>«On a besoin de psychiatres qui ne désertent pas» (Libération, le 29/11)

 

 

 

Par ERIC FAVEREAU

«Qu’est-ce que voulez-vous que je dise ? C’est une honte.» Hervé Bokobza, psychiatre et psychanalyste, ne cache pas sa gêne. Il répond à une question de Claude Finkelstein sur l’assourdissant silence des psychiatres devant la montée en puissance des chambres d’isolement pour les malades mentaux, devant les pratiques de contention qui se multiplient, devant l’abrutissement aux médicaments, et, en l’occurrence, devant la passivité des psychiatres de Nice qui n’ont rien dit après le licenciement d’une de leurs collègues, considérée comme responsable de l’évasion d’un malade détenu.

«On a besoin de vous, on a besoin de psychiatres qui nous défendent. Et non pas de professionnels de santé qui désertent», a répété Claude Finkelstein. Ce week-end à Lyon, lors du Forum de Libération, la rencontre était inédite. D’un côté, Hervé Bokobza, psychiatre, porte-parole du Collectif des 39 contre la nuit sécuritaire, un groupe qui s’est constitué, il y a trois ans, au lendemain du discours de Nicolas Sarkozy sur la «sécurisation» des hôpitaux psychiatriques. De l’autre, Claude Finkelstein, qui dirige avec un courage unique la Fédération nationale des associations d’usagers en psychiatrie : elle est malade et elle se bat. Depuis des années, il y a comme un fossé, lourd de malentendus et d’incompréhension, entre les malades et les psychiatres. Comme s’il n’était pas tout à fait sur le même bateau ivre. Au point que les politiques ou l’administration font alliance avec l’un pour contrer l’autre.

A Lyon, ces deux figures de la psychiatrie ont débattu, avec chaleur : «Oui, j’ai honte de notre silence, j’ai honte de la pratique dans certains lieux, mais n’est-ce pas un peu toute la société qui est anesthésiée ? Nous, au Collectif des 39, nous nous sommes créés contre cela», a expliqué Hervé Bokobza. Claude Finkelstein : «C’est vous qui pouvez nous aider, et empêcher que l’on soit enfermé contre notre volonté. On a l’impression, aujourd’hui, que c’est normal de contraindre un malade. Il n’y a qu’en psychiatrie que l’on peut imposer des soins… C’est incroyable, alors que bien souvent il suffit d’un peu de temps pour que le malade accepte

Hervé Bokobza : «Le malade n’est pas dangereux. Il l’est quand il est abandonné, isolé, reclus. Je crois qu’il faut fermer les hôpitaux psychiatriques et ouvrir des lieux pour accueillir ceux qui en ont besoin.» Il ajoute : «On a une mauvaise façon de voir, on parle toujours des 1% de malades qui sont hospitalisés, internés, des grands fous. Mais la très grande majorité se débrouille, vit dans la ville. On en connaît tous des gens qui sont un peu bizarres, qui délirent un peu, mais se débrouillent.» Claude Finkelstein : «On ne choisit pas d’être fou. Il faut s’en accommoder, trouver le bon traitement, un peu mais pas trop.» Puis Hervé Bokobza : «Il faut aller vers des états généraux de la folie

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>Le juge, l'avocat, le psychiatre… et le patient

Avocat à La Rochelle, Dominique Jourdain a été désigné pour assurer le service des «gardes à vue psychiatriques». Il s'oppose vivement à la poursuite d'une « expérience » qu'il juge « calamiteuse » et partage avec nous son argument.

J'ai déjà dénoncé la fausse bonne idée que représente le simulacre de débat contradictoire que met en scène la Loi n° 2011-803 du 5 juillet 2011 relative aux droits et à la protection des personnes faisant l'objet de soins psychiatriques et aux modalités de leur prise en charge applicable depuis le 1er août dernier. Cette loi systématise en effet l'intervention du juge des libertés et de la détention (JLD) pour valider les hospitalisations d'office, les hospitalisations sans le consentement du patient.

Le système mis en place (que de précédents textes avaient déjà imaginé mais sans les ritualiser avec un caractère automatique) a suscité l'opposition de l'immense majorité des soignants. Seuls se sont félicités quelques notables du Barreau, saluant « la grandeur d'un métier qui permet de porter la parole dont serait privé celui que la maladie a rendu vulnérable »…Sauf que, dans la pratique, faire intervenir le JLD pour valider une « détention » en restaurant « la parole à la défense » n'est ni plus ni moins que faire du psychiatre un agent de l'administration pénitentiaire et du patient celui qui a transgressé la règle, la loi, l'ordre, c'est à dire un présumé délinquant. L'hospitalisation est exclusivement un acte de soin, alors quid de la place de l'avocat ?

Suite de l'article à cette adresse :


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>Empêcher les crimes et renoncer à la démocratie ?

C'est avec un certain effroi que l'on peut accueillir le déferlement de réactions politiques suite au crime perpétré par un adolescent de Haute-Loire à l'encontre d'une autre adolescente du même lycée. Effroi à l'égard des réactions politiques, une fois passé l'effroi causé par le crime lui-même, mis en lumière par les médias et ainsi exposé à la curiosité malsaine du public.

