> 14èmes journées de Printemps: « Et si nous racontions nos mythes ? »

« Et si nous racontions nos mythes ? »

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Le mythe est récit, aux confins de nos origines, inscrit dans l’Histoire et la modelant du même trait. Ecrit, chanté, sculpté, joué, mis en musique, toujours interprété, il invente la vérité sans prétendre la dire. La fiction, la croyance, le roman familial ne tiennent-ils pas de la construction voire du malentendu qui fonde le sujet dans son rapport au monde ? Le mythe est-il un opérateur psychique ? Est-il confisqué par la modernité ? Peut-il consister en un outil statistique ? Du « divin marché » au culte de la personnalité, de l’individualisme à l’auto-entreprise de soi-même, n’y a-t-il pas émergence de nouveaux mythes ? Socle, cadre, origine, nos pratiques ne répondent-elles pas à des exigences mythiques ? Savent-elles s’y insérer et faire ce pas de côté qui permette de le réinventer ? Et si nous racontions nos mythes?

Vendredi 22 Mai 14h00 : Accueil-café

14h30 : Lionel RAUFAST et Marie EICHELLBRENNER du Collectif PANDORA, Création de Performance – Poésie sonore « Contre (Winnicott) » Pause

16h00 : Jean-Daniel CAUSSE : Psychanalyste, Professeur des Universités au département de Psychanalyse Montpellier 3 « Quelle est la vérité du mythe ? »

17h00 : Véronique ALBEROLA : Directrice St Martin de Vignogoul « L’impression d’un mythe »

17h45 : Philippe ANDRE : Psychiatre St Martin de Vignogoul « Entre Apollon et Dionysos »

19h00 : Apéritif Dînatoire

Samedi 23 Mai 08h30 : Accueil-café

09h00 : Joseph MORNET : Psychologue, Secrétaire national de la FASM Croix Marine « La Psychothérapie Institutionnelle : un mythe à l’épreuve du temps »

09h30 : Philippe BICHON : Psychiatre Clinique de Laborde « Le mythe labordien » Pause

11h00 : Roger BRUNO : Philosophe, Membre de l’Association Henri Maldiney « Des fondements du mythe »

12h00 : Richard PETIT : Photographe et Enseignant « Les chevaux du vent : l’élaboration d’un projet artistique »

13h00 : Déjeuner pris sur place

15h00 : Mohamed BELHADJ : Psychologue clinicien au CESAM Migration santé Languedoc, CMPP Marcel Foucault « Figures du père maghrébin : de la tradition à la modernité » Pause

16h15 : Table ronde animée par Patrice CHARBIT Psychiatre St Martin de Vignogoul Autour des équipes du Transfo (CATTP Uzès), de la Clinique St Paul (St Rémy de Provence), et du Centre St Martin de Vignogoul s’organise un collectif d’Institutions qui se soucient du soin. « Naissance d’un mythe ? »

ISADORA Association de recherche et de formation sur la psychose

14èmes journées de Printemps Vendredi 22 et Samedi 23 Mai 2015 Au Centre Psychothérapique Saint Martin de Vignogoul

34570 PIGNAN

Pour tous renseignements : S’adresser à Michèle BLANC Secrétaire du Colloque Centre Psychothérapique St Martin de Vignogoul – 34570 PIGNAN Tel : 04 67 07 86 86 / Fax : 04 67 07 86 99 asso.isadora@gmail.com / secretariat.vignogoul@wanadoo.fr

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> La grande Braderie du social

A la suite de la journée du 22 novembre à Paris et à la rencontre au ministère du 12 décembre derniers, la mobilisation se poursuit. Notre prochaine étape est un débat de Lille, bientôt suivi par Orléans, Nantes, Toulouse, Marseille, Paris, etc …

La projet de refonte des métiers s’accélère : voilà un extrait de l’article des ASH du 24 mars 2015 : »Etats généraux du travail social » : le détail de la mission confiée à Brigitte Bourguignon »
« Brigitte Bourguignon devra aussi proposer les grandes lignes d’une refonte du travail social, en précisant son rôle dans la société et en identifiant les évolutions souhaitables avec ce qui fait consensus et ce qui fait débat. La lettre de mission précise par ailleurs que « les éventuelles perspectives d’évolution des conditions d’emploi [doivent] être renvoyés aux discussions avec la ministre de la Décentralisation et de la Fonction publique ». Les conclusions de la députée sont attendues pour juin 2015. »Debout pour nos métiers mail A42Debout pour nos métiers mail A4

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> Les gendarmes du médicament faisaient affaire avec les labos

A lire sur le site de Médiapart:

CONFLITS D’INTÉRÊTS ENQUÊTE
Les gendarmes du médicament faisaient affaire avec les labos
24 MARS 2015 | PAR MICHAËL HAJDENBERG ET PASCALE PASCARIELLO

La mise sur le marché de médicaments et leur remboursement sont soumis à des commissions supposées indépendantes. Or, plusieurs mois d’enquête ont permis à Mediapart de découvrir que, pendant des années, des membres éminents de ces commissions (dont un président) ont conseillé secrètement les laboratoires pharmaceutiques. L’affaire, au-delà des questions déontologiques et de conflits d’intérêts, interroge la probité du système sanitaire français.

Les gendarmes du médicament faisaient affaire avec les labos

via @Mediapart

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Le fil conducteur a rencontré le ministère

Dans la perspective de la loi de Santé publique, le Fil conducteur souhaite contribuer à une réflexion pour une refondation de la psychiatrie et de l’accueil de la folie dans notre société. Pour une psychiatrie humaine.

Le « Fil conducteur » est un espace de parole et de réflexion émanant de l’atelier Familles des Assises citoyennes pour l’hospitalité en psychiatrie et dans le médico-social, organisé par le Collectif des 39, qui ont eu lieu les 31 mai et 1er juin 2013, réunissant des patients, des familles et des soignants. Ce groupe  réunissant des patients, des familles et des soignants a pour objectif d’élaborer des propositions à faire valoir auprès des responsables de la Santé. Patients, familles, soignants, nous faisons œuvre commune pour formuler ce que nous entendons par « soins en psychiatrie », pour inventer ensemble autour des questions de l’accueil, du soin, du suivi et de l’accompagnement.

Actuellement, selon nous et à l’aune de nos expériences partagées, les parcours de soins se révèlent inorganisés la plupart du temps, voire anarchiques, et représentent un véritable parcours du combattant pour les familles comme pour les personnes souffrant d’une maladie psychique.

Voici les points qui nous semblent essentiels, selon les trois pôles qui nous rassemblent, patients, familles, soignants. Nous vous remercions vivement de l’attention que vous prêterez à notre démarche.
Nous demandons une psychiatrie humaine, qui s’adresse à des êtres humains.  

Une personne souffrant d’une maladie psychique est un être humain, et pas seulement « cas » ou une pathologie. Le diagnostic ne gouverne pas seul le soin : le respect, l’attention, l’écoute et la parole sont nécessaires.
Nous demandons un parcours de soins cohérent.    

Trop souvent, les personnes souffrant de troubles psychiques ont un parcours de soins cahotique, passant d’une structure hospitalière à une structure d’accueil (hôpital de jour, foyer de nuit…), ou une structure de soins (CMP), parfois même plusieurs psychiatres dans chacune des structures en même temps, sans communication entre les différents services. Un médecin référent est nécessaire, qui serait le lien nécessaire tout au long de la maladie.  Des hospitalisations successives, alternant avec des sorties sans accompagnement, entraînent des rechutes qui ne peuvent que chroniciser la maladie. 
Nous demandons une permanence téléphonique 24 heures sur 24 pour les CMP    

Les CMP sont essentiels dans l’accompagnement des malades dans la cité. Non seulement ils sont insuffisants en nombre, parfois il faut six mois pour obtenir un premier rendez-vous, mais leurs horaires ne sont pas adaptés pour des personnes fragilisées par leur pathologie, qui ont besoin de soutien et de présence n’importe quand, même aux heures de fermeture. Pour cela, nous demandons une permanence téléphonique 24 heures sur 24, qui puisse répondre présente à tout moment.    
Nous demandons aussi qu’un lien soit établi entre le CMP et les familles, afin que, par exemple, si un patient ne vient pas à un rendez-vous, la famille soit alertée. Ou que du personnel soit envoyé au domicile du patient.
Nous demandons un accompagnement dans la cité, après les sorties d’hôpital      

Lorsqu’une personne sort d’hôpital et retourne chez elle, elle se retrouve livrée à elle-même alors qu’il lui est très difficile de faire face et d’assumer le quotidien. Ce qui entraîne le plus souvent de nouvelles hospitalisations. Et des hospitalisations qui se succèdent ne peuvent que chroniciser un malade dans sa maladie. Alors qu’un accompagnement, un soutien au domicile peuvent éviter ces retours à l’hospitalisation. Une maladie psychique qui se chronicise coûte beaucoup plus cher à la société qu’un accompagnement régulier. A moins que le patient ne se retrouve à la rue, augmentant le nombre de SDF comme c’est souvent le cas si les familles ne sont pas là.
Nous demandons plus de logements thérapeutiques

Les personnes fragilisées par la maladie mentale ne peuvent pas, le plus souvent, assumer seuls la vie matérielle au quotidien, et ont besoin d’accompagnement ; la solitude peut être un facteur d’angoisse entraînant une rechute. Les logements thérapeutiques sont une réponse à ces difficultés.
Nous demandons des lieux d’accueil et de soins au long cours

Lorsque après des années de soins, d’hospitalisations successives, il s’avère que le patient est chronicisé dans la maladie, il faut envisager un lieu où il peut trouver le soin et l’attention dont il a besoin, et ainsi créer le lien nécessaire à son amélioration.
Nous demandons que les familles des personnes malades soient prises en compte  

Lors de l’irruption d’une maladie psychique chez une personne, la famille est entraînée avec elle dans le maelstrom du trouble mental, en première ligne, et désarmée face à l’étrangeté des symptômes qu’elles côtoient depuis parfois longtemps. La réponse des soignants est alors le plus souvent absente ou insuffisante, et les familles ne sont pas reçues, voire ignorées, au prétexte de l’autonomie du patient et de la nécessité thérapeutique.  La souffrance des familles doit être prise en compte, d’autant que, dans la majorité des cas, c’est elle qui assure ou va assurer une prise en charge lourde et au long court tant au point de vue de l’hébergement, que du soutien affectif et économique. Cette  prise en charge peut avoir des répercussions sur leur santé psychique et physique (dépression, désespoir…), comme sur leur vie familiale et professionnelle, et même entraîner de lourds problèmes financiers. Il faut porter de l’attention et un soutien aux gens vivant avec une personne malade psychiquement, notamment l’entourage jeune. N’oublions pas que les familles sont aidantes, aimantes, mais pas soignantes.
Nous demandons une formation d’infirmiers en psychiatrie

Depuis 1992, il n’y a plus de formation spécifique en psychiatrie pour les infirmiers. Pourtant, les infirmiers sont un poste pivot dans le soin : la maladie psychique n’est pas une maladie comme les autres et nécessite une connaissance spécifique. Les jeunes infirmiers ont de plus en plus recours à la contention et aux chambres d’isolement, car ils ont peur des malades. Les infirmiers formés, eux, qui peuvent guider les jeunes dans le soin, partent à la retraite petit à petit, et cette connaissance va disparaître des murs de l’hôpital. Il y a un besoin criant de rétablir cette formation, aussi bien pour améliorer le soin des personnes malades, que pour le confort des infirmiers eux-mêmes dans leur milieu professionnel et leur relation aux malades. 
Nous demandons que l’on arrête les contentions et les isolements

De plus en plus, la contention et l’isolement sont le recours rapide de soignants débordés et non formés devant une situation de crise. Dans une maladie du lien qu’est la maladie psychique, comment peut-on penser que c’est avec de la contention et de l’enfermement que l’on peut établir un contact avec un malade ? C’est avec du temps accordé, de l’attention que l’on peut instaurer un lien de confiance. Cela prend certes du temps, mais la contention et l’enfermement sont des réponses contraires à l’établissement de la confiance nécessaire au mieux-être d’un malade.
Nous demandons que les maladies psychiatriques ne soient pas considérées comme les autres.

La maladie mentale n’est pas une maladie seulement organique. Et ne peut donc être traitée comme telle. Les traitements seuls ne sont pas une réponse à la souffrance mentale, le temps, l’écoute et la parole sont aussi nécessaires pour établir un échange soignant. La thérapie, c’est aussi la relation avec le patient.
Nous demandons que les familles ne deviennent pas « aidants familiaux »

Une famille est naturellement présente, aimante et aidante. Mais elle reste une famille, et ne saurait devenir « soignante » ou se substituer ou pallier la manque de personnel soignant.
Nous demandons, pour les malades pris en charge à 100%, la gratuité du forfait hospitalier ou la CMU.

Des malades au long cours, pris en charge à 100%, perdent la CMU lorsqu’ils touchent une AAH. Ce qui entraîne, lors d’hospitalisations, le paiement du forfait hospitalier de 18 euros par jour. Pour faire face à cette dette, ils doivent souscrire à une mutuelle, que la plupart du temps ils ne peuvent pas payer. Soit cela les enfonce dans des problèmes financiers insolubles, soit ils renoncent aux soins. Et tombent dans une maladie sans issue, par manque de moyens.  Nous demandons que les forfaits hospitaliers ne leur soient pas imputés, ou qu’ils bénéficient de la CMU.
Nous demandons le retrait du dossier médical partagé en psychiatrie.  

Le dossier médical n’assure pas le suivi actuellement, au long des hospitalisations et des structures de soin. Mais le partage du dossier médical peut avoir des effets catastrophiques sur les patients en psychiatrie, qui voient leur vie de patient accessible de manière incontrôlée par le milieu médical.

La continuité des soins ne peut être que humaine, la relation avec le patient est avant tout thérapeutique, ce n’est pas qu’une affaire de dossier.
Nous demandons le soutien et le développement des clubs thérapeutiques dans les structures de soins en psychiatrie.

Le club thérapeutique est un élément très important pour les personnes souffrant d’une maladie psychiatrique. En effet, une telle structure offre aux patients la possibilité d’avoir une responsabilité dans une structure, d’avoir un pouvoir décisionnel dans la gestion de cette structure, et de se réaliser dans des activités qu’ils choisissent. Les malades peuvent ainsi avoir un sentiment d’utilité sociale, qui se construit à partir où le malade a une responsabilité.

