>Quand l'incompétence politique devient synonyme de victimisation…

Depuis 2007 les ministres de la santé à la solde de Nicolas Sarkozy se succèdent et se ressemblent conformes à une politique du "tout sécuritaire" sans aucune volonté de différencier les missions des institutions représentant notre pays, d'estimer à leur juste valeur les catégories de professionnels spécifiques, de respecter les usagers dans leur singularité.

On ne privatise pas "les soins aux malades mentaux" comme on privatise France Telecom ou la Poste me diriez-vous ? !

Par conséquent ne nous plaignons pas : "Circulez y'a rien à voir !" , "Enfermez-moi ces fous que je ne saurais voir !" ; j'appelle le patient  "tel numéro de telle chambre.." et maintenant  "L'affaire numéro tant (patient en HSDT ou HO) du JLD de tel TGI".

La politique de "rabotage budgétaire" connue de tous, touchant essentiellement les domaines de la fonction publique, ici les professions "de contact", "de prévention", "de continuité des soins"nous ramène à une simplification, à une causalité linéaire qui fait abstraction des causes multifactorielles d'une pathologie récurrente, anéantissant ainsi l'histoire, la singularité de la personne souffrant de troubles mentaux.

Nous devenons de facto des acteurs compétents sur le clavier de l'ordinateur, rentrant des données informatiques afin de mieux répertorier sur le catalogue DSM IV tous comportements "non conformes" à la société dite "bienveillante" au regard de la sécurité de ses citoyens.

Nous sommes 60 millions de consommateurs et c'est là l'essentiel d'une politique aux intérêts mercantiles ! Performance et rentabilité signent la condamnation de l'Etat providence et le démantèlement des structures qui font l'ouverture pour les usagers de la psychiatrie dans la cité ! Je suis indignée vous n'en doutez pas !

Plutôt que de reprendre d'une manière pédagogique pour toutes les parties intéressées par la maladie mentale tels que usagers, familles d'usagers, associations, professionnels de santé, les dernières enquêtes menées par "les missions nationales d'appui en santé mentale" dans les secteurs médico-sociaux (prévention en amont et en aval) et sanitaire (évaluer et traiter), les politiques s'en tiennent à la rubrique "faits divers" et font de "l'empirisme pavlovien" !

Par conséquent, vidons de son sens la qualité des soins auprès des personnes souffrant de troubles mentaux en supprimant les postes de psychologues, en diminuant le ratio "infirmiers pour un malade", en disqualifiant le travail relationnel des médecins psychiatres au profit  d'une rentabilité aux actes, en raccourcissant la durée d'hospitalisation au moment où l'alliance thérapeutique prend le pas sur la camisole chimique.

La question de l'autonomie du patient est une période transitoire qui demande beaucoup de temps. Le travail de lien dans la cité avec les différents partenaires médicaux sociaux permet la prévention des rechutes par le choix du lieu proposé de rencontre et la relation de confiance qui se tisse entre les personnes. Ce langage non conventionnel ou politiquement incorrect (puisque le temps c'est de l'argent) n'interesse pas la sphère politique. Sous couvert d'une jurisprudence, ils condamnent par là même toute l'originalité des organisations de secteur psychiatrique. La baisse des moyens humains et structurels mettent à mal le respect à la dignité de la personne souffrante.

L'obligation de soin n'a jamais permis d'avancer dans la relation soignant/soigné car il n'y a pas de place pour le désir du sujet. La sécurité et la liberté n'est pas là où Xavier Bertrand veut nous la laisser croire.

Cette réforme de la loi de 1990 fera obstruction au projet individualisé du patient. Il y aura malheureusement "un catalogue/statistique" d'inadaptés, une liste noire en somme. Je n'ose pas imaginer que le dépistage en santé mentale fera office de "casier judiciaire" au même titre que le dépistage de la délinquance des enfants proposé dés la maternelle.

Le JLD contrôlera au quinzième jour de l'admission sous contrainte le HO ou l'HSDT, la validité de leurs documents et la décision du JLD dépendra des fluctuations de l'actualité gênant l'ordre public ou des émotions élyséennes desquelles son leader nous a si bien habituées.

Lors de son discours d'investiture, Nicolas Sarkozy, s'adressant à la foule sympathisante fit allusion aux plus démunis : "Ne les laissez pas sur le trottoir !"  Cette phrase m'a frappée car elle se veut victimisante et humiliante pour ceux qui sont usés par l'exclusion sociale. La ligne de défense des familles et usagers en santé mentale est la juridicisation parce qu'elle leur apparaît comme une garantie de liberté. J'ai bien peur que ce ne soit tout le contraire sans compter que la qualité des soins en pâtira.

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>Rapport de la FNAPSY Sur le projet « médiateur de santé pair » Ex « pairs aidants »

On ne peut que se féliciter de la décision de la Fnapsy de renoncer à un tel projet.

Il est dommage que certaines personnes aient dû en passer par cette douloureuse expérience pour se rendre compte que comprendre celui qui est malade n'équivaut pas à le soigner.

Prendre pour modèle le Québec est dans "l'air du temps", on pourrait citer pour exemple une formation sur la prise en charge de la violence dispensée dans les hôpitaux qui s'effectue sur un modèle purement comportemental et qui fait violence aux équipes soignantes par son inadéquation au contexte hospitalier français.

Il est intéressant de noter que l'expérience ratée des pairs aidants bute sur la transmission, transmission aux équipes soignantes d'un indicible, sommé de répondre à un idéal soignant qui prend des allures surmoïques .


Quant aux patients, que leur transmettre lorsque l'on se retrouve étiqueté "médiateurs de santé pairs", de la complexité et de la singularité d'un parcours de vie qui doit tout à coup montrer l'exemple, coacher, soigner, soutenir, accompagner ?  On ne sait plus.

Cette double impasse illustre bien la nécessaire prise en compte de l'altérité dans toute démarche de soin.


La confusion des rôles et place de chacun entraîne un brouillage identitaire difficilement supportable, renforcé sans doute encore par les attentes de performance du dispositif et de ces objectifs.

En matière de soin psychique, il vaut mieux parfois faire confiance à l'inattendu qu'au protocole !

 

 

Rapport de la FNAPSY sur le projet « médiateur de santé pair » Ex « pairs aidants »

 

La FNAPSY participe, depuis plusieurs années, à l’étude du projet « pairs aidants » rebaptisé depuis « médiateur de santé – pairs » L’approfondissement de ce projet a confirmé les craintes exprimées dès le début par la FNAPSY .

 

Un voyage au QUEBEC a permis de constater que la réalité dans ce pays était loin de la présentation qui en était faite Le déroulement des premiers mois de travail a mis en lumière l’incommunicabilité entre professionnels et usagers et la quasi impossibilité de créer et de faire vivre harmonieusement des équipes communes.


Tirant les leçons de ces constatations le bureau de la FNAPSY a décidé, dans sa séance du 7 janvier 2011, faisant suite à la réflexion du conseil d’administration du 27 novembre 2010, de se retirer de ce projet. Le présent rapport a pour objet de diffuser les renseignements recueillis lors de cette participation et de détailler les raisons de cette décision.


1. Historique

Le projet Pairs aidants a été proposé à la FNAPSY par le CCOMS (service dépendant de l’EPSM de Lille Métropole) voici plusieurs années. Le CCOMS a proposé d’étudier le développement en France du concept de pairs- aidants existant au QUEBEC et obtenant, d’après les renseignements dont il disposait, de bons résultats.


Le concept de pair aidant repose sur l’idée que les personnes les mieux placées pour comprendre une personne en souffrance psychique sont les personnes ayant elles même été en souffrance psychique. La désignation initiale résultait de ce concept, il s’agissait de faire aider les personnes en souffrance par d’autres personnes en souffrance (pairs).


Le but recherché était de favoriser la réinsertion des personnes embauchées comme pairs aidants tout en assurant une meilleure prise en charge des autres usagers. Dès l’origine la FNAPSY a indiqué que, si le concept était intéressant, il soulevait de multiples et délicats problèmes de conflit d’intérêts et, en plaçant les médiateurs de santé pairs dans une situation ambiguë, risquait de provoquer des rechutes des pairs aidants.

 

Elle a cependant, compte tenu de la réussite annoncée du concept au Québec, accepté d’en approfondir l’étude et en particulier de participer à la phase d’expérimentation telle que décrite par la convention passée en 2010 entre l’EPSM de Lille Métropole et la CNSA. C’est dans ces conditions que deux usagers ont été embauché à mi temps par l’Epsm Lille Métropole, en tant que chargés de mission usagers, dans le cadre de ce projet rebaptisé entre temps « médiateurs de santé pairs ».


Le présent rapport est tiré de leur expérience. Celle-ci a mis en évidence :

 

– Une réalité de l’expérience du Québec très différente de la présentation qui en était faite.

– La quasi impossibilité de faire travailler harmonieusement des équipes mixtes. Ces deux points seront développés ci après.


2. La réalité de l’expérience québécoise

L’un des usagers a participé au déplacement organisé au Canada en novembre 2010 et a pu, en marge des conférences officielles de présentation, rencontrer des pairs aidants québécois et des représentants des associations qui les emploient. Il est ressorti de ces entretiens :

 

– Qu’il y a eu des formations de pairs aidant au Québec – Que ces formations ont été organisées sous forme d’un campus de 15 jours, en immersion, et non sous forme d’un cursus à temps partiel s’étalant sur plusieurs mois. De plus ces formations ont été entièrement faites par la représentante usager « pairs aidants » du Québec.

– Que, sur les 30 pairs aidant formés, une minorité a eu un emploi, les autres étant au chômage.

– Que, au surcroit, les personnes employées ne sont pas rémunérées directement par les hôpitaux mais par l’intermédiaire d’associations.

