Archives de catégorie : Communiqués de presse

LES MOTS DU 2 MAI 21 !

RASSEMBLEMENT : Plus de 700 personnes de toute la France, « in vivo » et « en visio », ont répondu à l’appel des 3 collectifs (Appel des appels, Collectif des 39, Printemps de la psychiatrie) pour participer – en tant que soignants, patients ou familles – à l’expression de premières réactions, idées et propositions d’action face au défi lancé par les technocrates aux psychologues et aux soins psychiques des enfants par l’Arrêté de 10 mars 2021 et le projet de création de l’Ordre des psychologues. Deux décisions ont été prises: Déposer le recours contre cet arrêté et organiser les Assises citoyennes du soin psychiques.

INTERVENTIONS (par ordre chronologique) :

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ARNAQUE en vue : le plan BUZYN – Aucun espoir d’être mieux soignés pour les patients en psychiatrie

Communiqué de presse – Collectif des 39

ARNAQUE en vue : le plan BUZYN

Aucun espoir d’être mieux soignés pour les patients en psychiatrie

La mobilisation exceptionnelle et inédite des soignants depuis cet été, a témoigné de l’asphyxie de la psychiatrie et permis que le manque de moyens humains soit unanimement reconnu.

Plus personne ne peut ignorer :

  • La dégradation de l’hospitalité et des soins dus aux patients : augmentation du recours à la contrainte, hypermédication, suivi rendu impossible, délais d’attente inacceptables
  • Le désespoir des infirmiers contraints à des pratiques contraires à leur éthique et dénaturant le sens de leur métier
  • La détresse des patientset de leurs familles devant la banalisation des pratiques archaïques de contention et d’isolement

Aux dires de la ministre et du lobbying d’un courant de pensée en psychiatrie, non seulement cette situation serait la conséquence de l’insuffisance du rattachement de la psychiatrie à la médecine, mais encore, tout serait résolu si les maladies psychiatriques étaient considérées et traitées comme « des maladies comme les autres » ! Continuer la lecture de ARNAQUE en vue : le plan BUZYN – Aucun espoir d’être mieux soignés pour les patients en psychiatrie

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Aux candidats à la présidence de la république : Pour la Psychanalyse

Pour la promotion de la psychanalyse dans les lieux de soins, à l’université et dans les laboratoires de recherche

La Santé Mentale va mal dans notre pays. Aux difficultés matérielles s’ajoutent des orientations politiques qui compromettent la qualité des soins. En France, la psychanalyse a joué un grand rôle, fidèle aux aspirations humanistes de bonheur et de progrès de notre République. Elle est depuis longtemps une référence majeure de la vie intellectuelle.

En quelques années, cette situation s’est dégradée. Des acteurs administratifs ont pris des mesures de plus en plus coercitives qui font obstacle au recrutement de psychanalystes sur les lieux de soins et à l’Université. Alors que presque tous les syndicats de psychiatres ont la psychanalyse parmi leurs références, les universités de médecine  proposent une formation des psychiatres presque exclusivement axée sur le Manuel DSM 5 (Diagnostic and Statistical Manual of Mental Disorders ). L’usage de ce manuel américain est imposé en France par l’O.M.S., sous la forme dite CIM 10. Ce manuel tire un trait sur la grande psychiatrie européenne, dont se sont inspiré Freud, Lacan et bien d’autres cliniciens.

https://www.change.org/p/aux-candidats-à-la-présidence-de-la-république-pour-la-psychanalyse?recruiter=644737547&utm_source=share_petition&utm_medium=email&utm_campaign=share_email_responsive

Cette orientation se réclame surtout des neurosciences, alors que ces dernières n’en sont qu’aux hypothèses. Elles manquent de preuves pour le diagnostic et la thérapeutique. En revanche, les preuves de la souffrance psychique abondent. Les nouveaux diagnostics DSM 5 sont si larges qu’ils sont devenus des fourre-tout. Ils recouvrent des problèmes très distincts, qu’il est dangereux de confondre. Par exemple, la « bipolarité » ou la « dépression » concernent les psychoses aussi bien que les névroses. Il faut pourtant savoir les distinguer. Pour les enfants, le « Trouble déficitaire de l’attention » (TDA/H) a connu une extension abusive, plus nocive qu’utile partout dans le monde. Ces diagnostics ne tiennent aucun compte des causes sociales de la souffrance, comme le burn out, certains suicides et certaines dépressions. Continuer la lecture de Aux candidats à la présidence de la république : Pour la Psychanalyse

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31 mai 2016 Tous contre les GHT

LOI TRAVAIL LOI SANTE: même combat!

Tous contre les GHT (Groupements hospitaliers de territoires)
Mardi 31 mai 2016 à 11h devant le
Ministère de la santé

COMMUNIQUE

Suite à l’appel de Ville Evrard, réunis à la bourse du travail le 18 mai 2016, des délégations de différentes régions, des collectifs, des associations déclarent :

Au premier juillet 2016, la loi Touraine de « modernisation » de la Santé, impose la mise en place des Groupements Hospitaliers de Territoire (GHT) qui sont la première étape de la fusion des structures sanitaires et médico-sociales publiques, de la fermeture des services et des hôpitaux afin de réduire les coûts et d’imposer une nouvelle cure d’hosterité. Les agences régionales de santé (ARS), sommés par le Ministère de la Santé, poussent à mettre en place cette réforme sans que le bénéfice pour les citoyen.ne.s existent. Cette restructuration qui a pour objet « la fluidification du parcours de soin » sur des « territoires » se fait contre les soins et l’accompagnement, contre les citoyen.ne.s et les professionnel.les. Continuer la lecture de 31 mai 2016 Tous contre les GHT

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Psychiatrie Infanto-juvénile en danger

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Psychiatrie Infanto-juvénile en danger

Depuis plusieurs années, la psychiatrie publique constate que les représentants de son ministère de tutelle disqualifient de manière plus ou moins explicite ses professionnels arguant de références scientifiques qui seraient refusées ou ignorées dans leurs pratiques dans le domaine de l’autisme.

Cette attitude connaît son apogée avec la consigne de Mme Neuville, Secrétaire d’État chargée des Personnes handicapées et de la Lutte contre l’exclusion, pour que les agences régionales de santé (ARS) procèdent à l’inspection des hôpitaux de jour accueillant des enfants avec diagnostic d’autisme. Cette inspection, qui néglige les visites planifiées de certification des hôpitaux menées par la HAS, doit être improvisée par les ARS pour vérifier l’application de simples recommandations consensuelles à valeur faible sur le plan scientifique de bonnes pratiques. Continuer la lecture de Psychiatrie Infanto-juvénile en danger

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Appel à manifester le 9 avril 2016 pour une psychiatrie à visage humain !

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Appel à manifester le 9 avril pour une psychiatrie à visage humain !

Nous sommes quelques jeunes soignants en psychiatrie, désirant porter haut et fort notre mécontentement en ce qui concerne les GHT, la disparition du secteur, la dégradation des moyens pour accueillir et soigner, les pratiques de contentions et la restriction à une conception neuro-biologique de la pathologie psychique et sa sur-médicalisation majoritaire en psychiatrie.

Nous partageons le constat d’une dérive néo-libérale qui engendre de façon insidieuse, mais massive, la destruction du service public, éloignant du soin les personnes les plus fragiles et participant à un processus toujours plus marqué de leur précarisation, de leur exclusion et de leur enferment.

Les GHT instaurés par la nouvelle loi de santé, énormes machines bureaucratiques, engloutissant la psychiatrie de secteur dans l’hôpital général et les CHU, annulent définitivement la spécificité de la psychiatrie, comme cela a été le cas pour les formations des infirmier-ère-s et des médecins. Continuer la lecture de Appel à manifester le 9 avril 2016 pour une psychiatrie à visage humain !

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Communiqué de presse de la Fnapsy

Paris, le 24 mars 2016

Communiqué de presse

La Fnapsy remercie la Contrôleur Générale des Lieux de Privation de Liberté pour son action concernant le Centre Hospitalier Psychothérapique de l’Ain à Bourgen- Bresse. La Fnapsy avait alerté, il y a quelques années, sur les dysfonctionnements au sein de cette institution. Elle va suivre avec attention la suite donnée et le travail qui sera fait pour le respect des patients hospitalisés. La Fnapsy se félicite du démarrage au sein de la HAS d’une réflexion sur la contention en psychiatrie et espère que ces pratiques d’un autre âge n’auront plus cours.

Claude Finkelstein Présidente

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Des nouvelles du côté de Bourg en Bresse !

Des nouvelles du côté de Bourg en Bresse !

La Contrôleure Générale des Lieux de Privation de Liberté, Madame Adeline Hazan, ancienne maire de Reims, a rendu public le rapport qu’elle avait adressé à la Ministre de la Santé en février. Comme l’écrit le journal « La Croix » dans son édition du 16 mars 2016, il s’agit « dun rapport sidérant. Le récit de violences ordinaires, presque banalisées contre des personnes atteintes de pathologies psychiatriques ». Ces faits ont été constatés au centre psychothérapique (sic !!!) de l’Ain. Un établissement de 412 lits implanté en périphérie de Bourg-en-Bresse.

