif à venir

PROGRAMME LA CRIEE

Année 2015 – 2016 

et annonce des XVèmes Rencontres de la CRIEE

les 10 et 11 juin 2016

Le Collectif à venir

 Nous poursuivrons, sur les traces des années précédentes, les échanges sur les enjeux des pratiques de la Folie qui se posent aujourd’hui dans un contexte culturel et politique inédit. Le «moment St Albanais » avait suscité l’émergence de la Psychothérapie Institutionnelle et du désaliénisme, s’appuyant sur quelques psychiatres d’avant- garde. Une période où la promotion de la politique de secteur l’essor de la psychanalyse donnaient l’impression d’une ouverture de la Culture à l’inconscient freudien, mais aussi à une psychiatrie luttant contre sa fondation ségrégative œuvrant à des « alternatives à l’Asile ». De multiples tentatives ont ainsi vu le jour théorisant leur expérience avec des idéaux humanistes, marxisants, libertaires qui n’avaient pas forcément de grande cohérence conceptuelle, qui traduisait l’effervescence du « moment 68 » et de ses suites. Les années 80 auront été marquées par la reconnaissance légale du secteur, pour très vite aboutir, dans un mouvement de retournement pernicieux, à l’idée d’une évaluation généralisée des pratiques, afin de les rendre mesurables et « normalisées ». La Criée a été fondée en 1986 contre ce projet désastreux qui prétendait maîtriser l’inestimable du désir humain, mais aussi pour continuer à promouvoir les praxis se réclamant d’une double articulation entre le Politique et la Psychanalyse. Nous nous sommes ainsi réinscrits au cœur même de la transmission de la Psychothérapie Institutionnelle, tout en soutenant avec constance la nécessité de réinventer une conceptualisation qui s’était forgée dans une toute autre époque. Chacune de nos rencontres s’est effectuée avec ce souci d’un ancrage dans les pratiques, et d’échanges transdisciplinaires entre des approches qui relevaient le défi de la « double aliénation ». Jean Oury aura été à nos côtés, nous apportant une pensée toujours en mouvement, nourrissant nos échanges. Sa mort à la veille de nos dernières rencontres nous place devant des responsabilités accrues : il s’agit de tenir le cap des « praxis instituantes » (cf P.Dardot et C. Laval, « Commun ») ; autrement dit de relancer sans cesse la création de lieux d’accueil et de soins qui s’appuient sur la créativité et la parole mise en acte de ceux qui s’y tiennent : patients, soignants, mais aussi familles et personnes concernées … Cela suppose une résistance opiniâtre contre les folies évaluatrices et les volontés de mise au pas par la HAS, qui s’institue aujourd’hui en « police de la pensée » du soin et des pratiques. Ce qui affecte notre praxis se trouve comme toujours pris dans l’aliénation sociopolitique de notre époque marquée par l’ultralibéralisme, et par la montée inquiétante du racisme et des processus ségrégatifs.

Repenser donc le Collectif à venir en s’appuyant sur les théorisations de ceux qui nous ont précédés, et en particulier Jean Oury, et nous confronter aux difficultés de la pratique actuelle, devrait nous mobiliser lors de ces Rencontres ouvertes aux échanges, aux rassemblements indispensables.

Patrick Chemla

Conférences – débats

Samedi 19 septembre 2015

De 14h00 à 17h00 à la Médiathèque

Elisabeth ROUDINESCO

historienne, Directrice de recherches à l’Université de Paris VII, chargée d’un séminaire d’histoire de la psychanalyse à l’ENS

Présentera son livre

Sigmund Freud, en son temps et dans le nôtre

éditions Brochet

Jeudi 15 octobre 2015

A 21h00 au centre Artaud

Jean COOREN

Psychiatre et Psychanalyste

viendra présenter son livre

« Autre pourrait être le monde »

Psychanalyse et Démocratie

Edition Hermann

Jeudi 26 novembre 2015

A 21h00 au centre Artaud

Philippe REFABERT

Psychiatre et Psychanalyste

« Déjouer le présent, donner lieu, donner le temps».

Jeudi 28 janvier 2016
A 21 h00 au Centre Artaud

Heitor de Macedo

Psychanalyste

viendra présenter son livre

« Clinique de Dostoïevski ou les enseignements de la folie »

Edition : Etude

Jeudi 25 février 2016

A 21h00 au centre Artaud

 Anna ANGELOPOULOS

Psychanalyste et spécialiste du conte

PAS DE CONFERENCE EN MARS EN RAISON DE LA SEMAINE DE LA FOLIE ORDINAIRE 

Jeudi 28 avril 2016

à 21h00 au centre Artaud

Claude SPIELMANN

Psychanalyste

Jeudi 26 Mai 2016

à 21h00 au centre Artaud

 Françoise DAVOINE

Psychanalyste

 

Séminaires en 2015 :

lundi 9 Novembre 2015 

Séminaires 2016 :

lundi 11 Janvier 2015

à 21h00 au centre Artaud

François LEVY

Psychanalyste et Membre de la société de Psychanalyse Freudienne

et une discussion avec Annie TOPALOV 

lundi 7 mars, lundi 18 avril, lundi 9 mai. (pas de séminaire en février)

Ces séminaires s’inscrivent dans les enseignements du Cercle Freudien.

 

XVèmes Rencontres de la CRIEE

vendredi 10 et samedi 11 juin 2016 à Reims

Renseignements et inscriptions :

Patrick Chemla et Gérard Rodriguez

Centre de Jour Antonin Artaud

40 rue Talleyrand – 51100 REIMS

03 26 40 01 23

g.rodriguez@epsdm-marne.fr

N° d’existence Formation Continue : 21510164151

N° SIRET: 442 941 365 00029 – Code NAF : 9499Z

 

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> Colloque des 39 au Sénat le 9 septembre 2015

39NEWSLETTER DES 39

Colloque des 39 au Sénat (première annonce)

le 09 septembre  2015
de 13h30 à 18h00.

Dans le cadre de l’examen du projet de modernisation de la loi de santé par le Sénat en septembre, projet adopté en première lecture à l’assemblée nationale et après l’audition du 06 juillet au Sénat d’une délégation composée de membres des 39, du Fil Conducteur et de patients, ainsi que des actions et contributions auprès des commissions parlementaires depuis le meeting du 01 novembre 2014,

le collectif des 39 organise et anime le 09 septembre après-midi au Sénat un colloque à notre demande, colloque parrainé par la sénatrice Aline Archimbaud afin de présenter les arguments critiques dans cette loi relatifs à la psychiatrie, au médico-social, à la prise en compte des patients et faire part de propositions pour continuer de défendre une hospitalité pour la folie auprès des parlementaires et des journalistes qui répondront à notre invitation.

Dans ce qui se dessine l’hospitalité pour la folie n’est plus de mise, la souffrance humaine est annulée. C’est la dignité de chacun qui est bafouée et la démocratie touchée et amoindrie une fois de plus.

Ce projet de loi sous couvert de modernisation et de meilleure gestion a réussi à faire unité de désaccord à la fois des professionnels et de leurs organisations, ainsi que de bon nombre d’associations de patients lors des auditions préalables dans les mois précédents.

Quand les réalités de travail des équipes se vivent au quotidien des postes non remplacés, des ateliers d’expressions culturelles qui sont fermés, des listes d’attentes pour un premier rendez-vous possible souvent plusieurs mois après en pédopsychiatrie notamment, des contentions qui se multiplient (alors qu’elles sont dénoncées) dans les chambres d’isolement désormais renommées « chambre de soins intensifs » ;

Ce projet de loi fait fi de l’histoire de la clinique psychiatrique, de ses acquis et de ses recherches et dénie la dimension du sujet dans l’expression de ses souffrances. La modernisation est au tempo de la biopsychiatrie, de l’éradication des symptômes et de la rentabilité économique.

Le secteur du médico-social prend le même chemin et les réformes annoncées des métiers du social sont pensées et construites sur les mêmes approches.

Ce colloque de quatre heures s’organisera autour de trois tables rondes

Dont les thèmes ont été décidés lors de la réunion mensuelle du collectif du 04 juillet dernier. Chaque table ronde d’une heure trente environ permettra de présenter pendant quarante cinq minutes les éléments essentiels de nos propositions et d’échanger avec les parlementaires présents ainsi que les journalistes et les participants. Les thématiques des trois tables rondes retenues sont celles-ci :

Pour l’hospitalité de la folie, non à la contention.

La pédopsychiatrie (titre à préciser)

Espaces citoyens pour les patients (clubs, assos…) (titre à préciser)

 Chaque table ronde est préparée par un petit groupe et l’organisation globale du colloque est assurée par quelques-uns d’entre nous.

Si parmi vous qui lisez cette lettre, certains ont des contacts avec des parlementaires, députés ou sénateurs, n’hésitez pas à leur en parler et à nous communiquer leurs coordonnées à cette adresse (dodam22@orange.fr) avant le 31/08/15 si vous pensez que leur présence peut être importante. Déjà Denys Robiliard nous a confirmé sa présence.

Pour plus de renseignements, le programme définitif de ce colloque sera consultable sur le site des 39 à la fin du mois d’août.