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Le collectif à venir

Intervention de Patrick Chemla au congrès de l’AFREPSHA, l’Association de Formation et de Recherche des Personnels de Santé des Hautes-Alpes.
Cette année, ces journées de la psychiatrie ont pour thème « la clinique ». Un congrès où les professionnels peuvent se rencontrer, mais aussi les familles qui ont affaire à la maladie mentale.
« Des professionnels vont intervenir, il y a des psychiatres, mais il y a aussi des équipes. Ce congrès a cette particularité d’alterner à la fois les professionnels reconnus et puis les équipes qui viennent parler de leur travail. L’idée, c’est d’avoir un échange avec la salle sur nos pratiques », indique Aneila Lefort, psychiatre et membre de l’AFREPSHA.
Le Collectif à venir

Merci pour cette invitation à la rencontre et aux échanges entre nos expériences de terrain. Bien sur, l’argument de vos journées rencontre nos préoccupations les plus quotidiennes à Reims pour tenir le coup, garder un cap dans la durée depuis 1980. Malgré l’ancienneté de notre travail, son efficace reconnu par les patients et les familles, nous nous trouvons comme tout le monde actuellement en grande précarité, à contre-courant des procédures de certification et de traçabilité, mais aussi et surtout dans le grand risque d’une homogénéisation des pratiques. En effet tout pousse à la mise en place d’une « entité rémoise » sous l’égide de l’ARS dans des conditions qui restent pour le moment opaques. Et cela avant même le vote de la loi de Marisol Touraine qui va consacrer la mort du secteur, tout en se revendiquant par un tour de passe-passe du mot de « secteur » vidé de son sens. Je m’explique : le secteur deviendrait en fait un regroupement territorial de plusieurs entités obéissant aux bonnes pratiques de la HAS, répondant à des missions de service public de façon concurrentielle à des cliniques privées qui sont déjà en train de se mettre en place à l’initiative de Cléry Melun et d’autres. Il me parait assez évident que dans une telle mise en concurrence néolibérale de tous avec tous, ce sont les patients les plus atteints, les plus fragiles qui risquent « de passer à la trappe ». Nous savons par expérience que la psychose ne se guérit pas en quelques jours, mais demande des mois et des années d’attention d’équipes motivées, s’engageant auprès des patients sur la longue durée et dans une continuité psychique des soins.
Dans cette mise en place d’une « logique de boite », et d’une hyperspécialisation par pathologies ou par durée des prises en charges, toujours plus courtes bien sûr, c’est cette continuité et cette cohérence sur la durée qui se trouvent en très grand danger. Ce qui était le sens profond de la politique de secteur imaginée et construite tant bien que mal depuis la Libération, alors qu’elle se trouve aujourd’hui caricaturée comme un simple découpage cadastral et une mosaïque de baronnies. Caricaturée par les administrations pour les besoins de leur cause, mais aussi hélas par la plupart des psychiatres qui cessent le suivi dès que le patient déménage dans la même ville, opèrent des ruptures de prise en charge par l’acceptation de la réduction de la DMS, et l’abandon de nombre de malades. Il fut une époque où de telles pratiques aujourd’hui rentrées dans les mœurs étaient qualifiées « d’externement d’office ». Continuer la lecture de Le collectif à venir

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> La pratique de la psychologie en institution et en privé et la question du politique.

 

Forum: La pratique de la psychologie en institution et en privé et la question du politique.

23 Avril 2015

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Université de Nîmes

Site Hoche, salle 202
1 place du Président Doumergue, 30000 Nîmes

Le politique pose la question du « comment vivre ensemble ? » Or, le paysage social dans lequel le psychologue clinicien évolue est fortement influencé par les exigences normatives de la société dans laquelle il exerce. Du fait de la globalisation il est aussi influencé par les bouleversements liés à des rapports de force et des choix idéologiques dont certains sont redoutables. Aussi l’imposition d’une efficacité opératoire de la fonction de psychologue clinicien dans une logique réadaptative, masque-t-elle petit à petit la richesse de nos singularités.
Nous souhaitons mettre en travail la question du positionnement du psychologue clinicien : n’a-t-il pas à interroger sans cesse le rapport à la norme, le sien et celui dans lequel sont situées les personnes qu’il est amené à écouter et avec lesquelles s’engage un travail de soin ? L’éthique de sa fonction n’implique t-elle pas de respecter la demande qui lui est faite par les personnes en souffrance, prises elles-mêmes dans les difficultés sociétales et intrapsychiques ?
Ainsi deux positions s’affrontent voire s’opposent pour chaque professionnel : celui du service rendu à l’ordre social avec la normalisation de la souffrance, voire le déni de ses fondements psychiques, et celui du service rendu à l’émancipation du désir du sujet, avec la signification de la souffrance et la place du sujet dans le champs social toujours interrogée. Mais qu’en est-il du désir de chacun de nous, futur professionnel ? Il nous appartient d’interroger ces interactions.
C’est pourquoi nous avons souhaité inviter des praticiens qui témoigneront de leurs positionnements cliniques et de leurs réflexions dans le contexte qui est le leur, et qui participeront au débat.

Forum initié par Amélie Minier ( L3) et Julie Galinet ( L2) étudiantes en psychologie clinique à l’Université de Nîmes Sous la responsabilité de Christian Guérin, enseignant de psychologie clinique, psychopathologie et psychanalyse.

Intervenants:

BOKOBZA Hervé, psychiatre et psychanalyste, ancien directeur du Centre Psychothérapique de Saint-Martin de Vignogoul (34).
COUPECHOUX Patrick, journaliste spécialisé en psychiatrie, collaborateur du Monde Diplomatique, écrivain, auteur de Un monde de fous – préfacé par Jean Oury, « Un Homme comme vous » aux éditions Seuil.
MORNET Joseph, psychologue, secrétaire national de le FASM Croix Marine et président de l’ARASM Languedoc Roussillon.
SAUVETRE Audrey, psychologue clinicienne, CH Montperrin et Edouard Toulouse, Doctorante du Laboratoire de Psychopathologie Clinique Langage et Subjectivité, AMU. Chargée de TD à l’université d’Aix.

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Suite au Meeting du 1er Novembre 2014: un groupe initié par le Collectif des 39 pour l’Enfance

Lors de ce meeting où nous  avons participé à un forum « pédopsy » relatif aux modalités actuellement proposées pour aider/ accompagner/éduquer/ soigner des enfants en grande difficultés. Certains membres des 39, travaillant plus spécialement auprès d’ enfants et leurs parents, ont souhaité pouvoir se rencontrer régulièrement afin de :
– faire connaître leurs lectures des situations institutionnelles, leurs positionnements et leurs idées à partir de leurs constats,
– créer dans chaque région des instances de réflexions et de lutte pour défendre l’accueil, l’hospitalité, le temps de penser et de se parler /d’écouter….compte-tenu du saisissement que ns subissons tous, en  réalisant  combien nos métiers, nos cadres de travail et nos valeurs sont  attaqués de façon de plus en plus violente et contraignante.
Le 15 décembre et le 22 janvier ont réunis  sur ces questions ceux et celles qui habitent Paris où sa proximité et nous avons décidé que les prochaines réunions devaient se tenir une fois par mois, un samedi pour permettre à ceux et celles qui habitent en province de nous rejoindre.
LA PROCHAINE REUNION SE TIENDRA  LE SAMEDI 14 MARS de 10H à 13H :
141 rue de Charenton PARIS 12
 -car la prochaine réunion des 39 se tiendra à la même adresse le vendredi 13 mars de 20H à 23h-.et chacun(e) y est le ou la bienvenu(e)-Ces réunions sont OUVERTES à tous ceux et toutes celles qui ont pris conscience de la gravité du « rouleau compresseur » qui menace, sous couvert de restrictions budgétaires, et orchestre une partition où soumission rime avec stigmatisation/exclusion.
Il est temps de fédérer nos luttes et nos îlots de résistance PLUS LARGEMENT ! Nous avons à conjuguer nos efforts de lucidité et nos colères avec nos volontés pour faire entendre combien CETTE CASSE DE L’ENFANCE DOIT CESSER tout autant que ce mépris haineux pour tous nos métiers de la relation HUMAINE, nos années de pratique et nos savoirs faire spécifiques et complémentaires.
J’invite  donc chacun (e) à  RESTER mobiliser activement  ET à MOBILISER tous ceux et celles qui sont empêchés d’exercer leur art et leur patience, ceux et celles interdits de parole, de pensées ou d’initiative, à nous rejoindre, pour que nous dépassions les constats de démantèlement d’équipes, de destruction de services, de suppression de postes, de disqualification des fonctions…..et que nous cherchions ensembledes voies  pour rester solidaires et créatifs et initier un contre-pouvoir.
Bien amicalement,
Liliane IRZENSKI
Ps : je vous transmets en PJ  l’annonce de 3 journées de travail où interviendront nos amies Janine Altounian et Christine Davaudian. L’entrée y est libre. A diffuser. Merci.
 document:
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Hommage à Jean OURY le Jeudi 5 mars 2015 de 9h30 à 17h

Journée d’hommage à Jean Oury, médecin Directeur de la clinique  de La Borde à Cour-Cheverny depuis 60 ans, disparu au printemps dernier. Hommage rendu par les professionnels de notre Etablissement et organisé par l’Association Scientifique et Culturelle de Maison Blanche.   En espérant faire en sorte que cet hommage soit une ouverture, une occasion de transmission de tout ce que Jean Oury nous a apporté et enseigné.  Que de notions à la fois très simples, et très conceptualisées avez-vous développées.

AMBIANCE, ACCUEIL, DÉCISION, HUMOUR, TRAVAIL, SOIN, on pourrait faire un abécédaire. Une grande connaissance de la phénoménologie, une grande approche de la clinique , un sens de l’accueil et de l’écoute , un grand humanisme.

Nous étions nombreux à Blois pour vous rendre hommage.
Nous souhaitons encore être plus nombreux pour continuer cet hommage et ce chemin.
Dr Georges Archambault  Vice-président de l’Association Scientifique et Culturelle de Maison Blanche
Centre hospitalier Sainte-Anne
Amphithéâtre Raymond Garcin
1, rue Cabanis 75014 Paris
Inscription auprès de la formation continue : Tél. : 01 49 44 40 36
E-mail : formcont@ch-maison-blanche.fr
Contact : catherine.rifault@ch-maison-blanche.fr

programme ASCMB 5 mars 2015

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Nous sommes Charlie !

Communiqué de presse       Vendredi 9 janvier 2015. 

La rédaction de Charlie Hebdo toujours vaillante dans la défense de la liberté quelle qu’elle soit, s’était engagée dès 2010 en soutien à notre combat pour une « Hospitalité pour la folie », notre lutte contre le renfermement et la stigmatisation des fous. 

Cet attentat ignoble a décimé une partie de la rédaction de Charlie Hebdo et tué des policiers, un livreur, un gardien. Elsa Cayat, psychiatre et psychanalyste qui était chroniqueuse à Charlie est aussi décédée.

Ces meurtres nous atteignent profondément.

Le Collectif des 39, regroupant des professionnels en psychiatrie et dans le médico-social, des patients, des familles, appelle tous les citoyens à se mobiliser et à participer aux rassemblements qui se tiendront dimanche partout en France et notamment  place de la République à 15 h à Paris.

Mais au delà de ce grand rassemblement il nous faut nous engager dans le long terme dans cette lutte déterminée pour la libre pensée, la libre parole, l’hospitalité de l’autre.

Le développement des haines identitaires et le rejet de l’altérité, dont les faits tragiques récents sont le prolongement, implique une réflexion collective essentielle. Les débats les plus larges sont désormais incontournables pour faire vivre une éthique, une humanité, une solidarité profondément attaquées depuis de trop nombreuses années.

Signez l’appel du meeting du 1er Novembre 2014, ÇA SUFFIT !

Les faits sont là, têtus et implacables . 

Tandis que la demande de soins croît – notamment pour les enfants -, les moyens humains se raréfient : diminution des postes d’infirmiers, marginalisation scandaleuse des psychologues,  raréfaction  des psychiatres (publics et privés).

La formation est manifestement insuffisante pour les infirmiers. Elle est réductrice, affadie et trompeuse pour les internes en psychiatrie, car la complexité de la discipline n’est que trop rarement prise en compte. Elle ne leur permet que trop rarement de choisir leurs options théoriques, de développer une pensée critique indispensable. Tous les étudiants subissent un formatage où règne la dimension binaire et réductrice du soin : aider le patient à comprendre ce qui lui arrive ne serait plus à l’ordre du jour.
Lire la suite et signer en cliquant sur ce lien   http://www.hospitalite-collectif39.org/?CA-SUFFIT

 

 

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CLASSER ET EXCLURE ? Vendredi 9 janvier 2015 Mairie de Magrin (81) 20 heures par Les Psy-causent

Le DSM est-il toujours dans l’air du temps ? Ne commence t-il pas à être remis en question ? Est-il possible alors de réfléchir et de passer à une psychiatrie débarrassée du DSM ?

Cette classification des maladies mentales a été conçue à l’origine selon des critères statistiques pour la recherche et l’épidémiologie. Un tournant radical est intervenu dés la version 3 qui évacuait l’approche

dynamique de la psychopathologie et toute référence à la psychanalyse. Fin de la lune de miel ?

Vont suivre alors toute une série de troubles, tous détachés de leur contexte, de leurs circonstances.  En quoi cette classification vient confirmer une évolution de la psychiatrie vers une pathologisation des

troubles du comportement, vers une psychiatrisation des émotions ?  Peut-on alors vraiment parler d’évolution de la psychiatrie ? Evolution médicale, sociétale ?

La psychiatrie serait-elle désormais sous influence…celle d’un guide normatif dans lequel la réalité psychique serait occultée au profit d’une réalité organique et cérébrale ?

De la référence unique à la pensée unique il n’y a qu’un pas….

Réinvestissons la clinique du sujet et la nosographie psychiatrique !

Faisons un pas de côté.

Nous verrons bien ce qui relève de l’imaginaire et ce qui est réel !

 

Avec la participation de Patrick LANDMAN,psychiatre, pédopsychiatre, psychanalyste et juriste. Président d’« Initiative pour une clinique du Sujet » et à l’origine du mouvement « STOP DSM »

 

PS : Pas de manuel de classification de tes boissons ou plats. Apporte quelque chose, dans l’ordre que tu veux !

Entrée libre et sortez libre !