Le crime évitable

Comme pour tout drame causé par le déchaînement de violence d'un individu envers un autre, quelle qu'en soit la cause ou la raison, les membres de la société seront choqués, effrayés, dégoûtés. Mais après ? Rien. Comme pour n'importe quel crime, les émotions sont là, mais rien ne peut faire revenir la victime. Pour autant, la question qui désormais se pose après chacun de ces drames est l'aspect rétroactif de l'événement et la mise en cause de tiers par le politique afin de trouver une chaîne de responsabilités qui expliqueraient pourquoi le criminel a pu perpétrer son crime. La démonstration qui suit invariablement depuis quelques années est toujours, que sans cette chaîne défaillante, le crime ne serait pas survenu. Enfin, ce crime-ci. La famille touchée dans sa chair se débrouillera avec le sentiment obligatoirement odieux pour elle, d'un drame exprimé comme tout à fait "explicable", "évitable", presque "logique" : une forme de complot formé d'incompétences en cascades qui permet au criminel d'accomplir son crime. Ce criminel était un monstre que la société n'a pas osé, voulu mettre de côté, des incompétents et le système pas assez répressif ayant accompagné la défaillance,  tel est le message qui circule alors.

Le politique retrouve le contrôle perdu

Il est donc désormais indispensable, pour les responsables politiques, de venir expliquer que chacun de ces drames impliquant une personne ayant déjà eu affaire à la justice, aurait pu être "empêché". Chaque fait divers sanglant de ce type est l'objet du même discours politique, celui de la prédiction, et plus exactement de la défaillance de la prédiction du crime. Le politique, plus déterminé que jamais, promet alors d'empêcher que d'autres défaillances prédictives surviennent et, ce par de nouveaux appareils législatifs qui permettront de restreindre le champ des crimes possibles. Cette approche se généralise à un moment précis, un moment où le politique est totalement démuni dans ses capacités à prédire l'évolution de la société, alors qu'une crise financière et économique majeure s'est abattue sur la planète. Crise que le politique ne contrôle pas, et dont il ne peut prédire la suite…

Une société sans crimes ?

Cet aspect de reprise en main du politique par le biais du sécuritaire est basée sur la prédiction du crime, c'est-à-dire la volonté de démontrer qu'un individu ayant commis un acte grave réitèrera. Mais ce choix politique mène à des modèles de société qu'il est nécessaire de bien envisager. Parce que si des faits divers viennent démontrer que la prédiction du risque n'est le plus souvent pas "juste", ou bien que les dispositions de remise en liberté sont dues à des défaillances puisqu'elles laissent des crimes "évitables" se perpétrer, alors les solutions pour éviter ces crimes semblent toutes tracées et déjà imaginées. La société de la "prédiction totale du crime", celle du roman de Phillip K. Dick, "Minority Report", en est une. La société de Minority Report est une société où les criminels sont arrêtés avant d'avoir commis leur crime grâce à des ordinateurs établissant pour toute la population des statistiques permettant de déterminer leurs actions criminelles potentielles futures. Société policière, totalitaire, de surveillance et de prédiction complète. Une société sans crimes perpétrés (mais pas sans criminels) puisque le criminel est arrêté avant même d'avoir agi, voire d'avoir pensé le crime. Une autre société, mais qui, elle, a réussi à abolir le crime, est celle du film Equilibrium. Ainsi, en 2075, les citoyens doivent prendre une drogue quotidienne (sous peine d'exécution) qui abolit tous les sentiments, déclarés source de tous les maux de l'humanité, donc source des crimes et de la violence. Les citoyens d'Equilibrium ne ressentent ni haine, ni amour, ni dépit ou emballement. Le film établit bien le rapport entre risque et liberté : une société sans risques est une société qui abandonne toutes les libertés individuelles. Une société sans risques est une société sans sentiments, donc inhumaine.

Prévoir, écarter, protéger, empêcher, mais à quel prix ?

Le consensus créé par les politiques autour des crimes de récidivistes est dangereux. Parce que mettre en avant un meurtre,  appeler à l'assentiment général, au bon sens commun pour établir que le meurtre peut être évité, et ce, afin de modifier une énième fois le droit, est risqué. Risqué parce qu'impliquant petit à petit une "impossibilité à faillir" de l'individu, un refus d'accepter la capacité humaine à la violence. De décider que l'enfermement, la privation de liberté est l'unique alternative pour celui qui commet un crime ou simplement devient violent. Comme si le crime n'était pas vraiment envisageable, au fond, comme si le crime était devenu une "hérésie" insupportable que la société ne pouvait plus accepter. Mais qui a dit que le crime était une action humaine qui ne devrait pas survenir ? Après des décennies de violences télévisuelles quotidiennes, de guerres à répétitions mises en scène sur les écrans, d'œuvres mettant en scènes des criminels de tous poils qui ravissent le public ? Combien de jeunes gens ayant commis des viols, comme celui de la Haute-Loire, ont été suivis par des éducateurs, des psychiatres, se sont réinsérés et n'ont plus commis d'actes violents ? Combien pour un qui réitère et tue une innocente ?