 

 

 

 

 

 

 

 

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> Conférence internationale sur la convention CRDPH de l’ONU.

Garantir la capacité civile et politique des personnes en situation de vulnérabilité Les répercussions de l’article 12 de la CDPH

Appel à participation La Convention relative aux droits des personnes handicapées (CDPH/CRPD) est méconnue en France alors que ses implications sont nombreuses. Son article 12, qui traite de la capacité juridique, propose un changement de regard et de règles juridiques sur les personnes en situation de vulnérabilité. Il fait des « choix et désirs de la personne », plus que de « ses intérêts » ou de « ses besoins » le fondement juridique d’un ensemble de décisions ou actions (soins, travail, vie affective, gestion des biens, déplacements, alimentation, hygiène, participation à la vie sociale…). Il préconise de généraliser les systèmes de « prise de décision assistée », afin d’éviter de décider à la place d’autrui et d’user de la contrainte. Ces changements, qui s’inscrivent dans ce qu’on pourrait appeler « le tournant juridique » de l’intervention auprès d’autrui, ont des implications théoriques et pratiques, qui ont généré de nombreux débats dans les instances internationales.

Afin de contribuer à ces débats dans le cadre français, le Collectif Contrast, composé de chercheurs en sciences humaines et sociales, souhaite lancer une démarche collaborative avec les personnes concernées. Cette démarche est complémentaire des travaux de recherche réalisés par le Collectif. Elle alimentera une réflexion collective sur les répercussions de la Convention, sur les difficultés de mise en application de l’article 12, sur son importance symbolique et surtout sur les enjeux et difficultés de sa mise en application.

Une première étape de cette réflexion collective aura lieu lors d’une conférence internationale, les 28, 29 et 30 octobre 2015 à Paris, qui réunira des chercheurs académiques (sociologues, juristes, des philosophes), des professionnels de terrains, des usagers et représentants d’usagers, et des membres de la société civile. Le processus collaboratif se poursuivra dans le courant de l’année 2016. Cette démarche collaborative est soutenue à la fois par des instances officielles de suivi de la Convention et par un comité de pilotage regroupant organismes institutionnels et référents scientifiques qui en oriente la gouvernance et en assure la diffusion pour plus d’informations, voir ICI.

Les axes de questionnement de la démarche collaborative

1-­‐ L’introduction de la Convention et de son article 12 dans le contexte institutionnel et social français Les modalités de diffusion et de mise en oeuvre de la Convention dans les institutions et la société civile en France concernent particulièrement les acteurs institutionnels et gestionnaires de services et établissements. De nouveaux outils juridiques ou administratifs existent en France afin de mieux prendre en compte l’avis des personnes (mandat de protection future, projet de vie, Masp, DIPM, directives anticipées). Sont-­‐ils utilisés et de quelle manière ? Les acteurs internes aux établissements les trouvent-­‐ils adaptés ? Cette convention apporte-­‐t-­‐elle des éléments nouveaux par rapport au cadre juridique existant et le droit français doit-­‐il être modifié pour répondre à ses exigences? La place des juges judiciaires dans la protection des personnes est-­‐elle adaptée ? Quels moyens sont mis en oeuvre pour faire connaître le droit international concernant les personnes en situation de vulnérabilité aux acteurs de terrain (médecins, travailleurs sociaux, MJPM, proches…) et aux personnes concernées ?

Quels outils d’action publique, de gestion (recommandations, 2 certifications) ou de formation sont mobilisés ? Comment les règles formalisées par écrit circulent-­‐ elles entre les pays et au sein des espaces professionnels ? Quelle est leur influence, coercitive ou d’incitation, sur les pratiques ? 2-­‐ Outils juridiques et dilemmes moraux dans les pratiques de soin et d’accompagnement La mise en oeuvre des principes affirmés par la convention et son article 12 pose des difficultés aux protagonistes du soin et de l’accompagnement.

Comment rendre possible et recueillir le choix de la personne, quand son expression est indistincte ou son ambivalence insoluble ? Comment équilibrer inquiétude morale et principe d’autonomie de la personne quand les conséquences de ses choix semblent comporter des risques d’après les professionnels ? Que faire des savoirs et recommandations cliniques ou scientifiques qui veulent objectiver l’intérêt de la personne ? Ces questions se posent dans des contextes très variés : proposition et refus de soin, décisions de maintien en institution ou de retour à domicile, pratique d’alimentation, de médication, signalements de maltraitance… Dans quelle mesure l’accès des personnes à leurs droits varie-­‐t-­‐il en fonction de ces contextes et outils spécifiques ?

3-­‐ Le repérage des capacités et des situations de vulnérabilité Les différents protagonistes du soin et de l’intervention auprès d’autrui (médecins, soignants, travailleurs sociaux, proches) ou de défense des droits (juges, notaires, avocats) sont amenés à repérer des besoins d’intervention. Comment les capacités fonctionnelles et/ou décisionnelles des personnes en situation de vulnérabilité sont-­‐elles disqualifiées par autrui dans des situations sociales ordinaires. Est-­‐ce au motif de la protection des personnes ou de la protection des tiers contre les risques ? Comment sont évaluées certaines compétences pratiques, telles que les capacités à s’alimenter et à décider de son alimentation, à assurer son hygiène, à suivre un traitement médicamenteux, à se déplacer librement ou autres ? Dans quelle mesure les différentes formes de vulnérabilités situationnelles (sociales, environnementales, linguistiques…) peuvent-­‐elles être prises en compte en vue d’offrir un soutien aux personnes ? Quand est-­‐on amené à utiliser des outils spécifiques (grilles, échelles) pour évaluer les besoins d’intervention ? Qui sont amenés à les utiliser ? Les formes de participation Si ces questionnements vous intéressent, différentes formes de participation à cette démarche collaborative sont pour le moment proposées : -­‐ Assister à tout ou partie de la conférence des 28, 29, 30 octobre -­‐ Proposer une communication (avant le 4 septembre 2015) à la conférence, à partir des situations concrètes rencontrées dans vos pratiques quotidiennes (un appel à communication détaillé est également à disposition sur le site) ; -­‐ Proposer une contribution écrite sur votre réception de la convention et de l’article 12 Les inscriptions, contributions écrites ou proposition de communication sont à envoyer à l’adresse email suivante : conferencecapacite@gmail.com

Plus d’information sur le site de la conférence : ICI 

L’équipe d’organisation : Jean-­‐Philippe Cobbaut (philosophe) ; Benoît Eyraud (sociologue) ; Julie Minoc (sociologue) ; Delphine Moreau (sociologue) ; Anne Saris (juriste) ; Livia Velpry (sociologue)

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> Les 39 à Jazz in Marciac 2015

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Samedi 1er Août 2015, 14h30 Salle des fêtes.

« Charles Mingus, la colère créative… »

Conférence – débat avec Patrice Charbit, psychiatre… et musicien, et animé par Philippe Rassat psychiatre, du Collectif des 39.

« Ba coo pah chi pa doup la ca singala coupa la caah ! » un, deux, et un, deux, trois, quatre. POW !

La présence de Mingus, toujours massive, n’est-elle pas le reflet du poids de l’adversité ? Sa basse n’était-elle pas l’instrument de noir qui lui permit de jouer « slap » et de gagner ainsi un peu d’argent ? Il ne ferait jamais claquer un violoncelle, y avait de quoi se mettre en colère, le classique, c’était pour les blancs.

L’inventivité fut au rendez-vous mais serait-ce au prix de l’amour ? Le destin des jazzmen était-il de se prostituer ? Fallait-il devenir souteneur pour rester pur musicien? Mingus n’a pas cédé, au mépris du système et de ses oncles Tom. L’amour, son diamant.

Colère, création, « big band », grossièreté quasi mystique, désespoir, éclats, puissance : Mingus, un autre génie du jazz.

 Dimanche 2 août  à 14h30, salle Emir Kusturica, Ciné JIM

« Chacun a son rôle », création théâtrale et psychiatrie.

 Documentaire de Dominique Cœur. 

Projection suivie d’un débat animé par Monique Thizon psychiatre et Marie Cathelineau du Collectif des 39,  en présence du réalisateur, Dominique Coeur, et de Paul Machto, psychiatre.

« Chacun a son rôle », documentaire de Dominique Cœur. Chronique d’une création théâtrale singulière, cadre d’une rencontre inédite entre des personnes en difficulté psychique fréquentant un centre de jour en banlieue parisienne, des jeunes et des femmes en formation et en alphabétisation d’une cité, et des comédiens professionnels, réunis dans une adaptation improbable du retour d’Ulysse.

Créativité, engagement, théâtre, culture, thérapeutique mêlés ?

 

 Lundi 3 août 2015 à 14h30 Salle des fêtes.

« De l’écoute ! »

Projection-débat du film de Philippe Letty en présence du réalisateur et d’un membre de l’association de patients « HumaPsy ». Débat animé par Simone Molina, psychologue, Anne Rosenberg, psychiatre, du Collectif des 39.

 

Directement concernés par les maladies psychiques, ils ont créé une association, « HumaPsy », pour que le soin qui reconnait une place à leur parole, ne disparaisse pas. Ce film est né de leur envie de participer au débat public.