 

Ce qui modifie totalement leurs liens avec les équipes soignantes. Il résulte de ces constatations que l’expérience québécoise est notablement différente des présentations qui en avaient été faites et des propositions de transcription en France. Il en résulte également que cette expérience n’a pas répondu aux attentes qu’elle soulevait puisque seuls quelques pairs aidants sont en fonction au Québec, ce qui est très peu pour la population concernée, surtout après plusieurs années.


3. Les problèmes généraux posés par la formation d’équipes mixtes professionnels usagers

Les relations de travail sont souvent délicates et sont un des grands sujets de stress dans le monde moderne, même quant elles rassemblent des personnes de caractéristiques similaires. Tous les psychologues du travail savent que les conflits s’exacerbent dès que certaines personnes présentent des caractéristiques différentes et que la gestion de telles équipes exige beaucoup de doigté.

 

Par exemple pour que les personnes qui se sentent « supérieures » respectent les autres membres et pour que les autres membres ne se « sentent » pas méprisés Par exemple pour que les personnes qui ont une meilleure résistance ne se sentent pas exploitées et pour que les autres ne se sentent pas « noyées » etc..

 

Ces difficultés sont évidentes dans le cas d’équipes mixtes soignants/ usagers rémunérés Les soignants possèdent des compétences techniques qui manquent aux usagers Les usagers possèdent une connaissance interne de la maladie, une empathie, savoir qui ne peut pas se transmettre aux soignants

 

Même lorsque le paroxysme de la pathologie est passé, les usagers souffrent d’une résistance physique ou psychique plus fragile, leur demander de suivre le même rythme de travail que des collègues professionnels soignants, est le meilleur moyen d’entrainer une rechute.


4. L’expérience française

Le but de la convention passée entre l’EPSM Lille Métropole et la CNSA était de préparer, conjointement entre des soignants et des usagers, la formation et l’embauche d’une première promotion de « médiateur de santé pair » et le suivi de leurs premières activités.

 

Cette formation devait être conçue avec la participation d’usagers qui devaient veiller à ce que la formation, mais aussi les activités confiées aux médiateurs de santé pairs, soient compatibles avec leur sensibilité et amènent des avantages positifs pour chacun, soignés, soignants et médiateurs.

Ils devaient être, en particulier, garants du respect du premier principe d’Esculape : « primo non nocere » appliqué, en premier, aux médiateurs. Leur souci, au moment de leur embauche par l’EPSM, était que, pris dans les problèmes de leur gestion quotidienne, les chefs de service, employant des médiateurs de santé pairs, n’en viennent pas à oublier la fragilité de ceux-ci, et ne leur impose pas des compétences excédant celles qu’ils possèdent, ou un rythme de travail insoutenable compte tenu de leur fragilité (qui est également leur force).


Ils s’attendaient à partager ce souci avec les professionnels promoteurs du projet et en particulier avec le directeur du CCOMS. Tel ne fut pas le cas Outre les problèmes d’organisation résultant de l’inexpérience de l’équipe du CCOMS dans le travail avec des personnes basées dans une région différente de l’agglomération Lilloise, les chargés de mission usagers se sont heurtés à deux sortes de problèmes :

 

– L’impossibilité de prendre en compte la parole des usagers.

– L’impossibilité de prendre en compte la spécificité des usagers


4.1. L’impossibilité de prendre en compte la parole des usagers.

La FNAPSY avait, malgré ses réticences, accepté de participer au projet pour que celui- ci ne soit pas uniquement une construction intellectuelle dressée par des professionnels soignants, sans prendre en compte les besoins des usagers, qui sont souvent différents de ce que les professionnels peuvent imaginer.


Or il est apparu que, non seulement les chargés de mission usagers n’ont pu, au cours des quatre mois passés, obtenir une réunion sérieuse consacrée à la définition précise du projet, mais que, dans la conduite quotidienne du projet, les avis qu’ils exprimaient n’étaient jamais pris en compte, tout au moins facteurs de discussion.


Le dernier exemple en date concerne le recrutement d’un nouveau chargé de mission usager (à 80% du temps), pour lequel le CCOMS a décidé de convoquer des candidats avant que la convention EPSM FNAPSY ne soit discutée et signée, laquelle devait définir exactement la mise en place de ce poste..


4.2. L’impossibilité de prendre en compte la spécificité des usagers

Les personnes étant ou ayant été en souffrance psychique se caractérisent par leur moindre résistance physique et psychique. La FNAPSY a toujours attiré l’attention du CCOMS sur ce point Elle s’attendait à ce que des personnes averties, comme le sont les cadres du CCOMS, en tiennent compte.

 

Or tel n’a pas été le cas, le chef de projet considérant que « quand on fait parti d’un projet de recherche on doit être disponible » « et que les personnes doivent être guéries » Une telle conduite est la négation même de la prise en compte des particularités des usagers qui ne peuvent soutenir un rythme de travail élevé sous peine de rechute. (Ce qui a été bien spécifié au Québec, chaque pair aidant mentionnant ce fait).


Cette attitude a elle seule montre le caractère dangereux du projet. Si une équipe de chercheur, a priori compétente et informée, néglige à ce point l’un des paramètres clefs du travail avec les usagers, comment attendre un meilleur respect de la part de chefs de service moins informés ?


CONCLUSION

Il apparaît à la lumière de l’expérience qui vient d’être vécue, non seulement que le projet de médiateur de santé pair ne répond pas aux attentes qu’on avait placées en lui mais en plus qu’il sera nocif – Pour la santé des médiateurs qui, confrontés à un rythme de travail dépassant leur capacité et à la souffrance d’autrui, sans possibilité d’en référer à un pair ou à l’association qui est leur responsable, ont toutes chance de subir des rechutes.

 

– Pour les services qui seront désorientées devant ces particularités, et désorganisés par les rechutes à répétition de ces collaborateurs.

– pour les patients qui auront des difficultés à bien identifier ces «nouveaux professionnels » et leur rôle exact


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>Le gouvernement modifie son projet de loi réformant la psychiatrie

Dépêche APM – Santé mentale

27 janvier 2011

Dans une lettre rectificative présentée mercredi 26 janvier en conseil des ministres, le gouvernement introduit "un contrôle juridictionnel du maintien en hospitalisation sans consentement" dans son projet de loi relatif aux droits et à la protection des personnes faisant l’objet de soins psychiatriques et aux modalités de leur prise en charge, déposé à l’Assemblée nationale en mai dernier.

Cette disposition répond en fait à la décision rendue le 26 novembre dernier par le Conseil constitutionnel, qui avait jugé que l'hospitalisation sans consentement d'une personne atteinte de troubles mentaux, à la demande d'un tiers, ne pouvait être maintenue au-delà de 15 jours sans l'intervention d'un juge.

Un contrôle systématique du JLD

Le projet de loi rectifié prévoit ainsi "l'intervention du juge des libertés et de la détention pour maintenir une personne en hospitalisation complète sans son consentement au-delà de 15 jours, que cette hospitalisation soit consécutive à son entrée dans le dispositif de soins sans consentement ou qu'elle intervienne après une modification de la forme de sa prise en charge".

En cas de renouvellement de la mesure par l'autorité administrative, elle sera systématiquement soumise à un nouveau contrôle du juge au moins tous les six mois, précise le communiqué du conseil des ministres.

Ce contrôle systématique s'ajoute aux possibilités d'intervention d'ores et déjà en vigueur, le juge des libertés et de la détention pouvant "intervenir à tout moment, sur toute mesure de soins sans consentement, à la demande du patient ou d'un de ses proches, et même d'office".

La réforme à l'œuvre dès cet été

Toujours dans le souci de mieux garantir la conformité à la Constitution du dispositif, poursuit le communiqué publié par l'Elysée, "la lettre rectificative adapte les dispositions du projet de loi initial relatives aux certificats médicaux requis préalablement à l'admission dans le dispositif de soins sans consentement".

L'ensemble de cette réforme concerne près de 70 000 patients par an et entrera en vigueur le 1er août 2011, rappelle enfin le gouvernement, en indiquant cependant que le chef de l'Etat a demandé parallèlement au ministre de la Santé "d'engager, avec les acteurs du secteur et notamment les usagers et leur famille, l'élaboration d'un plan pluriannuel de prévention et d'accompagnement des personnes souffrant de troubles mentaux".

Contre ce "millefeuille sécuritaire"

Du côté des professionnels du secteur de la psychiatrie, justement, on se montre plus que critique sur ces orientations, leSyndicat des psychiatres d'exercice public (SPEP) estimant que cette lettre rectificative ne fait rien d'autre qu'ajouter "une couche de contrôle au millefeuille déjà construit en introduisant dans le dispositif l'intervention du juge des libertés au 8e jour puis au 6e mois", sans pour autant "tirer les conséquences du positionnement du Conseil constitutionnel".

Rappelant d'ailleurs que, de son point de vue, le projet de loi présenté en mai 2010 esquivait déjà "le vrai débat attendu par l'ensemble des professionnels, des usagers et des familles sur la judiciarisation, et la mise en conformité de la législation française avec les règles européennes", le SPEP réclame donc toujours l'ouverture de véritables discussions "autour de cette question qui touche de près aux libertés publiques".

Pour une loi "équilibrée et juste"

Quant aux échéances imposées par la Haute Juridiction constitutionnelle, elles "ne doivent pas servir de prétexte pour faire passer ce texte à connotation trop sécuritaire", proteste le syndicat par la voix de son président, le Dr Angelo Poli.

"A défaut de pouvoir mettre en place ce débat d'ici à l'été, et pour respecter les attentes du Conseil constitutionnel, il suffirait d'intégrer [sa] demande aux textes [actuellement en vigueur] dans l'attente d'un texte concerté", issu des échanges auxquels le SPEP invite "solennellement l'ensemble des syndicats de psychiatres publics comme nous, mais aussi les syndicats de magistrats, aussi concernés que nous", à participer.