Quelques chiffres sur la criminalité en France, de façon générale :

Sur la part des mineurs  dans la criminalité :

Population incarcérée depuis 1991 (Source: INSEE) :

Part des 16-18 ans dans la population carcérale (Source INSEE) :

 

 

 

 

 

 

 

 

Il n'y a pas de progression constante des incarcérations de mineurs entre 16 et 18 ans (comme pour les moins de 16 ans), ainsi que pour la part des délits commis par des mineurs. Quant aux homicides, de façon globale ils diminuent depuis 30 ans. Alors, la complexité d'un individu qui commet un acte aussi horrible soit-il que celui du lycée de Chambon-sur-Lignon est-elle soluble dans une loi sur les centres fermés et la mise en cause de mauvaises prédictions d'experts ? Qu'est-ce que cette violence criminelle signifie, et plus particulièrement celle des jeunes ? Alexis de Toqueville, en plein milieu du XIXème siècle disait la chose suivante, qui devrait nous interpeller aujourd'hui après avoir entendu les réactions et proposition politiques qui ont surgi instantanément après le drame de  Chambon-sur-Lignon : "Quand toutes les opinions sont égales et que c'est celle du plus grand nombre qui prévaut, c'est la liberté de l'esprit qui est menacée avec toutes les conséquences qu'on peut imaginer pour ce qui est de l'exercice effectif des droits politiques. La puissance de la majorité et l'absence de recul critique des individus ouvrent la voie au danger majeur qui guette les sociétés démocratiques : le despotisme."

 

Article originellement publié sur : http://reflets.info

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> Humeur : Le médico-social en manque d’utopie ?

 

 

Le management à l’IME d’Epernay a fait la preuve de sa nuisance : souffrance au travail, arrêts maladie à répétition, mais surtout rabotage du «  principe d’espérance » (Ernst Bloch).

 

En effet certains salariés ont le sentiment de n’être plus capable de changer quelque chose dans le sens de leur travail, tant sont perverti leurs démarches : ainsi un courrier à  l’employeur  réaffirmant leur attachement à un projet référé à la psychothérapie institutionnelle a eu pour réponse « nous ne pouvons qu’être d’accord avec les orientations humanistes et éthiques (du projet)……….

 

Mais nous souhaitons que soient retravaillées les activités des uns et des autres et les pratiques professionnelles… » En lien cette fois avec « l’audit maison », donc place à la « modernité », au cynisme de la nouvelle  « gouvernance » et de son autoritarisme, aux « bonnes pratiques » répertoriées, à l’apathie généralisée…. 

 

Basta surtout  à la lutte du collectif : dépassez votre petite colère, il n’y a rien a imaginer  dans vos pratiques professionnelles  (amener l’homme au front de la création dit Ernest Bloch), des experts sont la pour cela, les temps ne sont plus « enchantés », tout est asséché par la crise…

 

No futur ? Ou disons mauvaise passe pour reconstruire l’espoir collectivement ?

 

Les indignés sparnaciens

 

 

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>Clinique de Dostoïevski : Crime et châtiment (2/20)

Raskolnikov : le temps de l’insomnie 

La réalité en tant que telle n’a pas de prise sur le héros tragique dostoïevskien. Ce qui compte toujours c’est l’interprétation, le sens, que lui donne le héros – interprétation et sens souvent très contaminés par l’état émotionnel qui est le sien à ce moment-là. Même la biographie du personnage, pourtant parfois déterminante (comme, par exemple, dans les Frères Karamazov) ne renvoie jamais à une temporalité ni ne donne les causes du drame vécu. Ces causes sont toujours le combat pour affirmer une pensée en dehors de toute garantie divine. De ce point de vue, le combat engagé tranche avec tout ce qui existait avant et, comme c’est un combat inédit, rien ne permet de prévoir la suite. Le héros tragique dostoïevskien ne connaît pas le temps linéaire ; il ne se réfère pas à un avant et il ne connaît pas non plus un déroulement. Il est en permanence insomniaque, suspendu à l’instant qu’il traverse, en permanence en crise avec tout, en conflit. C’est certainement pour cela que l’on lit toujours Dostoïevski comme un roman policier : une crise appelle et implique un dénouement, une solution. Seulement, voilà, ici la crise est la figure singulière de la bataille que mène chaque homme pour exister dans un monde abandonné par Dieu. Figure singulière de cette bataille maintenant incontournable, chaque héros tragique dostoïevskien, coupé du temps et immobilisé dans sa manière de vivre son combat pour changer le cadre de pensée existant, devient le personnage d’un mythe dans l’Olympe de la modernité. Ce qu’on appelle, d’ailleurs, le personnage dostoïevskien. Continuer la lecture de >Clinique de Dostoïevski : Crime et châtiment (2/20)

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>Rencontres à venir…(Compléments au calendrier des 39)

 

UTOPSY

Guillaume Sibertin Blanc lundi 21 novembre prochain (27 rue des Bluets, Métro Ménilmontant ou Père Lachaise, Paris 20)

Christophe Chaperot, Anne Bourgin, Christian Chipani le lundi 16 janvier 2012

Site d'Utopsy : http://utopsy.overblog.com


Séminaire d’Heitor O’Dwyer de Macedo « clinique de Dostoïevski »

– Rencontre avec Dr Michaël Guyader, samedi 26 novembre de 14h à 18h, 18 rue de Varennes, Paris. 

http://www.federation-ateliers-psychanalyse.org/Heitor-O-Dwyer-de-Macedo-la.html?decoupe_recherche=macedo

– « Les enseignements de la folie : feuilleton dangereux » sur MediaPart (http://blogs.mediapart.fr/edition/contes-de-la-folie-ordinaire)


D.U « Psychose et Institution » :  mardi 29 novembre, à Longjumeau

http://www.shc.univ-paris7.fr/spip.php?article203

Une Autre psychiatrie

de 10h à 12h30 : Après la projection du film de Danièle Sivadon et Jean-Claude Polack sur François Tosquelles, film intitulé : Une Politique de la folie 

Débat avec Jean-Claude Polack, Philippe Rappard, J.J Moscowitz, Yves Le Bon, Linda de Zitter et Guy Dana

14h : Jean-Claude PolackEntre structures et processus : psychoses et conditions d’une analyse pragmatique »

15h : Christophe Chaperot, « Schizophrénie et transfert »

PROGRAMME 2011-2012 : TELECHARGEMENT ICI

 

Rencontre de Maison Blanche : Vendredi 9 décembre 2011 de 9h à 18h

A propos de « la psychothérapie institutionnelle d'hier à aujourd'hui" sur le thème de la fabrique du sens.