 

0614380690     lespsycausent@gmail.com      Site: http://lespsy-causent.over-blog.fr/

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l’AFPEP-SNPP à la journée STOP-DSM

Lors des journées de Lyon de l’AFPEP-SNPP, dont le thème était « Résistances », Patrick Landman nous a présenté son idée d’un colloque « Stop-DSM » (voir numéro 161 de la revue Psychiatries que tous les adhérents viennent de recevoir par la poste). La tentative « d’OPA » lancée par « l’entreprise DSM » sur le diagnostic en psychiatrie nous apparaît tant partie prenante de la main mise qui s’organise sur nos pratiques, que avons soutenu l’initiative de Patrick sur le champ. C’est à nos yeux un enjeu majeur.
Ne nous y trompons pas, l’objectif du DSM est la soumission des acteurs de la santé et de ses « consommateurs ». Une multitude diagnostique, telle que nous la présente le DSM, est sensée saturer les cas de figures en psychiatrie et rendre inutile toute réflexion singulière. C’est là le seul moyen de contrôler de bout en bout le marché des psychotropes. Il s ‘agit de cocher des cases pré-établies qui permettront à l’ordinateur de dicter l’ordonnance. Tout colloque particulier devient une entrave à cette démarche.
Les diagnostics DSM sont jetables selon les aléas du marketing. Inutile de se battre au sujet de leur essence, ils seront abandonnés d’un revers de main et remplacés par d’autres selon les péripéties du marché. Le combat ne se situe pas là. Le DSM a été récupéré par la finance qui a besoin de la prévisibilité des cours boursiers pour exercer son emprise. La soumission réclamée au psychiatre, la même que celle demandée au patient, rassure les investisseurs qui pourront ainsi asseoir leurs investissements sur des opportunités stables, statistiques à l’appui. Si nous feignons d’ignorer la stratégie politico-économique mise en avant avec le DSM, nous n’avons que peu de chance de tirer notre épingle du jeu, faut-il rappeler qu’il s’agit de celle de nos patients ! La lutte à laquelle on nous oblige se situe au niveau politique.
Mais revenons au plus près du diagnostic.
Classifier est un pouvoir social majeur et l’histoire de la psychiatrie en France est à cet égard bien éclairante. L’évolution de la psychiatrie française depuis deux siècles nous oblige à répondre à certaines questions et notamment: Comment se fait-il que le seul bouleversement politique d’envergure qui n’ait pas donné lieu à l’émergence d’un nouveau cadre diagnostic en psychiatrie soit le mouvement d’émancipation des années 60 ? Pourquoi la mise en place du secteur psychiatrique, de la psychiatrie de proximité, de la disparition de l’asile, n’a pas eu besoin d’un nouveau diagnostic mais bien plutôt d’un objectif éthique que nous pourrions appeler « le fou à délier » ? Vous en conviendrez, il ne s’agit pas là d’un diagnostic courant mais plutôt d’une perspective.
La révolution française a permis l’émergence de la monomanie, le retour de la monarchie après Bonaparte celle de la dégénérescence, la troisième république celle de l’hystérie et des psychoses chroniques, le nazisme celle du parasite, le néo-libéralisme actuelle celle de l’handicapé. L’émancipation des années 60 n’a non seulement pas été un événement historique radicalement violent mais a porté une évolution éthique de la société qui n’a pas eu besoin de stigmatiser ses concitoyens. Bien au contraire. Tous les changements politiques radicaux ont porté au pinacle un nouveau diagnostic psychiatrique. L’entreprise DSM conforte cette observation et  sa multitude peut se résumer à une seule question, celle du handicap. La révolution néo-libérale est un bouleversement politique de grande envergure qui possède un besoin massif de classification.
L’histoire nous enseigne également, et c’est là un fait et non une option partisane, que les courants humanistes ont porté, plutôt plus que moins, une psychopathologie tandis que les courants réactionnaires ont toujours préféré des théories dégénératives ou génétiques. Cela en dit long sur la révolution néo-libérale.
Comme vous le voyez, pas moyen de faire de psychiatrie sans en mesurer la dimension politique. Il y en a d’autres, bien évidemment, mais la volonté contemporaine d’enfermer la psychiatrie uniquement dans la science n’est-il pas un moyen de la dénier.
Faire un diagnostic, pour un soignant, est une nécessité. Mais il s’agit d’un cadre dans lequel les soins vont se développer et non d’une étiquette définitive sensée clore un processus. Une psychose décompensée, une névrose invalidante, un état limite ou une perversion, engageront la partie selon des modalités différentes. Les soins, dans le sens de prendre soin, ouvrent des perspectives à l’inverse d’un catalogage de l’autre qui ne serait plus qu’à éduquer. Le diagnostic en psychiatrie fait déjà partie des soins et n’en est pas le préalable.
En France tous les leviers passent progressivement du côté de la finance. Le diagnostic, les cabinets groupés, les plateaux techniques, les médicaments, la recherche, les lieux d’hospitalisation, les entreprises de formation ou de psycho-éducation, les remboursements des soins surtout avec l’émergence du tiers payant généralisé et la part grandissante des assurances privées et des paniers de soins, tous ces flux de capitaux gérés jusque-là par l’assurance maladie et l’état passent sous l’emprise du « marché ».
Présent à tous les niveaux du processus, la finance pourra ainsi fixer son prix, assurer les rendements, exercer sa prééminence.
Le diagnostic est un enjeu politique majeur. Celui qui en dicte les contours est certainement celui qui en tire les ficelles.
Nous avons à tenter de préserver des zones à l’abri des spéculations stérilisantes. Nous avons besoin d’une recherche réellement indépendante, de lieux de soins convenables, de protéger les populations fragiles, de mettre en place des traitements adaptés aux patients et non à l‘industrie, de proposer un épanouissement plutôt qu’un abrutissement.
Nous ne pouvons compter sur un sursaut humaniste du « marché ». Il nous faudra bien compter sur autre chose. Cette journée « stop-dsm », la nouvelle classification française en cours d’élaboration, les mouvements de résistance qui émergent ici ou là, la partie des professionnels qui gardent le cap, tout cela va dans le bon sens.
L’AFPEP-SNPP, fidèle à ses fondamentaux, soutiendra ces initiatives et présentera les siennes.
Je vous remercie

Dr Patrice Charbit  Président de l’AFPEP-SNPP

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Intervention pour la journée de STOP DSM, le 22 novembre 2014

Patrick Chemla, pour le Collectif des 39

J’interviens ici comme représentant du Collectif des 39, mais je parle aussi bien entendu en mon nom propre. Ce collectif a été fondé à l’initiative d’Hervé Bokobza au lendemain du discours de Nicolas Sarkozy  à Antony en décembre 2008, discours  qui voulait criminaliser les prétendus « schizophrènes dangereux », et qui maintenant rassemble familles, patients et soignants.

 J’ai rejoint aussitôt ce collectif d’autant plus que j’avais été à la fondation de la Criée à Reims voici 28 ans : lieu d’une critique radicale de la psychiatrie normative, et de la volonté déjà d’une évaluation lancée à l’époque par un psychanalyste qui croyait mesurer ainsi la pertinence de son orientation.

 Nous avons aussi au niveau du collectif des 39, également remis en cause d’entrée de jeu la conception de la folie qui sous-tendait le discours sarkozyste, concrétisé d’ailleurs par des mesures rapides aggravant l’enfermement dans les HP, et  se cristallisant dans la promulgation d’une nouvelle loi le 5 juillet 2011, étendant la contrainte jusqu’au domicile du patient. Loi à l’époque récusée par l’ensemble de la gauche, et depuis entérinée et tout juste toilettée par le nouveau gouvernement. Dès notre premier meeting, nous avons avancé une critique radicale de la dégradation de la clinique psychiatrique promue par le DSM. Le souci proclamé, comme chacun sait, était celui d’une langue partagée entre les cliniciens et les chercheurs pour améliorer les échanges scientifiques et la recherche. La réalité est tout autre, se concrétisant par l’appauvrissement du regard et de l’écoute du psychiatre et des soignants, la réduction du patient à une sommation de signes, ce qui ferait renoncer à toute recherche de sens au symptôme et au délire qui affecte un sujet parlant. Nous n’avons pas varié dans cette critique de la « clinique du DSM » qui transforme le psychiatre en gestionnaire de populations à risques, instrument du biopouvoir, exécuteur zélé de protocoles de soins basés sur les recommandations de la HAS, lesquelles sont elles-mêmes construites par des experts issus d’une caste où l’on retrouve les PUPH de psychiatrie générale, les laboratoires pharmaceutiques et les lobbies  comme Fondamental. Continuer la lecture de Intervention pour la journée de STOP DSM, le 22 novembre 2014

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IXème rencontre de Maison Blanche « à propos de la psychothérapie institutionnelle d’hier à aujourd’hui.»

TOUR DE BABEL, SAISON 2,     TRANSFERT : UN OUTIL DE COMPÉTENCE ?

 

vendredi 12 décembre 2014  de 9h à 17h

 

Association Scientifique et Culturelle de Maison Blanche

EPS Maison Blanche

6/10 rue Pierre Bayle 

75020 Paris

 

ARGUMENT:

Force fut de constater, à l’issue de notre dernière journée, que, quelle que soit son interprétation, le mythe de la Tour de Babel fait parler. Il exhorte à traduire notre langue intérieure aux autres et c’est ce qui nous amène à prolonger ce travail. Du mythe de la tour de Babel à celui du couple de Prométhée et d’Epiméthée, nous souhaitons étendre l’élaboration de la pluralité des langues à celle des outils en psychiatrie.


La parole n’est-elle pas notre premier outil de soin ? Mais de quel soin parlons-nous ? De quelle folie, ou de quel handicap?


Derrière chaque langue, une discipline et ses techniques. Du divan à la remédiation cognitive, de l’EMDR à la sophrologie, de la danse thérapie au modelage, des associations aux clubs thérapeutiques, en passant par les médicaments, et les électrochocs, quelle place reste-t-il à la parole et à son adresse ?


C’est qu’avec le temps certains mots se font plus sourds pour ne pas dire tabous, d’autres se déclinent et deviennent passe-partout. Ainsi selon les écoles et les générations, le terme de « transfert » creuse… parfois les liens entre collègues, celui de « soin » aussi. Entre deux époques, le passage de la psychiatrie à la santé mentale marque l’évolution des formations initiales et continues. Que peut-on en comprendre aujourd’hui ?


Transmettre une conception de la folie et des psychothérapies, certains parlaient d’« un défi existentiel », n’est-ce pas justement le cadre préalable à toute clinique des psychoses ?

Comme de défendre qu’à « chacun sa métapsychologie » nous disait Jean Oury. 

Mais alors le soin s’articule ou se décline-t-il à la mesure de l’attention que l’on porte à celui que l’on soigne?

 

A l’heure de l’expansion du diagnostic de TDAH (troubles de déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité), de l’explosion de TSA(troubles de spectres autistiques), à l’heure des tentatives de généralisation de nouvelles pratiques de « soins » et des recommandations, peut-on encore créer ou innover sans tomber dans les guerres d’écoles ou le dévoiement des concepts ?
Quelle marge de manœuvre avons-nous pour singulariser nos pratiques et rester à l’écoute d’une subjectivité qui se dit  au travers de protocoles de soins, de DAR (données, actions, résultats) ou d’éducation thérapeutique en psychiatrie?

Du singulier au collectif, la parole sera donc donnée aux premiers intéressés (les patients).

 

Toutes ces questions sont au cœur des idéologies qui agitent notre société, elles sont éminemment politiques et interrogent nos institutions de l’HAS à l’ARS en passant par nos hôpitaux dans leur capacité à faire tiers. Tout comme chacun de nous dans son éthique et son engagement dans la relation thérapeutique. 

Reste qu’après l’inauguration d’un Centre de Recherche mondial de Psychiatrie Informatique à Londres, cet impact jamais égalé des avancées technologiques sur le social, ne nous oblige-t-il pas à nous arrêter un moment, pour réfléchir ensemble à comment y faire face ?

 

 

8h45 accueil

9h00 Ouverture de la journée: Mme Selma Benchelah, (présidente de l'ASCMB), M. Lazare Reyes (Directeur de l'hôpital de Maison Blanche), 

Dr Annie Msellati(Présidente de la CME, chef du 23èmesecteur).

 

Matinée :

Modérateur : Valentin Blache (éducateur spécialisé)

Discutant : Mireille Battut (Association « la main à l’oreille »)

9h30: ASCMB: présentation de la journée 

10h15: Anna Konrad (psychiatre, psychanalyste), Elodie Létapin, (psychologue clinicienne) :
"Produire de la subjectivité dans la relation éducative avec l'enfant autiste"

11h00: pause

11h15 : Sandrine Archambault (IDE et cadre de santé, Maison Blanche) « L'éducation thérapeutique, un outil à amadouer »

12h00: Patients : à propos de groupe de parole et de club thérapeutique

12h45: pause déjeûner

Après-midi:

Modératrice : Selma Benchelah (Psychologue clinicienne, 7ème secteur)

Discutant : Franck Drogoul (Psychiatre, enseignant Paris VII)

14h15: Bernard Stiegler (Directeur de l'Institut de Recherche et de l’Innovation) : « Soin et grammatisation. De la parole au geste ».

15h00: Alain Fabre (Ingénieur chef chargé de la formation tout au long de la vie) : « La formation, un outil de promotion de la personne. »

15h45: pause 

16h00: Patrick Faugeras (Psychanalyste à Alès, Gard)« Au bord du monde». 

16h45: Collectif des 39

 

Inscriptions:

Service Formation Continue : 01 49 44 40 36 

formcont@ch-maison-blanche.fr

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Communiqué de presse

Meeting du 1er novembre 2014 en présence de 700 personnes.

Le premier novembre 2014, à la Maison de l’arbre à Montreuil, le Collectif des 39 a organisé un meeting afin de fédérer les résistances pour une hospitalité suffisamment bonne pour la Folie,  continuer la réflexion critique au cours de forums et proposer des actions concrètes.
Les 700 participants sont repartis  enthousiastes et réconfortés après cette intense journée d’échanges et de débats.
Le Fil conducteur a participé au meeting. Cet espace de parole émanant de l’atelier  “familles” des Assises citoyennes pour la psychiatrie et le médicosocial est un collectif associant des proches de malades, des patients et des professionnels, tous concernés par la place des familles dans l’accompagnement de la personne malade.
Le matin, une introduction polyphonique et une table ronde sur les enjeux et réalités ont décrit la dégradation actuelle des conditions d’hospitalité, de soins et d’accompagnement de la Folie et les nécessaires résistances.

Sept cents personnes, des professionnels, des patients, des familles ont  participé  aux forums de l’après-midi (fonction soignante et pratiques du Collectif,  continuité du lien et de la relation, pédopsychiatrie), afin d’échanger leurs points de vue et leur vivance dans le compagnonnage avec la folie. Les prises de parole ont été très nombreuses et engagées, parfois très émouvantes, sensibles et combatives. Cette possibilité de débattre, des disputes dans l’écoute et l’accueil des points de vue diversifiés ont donné une tonalité stimulante très appréciée. 