Et ce afin d'élaborer une "plate-forme commune qui servira de base de propositions et de négociations (…) pour la rédaction d'une loi équilibrée et juste".

 

Projet de loi relatif aux droits et à la protection des personnes faisant l'objet de soins psychiatriques et aux modalités de leur prise en charge, en ligne sur le site de l'Assemblée nationale, ainsi que son dossier législatif

 

 http://www.assembleenationale.fr/13/dossiers/soins_psychiatriques.asp

 

En complément à cette dépêche : 

 

>Projet de loi relatif aux droits et à la protection des personnes faisant l’objet de soins psychiatriques et aux modalités de leur prise en charge : ETUDE D’IMPACT

Cette étude d'impact de 85 pages publiée moins d'un mois après la décision du conseil constitutionnel exprime les orientations à venir du projet de réforme de la loi de 1990 par le gouvernement Français. Morceaux choisis :


 

"…Sur le mode de soins (article L 3213-3 du code de la santé publique) La suppression des sorties d’essais, remplacées par un régime de soins sans consentement en ambulatoire ne devrait pas modifier sensiblement les nombres d’actes administratifs pris antérieurement. Au cours des années 2008 et 2009, le nombre d’autorisation de sorties d’essai a été respectivement de 4843 et 5236 au titre de la sectorisation parisienne.

 

En revanche, le projet de loi introduit une disposition qui impliquera davantage les préfets dans le suivi des patients. En effet, le texte prévoit, pour les patients en soins sur décision du représentant de l’Etat qui seront pris en charge selon une forme différente de l’hospitalisation complète, qu’un protocole de soins est adressé au préfet.

 

Ce protocole, qui sera établi par le psychiatre prenant en charge le patient, précisera les formes de la prise en charge, le(s) lieu(x) des soins et leur périodicité. En cas de modification substantielle de ce protocole, le représentant de l’Etat se prononcera pour savoir s’il autorise la modification de la forme de la prise en charge du patient.

 

Sur la levée de la mesure provisoire (article L3213-2, 2ème alinéa du code de la santé publique). A l’heure actuelle, seules les décisions d’hospitalisation d’office font l’objet d’arrêtés. La nécessité de se prononcer sur les levées de mesures provisoires intervenant avant le délai de 48h devra donner lieu à formalisation. C’est donc un doublement possible des arrêtés préfectoraux qui est à prévoir, compte tenu des 961 arrêtés précités et des 2000 conduites annuelles à l’IPPP."


…Cependant, les motifs de la décision du juge constitutionnel, et notamment ceux qui ont trait à l’insuffisance du recours actuel devant le juge, eu égard à son caractère facultatif, donnent à penser qu’un renouvellement de l’intervention de plein droit du juge judiciaire s’impose dès lors qu’une mesure d’hospitalisation contraignante est mise en œuvre dans la moyenne ou dans la longue durée.

 

Cette conclusion peut être corroborée par un parallèle avec le régime de la détention provisoire20 où, quand bien la durée globale de celle-ci a été encadrée par le juge, il appartient au juge des libertés et de la détention de se prononcer de plein droit sur la mesure selon une périodicité qui, selon les hypothèses, est de quatre ou de six mois."

 

Le document à télécharger : 2010-12-24 Et Impact Projet Loi

 

Lettre rectificative au projet de loi : http://www.assemblee-nationale.fr/13/dossiers/soins_psychiatriques.asp

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>PSYCHOLOGUES : praticiens ET universitaires, tous en grève !

Les psychologues praticiens sont en grève et organisent une manifestation aussi bien à Paris que devant les ARS des différentes régions, le 28 JANVIER 2011, co-organisée par la CGT, le syndicat Sud Santé, le Réseau National des Psychologues. "

 


Le mouvement du terrain est massif, du jamais vu depuis 10 ans. 


"La raison principale de ce mouvement est le démantèlement entier de notre profession, quel que soit le champ de notre exercice. L'Université n'en est pas exclue, avec la volonté de la disparition de la psychologie clinique et de la psychanalyse. Sur un fond de musique d'un avenir où le psychologue n'aura plus de place s'il continue à remplir sa mission première, mentionnée dans nos textes officiels (statuts …), qui est celle d' "œuvrer à l'autonomie de la personnalité". Dans la société actuelle, pas d'autonomie, pas de répit !"


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>Le gouvernement modifie sa réforme de l'hospitalisation d'office

 

(©AFP / 26 janvier 2011 13h52) 

PARIS – Le ministre de la Santé Xavier Bertrand a présenté mercredi en Conseil des ministres un texte qui introduit dans le projet de loi sur la psychiatrie l'interdiction de prolonger l'hospitalisation d'office d'un patient au-delà de 15 jours sans intervention d'un juge.

Cette "lettre rectificative" a été adoptée pour se conformer à un arrêt rendu le 26 novembre par le Conseil constitutionnel, qui avait censuré un article du Code de la santé publique qui permettait le maintien de l'hospitalisation sans consentement à la demande d'un tiers sans l'intervention d'un magistrat, a rapporté le porte-parole du gouvernement.

Le nouveau texte "prévoit notamment l'intervention du juge des libertés et de la détention pour maintenir une personne en hospitalisation complète sans son consentement au-delà de 15 jours", a expliqué François Baroin en rendant compte à la presse des travaux du Conseil.

"Ce contrôle systématique du juge des libertés et de la détention s'ajoute aux possibilités systématiques d'intervention déjà en vigueur. Le juge peut intervenir à tout moment sur toute mesure de soin sans consentement à la demande du patient, d'un de ses proches ou sa propre initiative", a poursuivi le ministre du Budget.

Le projet de réforme de la loi concernant les personnes faisant l'objet de soins psychiatriques, qui concerne près de 70.000 personnes par an, doit entrer en vigueur le 1er août 2011.

Lors du Conseil des ministres, le chef de l'Etat a également "demandé que soit engagé un plan pluriannuel de prévention et d'accompagnement des personnes souffrant de troubles mentaux", selon M. Baroin.


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>Un Chevalier à La Havane

Le Chevalier de Paris se nourrit de la rencontre d'un personnage légendaire à La Havane et de la découverte de deux lieux uniques, l'hôpital psychiatrique Ordaz et le Centre Communautaire de Santé Mentale de Regla. J'ai toujours été fasciné par ce personnage romanesque et populaire "El Caballero de Paris", le fou le plus populaire de La Havane. C'était un errant, un exilé, un vagabond aux allures de Don Quichotte qui traversa l'Histoire du XXe siècle à Cuba pour mourir à l'hôpital psychiatrique Ordaz en 1985. Au travers de sa destinée et de sa légende, il m'a permis d'aller à la rencontre des malades et a servi de pont entre les patients et la création artistique.

Serge Sandor

Vidéo sur le dernier projet de l'auteur avec des patients à Cuba :

http://www.youtube.com/watch?v=_L5F3w4VSQQ

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>Travail comparatif sur le nouveau texte de la réforme de la loi de 1990

(Rectificatif)

"Nous publions le travail d'Eric Bogaert, psychiatre de secteur ( Lot), membre de l'Union Syndicale de la Psychiatrie. Il s'est attelé à comparer le nouveau projet de loi sur les "soins en psychiatrie", texte qui "réforme" la loi de 90 sur les hospitalisations, avec le texte qui avait été adopté en Conseil des Ministres en mai 2010 et qui devait être présenté au Parlement à l'automne. 
 
Ce texte de mai avait été finalement ajourné sans cesse, du fait de la mobilisation importante organisée par le Collectif des 39, l'Appel Mais c'est un homme…, et globalement de nombreuses protestations de syndicats de professionnels. 
 
"L'avis "récent du Conseil Constitutionnel, fin novembre, largement discuté sur le site, a poussé le Gouvernement à retravailler ce texte, du fait de l'obligation faite de se conformer à la décision du Conseil Constitutionnel avant le 1er Août 2011. 
 
Nous proposons donc ce travail, à titre d'information, pour que chacun puisse avoir en main tous les éléments."
 
(Rectificatif : le document anciennement publié n'avait pas pris en compte les parties supprimées : nous publions le document d'origine au format PDF, qui lui contient bien les parties barrées du projets de loi, c'est à dire supprimées. Toutes nos excuses.)

Travail comparatif de la réforme de la loi de 1990 : 2011


 

 
 
 

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>Un point sur : les conséquences législatives truquées de la Décision du Conseil constitutionnel

Sur la Décision relative à l’intervention du juge judiciaire quant au maintien des hospitalisations sans consentement

Il s’agit de comprendre en quoi et avec quelle portée est truqué le texte rectificatif de projet de loi du gouvernement, présenté pour l’application de la Décision du Conseil Constitutionnel du 26 novembre 2010, constatant la nécessité d’intervention du juge judiciaire pour les maintiens en hospitalisations psychiatriques sans consentement au-delà de quinze jours (cf. les extraits de textes en Référence en pied du présent article). Le rédacteur du présent exposé est juriste de droit public. Il s’agit non pas d’un article au sens général du terme, mais d’un exposé partant de points de droit, et donc non de philosophie — à supposer que la philosophie puisse ignorer les points de droit, le droit ne dépend en rien de la philosophie (sauf s’agissant des textes supérieurs que sont les constitutions, textes et principes de cette nature, et les déclarations des droits de l’homme).

Une fois le trucage précité et sa portée exposés, il sera loisible au lecteur d’en tirer toutes inférences ou déductions de nature philosophique ou politique, à ce propos. Continuer la lecture de >Un point sur : les conséquences législatives truquées de la Décision du Conseil constitutionnel

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>Accueillir la folie ?

(Article publié sur le blog Mediapart "Contes de la folie ordinaire")

Accueillir la folie ?