Voix dissonante parmi les associations d’usagers agréées qui semblent toutes adhérer à la définition exclusivement neurobiologique des troubles mentaux, conception des maladies qui les inquiète car elle retire toute légitimité à l’expression de la souffrance ou de la révolte, et a pour seule ambition la normalisation des comportements. Résolument engagés, non dénués d’humour, ils invitent les citoyens à débattre de cette question essentielle et complexe, comment (se) soigner ?

 

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> St ALBAN suite

Association-culturelle-St-alban-C-7f6a1b9e5bb981210444bb19475f4ab7St Alban suite…ça sonne comme un thème de jazz, l’époque que nous vivons doit nous imposer des improvisations.

Le texte de l allocution de Celine Pascual à St Alban (juin 2015)

Elle donne le ton des journées qui ont été d une grande qualité avec des équipes qui dans leurs interventions  ont montre leur créativité  leur inventivité malgré des réalités parfois très difficiles.

« Le sommeil des hommes est plus sacré que la vie pour les pestiférés. On ne doit pas empêcher les braves gens de dormir. Il y faudrait du mauvais goût, et le goût consiste à ne pas insister, tout le monde sait ça… Le mauvais goût m’est resté dans la bouche et je n’ai pas cessé d’insister, c’est-à-dire d’y penser. »

C’est donc sur ces mots extraits de « La peste » d’Albert Camus que l’Association Culturelle du Personnel de St Alban vous souhaite la bienvenue.

Bienvenue donc, à vous qui ne faites pas l’économie de votre pensée,

A vous, qui considérez que la participation au débat public est une activité sérieuse,

A vous, qui savez que les victoires ne sont que provisoires, mais qui ne cessez lutter pour autant,

A vous, qui parfois les yeux baissés et l’œil si ennuyé, avez l’impression d’être dans une salle d’attente,

A vous qui pensez tout comme nous que la vie associative reste un des remparts les plus sûr contre l’uniformisation.

Bienvenue à vous tous.

François Tosquelles dans « Le travail thérapeutique en psychiatrie » nous disait déjà qu’ « il est toutefois prudent de ne pas trop se faire d’illusion sur l’histoire, compte tenu de la tendance que nous avons tous à faire bonne mine devant toute suggestion concernant les paradis perdus ».

Tout ceci ne nous empêche pas de puiser dans l’histoire les ressources suffisantes pour éclairer notre présent.

Car nous avons bien conscience de l’impact, du côté irréversible de cette histoire qui a commencé ici, de cette expérience singulière qui a transformé le monde de la psychiatrie française et de la vie asilaire, en nouant d’une part, une certaine conception de la folie « en tant que phénomène humain » (F.T) et d’autre part, l’analyse du traitement social qui lui est réservé.

Le traitement institutionnel des psychoses qui voit alors le jour, les effets et conséquences qui s’en suivent, constituent à ce jour un outil thérapeutique d’une grande pertinence.

Cet échafaudage d’une grande complexité, dont nous ne pourrions répertorier toutes les inventions, les avancées théoriques, l’ambiance effervescente de ce souffle novateur qui a pris le nom de psychothérapie institutionnelle, et qui aujourd’hui, ici, est démonté.

Car à St Alban, c’est un formidable travail d’oubli qui s’est opéré, ce qui n’est pas sans poser un certain nombre de questions … que nous laisserons pour l’instant sous forme de suspension…

Trèves de bavardage, nous ne sommes pas là pour pleurer sur ce qui a disparu, mais plutôt regarder ce qui apparaît.

Cela fait des années que nous taisons cette énormité insidieuse et vérifions que la porte soit bien fermée pour l’empêcher de se répandre dans les couloirs. C’est sans concession que nous disons qu’il est plus facile de mettre l’accent sur la résistance pour masquer la honte de la collaboration. A examiner les soins sous le même angle que les statistiques, nous acceptons maintenant la confusion.

Nous avons adopté le langage de tout le monde : « combien de patients ?…, quel budget ?…, combien de personnel ?…, y’a un médecin chez vous ? »

Cette organisation rationnelle, managériale est aussi appelée : modernisation de la psychiatrie et du soin… psychiatrie spécialisée.

Tellement spécialisée qu’à St Alban, c’est en rondelle de symptôme que nous découpons le sujet, pour mieux le disséquer, formule estampillée modèle scientifique, qui rappelons-le ne prévaut que parce qu’il est reproductible, pour ne pas dire répétitif…

Tellement spécialisée que la camisole chimique semble la seule réponse possible, y compris pour certains enfants.

Tellement spécialisée que nous excluons le fou par le biais des courts séjours sans ancrage possible dans le passé ou l’avenir, mais aussi par le biais de la mise en place d’un soin très éloigné de ceux développés à l’intention des états psychotiques, notamment en CMP, où la rue, les associations de réinsertion, voire la prison deviennent refuge.

Tellement spécialisée que les patients sont ouvertement sélectionnés, triés en fonction de leur âge, de leur pathologie, de leurs symptômes… Il y a comme une odeur nauséabonde, un relent d’écœurement.

Pour les « agités », c’est la chambre d’isolement, dite chambre d’apaisement ou direct en UMD. Ces personnes peuvent aussi avoir droit à des séjours de rupture à « La maison des sources » (établissement temporaire d’accueil et d’urgence appartenant au Clos du Nid).

C’est dans ce va et vient incessant, lancinant que l’obscène s’installe…

Cette modernité répond à un certain nombre de critères de rentabilité.

St Alban doit maintenir voire améliorer son taux d’activité, tout en devant réaliser une performance financière : 900 000 euros d’économie pour la seule année 2015(des éclaircissements ont été demandés par le conseil de surveillance).

Mais pris en otage par cet « endettement », l’hôpital doit dégorger du « cash » ; et le « cash » aujourd’hui, pour un hôpital psychiatrique c’est les soignants : non renouvellement des départs à la retraite, récupération de 23 équivalents temps pleins…

L’équation est simple : diminuer le nombre d’employés, amoindrir les dépenses et donc augmenter le profit.

Dans cet hôpital psychiatrique, « entreprise comme les autres », les soignants ne sont que des pantins de dernier recours, l’équation d’une transaction ponctuelle d’humain.

Colmater le manque, remplir le vide, mutualiser les moyens humains, comprimer les effectifs, ce qui ne stoppe en rien l’hémorragie, mais qui sous l’égide de l’économie financière donne une impression d’unité.

Cette impression d’unité nous conduit à un consentement impensé, une acceptation du monde tel qu’il est, sans horizon ni extériorité.

D’autant plus que notre département ne facilite en rien cette politique… Petit extrait du quotidien : ici, c’est en temps que nous évaluons les distances kilométriques,

–        Marvejols à 35 min de St Alban

–        Florac à 1h30 de St Alban

–        Langogne à 1h de St Alban

–        St Chély à 16 min de St Alban

–        Mende à 45 min de St Alban.

Une sorte d’inertie structurelle s’en dégage.

Cette unité se transforme aussi en amas uniforme, conforme et concentré dans lesquels on piétine à défaut de se rencontrer ; c’est l’éclosion de nouveaux bâtiments à l’architecture entassée, voire grillagée.

Nous nous installons dans le présent, évinçant toute mémoire, écartant tout espoir. Bien loin de l’idée de Tosquelles que « Lorsque nous avons l’impression de voir loin, c’est que nous sommes assis sur les épaules de nos pères ».

C’est à l’apogée de « l’instant » que nous avons à faire.

Nous sommes dans l’ici, le maintenant, le tout de suite… Véritable colonisation de l’institution de soin.

Le temps semble aux mains d’un Chronos pressé, qui s’infiltre dans toutes les strates, où nous recevons des demandes de consultation afin de traiter rapidement des problématiques singulières, familiales, parfois bien complexes.

Nous sommes comme impatient de notre présent.

Nous avançons à l’aveugle avec pour directive de conduire des entretiens, de conduire des ateliers thérapeutiques, de gérer des patients, d’évaluer les risques… Entassement de protocoles et de personnes, sans aucun travail de continuité.

Ce n’est peut-être pas un diplôme que nous aurions dû passer, mais un permis.

Permis d’oublier que nous avions quelqu’un en face de nous !

Nous nous trouvons bel et bien dans une logique commune, un modèle paradoxal où tout se trouve standardisé, nous sommes dans le « tout normé », il faut « séquencer » les opérations de travail tout en proposant un service exclusif devant respecter la singularité de chacun.

Nous sommes dans l’antichambre de notre propre liquidation.

C’est la fabrique d’individus dépourvus, sans opinion et interchangeables, commençant à s’emplir d’indifférence.

C’est un désenchantement qui suit le cours de la passivité ; un décharnement qui brise nos entrailles de soignants.

Exacerbation du sentiment de notre impuissance la plus grande, sous une pluie d’injonctions verticales et intempestives, auxquelles nous ne pouvons réchapper, auxquelles nous réagissons parfois, souvent de manière parfaitement prévisible.

Ce modèle rend les hommes superflus, appartenant ainsi à une humanité indistincte… On élimine l’individu au profit de l’espèce comme dirait Hannah Arendt.