Le discours simplificateur des tenants de la seule causalité biologique a été fortement critiqué, tant il inspire  décisions politiques et  lois qui produisent un démantèlement de la psychiatrie en attaquant la continuité du lien et de la relation, mettant à mal les patients, les familles et les professionnels. 
Avec la participation de nombreuses associations professionnelles, de syndicats et d’organisations politiques engagés à nos côtés, des actions ont été adoptées pour stopper tout nouveau processus législatif sans qu’au préalable se tienne un grand débat national : l’organisation d’une conférence de presse commune est en préparation.  
Le meeting s’est conclu  par l’ appel du 1er Novembre: « ÇA SUFFIT ! », lu et adopté à l’unanimité des participants  avec l’engagement de continuer  les débats lors des prochains forums en région et à Paris organisés par le Collectif des 39 pour élargir la résistance à la dégradation de l’organisation des soins psychiatriques et au manque de moyens dont les patients subissent les conséquences.
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« Continuité des soins et de la relation, articulée avec le sanitaire et le médico-social » au Meeting du 1er Novembre

Nous, « le Fil conducteur »*, collectif de réflexion et de propositions sur la prise en charge de la maladie psychique, invitons à participer au meeting organisé à l’initiative du Collectif des 39 le 1 er novembre 2014 à Montreuil.
Extrêmement préoccupés, inquiets, voire même révoltés par l’évolution actuelle de la prise en charge de la maladie psychique, nous considérons qu’à côté des professionnels, des représentants institutionnels ou institutionnalisés, une autre voix doit se faire entendre (cf. le Manifeste du Fil conducteur).
Le constat actuel du fonctionnement de la prise en charge des malades psychiques est plus qu’inquiétant.
Les familles, plongées brutalement dans l’univers de la psychiatrie lors d’une hospitalisation pour le moins traumatisante d’un enfant ou d’un être cher, ne trouvent le plus souvent ni soutien ni interlocuteur. Tenues à l’écart, sans explications aucune sur ce qu’est une maladie psychique, ses conséquences, qui le plus souvent sont lourdes, sur l’évolution possible, sur la manière dont elles peuvent accompagner la personne malade, elles se trouvent isolées, écartées, alors que leur proche vit une souffrance incompréhensible, insupportable. Leurs questions restent sans réponses, un diagnostic peut tomber brutalement, ou n’est pas donné, l’absence d’accompagnement ou d’écoute accroît leur angoisse légitime. Elles assistent, impuissantes, à l’enfermement et à l’isolement de leur proche, puis au parcours décousu et chaotique de soins multipliant les soignants dans les structures diverses (hôpital, hôpital de jour, foyer de nuit, maison de postcure, CMP…). Un lien thérapeutique, nécessaire pour soigner, ne peut être construit dans de telles conditions alors que la relation devrait être au centre du soin.
Le renvoi vers un statut d’aidant familial est paradoxal dans un contexte de déni de la souffrance de la famille, et des fratries, le plus souvent oubliées. Le statut d’aidant familial, qui voudrait donner aux familles l’illusion de devenir « tout à coup » compétentes alors que leurs difficultés ne sont toujours pas reconnues par la société et par un certain nombre de professionnels, est un leurre proposé au service des restrictions budgétaires qui affectent le champ du soin.
Les personnes malades vivent dans une absence de structures coordonnées des soins, qui relèvent d’un secteur psychiatrique démuni ou démotivé. Elles se plaignent aussi de ne pas être écoutées, ni entendues par les équipes soignantes. Continuer la lecture de « Continuité des soins et de la relation, articulée avec le sanitaire et le médico-social » au Meeting du 1er Novembre

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Fonction soignante et Pratiques du Collectif lors du Meeting du 1er Novembre

« Patient et soignant sont tous deux des humains. Ils arpentent tous deux la route dangereuse, imprévisible et finie de la vie. Peu de chose, symboliquement, les différencient. En pratique, ce qui les sépare est leur situation. Le patient est un humain tombé dans un fossé (un ravin, un gouffre) et souffre. Il demande de l’aide à ses proches et, parfois, à un soignant. Le soignant est un humain qui dispense des soins. Parfois c’est un geste spontané, désintéressé ; parfois, c’est un métier choisi et il en vit. Dans un cas comme dans l’autre, c’est son attitude qui fait de lui un soignant, et non son statut. » Ces paroles de M. Winckler lors de la Conférence d’éthique clinique à Paris en avril 2014, situent d’emblée les enjeux de ce qui nous rassemble : notre humanité commune (patients et soignants) et l’hospitalité nécessaire à la souffrance psychique.
Pour nous, la relation est première dans toute démarche de soin. Seule garantie d’une prise en charge cohérente, elle repose sur l’existence d’espaces de travail et d’élaboration collectifs dans lesquels chacun s’engage, s’appuyant sur ce collectif dans les difficultés auxquelles le travail le confronte. Pour nous, ceci est nécessaire aussi bien dans le secteur public que dans le secteur privé (libéral et institutionnel. Car, l’existence d’une fonction soignante ne va pas de soi, elle doit être remise en cause chaque jour pour chaque patient. Pas de recette à priori, mais une élaboration des expériences du quotidien, tant dans leur banalité que dans leurs impasses, et de façon régulière avec d’autres soignants.

On constate de plus en plus un manque d’attention à l’égard des patients et des familles, des contraintes pour imposer aux patients une continuité de ce qui ne peut plus avoir le nom de « soin ». Car le soin consiste avant tout à travailler la qualité du lien thérapeutique, ce qui est le contraire de la démarche qualité qu’on nous impose aujourd’hui. En effet, le soin ne peut être de qualité que si est pris en compte le lien des soignants avec les patients, leur famille, leur environnement ainsi que le lien des patients entre eux et celui des soignants dans l’institution qui les abrite.
Or il n’y a plus d’abri pour le soin aujourd’hui. Continuer la lecture de Fonction soignante et Pratiques du Collectif lors du Meeting du 1er Novembre

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Pour une hospitalité à la souffrance de l’enfant, lors du meeting du 1er novembre 2014

«TOUS LES HOMMES NAISSENT FOUS, LIBRES ET ÉGAUX EN DROIT »

Depuis l’arrivée du DSM III, le champ de l’enfance et de l’adolescence n’a cessé d’être l’objet d’expérimentation d’une psychiatrie évaluatrice, médicamenteuse et rééducative. Le plan Autisme, les recommandations de l’HAS et les attaques contre la psychanalyse ne sont que les branches d’un même arbre qui cache bien mal la volonté de démanteler tout accueil de la singularité .
D’après certains démographes de la santé, la demande de consultations se serait multipliée par dix en quelques années. Il est de notre devoir de nous interroger sur cette demande – ses causes et ses conséquences – que la société adresse avec ses enfants.
En France, la loi du 2 janvier 2002 a ouvert le champ du médico-social (c’est à dire une immense part de la souffrance enfantine) et de la pédopsychiatrie à la logique du marché :
A) Par la réification d’un « usager » (parents et enfants indistinctement) et l’élimination du symptôme derrière le handicap, c’est à dire par l’escamotage de la subjectivité. B) Par l’instauration de la « démarche qualité » qui prétend évaluer les prestations délivrées en regard de recommandations de « bonnes pratiques » professionnelles déterminées arbitrairement par l’ANESM (médico-social) et l’HAS. Une évaluation scandaleusement privatisée représentant un marché plus qu’attractif qu’il serait temps de dénoncer. C) Par l’instauration manifeste ou dissimulée d’un champ « hors-soins » que ce soit dans le cadre du sanitaire ou du médico-social. Continuer la lecture de Pour une hospitalité à la souffrance de l’enfant, lors du meeting du 1er novembre 2014

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Fédérons nos rêves pour résister à l’occupation de nos libertés de conscience.

Le collectif des 39 organise un rassemblement – Le SAMEDI 1er NOVEMBRE 2014 à La Parole errante – la Maison de l’arbre à Montreuil

Fédérons nos rêves pour résister à l’occupation de nos libertés de conscience.

Nous nous sommes réunis et levés une première fois contre l’anathème, en provenance de la plus haute autorité de l’État, frappé à l’encontre de la folie. Paroles prononcées dans l’enceinte même d’un service de soin et dont nous espérions qu’elles ne relevaient que d’un accident de la démocratie en acte : un président élu par le peuple distillait la peur, installait un climat sécuritaire espérant ainsi incarner la figure du protecteur de ce peuple qu’il lui fallait créer à la mesure de ses petits accès d’agitation despotique.

39 nous étions ce vendredi-là, 39 alertés par l’insupportable, unis par le nombre, sans règlement associatif, parce qu’un nombre représente la multitude, nous étions nombreux ce soir-là à nous élever « contre la nuit sécuritaire » de plus en plus nombreux et multiple, déjà portés par cette hétérogénéité des disciplines et des parcours.
Mais il n’y a pas de pente despotique possible sans servitude volontaire, et au plus près de nos pratiques nous avons dû faire front, non sans difficultés, contre le déplacement en miroir de la figure de la folie dangereuse vers sa résolution en obéissance servile, soit de la schizophrénie dangereuse à l’autisme rééduqué.

Et puis le personnage en haut de l’État sous la pression populaire a changé. Nouvel élu qui s’était présenté comme celui du changement. Continuer la lecture de Fédérons nos rêves pour résister à l’occupation de nos libertés de conscience.

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Le 1er novembre 2014 – un meeting de résistance

Le 1er novembre 2014 à la Maison de l’arbre à Montreuil les 39 organisent un meeting de résistance

Nous continuons d’affirmer que ceux qui souffrent de graves maladies psychiques ont et auront besoin à des moments de leur existence de recourir à des lieux d’accueil. Lieux où les rencontres nécessaires à tout soin qui se réclame « humain » ne sont pas dictées par des protocoles aliénants. Lieux où les règlements ne sont pas l’unique proposition « contenante », lieux où prendre du temps est possible et reconnu comme nécessaire, avec une écoute de ce que les personnes en souffrance psychique reconnues dans leur singularité ont elles-mêmes à nous apprendre. Lieux où les psychiatres et les équipes soignantes s’engagent dans un accompagnement au long cours.

Or depuis deux ou trois décennies toutes les conditions nécessaires à cet accueil se dégradent progressivement pour atteindre un niveau insupportable. Les moyens diminuent, la formation est scandaleusement pauvre et inadaptée, les théories s’étiolent, se rigidifient, perdent le caractère complexe indispensable à la pratique soignante. Toute une expérience soignante, toute une histoire collective de la psychiatrie française risque de disparaître.
Lors des Assises de la psychiatrie et du médico-social, les témoignages de patients, de familles et de professionnels ont fait apparaître que de nombreuses équipes, en l’absence de réflexions institutionnelles et micropolitiques, utilisaient des méthodes coercitives s’appuyant sur des théories réductrices de la folie. De plus, l’abandon des principes de base du secteur et du développement du potentiel soignant des patients au sein des clubs thérapeutiques favorise la démission et le désinvestissement des travailleurs en psychiatrie devant la perte du coeur de leur métier et renforce les mauvaises conditions d’hospitalité et de soins aux patients ainsi que l’accueil défaillant des familles. Continuer la lecture de Le 1er novembre 2014 – un meeting de résistance

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Mobilisation des salariés de l’A.P.S.I. pour une préservation de la qualité des soins

Nous sommes 300 salariés dont une soixantaine de psychologues de l’APSI (Association de Prévention Soins et Insertion), association du secteur médicosocial œuvrant dans le champ de la pédopsychiatrie et du handicap psychique, située dans le Val de Marne et regroupant 13 CMPP, 2 CMP, 1 ITEP, 2 SESSAD, 1 ESAT, 1 FAM, 1 SAS, 1 SAVS, des Maisons-Relais et 1 foyer mèresenfants.
Nous sommes mobilisés, toutes catégories professionnelles confondues, pour lutter contre des décisions de notre direction générale qui auraient pour conséquences la dégradation de la qualité des soins, reconnue depuis plus de 40 ans par nos partenaires sur le département.
Notre activité clinique constituée d’abord d’un certain nombre d’actes effectués en présence des patients ou usagers et de leurs familles, ou en implication institutionnelle directe, nécessite également un travail continu de rédaction, de réflexion, d’élaboration, de recherche et de supervision (à la charge financière des cliniciens), parfois même en dehors de l’institution. Ce temps – qui nous était jusqu’ici reconnu par un accord d’entreprise aujourd’hui dénoncé   est contesté par notre direction sous couvert d’économies budgétaires et d’hypothétiques embauches.
Sans ce temps DIRES (Documentation, Information, Recherche, Elaboration, Supervision), élément fondamental de notre fonction clinique, notre travail perdrait toute dimension thérapeutique ; il deviendrait un simple « travail à la chaine » à visée adaptative, sans souci qualitatif ni respect du sujet souffrant et de sa famille.
Nous refusons ces dérives gestionnaires administratives et technocratiques, méconnaissant totalement le soin psychique et qui mettent en péril une clinique respectueuse du sujet, pour le maintien de laquelle nous sommes aujourd’hui engagés.

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> micro résistance locale en préparation du meeting du 1er novembre

Au centre Antonin-Artaud, «on met sur un pied d’égalité psy et patient»
PUBLIÉ LE 17/09/2014 dans le journal L’Union
http://www.lunion.presse.fr/region/au-centre-antonin-artaud-on-met-sur-un-pied-ia3b24n409241
Par Mathieu Livoreil

REIMS (51). Depuis sa création en 1985, ce centre propose une vision humaniste de la psychiatrie. Avec toujours cette question essentielle : quelle place pour les fous dans notre société ?

Ce matin-là, c’est jour d’assemblée générale à Antonin-Artaud, dans les locaux de la rue Talleyrand, en plein centre-ville. Dans une salle, une quarantaine de personnes ont pris place. Patients, psychiatre, infirmiers, éducateurs et stagiaires. Ici, il n’y a ni blouse blanche ni pyjama. Les projets des semaines à venir sont évoqués : journée de la solidarité, fête de la Salamandre, sortie en Alsace, etc. Une femme lève la main : « Et on ne pourrait pas faire une sortie au quai Branly ? » Patrick Chemla, fondateur du centre Antonin-Artaud, répond : « Oui, pourquoi pas ? Il faudra voir qui est intéressé… » Des personnes acquiescent déjà en silence. Ce qui frappe, c’est la qualité d’écoute. Est ensuite abordé le meeting qui se tiendra le 1er novembre, à Montreuil, avec le Collectif des 39 contre la nuit sécuritaire.
Au programme : les enjeux actuels de la psychiatrie, et dénoncer le projet de loi de la ministre de la santé Marysol Touraine « qui nous inquiète », commente M. Chemla. « La conséquence possible, c’est qu’on risque fort de se retrouver avec une absence de liberté et d’indépendance par rapport à ce que nous faisons. » Le projet de loi ne prévoit « rien de moins qu’une uniformisation » des pratiques psychiatriques. « Une homogénéisation qui se fait de manière extrêmement normative, avec toujours plus d’administratif, etc. On est mesurés sur notre capacité à appliquer le protocole. », nous détaillait quelques jours plus tôt M. Chemla. Lorsque nous avions démarré dans les années 80, on était presque des illégaux. On est passé de la tolérance à l’institutionnalisation. Et avec l’institutionnalisation est venu la normalisation. »
Retour à l’AG. Une femme au regard révolté propose une « grande pétition parce qu’un meeting, franchement je sais pas, les médias de toute façon, ils ne montrent que la guerre !» Clément, qui semble avoir un goût prononcé pour les horaires de train, se lance à son tour : « C’est peut-être utopique mais pourquoi on n’uniformiserait pas à notre manière ? » Sourires dans l’assemblée. «Les gens travaillent comme ils le souhaitent », lui répond doucement un autre psychiatre.
Ainsi va la vie au centre Antonin-Artaud, que certains sceptiques ont depuis longtemps rebaptisé « centre Antonin-Marteau », rit M. Chemla. L’idée de départ était celle du « club thérapeutique (…) On met sur un pied d’égalité psy et patients dans la prise en charge. La relation n’est pas hiérarchisée. Quand je vois un patient pour la première fois, je demande toujours : Qu’est-ce que vous voulez faire ? » Le choix des médicaments, s’ils sont jugés nécessaires, est débattu. Surtout, le médicament n’est qu’un élément de la thérapie proposée par l’équipe de M. Chemla. Pas question donc, de « mettre les gens dans des cases » mais au contraire de « responsabiliser » le patient, considéré « comme une personne. » Bien sûr, celui-ci, à Antonin-Artaud comme ailleurs, les rechutes sont possibles et certains patients peuvent par moments se retrouver davantage rassurés par un cadre hospitalier que par un centre de jour libre et ouvert. « Tout ce qu’on tente ne réussit pas forcément, bien sûr ! », rappelle en guise d’évidence M. Chemla.
Offre de soins plurielle
Comment arrive-t-on à ce centre d’accueil thérapeutique à temps partiel (CATTP) ? « Les patients viennent librement, peuvent être envoyés par leurs familles, par des psy ; il est aussi arrivé qu’un patient se soit vu recommander le centre par un autre patient», résume Gérard Rodriguez, cadre santé à Antonin-Artaud.
Centre de jour mais aussi appartements thérapeutiques, centre d’accueil rural et hôpital psychiatrique : l’offre de soins est plurielle. 90 % des patients sont suivis en ambulatoire, contre 10 % en HP. Entretiens, groupes d’entraide mutuelle (Gem), ateliers d’art ou discussion informelle autour d’un café, etc. : les soins, « basés sur la psychothérapie institutionnelle, avec une orientation psychanalytique», revêtent de multiples formes. Mais pour combien de temps encore ?
Au début des années 1980, il exista dans le pays, selon les souvenirs émus des psychiatres rencontrés, jusqu’à « une centaine de structures comparables » au centre Antonin-Artaud. « Là, on est les derniers dans la région, sûr. Et on ne doit pas être plus de dix en France. » Le volet psychanalytique de la formation des psychiatres a été réduit en poussières depuis une quinzaine d’années, et la spécialité psychiatrie s’est retrouvée supprimée.