Programme : TELECHARGER LE PROGRAMME

 

Séminaire de La CRIEE, Reims

Projection du film « Traduire » de Nurith Aviv, le jeudi 24 novembre 2011

http://www.cerclefreudien.org/activites/seminaires-Reims.php?PHPSESSID=ff80da790d5d51149699216f6cb869e4

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>Comment les centres psychiatriques rendent les gens… fous (Le Plus Nouvel Observateur)

Le collectif des 39 attire votre attention sur le témoignage publié sur le site du nouvel observateur, décrivant la déshumanisation de l’accueil d’un service d’urgences psychiatriques.

Valérie est assistante sociale. La souffrance des autres est son pain quotidien. Mais parfois, l'exercice de ses fonctions prend des allures d'immersion dans des mondes parallèles. Ce jour-là, elle accompagnait un usager en centre psychiatrique d'orientation et d'accueil.

 

La salle d'attente ressemble à l'idée que je me fais d'un cauchemar psychotique. Un vieillard déambule d'un pas pesant, un calepin à la main. Il se penche sur un écriteau et l'examine longuement, comme s'il admirait un chef d'œuvre de Leonardo : "L'utilisation du téléphone portable est interdite dans cette enceinte" peut-on y lire (LIRE LA SUITE…)

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>Les enseignements de la folie : Un feuilleton «dangereux», Clinique de Dostoïevski : Crime et châtiment, 1/20

Raskolnikov

Wood Allen a écrit quelque part : si Dieu existe il faudra qu’il ait une bonne excuse. Cette phrase a derrière elle plus d’un siècle et demi de travail de pensée dans l’institution de la culture. C’est par cet angle que je commencerai à aborder le roman Crime et châtiment sur lequel nous travaillerons maintenant.

L’homme du sous-sol, terré au fond de sa solitude, lance un défi fou à l’autre. Incapable d’aimer et, pour cela, méchant et malade, il veut prouver – et d’abord à lui-même – qu’il n’a besoin de personne, que sa haine lui suffit pour vivre. L’autre est convoqué sous la forme d’un interlocuteur impossible, pour qu’il lui dise son désintérêt pour son existence, pour qu’il lui raconte son crime, le meurtre de Lisa. La parole de l’homme du sous-sol n’a pas d’adresse. N’empêche que, pour dérouler sa pensée, il a besoin de la présence de l’autre à cette place d’un spectateur impuissant. La tension que cette présence provoque lui est nécessaire ; il en tire l’énergie pour affirmer fébrilement l’inutilité de cette présence. D’où le caractère stérile, ressassant, vertigineux, infini, tragique de sa parole. Ce qui fait de l’homme du sous-solun personnage tragique c’est, comme le dit Leslie Kaplan, qu’il veut se passer de l’autre pour penser, mais comme « c’est l’autre qui est le support de la parole, sans adresse la parole se perd, se dilue, s’effiloche». (cf.L’expérience du meurtre, in Les Outils, POL, Paris, 2003.)

Avec Raskolnikov la tragédie change de configuration. Avec lui Dostoïevski inaugure la série de personnages tragiques qui vont l’occuper jusqu’à la fin de sa vie. Il ne s’agit plus ici de convoquer l’autre pour nier son existence, mais de répondre à une question : si Dieu n’existe pas, comment vivre ? Et aux corolaires de cette question : si Dieu n’existe pas,  quel référent garantit la réalité de la vie et de la pensée ? Si Dieu n’existe pas, que devient la loi ?  Continuer la lecture de >Les enseignements de la folie : Un feuilleton «dangereux», Clinique de Dostoïevski : Crime et châtiment, 1/20

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>Déclaration de Lyon : Quand la mondialisation nous rend fous, pour une écologie sociale.

 

Nous, signataires de cette déclaration, réunis en Congrès des 5 Continents sur les effets de la mondialisation sur la santé mentale, experts pluridisciplinaires en santé mentale en même temps que citoyens du monde, appelons à une prise de conscience des effets psychosociaux de la mondialisation et des principes et conséquences qui en découlent.

Cette déclaration se situe dans la filiation des principes de la Déclaration d’Alma Ata de 1978 et de la Charte d’Ottawa de 1986, en accord avec la récente Déclaration Politique de Rio du 21 Octobre 2011 sur les Déterminants Sociaux de Santé, tout en précisant la spécificité de la Déclaration de Lyon : promouvoir une Ecologie du Lien Social dans le contexte de la Mondialisation.

1-PREAMBULE SOUS FORME DE GLOSSAIRE
Certains mots doivent être précisés pour éviter les malentendus: mondialisation, psychosocial, santé mentale, précarité, souffrance, écologie des liens sociaux.

1-1 La mondialisation associe deux processus différents et intriqués :
Un processus de très longue période qui résulte de la croissance des flux migratoires, des échanges humains, commerciaux et d’informations à travers les frontières physiques et politiques. Les échanges culturels se sont intensifiés depuis le milieu des années 80 avec la révolution numérique jusqu’à la dimension d’un village planétaire où « l’autre est mon voisin ». C’est une véritable conscience mondiale qui émerge aujourd’hui, et les régulations revendiquant une meilleure gouvernance et une nouvelle citoyenneté, sans exclure les identités nationales et régionales. Le risque est celui d’une solidarité abstraite et vide. Ce défi est périlleux mais vital à relever.