 

Quelle ambition ! mais quelle … folie aussi ! Tout un art ?
Un slogan ou un projet ?
Un slogan ou une ambition ?
Un slogan ou une espérance ?

 

Accueillir la folie ! Que voilà un beau slogan en cette époque de rejet, de haines, de mises à l'écart, d'enfermement.

 

L'enfer me ment !

 

(..) Don quichotte mourut et descendit aux enfers, il y entra la lance en arrêt, et délivra tous les condamnés, comme il avait fait autrefois pour les galériens, et, en fermant les portes, il en arracha l’inscription, celle que Dante y avait lue, et il en mit une autre qui disait « Vive l’Espérance ! »

 

(Miguel de Unamuno « Du sentiment tragique de la vie chez les hommes et chez les peuples. » 1913) cité par Lucien Bonnafé in « Le Personnage du psychiatre ».

 

Mais qu’est ce donc qu’accueillir ?

 

Qu’est ce que l’accueil ?

 

La question va être débattue lundi 24 janvier 2011, de 19 à 21 heures, à la Maison des Métallos à Paris. Cette soirée, animée par Sophie Dufau, journaliste à Médiapart, s’inscrit dans les « Lundis de Médiapart », rencontre mensuelle proposée au public.

 

L’accueil, pourrez-vous dire, y a des endroits pour ça. Un comptoir, parfois avec un vitre blindée.

 

J’ai pour ma part envie de vous livrer mes cheminements autour d’accueillir, de l’accueil ?

 

Je distinguerai pour la question qui nous occupe, la folie, les souffrances et les désordres psychiques, les maladies mentales, trois façons d’accueillir en psychiatrie.

 

– une façon « médicale »

 

– une façon bureaucratique,

 

– une façon « thérapeutique ».

 

Voilà, ça y est nous y sommes : dans la caricature, dans l’outrance.

 

Je précise tout de suite que la « médicale » peut rejoindre la « thérapeutique ».Car pourquoi distinguer la médicale de la thérapeutique ?

 

Quelle est cette distinction que je propose :

 

       la médicale peut s’appuyer sur une posture dominante, le pouvoir du médecin vis à vis du malade, posture dominante pas forcément délibérément, elle peut être involontaire, voire inconsciente, ou encore s’appuyer sur une posture paternaliste. Il ne suffit pas d’être médecin pour se trouver dans ce cas de figure. Il y a des psychologues, des infirmiers, des psychanalystes même, si, si j’en connais ! C’est une posture qu’il faut sans cesse débusquer, repérer en soi. Elle peut aller se nicher dans ce puissant « désir de guérir » à l’œuvre en chacun de nous, qui va s’appuyer sur LE savoir.

 

       La thérapeutique : elle s’appuie sur « la fonction d’accueil ». C’est ce que je vais m’attacher à développer.

 

       La bureaucratique, que je vais rapidement décrire , pour nous en débarrasser, bien qu’elle ait tendance à envahir les pratiques, dans l’ère gestionnaire et managériale actuelle. Elle consiste essentiellement à se limiter à des questions d’horaires, de présence ! Mais une présence qui n’est pas ou peu incarnée, vivante. Une « présence hygiaphonique » ! Avec des tickets, des numéros ! Une présence où il s’agit de « faire ses heures ». L’accueil, c’est 9 heures – 17 heures par exemple.

 

La « fonction d’accueil » ? C’est d’abord une disposition, une disponibilité, une attention à l’autre, une possibilité d’être à l’écoute, une capacité à être en lien avec l’autre. Cet autre qui d’ailleurs n’est pas uniquement le patient. C’est aussi le collègue, l’autre soignant, ce qui va permettre de rendre vivante une équipe, de constituer un « collectif ».

 

Mais cela peut être soi-même ! c’est à dire cet autre en soi, cet « étranger » de l’intérieur, qui va parfois nous jouer des tours, nous surprendre, nous pousser à faire des choses bizarres, qui vont nous faire dire « mais qu’est ce qui m’a pris ? »…. d’acheter ceci ou cela, un objet dont on a nul besoin. Ou encore d’avoir dit une parole qui « ne me ressemble pas ». Ou encore, « mais pourquoi me suis-je mis en colère comme ça ? ». Alors oui, être en capacité d’accueillir ce qui nous surprend.

 

La fonction d’accueil est aux antipodes de l’assistance. La fonction d’accueil est à la relation humaine, ce que l’assistance est aux assurances privées ! L’assistance, c’est ce plus qui vous est « offert » si vous pouvez vous payer une bonne assurance.

 

La fonction d’accueil, elle, est gratuite. C’est un état d’esprit à l’égard de l’autre, cet inconnu, cet étranger, mon frère en humanité. En cela elle rejoint l’hospitalité.

 

L’assistance, dans le domaine du soin, consiste à dire au malade ce qu’il doit faire. L’éduquer, le rééduquer. Cette tendance est lourde. Elle est ancienne. Elle puise ses sources dans « la logique asilaire ». Ce que l’on appelle l’asile dans sa connotation péjorative. L’asile, dans sa dimension de refuge, d’abri, de protection, d’hospitalité, c’est tout autre chose. Donner asile, est alors du côté du Don. Sans attendre de réciprocité. Même si l’on sait que le don peut engendrer de la dette. Alors, la réciprocité va aller de soi. Mais elle n’est pas demandée.

 

La fonction d’accueil se soutient de la reconnaissance de l’autre en tant que tel, qu’il soit souffrant, malade, fou. C’est la reconnaissance de l’autre comme mon semblable, c’est à dire un autre humain, différent mais proche. C’est alors le reconnaître comme une personne responsable, en capacité d’autonomie. C’est reconnaître qu’il a « prise sur sa vie », qu’il est acteur, qu’il est pour quelque chose dans ce qu’il lui arrive, ce qu’il vit, traverse et donc qu’il pourra être pour quelque chose pour se sortir des épreuves auxquelles il est confronté, qui lui sont « tombés » dessus. Il pourra être l’acteur du traitement de ses difficultés psychiques, affectives, sociales, acteur de sa reconstruction.

 

C’est ici qu’entre en jeu ce que l’on appelle la « thérapeutique ».

 

Car bien évidemment lorsqu’il arrive à l’hôpital, ou dans le bureau du psychiatre, du médecin, il est envahi par quelque chose qui s’est imposé à lui. Il va d’ailleurs demander : « Mais qu’est ce qui m’arrive ? dites-moi ce que j’ai ! » D’être possédé par son délire par exemple, il se sent dépossédé de lui-même. Il subit. Ce qu’il vit, il le perçoit comme étranger à lui-même, extérieur. Il ne se sent pas du tout « acteur ». Il se sent agi. Il se sent comme un objet, un fragile esquif sur un océan déchaîné.

 

C’est en cela que la thérapeutique est un art, qui prend en compte la complexité de ce que vit le patient, la complexité de la relation dans laquelle le thérapeute doit se sentir engagé. C’est là où la formation à la relation, la prise en compte de l’Inconscient est indispensable. Et cette formation ne concerne pas que le médecin, le psychiatre, le psychologue. Elle concerne tous les soignants, infirmiers, assistants sociaux, ergothérapeute, tous les acteurs d’une équipe soignante. Car certaines problématiques, certaines situations, ne peuvent s’appréhender qu’à plusieurs, par une équipe, un collectif. Cela demande de la diversité, de l’hétérogénéité.

 

C’est dans la mesure où le soignant, le thérapeute aborde l’autre dans cet état d’esprit, qu’il pourra l’amener à prendre conscience de sa capacité à prendre en main ses affaires, sa vie, à traiter ses désordres qui l’ont conduit à se retrouver dans cet état, dans la souffrance, dans la pathologie qui l’ont mené à l’hôpital, en consultation, en psychiatrie, ces désordres psychiques qui l’ont poussé à des actes incompréhensibles pour les autres mais aussi d’abord pour lui-même.

 

C’est dans ce cadre, que le soignant peut « l’assister », dans le sens de le soutenir, être à ses côtés. Lorsque l’on parle d’un assistant dans un film, un assistant à la réalisation, on désigne là une fonction, c’est celui qui aide le réalisateur, le metteur en scène. Ce n’est pas l’assistant qui fait le film. Dans l’objet qui nous occupe, l’assistant c’est le soignant, le réalisateur, c’est le patient ! Le soignant, c’est celui qui aide, pas celui qui fait à la place de, ou qui décide pour l’autre.

Paul Machto

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>Gardons notre « âme », résistons au contrôle

 


Faisons comme Martin Amis dans «  la flèche du temps », racontons notre histoire à reculons :


«….On nous attacha sur des tables pour nous faire subir la Grande Opération. Le lendemain, je me rendis chez le Bienfaiteur et lui racontai tout ce que je savais sur les ennemis du Bonheur. Je ne comprends pas pourquoi cela m’avait paru si difficile auparavant. Ce ne peut être qu’à cause de ma maladie, à cause de mon âme.» 


Ainsi parle D-503, le personnage d’Eugene ZAMIATINE dans « Nous autres » un homme « des siècles futurs », qui vit dans une société qui impose fermement l’Harmonie sous la direction du Guide !


Rompons l’harmonie pour retrouver notre âme :


Nous sommes une équipe pluridisciplinaire , qui travaille dans un CAMSP ( Centre d’Action Médico – Sociale Précoce ) qui accueille des jeunes enfants de 0 à 6 ans en situation de handicap ou à risque de handicap et leurs parents. L’employeur, une association privée loi 1901 a installé un système de vidéosurveillance dans la salle d’attente et les couloirs donnant  sur les bureaux de soins contre l’avis de toute  l’équipe soignante et ce, malgré la gêne et les interrogations  exprimées par certaines familles. 