 Bourg en Bresse 2016 SM

Outre les « très graves » entraves à la « Liberté de circulation » – si chère à Jean Oury dans la perspective d’une dimension thérapeutique dans un cadre institutionnel -, les mises en pyjama systématiques, les contrôleurs ont constaté une banalisation des mises en chambres d’isolement et des contentions. Continuer la lecture de Des nouvelles du côté de Bourg en Bresse !

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> Nous ne céderons pas !

Appel unitaire
Nous ne céderons pas !

Ceux qui, au nom de Daech, ont fait subir à Paris et à Saint-Denis un moment d’inhumanité absolue ne nous feront pas céder. Rien ne peut justifier ces assassinats, ici ou ailleurs. Chacune des victimes vit en nous parce que nous appartenons à la même humanité. Notre solidarité à leur égard et à l’égard de leurs familles est totale. Ce crime est immense mais c’est en continuant à vivre librement et fraternellement que notre réponse sera à la hauteur.
Nous ne sommes pas naïfs : nous savons que ces actes de terrorisme appellent des réponses à la mesure du danger qu’ils représentent. Comme nous savons que le rôle des forces de l’ordre et de la justice est essentiel pour protéger nos libertés. Mais cela ne doit pas nous empêcher de réfléchir aux réponses que notre société doit apporter à ces actes et à celles déjà mises en œuvre. Continuer la lecture de > Nous ne céderons pas !

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> Communiqué de l’Appel des appels

Nous partageons ce communiqué de l’Appel des appels

Avec une infinie tristesse, nous avons appris les massacres dont la haine aveugle et sourde à toute humanité s’est rendue coupable. Oui nous sommes tristes, meurtris, révoltés et en colère. Nous sommes affectés par cette haine qui a atteint en priorité notre jeunesse. Oui nous revendiquons ces sentiments face à de nouveaux fascismes qui célèbrent la mort au nom de Dieu. Nous revendiquons la dignité et la liberté pour tous les humains, oui tous les humains, même ceux qui sont instrumentalisés par un nihilisme abominable qui en fait des machines de mort. À cette volonté du néant qui émerge du chaos d’un monde déboussolé nous devons tous ensemble opposer les valeurs humanistes, que l’Appel des appels défend spécialement dans la pratique de nos métiers. Nous devons tous ensemble revendiquer les ambitions de la démocratie, de la vraie démocratie, celle des citoyens. Il faut prendre toute la mesure de ces propos de Camus, aux lendemains d’autres massacres : « dans les temps déchirés ou chaotiques que nous vivons, l’idée qu’on va réparer tant de maux dus à l’argent, par une politique de confiance à l’égard de l’argent est une idée puérile ou malheureuse. » À l’argent nous devons, tous, préférer cette liberté dont nous avions pris l’habitude, sans toujours nous rendre compte que nous avions aussi à la défendre comme un bien sacré. C’est à cette défense collective que nous devons, après nos pleurs, nous atteler.
Aujourd’hui, au nom de l’Appel des appels, toutes nos pensées vont aux victimes, à leurs familles, à tous les proches, aux survivants de ces actes cruels, lâches et barbares qui tentent de détruire l’humanité des hommes.

Le Bureau de l’Appel des appels

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> Déranger, création théâtrale

 

Édition : Contes de la folie ordinaire – Médiapart
Car un homme qui crie n’est pas un ours qui danse
PAR PAUL MACHTOFlyer_DRG_recto__-_copie

« Déranger ». Un spectacle fou, littéraire, populaire… et curatif à la fois ! Une plongée dans l’ordinaire folie d’une unité de soins psychiatriques, un jour comme tant d’autres. Enfin pas tout à fait : les alertes attentats se répandent sur les ondes et le service organise son gala de charité. Salle Jacques Brel à Pantin les 6, 7 et 8 novembre 2015.

Voir l’article: ICI

 

Communiqué de presse 22 octobre 2015

Bureau de presse Sabine Arman – info@sabinearman.com
01 44 52 80 80 – 06 15 15 22 24
CREATION DÉRANGER car un homme qui crie n’est pas un ours qui danse de Guy Benisty – Cie Le GITHEC
Vendredi 6, samedi 7 novembre, 20h30 Dimanche 8 novembre, 16h Salle Jacques Brel 42 avenue Édouard Vaillant Ligne 7 – M° Aubervilliers – Pantin – Quatre Chemins Tarif A : de 3 à 18€ /
Durée : 2h /
01 49 15 41 70
Le théâtre en plein coeur Le GITHEC, Groupe dʼIntervention  Théâtral et Cinématographique, créé en 1993 et basé à la Maison de quartier des Courtillières à Pantin, réunit professionnels et amateurs en vue de réaliser des oeuvres théâtrales originales avec et en direction dʼun public souvent absent des salles de spectacles. La saison culturelle de la ville de Pantin soutient cette compagnie qui partage le même combat culturel qu’elle, à savoir, décloisonner la culture afin de la rendre accessible à tous. Elle programme la nouvelle création du Githec Déranger les 6, 7 et 8 novembre 2015 à la salle Jacques Brel. Au coeur de ce que l’on nomme pudiquement « exclusion sociale », le travail de Guy Benisty envisage un théâtre puissant qui garde serré dans une même force son appétit esthétique et ses aspirations populaires. Au rythme du quotidien, ancré dans la réalité de la ville, le théâtre du GITHEC se place dans un lieu favorable à la création : à l’écoute du monde. Déranger est une création ambitieuse qui nous plonge dans l’ordinaire folie d’une unité de soins psychiatriques. Des patients des centres psychiatriques du 93, des jeunes du quartier des Courtillières, des musiciens, et des comédiens de la Compagnie partagent le plateau transformé, dans un dispositif bi-frontal, en couloir hospitalier. Les urgences se multiplient, les vies et les délires s’entrechoquent. Comme au PMU, les spectateurs doivent parier sur une course, course de rats, ici, organisée en direct sur scène, et avec chaque soir une tablette numérique à gagner. Depuis huit ans, Guy Benisty a collecté de nombreuses histoires de vies lors des ateliers réalisés avec l’Établissement Public de Santé de la Ville-Evrard et Le Centre de jour de Clichy-sous-Bois-Montfermeil. Ces rencontres l’ont mené à écrire Déranger. Un théâtre, en plein coeur des quartiers populaires, participatif et vivant, en hommage à la folie du monde et des êtres. Retrouvez toute la saison culturelle de la ville de Pantin sur www.ville-pantin.frDSC05799

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> STOP DSM

Communiqué de STOP DSM :

COMMUNIQUE du Collectif Initiative pour une Clinique du Sujet STOP DSM :

Jean-Claude Aguerre, Guy Dana, Marielle David, Olivier Douville, Francis Drossart, Tristan Garcia Fons, Nicolas Gougoulis, François Kammerer, Patrick Landman, Claude Léger, François Leguil, Geneviève Nusinovici, Bernard Odier, Michel Patris, Frédéric Pellion, Gérard Pommier, Louis Sciarra, Jacques Sédat, Jean-François Solal, Dominique Tourrès Landman, Jean-Jacques Tyszler, Alain Vanier

Au moment où le DSM 5 est publié en français nous tenons à réaffirmer notre opposition radicale aux fondements et à l’utilisation de ce manuel.Depuis plus de trente ans, le DSM a imposé sa domination sur la psychiatrie mondiale. Conçu comme un instrument statistique pour la recherche épidémiologique et pharmacologique, il a, petit à petit, envahi l’ensemble des domaines de la psychiatrie et, en particulier, l’enseignement aux différents acteurs de la santé mentale, ainsi que la pratique clinique.Se voulant un instrument de renouvellement et de modernisation de la démarche diagnostique et de sa fiabilité, il a échoué : les diagnostics qu’il répertorie ne sont ni fiables, ni valides, comme le prouvent la généralisation des comorbidités.

Qui plus est, ils ne sont pas vraiment utiles pour la recherche scientifique. Le DSM a contribué à détruire les bases de la clinique traditionnelle au nom d’un espoir dans l’arrivée prochaine de marqueurs biologiques, qui ne sont pas au rendez vous. Il a ainsi, en soutenant cette croyance, fait le lit du pire réductionnisme scientiste en privilégiant le modèle biologique et médical, au détriment de l’environnement social et de la réalité psychique. Sa démarche, fondée sur une mise en coupe réglée, comportementale, des troubles mentaux, a brouillé la ligne de partage entre le normal et le pathologique, entraînant des fausse épidémies, l’invention de chimères, une surpathologisation des émotions et des comportements, jusqu’aux excès qui font partie de la vie, avec des surdiagnostics, en particulier chez les enfants.