Nous sommes alors en proie à une réelle solitude intellectuelle, c’est la situation du soignant réduit à une dimension de producteur, qui n’a plus la capacité de s’adresser aux autres et qui n’intéresse plus personne.

Les hommes ainsi isolés, sont sans pouvoir ; et l’isolement a un sens politique.

Mais à l’heure où la politique n’est plus que travail de spécialistes, où chacun se contente d’alimenter dans son coin cette dérision généralisée, et où, le politique se réduit à des responsabilités juridiques, nous sommes dépourvus de repères et devenons la proie à de faciles manipulations.

C’est ainsi que la direction assénant un discours et un vocabulaire de management, trouve des services qui « descendent » d’autres services, collaborant par là même au démembrement de l’hôpital.

Que chaque salarié doit alors proposer des idées pour améliorer son poste, chaque unité des idées pour améliorer son service ; sa méthode pour organiser sa douce agonie, en tout cas silencieuse.

Il serait donc illusoire de penser que nous résistons à un monstre diabolique, tout comme il serait illusoire d’attendre un sauveur.

Mais ne nous laissons pas envahir par une espèce de culpabilité collective et confuse, ne croyons pas que si tout le monde ou presque est coupable, personne ne l’est, car si chaque individu, chaque soignant est aussi le produit de son temps, il n’en reste pas moins que nous devons assumer nos actes, car nous en sommes responsables.

Or c’est dans les failles de ce système institutionnel, que nous rencontrons de lumineuses leçon d’éthique qui ne seraient pas apparues dans tout autre contexte, ainsi nous formulons l’hypothèse que tout n’était pas sympathique avant et que tout n’est pas abominable aujourd’hui.

Nous vous invitons donc, à « un renversement de l’ordre du silence ».

Et puis, il est bon de se rappeler, comme le disait Hannah Arendt, que « Tant que nous souffrons, dans les conditions du désert, nous sommes encore humains, encore intact. »

Alors,

Comment se mobiliser pour résister à cette machine infernale ?

Qu’en est-il de notre socle commun, de nos valeurs éthiques et politiques ?

Qu’en est-il de la valeur humaine de la folie ?

« Où commence et où finit la clinique ? »

L’ Association Culturelle du Personnel de St Alban.

 

 

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> STOP DSM

Communiqué de STOP DSM :

COMMUNIQUE du Collectif Initiative pour une Clinique du Sujet STOP DSM :

Jean-Claude Aguerre, Guy Dana, Marielle David, Olivier Douville, Francis Drossart, Tristan Garcia Fons, Nicolas Gougoulis, François Kammerer, Patrick Landman, Claude Léger, François Leguil, Geneviève Nusinovici, Bernard Odier, Michel Patris, Frédéric Pellion, Gérard Pommier, Louis Sciarra, Jacques Sédat, Jean-François Solal, Dominique Tourrès Landman, Jean-Jacques Tyszler, Alain Vanier

Au moment où le DSM 5 est publié en français nous tenons à réaffirmer notre opposition radicale aux fondements et à l’utilisation de ce manuel.Depuis plus de trente ans, le DSM a imposé sa domination sur la psychiatrie mondiale. Conçu comme un instrument statistique pour la recherche épidémiologique et pharmacologique, il a, petit à petit, envahi l’ensemble des domaines de la psychiatrie et, en particulier, l’enseignement aux différents acteurs de la santé mentale, ainsi que la pratique clinique.Se voulant un instrument de renouvellement et de modernisation de la démarche diagnostique et de sa fiabilité, il a échoué : les diagnostics qu’il répertorie ne sont ni fiables, ni valides, comme le prouvent la généralisation des comorbidités.

Qui plus est, ils ne sont pas vraiment utiles pour la recherche scientifique. Le DSM a contribué à détruire les bases de la clinique traditionnelle au nom d’un espoir dans l’arrivée prochaine de marqueurs biologiques, qui ne sont pas au rendez vous. Il a ainsi, en soutenant cette croyance, fait le lit du pire réductionnisme scientiste en privilégiant le modèle biologique et médical, au détriment de l’environnement social et de la réalité psychique. Sa démarche, fondée sur une mise en coupe réglée, comportementale, des troubles mentaux, a brouillé la ligne de partage entre le normal et le pathologique, entraînant des fausse épidémies, l’invention de chimères, une surpathologisation des émotions et des comportements, jusqu’aux excès qui font partie de la vie, avec des surdiagnostics, en particulier chez les enfants.

En isolant les troubles mentaux de leur contexte d ‘apparition, il en a fait des cibles privilégiées pour les médicaments et a favorisé la surprescription en abaissant les seuils d’inclusion.Le DSM, qui n’a aucun fondement scientifique solide, s’est imposé néanmoins comme instrument de référence de l’économie de la santé et des pratiques d’évaluation des administrations sanitaires. Il a permis le développement d’une pensée unique, d’une novlangue, ruinant les conditions d’un débat scientifique honnête dans le champ de la santé mentale d’autant que les conflits d’intérêts qui ont émaillé son histoire, ont créé une grave crise de confiance, de légitimité et de fiabilité au sein de la psychiatrie mondiale.

Pour toutes ces raisons cliniques, éthiques, scientifiques et de santé publique, nous appelons à récuser la référence au DSM 5, à utiliser préférentiellement la CFTMEA (la Classification française des Troubles Mentaux de l’Enfant et de L’Adolescent) et la future CFTMA(classification Française des Troubles Mentaux de l’Adulte) qui va paraître à la fin de l’année 2015 , et à ouvrir un large débat sur les classifications.

OFFICIAL STATEMENT of The Collective Initiative for the Clinic of the Subject STOP DSM:
On the occasion of the publication of the French version of the DSM 5 (fifth edition of the Diagnostic and Statistical Manual of Mental Disorders), we wish to reaffirm our radical opposition to the foundations and use of the Manual. For more than thirty years, DSM has dominated the world’s psychiatric community. Originally a statistical tool intended to serve epidemiological and pharmacological research, it progressively invaded the entire field of psychiatry and especially its teaching to the different mental health actors, as well as its clinical practice. The DSM has failed in its effort to renew and modernize the diagnostic procedure and its reliability: the diagnostic categories listed in it are neither reliable nor valid, as the generalization of comorbid disorders clearly shows. Moreover, their usefulness for scientific research is equally dubious. The DSM has helped destroy the foundations of traditional clinical psychiatry, in the name of a hope for a soon-to-come discovery of biological markers, a hope that has failed to materialize. In supporting this belief, it has created a fertile ground for the worst kind of scientific reductionism, favoring the biological and medical model over the social environment and psychic reality. Its approach, based on the systematic behaviorist exploitation of mental disorders, has blurred the lines between the normal and the pathological, giving rise to false epidemics and chimeras, encouraging the over-pathologizing of emotions and behavior, including the extremes that are part of human life, as well over-diagnosis, especially concerning children. Separated from the context in which they manifest, mental disorders have become the priority targets of medication, leading to over-prescription by lowering the inclusion thresholds. The DSM, which lacks any kind of solid scientific basis, has nevertheless become the reference tool for the entire healthcare economy and the assessment methods used by healthcare authorities. It has encouraged the development of a uniform way of thinking and a kind of newspeak, destroying the conditions of a honest scientific debate in the field of mental health; because the numerous conflicts of interests in its history, it has also created a severe crisis of trust, of legitimacy and reliability within the world’s psychiatric community. For all these clinical, ethical, scientific and public health reasons, we call for a rejection of the DSM as a reference. Instead, we encourage clinicians to refer to the CFTMEA (The French Classification of Child and Adolescent Mental Disorders), as well as the future CFTMA (French Classification of Adult Mental Disorders), which will be issued in late 2015, and open up a wide public debate on the questions surrounding these classifications.

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> Résistance à Saint-Alban

Publié le vendredi 19 juin 2015 – Édition Libération

Droit d’asile chez les fous

Propos sans appel : «Nous sommes dans l’antichambre de notre propre liquidation… On se rencontre moins, on piétine. Comment se mobiliser pour résister à cette machine infernale ? Qu’en est-il de la valeur humaine de la folie ?» Voilà un texte rédigé par l’Association culturelle du personnel de Saint-Alban, et distribué ces jours-ci, au cours des Rencontres annuelles de Saint-Alban. Sinistre télescopage ! Alors que sort le récit de Didier Daeninckx sur les années de guerre de l’hôpital psychiatrique Saint-Alban – où se mélangeaient alors résistants, poètes et fous -, les héritiers du lieu se disent aujourd’hui effondrés, abattus, et évoquent leur disparation.
Et pourtant… S’il reste un lieu psychiatrique marqué du sceau de l’histoire, c’est bien à Saint-Alban, dans cette ancienne forteresse perdue en Lozère, situé à 1 000 mètres dans le plateau de grès rouge du Gévaudan. Ce petit village a toujours vécu autour de son château féodal, racheté en 1821 par des religieuses, puis devenu hôpital pour femmes aliénées ; avec le temps, le lieu s’est agrandi pour abriter jusqu’à plus de 600 malades. C’est dans ce bout du monde, qu’ont atterri, le 6 janvier 1940, François Tosquelles et, quelques mois plus tard, Lucien Bonnafé. Le premier est un anarchiste espagnol rescapé de la guerre civile, l’autre un militant communiste, résistant proche des surréalistes. Tous deux sont psychiatres. Et tous deux seront à l’origine de ce qui sera la plus formidable aventure de la psychiatrie d’après-guerre : la psychothérapie institutionnelle.