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> La fin de la confidentialité dans les hôpitaux?

Projet de loi relatif à la santé: la fin de la confidentialité dans les hôpitaux?
Dr Claire GEKIERE, psychiatre, praticien hospitalier, août 2014

L’avant projet de loi « relatif à la santé »(NOR: AFSX1418355L/Rose-1) doit être présenté en septembre en conseil des ministres et passer au Parlement en 2015.
Il y est question dans plusieurs articles des données de santé, personnelles nominatives, ou agrégées et anonymisées.

I-Je voudrais d’abord attirer l’attention sur un risque majeur pour la confidentialité des données de santé personnelles nominatives, avant de passer en revue tous les articles concernés par ce sujet.

L’article 26 du projet de loi traite des « groupements hospitaliers de territoire » (GHT), qui obligeront désormais plusieurs établissements publics à se regrouper, à faire un projet médical unique, et à avoir un DIM (département d’information médical) commun, géré par « l’établissement support ». Le 1° de l’article L.6132-4 énonce que « l’établissement support » assure : «La gestion d’un système d’information hospitalier et d’un département de l’information médicale uniques. A ce titre, par dérogation de l’article L.1110-4, les informations concernant une personne prise en charge par un établissement public de santé membres du groupement sont réputées confiées par la personne au groupement. Par dérogation aux dispositions de l’article L.6113-7, le responsable de l’information médicale de l’établissement support procède à l’analyse et à la facturation de l’activité de l’ensemble des membres du groupement et reçoit à cette fin les données médicales nominatives nécessaires à l’analyse de l’activité et à la facturation transmises par les praticiens exerçant dans les établissements membres. »

l’article L.1110-4 date de la loi du 4 mars 2002, dite loi Kouchner, sur le droit des malades, et il définit actuellement dans sa première partie le secret partagé d’une façon précise et limitée:
« Toute personne prise en charge par un professionnel, un établissement , un réseau de santé ou tout autre organisme participant à la prévention et aux soins a droit au respect de sa vie privée et du secret des informations la concernant.
Excepté dans les cas de dérogation, expressément prévus par la loi, ce secret couvre l’ensemble des informations concernant la personne venues à la connaissance du professionnel de santé, de tout membre du personnel de ces établissements ou organismes et de toute autre personne en relation, de par ses activités, avec ces établissements ou organismes. Il s’impose à tout professionnel de santé, ainsi qu’à tous les professionnels intervenant dans le système de santé.
Deux ou plusieurs professionnels de santé peuvent toutefois, sauf opposition de la personne dûment avertie, échanger des informations relatives à une même personne prise en charge, afin d’assurer la continuité des soins ou de déterminer la meilleure prise en charge sanitaire possible. Lorsque la personne est prise en charge par une équipe de soins dans un établissement de santé, les informations la concernant sont réputées confiées par le malade à l’ensemble de l’équipe. »

Dans la pratique, cet article n’est pas toujours bien respecté, par exemple lorsque un courrier de sortie est envoyé systématiquement au médecin traitant sans se préoccuper de l’accord du patient, ou encore lorsqu’un professionnel de santé qui ne s’occupe pas du patient consulte son dossier. Mais il est très clair: hormis lors de soins dispensés dans une équipe, il faut l’accord du patient pour transmettre les informations le concernant à un autre professionnel de santé, et ce pour le seul motif, restrictif, d’assurer les meilleurs soins possibles.

Dans son article 24 qui traite aussi du DMP (dossier médical partagé et non plus personnel, voir plus bas), il est prévu de modifier l’article L1110-4 en remplaçant son troisième alinéa par:
« Un professionnel peut échanger avec un ou plusieurs professionnels identifiés des informations relatives des informations relatives à une même personne prise en charge à condition qu’ils participent tous à la prise en charge du patient et que ces informations soient strictement nécessaires à la coordination ou à la continuité des soins ou de son suivi médico-social et social. La personne dûment informée peut exercer à tout moment son droit d’opposition à l’échange d’informations la concernant.
Lorsque les professionnels appartiennent à la même équipe au sens de l’article L.1110-12, ils peuvent partager les informations concernant une même personne prise en charge, strictement nécessaires à la coordination ou à la continuité des soins ou de son suivi médico-social et social. Ces informations sont réputées confiées par le patient à l’ensemble de l’équipe. La personne dûment informée peut exercer à tout moment son droit d’opposition au partage d’informations la concernant.
Le partage d’informations, entre des professionnels ne faisant pas partie de la même équipe de soins, d’informations nécessaires à la prise en charge d’une personne requiert son consentement préalable, recueilli par tous moyens, y compris de façon dématérialisée.
Les conditions et les modalités de mise en oeuvre du présent article pour ce qui concerne l’échange et le partage d’informations entre professionnels de santé et non professionnels de santé du champ social et médico-social, sont définies par décret en Conseil d’Etat, pris après avis de la Commission nationale de l’informatique et des libertés ».
Cela élargit considérablement, voire dénature, le secret partagé puisque l’on passe des seuls soins à un patient au « suivi médico-social et social », vaste ensemble flou. Toujours cette croyance aux bienfaits de la transparence et de l’exhaustivité réunies, qui professe qu’en mettant en commun le plus d’informations possibles, en les accumulant, on prendra mieux quelqu’un en charge, sans tenir compte des risques majeurs d’atteinte à l’intimité et à la vie privée, et à leurs conséquences, souvent très stigmatisantes.
Mais il y reste néanmoins une définition du partage d’information, sur laquelle un patient est censé pouvoir de plus exercer un contrôle.

Du coup, présenter dans l’article 26 du projet de loi comme une « dérogation » la disposition qui permettrait qu’une information confiée au maximum à une équipe de soins soit dorénavant « réputée confiée par la personne au groupement » est soit une grossière erreur de rédaction ( soyons optimiste), soit la volonté d’un changement majeur en matière de confidentialité des données de santé, camouflée sous ce terme.
En effet, tel qu’il est rédigé, cet alinéa renvoie aux informations confiées par le patient, et non aux données traitées par le DIM, extraites de ces informations, le médecin DIM (et non les informaticiens du système d’information) faisant partie des médecins ne participant pas aux soins qui ont accès, par dérogation, aux informations médicales nominatives des patients.
Concrètement cela permettrait au personnel soignant de chaque établissement du groupement d’avoir accès aux informations d’un patient soigné dans un quelconque point de ce groupement…

II-Autres articles traitant des données de santé

1-L’article 21 traite de l’expérimentation de projets d’accompagnement de personnes, souffrant de maladies chroniques ou « particulièrement exposées au risque de maladie chronique » (vaste ensemble là aussi). Pour cela il est prévu là aussi une dérogation à l’article L.110-4 qui considère que les professionnels engagés dans cet accompagnement constituent une équipe, ce qui permet alors le partage des informations entre eux. Comme le champ est large, et qu’il y est notamment question «d’éducation thérapeutique » et de formation, la vigilance s’impose vis à vis des firmes pharmaceutiques dont on connaît l’intérêt pour ces sujets.
Le même article prévoit d’utiliser les données « sous réserve d’anonymat » pour des évaluations de ces expérimentations.
.
2-L’article 24 prévoit la refondation du DMP (dossier médical personnel), qui devient … le DMP (dossier médical partagé), dont s’occupera la CNAM. Ce DMP est « créé sous réserve du consentement exprès de la personne ».
Cette appellation a le mérite de la clarté, puisque le but du DMP est le partage des informations de santé d’une personne entre plusieurs professionnels de santé qui la suivent.
Que devient la question du masquage des données? L’article L1111-21, qui prévoyait en 2009 un décret en Conseil d’Etat pour fixer les conditions du masquage des données par le titulaire du DMP, est modifié. Le nouvel article prévoit lui aussi un décret en Conseil d’Etat, mais sans mentionner explicitement que certaines informations « peuvent être rendues inaccessibles par le titulaire du dossier », ni « les modalités selon lesquelles le professionnel de santé accédant au dossier médical personnel a connaissance de l’inscription au dossier d’informations rendues inaccessibles par son titulaire ou son représentant légal » (article actuel).

En conclusion

Ce projet de loi, au nom de l’efficience de la prévention et des soins, organise la diminution, voire la disparition de la confidentialité des données de santé, données pourtant hautement sensibles, dont le partage élargi porte alors atteinte à l’intimité et au respect de la vie privée.
Il faut faire évoluer ce texte avant son adoption en demandant notamment:

-le maintien de l’article 1110-4 dans sa forme actuelle,
-la mention explicite dès le texte de loi des possibilités de masquage par le titulaire du DMP
-la modification de l’article 26 sur les données de santé dans les GHT (si tant est que ces groupements soit une bonne chose pour les hôpitaux publics, au moment ou nombre de superstructures, y compris les CHT actuelles, font preuve de leur inefficacité liée aux complications de leur trop grande taille)
-des garanties sur les intervenants pour les expérimentations prévues à l’article 21, excluant explicitement la participation des firmes pharmaceutiques

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> Innover, créer, inventer, s’adapter ? Sans aucun doute…

Vendredi 5 septembre 2014 Centre équestre « Les Cavaliers du Pays Cathare » à Magrin (81) 20 heures
Réformer, changer… pourquoi pas. Mais alors pour quels modèles ?
Innover, créer, inventer, s’adapter ? Sans aucun doute…

Serions nous rentrés dans une aire de lutte contre le singulier,de la mise au pas ? Une aire de l’évitement du conflit psychique, voirede sa négation ? Qu’en est il en psychiatrie ou dans le médicosocial, que constatons nous ? Que pouvons nous proposer comme initiatives ?
Comment prendre en charge la psychose, comment prendre en compte cette « existence psychotique » ?

Guy DANA nous propose des pistes ou plus exactement un antidote, une bouffée d’air frais.
Pour éviter l’asphyxie ?
Partageons son expérience clinique, professionnelle, de terrain, comme la création d’un hôtel
thérapeutique nommé « L’inattendu »…

Comment penser des espaces psychiques pour soigner la maladie mentale en proposant des espaces
hétérogènes ? Quels outils nous restent ils ?
Tentons de construire un lien possible avec l’Autre, un lien construit sur la présence et l’hospitalité.
Elaborons une clinique de l’accompagnement dans des lieux novateurs.

Ré inventer l’hospitalité !

Finalement participons à la (re) conquête des espaces, pour une libre circulation psychique…
06 14 38 06 90 Mail : lespsycausent@gmail.com
Site: http://lespsy-causent.over-blog.fr/
Avec la participation de Guy DANA,auteur de  » Vendredi 5 septembre 2014 Centre
équestre « Les Cavaliers du Pays Cathare »
à Magrin (81) 20 heures
Réformer, changer… pourquoi pas. Mais alors pour quels modèles ?
Innover, créer, inventer, s’adapter ? Sans aucun doute…
Serions nous rentrés dans une aire de lutte contre le singulier,
de la mise au pas ? Une aire de l’évitement du conflit psychique, voire
de sa négation ? Qu’en est il en psychiatrie ou dans le médicosocial, que
constatons nous ? Que pouvons nous proposer comme initiatives ?
Comment prendre en charge la psychose, comment prendre en compte cette « existence
psychotique » ?
Guy DANA nous propose des pistes ou plus exactement un antidote, une bouffée d’air frais.
Pour éviter l’asphyxie ?
Partageons son expérience clinique, professionnelle, de terrain, comme la création d’un hôtel
thérapeutique nommé « L’inattendu »…
Comment penser des espaces psychiques pour soigner la maladie mentale en proposant des espaces
hétérogènes ? Quels outils nous restent ils ?
Tentons de construire un lien possible avec l’Autre, un lien construit sur la présence et l’hospitalité.
Elaborons une clinique de l’accompagnement dans des lieux novateurs.
Ré inventer l’hospitalité !
Finalement participons à la (re) conquête des espaces, pour une libre circulation psychique…
06 14 38 06 90 Mail : lespsycausent@gmail.com
Site: http://lespsy-causent.over-blog.fr/
Avec la participation de Guy DANA,Vendredi 5 septembre 2014 Centre
équestre « Les Cavaliers du Pays Cathare »
à Magrin (81) 20 heures
Réformer, changer… pourquoi pas. Mais alors pour quels modèles ?
Innover, créer, inventer, s’adapter ? Sans aucun doute…
Serions nous rentrés dans une aire de lutte contre le singulier,
de la mise au pas ? Une aire de l’évitement du conflit psychique, voire
de sa négation ? Qu’en est il en psychiatrie ou dans le médicosocial, que
constatons nous ? Que pouvons nous proposer comme initiatives ?
Comment prendre en charge la psychose, comment prendre en compte cette « existence
psychotique » ?
Guy DANA nous propose des pistes ou plus exactement un antidote, une bouffée d’air frais.
Pour éviter l’asphyxie ?
Partageons son expérience clinique, professionnelle, de terrain, comme la création d’un hôtel
thérapeutique nommé « L’inattendu »…
Comment penser des espaces psychiques pour soigner la maladie mentale en proposant des espaces
hétérogènes ? Quels outils nous restent ils ?
Tentons de construire un lien possible avec l’Autre, un lien construit sur la présence et l’hospitalité.
Elaborons une clinique de l’accompagnement dans des lieux novateurs.
Ré inventer l’hospitalité !
Finalement participons à la (re) conquête des espaces, pour une libre circulation psychique…

06 14 38 06 90 Mail : lespsycausent@gmail.com
Site: http://lespsy-causent.over-blog.fr/

Avec la participation de Guy DANA,auteur de  » Quelle politique pour la folie ? : le suspense de Freud  »
éd érès 2011
Psychiatre, Psychanalyste, Chef de Service à
l’EPS Barthélémy DURAND à ETAMPES

PS : Pas question d’évitement ni de mise en ordre…
de tes plats ou bouteilles, juste une pensée unique : les
partager, ensemble !
RÉ-INVENTER L’HOSPITALITÉ !
Entrée libre… et sortez libre !