La démarche des familles qui s'adressent au CAMSP est difficile, délicate. Elle ne peut se faire que si le respect, la confidentialité des échanges sont assurés. Nous refusons au nom de nos valeurs éthiques que les patients soient soumis à cette surveillance qui ne se justifie ni sur un plan pratique ni sur un plan sécuritaire.

Par contre, nous ne voyons aucun inconvénient à ce que ces caméras soient en service lorsque l'établissement est fermé au public.


Au delà des arguments pragmatiques évoqués par l'employeur, nous tenons à défendre un cadre de travail qui garantit l'intégrité de l'écoute des parents et des enfants, conditions indispensables à l'acte thérapeutique. 


En outre, du fait du handicap ou des difficultés de leur enfant, ces familles peuvent souffrir du regard des autres. Certaines ont par ailleurs témoigné, y compris par écrit, de leur désapprobation et pose la question de l’atteinte à leur vie privée.


C'est pourquoi il nous semble tout à fait inacceptable, de filmer ou d'enregistrer des couloirs ou une salle d'attente qui sont des lieux d’interactions, de passage et de transition éminemment sensibles et qui font partie intégralement de la prise en charge. 


Nous revendiquons la confidentialité du colloque clinique, le respect des libertés démocratiques fondamentales, et le droit à une expression libre.

L’argument sécuritaire s’est peu à peu imposé dans le discours de l’association gestionnaire alors que nous tentions d’avancer notre point de vue de soignants.


Les caméras devenaient des outils efficaces pour combattre et prémunir l’établissement contre les vols, intrusions et dégradations des locaux. Bien évidemment, cet argument sécuritaire reflète une méconnaissance profonde de la population accueillie et du contenu du travail que nous proposons, fondé sur une relation de confiance et une alliance thérapeutique indispensable à nos missions.


Ce genre de dispositif qui participe de l’illusion d’un contrôle omnipotent, d’un œil qui ne se ferme jamais met à mal notre travail de soins et d’accueil.

Ces dispositifs déjà mis en place dans d’autres domaines se banalisent et s’introduisent maintenant dans le milieu de la petite enfance.


Le dialogue est quasi absent et nos demandes n’ont pas pu être entendues. Notre avis émane pourtant de professionnels qui ont une qualification et une expérience de terrain avérées.


La gestion associative, prenant modèle sur des méthodes de management issues de l’entreprise empiète et contrarie le projet de soins porté par l’équipe soignante.


Ces pratiques, au nom de la « modernité », vont à l’encontre de nos principes éducatifs et thérapeutiques.

Une telle logique de surveillance induit une désaffection du relationnel et une délégation des compétences parentales, tout en engendrant le danger d’une stigmatisation des conduites.




L’Équipe 

du Centre d’Action Médico Sociale Précoce

D ‘Épernay.

 

 

POUR SIGNER LA PETITION : http://www.mesopinions.com/Ensemble-contre-la-vid%C3%A9o-surveillance-au-Centre-d%E2%80%99Action-M%C3%A9dico-Sociale-Pr%C3%A9coce-d%E2%80%99Epernay-petition-petitions-3c6626a98d40916419821c640785fc16.html

 

 

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>Les évaluations nationales ne passeront pas par nous !

 

 

Le Réseau des enseignants du primaire en résistance diffuse ce jour un appel au boycott des évaluations nationales CM2 signé nominativement par 200 professeurs des écoles. Cet appel s’inscrit dans la continuité des actions collectives de résistance pédagogique organisées par les enseignants du primaire pour lutter contre les pseudo-réformes qui déconstruisent l’école publique.

 

Intitulé « Les évaluations nationales ne passeront pas par nous ! », cet appel est soumis à la signature des enseignants du primaire sur le site http://resistancepedagogique.org/site/.

 

Il est d’ores et déjà soutenu par plusieurs personnalités, telles Philippe Meirieu, Pierre Frackowiak, Hubert Montagner, André Ouzoulias, Laurent Ott et Daniel Calin.

 

Le Réseau des enseignants du primaire en résistance appelle les syndicats d’enseignants à soutenir cette initiative et à relayer largement cet appel auprès de leurs adhérents  et de l'opinion publique.

 

 

Contacts :

contact@resistancepedagogique.org

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>Non à la politique de la peur ! (réunion le 01er février à Lille)

 

 

Non à la politique de la peur!

Le sécuritaire contre

les droits sociaux et citoyens 

Réunion Publique

1er février 2011 de 17 h 15 à 22 heures

Maison de l’Éducation Permanente (MEP)

1 place Georges Lyon à Lille

 

 

 

Un projet de loi « relatif aux droits et à la protection des personnes faisant l’objet de soins psychiatriques et à leurs modalités de prise en charge » a été déposé à l’Assemblée Nationale le 5 mai dernier. Il  s’inscrit dans la logique des politiques de la peur et porte sur le domaine de la loi qui régit les soins obligés et les placements involontaires en psychiatrie.

 

Ce projet instaure, en particulier, une garde à vue psychiatrique de 72h et des soins sans consentement extensifs de l’hôpital au domicile sous gestion et contrôle du Préfet. Il crée une logique de gestion des risques basée sur la dangerosité du «malade mental », objet de soins à perpétuité. Il crée aussi un fichier national des malades mentaux qui s’ajouterait au trop nombreux déjà existant.

 

En conséquence, l’appel contre les soins sécuritaires Mais c’est un Homme se veut une plateforme de rassemblement pour défendre une certaine représentation de la folie et de la psychiatrie, opposée radicalement à ce qui est affirmé aujourd’hui.

 

Cette réforme s’inscrit dans une politique du tout sécuritaire et d’une succession ininterrompue de textes répressifs dont la loi LOOPSI2, le rapport BOCKEL, la proposition de la loi pénitentiaire, le fichage généralisé de la population, la vidéosurveillance, l’appel à la délation,  ne sont que les derniers avatars.

 

Face à un projet de société qui catégorise, trie, désigne, élimine, détruit, expulse et réprime nous opposons outre le dispositif d’accès aux soins, le refus de la délation et de l’exclusion, la promotion d’un socle de droits sociaux et citoyens dans le respect des droits de l’homme.

 

 

Organisations Signataires de l’appel « mais c’est un homme »: Collectif Non à la Politique de la Peur, Advocacy France, Association pour la Recherche et le Traitement des Auteurs d’Agressions Sexuelles (ARTAAS), ATTAC France, Collectif d’associations d’usagers en psychiatrie (CAUPsy), Fédération pour une Alternative Sociale et Écologique, Fondation Copernic, Groupe Information Asiles (GIA), Ligue des droits de l’Homme, Nouveau Parti Anticapitaliste, Parti Communiste Français, Parti de Gauche, Parti Socialiste, Les Sentinelles Egalité, SERPsy, SUD Santé Sociaux, Syndicat de la magistrature, Syndicat de la Médecine Générale, SNPES-PJJ-FSU, Union Syndicale de la Psychiatrie, Union Syndicale SOLIDAIRES,  les Verts.

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>Comment accueillir la folie? Un débat organisé lundi 24 janvier par Mediapart.

La loi sur l'hospitalisation sous contrainte sera réformée dans les prochains mois. Face à un texte à intention clairement sécuritaire, alimenté par un discours qui stigmatise les malades mentaux comme potentiellement dangereux, il est urgent de s'interroger sur l'accueil que la société réserve aux personnes souffrant de troubles psychiques. Tant à l'hôpital, qu'à l'école, dans les entreprises et plus généralement dans la cité.

Ce débat est né d'une proposition de Paul Machto, psychanalyste et psychiatre à Montfermeil et Yves Gigou, infirmier, tous deux abonnés à Mediapart et rédacteurs de l'édition Contes de la folie ordinaire.

Il réunira:
– Hervé Bokobza, psychiatre et psychanalyste, directeur de la clinique de psychothérapie institutionnelle de Saint-Martin de Vignogoul dans l'Hérault, ancien président de la Fédération Française de Psychiatrie et membre du collectif des 39 contre la nuit sécuritaire;
– Bénédicte Maurin, éducatrice auprès d'enfants près de Blois; 
 Sylvie Zucca, psychanalyste (a beaucoup travaillé autour des questions de la psychiatrie en grande précarité, notamment au Samusocial), et auteur de Je vous salis ma rue – clinique de la désocialisation (ed. Stock, 2007);

Sera aussi présent dans la salle, Guy Dana auteur de Quelle politique pour la folie?: le suspense de Freud (ed. Stock, 2010).


Ce débat, animé par Sophie Dufau, journaliste à Mediapart et auteur de Le Naufrage de la psychiatre (ed. Albin Michel, 2006), s'inscrit dans le cadre des «lundis de Mediapart» qui, une fois par mois, propose une réunion publique la Maison des Metallos, à Paris.

L'entrée est libre et gratuite.  

RSVP: debats@mediapart.fr

Infos pratiques :
Maison des métallos, 94 rue Jean-Pierre Timbaud, 75011 Paris M° Couronnes
Lundi 24 janvier, de 19h00 à 21h00.

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La décision du conseil constitutionnel : Une avancée ? Une perversion supplémentaire ?

Communiqué des 39 sur la décision du Conseil constitutionnel :

Les 39 ont longuement débattu au sujet de cette décision et plusieurs approches ont émergé du débat. Il y eut donc plusieurs communiqués répondant à la décision du CC, dont un premier, publié le 25 décembre 2010, et celui-ci qui s’était perdu dans les méandres des messageries internet. Ce dernier communiqué publié remplace donc l’ancien, puisqu’il contient les apports d’un plus grand nombre de membres du collectif. 

Pour « le collectif des 39 contre la nuit sécuritaire », l’arrêté du conseil Constitutionnel préservant les droits des patients hospitalisés sous contrainte pourrait apparaître comme une avancée démocratique. Cependant nous restons tout à fait circonspects quant aux effets de l’apparition d’un juge après 15 jours d’hospitalisation. Deviendrait-il un Juge d’application des soins veillant au « contrôle »  de l’activité des équipes de soins voire du bien fondé de telle ou telle technique ?