Bonnafé et Tosquelles sont inséparables, couple magnifique, unique, où les divergences théoriques sont fortes, les tempéraments aussi, mais une amitié sans faille les unit. Il fallait voir ce duo, dans les années 90, pourtant vieux et malade, revenant comme chaque année dans les ruelles de Saint-Alban au cours des «Rencontres annuelles». Lucien Bonnafé a été formellement le directeur de Saint-Alban de 1941 à 1943, mais Bonnafé restait toujours un pas en arrière de François Tosquelles, qui fut par la suite le directeur pendant plus de vingt ans, extraordinaire clinicien à l’accent catalan impossible.

JARDINAGE, COUTURE ET TROC
Saint-Alban fut un miracle, une incroyable ouverture à l’autre, dans un des endroits les plus reculés – ou abrités – de France. C’était l’idée qu’il fallait soigner l’asile autant que les personnes qui le fréquentent. C’était l’idée que «sans la reconnaissance de la valeur humaine de la folie, c’est l’homme même qui disparaît». En 1941, François Tosquelles a beau n’avoir que 29 ans, il a un passé impressionnant de psychiatre qui a monté pendant les années de guerre civile des dispensaires sur le front, où il se servait des prostituées comme personnel soignant. Et quand il débarque à Saint-Alban, il n’a pas la tête dans les étoiles. Surgit une urgence : la faim. Dès 1940, apparaissent en effet des difficultés de ravitaillement. Et ce sont près de 2 000 personnes qu’il faut nourrir. Tosquelles ne se trompe pas d’urgence : toutes les valides sont mobilisés. Dans cette région agricole mais isolée, les malades vont alors sortir, assurer le jardinage, le ramassage de pommes de pin, de champignons. Des liens se créent. A l’intérieur de l’asile, les femmes font des travaux de couture, de filage et de tricotage pour les paysans du village : ils servent de troc contre des produits alimentaires introuvables, dont le beurre. Et ce n’est pas tout : les malades échangent la ration alcoolique qui leur est octroyée contre des pommes de terre. De ce fait, Saint-Alban est l’hôpital psychiatrique français qui a compté le moins de décès dus à la famine. En France, 40 000 malades mentaux sont morts de faim entre 1940 et 1944.

Couv.D.Daenincks_72dpi1L’AUDACE OMNIPRÉSENTE
Et ce n’est pas tout. Saint-Alban va devenir un territoire où la folie se fait résistante. Lucien Bonnafé, lors d’une rencontre, dans les années 90 : «A Saint-Alban, Tosquelles habitait un étage, moi un autre, et on s’est constitués en société savante, on a appelé nos réunions, les réunions de la société du Gévaudan.» Tosquelles : «Nos réunions étaient presque permanentes, on avait beaucoup de temps, il fallait attendre souvent, par exemple, le parachutage ou l’arrivée d’un visiteur clandestin. Alors, on parlait de psychiatrie. Des rencontres presque journalières, ou nocturnes. On analysait ainsi l’hôpital psychiatrique, on disait, entre blague et sérieux, que c’était un marquisat, le territoire d’un marquis. La structure du médecin chef était celle du châtelain, avec les classes sociales étagées, les infirmiers, les malades.»

A cause de la guerre et de cet emplacement difficile d’accès, l’audace est alors omniprésente. «On a beaucoup travaillé avec les paysans, les gendarmes. Il y avait beaucoup de gendarmes qui avaient participé à la résistance, ne parlons pas de quelques curés, des instituteurs», racontait Tosquelles. Lieu unique. Des fous et des résistants. A Saint-Alban, on vit, on travaille, on dessine, on peint, on écrit, on se bat, et on discute sans fin, avec Eluard qui passe, Tristan Tzara aussi, ou encore le philosophe Canguilhem, comme le rappelle Didier Daeninckx dans son livre. Un moment de grâce, où tout peut être possible. Soixante-dix ans plus tard, la guerre est finie. Et Saint-Alban s’épuise.

Eric FAVEREAU – Libération

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> Communiqué du CNPP

Le Conseil national professionnel de psychiatrie (CNPP), regroupant les principaux syndicats et sociétés savantes de la psychiatrie française*, alerte ce 18 juin par la voix de son président, le Dr Maurice Bensoussan, sur les dernières directives ministérielles sur les actions de formation relatives à l’autisme (lire ci-dessous). Une alerte qui sonne comme une nouvelle manifestation de l’inquiétude des professionnels de la psychiatrie, que soit privilégié le champ médico-social pour l’orientation des prises en charge du trouble autistique, au détriment du champ sanitaire…

COMMUNIQUE DU CONSEIL NATIONAL PROFESSIONNEL DE PSYCHIATRIE CONCERNANT LES DIRECTIVES MINISTERIELLES SUR LES ACTIONS DE FORMATION RELATIVES A L’AUTISME

Un dispositif de référence est fixé par voie législative pour le développement professionnel continu (DPC) des médecins. Il s’applique quelles que soient les spécialités médicales et  les pathologies.

Les directives ministérielles énoncées lors du Conseil National de l’Autisme du 16 avril 2015 apparaissent au Conseil National Professionnel de Psychiatrie (CNPP) de nature à remettre en cause les principes de ce dispositif. La  secrétaire d’Etat chargée du handicap envisage, dans le cadre des troubles du spectre autistique, de restreindre les possibilités de DPC aux seuls programmes sélectionnés par un jury dans le cadre d’un appel d’offre. Le CNPP, dont la régulation du DPC est une des missions essentielles, tient à alerter sur les risques que constituerait cette voie parallèle de contrôle et de choix. Il convient de préserver de l’immixtion de directives politiques ou d’options idéologiques le champ sensible de la formation à l’élaboration des diagnostics et des thérapeutiques, qui appartient au domaine scientifique.

Le CNPP rappelle que le dispositif de DPC, créé depuis fin 2011, associe une Commission Scientifique Indépendante, un Organisme gestionnaire et un Conseil National Professionnel dans chaque spécialité. Ces instances sont  chargées de valider les programmes et  de donner des orientations. La proposition ministérielle discrédite la compétence des professionnels et des organismes en charge d’élaborer des programmes mais aussi le dispositif construit par voie législative. Il convient aussi de veiller au respect de la liberté académique reconnue aux universitaires, notamment en ce qui concerne le contenu de leur enseignement.

 Le CNPP soutient la nécessité de formations ouvertes, diversifiées, issues d’une méthodologie de recherche rigoureuse, définies par des professionnels qualifiés, agréés et demeurant indépendants, et ce quel que soit le domaine des soins psychiques concerné.

Dr Maurice BENSOUSSAN, président du Conseil national professionnel de psychiatrie

Le Conseil national de psychiatrie (CNPP) regroupe l’ensemble des syndicats et sociétés savantes de la psychiatrie française :

Collège national pour la qualité des soins en psychiatrie (CNQSP)

Collège national des universitaires de psychiatrie (CNUP)

Fédération française de psychiatrie (FFP)

Intersyndicale de défense de la psychiatrie publique (IDEPP)

Syndicat national des psychiatres privés (SNPP)

Syndicat des psychiatres d’exercice public (SPEP)

Syndicat des psychiatres français (SPF)

Syndicat des psychiatres des hôpitaux (SPH)

Syndicat des psychiatres salariés de la  Confédération française de  l’encadrement (SPSCFE-CGC)

Syndicat universitaire de psychiatrie (SUP)

Union syndicale de la psychiatrie (USP)

 

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> Est-ce la fin de l’hôpital de Saint Alban ?

Le Centre Hospitalier François Tosquelles, à Saint Alban sur Limagnole en Lozère, est connu et reconnu non seulement par ce moment historique qui, après-guerre, a bouleversé la psychiatrie française et la vie asilaire mais aussi parce que son traitement institutionnel des psychoses, et les effets et conséquences qui s’en suivent, constituent à ce jour un outil thérapeutique d’une grande pertinence.

Certains, et non des moindres, ont pu dire qu’ « heureusement qu’il y a eu St Alban pour donner une dignité à la psychiatrie française » pendant la seconde guerre mondiale. Ce souffle novateur a pris le nom de « Psychothérapie Institutionnelle » dans un moment où la conjoncture sociale et politique ne s’y prêtait guère et a su se prolonger malgré les difficultés multiples et protéiformes que nombre d’initiatives rencontraient.

À ce propos, François Tosquelles a pu dire « L’occasionnelle conjoncture politique se montre paradoxalement toujours ouverte à l’espoir. » …mais est-ce la fin de l’hôpital de Saint Alban ?

Aujourd’hui, alors que l’hôpital est implanté en divers endroits, dans le département ce moins peuplé de France, qu’en est-il de ce souffle?