Psychiatre, Psychanalyste, Chef de Service à
l’EPS Barthélémy DURAND à ETAMPES
PS : Pas question d’évitement ni de mise en ordre…
de tes plats ou bouteilles, juste une pensée unique : les
partager, ensemble !
RÉ-INVENTER L’HOSPITALITÉ !
Entrée libre… et sortez libre !

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> internement abusif au CH Sainte-Marie de Nice …

Médiapart -Édition : Contes de la folie ordinaire

Audience publique devant la Cour d’appel d’Aix-en-Provence jeudi 24 juillet, sur un internement abusif au CH Sainte-Marie de Nice
21 JUILLET 2014 | PAR ANDRÉ BITTON

La Cour d’appel d’Aix-en-Provence mettra-t-elle fin au clavaire que vit depuis le 9 janvier 2014 un jeune étudiant gabonais de 26 ans, hospitalisé sous contrainte au CH Sainte-Marie de Nice, sur fond de persécutions racistes sur le campus de Polytech-Nice Sophia Antipolis ?

l’article en suivant le lien ci-dessous:

http://blogs.mediapart.fr/edition/contes-de-la-folie-ordinaire/article/210714/audience-publique-devant-la-cour-dappel-daix-en-provence-jeudi-24-juill

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> soutien aux mouvements de grève dans les hôpitaux.

Communiqué de soutien aux mouvements de grève dans les hôpitaux.
Soutien à la grève de Paul Guiraud Villejuif

Le collectif des 39 s’est réuni le vendredi 4 juillet, après avoir pris connaissance de la situation en particulier de Paul Guiraud Villejuif, du Bon Sauveur de Caen et de l’Hôpital Sud Francilien. L’état poursuit sa politique d’économies dans le domaine du soin, ce qui se traduit par la suppression de postes et par la réorganisation des amplitudes de travail par les directions de tous les hôpitaux. Nous dénonçons cette attaque des espaces de travail.
Nous soutenons sans réserve le mouvement de grève engagé depuis 5 semaines par le personnel soignant de l’hôpital Paul Guiraud Villejuif. Soutien pour les frais engagés dans les procès que la direction de cet établissement engage contre eux, soutien aux pertes de salaires des salariés acteurs de ce conflit. Ce mouvement lutte contre la volonté de réduire la journée de 8h à 7h36, ce qui aurait pour conséquence de réduire le temps de travail au moment du chevauchement des équipes ou de rendre ce temps de travail – que les équipes continueraient d’assurer – gratuit. Les personnels se défendent contre cette dégradation croissante des conditions de soins et du climat social au sein des établissements, contre le manque de concertation des directions avec les communautés médicales et soignantes, contre l’absence de considération à l’égard des soignants et professionnels, des patients et des familles.

Nous apportons un soutien particulier, à toutes ces luttes à partir de notre question « Quelle hospitalité pour la folie ? »
Paris le 7 juillet 2014
Pour apporter un soutien financier (l’argent sera reversé à l’intersyndicale de PGV) : ci-joint le RIB de l’association, crédit mutuel, notez pour le destinataire  » soutien à PGV ». Le virement électronique est à privilégier, sinon vous pouvez adresser votre chèque libellé au nom de l’association :
« Quelle hospitalité pour la folie ? » à l’adresse:
Collectif des 39 – 10 rue Jules Joffrin 94800 Villejuif.
Identifiant national de compte bancaire – RIB
Banque : 10278 Guichet : 06066 N° compte : 00020271801 Clé 69
Identifiant international de compte bancaire IBAN (International Bank Account Number) FR76 1027 8060 6600 0202 7180 169
BIC (Bank Identifier Code)
CMCIFR2A
Titulaire du compte (Account Owner)
QUELLE HOSPITALITE POUR LA FOLIE ? -10 RUE JULES JOFFRIN 94800 VILLEJUIF

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> Les 39 à Jazz in Marciac

Le Collectif des 39
Avec le soutien de la Ligue d’enseignement du Gers
Proposent :

Samedi 2 Août 2014
« A ciel ouvert »
Film de Mariana Otero, 2014.

Ce film tourné au Courtil en Belgique, nous fait découvrir un lieu hors du commun, où des enfants en difficulté psychique et sociale sont accueillis. Jour après jour, les adultes essaient de comprendre l’énigme que représente chacun d’eux et inventent, au cas par cas, sans jamais rien leur imposer, des solutions qui les aideront à vivre apaisés. Ils oeuvrent à proposer un environnement qui leur permettent de s’épanouir.

Au fil de leurs histoires, « A ciel ouvert » nous ouvre à leur vision singulière du monde et permet de poser la question de l’accueil et de l’écoute de ces enfants.
Le film sera suivi d’un débat animé par Simone Molina, psychologue clinicienne et psychanalyste (Avignon) et Philippe Rassat, pédopsychiatre et psychanalyste (Cognac), en présence de la réalisatrice, Mariana Otéro.

Dimanche 3 Août 2014
« Un homme comme vous,
Essai sur l’humanité de la folie »
Patrick Coupechoux, écrivain, journaliste. 2014.

Cet ouvrage explore les sources théoriques et cliniques, politiques et poétiques d’une psychiatrie « désaliéniste ». Il montre comment le concept actuel de « santé mentale » délaisse l’humanité de la folie au profit d’une conception scientiste et gestionnaire de l’individu. Alors que la psychiatrie est aujourd’hui réduite à un protocole d’actes médicaux, où la dimension relationnelle dans le soin est négligée, cet ambitieux essai fait l’éloge d’une autre conception du soin psychique, qui considère le fou comme un sujet à part entière et la folie comme part irréductible de l’humaine condition.

Le débat avec l’auteur sera animé par Monique Thizon et Paul Machto, psychiatres et psychanalystes (Paris).

Lundi 4 août :
Chet Baker, l’Ange dissident
Patrice Charbit, psychiatre, psychanalyste.

Un jazzman blanc, un look à la James Dean, un parfum d’innocence et de fragilité, un grand séducteur, une jeunesse insolente, une voix envoutante, Hollywood aurait volontiers fait de lui une icône.
Mais voilà, le diable en personne n’aurait pas mieux sonné, et seuls la musique, l’amour et … quelques expédients comptaient pour Chet.
Charlie Parker en personne, après avoir auditionné le môme, téléphona illico à Dizzy Gillespie et Miles Davis pour leur signifier qu’ils avaient du mouron à se faire. Ce fut le début du mythe mais pas exactement celui du rêve américain…

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Le forum des 39 à REIMS

Le forum citoyen des 39 qui s’est déroulé le 17 mai dans le cadre des journées de la Criée à Reims, a été enregistré : vous pouvez l’écouter en suivant le lien :

La plupart des interventions sont sur le blog de la Criée

http://lacriee51.blogspot.fr

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> Le métier de psychologue menacé..!

Collectif des 39

Le métier de psychologue menacé..!

Depuis près d’un mois les psychologues de l’association CIDE qui regroupe trois établissements thérapeutiques des Hauts de Seine (l’Hôpital de Jour pour adolescents, CMPP de Ville d’Avray, CSAPA Chimène à Issy les Moulineaux) sont en grève pour défendre le libre et plein exercice de la fonction DIRES dans leurs établissements et la qualité des conditions de travail.
!
Les psychologues hospitaliers sont confrontés aux mêmes difficultés au sein de leurs établissements. Qu’ils soient du public ou du privé, ils sont aujourd’hui une variable d’ajustement économique, au mépris de leur activité clinique et institutionnelle qu’ils ont mission d’accomplir auprès des collectivités soignantes.
Ils doivent pouvoir en effet évaluer leur travail selon les moyens qu’ils choisissent (supervision, analyse des pratiques …), se former et concevoir leurs recherches selon les besoins de leur pratique. La fonction FIR (formation, information, recherche) dans le secteur public ou DIRES (documentation, information, recherche, élaboration, supervision) qui répond mal à une comptabilité étroite du temps de travail, fait naître des soupçons chez les gestionnaires des ressources humaines. Ainsi au nom de la transparence et du contrôle, l’administration tend à réduire cette fonction à un temps mesurable. Il est évident qu’elle ne peut pas être réduite à un acte chiffré, qui viendrait faire preuve de l’acquisition de savoirs.
Lorsque cette fonction est remise en question, voire supprimée, le travail du psychologue est rendu impossible La fonction clinique et la fonction FIR ou DIRES sont intriquées et indissociables.
L’attaquer, c’est attaquer la pensée et le temps nécessaire à l’élaboration et à la recherche. Il faudrait penser plus vite, surtout ne plus prendre le temps de penser.
Nous qui luttons pour le maintien de l’accueil, de la rencontre singulière et du travail institutionnel, nous insurgeons contre de telles dérives dommageables avant tout pour les patients. !
Nous, soignants, patients, familles, citoyens, soutenons les psychologues dans ce combat légitime et essentiel.

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Communiqué de presse – Jean Oury 1924 – 2014

Communiqué du 19 Mai 2014.

– Jean Oury –

Jean Oury, ce grand Monsieur aura laissé une empreinte décisive sur la psychiatrie française depuis plus de 60 ans.

Il vient de disparaître brutalement dans la nuit du 15 mai.

Il nous laisse une œuvre immense et la marque d’un penseur infatigable. Au-delà de toutes ses élaborations théoriques, il a manifesté un engagement constant auprès des patients.

Profondément humain dans l’approche de la folie, il a su transmettre inlassablement un enseignement refusant le simplisme et articulant la complexité avec la tranquille fermeté d’un discours articulé autour de fondamentaux, tels notamment, la rencontre, la différenciation statut-rôle-fonction, la liberté de circulation, la nécessaire distinction entre l’aliénation psychopathologique et l’aliénation sociale, l’analyse institutionnelle permanente, l’accueil et l’ambiance, le Club, le collectif, et surtout la nécessité de lieux d’hospitalité.

Il rappelait sans cesse que la fonction soignante est partagée par tous dans une institution, du jardinier au psychiatre, en passant par les cuisiniers, les administratifs, les infirmiers, les psychologues et sans oublier les patients eux-mêmes.

Résistant de toujours, il s’insurgeait contre l’entreprise de destruction de la psychiatrie, du soin, avec la logique managériale, la gestion envahissante et deshumanisante, une évaluation abêtissante déconnectée des pratiques, les protocoles, les procédures et autres certifications stérilisantes, l’enfermement.

Il savait ce que l’engagement voulait dire, l’importance du politique. Il nous l’a montré.

Il a apporté immédiatement son soutien à la création du Collectif des 39, participant à de nombreux meetings et initiatives.

Prenant la parole dès le premier meeting des 39 à Montreuil en février 2009, après le discours insultant du président de la République de l’époque, il filait la métaphore avec humour, à propos de la puce qui réveille, mais… qui peut aussi apporter la peste. Et de nous inviter tous à « nous regrouper, et nous mettre en position de réfléchir collectivement ».

Outre son œuvre, ses références éthiques et politiques, il nous laisse en héritage, la poursuite du combat pour une hospitalité pour la folie.

Comme il le disait à propos de La Borde, « Cela fait 60 ans que cela dure, mais cela ne fait que commencer. »

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> Pour Jean Oury

Pour Jean Oury
16 mai 2014 |  Par Paul Machto
Ainsi le voilà parti ! 

On devait bien s’y attendre, cela allait arriver un jour ou l’autre, avec les quelques alertes au cours des dernières années. Il s’est éteint la nuit dernière à la Borde.
Nous laissant dans la tristesse de la perte.
Jean Oury, ce grand Monsieur aura marqué la psychiatrie française depuis plus de 60 ans, et nous laisse une oeuvre immense et un modèle de praticien, de penseur infatigable. 
Lui qui se présentait toujours comme psychiatre, rappelait la parole de François Tosquelles, « La psychothérapie institutionnelle n’existe pas, c’est l’analyse institutionnelle qu’il faut sans cesse mettre au travail », nous rappelant toujours l’importance DU Politique.  
Dans le droit fil de l’enseignement de Tosquelles qu’il avait connu comme interne en 1947 à Saint Alban, cet asile au fin fond de la Lozère, au bord de la Limagnole, il rappelait qu’en psychiatrie, il fallait marcher sur deux jambes, la psychanalyse et le marxisme.
De Saint Alban, cet hôpital où pendant les années de l’occupation et de la résistance, François Tosquelles avait jeté les bases de la pratique institutionnelle, rejoint par Lucien Bonnafé, puis Roger Gentis, il était parti après son internat vers le Loir et Cher, à la Clinique de Saumery. Il fallait l’entendre raconter comment il en est parti, en opposition avec le directeur, emmenant les patients dont il s’occupait, pour trouver un petit château et ainsi il a fondé la Clinique de La Borde.
Ce lieu thérapeutique, que Félix Guattari a rejoint en 1955, allait devenir une référence institutionnelle pour toutes celles et ceux qui ne pouvaient concevoir l’accueil de la folie que dans un cadre humain et respectueux, un lieu où la parole et la rencontre sont l’essentiel du soin aux malades mentaux. Mais aussi où les initiatives, autour de la création sont tout autant importantes que les médicaments et la psychothérapie référencée à la psychanalyse. Un lieu où les patients sont engagés dans la vie institutionnelle et le partage des tâches. Bien sûr ce lieu, comme tout lieu institutionnel, fut objet de critiques, de débats. Il n’en reste pas moins un lieu de résistance à l’entreprise normative des soins en psychiatrie. 
Jean Oury déployait son enseignement, ou plutôt devrai-je dire sa parole, son discours dans de multiples rencontres, journées, colloques, mais aussi dans le cadre de son séminaire à Sainte Anne, qu’il a tenu tous les mercredis jusqu’à tout récemment encore.
Il savait ce que l’engagement voulait dire. Il nous l’a montré. Au cours des dernières années, il avait apporté son soutien au Collectif des 39, indigné, révolté après le discours indigne de Nicolas Sarkozy en décembre 2008, qui désignait les schizophrènes comme potentiellement criminels. Il était intervenu dès le premier meeting des 39 à Montreuil en février 2009,  soutenant toutes les initiatives du collectif, prenant à nouveau la parole à la tribune lors des Assises citoyennes pour la psychiatrie et le médico-social organisées en juin 2013 à Villejuif par les 39 et les C.E.M.E.A ( Centre d’Entraînement aux Méthodes d’Education Active). 
Il m’a appris la simplicité de la parole, donnant le sentiment rare à son auditoire que nous pouvions être intelligent en l’écoutant ! Chose rare et essentielle. Il maniait si bien toutes les références philosophiques, psychiatriques et psychanalytiques, que c’était un vrai régal de l’écouter. Une belle et grande érudition énoncée, si tranquillement !
L’écouter donnait envie d’élargir le champ de la connaissance, pas du Savoir. LE Savoir il le laissait à d’autres qui comme la confiture aiment bien en étaler des tartines …
La transmission avec lui coulait de source, et même s’il s’emportait parfois contre les technocrates certificateurs c’était toujours avec humour et malice. 
Oui il avait un côté malicieux que j’aimais beaucoup. 
Sa façon de dire « avec toutes leurs conneries… » !
Et sa grande humanité : »Mais un sourire d’un schizophrène, comment vous l’évaluez ? »
Il est triste et révoltant de voir combien la gauche au pouvoir, et notamment le Ministère de la Santé n’a pas su « profiter » de cette grande figure de l’histoire de la psychiatrie française, l’écouter parler de son expérience, tenir compte de ses avis pour mettre en œuvre des réformes de l’outil de soins si délabré et dramatiquement dévoyé par une dérive des pratiques et une déshumanisation.
Si je devais garder une seule chose de ce qu’il m’a transmis, qui me revient régulièrement dans ma pratique, lors des séances, et que j’aime transmettre aux patients, c’est la découverte du poème d’Antonio Machado : 
              « No hay camino, hay caminar ! »
               Le chemin se fait en marchant !
Il va bien sûr nous manquer, mais il nous laisse tant à lire et relire, travailler et penser, qu’il demeure avec nous.
Je suis heureux et riche de l’avoir rencontré.
Il fait partie des rencontres qui comptent dans une vie, après Bonnafé, Tosquelles, Castel et quelques autres …
La rencontre, un autre de ses mots essentiels, avec le sourire.
 