 Aussi tout en prenant acte de cette décision, nous souhaitons affirmer que ce n’est pas uniquement  la loi de 1990 qui entraine les effets délétères que nous constatons en psychiatrie depuis une vingtaine d’années, ni d’ailleurs l’existence de droits bafoués entrainant des internements arbitraires.

Le Conseil Constitutionnel oblige le gouvernement à se mettre en conformité avec cet arrêté avant la fin de l’été. Nous craignons que cela ne lui serve de point d’appui ou de prétexte pour modifier la loi de 1990 en faisant voter le projet de loi sécuritaire qui, après notre énergique combat du printemps dernier, dormait dans les tiroirs ministériels…

La colonne vertébrale de ce projet était la possibilité – après une garde à vue psychiatrique de 72 heures – d’un recours massif aux « soins » obligatoires  en ambulatoire : projet régressif, inefficace du point de vue de soins réels et notamment pour les patients qui refuseraient de s’engager dans ce « contrôle soignant », dangereux du point de vue des libertés fondamentales. Au sein de ce projet le recours à la contrainte ou à l’internement serait banalisé alors que nous pensons qu’il doit demeurer l’exception. Continuer la lecture de La décision du conseil constitutionnel : Une avancée ? Une perversion supplémentaire ?

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>Entendre leurs voix (France Inter, Sur les épaules de Darwin)

Une très belle émission, à écouter tranquillement…

samedi 4 décembre 2010 : Emissions de France Inter : "Sur les épaules de Darwin"

 

par Jean-Claude Ameisen, le samedi de 11h05 à 12h

ENTENDRE LEURS VOIX

« Que faire de cette parole ? … Aller vers l’autre… » Alexandre Jollien.

« Telle est l’étrangeté du langage : il traverse les frontières du corps… » Siri Hustvedt.

invités

 

Siri Hustvedt

Ecrivain, auteure de :

 

La femme qui tremble, une histoire de mes nerfs aux Editions Actes Sud

Violemment secouée, à l'occasion d'une évocation en public de son père récemment disparu, par un tremblement irrépressible accompagné d'une expérience de dissociation, Siri Hustvedt décide, pour comprendre enfin la nature d'un phénomène qu'elle rapproche d'autres états-limites qu'elle a également connus, de prendre la mesure la plus exacte possible de la véritable nature des "gouffres" invisibles qui, hantant, fragilisant et formatant nos existences, sont tapis sous la vie ordinaire, afin d'affronter les mystères du moi.

De la neurobiologie à la psychiatrie et à la littérature, une approche, aussi ambitieuse que personnelle, de l'histoire des pathologies mentales au fil d'une réflexion rigoureuse et lucide qui, transcendant la cartographie académique de la souffrance et de l'angoisse, aborde sans détour les rapports de la maladie avec le geste créateur.

Le site de Siri Hustvedt

 

 

Alexandre Jollien

Philosophe, auteur de:

 

Le Philosophe nu aux Editions du Seuil

Comment vivre plus librement la joie quand les passions nous tiennent ? Comment oser un peu de détachement sans éteindre un cœur ? Éprouvé dans sa chair, Alexandre Jollien tente ici de dessiner un art de vivre qui assume ce qui résiste à la volonté et à la raison.

Le philosophe se met à nu pour ausculter la joie, l’insatisfaction, la jalousie, la fascination, l’amour ou la tristesse, bref ce qui est plus fort que nous, ce qui nous résiste… Convoquant Sénèque, Montaigne, Spinoza ou Nietzsche, il explore la difficulté de pratiquer la philosophie au cœur de l’affectivité. Loin des recettes et des certitudes, avec Houei-neng, patriarche du bouddhisme chinois, il découvre la fragile audace de se dénuder, de se dévêtir de soi. Dans l’épreuve comme dans la joie, il nous convie à renaître à chaque instant à l’écart des regrets et de nos attentes illusoires.

Le site d'Alexandre Jollien

Le site de l'émission : http://sites.radiofrance.fr/franceinter/em/sur-les-epaules-de-darwin/index.php?id=98328

Ecouter l'émission : http://collectifpsychiatrie.fr/SUR LES EPAULES DE DARWIN 04.12.2010.mp3

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>UTOPSY invite Pierre Dardot

Pour la prochaine rencontre, nous aurons le plaisir d’inviter le lundi 17 janvier, au 27 rue des Bluets, (métro Ménilmontant ou Père Lachaise), à 20h30

 

Pierre DARDOT,

 

Philosophe et auteur avec Christian Laval de

« La nouvelle raison du monde, essai sur la société néolibérale »,

publié à la Découverte en 2009.

 

Présentation

 

Dans leur ouvrage, Dardot et Laval analysent les modifications du capitalisme et voient dans le passage du libéralisme au néo-libéralisme, l’avènement d’une nouvelle rationalité où la question centrale n’est plus de « laisser-faire » (Adam Smith) mais bien de « conduire les conduites » des hommes, en créant un cadre normatif propice au développement de la concurrence.

 

Après une analyse politique, historique et philosophique s’appuyant notamment sur les outils foucaldiens comme « la gouvernementalité », les auteurs définissent un nouveau processus de subjectivation où les individus intègrent eux-mêmes la normativité concurrentielle, chacun devenant « auto-entrepreneur » de lui-même, ce qu’ils définissent comme étant la fabrique du « sujet néo-libéral ».

 

S’appuyant sur cette analyse politique, les auteurs développent une pensée critique pour sortir des alternatives proposées par l’antilibéralisme classique, où nombres de partitions sont devenues inopérantes pour analyser les enjeux du monde contemporain (notamment la partition entre l’Etat et le Marché, entre le public et le privé). Pour ce faire, Dardot et Laval étudient les questions amenées par Marx, s’extirpant par là des définitions imposées par le marxisme orthodoxe, véritables « obstacles à la pensée » qui plutôt que de s’affronter à un « champ de questions » élaborent des « réponses définitives sur le sens des mots » (Cités 2010/3, n° 43).  

 

Présentées comme « naturelles » ou « allant de soi », Dardot et Laval montrent que ces normes peuvent être considérées comme des constructions politiques, d’autant plus efficaces qu’elles ne peuvent être remises en cause qu’après une analyse minutieuse. Dès lors, comment mettre en perspective le « pouvoir de la norme » ?

 

C’est du côté des « communs », en tant que ces derniers sortent du cadre de pensé imposé par le néolibéralisme, qu’une politique d’émancipation pourrait se recréer. L’enjeu est bien d’avancer dans un constructivisme à même de fonder une politique des communs : « La théorie des communs permet de souligner le caractère construit des communs. Rien ne peut laisser penser qu’un commun pourrait fonctionner sans règles instituées, qu’il pourrait être considéré comme un objet naturel.»

 

Inventer des outils pour penser le monde contemporain, sortir des positions orthodoxes pour affronter les nouveaux agencements problématiques, mettre en acte une praxis émancipatrice : cette analyse des nouvelles figures de l’aliénation sociale n’a-t-elle pas de grandes résonances avec ce qui se joue pour nous dans la clinique quotidienne avec la folie ?

 

Ainsi, comment questionner les orthodoxies de tous poils qui prétendent diriger nos actes explicitement ou implicitement ? Aux politiques d’émancipation pourrait-il correspondre des cliniques émancipatrices ?

 

Rappel des épisodes précédents

 

L’an passé, Yves Clot et Samuel Lézé, nous ont tous deux commentés le rapport du Centre d’Analyse Stratégique remis à N. Kosciusko-Morizet« La santé mentale, l’affaire de tous ». Ce rapport, en pointe dans la redéfinition du champ psy et dans l’avènement du « santé-mentalisme », nous obligent à questionner le cadre normatif qui tente de s’imposer par des entités « naturelles » comme « le bien-être », « la qualité de la vie », « la souffrance au travail », « la santé mentale positive » etc.

 

Ces nouvelles normes nous ont été décrites par Y. Clot comme un « hygiénisme rénové » tandis que S. Lézé y voyait une entreprise de dépossession de la problématique même de la « santé mentale » qui en devenant « l’affaire de tous » n’est paradoxalement plus celle des psys, concourant ainsi à délégitimer toute une série de pratiques inventives.

 

Par ailleurs, les mots employés sont révélateurs : si le terme de « santé mentale » fut à une époque porteur d’une ouverture dans le champ psychiatrique, il est désormais un mot récupéré et « occupé » par la rationalité dominante, tout comme les mots d’usagers, de déstigmatisation etc.

 

Perspectives et lignes de fuite

 

Dès lors, comment penser une clinique fondée sur un autre type de processus de subjectivation qui porterait en son sein la question du désir inconscient articulé à un « agir en commun » émancipateur ? Comment se nourrir des réflexions sur le commun pour articuler une praxis clinique qui serait émancipatrice et s’articulerait autour d’un agir commun. « Une politique des communs [nécessite] d’inventer des normes de l’action qui permettent de faire fonctionner un commun » précisent les auteurs.

 

De fait, les conditions du renouvellement de la pensée critique se précisent, à mesure que se créent des outils,  des concepts et des pratiques pour penser le monde et agir sur lui. Du côté de la clinique, cela nous a été amené par nos premiers invités de l’année : Christophe Chaperot, Guy Dana et Paul Brétécher.

 

Comment repenser les apports fondamentaux développés par la psychanalyse à partir du transfert et par le mouvement de psychothérapie institutionnelle en termes de collectif et de pratiques instituantes ?

 

Si la psychothérapie institutionnelle travaille l’articulation entre aliénation  sociale et aliénation psychopathologique, entre marxisme et psychanalyse, penser la contemporanéité en mettant à jour les questions posées par Marx tout en se détachant de son orthodoxie, nous semble fondamental.