Ce premier processus est à distinguer du second qui est constitué par la prédominance de l’économie de marché soumise au seul profit, nommément le néo-libéralisme; le mouvement a émergé à la fin du XIXème siècle et s’est accéléré à la fin de la seconde guerre mondiale. Le marché est supposé rationnel et l’Etat devrait se cantonner à une intervention minimale, sans régulation. Une idéologie se construit où seule l’initiative individuelle devient le pivot de la richesse des nations comme de leur malheur. Cette dérégulation est démultipliée par l’accélération des flux des nouvelles technologies en information et en communication, du fait du premier processus, mais elle domine le monde par la cupidité sans contrôle de ceux qui sont aux manettes ; déconnectée de l’économie réelle et du pouvoir politique, elle n’a pas d’horizon temporel ni social.

Ces deux niveaux de processus ont des effets psychosociaux différents dont il convient de reconnaître les effets fastes et néfastes en termes de santé mentale.

1-2 Les effets psychosociaux : le qualificatif psychosocial souligne l’interaction normalement indissoluble entre ce qui revient à la part du sujet et ce qui revient à la vie sociale. En ce sens, les effets de contexte, et en tout premier lieu celui de la mondialisation, affectent simultanément le sujet individuel et le lien social. Ces effets favorables ou défavorables en termes de santé mentale constituent l’orientation principale de la Déclaration de Lyon.

1-3 La santé mentale : au sein d’une société de plus en plus individualiste dans ses aspects à la fois promotionnels et atomisant, les effets psychosociaux concernent nécessairement la santé mentale de tous. Elle ne se limite donc pas ici à la prévention et à la prise en charge des troubles mentaux traités habituellement par la psychiatrie, qui restent essentielles ; elle ne se limite pas davantage à promouvoir les droits des personnes handicapées, ce qui reste non moins essentiel, mais elle considère les effets psychosociaux de la mondialisation sur l’ensemble des citoyens du monde dans les divers aspects de leur vie. La mondialisation nécessite une approche systémique et globale de la santé qui doit aussi prendre en compte les différences de pays, de région, de religion, de culture.

1-4 Le mot précarité n’a pas seulement la signification négative qui lui est ordinairement attachée, synonyme d’incertitude, de risque de catastrophe, de pauvreté. Il est intéressant d’évoquer le fait que, dans la plupart des langues d’origine latine, précarité vient du terme latin precari qui signifie : dépendre de la volonté de l’autre, obtenir par la prière. L’état de précarité, dans ce sens, est antagoniste et complémentaire de l’autonomie. Il signifie une dépendance à respecter, évidente chez le bébé même si l’on reconnaît ses compétences ; non moins évidente chez la vieille personne mais aussi à tous les âges de la vie. Les situations de maladie, de traumatisme, de fragilité particulière augmentent le niveau de précarité qui signifie tout simplement et positivement : avoir absolument besoin de l’autre, des autres, pour vivre. Dans cette perspective, on peut parler d’une saine précarité définie par le besoin d’un support social à tous les âges de la vie, dans la réciprocité de l’échange. Par rapport à la notion utile de vulnérabilité, celle de précarité a le mérite précieux, en cette époque individualiste, d’inclure l’autre, les autres, dans sa définition.

1-5 La souffrance : les situations de précarité sont nécessairement ambivalentes en ce qu’elles produisent aussi bien de la sécurité et du plaisir que leur contraire. C’est pourquoi la souffrance est une réalité du sujet humain, sans préjuger de son avenir ; elle peut apparaître sur la scène sociale ou rester dans l’intériorité ; elle s’accroît lorsque les conditions de la confiance sont attaquées.

1-6 L’écologie du lien social constitue l’horizon de la Déclaration de Lyon, son objectif : à quoi servirait de sauver la planète si les humains eux-mêmes disparaissaient en tant que chacun d’entre eux est un être social ? La vie sociale des êtres humains devient un enjeu majeur.

L’orientation du congrès des cinq continents, et de cette déclaration qui le conclut, est d’examiner attentivement en quoi les aspects néfastes de la mondialisation mettent en péril les situations ordinaires de précarité en polluant les modalités concrètes du lien social. Il s’agit de se confronter aux « conditions qui nuisent à la santé à tous les niveaux » (Déclaration Politique de Rio) et d’en tirer les conséquences pratiques pour favoriser des effets viables et durables en termes d’écologie humaine.

2 – DECLARATION DE PRINCIPE 

2-1 Les êtres humains, libres et égaux en droit, naissent et demeurent précaires tout au long de leur vie dans la mesure où ils ont absolument besoin d’autrui pour vivre.

2-2 Cette précarité native est l’un des moteurs du maintien de la vie grâce aux liens interhumains, familiaux et sociaux ; elle s’oppose à l’exclusion.

2-3 Cette précarité native ne doit pas être confondue avec le seul sens négatif qui lui est ordinairement attaché. Elle ne doit pas non plus être assimilée à la pauvreté, bien qu’elle lui soit souvent associée.

2-4 Les conditions qui favorisent des liens humains suffisamment confiants constituent la base d’une saine précarité et concernent toute personne en charge sur le plan social, économique et politique ; elles impliquent la justice et l’équité, et donnent force au sentiment personnel d’une maîtrise de l’avenir auquel chacun peut activement participer.