En isolant les troubles mentaux de leur contexte d ‘apparition, il en a fait des cibles privilégiées pour les médicaments et a favorisé la surprescription en abaissant les seuils d’inclusion.Le DSM, qui n’a aucun fondement scientifique solide, s’est imposé néanmoins comme instrument de référence de l’économie de la santé et des pratiques d’évaluation des administrations sanitaires. Il a permis le développement d’une pensée unique, d’une novlangue, ruinant les conditions d’un débat scientifique honnête dans le champ de la santé mentale d’autant que les conflits d’intérêts qui ont émaillé son histoire, ont créé une grave crise de confiance, de légitimité et de fiabilité au sein de la psychiatrie mondiale.

Pour toutes ces raisons cliniques, éthiques, scientifiques et de santé publique, nous appelons à récuser la référence au DSM 5, à utiliser préférentiellement la CFTMEA (la Classification française des Troubles Mentaux de l’Enfant et de L’Adolescent) et la future CFTMA(classification Française des Troubles Mentaux de l’Adulte) qui va paraître à la fin de l’année 2015 , et à ouvrir un large débat sur les classifications.

OFFICIAL STATEMENT of The Collective Initiative for the Clinic of the Subject STOP DSM:
On the occasion of the publication of the French version of the DSM 5 (fifth edition of the Diagnostic and Statistical Manual of Mental Disorders), we wish to reaffirm our radical opposition to the foundations and use of the Manual. For more than thirty years, DSM has dominated the world’s psychiatric community. Originally a statistical tool intended to serve epidemiological and pharmacological research, it progressively invaded the entire field of psychiatry and especially its teaching to the different mental health actors, as well as its clinical practice. The DSM has failed in its effort to renew and modernize the diagnostic procedure and its reliability: the diagnostic categories listed in it are neither reliable nor valid, as the generalization of comorbid disorders clearly shows. Moreover, their usefulness for scientific research is equally dubious. The DSM has helped destroy the foundations of traditional clinical psychiatry, in the name of a hope for a soon-to-come discovery of biological markers, a hope that has failed to materialize. In supporting this belief, it has created a fertile ground for the worst kind of scientific reductionism, favoring the biological and medical model over the social environment and psychic reality. Its approach, based on the systematic behaviorist exploitation of mental disorders, has blurred the lines between the normal and the pathological, giving rise to false epidemics and chimeras, encouraging the over-pathologizing of emotions and behavior, including the extremes that are part of human life, as well over-diagnosis, especially concerning children. Separated from the context in which they manifest, mental disorders have become the priority targets of medication, leading to over-prescription by lowering the inclusion thresholds. The DSM, which lacks any kind of solid scientific basis, has nevertheless become the reference tool for the entire healthcare economy and the assessment methods used by healthcare authorities. It has encouraged the development of a uniform way of thinking and a kind of newspeak, destroying the conditions of a honest scientific debate in the field of mental health; because the numerous conflicts of interests in its history, it has also created a severe crisis of trust, of legitimacy and reliability within the world’s psychiatric community. For all these clinical, ethical, scientific and public health reasons, we call for a rejection of the DSM as a reference. Instead, we encourage clinicians to refer to the CFTMEA (The French Classification of Child and Adolescent Mental Disorders), as well as the future CFTMA (French Classification of Adult Mental Disorders), which will be issued in late 2015, and open up a wide public debate on the questions surrounding these classifications.

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> Communiqué du CNPP

Le Conseil national professionnel de psychiatrie (CNPP), regroupant les principaux syndicats et sociétés savantes de la psychiatrie française*, alerte ce 18 juin par la voix de son président, le Dr Maurice Bensoussan, sur les dernières directives ministérielles sur les actions de formation relatives à l’autisme (lire ci-dessous). Une alerte qui sonne comme une nouvelle manifestation de l’inquiétude des professionnels de la psychiatrie, que soit privilégié le champ médico-social pour l’orientation des prises en charge du trouble autistique, au détriment du champ sanitaire…

COMMUNIQUE DU CONSEIL NATIONAL PROFESSIONNEL DE PSYCHIATRIE CONCERNANT LES DIRECTIVES MINISTERIELLES SUR LES ACTIONS DE FORMATION RELATIVES A L’AUTISME

Un dispositif de référence est fixé par voie législative pour le développement professionnel continu (DPC) des médecins. Il s’applique quelles que soient les spécialités médicales et  les pathologies.

Les directives ministérielles énoncées lors du Conseil National de l’Autisme du 16 avril 2015 apparaissent au Conseil National Professionnel de Psychiatrie (CNPP) de nature à remettre en cause les principes de ce dispositif. La  secrétaire d’Etat chargée du handicap envisage, dans le cadre des troubles du spectre autistique, de restreindre les possibilités de DPC aux seuls programmes sélectionnés par un jury dans le cadre d’un appel d’offre. Le CNPP, dont la régulation du DPC est une des missions essentielles, tient à alerter sur les risques que constituerait cette voie parallèle de contrôle et de choix. Il convient de préserver de l’immixtion de directives politiques ou d’options idéologiques le champ sensible de la formation à l’élaboration des diagnostics et des thérapeutiques, qui appartient au domaine scientifique.

Le CNPP rappelle que le dispositif de DPC, créé depuis fin 2011, associe une Commission Scientifique Indépendante, un Organisme gestionnaire et un Conseil National Professionnel dans chaque spécialité. Ces instances sont  chargées de valider les programmes et  de donner des orientations. La proposition ministérielle discrédite la compétence des professionnels et des organismes en charge d’élaborer des programmes mais aussi le dispositif construit par voie législative. Il convient aussi de veiller au respect de la liberté académique reconnue aux universitaires, notamment en ce qui concerne le contenu de leur enseignement.

 Le CNPP soutient la nécessité de formations ouvertes, diversifiées, issues d’une méthodologie de recherche rigoureuse, définies par des professionnels qualifiés, agréés et demeurant indépendants, et ce quel que soit le domaine des soins psychiques concerné.

Dr Maurice BENSOUSSAN, président du Conseil national professionnel de psychiatrie

Le Conseil national de psychiatrie (CNPP) regroupe l’ensemble des syndicats et sociétés savantes de la psychiatrie française :

Collège national pour la qualité des soins en psychiatrie (CNQSP)

Collège national des universitaires de psychiatrie (CNUP)

Fédération française de psychiatrie (FFP)

Intersyndicale de défense de la psychiatrie publique (IDEPP)

Syndicat national des psychiatres privés (SNPP)

Syndicat des psychiatres d’exercice public (SPEP)

Syndicat des psychiatres français (SPF)

Syndicat des psychiatres des hôpitaux (SPH)

Syndicat des psychiatres salariés de la  Confédération française de  l’encadrement (SPSCFE-CGC)

Syndicat universitaire de psychiatrie (SUP)

Union syndicale de la psychiatrie (USP)

 

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> La pédopsychiatrie du secteur de Saint-Denis indignée !

ça bouge, mais en ordre dispersé, Corbeil, les 5 de Paris (Esquirol, MB, Ste Anne, Perray-Vaucluse et ASM 13) après Villejuif, Caen, Uzès et d’autres l’an dernier, une coordination ne ferait pas de mal, non ?

Communiqué de presse – jeudi 4 juin 2015

Grève le 8 juin du secteur de pédopsychiatrie rattaché à l’hôpital Delafontaine de Saint-Denis

La pédopsychiatrie du secteur de Saint-Denis indignée pour ses enfants et leurs familles.

Objectif : Interpeller le gouvernement français sur les effets dévastateurs des conditions de travail du secteur de pédopsychiatrie sur les enfants et leurs familles.

Un enfant, en souffrance psychique, et ses parents attendent entre 7 mois et 1 an, ce qui correspond à 400 familles en détresse, avant que nos structures de soins puissent les accueillir et les écouter. Nous ne pouvons plus assurer nos missions de service public.

Pourquoi ces délais humainement et éthiquement inacceptables ?

L’agence Régionale de santé, et l’hôpital Delafontaine, sous la tutelle du ministère de la santé, ont décidé depuis quelques années, et de manière unilatérale, d’amputer les moyens humains et financiers dédiés aux structures de soins de psychiatrie infanto-juvénile alors que la demande est en augmentation constante. Le taux de natalité (+30% en 3 ans) alimente cette demande, alors que sa nature s’aggrave du fait de la précarité extrême de la population.

Les conséquences sont très graves :

Pour l’enfant : sa prise en charge tardive va à l’encontre des dépistages précoces recommandés. Les troubles qui s’enkystent alors sont susceptibles d’aggraver son retard dans les apprentissages scolaires et rendre son lien aux autres de plus en plus délétère.

Pour les parents : leur sentiment de rejet et d’abandon par notre institution est massif. Ils sont face à un désarroi avec lequel ils n’arrivent plus à composer.