Février 2015, arrivée d’une nouvelle direction. Le tempo est donné : l’hôpital psychiatrique de St Alban, « entreprise comme les autres », avec son économie de gestion et son augmentation de la productivité, reçoit son coup de grâce.

Modèle paradoxal où tout se trouve standardisé, nous sommes dans le « tout normé », il faut « séquencer » les opérations de travail tout en proposant un service exclusif et personnalisé devant respecter la singularité de chacun. Dans ce système mis en place seule la logique managériale prévaut. Et c’est une performance financière que doit réaliser l’hôpital cette année : 900 000 euros d’économie (dont 300 000 euros de débasage) ; des éclaircissements ont été demandés par le conseil de surveillance. Pris en otage par cet « endettement », l’hôpital doit dégorger du « cash » ; et le « cash » pour un hôpital psychiatrique c’est les soignants : non renouvellement des départs à la retraite, récupération de 23 équivalents temps pleins… La direction propose de mutualiser les moyens (humains, cela va sans dire…), ce qui s’apparente plus à une compression des effectifs qui ne stoppe pas l’hémorragie mais qui l’accélère par la suppression de perspectives.

D’autant plus que notre département ne facilite en rien cette politique… Petit extrait du quotidien : ici, c’est en temps que nous évaluons les distances kilométriques, -Marvejols à 35 min de St Alban -Florac à 1h30 de St Alban -Langogne à 1h de St Alban -St Chély à 16 min de St Alban -Mende à 45 min de St Alban. Pour vous donner une idée plus précise, une visite à domicile peut prendre une demi-journée dont les 2/3 sur des routes dites sinueuses voire vertigineuses, en Lozère. Nous sommes à flux tendu et en manque d’avenir.

L’équation est simple : diminuer le nombre d’employés abaisse les dépenses et donc augmente le profit (économique). Mais y a-t-il moins de patients ou sont-ils abandonnés ? C’est donc toute une organisation du travail qui est saccagée, comme le décrit le personnel de St Alban :

-Réduction de 40% du budget thérapeutique -Réduction de 40% de l’enveloppe des supervisions -Fermeture des hôpitaux de jour adultes, enfants du site de Florac

-Licenciement des accueillants familiaux thérapeutiques à échéance de juin 2015 -Validation de la fermeture des hébergements alternatifs à l’hospitalisation (maisons communautaires, appartements thérapeutiques)

-Remise en cause des liens du C.H.F.T. et de l’association Société Lozérienne d’Aide à la Santé Mentale

-Fermeture de la crèche du personnel : mort entérinée pour cet été

-Fermeture de l’unité C.D.R. (Centre de Réadaptation) à St Chély : « interface entre les unités de soin et la réinsertion ouvrant à la réadaptation sociale et / ou professionnelle » : mort annoncée pour octobre 2015 Nous sommes dans l’antichambre de notre propre liquidation .

Impression qu’il n’y a rien à faire, que tout le monde est pris à la gorge. Sentiment accentué par l’isolement des individus qui n’auront d’autres choix que de se soumettre. On se rencontre moins, on piétine. La direction assène un discours et un vocabulaire de management et trouve même des services qui « descendent » d’autres services, collaborant par là même au démembrement de l’hôpital.

Dans ce climat qui pourrit, cette ambiance délétère, chaque salarié doit proposer des idées pour améliorer son poste, chaque unité des idées pour améliorer son service, sa méthode pour organiser sa douce agonie, en tout cas silencieuse. C’est dans ce suprême déni du soin et mépris des soignants que nous baignons, et l’Association Culturelle du Personnel en est touchée de plein fouet, tout comme la majorité des hôpitaux psychiatriques de France.

Comment se mobiliser pour résister à cette machine infernale ?

Qu’en est-il de notre socle commun, de nos valeurs éthiques et politiques ?

Qu’en est-il de la valeur humaine de la folie ?

« Où commence et où finit la clinique ? »

L’ Association Culturelle du Personnel de St Alban.

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> lettre aux célébrités mobilisées A l’occasion de la Journée Mondiale de Sensibilisation à l’Autisme

A l’occasion de la Journée Mondiale de Sensibilisation à l’Autisme du 2 avril 2015, un grand nombre d’associations lance des campagnes appelant à promouvoir l’inclusion des personnes avec autisme dans tous les domaines.
L’association « SOS Autisme » pour lutter contre la discrimination faite aux autistes mobilisent des célébrités qui militent contre les préjugés et les clichés faites à ces personnes.
Or cette campagne a soulevé un certain nombre de questions et d’idées dont il conviendrait de débattre.
C’est donc dans cette optique que j’adresse une lettre aux célébrités mobilisées avec lesquelles il serait, il me semble, intéressant d’ouvrir une discussion.

Matthieu Chedid, Marc Lavoine, Calogero, Marie-Claude Pietragalla, Henri Leconte, Emmanuel Petit, Frédéric Michalak, Gérard Klein, Philippe Geluck, Eric Dupont-Moretti, Axel Kahn, Cyril Hanouna, Michel Cymes, Laurent Savard, Brunon Wolowitch, Davis Douillet, Guillaume Canet, Charles Berling, Philippe Candelero, Sophie Davant, Laurent Ruquier, Zoe Félix, Patrick Montel, Victor Lazlo, Philippe Bas, Ary Abittan, Jean Felix Lalane, Wiliam Leymergie, Lea Seydoux et Patrice Leconte.

Je vous adresse un appel à la prudence.

Ce message est une mise en garde contre un excès de simplification qui ne rend pas peut-être pas autant service que vous le croyez aux autistes, notamment quand vous dites que sans l’accès à l’éducation, au sport et à la culture les jeunes autistes sont condamnés aux hôpitaux de jour et restent sans perspectives.

Mesdames et messieurs les célébrités, vous vous êtes exprimés dernièrement au sein d’un clip de Patrice Leconte « un artiste un autiste », pour soutenir la cause des personnes autistes que vous prenez très à cœur.

Je voudrais à mon tour m’exprimer car en vous entendant, je suis inquiète et je me demande si on vous a bien renseigné sur la cause que vous défendez et sur la réalité du terrain, qui vous en conviendrez, ne doit pas être pris à la légère.

Vous parlez d’une privation du droit à l’éducation, à la culture, au sport.

Quand d’autres se lamentent d’un accès au soin toujours plus long et difficile à mettre en place avec des temps d’attente dans certaines régions pouvant aller de quelques mois à quelques années.

Vous parlez d’une privation au droit à l’éducation, à la culture et au sport…

Chaque équipe de soin doit  lutter et se battre et le fait sans doute davantage que ce que vous supposez, pour que chaque individu qui peut y prétendre puisse s’ouvrir au monde et à la culture ou au sport.

Mais malheureusement tous les enfants autistes ne peuvent pas y accéder et votre clip n’envisage pas les cas où cela ne serait pas possible. Vous n’ignorez pas qu’il y a autant d’autisme que de personnes autistes et vouloir uniformiser le propos n’est pas sans risque.

Croyez-vous que les salles de sport, les conservatoires et les écoles savent vraiment faire avec les automutilations, les morsures et les excréments de certains qui cherchent désespérément les limites de leur corps ou a en boucher les orifices?

C’est un long travail courageux et de tous les instants que de pouvoir les y amener et les parents sont les premiers à en connaître la mesure.

Il n’est pas question d’enfermer les enfants  autistes dans une image de petits sauvages repoussants et étranges qu’on ne peut pas approcher.

Il s’agit plutôt de ne pas méconnaître qu’ils ont parfois des besoins spécifiques et ne pas passer sous silence que ce qu’ils sont amenés à vivre demande à être entendu avec une certaine lecture par exemple du vécu corporel et dans une certaine temporalité qui peut être longue.

Vous a-t-on bien expliqué ce qu’est un hôpital de jour, qui y travaille, comment on y travaille et quel public y est accueilli ?

La loi du 11 février 2005 pour l’égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées ne vous semble pas suffisamment respectée dans le cadre scolaire et elle ne me semble en effet pas très réaliste à appliquer au regard de l’école telle qu’elle est organisée aujourd’hui.

Et pourtant de nombreux enseignants font des efforts considérables pour accueillir dans leur classe des petits enfants de maternelle ou de primaire qui n’ont pas toujours les repères et les ressources nécessaires pour s’organiser dans un milieu scolaire ordinaire.

Vous a-t-on rendu sensible à la place que pouvaient occuper dans les classes des enfants angoissés par trop de stimulation et qui peuvent du coup se replier sur eux quand l’environnement devient incontrôlable? Comment peuvent faire des enseignants peu spécialisés dans cette problématique et dans des classes surchargées?

Vous a-t-on rendu compte de ce qu’il coûte à ces mêmes enfants de devoir s’adapter à un cadre scolaire qui ne peut pas  toujours s’ajuster à leurs besoins spécifiques? Des besoins d’expériences et de réassurance que le dispositif d’une classe ne permet pas?

Et que vous a-t-on dit des enfants qui passent de longs moments à tenter de se rassurer sur leur intégrité corporelle parfois à coup d’automutilation et sur leur continuité sensorielle? N’accumulent-ils pas parfois un certain retard dans leurs acquisitions? Êtes-vous bien sûrs que ces enfants qui ne se construisent pas tout à fait comme les autres, ne demandent pas une attention et une écoute toute particulière relevant d’un autre registre que de celui de l’enseignement?