 

« Seul l’acte d’instituer les communs fait exister les communs » précisent Dardot et Laval. N’est-ce pas là poser la question du processus d’institutionnalisation et de l’analyse institutionnelle (Oury), là où l’ouvert de l’instituant est en proie aux tentatives de fermetures de l’institué ?

 

Mathieu Bellahsen et Loriane Brunessaux pour UTOPSY

utopsys@yahoo.fr

http://utopsy.over-blog.fr/

 

 

Bibliographie

 

Ouvrages

>  Pierre Dardot et Christian Laval, La nouvelle raison du monde, Essai sur la société néolibérale, collection La Découverte poche, La Découverte, 2010.

 Pierre Dardot, Christian Laval et El Mouhoub Mouhoud, Sauver Marx ? Empire, multitude, travail immatériel, La Découverte, 2007.

 

Articles : disponibles sur CAIRN : www.cairn.info

 

 Mouvements 2007/2 (n° 50), Pierre Dardot et Christian Laval, La nature du néolibéralisme : un enjeu théorique et politique pour la gauche

 

 Cités 2010/3 (n° 43), Christian Laval et Pierre Dardot, Entre communauté et association

 

 Revue du MAUSS 2010/1 (n° 35), Pierre Dardot et Christian Laval, Du public au commun

 

 Cités 2010/1 (n° 41), Pierre Dardot et Christian Laval, Néolibéralisme et subjectivation capitaliste

 

 Mouvements 2005/2 (no 38), Pierre Dardot, À propos de la multitude

 

 

Séminaire collectif : « Du public au commun »

http://www.dupublicaucommun.com/

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>Vol au dessus d'un nid de tabous

C’est fou ce que parler de la folie peut engendrer. Le site du collectif des 39 s’est transformé l’espace d’une semaine en petite foire d’empoigne. Il faut dire que tout ça part d’un communiqué du collectif réagissant à la décision du Conseil Constitutionnel. Il semble acquis que le collectif se devait de répondre à ces messieurs dames nommés par Notre Président National (ainsi que deux autres de son bord qui tapent du marteau pour l’un à l’Assemblée et l’autre au Sénat). Les psychiatres parlaient donc au Conseil. Et les «usagers» hurlaient au loup. Parce que si vous n’êtes ni usager défenseur des usagers de la psychiatrie ou soignant en psychiatrie, vous n’arrivez pas vraiment à comprendre. D’un côté un texte un peu ampoulé (le communiqué), il faut bien le dire, pas toujours évident à saisir mais déclarant en substance que le juge n’a rien à faire dans l’accueil de la folie et que l’hospitalisation en psychiatrie n’est pas une privation de liberté équivalente à la prison. De l’autre, des usagers «emballés» par la décision du conseil qui déclarent la «guerre» aux membres du collectif, devenus pour le coup des suppôts d'une psychiatrie toute puissante voulant conserver ses droits à "enfermer comme bon lui semble".

 

Comment s’y retrouver dans tout ça ?

 

Non, c’est vrai à la fin, on n’y comprend plus rien ! Le collectif défend une psychiatrie humaniste, milite contre le sécuritaire en psychiatrie et voilà donc qu’ils montreraient leur vrai visage de «privateurs de libertés» en étant simplement pas d’accord avec une décision du Conseil Constitutionnel de mettre un juge dans le coup ? Parce que cette décision de mettre un juge dans la boucle serait obligatoirement «bonne», plus humaine, les aideraient plus, les patients ? Si l’on essaye de suivre le raisonnement du côté des patients, on arrive mieux à comprendre leur emportement positif d’un côté (le juge) et leur indignation de l’autre (le communiqué qui ne veut pas du juge). Ceux qui sont montés au créneau déclarent en substance que l’hôpital ne peut être un lieu de non-droit, que le malade doit avoir des droits comme les autres personnes et que par conséquent il est normal et indispensable qu’un juge puisse se pencher sur son cas après 15 jours d’hospitalisation sans consentement. Et que ceux qui ne seraient pas d’accord avec cette obligation du juge seraient en fait les défenseurs d’un hôpital psychiatrique privant de libertés les citoyens sans avoir la possibilité de se faire entendre par la justice, comme tout le monde. 

 

Ca se complique, mais on peut simplifier quand même, enfin pas vraiment.

 

Ce qu’il ressort de flagrant c’est la vision très légèrement différente de l’hospitalisation qu’ont les usagers et les soignants. Du côté des premiers, l’hospitalisation sans consentement est une privation de liberté anormale puisque basée sur des critères purement médicaux. De l’autre, une obligation médicale. L’accord des deux ne paraît pas simple. Parce que l’hospitalisation dont tout le monde parle c’est celle de quelqu’un qui vit la folie. Pas juste quelqu’un qui a un bobo : un fou quoi. Un délirant qui voit des trucs que les autre ne voient pas ou croit qu’il est le messie, ou en communication avec une puissance extra-terrestre, que sais-je encore ? Peut être quelqu’un qui a lancé autour de lui qu’il allait se supprimer aussi. Ce quelqu’un inquiète ses proches, qui l’amènent voir le médecin et son hôpital plein de blouses blanches. Et il ne veut pas rester dans l’hôpital, pour peu qu’il soit convaincu d’un complot à son égard avant d’arriver, on comprend qu’il ne veuille vraiment pas. Alors la question, c’est : qu’est-ce qu’on fait ? On le laisse partir s’il veut pas rester ? Inquiétant quand même, et puis les proches, ils vont avoir vraiment la trouille. Le garder, oui, mais il veut pas. Bon, on le garde contre son gré et on tente de faire qu’il arrête de penser que tout le monde entend ses pensées ou que les voix qui l’insultent cessent. Donc c’est sans son consentement. Mais c’est pour le soigner. Mais il n’a plus le droit de faire comme il veut. Oui, mais il est pas en mesure de savoir ce qu’il veut parce qu’il est délirant ! Ah le dilemme. C’est insoluble cette affaire, non ?

 

Et si le problème n’était pas que le patient soit privé de liberté ? 

 

Oui, ce n’est pas très politiquement correct de dire ça, mais quand même. L’accueil de l’hôpital psychiatrique pour les gens en crise (et donc en HDT ou en HO), c’est pyjama, gros médicaments qui assomment, personnel pas en forme parce qu’en sous-effectif, locaux des années 60 et attente que la nuit vienne remplacer le jour et vice-versa. C’est sûr qu’en terme d’accueil, on pourrait faire mieux. Et là, on se dit qu’avec des conditions aussi minables et une thérapeutique à peu près inexistante, le patient, il se sent nié. Il a la sensation d’être un taulard, avec des blouses blanches au lieu de matons. Pour le reste, le cadre est proche de la taule, surtout si il a passé quelques jours dans la chambre d’isolement, encore plus si il a été mis en contention : attaché à son lit comme un animal rétif. Alors, maintenant, grâce à la décision du conseil constitutionnel, il aura son joli dossier, le patient, qui sera envoyé à un juge, après 15 jours. Le juge va vérifier que tout est bien conforme. A quoi ? On ne sait pas, mais il vérifiera. Là, je tiens à dire que pour l’observateur extérieur c’est assez bizarre, on ne comprend pas vraiment ce que ce juge va faire si il estime que c’est pas conforme malgré que le psychiatre dise qu’il est pas guéri, le patient. Demander à ce que le patient sorte ? Contre l’avis du psychiatre ? Ah. Et si le patient pète les plombs dehors le lendemain ? Rebelotte ? Les tiers qui le ramènent, ou les forces de l’ordre qui l’incarcèrent. Bon, la question ne se pose pas puisque c’est un juge et que la liberté, les droits de l’homme ont été respectés. Essentiel ça, les droits de l’homme, une caution imparable. Et si les juge vérifient tout le temps que tout est conforme, on aura une psychiatrie…conforme. Donc les locaux des années 60, les gros médicaments et les chambres d’isolements pourront tourner sur elles-mêmes avec des soignants en sous effectifs qui travaillent 15 heures d’affilées au milieux de patients bien protégés par la justice et les droits de l’homme. Hourra ! Victoire !

 

Conclusion sur une «possibilité probable» de l’utilisation du juge comme garantie imparable (aux soins ambulatoires contraints).

 

J’ai ouï dire qu’au printemps une belle loi sur la santé serait votée par la majorité du président de tous les Français. Dans celle-ci seront inscrites quelques petites choses «amusantes» pour garantir la sécurité des malades mentaux et de la société qui entoure les malade mentaux. Oui, on protège les deux, c’est mieux. Il y aura, par exemple, l’obligation de soins. C’est à dire que le patient schizophrène rentré en HDT pourra sortir de l’hôpital avec la garantie qu’un juge aura bien vérifié son dossier. Mais une fois dehors il sera sommé d’aller prendre des médicaments. Mais attention,  avec la justice qui aura bien vérifié que tout est conforme, que les droits de l’homme auront bien été respectés. Le bracelet électronique sera utilisé dans le cas où le schizophrène aura été violent ou aura donné des «signes de dangerosité». Cela aussi aura été validé par un juge. Et cette mesure de bracelet sera encadrée par le droit, pour le bien de la personne et de la société. Personne ne pourra dire que forcer des malades mentaux à prendre des médicaments, sans être enfermés à l’hôpital, avec la possibilité de sortir d’une hospitalisation sous contrainte grâce à un juge est une mauvaise chose. Puisque tout aura été vérifié, mis en conformité avec les droits de l’Homme ! Quant à les obliger à prendre des médicaments, puisque la justice sera passée par là et que les patients ne seront plus enfermés abusivement, où est le problème ? 