Pour la collectivité : cette situation contribue à fracturer les structures de protection de l’enfance, mais aussi celles sociales, médicales, judiciaires, à cause des passages à l’acte répétés qu’elle peut produire. Un enfant ou un adolescent qui n’est pas écouté dans sa parole, se fait souvent entendre par un passage à l’acte contre lui-même (mutilations, suicide…), ou bien contre son environnement : école, famille, proches. Le décrochage scolaire, l’alcoolisme, la toxicomanie, la délinquance, la radicalisation, la violence contre la société … sont autant d’appels possibles d’adolescents qui, trop souvent, n’ont pu être accueillis et entendus à un âge plus jeune. Ce coût budgétaire pour notre pays étant bien plus élevé que les réductions de postes, et les érosions salariales au regard de ces enjeux fondamentaux.

Le 8 juin, le secteur de pédopsychiatrie rattaché à l’hôpital Delafontaine de Saint-Denis est en grève et participe à l’action auprès du ministère de la santé.

Rendez-vous à 14h00 dans le hall principal de l’hôpital Delafontaine.

– Le collectif du personnel du secteur de pédopsychiatrie de l’hôpital Delafontaine : psychologues cliniciens, pédopsychiatres, cadre socio-écucatif, éducateurs, enseignants, infirmiers, secrétaires, assistantes sociales, orthophonistes, psychomotriciennes, agents de service,

– Sud, CGT, CFDT

Pour signer c’est ICI

Contacts :

Christophe Vandeneycken, cadre socio-éducatif, hôpital Delafontaine

Christophe.vandeneycken@gmail.com 06 61 75 49 93

Laurence Boski-Weiss, pédopsychiatre, hôpital Delafontaine

Laurence.boski@free.fr 0621414448

Francis Piot, psychologue clinicien, hôpital Delafontaine

0622967561

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Le 1er novembre 2014 – un meeting de résistance

Le 1er novembre 2014 à la Maison de l’arbre à Montreuil les 39 organisent un meeting de résistance

Nous continuons d’affirmer que ceux qui souffrent de graves maladies psychiques ont et auront besoin à des moments de leur existence de recourir à des lieux d’accueil. Lieux où les rencontres nécessaires à tout soin qui se réclame « humain » ne sont pas dictées par des protocoles aliénants. Lieux où les règlements ne sont pas l’unique proposition « contenante », lieux où prendre du temps est possible et reconnu comme nécessaire, avec une écoute de ce que les personnes en souffrance psychique reconnues dans leur singularité ont elles-mêmes à nous apprendre. Lieux où les psychiatres et les équipes soignantes s’engagent dans un accompagnement au long cours.

Or depuis deux ou trois décennies toutes les conditions nécessaires à cet accueil se dégradent progressivement pour atteindre un niveau insupportable. Les moyens diminuent, la formation est scandaleusement pauvre et inadaptée, les théories s’étiolent, se rigidifient, perdent le caractère complexe indispensable à la pratique soignante. Toute une expérience soignante, toute une histoire collective de la psychiatrie française risque de disparaître.
Lors des Assises de la psychiatrie et du médico-social, les témoignages de patients, de familles et de professionnels ont fait apparaître que de nombreuses équipes, en l’absence de réflexions institutionnelles et micropolitiques, utilisaient des méthodes coercitives s’appuyant sur des théories réductrices de la folie. De plus, l’abandon des principes de base du secteur et du développement du potentiel soignant des patients au sein des clubs thérapeutiques favorise la démission et le désinvestissement des travailleurs en psychiatrie devant la perte du coeur de leur métier et renforce les mauvaises conditions d’hospitalité et de soins aux patients ainsi que l’accueil défaillant des familles. Continuer la lecture de Le 1er novembre 2014 – un meeting de résistance

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> soutien aux mouvements de grève dans les hôpitaux.

Communiqué de soutien aux mouvements de grève dans les hôpitaux.
Soutien à la grève de Paul Guiraud Villejuif

Le collectif des 39 s’est réuni le vendredi 4 juillet, après avoir pris connaissance de la situation en particulier de Paul Guiraud Villejuif, du Bon Sauveur de Caen et de l’Hôpital Sud Francilien. L’état poursuit sa politique d’économies dans le domaine du soin, ce qui se traduit par la suppression de postes et par la réorganisation des amplitudes de travail par les directions de tous les hôpitaux. Nous dénonçons cette attaque des espaces de travail.
Nous soutenons sans réserve le mouvement de grève engagé depuis 5 semaines par le personnel soignant de l’hôpital Paul Guiraud Villejuif. Soutien pour les frais engagés dans les procès que la direction de cet établissement engage contre eux, soutien aux pertes de salaires des salariés acteurs de ce conflit. Ce mouvement lutte contre la volonté de réduire la journée de 8h à 7h36, ce qui aurait pour conséquence de réduire le temps de travail au moment du chevauchement des équipes ou de rendre ce temps de travail – que les équipes continueraient d’assurer – gratuit. Les personnels se défendent contre cette dégradation croissante des conditions de soins et du climat social au sein des établissements, contre le manque de concertation des directions avec les communautés médicales et soignantes, contre l’absence de considération à l’égard des soignants et professionnels, des patients et des familles.

Nous apportons un soutien particulier, à toutes ces luttes à partir de notre question « Quelle hospitalité pour la folie ? »
Paris le 7 juillet 2014
Pour apporter un soutien financier (l’argent sera reversé à l’intersyndicale de PGV) : ci-joint le RIB de l’association, crédit mutuel, notez pour le destinataire  » soutien à PGV ». Le virement électronique est à privilégier, sinon vous pouvez adresser votre chèque libellé au nom de l’association :
« Quelle hospitalité pour la folie ? » à l’adresse:
Collectif des 39 – 10 rue Jules Joffrin 94800 Villejuif.
Identifiant national de compte bancaire – RIB
Banque : 10278 Guichet : 06066 N° compte : 00020271801 Clé 69
Identifiant international de compte bancaire IBAN (International Bank Account Number) FR76 1027 8060 6600 0202 7180 169
BIC (Bank Identifier Code)
CMCIFR2A
Titulaire du compte (Account Owner)
QUELLE HOSPITALITE POUR LA FOLIE ? -10 RUE JULES JOFFRIN 94800 VILLEJUIF

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Communiqué de presse – Jean Oury 1924 – 2014

Communiqué du 19 Mai 2014.

– Jean Oury –

Jean Oury, ce grand Monsieur aura laissé une empreinte décisive sur la psychiatrie française depuis plus de 60 ans.

Il vient de disparaître brutalement dans la nuit du 15 mai.

Il nous laisse une œuvre immense et la marque d’un penseur infatigable. Au-delà de toutes ses élaborations théoriques, il a manifesté un engagement constant auprès des patients.

Profondément humain dans l’approche de la folie, il a su transmettre inlassablement un enseignement refusant le simplisme et articulant la complexité avec la tranquille fermeté d’un discours articulé autour de fondamentaux, tels notamment, la rencontre, la différenciation statut-rôle-fonction, la liberté de circulation, la nécessaire distinction entre l’aliénation psychopathologique et l’aliénation sociale, l’analyse institutionnelle permanente, l’accueil et l’ambiance, le Club, le collectif, et surtout la nécessité de lieux d’hospitalité.

Il rappelait sans cesse que la fonction soignante est partagée par tous dans une institution, du jardinier au psychiatre, en passant par les cuisiniers, les administratifs, les infirmiers, les psychologues et sans oublier les patients eux-mêmes.

Résistant de toujours, il s’insurgeait contre l’entreprise de destruction de la psychiatrie, du soin, avec la logique managériale, la gestion envahissante et deshumanisante, une évaluation abêtissante déconnectée des pratiques, les protocoles, les procédures et autres certifications stérilisantes, l’enfermement.

Il savait ce que l’engagement voulait dire, l’importance du politique. Il nous l’a montré.

Il a apporté immédiatement son soutien à la création du Collectif des 39, participant à de nombreux meetings et initiatives.

Prenant la parole dès le premier meeting des 39 à Montreuil en février 2009, après le discours insultant du président de la République de l’époque, il filait la métaphore avec humour, à propos de la puce qui réveille, mais… qui peut aussi apporter la peste. Et de nous inviter tous à « nous regrouper, et nous mettre en position de réfléchir collectivement ».

Outre son œuvre, ses références éthiques et politiques, il nous laisse en héritage, la poursuite du combat pour une hospitalité pour la folie.

Comme il le disait à propos de La Borde, « Cela fait 60 ans que cela dure, mais cela ne fait que commencer. »

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> Disparition de Jean Oury

Disparition de Jean Oury
Communiqué des Ceméa

Il était là depuis tellement longtemps que nous pouvions penser qu’il serait toujours présent. Jean Oury, 90 ans, est mort. Fondateur de la clinique de La Borde en 1953, il ne l’a jamais quitté, comme il n’a jamais quitté les malades, les pensionnaires comme on les nomme en ce beau lieu d’accueil de la folie, lieu de référence de la psychothérapie institutionnelle.