Paul Machto
 
 http://www.mediapart.fr/content/un-monde-sans-fou-entretien-avec-jean-oury
Le film : « La Borde, ou le droit à la folie », d’Igor Barrère, émission de février 1977 : http://www.ina.fr/video/CPA77052152
 
Quelques rapides références bibliographiques :
« Un monde de fous » Patrick Coupechoux.
« A quel heure passe le train » Jean Oury – Marie Depussé.
« Il, donc ». Jean Oury – entretiens avec Pierre Babin
et bien sûr ses séminaires de Sainte Anne, entre autres « le Collectif », « Création et schizophrénie », « L’aliénation », « La décision »

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> Disparition de Jean Oury

Disparition de Jean Oury
Communiqué des Ceméa

Il était là depuis tellement longtemps que nous pouvions penser qu’il serait toujours présent. Jean Oury, 90 ans, est mort. Fondateur de la clinique de La Borde en 1953, il ne l’a jamais quitté, comme il n’a jamais quitté les malades, les pensionnaires comme on les nomme en ce beau lieu d’accueil de la folie, lieu de référence de la psychothérapie institutionnelle.

Ce grand monsieur à la voix si douce et au regard malicieux, d’une érudition encyclopédique, clinicien hors pair et toujours soucieux de la transmission, a sans cesse porté sur la place publique une conception de l’attention aux grandes souffrances psychiques basée sur ce qu’il a défini comme une double aliénation, mentale et sociale. D’où l’indispensable recours au travail collectif et à la fonction soignante de chacun, malades comme professionnels. D’où l’impérieuse obligation de soigner l’hôpital pour mieux soigner les malades. C’est lui qui dès les premiers stages du secteur des « équipes de santé mentale » (ESM) des CEMEA, dans les années 50, secteur que dirigeait Germaine Le Guillant, a défendu le savoir infirmier et la fonction thérapeutique de leur action au quotidien. Position qui lui a valu des désaccords forts de la part de psychiatres qui voyaient d’un mauvais oeil cette perte de pouvoir. Il a toujours pensé que les premiers stages des CEMEA ont été des lieux fondamentaux de l’expression de la parole infirmière qui ont contribué à la création du diplôme d’infirmiers de secteur psychiatrique. Et il parlait encore aujourd’hui avec beaucoup de respect et de connaissance du travail des CEMEA ; d’ailleurs les soignants à La Borde sont des « moniteurs ». Les militants des CEMEA lui sont redevables de ses apports, de ses écrits nombreux et importants. Si aujourd’hui notre association agit encore dans la formation des soignants en psychiatrie et des travailleurs sociaux, si nous pouvons affirmer des prises de position référées à l’Education Nouvelle dans le champ du soin, c’est aussi par les travaux de Jean Oury et ses théorisations sur la question du « Collectif » et de l’analyse institutionnelle ou de la fonction soignante, pour ne prendre que ces trois exemples.

Jean Oury est et reste un point de référence pour un mouvement comme les CEMEA, d’autant plus actuel dans ces temps troublés. Nous continuons à oeuvrer pour cet idéal commun de l’hospitalité en psychiatrie.

Un prochain numéro de Vie Sociale et Traitements (VST) lui sera consacré.

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> Devant La disparition brutale du Docteur Oury

Forum des 39, Reims, Mai 2014

Devant La disparition brutale du Docteur Oury j’ai choisi sans hésiter de retourner à La Borde afin de soutenir sa famille, les patients, les moniteurs et mes collègues médecins dans ce moment de deuil collectif. Au-delà de toutes ses élaborations théoriques Oury a eu un engagement constant pendant plus de 60 ans auprès des patients hospitalisés. Je remercie donc Patrick Chemla de m’avoir proposé de lire mon intervention, que j’ai réécrit pour tenir compte de cette disparition

C’est difficile de parler du collectif des 39 sans repenser à Oury et à ses propos lors de notre premier meeting en février 2009 à la maison de l’arbre à Montreuil.

Sa métaphore de la puce qui nous a piqué pour nous réveiller ne doit pas nous faire oublier qu’il ajoute qu’une piqûre de puce cela donne aussi la peste.

Que voulait-il nous dire ce combattant, ce résitant de toujours qui pour défendre une hospitalité pour la folie a mis en place des dispositifs de soins hyper feuilletés (comité hospitalier, Club, grille, association culturelle..). Il a toujours insisté sur la distinction entre aliénation sociale et aliénation psychopathologique et sur la nécessité d’une analyse institutionnelle permanente afin de tenir compte de la dimension politique de la clinique indispensable à la création d’ espaces du dire.

Il affirme aussi que cela fait cinquante ans que cela dure ce processus de destruction de la psychiatrie et pas seulement du fait de la pression gestionnaire hyper bureaucratique mais aussi de notre complaisance et de notre complicité à tous.

Il n’a pas cédé sur son désir, une semaine avant sa mort, il a tenu à participer au stage de formation annuelle organisé par l’association culturelle de La Borde avec le peu de force qui lui restait. Il est venu aussi à l’assemblée générale hebdomadaire du club du vendredi de 16h à 17h rappelant une nouvelle fois la nécessité de faire vivre cette association de patient : Le club comme outil subversif de désaliénation sociale et d’investissement concret des patients dans la vie quotidienne.

Il n’y avait pas pour lui de soignants et de soignés mais des payants et des payés. Rappelant sans cesse que la fonction soignante est partagée
par tous, du jardinier au psychiatre, en passant par les cuisiniers, les administratifs, les infirmiers, les psychologues et sans oublier les patients eux-mêmes. Manière engagée de lutter contre l’hyper division du travail qui écrase l’humain qui est en chacun de nous en se laissant séduire par ces statuts socioprofessionnels et tous ces attributs de pouvoir d’emprise sur les patients infantilisés, maltraités, altérisés.

Ne marche pas sur mes plates-bandes ! Les clefs, les portes fermées, les chambres d’isolement, la contention, l’interdit à la libre circulation
et tous ces nouveaux protocoles. Protocoles qui acceptés parfois avec une complaisance déconcertante offrent des prêts à porter défensifs :
L’interdit de la rencontre, de l’être-avec, de l’inventivité et de la disponibilité avec mise à distance de l’autre, objectivé, réifié, désincarné quasiment robotisé.

Ne pas céder sur son désir c’est ne pas céder à la normativité et résister individuellement et collectivement au niveau micro-politique et macro-politique.

C’est cette conception éthique qui nous a amenés à multiplier les initiatives (meetings, manifestations, colloques au Sénat et à l’Assemblée nationale etc.) pour combattre cette politique sécuritaire et de normalisation.

Nous avons organisé avec les Ceméa (Centres d’entraînement aux méthodes d’éducation active), en juin 2013, les « Assises citoyennes pour l’hospitalité dans la psychiatrie et le médicosocial » dans le but d’engager un travail de réflexion clinique et politique pour commencer ce mouvement de refondation de la psychiatrie. Plus de
1000 participants, rassemblant toutes les catégories socioprofessionnelles du sanitaire et du médicosocial, des mères, des pères, des frères et sœurs, des patients, des enfants de patients, des élus, des gens de la culture et du spectacle, des citoyens se sentant concernés, sont venus pour témoigner ensemble de leurs vécus et de leur vision de l’hospitalité pour la folie, et de ses impasses dans le sanitaire et le médicosocial. Des groupes de travail et d’échanges, le Fil conducteur, le Collectif alternatif Formation issus de ces assises continuent de se rencontrer.

Un mouvement pour la psychiatrie se déploie, soutenu par ces nombreux meetings et forums où nous avons tenté d’analyser les sous jacences à de telles dérives pour se forger des outils conceptuels nécessaires à la résistance.

Le Collectif des 39 a fait au cours de ces nombreux meetings et forums une analyse de cette dérive sécuritaire, de ce nouveau gouvernement des populations.

La dérive normative avec les protocoles, les certifications, les évaluations ne nous laissent plus de répit. Ils sont censés protéger « l’usager » et guider les professionnels dans leurs actes vers le risque zéro, zéro pensée, zéro créativité, zéro liberté.

La fonction de la norme, c’est de réguler les conduites afin d’obtenir que les individus réforment leurs comportements.

Le savoir scientiste qui légitime ces nouvelles normes , en réduisant la conception de la folie à une maladie cérébrale ou à un trouble neurobiologique s’appuie sur des fausses découvertes médiatisées à outrance autant par les revues internationales que par les grands médias. Nos chers collègues qui soutiennent ces thèses sont complices de l’écrasement de l’humanité de l’homme en niant toutes les sous-jacences et toute narrativité de l’historial de chacun.

Le cerveau, les connexions neuronales se construisent en interaction permanente avec le langage dans les échanges avec ceux qui portent et accompagnent le petit d’homme. Celui-ci à la particularité dans le règne animal de naître pas fini du tout.

L’homme neuronal, la phrénologie des temps modernes veut réduire la folie à des troubles cerveau-localisables. Cela va dans le même sens que les dérives du DSM qui effacent toute distinctivité dans les maladies psychiatriques réduites à des troubles mentaux. Cela participe à la dissolution de la psychiatrie et de la folie dans la santé mentale des populations et le bien-être pour tous.

Les maladies psychiatriques en devenant des maladies cérébrales provoquent un changement radical des pratiques puisque l’homme neuronal n’a pas d’inconscient et la dynamique pulsionnelle n’est même plus envisageable.

Nous avons tous à partir de cette réflexion à tenir compte de notre propre ennemi intérieur, de notre complicité dans l’application de tels protocoles et de cette conception déshumanisante de l’Homme.
Beaucoup sont tentés de se saisir de ces prêts à porter défensifs offerts par cette conception réductrice de l’homme et de la folie mettant à distance le risque de cette rencontre et de ce compagnonnage nécessaire à une reconstruction après la catastrophe existentielle de la décompensation.

Le collectif des 39 soutient la nécessité dans ce contexte de destruction de la psychiatrie d’une action au niveau micro-politique et au niveau macro-politique ;

Au niveau micro-politique :

-Pour transformer l’ambiance dans nos établissements de soins (sanitaire ou médicosocial) et favoriser une hospitalité suffisamment bonne ou les patients au sein de structures associatives tels les Clubs peuvent faire entendre leur voix et subvertir ces processus d’aliénation sociales mortifères et déshumanisants.

-Pour soutenir une formation artisanale au plus proche de la réalité de terrain et ne pas se laisser normaliser par les formations industrielles proposées par le DPC infiltré par la HAS, Patrick Estrade vous présentera les avancées du Collectif Alternatif Formation issue des assises de juin 2013

Nous continuons d’affirmer que ceux qui souffrent de pathologie mentale ont et auront besoin à des moments de leur existence de recourir à des lieux d’asile : lieux où l’accueil de la souffrance est possible, lieux où les rencontres nécessaires à tout soin qui se réclame « humain » ne sont pas dictées par des protocoles aliénants.

Nous avons aussi un travail au niveau macro-politique

-Pour fédérer les lieux de résistance à ces pressions normatives et les soutenir quand ils sont attaqués (CMP du 14éme, CMP d’Orly, Service du Docteur Berger etc.…)

-Pour favoriser le rassemblement des différents mouvements engagés dans la résistance à cette destruction systématisée.

-Pour continuer d’entretenir le débat et la dispute lors de Forums et de Meetings dans le but d’une refondation de la psychiatrie.

-Pour infléchir les décisions de nos politiques qui ne pensent qu’en termes de gestion de populations et mettent en place des « usines à gaz » qui ne tiennent pas compte de la singularité des patients, de leurs amis et de leurs familles. À ce sujet :
-Serge Klopp vous présentera les actions en cours
-Annick Lair et Victoire Mabit vous présenterons le travail du Fil conducteur.

Avec le mémorandum des 39, le manifeste du Fil conducteur, et les prises de position du Collectif alternatif Formation, nous préparons une action collective à l’automne prochain afin de marquer notre détermination à défendre une hospitalité pour la folie et d’être force de propositions dans ce contexte politique de consensus mou.

Il s’agit aussi de transformer la plainte pleureuse et molle en une véritable posture de combat.

La biopolitique décrite par michel Foucault est mise en acte par nos politiques au pouvoir qu’ils soient de droite ou de gauche, nous ne sommes pas obligés d’être complice, nous devons, au sens de dürfen ( s’autoriser de soi-même), résister comme Oury par un véritable engagement auprès et avec les patients, les familles, et tous les travailleurs, reconnus en tant que sujet de leur parole et de leurs pulsions.

Alors chacun de nous ici, nous avons à prendre de la graine au côté de cet engagement sans faille d’Oury pour ce combat infini nécessaire pour défendre l’humanité de l’homme en chacun de nous.

Fou par moments, fou pour longtemps ou pas fou c’est le même combat.

Pour conclure sur une phrase récente d’Oury à propos de La Borde :

« Cela fait 60 ans que cela dure mais cela ne fait que commencer. »

Philippe Bichon, Reims

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Communiqué : Police de la pensée ?

Communiqué du Collectif des 39 du 19 avril 2014.

Police de la pensée ?
Le docteur Jean Pierre Drapier, médecin directeur du CMPP d’Orly vient de rendre publique une ingérence hautement symbolique de l’ARS d’Ile de France dans la formation continue de l’équipe qu’il dirige. Deux psychologues se voient ainsi refuser un remboursement (de 80 euros !) pour une formation en rapport avec la psychanalyse sous prétexte que la HAS aurait déclaré « non consensuelles les approches de l’autisme fondées sur la psychanalyse et la psychothérapie institutionnelle ».
Nous avions à l’époque déjà pris position contre cette décision de la HAS et lancé en clôture des Assises de la psychiatrie et du médicosocial, « l’appel des 1000 »( http://www.hospitalite-autistes.org/spip.php?article1) qui a recueilli 8000 signataires à ce jour . Cet appel critiquait vivement une telle fermeture du débat dans les pratiques et réclamait une autre politique à l’égard des personnes souffrant d’autisme. Nous nous inquiétions déjà d’une mise en acte de telles recommandations dans les formations des soignants de tous métiers, et très tôt nous avons pu constater que ces recommandations se transformaient très vite en interdictions. Continuer la lecture de Communiqué : Police de la pensée ?