2-5 L’ignorance de ces conditions est aussi néfaste à l’individu et à la société que celles touchant aux atteintes de la liberté et de la sûreté, elle fait violence aux personnes. Toutes les violences ne sont pas du registre d’une cruauté « chaude », comme la torture, par exemple : il faut savoir reconnaître les cruautés « froides », de plus en plus importantes, du registre du mépris social, de la disqualification et de l’exclusion.

2-6 Les contextes sociaux, économiques et politiques sont susceptibles de faire basculer massivement les liens humains du côté de la méfiance, entraînant alors une précarité négative, avec des effets péjoratifs sur la santé mentale. Ces effets portent sur le rapport à soi, à la famille, aux groupes humains et sur le rapport crucial à l’avenir. Ces effets peuvent être décrits de diverses manières, notamment qualifiés de dépression, de repli sur soi, d’atomisation des individus, de paranoïa sociale, de disparition de tout projet d’avenir autre que catastrophique.

2-7 Ainsi le respect effectif de l’écologie du lien social fait intégralement partie des déterminants sociaux de la santé mentale ; cette écologie du lien social doit être envisagée dans une acception systémique et globale, non réductible aux symptômes et aux désordres traités par la psychiatrie.

2-8 Dans cette perspective, une santé mentale suffisamment bonne peut être définie comme suit :
la capacité de vivre avec soi-même et avec autrui, dans la recherche du plaisir, du bonheur et du sens de la vie,
dans un environnement donné mais non immuable, transformable par l’activité des hommes et des groupes humains, sans destructivité mais non sans révolte, soit la capacité de dire « NON » à ce qui s’oppose aux besoins et au respect de la vie individuelle et collective, ce qui permet le « oui »,
ce qui implique la capacité de souffrir en restant vivant, connecté avec soi-même et avec autrui.

2-9 A ce moment de l’histoire humaine, le contexte social, économique et politique est celui de la mondialisation. Nous devons affirmer sa forte potentialité à rendre les humains fous d’angoisse et d’incertitudes quant à la fiabilité des liens sociaux ; il affecte les assises symboliques des cultures et des personnes, il affecte la notion même d’avenir et de projets porteurs de sens. En tout cela il est antagoniste aux Droits de l’Homme.

3 – RECOMMANDATIONS
Nous, signataires de cette déclaration, réunis en Congrès des 5 Continents sur les effets de la mondialisation sur la santé mentale, experts pluridisciplinaires en santé mentale en même temps que citoyens du monde :

3-1 Demandons que soit reconnue l’importance d’une santé publique qui intègre les effets psychosociaux liés au contexte social, économique et politique, dans le cadre de pratiques de santé mentale concrètes et solidaires, dans le respect de la dignité des personnes.

3-2 Insistons sur la responsabilité de toutes celles et ceux qui, à des titres divers, sont en charge d’une écologie humaine fondée sur une saine précarité des liens humains, aussi vitale que l’air que l’on respire ou que l’interdiction de la torture, de l’esclavage et de l’oppression. On doit avoir à répondre de cette responsabilité (2-4, 2-9).

3-3 Demandons aux responsables politiques et économiques que ces effets de contexte soient intégrés dans la refondation d’une gouvernance financière globalisée et durable, sous contrôle du politique, afin de permettre aux banques de jouer leur rôle de soutien de l’économie réelle, de l’emploi et de l’innovation technologique. Cela nécessite une régulation exercée par le pouvoir politique.

3-3 bis Insistons pour que cette régulation s’exerce effectivement au niveau des systèmes financiers dérégulés et des pulsions de cupidité de ceux qui sont aux manettes, comme un principe de civilisation pour tous ; faute de quoi, si ce principe impératif n’est pas exercé à la bonne place, il se déplace d’une maniéré éhontée au détriment des personnes, surtout les plus vulnérables et les plus marginales, en les stigmatisant, selon le principe idéologique que seule l’initiative individuelle est le pivot de la richesse, et en l’occurrence, du malheur des nations (cf 1-1).

3-4 Sachant qu’à ce jour il n’y a pas d’espace public mondial qui puisse objectiver, mesurer et qualifier les effets psychosociaux défavorables de la mondialisation, nous voulons instaurer une organisation internationale pérenne, amorcée par le Congrès des cinq continents. Il s’agit de soutenir cette préoccupation vitale d’une écologie des liens humains auprès des décideurs économiques et politiques afin que les principes de gouvernance, les lois et règlements tiennent compte de ce qui est faste et néfaste aux liens sociaux. Proposons à cette fin de constituer un Observatoire International sur la Mondialisation et l’Ecologie humaine ; son but sera la recherche, les échanges et les propositions concernant les problèmes de précarité et de souffrance mentale liés aux effets aliénants de la financiarisation et de la marchandisation du monde.

Le 22 octobre 2011 au Congrès des cinq continents.
orspere@ch-le-vinatier.fr

ENGLISH VERSION  : english-Lyon-declaration


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>Les patients et des soignants du centre de jour Antonin Artaud de Reims font de la radio

Emission "La patate ose 3 (septembre 2011)

"Le risque zéro, c' est tout le monde au cachot", tel est le slogan de "La patate ose" pour ce troisième volet.

Analyse et commentaires sur la loi "des soins sans consentement", votée le 1er août et son implication dans le domaine de la psychiatrie.

Cette 3eme émission a été réalisée au centre Artaud par des patients et des soignants.

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>Où est passé l’avenir du médico social ?