Ce grand monsieur à la voix si douce et au regard malicieux, d’une érudition encyclopédique, clinicien hors pair et toujours soucieux de la transmission, a sans cesse porté sur la place publique une conception de l’attention aux grandes souffrances psychiques basée sur ce qu’il a défini comme une double aliénation, mentale et sociale. D’où l’indispensable recours au travail collectif et à la fonction soignante de chacun, malades comme professionnels. D’où l’impérieuse obligation de soigner l’hôpital pour mieux soigner les malades. C’est lui qui dès les premiers stages du secteur des « équipes de santé mentale » (ESM) des CEMEA, dans les années 50, secteur que dirigeait Germaine Le Guillant, a défendu le savoir infirmier et la fonction thérapeutique de leur action au quotidien. Position qui lui a valu des désaccords forts de la part de psychiatres qui voyaient d’un mauvais oeil cette perte de pouvoir. Il a toujours pensé que les premiers stages des CEMEA ont été des lieux fondamentaux de l’expression de la parole infirmière qui ont contribué à la création du diplôme d’infirmiers de secteur psychiatrique. Et il parlait encore aujourd’hui avec beaucoup de respect et de connaissance du travail des CEMEA ; d’ailleurs les soignants à La Borde sont des « moniteurs ». Les militants des CEMEA lui sont redevables de ses apports, de ses écrits nombreux et importants. Si aujourd’hui notre association agit encore dans la formation des soignants en psychiatrie et des travailleurs sociaux, si nous pouvons affirmer des prises de position référées à l’Education Nouvelle dans le champ du soin, c’est aussi par les travaux de Jean Oury et ses théorisations sur la question du « Collectif » et de l’analyse institutionnelle ou de la fonction soignante, pour ne prendre que ces trois exemples.

Jean Oury est et reste un point de référence pour un mouvement comme les CEMEA, d’autant plus actuel dans ces temps troublés. Nous continuons à oeuvrer pour cet idéal commun de l’hospitalité en psychiatrie.

Un prochain numéro de Vie Sociale et Traitements (VST) lui sera consacré.

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> Une bande annonce choquante

Communiqué du « Fil conducteur »

Objet :
– la bande annonce de l’émission diffusée sur France 5 le 18 mars 2014, « Dans la peau d’un bipolaire : de l’ombre à la lumière ».
– la rediffusion consécutive à cette émission, à 21h45, d’un reportage déjà diffusé le 16 novembre 2010 sur les schizophrènes, « Schizophrénie, l’ennemie intime ».

– La bande annonce de l’émission « Dans la peau d’un bipolaire : de l’ombre à la lumière », largement diffusée sur les sites des médias, mais également sur des sites tels que Dailymotion, est choquante.
Choquante pour plusieurs raisons :
Par des images choc, elle donne une vision fausse et caricaturale de personnes souffrant d’une maladie psychique. Elle joue sur les ressorts de la peur fantasmée du public, à la manière d’un thriller. Et par là, contribue à stigmatiser les personnes atteintes d’un trouble bipolaire. Cette bande annonce est une insulte à la souffrance, celle des malades, comme celle de leur entourage.
La question du choix de cette bande annonce se pose, qui joue sur l’attrait de « l’horreur » pour attirer le spectateur à regarder une émission qui se veut documentaire. Non seulement elle n’en est pas le reflet, mais elle va à contre-sens du contenu de l’émission. Elle représente une véritable trahison à la fois de l’esprit de l’émission, et du téléspectateur confiant.
Enfin, comment une chaîne du service public peut-elle valider un tel message, de nature stigmatisante et discriminante pour tous les malades psychiques ?

Après cette émission et le débat qui l’accompagnait, à 21h45 a été rediffusé le reportage « Schizophrénie, l’ennemie intime », déjà diffusé le 16 novembre 2010 sur France 5. Et ce sans aucun commentaire l’accompagnant, alors que depuis 2010 il y a eu beaucoup de changements dans la prise en charge des patients, avec la loi n°2011-803 du 5 juillet 2011, ramenant le soin psychiatrique à la simple contention, physique et médicamenteuse, et à l’enfermement.
Comment se fait-il que ce reportage, datant d’il y a quatre ans, n’ait pas été accompagné de commentaires ou de débat ? Diffuser un document sur un tel sujet sans une réflexion sur ce qu’est la maladie et la souffrance qu’elle génère, mettant en avant la dangerosité potentielle de malade souffrant de schizophrénie, ne fait que renforcer un faux message d’une dangerosité présumée. Et donc, là encore, incitant à une discrimination de personnes en souffrance.

Nous, Fil conducteur, sommes un collectif émanant du Collectif des 39, composé de professionnels (psychiatres, infirmiers, éducateurs, psychologues, psychanalystes). Nous regroupons parents, familles, patients, soignants, tous concernés par l’accompagnement et la prise en charge de la maladie mentale, qui tous veulent œuvrer à une mise en place d’une psychiatrie humaine.

Nous demandons le retrait immédiat et total de la bande annonce de l’émission « Dans la peau d’un bipolaire : de l’ombre à la lumière » de tout site et média, quel qu’il soit.

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> On ferme une UHTC alors qu'il faudrait en créer !

Communiqué du Collectif des 39 – « Quelle hospitalité pour la folie ? »

à propos de la destruction d’une unité d’hospitalisation pédopsychiatrique temps plein au CHU de St Etienne (Loire).

On ferme une UHTC alors qu’il faudrait en créer !

La pédopsychiatrie a vocation à apporter une réponse à toutes situations nécessitant des soins psychiques appropriés aux troubles présentés par chaque enfant.

Le manque crucial de places d’hospitalisation à temps complet en France ne permet pas d’assurer une hospitalité suffisamment bonne à de nombreux enfants. Dans la plupart des secteurs de pédopsychiatrie, les enfants très malades qui ont été soumis a des traumatismes relationnels précoces, sont abandonnés par les équipes de soin en ambulatoire qui n’ont pas à leur disposition les unités d’hospitalisation à temps complet qui leur conviendraient. Ces enfants sont surnommés les « incasables ».
Pour une fois qu’un service de pédopsychiatrie, dépendant du CHU de Saint-Etienne, assumait sa mission en développant une « clinique spécifique » concernant la psychopathologie des enfants protégés par l’ASE malades pédopsychiatriquement parlant et alors que de nombreux services de pédopsychiatrie ont du mal à les soigner, cette pratique se voit condamnée.
Or elle représente une exception souvent mal comprise mais novatrice dans ce domaine. De telles compétences, une telle expérience sont en train d’être cassées, rejetées.

En créant une Unité d’Hospitalisation à Temps Complet (UHTC) ainsi qu’un accueil familial thérapeutique (AFT), unités adossées à deux hopitaux de jour recevant les enfants en journée complète, nous ne pouvons qu’être consternés d’apprendre que l’ensemble de ce dispositif est remis en question comme la dénonciation par le CHU de la convention le liant au Conseil général.

Ces possibilités d’hospitalisations et de suivis doivent être préservés, reconnus et développés, car tous les secteurs de pédopsychiatrie devraient avoir un panel d’outils semblable à celui mis en place à Saint-Etienne, ce qui est bien loin d’être le cas.

L’administration du CHU de Saint-Etienne aurait-elle trouvé qu’il n’était pas productif de s’occuper des enfants de cette tranche d’âge-là (3-12 ans) car ils seraient encore trop jeunes pour représenter un danger pour autrui? Que ces unités, indispensables dans le champ de la santé publique de l’enfance, soient actuellement menacées dans leur existence par une gestion qui se montre aveugle à la valeur de ces dispositifs de soin spécifiques est tout simplement scandaleux.

Actuellement, d’autres structures sont menacées de fermeture : le CMP du 14ème arrondissement de Paris, l’école de Bonneuil…etc. Leur point commun avec le service de pédopsychiatrie de Saint-Etienne est qu’elles sont aussi des structures alternatives, des lieux singuliers, alors que nous sommes dans une période d’homogénéisation et de regroupement des structures.

Afin de lutter contre la suppression de l’AFT et des hôpitaux de jour, le Dr Maurice Berger, qui a dirigé ces unités pendant 34 ans, demande de l’aide en appelant à écrire à 6 personnes en plus de lui-même (cliquez sur ce lien pour avoir accès à sa lettre).

Nous demandons la réouverture de l’Unité d’Hospitalisation fermée en juillet ainsi que le maintien des Hôpitaux de Jour et de l’Accueil Familial Thérapeutique qui seraient actuellement gravement menacés.

Paris, le 25 novembre 2013

Un lien vers un article de presse sur la situation:
http://www.ouest-france.fr/chu-saint-etienne-soutiens-mondiaux-au-service-de-pedopsychiatrie-ferme-1726320

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Communiqué de presse du collectif des 39 et des Ceméa

Communiqué de presse du collectif des 39 et des Ceméa

Les assises citoyennes pour l’hospitalité en psychiatrie et dans le médico-social
L’appel des 1000

Les assises citoyennes pour l’hospitalité en psychiatrie et dans le médico-social organisées par le collectif des 39 et les CEMEA dans le but d’engager un travail de réflexion clinique et politique ont été un immense succès.