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> L’ INATTENDU DANS LA RENCONTRE

Vendredi 25 avril 2014 Salle communale à ALGANS (81) 20 heures

L’ INATTENDU DANS LA RENCONTRE

« Caminante, no hay camino, se hace camino al andar… » Antonio MACHADO.
Le chemin se fait en marchant…Et en marchant on peut faire des rencontres ! Le hasard peut il se programmer ? S’organiser ? Quelles conditions préalables pour une rencontre ?

La rencontre avec l’inattendu est elle encore possible quand parfois tout est « borduré », réglé, tracé, cadré, voire contraint ? Comment faire alors pour que l’inattendu, qui attend parfois en vain dans un coin, trouve enfin une place ? Au sein de l’institution, dans le collectif ? Parmi les soignants…
Donnons nous les moyens d’accueillir la surprise et l’imprévu.
De l’attachement aux petits riens… Ces petits riens qui créent du lien et permettent d’être là !
Travaillons le quotidien, mettons le en récit pour créer les conditions nécessaires d’un accueil possible, dans une certaine ambiance… Soyons créatifs. Imaginons et proposons des lieux, des espaces d’ouvertures au possible.
Pour ne pas oublier, ne pas en rajouter, finalement pour ne pas ne pas nuire… Imprévu, étonnant ? Etonné ! Il est temps, place à l’inattendu, à la rencontre, à la transmission…
Nous vous proposons ce soir de marcher à la rencontre de Jean OURY

Avec la participation de Jean OURY, Psychiatre à la Clinique de la Borde, Maguy MONMAYRANT, Psychologue et Fernando VICENTE , Psychanalyste

TOLTEN, souffleur de son et de sens, ponctuera la soirée par une intervention slamée.
PS : Tes plats ou boissons même les plus inattendus seront les bienvenus !
06 14 38 06 90 Mail : lespsycausent@gmail.com Site: http://lespsy-causent.over-blog.fr/
Entrée libre et Sortez libre !
L’ INATTENDU DANS LA RENCONTRE

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> C'est désormais l'ARS qui dicte le bien et le mal en thérapeutique et en formation.

LE PIRE ETAIT ANNONCE: NOUS Y SOMMES . C’EST désormais l’ARS qui dicte le bien et le mal en thérapeutique et en formation.

merci de faire circuler le plus largement possible cette lettre

Direction de la santé et de la prévention

BP 90054 – 94311 ORLY CEDEX

Centre médico-psycho-pédagogique (Cmpp)

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La motion de soutien de l’équipe du centre Antonin Artaud de Reims

Cher ami,

Nous équipe du Centre de Jour Antonin Artaud de Reims soutenons en tous points la lettre adressée à l’ARS que vous avez diffusée par voie de mail.
La police de la pensée que voudrait nous imposer les tenants des administrations sanitaires est intolérable. « Les recommandations » ont du mal à masquer le conditionnement idéologique qui rétrécit les champs de la créativité dans l’exercice qui est le notre des soins psychiques au quotidien.
L’hétérogénéité nécessaire aux pratiques ne fait que repousser ces carcans simplificateurs et réducteurs. La question de l’argent n’est en fait que l’instrument de ce type de projet.
Nous membres de l’équipe du Centre Antonin Artaud de Reims souscrivons à votre démarche et appelons ceux qui auraient lecture de votre lettre, et de la notre, à manifester leur engagement à vos côtés.

Equipe du Centre Antonin Artaud

4, rue du docteur Calmette

94310 Orly

Tél : 01 48 84 11 68 – Fax : 01 48 84 49 53

Réf : FP/JPD.0314 Affaire suivie par Dr Jean-Pierre Drapier

Objet : Compte administratif 2012 –

Date : 4 avril 2014

AGENCE REGIONALE DE SANTE

D’ILE DE FRANCE

25 Chemin des Bassins

Lettre recommandée avec AR CS 80030

94010 CRETEIL CEDEX

A l’attention de Madame MAROUZE

Madame,

J’ai bien reçu votre rapport relatif au Compte Administratif 2012 du C.M.P.P. et vous en remercie.

Je prends bonne note que vous validez globalement les résultats que nous avons proposés.

Ceci étant, je ne saurais laisser passer sans réagir une mesure symbolique (80 €) et des propos d’une gravité sans précédent dans l’histoire du C.M.P.P., des établissements médico-sociaux et de la liberté de formation des psychologues.

En effet, vous écrivez : « Vous indiquez que Mme V. et M. DE D. ont participé à une formation de l’Ecole de psychanalyse des Forums du Champ Lacanien le 29 septembre 2012 intitulée « Le psychanalyste et l’autiste ». Tel que mes services vous l’ont indiqué lors de la rencontre du 13 novembre 2013, je vous rappelle que les recommandations de la Haute Autorité de la Santé relatives aux interventions auprès des enfants avec TED et autisme de mars 2012 ont classé comme non consensuelles les interventions fondées sur les approches psychanalytiques et la psychothérapie institutionnelle. Sont recommandés auprès de l’enfant avec autisme ou TED les interventions personnalisées, globales et coordonnées fondées sur une approche éducative, comportementale et développementale. De ce fait, je rejette la dépense de formation d’un montant de 80 €. Conformément aux recommandations de la Haute Autorité de la Santé, cette dépense ne peut être considérée comme justifiée par les nécessités de gestion normale de l’établissement. »

D’un point de vue strict du droit, je vous renverrai au texte même de la H.A.S. : il s’agit d’une recommandation et non pas d’une obligation de fonctionnement. On peut donc estimer que vous sur- interprétez ce texte, déjà grave dans son parti pris.
De plus, les orientations cliniques et thérapeutiques peuvent donner lieu à débats, controverses, etc… entre cliniciens et théoriciens mais ne peuvent en aucun cas, sauf à rappeler de sinistres époques, donner lieu à une décision administrative qui se substituerait à la responsabilité des cliniciens.

Enfin, je vous rappellerai que, sous l’autorité du médecin-directeur, les enfants atteints de troubles autistiques sont effectivement traités par « des interventions personnalisées, globales et coordonnées » comme recommandé par la H.A.S., incluant psychiatres, psychologues, psychanalystes, orthophonistes, psychomotricienne, groupe relationnel comprenant une éducatrice, maintien à l’école tant que possible et recours au bilan dans les centres de référence si nécessaire.
Sur un autre plan, ce refus de financement de ces formations équivaut à une immixtion dans les choix des formations des psychologues, choix qui, encore une fois, relève d’un compromis entre leur désir et les besoins de l’établissement.

Je vous demande, en conséquence, de bien vouloir revenir sur ce rejet ou bien d’en expliciter les attendus administratifs, une « recommandation » ne pouvant en tenir lieu.

Je vous prie de croire, Madame, à l’assurance de ma considération distinguée.

Dr J.P. DRAPIER

Médecin-Directeur

Chers collègues,
je vous remercie de vos trés nombreuses réactions de soutien par mail et télephone ,me confortant dans le désir de ne rien lâcher ; d’autant que beaucoup diffusent largement cette lettre et leur indignation et demandent des actions/réactions associant le plus grand nombre de collègues et/ou d’associations dans leur diversité;visiblement la dimension du précédent pernicieux créé par cette mesure a été bien saisie de même que la nécessaire mobilisation.
Profitant du relâchement relatif des emplois du temps lié aux vacances de Paques je vous propose une rencontre LUNDI 14 AVRIL DE 11H à 13H ; l’EPFCL a accepté de nous accueillir dans son local ,situé en plein centre de Paris : 118 rue d’Assas (6ème) ,métro Port-Royal .

merci de bien vouloir diffuser cette information autour de vous

bien à vous,
Jean-Pierre DRAPIER

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> Soutien au secteur de psychiatrie de Blois (41)

Les psychiatres du secteur de Psychiatrie générale rattaché à l’hôpital de Blois sont en grande difficultés .
Nous vous transmettons cet appel à soutien qui met une nouvelle fois en évidence les effets dévastateurs
de la loi HPST.

Soutenez-nous

Merci à ceux qui ont signé notre pétition qui regroupe à ce jour 137 signatures de professionnels de la santé, famille et patients… Résultats, un frémissement de l’ARS et de la direction qui ont horreur de la médiatisation. Pour enfoncer le clou, je mets ci-après l’historique du conflit pour ceux qui hésitaient et je vous rappelle les diverses adresses internet, la page Facebook : https://www.facebook.com/CD2PB, la pétition : http://goo.gl/reNvWs et nouveautés, un blog : http://cd2pb.over-blog.com et une adresse mail cd2pb@orkal.net…
Par ailleurs, les secteurs de Poissy sont aussi en difficulté et ont mis en ligne une pétition ici : http://www.petitionpublique.fr/PeticaoAssinar.aspx?pi=P2014N46151
Transférez ce message à vos réseaux habituels et continuez à faire boule de neige !
Historique :
Les dysfonctionnements du pôle de Psychiatrie générale de l’hôpital de Blois sont à inscrire dans un contexte national de désintérêt qui ne cesse toujours de croître depuis des décennies (quels que soient les gouvernements en place) pour la psychiatrie publique, du non-respect des budgets alloués à ce secteur, de la difficulté à recruter des psychiatres du fait de la pénurie, de la fin de la spécialisation au métier de l’infirmier psychiatrique et localement, dans une politique de recrutement menée par certains encadrants issus des services de soins somatiques donc non formés eux-mêmes à la spécificité des soins psychiatriques et, ne pouvant alors soutenir le travail des soignants, et enfin, dans l’absence de mise en place du tutorat entre infirmiers alors que des professionnels y avaient été formés.

Depuis dix-huit mois, le pôle de psychiatrie a été le théâtre de nombreux conflits en intra-hospitalier. Ceux-ci ont entraîné un problème de sous-effectif dans les équipes soignantes, encadrantes et médicales.
Trois psychiatres sur les cinq du service ont été mis en arrêt maladie suite à un épuisement professionnel. Ce qui a provoqué la fermeture de 25 lits sur les 85 pour un secteur de 136 000 habitants, un redéploiement du personnel soignant et une grève de ce dernier découragé et mis à mal.

Des difficultés de communication avec la direction et la politique managériale ont aussi été à l’origine de la disparition progressive de la cohésion entre les différents professionnels. En effet, l’équipe de direction de notre hôpital (qui est un hôpital général) appréhende mal le fonctionnement et les spécificités des soins en psychiatrie et propose des solutions inadaptées ou qui viennent raviver les dissensions comme le laisse présager une note d’information récente.

De plus, il semblerait que la volonté de la direction serait d’intégrer le secteur de Psychiatrie à un pôle de Médecine somatique, ce qui rendrait encore plus opaque, (si cette organisation est possible) l’utilisation de la dotation annuelle de fonctionnement.

Cette situation illustre les difficultés actuelles de la Psychiatrie et, en particulier, la volonté qui semble effective de la considérer comme une sous-spécialité médicale.
Notre situation est d’autant plus parlante qu’elle survient sur la circonscription de Maître Denys ROBILIARD, député de la 1e circonscription du LOIR-ET-CHER qui vient de rendre un rapport sur la psychiatrie.

Actuellement l’ensemble du personnel puise dans ses réserves pour continuer, au mieux, à être auprès des patients, des familles et des intervenants médico-sociaux.
La collaboration, la cohésion, la sérénité, l’échange et la confiance nécessaires à l’exercice de nos missions sont à retrouver.

Ce sont les raisons pour lesquelles, nous avons décidé de créer un Collectif pour la Défense de la Psychiatrie publique blésoise car l’hôpital appartient à nous tous, citoyens.

« Penser globalement, agir localement » disait René DUBOS

Les psychiatres du secteur de Psychiatrie générale rattaché à l’hôpital de Blois.

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> Une bande annonce choquante

Communiqué du « Fil conducteur »

Objet :
– la bande annonce de l’émission diffusée sur France 5 le 18 mars 2014, « Dans la peau d’un bipolaire : de l’ombre à la lumière ».
– la rediffusion consécutive à cette émission, à 21h45, d’un reportage déjà diffusé le 16 novembre 2010 sur les schizophrènes, « Schizophrénie, l’ennemie intime ».

– La bande annonce de l’émission « Dans la peau d’un bipolaire : de l’ombre à la lumière », largement diffusée sur les sites des médias, mais également sur des sites tels que Dailymotion, est choquante.
Choquante pour plusieurs raisons :
Par des images choc, elle donne une vision fausse et caricaturale de personnes souffrant d’une maladie psychique. Elle joue sur les ressorts de la peur fantasmée du public, à la manière d’un thriller. Et par là, contribue à stigmatiser les personnes atteintes d’un trouble bipolaire. Cette bande annonce est une insulte à la souffrance, celle des malades, comme celle de leur entourage.
La question du choix de cette bande annonce se pose, qui joue sur l’attrait de « l’horreur » pour attirer le spectateur à regarder une émission qui se veut documentaire. Non seulement elle n’en est pas le reflet, mais elle va à contre-sens du contenu de l’émission. Elle représente une véritable trahison à la fois de l’esprit de l’émission, et du téléspectateur confiant.
Enfin, comment une chaîne du service public peut-elle valider un tel message, de nature stigmatisante et discriminante pour tous les malades psychiques ?

Après cette émission et le débat qui l’accompagnait, à 21h45 a été rediffusé le reportage « Schizophrénie, l’ennemie intime », déjà diffusé le 16 novembre 2010 sur France 5. Et ce sans aucun commentaire l’accompagnant, alors que depuis 2010 il y a eu beaucoup de changements dans la prise en charge des patients, avec la loi n°2011-803 du 5 juillet 2011, ramenant le soin psychiatrique à la simple contention, physique et médicamenteuse, et à l’enfermement.
Comment se fait-il que ce reportage, datant d’il y a quatre ans, n’ait pas été accompagné de commentaires ou de débat ? Diffuser un document sur un tel sujet sans une réflexion sur ce qu’est la maladie et la souffrance qu’elle génère, mettant en avant la dangerosité potentielle de malade souffrant de schizophrénie, ne fait que renforcer un faux message d’une dangerosité présumée. Et donc, là encore, incitant à une discrimination de personnes en souffrance.

Nous, Fil conducteur, sommes un collectif émanant du Collectif des 39, composé de professionnels (psychiatres, infirmiers, éducateurs, psychologues, psychanalystes). Nous regroupons parents, familles, patients, soignants, tous concernés par l’accompagnement et la prise en charge de la maladie mentale, qui tous veulent œuvrer à une mise en place d’une psychiatrie humaine.

Nous demandons le retrait immédiat et total de la bande annonce de l’émission « Dans la peau d’un bipolaire : de l’ombre à la lumière » de tout site et média, quel qu’il soit.

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Le Collectif des 39