 

Nous assistons depuis quelques années à un processus de démantèlement  du projet de l’IME d’Epernay, référé à la psychothérapie institutionnelle, sous prétexte de « bonne gouvernance » et de « modernité ».

 

Ceci n’est bien sur pas spécifique à cet IME, mais concerne plus généralement l’ensemble du secteur médico-social, en parallèle avec l’attaque de l’ « Etat social » (santé, éducation….).

 

Pour l’IME, l’artisan principal de cette déconstruction est l’association gestionnaire les « Papillons Blancs », sous l’égide d’un  président  issu d’une entreprise privée, qui parlant « au nom des familles », s’ingère dans les pratiques professionnelles, ce qui n’est pas le rôle d’une association gestionnaire.

 

Cette démarche agressive a provoqué l’arrêt  maladie prolongé du directeur  de l’établissement, et une souffrance au travail, générale dans l’équipe pluridisciplinaire ; cet épuisement effondrant sa capacité créative.

 

Des manipulations opérées par le biais « d’un audit  maison », diverses pressions individuelles ou collectives ont fait éclater le collectif, sur lequel repose le fonctionnement éducatif et thérapeutique de l’IME. 

 

Egalement la peur, la tristesse, induites par ces manœuvres alimentent la soumission, lessivent les solidarités.

 

Des mensonges éhontés déstabilisent les résistances : «  ce ne sont que des petits changements, vous pourrez travailler comme vous l’entendez, nous ne sommes pas des professionnels comme vous », alors que les changements rendent caduques le fonctionnement existant. 

 

Inclusion, désinstitutionalisation, accompagnement, déprofessionnalisation…sont les mots clés qui alimentent le bréviaire de cette idéologie basique, visant  surtout le moindre coût de l’aide aux personnes les plus vulnérables, récupérant au passage des justes revendications des familles (comme la lutte contre l’exclusion, la ségrégation  des enfants en situation de handicap, le besoin de services à la personne….etc)

 

Nous avons tous observé que l’assomption de la cupidité a produit une crise économique sans pareil, allons nous assister à l’assomption de l’insignifiance dans les projets du médico-social ?

 

Ce constat est sans doute très pessimiste, mais il nous faut renouer avec nos métiers : « l’éducation », « le soin », l’engagement dans des pratiques exigeantes auprès d’enfants en graves difficultés, pratiques professionnelles qui méritent du temps pour la réflexion et la mise en œuvre , de la formation, et non des protocoles, ou du formatage labellisé.

 

Mais il ne suffit pas de mettre un drapeau rouge à sa fenêtre pour faire œuvre de changement, dans un contexte où les « grands récits  sont morts » (Lyotard).

 

La résignation non plus n’est plus de mise, l’expérience démocratique exige de résister au rouleau compresseur de l’ordre néolibéral,  de la culture réifiée, et de tisser ensemble l’espérance de demain. 

 

Des indignés sparnaciens

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>Scène nationale, "Un truc de fou": dix jours autour de la folie (la provence)

 

(Article original sur laprovence.com)

Où commence la folie? Quand on dit d'une personne "elle est folle" sait-on vraiment ce que cela veut dire? "Heureux soient les fêlés car ils laissent passer la lumière". Cette phrase de Michel Audiard est reprise par la Scène nationale en préambule de la première édition de son "Exclamation". "Ce n'est pas un festival, mais un regard dans un temps donné autour d'un thème, d'une interrogation artistique. La première va porter sur la folie, débat de société très présent actuellement" souligne le directeur de la Scène Nationale, Jean-Michel Gremillet.

Beaucoup de spectacles (théâtre, danse), des expositions, un colloque, des documentaires, vont être proposés dans divers lieux de la ville. "Un truc de fou" durera du 10 au 19 novembre, avec une programmation très fournie, menée en collaboration avec les "psys" de l'hôpital de Montfavet, et ses ateliers de création très ouverts sur l'extérieur. Humour, théâtre, réflexion Dix jours (voire un mois pour les expositions), d'interrogation, d'immersion dans le monde complexe de la santé mentale.

"Louise, elle est folle" par le théâtre des Lucioles, sur un texte de la psychanalyste Leslie Kaplan, ouvrira le bal jeudi 10 à 20h30. Elle sera suivie par une création très originale, place du Clos, "Les Demeurées", vendredi et samedi après-midi. Pour ce moment de théâtre, il est nécessaire de réserver car chaque spectateur entrera toutes les 3 minutes dans une structure montée tout exprès sur la place et vivra cette histoire, emmené par des comédiens pendant 21 minutes! Psys et paroles de malades Plus professionnel, plus dans la réflexion, mais aussi pour le grand public, vendredi 11 et samedi 12, un colloque sur le rêve et la création, se déroulera au théâtre, organisé par l'association "le point de Capiton", clôturé par un moment plein d'humour avec Catherine Dolto, pédopsychiatre, et Emma la Clown (à 17h samedi 12 au théâtre), échange original, où la psy parle elle-même à la fin comme un clown.