Elles ont été une réussite tant par le nombre des participants (près de mille), que par l’hétérogénéité de ceux-ci. En effet, toutes les catégories socioprofessionnelles du sanitaire et du médicosocial, des mères, des pères, des frères, des enfants de patients, des patients, des élus, des gens de la culture et du spectacle, des citoyens se sentant concernés, se sont retrouvés pour témoigner ensemble de leurs vécus et de leur vision de l’hospitalité pour la folie et de ses impasses dans le sanitaire et le médicosocial.

Ces assises ont commencé, il y a un an, à la suite du meeting de Mars 2012, par un appel à témoignages. Cet appel, largement entendu par tous les usagers (au sens Bonnaféen du terme)
de la psychiatrie et du médicosocial a permis de construire et de donner la forme et le ton de ces assises : un style très vivant et participatif dans une ambiance chaleureuse et engagée.
Un immense laboratoire, découverte de points de vue habituellement inaccessibles, permis par cette ouverture et une qualité d’écoute de tous les participants-acteurs quel que soit leur statut.

Cette transversalité, offerte par la mise en forme de ces assises, a porté ses fruits. Les prises de parole se sont faites dans la justesse et la retenue, décrivant pour certains, des situations parfois dramatiques et terribles d’inhospitalité des services publics, sans basculer dans la déploration. Les hospitalisations sous contraintes, les contentions, les mises en pyjama deviennent de plus en plus systématiques. Mais aussi, les contraintes de plus en plus fortes exercées sur les professionnels par les processus d’évaluation et d’accréditation, par la normalisation des pratiques et des formations soumises aux recommandations réductrices et simplistes extrêmement critiquables de la HAS.
Malgré la pression de plus en plus forte d’une bureaucratie envahissant tous les actes, sous prétexte de traçabilité et de risque zéro, plusieurs collectifs ont présenté leurs expériences créatives de résistance, nous encourageant tous à inventer et ne pas céder à la destruction. Il s’agit de soutenir le désir de construire une autre psychiatrie plus humaine, tenant compte des difficultés et des impasses dans laquelle la psychiatrie et le médicosocial se trouvent.
Il s’agit aussi de dépasser les clivages administrativo-économiques, en reconnaissant la dimension soignante des structures médicosociales et leur nécessaire réarticulation avec la psychiatrie.

Un immense chantier collectif et inédit, à contre-courant des dérives actuelles d’hyperprotocolarisation des pratiques et d’assujettissement des patients et des professionnels à ces diktats vient de s’ouvrir et va se poursuivre. Le travail d’élaboration collective ne fait que commencer, certains ateliers vont continuer à se réunir et une autre rencontre est prévue pour le 16 novembre à la Maison de l’Arbre à Montreuil.

Les assises se sont terminées le samedi après-midi par un meeting, passant du politique, de la vie quotidienne, à un engagement dans la politique.
Un appel des mille, a été voté à l’unanimité. Cet appel demande le retrait de la recommandation sur l’autisme faite par la HAS et donc le retrait de ce troisième plan autisme qui s’appuie sur cette recommandation. Les participants aux assises, rejoints par de nombreuses organisations et d’autres militants sont venus dire non à cette HAS de plus en plus discréditée et appeler le gouvernement à plus de discernement dans ces décisions.
En cas de maintien de ces mesures discriminatoires et inacceptables, les 1000 participants du meeting ont décidé d’organiser une manifestation à la rentrée.

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PLAN AUTISME 2013 « QUAND L’ETAT SAIT LES BONNES PRATIQUES EN MATIERE DE SOIN ET DE FORMATION ! » par Ceméa

COMMUNIQUE DE PRESSE

PLAN AUTISME 2013 « QUAND L’ETAT SAIT LES BONNES PRATIQUES EN MATIERE DE SOIN ET DE FORMATION ! »

Le plan Autisme 2013 a été présenté très récemment par Madame CARLOTTI, Ministre Déléguée aux personnes handicapées et à la lutte contre l’exclusion, accompagné de déclarations citées par le journal Le Monde du 2 mai 2013 :
 « En France depuis quarante ans, l’approche psychanalytique est partout et aujourd’hui elle concentre tous les moyens. Il est temps de laisser la place à d’autres méthodes pour une raison simple : ce sont celles qui marchent et qui sont recommandées par la Haute Autorité à la Santé. »
 « N’auront les moyens pour agir que les établissements qui travailleront dans le sens où nous leur demanderons de travailler. »
Nous comprenons les pressions d’associations familiales pour aller vers plus de travail éducatif, en réaction à certains excès de pratiques psychanalytiques. Pour autant le plan Autisme tout en annonçant un certain nombre de mesures qui sont attendues (dépistage précoce, accueil des enfants à l’école, création de places en institution), exprime clairement la nécessité de la mise en oeuvre des recommandations de la Haute Autorité à la Santé (HAS) qui préconisent les approches neurocognitives, éducatives et comportementales et les méthodes de « l’analyse appliquée des comportements » et elles seules !
Exit les approches qui réfèrent à la psychopathologie, aux courants de la psychanalyse et non reconnues les professionnels et les équipes qui construisent le soin ou le travail social du point de vue de la psychothérapie institutionnelle. L’obtention des moyens sera conditionnée à l’application de ces recommandations. De même la formation des professionnels devra en tenir compte et le justifier pour être validée !
C’est une première, l’Etat sait et affirme ce que sont les bonnes pratiques professionnelles, y conditionne les moyens et oriente les formations des cursus initiaux et des contenus de la formation professionnelle continue. Et pourtant ces recommandations de la HAS conclues dans un climat de pression du lobbying de quelques associations actives mais minoritaires, que nous dénoncions déjà dans un précédent communiqué en avril 2012, sont des recommandations dont la pertinence a été questionnée très précisément par la revue Prescrire dans son numéro d’avril 2013. En effet, contrairement à ce qui est affirmé, aucune approche ne fait accord sur le plan scientifique dans le domaine de l’autisme et les travaux de la HAS n’ont pas non plus fait consensus.
Ces recommandations deviennent alors partisanes sans plus. Les travaux les plus concluants s’accordent pour énoncer la complexité de l’autisme, des autismes devrait-on dire ; ce sont les approches pluri dimensionnelles qui apportent les meilleures évolutions, les approches qui combinent les réponses éducatives, comportementales et thérapeutiques. En cela les pratiques inspirées de la psychanalyse et de la psychothérapie institutionnelle sont à considérer au même titre que les autres et non à rejeter, ni à opposer systématiquement et à valoriser en terme de complémentarités.
Que penser de l’imposition d’une seule méthode à tous ? Que penser d’un seul enseignement et d’une seule formation dans le registre de la souffrance psychique et des handicaps, au mépris des acquis de tous les travaux cliniques et des enseignements universitaires ; en jetant l’anathème sur la psychanalyse sans aucun discernement et en faisant croire que trop de professionnels du soin et du travail social s’y réfèreraient ! C’est bien mal connaître les réalités des équipes et des structures. Aucune nuance, aucune différence avec les options et les préconisations de la Droite précédemment au pouvoir, au contraire une continuité et un volontarisme affiché. Alors il faut se rendre à l’évidence et reconnaître l’adhésion du ministère aux pressions des lobbys puissants des quelques associations et des laboratoires, et une lecture idéologique des résolutions des souffrances. En un mot la mise en place d’une thérapie d’Etat en vue du contrôle et de l’adaptation par ce biais de l’être humain à la logique gestionnaire au service de l’économie de marchés.
Ainsi, il est prévu dans la partie consacrée à la formation initiale de repenser les contenus des formations des professionnels du soin, médecins et psychologues, des travailleurs sociaux concernant les TED (Trouble Envahissant du Développement) de ce seul point de vue. De même pour les futurs enseignants, dans les ESPE (Ecoles Supérieures du Professorat et de l’Education). La formation continue n’est pas épargnée et il est prévu que les organismes agréés soient en demeure de proposer ces approches au risque de se voir supprimer leurs agréments et leurs financements. Chaque année, par nos actions de formation dans le champ de la psychiatrie et de la santé mentale, ce sont près d’un millier de professionnels que nous rencontrons ; chaque année, dans nos trois centres de formation aux métiers du travail social ce sont près de huit cents étudiants qui se préparent à l’exercice difficile et passionnant des métiers de l’éducation spécialisée. Notre engagement et nos options dans le champ de la formation en psychiatrie et dans l’éducation spécialisée depuis plus de soixante ans n’ont jamais obéi à quelque imposition que ce soit ; nous sommes même fiers de contribuer par nos conceptions pédagogiques et nos valeurs au maintien des approches de la complexité quand il s’agit de prendre en considération la souffrance de l’autre.
En avril 2012, dans le communiqué qui énonçait la position des CEMEA sur l’autisme, nous écrivions : « L’être humain ne peut se réduire à une collection de comportements qu’il faudrait rééduquer pour une meilleure adaptation. La question de la relation aux autres et au monde est assujettie à la question du désir, des émotions et des intelligences partagées et à l’inscription de chacun dans une histoire et une culture dont les aspects inconscients sont une composante et fondent l’humanité. Nos pratiques de formation depuis leur origine dans le champ de la psychiatrie et de l’éducation spécialisée ont toujours récusé les réponses univoques. » Nous ne pouvons imaginer former les professionnels dans nos sessions de formation continue et les étudiants de nos trois centres de formation aux métiers de l’éducation spécialisée dans cette vision imposée et faussement scientifique.
LES CEMEA
Contact : Dominique Besnard, Directeur des Activités du Développement et de la Prospective.
dominique.besnard@cemea.asso.fr – Tel : 01 53 26 24 53 – 06 89 86 11 17
ASSOCIATION NATIONALE – RECONNUE D’UTILITE PUBLIQUE
24, rue Marc-Seguin – 75883 Paris cedex 18 – Tél. 01.53.26.24.24 – Fax 01.53.26.24.19 – www.cemea.asso.fr