Pour finir, je voudrais vous mettre en garde, vos propos risquent de vous emmener vers une voie qui n’est peut-être pas celle à laquelle vous pensiez en vous inscrivant dans ce projet.

Auriez-vous imaginez que votre projet puisse être vécu comme une dépréciation du travail des équipes soignantes des hôpitaux de jours qui chaque jour relèvent le défi de la rencontre et de l’altérité avec des personnes autistes ? Auriez-vous envisagé que votre clip viendrait annuler le travail de ces soignants qui accueillent les patients et leurs familles parfois jusque dans leur chair et leur psychisme pour tenter de les comprendre et de s’ajuster à leurs angoisses?  Pensez-vous vraiment que des soignants puissent ne pas s’inscrire dans des perspectives d’avenir avec des patients? Et si certaines familles ont ce sentiment, ne serait-il pas plus judicieux d’aller comprendre ce qui se passe.

Vous qui savez créer, savez-vous comment crée-t-on et invente-t-on avec des enfants et des adolescents qui ont parfois plus besoin d’immuabilité que de transformation de leur monde environnant ?

Créer à petits pas et parfois renoncer aux velléités trop créatives car trop intrusives tout en maintenant ses capacités de penser voilà à quoi doivent se confronter quotidiennement les équipes souvent volontaires.

Vous a-t-on parlé de tous ces enfants et familles qui accordent leur confiance aux institutions de soin ou de ces familles qui attendent dans l’anxiété et la détresse des places en hôpital de jour?

Ces familles partagent pourtant les mêmes soucis et les mêmes espoirs que les vôtres et que bon nombre d’équipes soignantes.

En tant que psychologue clinicienne forte d’une expérience de nombreuses années dans différentes structures de soin et dans l’accompagnement de jeunes enfants, il me paraissait nécessaire de vous interpeler sur l’intégralité des enjeux de cette problématique.

Pour vous en rendre compte par vous-même peut-être accepterez-vous mon invitation, celle d’oser jouer le jeu de la rencontre avec des soignants et d’écouter leur préoccupation qui sont proches de celle des familles.

La tentative de simplification dans laquelle vous vous êtes inscrits dans ce clip me parait préjudiciable pour la cause que vous défendez.

En rencontrant ces soignants que vous dépréciez en rejetant les hôpitaux de jour et qui, de fait, n’apparaissent pas à vos côtés dans le clip, vous pourriez sortir d’un discours trop tranché à l’égard du soin.

Accompagner les familles et leurs enfants dans des perspectives d’avenir toujours ouvertes est fondamentale, sensibiliser l’opinion publique aux besoins des personnes autistes, alerter sur les manques de moyens existants pour les accompagner est une démarche primordiale à soutenir, mais laisser penser que les personnes autistes n’ont pas de besoins spécifiques me parait déraisonnable. La loi 2005 dans le cadre scolaire et culturelle sans aménagement et sans moyen n’est pas applicable. Or certains parents ne comprennent pas cet écart entre la loi et la réalité des structures publiques et votre clip ne devrait pas les aider à y voir plus clair.

Nous partageons les mêmes préoccupations et pourtant j’ai le sentiment que nous ne parlons pas tout à fait des mêmes problématiques. Militer pour l’autisme c’est à mon sens, avant tout accepter la rencontre dans ce qu’elle peut avoir de plus complexe et d’énigmatique, c’est aussi respecter les particularités, les rythmes et les paradoxes de chacun et ne pas faire comme si la différence n’existait pas.

Séverine OUAKI

 

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> La pédopsychiatrie du secteur de Saint-Denis indignée !

ça bouge, mais en ordre dispersé, Corbeil, les 5 de Paris (Esquirol, MB, Ste Anne, Perray-Vaucluse et ASM 13) après Villejuif, Caen, Uzès et d’autres l’an dernier, une coordination ne ferait pas de mal, non ?

Communiqué de presse – jeudi 4 juin 2015

Grève le 8 juin du secteur de pédopsychiatrie rattaché à l’hôpital Delafontaine de Saint-Denis

La pédopsychiatrie du secteur de Saint-Denis indignée pour ses enfants et leurs familles.

Objectif : Interpeller le gouvernement français sur les effets dévastateurs des conditions de travail du secteur de pédopsychiatrie sur les enfants et leurs familles.

Un enfant, en souffrance psychique, et ses parents attendent entre 7 mois et 1 an, ce qui correspond à 400 familles en détresse, avant que nos structures de soins puissent les accueillir et les écouter. Nous ne pouvons plus assurer nos missions de service public.

Pourquoi ces délais humainement et éthiquement inacceptables ?

L’agence Régionale de santé, et l’hôpital Delafontaine, sous la tutelle du ministère de la santé, ont décidé depuis quelques années, et de manière unilatérale, d’amputer les moyens humains et financiers dédiés aux structures de soins de psychiatrie infanto-juvénile alors que la demande est en augmentation constante. Le taux de natalité (+30% en 3 ans) alimente cette demande, alors que sa nature s’aggrave du fait de la précarité extrême de la population.

Les conséquences sont très graves :

Pour l’enfant : sa prise en charge tardive va à l’encontre des dépistages précoces recommandés. Les troubles qui s’enkystent alors sont susceptibles d’aggraver son retard dans les apprentissages scolaires et rendre son lien aux autres de plus en plus délétère.

Pour les parents : leur sentiment de rejet et d’abandon par notre institution est massif. Ils sont face à un désarroi avec lequel ils n’arrivent plus à composer.

Pour la collectivité : cette situation contribue à fracturer les structures de protection de l’enfance, mais aussi celles sociales, médicales, judiciaires, à cause des passages à l’acte répétés qu’elle peut produire. Un enfant ou un adolescent qui n’est pas écouté dans sa parole, se fait souvent entendre par un passage à l’acte contre lui-même (mutilations, suicide…), ou bien contre son environnement : école, famille, proches. Le décrochage scolaire, l’alcoolisme, la toxicomanie, la délinquance, la radicalisation, la violence contre la société … sont autant d’appels possibles d’adolescents qui, trop souvent, n’ont pu être accueillis et entendus à un âge plus jeune. Ce coût budgétaire pour notre pays étant bien plus élevé que les réductions de postes, et les érosions salariales au regard de ces enjeux fondamentaux.

Le 8 juin, le secteur de pédopsychiatrie rattaché à l’hôpital Delafontaine de Saint-Denis est en grève et participe à l’action auprès du ministère de la santé.

Rendez-vous à 14h00 dans le hall principal de l’hôpital Delafontaine.

– Le collectif du personnel du secteur de pédopsychiatrie de l’hôpital Delafontaine : psychologues cliniciens, pédopsychiatres, cadre socio-écucatif, éducateurs, enseignants, infirmiers, secrétaires, assistantes sociales, orthophonistes, psychomotriciennes, agents de service,

– Sud, CGT, CFDT

Pour signer c’est ICI

Contacts :

Christophe Vandeneycken, cadre socio-éducatif, hôpital Delafontaine

Christophe.vandeneycken@gmail.com 06 61 75 49 93

Laurence Boski-Weiss, pédopsychiatre, hôpital Delafontaine

Laurence.boski@free.fr 0621414448

Francis Piot, psychologue clinicien, hôpital Delafontaine

0622967561

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> La psychiatrie asphyxiée

Une Situation de la psychiatrie

Un exemple de démantèlement d’une équipe de psychiatrie, la situation au CHSF (Centre Hospitalier Sud Francilien)


La psychiatrie asphyxiée

Alors que la politique officielle du Ministère prétend promouvoir les soins ambulatoires, les équipes de psychiatrie de secteur rattachées au CHSF qui les ont développés depuis 40 ans, en multipliant la diversité des offres de soins en relation avec les partenaires des champs social et médico-social du territoire sont mises à mal, voient leurs moyens réduits brutalement et leur travail clinique disqualifié, fragilisé et finalement remis en question au nom des objectifs du Plan de Retour à l’Equilibre Financier.

La psychiatrie de secteur repose en effet sur quelques principes simples et fondamentaux :

-Une disponibilité des soignants au traitement des sollicitations multiformes qui leur sont adressées.

-Une grande fiabilité des relations au long cours établies entre soignants et soignés.

-Une facilité d’accès aux diverses unités de soins territoriales de proximité.

Nos différents secteurs, historiquement, à l’initiative de Lucien Bonnafé, ont été parmi les premiers, en France à leur donner une réalité effective. Personne ne le conteste. Mais, dans les faits, aujourd’hui, quand on travaille à flux tendu, quand les équipes s’amenuisent, quand la précarisation des postes (généralisation des recrutements en CDD) ne garantit plus les continuités relationnelles, quand des dispositifs de soins sont menacés localement de fermeture, c’est toute une conception du service public de psychiatrie qui se trouve attaquée.