À suivre aussi un forum qui sera sans doute passionnant "L'appel des 39 contre la nuit sécuritaire", mouvement d'alerte de la société, lancé suite au projet de loi sur la psychiatrie, voté au Parlement le 31 mai 2011 qui instaure les soins en ambulatoire, sans consentement, favorisant le remède chimique, en présence d'Hervé Bokobza, fer de lance de cet appel et de nombreux autres psychiatres. Le samedi 19 novembre (à 17h, gratuit sur réservation). Des échanges de "psys", mais aussi des paroles de malades qui seront retransmises dans la salle du Grenier avec les textes d'Arnaud Catherine qui a passé du temps dans un asile psychiatrique de Dijon. Le tout mis en musique au piano et à la guitare ("Il n'y a pas de coeur étanche", samedi 19). Au Grenier aussi, la question très oedipienne du rapport avec la mère sera interprétée par Christian Prigent (le 18). Le théâtre de l'Autre scène, du centre hospitalier de Montfavet – troupe hospitalière mais accueillant tout le monde- jouera un texte d'Eric-Emmanuel Schmitt, "Le Libertin"(le 17). Autres temps forts: la danse avec une chorégraphie d'Odile Duboc, du centre chorégraphique de Belfort (décédée l'an dernier) dimanche 13 novembre, précédant les textes interprétés par Françoise Sliwka sur les correspondances de Camille Claudel, avec sa mère, son frère… internée à Montfavet et qui y termina sa vie. L'Exclamation: achat d'une entrée générale puis le reste à 5€.

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>Rezo travail social : un réseau social pour…le travail psycho-social

 

Facebook explose… Tout le monde veut devenir votre ami. Des gens que vous ne connaissez ni d'Eve, ni d'Adam. C'est le pays de Bisounours généralisé. Et l'efficacité d'un tel réseau se dilue rapidement.

Si l'on veut en conserver le tranchant, l'avenir est aux réseaux sociaux par catégories biens repérées (amitiés, centres d'intérêt, professionnels, politiques etc)

Dans la foulée de PSYCHASOC nous venons donc de créer un réseau social en direction des travailleurs sociaux du monde entier.

REZO travail social.

Adresse: www.rezo-travail-social.com

Facile d'utilisation, convivial, rapide, efficace…

Testez-le, faites circuler…


Erwan et Joseph Rouzel 
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>Calendrier des 39 pour 2011-2012

Ce calendrier sera remis à jour au fur, il permet de connaître les lieux, dates et thèmes des événements auxquels des membres des 39 participeront.

 

18 novembre, Salle Bidault (Granvelle, à côté du Kursaal) à Besançon : à l'initiative du syndicat SUD-Santé-Social. Conférence-débat : psychiatrie, quelle hospitalité pour la folie aujourd'hui ?. Loriane Brunessaux, Matthieu Bellahsen.

18 novembre, Cinéma Lux de Cadillac à 21h : a l'initiative de l'association les passerelles. Etat des lieux autour du film "Un monde sans fous ?". Olivier Labouret.

19 novembre,  Cavaillon, Scène nationale, de 16h00 à 19h00 : à l'initiative du Point de Capiton : Simone Molina, Sylvie Prieur, Hervé Bokobza, Mathieu Bellahsen, Marie cathelineau, Olivia Gilli, serge klopp, Paul Machto.

19 novembre, Paris 5ème, de 13h30 à 15h30 : à l'initiative d'Attac. Sarah Gatignol, Françoise Nielsen, Françoise Labes, Bruno Tournaire

24 novembre, Paris 13è, 76 avenue Edison, Salle 103 (1er étage), 21h : L'institution dans tous ses états, projection du documentaire Solstices – Les enfants de la parole (une utopie réaliste).  Avec le réalisateur Bernard Richard. Pierre Gorce et Françoise L Meyer.

25 novembre, Villefontaine, Nord-Isère à 20h30 : projection au Fellini du documentaire « Un monde sans fous » suivi d'un débat avec Olivia Gili, Monique Vincent et Bénédicte Maurin.

28 novembre, Seynod à l'initiative des Croix Marines : journée régionale de travail et d'échanges "De l'exclusion à l'alliance: Quelle place pour les Familles dans le soin et l'accompagnement des adultes psychiquement fragiles ? Présence de Monique Vincent, Pierre Delion, Bernard Durand, Guy Baillon. Lien

8 et 9 décembre, Dax : journées de psychiatrie. Présence de  Paul Machto. Lien

9 décembre, Maison Blanche (Paris 20ème) : dans le cadre des 6èmes rencontres de psychothérapie Institutionnelle organisées par l'association scientifique et culturelle de Maison blanche : forum des 39 avec Philippe Bichon, Monique Vincent, Selma Benchella, Bénédicte Maurin, Patrick Chemla, Serge Klopp. 

 

21 janvier à 14h, salle du Conseil de la Mairie de Cherbourg-Octeville (50100) : Conférence sur la psychiatrie avec les Amis du Monde diplomatique de la Manche. projection du film « Un monde sans fous? » de Philippe Borrel, suivi d'une conférence-débat sur la psychiatrie en présence du réalisateur, avec des contributions de référence, Patrick Chemla, psychiatre et psychanalyste, membre du Collectif des 39 contre la nuit sécuritaire, Catherine Herszberg, journaliste et écrivain, auteur de “Fresnes, histoires de fous” et Serge Portelli, magistrat et vice-président au Tribunal de Grande Instance de Paris, auteur de “Juger. Spirale sécuritaire, libertés en danger”. 

 

Samedi 3 mars 2012, cinéma NOVEl à ANNECY à 20 h. Débat après la projection du film LA PECORA NERA. Avec Patrick Coupechoux et Yves Gigou.

Dimanche 4 mars 2012, cinéma ACTUEL à ANNEMASSE à 16h30. Débat après la projection du film LA PECORA NERA. 

Dimanche 4 mars 2012, cinéma LE PARC à LA ROCHE SUR FORON à 20h. Débat après la projection du film LA PECORA NERA. 

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