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Communiquė de presse – plan autisme 2013

Plan Autisme 2013
8 mai 2013

L’autisme laissé en plan ?

Que penser des dernières déclarations au sujet de l’autisme de la Ministre déléguée aux personnes handicapées et à la lutte contre l’exclusion, Mme Marie-Arlette Carlotti, dans le journal « Le Monde » daté du 2 mai 2013 :

– « En France depuis quarante ans, l’approche psychanalytique est partout, et aujourd’hui elle concentre tous les moyens. Il est temps de laisser la place à d’autres méthodes pour une raison simple: ce sont celles qui marchent, et qui sont recommandées par la Haute Autorité de Santé. »

– « N’auront les moyens pour agir que les établissements qui travailleront dans le sens où nous leur demanderons de travailler »

Ainsi, il ne s’agit même plus de faire reconnaître d’autres approches que la psychanalyse mais carrément de remplacer une prétendue hégémonie par une autre.

Le lecture du plan autisme est édifiante et excède même les déclarations de la Ministre. En effet, s’il comporte des points intéressants, notamment le fait de favoriser le diagnostic précoce, de créer des places en institution, d’améliorer l’accueil des enfants à l’école et l’accès aux soins somatiques des personnes autistes, ce plan constitue une application aveugle de la dernière recommandation de la Haute Autorité de Santé (HAS), en conditionnant le financement des établissements recevant des personnes autistes à leur obéissance à ces nouvelles normes officielles, obéissance dont il est prévu qu’elle soit mesurée par des évaluations internes et externes et autres certifications. On peut donc penser qu’il s’agira en pratique, pour un établissement, de prouver qu’il se forme et met en application la méthode de « l’analyse appliquée des comportements » (ABA) pour recevoir un soutien financier. Par ailleurs la formation des professionnels sera également infléchie dans cet unique sens. Mais au-delà, ce plan réalise une étape supplémentaire d’un processus de normalisation mis en place par une logique bureaucratique, d’un dispositif de contrôle des théories et des pratiques véhiculant une vision adaptative de l’être humain dont on ne peut douter qu’elle est amenée à s’étendre. On peut déjà imaginer le contenu d’un prochain plan schizophrénie, ou trouble bipolaire, hyperactivité, anorexie mentale…

Il est important de rappeler que l’illégitimité de la recommandation de la HAS, qui donne sa caution scientifique à l’ensemble, a pourtant été démontrée:

– D’une part, en ce qui concerne son contenu : ainsi la revue Prescrire dans son numéro d’avril 2013 démontre la non consensualité des méthodes recommandées et indique que, contrairement à ce qui est affirmé, aucune approche ne fait consensus sur le plan scientifique dans le domaine de l’autisme.

– D’autre part, du fait des modalités de sa rédaction : le lobbying de certaines associations minoritaires mais très actives étant affiché, comme en témoigne d’ailleurs la stigmatisation d’un certain nombre de professionnels et de parents d’autistes ne prônant pas exclusivement les approches qui conviennent à ces associations.

On pourrait penser qu’il s’agit seulement d’un manque de courage du gouvernement et d’un électoralisme à courte vue. Mais quel serait l’intérêt de répondre à l’agitation de quelques associations et collectifs, s’aliénant ainsi la grande majorité des professionnels et des familles ? On peut aussi penser qu’il s’agit là d’autre chose, et que les revendications rééducatives et réadaptatives de ces groupes ont trouvé un écho dans un processus étatique déjà présent visant à une normalisation et un contrôle des pratiques, sous couvert de gestion et d’économie.

Concrètement, l’hyper promotion d’une approche plutôt qu’une autre dans les lieux déjà existants ne changera rien à la situation déjà explosive dans le champ de l’autisme, sera contre-productive et n’endiguera pas les souffrances qui y sont attachées. Nombreux sont les familles et les professionnels écœurés par ce parti pris sans nuance.
Il est au contraire crucial de permettre une diversité d’approches pour respecter la singularité des personnes autistes. Aucune méthode ne « marche » sur tout le monde et que deviendront ceux à qui l’unique approche proposée ne conviendra pas voire pour qui elle sera nocive ?

Les personnes autistes et toute personne en souffrance psychique ainsi que leurs familles devraient pouvoir rencontrer plusieurs types de professionnels, d’institutions, de manière de travailler, y compris celles qui sont inspirées par la psychanalyse.
Il est honteux de diaboliser la psychanalyse dans son ensemble au prétexte de propos stupides tenus par certaines personnes s’en réclamant, qui ont blessé des mères et des familles. Il est bien évident que la tendance à culpabiliser les familles existe dans tous les corps de métier en lien notamment avec la santé et l’éducation et doit absolument être combattue. Cependant, il est inacceptable que toute la richesse d’un champ de pensée, de recherche et de pratique consacré à la souffrance humaine soit balayée dans sa totalité, et irrespectueux vis-à-vis des personnes autistes et de leur proches qui ont pu y trouver du réconfort. Il est permis de penser que tout être humain a un inconscient et peut bénéficier de sa prise en compte s’il y trouve un intérêt.

Refusons ce dispositif normalisant qui, en débutant avec l’autisme, ne fera que s’étendre aux autres « troubles ».

Travaillons ensemble, notamment pendant les Assises pour l’hospitalité en psychiatrie et dans le médico-social, pour que tous les citoyens – personnes avec autisme comprises – trouvent leur place dans la société. Place qui ne se résume pas aux seuls lieux de prise en charge mais doit se déployer dans tous les espaces du quotidien, de culture et de convivialité, où chacun peut apporter sa richesse humaine et en faire bénéficier la démocratie.

Le collectif des 39
www.collectifpsychiatrie.fr

Le collectif des 39 et les CEMEA organisent les Assises pour l’Hospitalité en psychiatrie et dans le médico-social les 31 mai et 1er juin prochain à Villejuif
Lien : https://www.collectifpsychiatrie.fr/?p=5793

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> Communiqué de Presse – émotion et indignation suite à la condamnation pour homicide involontaire du Dr Canarelli.

Le collectif des 39 exprime son émotion et son indignation suite à la condamnation pour homicide involontaire du Dr Canarelli.

S’il est tout à fait justifié que la famille de la victime tente de comprendre le drame que leur parent a subi, le Collectif des 39 tient à exprimer son incompréhension face à ce jugement.

Ce procès, quoiqu’en disent les magistrats de Marseille, doit être considéré comme le procès de la psychiatrie toute entière. Ce jugement est aussi le reflet d’une société à la recherche du risque zéro, bien que dans une attitude conjuratoire les magistrats tentent de s’en défendre. De même ils affirment que « l’impunité de principe ne saurait exister, l’opinion publique ne le supporte pas » comme un aveu de la recherche du coupable à tout prix, face à la déclaration d’irresponsabilité pénale du malade.

Cette condamnation vient s’ajouter à la liste déjà longue des décisions politiques et autres lois de ces dernières années, tirant la psychiatrie vers une fonction répressive, et normative, plutôt que facilitant sa mission de prévention et de soin envers les plus démunis. Dans le même temps, en contradiction avec cette orientation répressive, la dénonciation des pratiques d’enfermement, d’isolement et de contention, qui se sont développées au cours des dernières années, se fait de plus en plus entendre à juste titre.

Car un tel jugement, désignant comme coupable d’homicide involontaire un médecin, ne peut qu’amener les professionnels de la psychiatrie à travailler désormais dans la peur, dans la crainte d’être poursuivi et ainsi amplifier les pratiques répressives pour se protéger.