En effet si l’on peut comprendre le principe de la prise en compte des impératifs financiers qui dicte l’évolution actuelle de nos secteurs du fait des économies à réaliser, les décisions prises par leur brutalité, leur imprévisibilité et leur soudaineté remettent en cause l’organisation même des soins apportés aux personnes en difficulté et la possibilité de leur prise en charge, le mouvement de réduction drastiques des équipes étant de plus en plus amplifié, s’opérant de manière aléatoire sans ligne d’action apparente autre que l’opportunité d’agir au cas par cas des économies.

Ainsi:

-Dans le secteur de Vigneux, Montgeron, Crosne manquent : 3 postes de psychiatres, 1 psychologue, 1 infirmière.

-Dans le secteur de Yerres, Brunoy, Quincy/Sénart manquent : les ASH (agents du service hospitalier) sont retirées des unités d’hospitalisation, un CMP va fermer, il manque un psychologue, des psychiatres s’en vont.

-Dans le secteur de Corbeil, St Germain les Corbeil, St Pierre du Perray, Tigery, Villabé,

manquent : 1 psychologue, 1 psychiatre, 3 postes infirmiers au moins.

-Dans l’Unité des Urgences Psychiatriques et de Liaison (UPLI), il manque 2 psychiatres et des infirmiers, ce qui entraine actuellement une crise majeure.

-Quant à l’intersecteur de psychiatrie infanto-juvénile, tout comme les autres services de psychiatrie adulte, il est confronté en première intention aux effets du malaise social. Là aussi, les objectifs du COM (Contrat d’Objectifs et de Moyens), fixés par une mission d’appui en santé mental venue enquêter en 1999 en psychiatrie (et reconnaissant une psychiatrie sinistrée), ne sont pas respectés. Ce COM signé en 2004 devait permettre à la psychiatrie infanto-juvénile la création de 3 « structures d’accueil supplémentaires » et l’augmentation de places en Familles d’Accueil Thérapeutiques.

Les enveloppes budgétaires attribuées à l’hôpital pour la psychiatrie infanto-juvénile ont probablement été englouties dans le retour à l’équilibre financier alors même, que jusqu’à très récemment, le directeur de la psychiatrie nous avait promis chaque année qu’avant la fin de l’année en cours nous aurions tous les personnels promis.

Si bien qu’au regard du COM 2015 non encore réalisé manquent aujourd’hui dans le service de psychiatrie infanto-juvénile : 1 cadre infirmier, 12 infirmiers, 4éducteurs spécialisés, 1,5 ortophonistes, un mi-temps de psychomotricien, 3 psychologues, 0,5 assistants sociaux, 1,5 secrétaires, 1 PH temps plein, 2 PH temps partiels, 1 assistant spécialisé, 8 vacations médicales.

Toutes les équipes des secteurs sont au bord de l’asphyxie et devront, si la tendance annoncée se confirme, cesser une partie de leurs activités. Dans les CMP les délais d’attente s’allongent, les urgences sont débordées,  et les services hospitaliers ne pourront plus disposer du temps, des moyens, et des conditions de sécurité indispensables à la qualité des soins en psychiatrie. Déjà, un CMP, à Vigneux sur Seine, s’est vu contraint de fermer l’accueil au public à plusieurs reprises par manque de médecins psychiatres.

Dans chaque service les saignées sont dramatiques. Des soignants recrutés sur des contrats précaires ne sont pas reconduits du jour au lendemain, ceux qui partent en retraite voient leurs postes supprimés, d’autres sont retirés des unités de psychiatrie afin de combler les manques de l’établissement, quand ce n’est pas confier leur fonction à des entreprises privées.

Ces restrictions sont donc désastreuses, alors que toutes les structures de soins sont confrontées à une inflation de nouvelles demandes, qui ne sont pas sans rapport avec la crise sociale et la précarisation des conditions de vie des habitants de nos différents secteurs. A l’inverse de ce que l’on constate, c’est une donnée qui pourtant devrait-être prise en compte en priorité.

Par ailleurs, tout le monde sait que la qualité des soins en psychiatrie dépend des relations de confiance personnelles et durables qui s’établissent entre les soignants et les patients et leurs familles. Comment la préserver si les usagers sont contraints, en permanence, de changer d’interlocuteurs

Aujourd’hui la question posée par l’évolution des secteurs réside donc dans la possibilité même d’assurer des soins cohérents et donc efficaces aux populations concernées.

Il est donc urgent aujourd’hui qu’une concertation enfin s’instaure entre l’administration et les secteurs pour déterminer ensemble les solutions de nature à conserver un service public de soins adapté à sa mission.

Jusqu’à aujourd’hui les tentatives de concertation se sont heurtées à un refus absolu de dialogue.

A nos différentes alarmes, l’administration de l’hôpital objecte en effet qu’elle ne peut faire autrement. Elle doit, nous dit-on, obéir aux directives de l’Agence Régionale de Santé qui, elle-même met en œuvre les orientations du Ministère. Quelles que soient les réalités de terrain, leurs histoires et leurs particularités, seules importeraient désormais les économies drastiques dans le financement des services publics, dont les modes de gestion et de management devraient se calquer sur ceux des entreprises performantes. La santé et donc la psychiatrie n’y échapperaient pas. C’est un choix politique. Mais pour nous c’est d’abord une illusion dangereuse. Nous avons affaire à des patients en souffrance et non à des objets, et nos services ne sont pas des « produits », mis en vente sur un marché concurrentiel.

C’est pourquoi nous tenons alerter les politiques, nos partenaires, les familles des patients, et tous ceux qui se sentent concernés par la qualité des soins proposés aux personnes en grande souffrance psychique, afin de réagir à la catastrophe qui s’annonce.

Le Collectif des équipes de psychiatrie du CHSF.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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> MOBILISATION POUR UNE PRESERVATION DE LA QUALITE DES SOINS

LA MOBILISATION DES SALARIES DE L’APSI POUR UNE PRESERVATION DE LA QUALITE DES SOINS SE POURSUIT

Depuis plus d’un an maintenant, les salariés de l’APSI*, toutes professions confondues (association du secteur médico-social du Val de Marne, oeuvrant dans le champ de la pédopsychiatrie et du handicap psychique) sont en lutte pour la préservation de la qualité des soins. En Mars 2014, l’accord d’entreprise fixant la répartition du temps de travail des psychologues en Temps clinique- Temps DIRES (Documentation, Information, Recherche, Elaboration, Supervision) a été dénoncé par notre direction. Il est menacé de disparaître, ce qui constitue une attaque de la fonction de psychologue et du travail engagé avec: – les patients et leurs familles. – les autres membres des équipes de chaque centre (orthophonistes, psychomotriciens, médecins, éducateurs, assistants sociaux, secrétaires…) – les partenaires extérieurs (écoles, services sociaux, éducatifs, judiciaires…). Le dialogue avec notre direction visant à la convaincre de la nécessité de conserver ce temps pour une qualité de soin de nos patients et de leur famille est resté vain. Une grève d’une semaine en janvier a été largement suivie par le personnel (psy et non psy), soutenu par l’ensemble des médecins-directeurs et un collège d’orthophonistes et psychomotriciennes, très inquiets des dérives autoritaires de notre Direction Générale. Les cliniciens, très soucieux des patients et de leurs familles ne souhaitent pas un travail à la chaîne, à visée adaptative, sans souci qualitatif. Le temps DIRES est garant d’une qualité des soins que nous souhaitons préserver. Les psychologues et autres personnels de l’APSI mobilisés auprès des familles

*L’APSI 94, compte 310 salariés regroupant 14 CMPP, 2 CMP, 1 ITEP, 2 SESSAD, 1 ESAT, 1 FAM, 1dispositif d’insertion par le logement (SAS, SAVS, maisons-relais, foyer mères-enfants, foyer d’hébergement de jeunes majeurs, gestion DALO).

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> Communiqué suite aux discours de Ségolène Neuville

COMMUNIQUE DU COLLECTIF DES 39

18 avril 2015

Nous venons de prendre connaissance des deux interventions de Mme Ségolène Neuville, Secrétaire d’Etat chargée des Personnes handicapées et de la lutte contre l’exclusion, du 8 avril aux 2èmes Rencontres parlementaires sur l’Autisme et du 16 avril au Comité national Autisme.

Après en avoir largement discuté avec des professionnels du terrain, du champ sanitaire, du champ médico-social, de l’Education nationale et des familles et leurs représentants, nous dénonçons dans ces deux discours :

– La transformation des recommandations non opposables de la HAS en injonctions, assorties de mesures de contrôle contraignantes et de menaces de rétorsion financière.

– L’emploi dans ce contexte du terme « vertueux » à propos des établissements qui se soumettraient à ces injonctions n’est pas sans nous renvoyer à un sombre passé.

– L’obstination dans une pensée unique par le recours – que nous jugeons dangereusement réductionniste – à une seule approche du soin des autismes et de la formation des divers professionnels, en ne tenant aucun compte de l’expression du choix des familles.

Par ces choix politiques Mme Neuville masque l’absence décisive de moyens financiers et humains, ce qui aura pour conséquence une redistribution coercitive de cette pénurie.

Alors que nous constatons au quotidien que les compétences des professionnels et leurs pratiques sur le terrain auprès des enfants et des adultes concernés sont tout sauf « obsolètes ».

www.collectifpsychiatrie.fr

 

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