 

Pour finir sur une note plus optimiste et moins ironique : la question de l’accueil des patients en HDT ou HO semble beaucoup plus centrale que l’apparition d’une justice entourée d’un vernis «droit de l’hommiste». De l’accueil de ces patients, mais aussi des soins réels apportés au delà du traitement de crise (on ne parle plus de psychothérapie institutionnelle, c’est impossible en HP ?)

 

Qu’en est-il de la formation du personnel ? De la qualité relationnelle entre ces personnels et les patients ? A quand une réelle volonté de moyens pour permettre que les patients sortent le plus tôt possible de ces moments difficiles de mise à l’écart ?

 

Patients qui pourraient effectuer un «séjour contraint» mais respectueux, humain, thérapeutique et accueillis simplement comme des personnes en souffrance par des personnels soignants bien formés et en nombre suffisant ?

 

 

P.H

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>Décision du conseil constitutionnel sur l'hospitalisation sous contrainte : les soignants réfléchissent…(Interview Vidéo)

Le Conseil constitutionnel a censuré vendredi 26 novembre un article du code de la santé publique, estimant que l'hospitalisation sans consentement d'une personne atteinte de troubles mentaux ne pouvait être prolongée au-delà de quinze jours sans l'intervention d'un juge. Cette décision doit être appliquée avant le 1er juillet 2011.

Cette décision fait débat dans le monde de la psychiatrie : la crainte d'une "judiciarisation des soins en psychiatrie" se confronte à une forme de victoire du droit pour les patients, sachant que la loi de 1990 ne laisse actuellement qu'au seul tiers et au psychiatre le droit de déterminer la sortie d'un patient hospitalisé en HDT. 

Ce sont donc les soins sous contraintes qui sont peut-être au cœur de cette décision du conseil constitutionnel, et à termes, les nouvelles procédures d'obligations de soins psychiatriques en ambulatoire poussées par le chef de l'état depuis son discours du 2 décembre 2008.

A question complexe, réponse complexe : nous sommes allés demander à Paul Machto, Médecin Psychiatre, responsable du centre de jour de Montfermeil (Unité d'accueil de jour du 15ème secteur de Seine Saint Denis) et membre du collectif des 39 ce qu'il pensait de cette décision.

Interview de 14 minutes, le 01/12/2010 :

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>Loi pour la désaliénation et limitation des internements abusifs en Argentine !

  • Argentine-

Viernes, 26 de noviembre de 2010

 

Le projet de désaliénation 

et de limitation des internements abusifs 

est désormais une loi.

 

Un changement de paradigme en santé mentale.

 

Le Sénat a sanctionné la nouvelle Loi de Santé Mentale qui interdit la création de nouveaux asiles et promeut des lieux alternatifs de soin. Les internements se feront désormais dans des hôpitaux généraux qui devront comporter des services spécifiques.

Par Pedro Lipcovitch

 

La nouvelle Loi de Santé Mentale selon laquelle « est interdite la création de nouveaux asiles ou institutions d’internement monovalents, publics ou privés » a été sanctionnée. Elle promeut des dispositifs alternatifs comme les « maisons de vie en commun et les hôpitaux de jour ». Elle modifie le Code civil pour empêcher les internements de personnes en raison de leur « dangerosité ». Les internements sous contrainte sont limités et soumises à un contrôle par un organisme de révision auquel participeront des associations de défense des droits de l’homme. La loi exige que les internements, toujours de courtes durées, sont effectués dans les hôpitaux généraux : ceux-ci – si la loi s’applique – ne pourront refuser de recevoir ces patients, ce qui serait « considéré comme un acte discriminatoire ». De la même façon, le système des incapacités est modifié : jusqu’à présent, une personne qui était déclarée incapable d’administrer ses biens, en situation de crise, pouvait être privée de ses droits pour toujours. De plus, les professionnels et les employés d’institutions psychiatriques auront « la responsabilité d’informer le juge et l’organisme de révision de tout « traitement indigne ou inhumain ».

 

Les institutions monovalentes qui existent déjà « devront s’adapter aux objectifs et aux principes de la loi, « jusqu’à leur remplacement définitif par des dispositifs alternatifs ». A la différence des autres lois dans le monde, celle-ci ne conduit pas à interdire purement et simplement l’internement dans ces institutions.

Pour faciliter les sorties, la loi requiert de « promouvoir les services d’inclusion sociale et professionnelle après la permission de sortie institutionnelle : elle exige une « attention particulière aux problèmes de logement, avec l’appui des organisations familiales et communautaires, les maisons de vie en commun, les hôpitaux de jour, les coopératives de travail, les centres de formation et les familles tutrices ».

 

Les hospitalisations sous contrainte requièrent désormais une évaluation interdisciplinaire alors que sous le régime antérieur la décision de la psychiatrie était suffisante. Le juge doit désormais autoriser chaque hospitalisation, mais il perd le pouvoir d’ordonner celles-ci. De la même façon, l’autorisation du juge pour les sorties, est supprimée. « Dans beaucoup de province, les sorties des patients se font avec retard parce que le juge ne l’autorise pas » explique Leonardo Gorbaez, qui, en tant que député, a présenté le projet original et qui est aujourd’hui assesseur à la direction du Cabinet de la Nation.

 

Conceptuellement, le Code civil a été modifié pour remplacer le critère d’internement qui obéissait à la notion de « dangerosité pour soi-même et pour les autres », par le concept de « risque sûr et imminent ». Cette disposition a été requise par deux fois par la Cour Suprême de Justice.

 

Au-delà de 90 jours d’hospitalisation sous contrainte, si l’institution persiste à maintenir la personne enfermée, la loi exige un second avis, à la charge de l’organisme de révision qu’elle a créé. Si cet organisme se prononce contre cette décision, l’institution devra laisser le patient en liberté. De plus, les patients, leurs avocats ou leurs familles ont le droit d’accéder au dossier clinique et de prendre toutes décisions en accord avec le traitement.

 

La loi exige que les internements se fassent en hôpital général. « Le refus de celui-ci d’hospitaliser des patients pour le seul fait de problème de santé mentale sera considéré comme un acte discriminatoire ».

La loi ordonne également de réaliser un recensement national des personnes internées en institutions publiques ou privées. « Les cliniques privées sont les moins contrôlées, du fait que les inspections se limitent aux conditions de celles-ci : le recensement déterminera s’il y a des personnes séquestrées de fait.

 

L’organe de révision inclura des représentants des associations d’usagers et des familles, des professionnels et des travailleurs de la santé mentale, des organisations de défense des droits de l’homme, des défenses officielles et du pouvoir exécutif. Ses fonctions incluront de « superviser d’office ou à partir de plaintes de particuliers les conditions d’internement dans la sphère publique et privée ».

De plus, « les membres, professionnels ou non, de l’équipe de santé, ont la responsabilité d’informer l’organe de révision et le juge de tout traitement indigne ou inhumain de patients. Cette procédure pourra se faire avec la garantie de protection de l’identité.

 

Le régime des incapacités est également modifié : « jusqu’alors, remarque Gorbaez, une personne en crise, n’étant pas en mesure d’administrer ses biens immobiliers, pouvait être déclarée dans l’incapacité de jouir de tous ses droits personnels, comme par exemple ceux de se marier ou de voter, généralement à vie. La nouvelle loi stipule que l’incapacité ne pourra s’étendre au-delà de trois ans, que l’on devra justifier les fonctions et les actes en question, et veiller à ce que la déclaration d’incapacité personnelle soit la plus courte possible ».

 

La loi est « d’ordre public », ce qui implique qu’elle devra être appliquée à toutes les juridictions du pays, sans requérir une adhésion spécifique. Elle avait reçu la sanction des députés depuis l’an dernier et elle a été adoptée par la Sénat hier avec une seule abstention, celle du radical Nito Artaza. La loi a été explicitement appuyée par l’Organisation panaméricaine pour la santé » (OPS)  et par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS).

 

(Traduction : Patrick Coupechoux)

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>Malentendu sur le séminaire de Jean Oury qui ne sera pas payant

SUITE AUX DÉMARCHES DE FRANCOISE GOROG ET À DE NOMBREUX COURRIERS DE PROTESTATION VOICI LE COURRIER DE JACQUES PONTIS DIRECTEUR ADJOINT DE L'HÔPITAL SAINTE-ANNE ADRESSÉ À JEAN OURY:

 
 
Objet : Accueil des séminaires mensuels du Dr Jean Oury

 

À l’intention du Dr Jean OURY

 

Docteur,

 

Comme vous l'a dit Mme le Dr GOROG, je tiens à vous confirmer que Sainte-Anne continuera à accueillir votre séminaire mensuel comme il le fait depuis 30 ans, et ce bien-sûr gratuitement.
C'est un regrettable malentendu qui est à l'origine de votre inquiétude.
 
L'amphithéâtre de la CMME qui vous accueille habituellement, sera en effet en travaux durant plusieurs mois à compter du mois d'avril et le Service de Communication, qui a en charge la gestion des salles, avait besoin d'informations sur votre séminaire mensuel pour trouver une solution appropriée. Cette démarche n’avait en aucun cas pour objectif de remettre en cause les conditions d’accueil de votre séminaire.
 
C'est chose faite, nous vous réserverons un autre amphithéâtre de 120 places durant cette période, et, ensuite, vous pourrez retrouver l’amphithéâtre de la CMME.

 

Nous avons seulement besoin de connaître les dates de vos séminaires, dès qu'elles sont fixées, pour procéder à la réservation, à la préparation de la salle et à sa fermeture par notre service de Sécurité.

 

Nous vous prions de nous excuser pour ce malentendu : Sainte-Anne continuera à jouer son rôle d'accueil et de diffusion du savoir, dans toutes ses composantes..

 

Veuillez agréer, Docteur, l’expression de ma considération distinguée.

 

 

Jacques PONTIS
Adjoint au Directeur
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