Ce jugement s’est essentiellement appuyé sur l’avis d’un expert psychiatre faisant du diagnostic l’alpha et l’oméga d’une prise en charge thérapeutique et mystifiant les magistrats en laissant croire qu’à ce diagnostic correspond UN traitement unique et efficace, qui aurait empêché le passage à l’acte tragique du patient. Tout psychiatre, tout soignant doit bien évidemment répondre de sa démarche thérapeutique. Cependant on ne peut entretenir l’illusion que la psychiatrie soit une science exacte.

Il est trompeur de laisser entendre qu’un certain type de traitement médicamenteux, d’action retard, allié à des modes de soin parmi les plus carcéraux, permettrait de limiter les passages à l’acte criminels.

L’attendu de ce jugement vient conforter tous les préjugés actuels, assimilant honteusement folie et dangerosité, enfermant ainsi les soignants en psychiatrie dans une fonction uniquement répressive.

La loi du 5 juillet 2011 instaurant des soins obligatoires à domicile, va exactement dans le même sens et c’est pour cela que le collectif des 39 maintient son opposition à cette loi et a lancé un appel pour son abrogation.

La décision du tribunal de Marseille doit être considérée comme le reflet d’une société entraînée dans une dérive sécuritaire, normative et de moins en moins accueillante envers les malades les plus en souffrance.

Le dr Canarellii a décidé de faire appel ; Le collectif des 39 sera à ses côtés

 Jeudi 20 décembre 2012

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> Question écrite à propos de la loi du 5/07/2011

 Question d’une élue à propos de la loi du 5 juillet 2011.

Mme Jacqueline Fraysse attire l'attention de Mme la ministre des affaires sociales et de la santé sur le mémoire émis par ses services le 6 juin 2012 contre une requête en annulation du Cercle de réflexion et de proposition d'action sur la psychiatrie. Cette requête porte sur le décret n° 2011-846 du 18 juillet 2011 concernant l'application de la loi du 5 juillet 2011 relative aux « droits et à la protection des personnes faisant l'objet d'une prise en charge psychiatrique » et dénonce la vision sécuritaire de la psychiatrie portée par cette loi. Ce faisant, elle s'appuie sur les arguments avancés par les parlementaires de l'opposition lors de l'examen de ce texte, conduisant à leur vote négatif le 15 mars 2011. Or le mémoire actuellement présenté au nom du ministère de la santé reprend dans ses grandes lignes la position sécuritaire de l'ancien gouvernement. Elle s'étonne de ce manque de cohérence. Elle lui demande donc quelle est sa position concernant ce texte qu'elle a vivement combattu lorsqu'elle était dans l'opposition.

Le lien vers le site de l’Assemblée Nationale

http://questions.assemblee-nationale.fr/q14/14-4258QE.htm

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>Communiqué commun de l’ensemble des Syndicats de la psychiatrie publique

 

SPH – IDEPP – SPEP – USP – SPF

A la suite d’un meurtre commis en février 2004 par un malade en fugue d’hospitalisation d’office depuis 20 jours et la condamnation de l’établissement hospitalier devant la cour administrative d’appel en octobre 2009, la responsabilité personnelle du psychiatre traitant a été mise cause au pénal par la famille de la victime.

Notre  collègue le Dr Danielle Canarelli, a été mise en examen au chef d’homicide involontaire avec renvoi au tribunal correctionnel pour un jugement prévu le 13 novembre 2012.

Alors que ce patient se trouvait administrativement en sortie d’essai, une fugue impulsive était survenue pendant la consultation au moment où elle l’informait de la nécessité d’une hospitalisation immédiate.

Il lui est reproché de « n’avoir pris aucune disposition effective pour ramener à exécution de manière contraignante la mesure d’hospitalisation d’office » alors même qu’elle avait établi les certificats et avis de recherche, les avait adressés aux services concernés (DDASS et services de police) et qu’elle avait organisé plusieurs visites à domicile.

L’ensemble des syndicats des psychiatres hospitaliers de la psychiatrie publique apporte son total soutien au Dr Canarelli qui n’a commis aucune faute ni erreur médicales en ayant porté un jugement correct, prescrit des soins adaptés et effectué les démarches médico-légales adéquates. Elle ne saurait être tenue pour responsable dans les faits en cause, puisqu’il ne relevait ni de son pouvoir ni de ses fonctions d’intervenir autrement.

Les syndicats de psychiatres publics dénoncent unanimement la tendance à vouloir mettre en cause la responsabilité des psychiatres hospitaliers en exigeant d’eux une obligation de résultat et non plus de moyen, dans un domaine où la prédictivité et le risque zéro n’existent pas et où de nombreux autres intervenants, sur lesquels ils n’ont pas autorité, sont concernés.

Dr J-C. Pénochet, Président du Syndicat des Psychiatres des Hôpitaux

Dr A. Mercuel, Président de l’Intersyndicale de Défense de la Psychiatrie Publique

Dr O. Labouret, Président de l’Union Syndicale de la Psychiatrie

Dr A. Poli, Président du Syndicat des Psychiatres d’Exercice Public

Dr J-Y. Cozic, Président du Syndicat des Psychiatres Français

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>Droit de réponse à l'interview de Madame Rogé sur Mediapart

A Madame Bernadette Rogé, à la suite de son interview dans Médiapart le 14 mai

 

De la part de Madame Dominique Amy, présidente de la CIPPA


Bonjour Madame,

Bien que co-éditées par Dunod, nous n'avons jamais eu l'occasion de nous rencontrer et je le regrette.

En tant que présidente de la CIPPA (Coordination Internationale de Psychothérapeutes Psychanalystes et membres associés s'occupant de Personnes avec Autisme), je souhaite faire un commentaire à votre interview  du 14 mai dernier dans Médiapart.

Etant, comme un certain nombre de membres de la CIPPA, formée aux approches éducatives et aux évaluations cognitives, je ne peux que m'associer à la plupart de vos assertions.

Toutefois les réactions virulentes d'un nombre important de nos membres psychanalystes ou non, m'amène à revenir auprès de vous sur ce que vous dites de la psychanalyse et qui, nous semble-t-il, relève d'une vraie méconnaissance de notre pratique.

Comment pouvez-vous imaginer un seul instant que nous allongeons des enfants, des adolescents ou des adultes autistes sur un divan?  Si tant est qu'il y en ait un dans le bureau – ce qui est loin d'être toujours le cas ! – il est, comme tout le reste du matériel, à la disposition de la personne autiste comme un objet de mise en scène d'un état qu'elle vit et que nous cherchons à comprendre et à l'aider à comprendre elle même.

Vous le savez aussi bien que moi, les autistes vivent des émotions dont le sens leur échappe. Lorsqu'ils sont sans langage, c'est bien par le corps qu'ils nous montrent à la fois ce qu'ils vivent et leur incompréhension de ce vécu. Comment donc imaginer qu'un psychanalyste puisse allonger une personne autiste ( j'en connais peu qui se plieraient à cet exercice ) et qu'assis derrière lui ou elle, il attende sagement qu'elle  se mette à parler?

Tout ceci me désole car si une personne aussi bien formée que vous l'êtes (j’ai lu votre livre avec le plus grand intérêt) imagine que la psychanalyse est ce que vous semblez penser qu'elle est, on comprend mieux ce qu'il en est des parents ou de certains professionnels non avertis.

J'espère que nous aurons l'occasion d'une rencontre et d'une discussion approfondie sur tout cela et vous prie, en attendant, de croire, Madame, à mes sentiments cordiaux.

 

Marie Dominique Amy

 

P.S. voici notre cite: www.cippautisme.org

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>Lettre au nouveau Président de la République et aux futurs élus de l'Assemblée

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Monsieur le Président, chers candidats,

C'est avec émotion que je m'adresse à vous, avec émotion et espoir, l'espoir du professionnel et du citoyen qui a assisté impuissant dans le dernier quinquennat à la déconstruction du plus bel outil façonné patiemment depuis des décennies dans la Résistance par la psychiatrie française: la psychiatrie de secteur.

L'émotion est celle d'un citoyen espérant pouvoir enfin redevenir fier de son pays et de la façon dont il traite les personnes souffrant de troubles psychiques. L'état des lieux, Monsieur le Président, laissé par votre prédécesseur, est celui d'un pays qui aurait perdu toute humanité, et qui aurait été guidé par le seul désir de contrôle au service du pouvoir, utilisant la menace et la peur pour convaincre…

L'idéal socialiste qui vous anime ne saurait se satisfaire de cet état des lieux. Aidez-nous à renouer avec notre service public, sa qualité et la philosophie qui en a permis le développement. Que le socialisme montre au monde entier comment respecter, soutenir et faire advenir la part d'humanité, existant en chaque personne présentant un handicap psychique.

Votre prédécesseur dans son violent discours à la télévision du 2 décembre 2008 s'est appuyé sur des thèses du 19e siècle associant crime et maladie mentale et a fait voter la loi du 5 juillet 2012 plus répressive que toutes celles qui ont existé avant, utilisant enfermement et traitement chimique obligatoire, disqualifiant tous les efforts qui ont porté la psychiatrie française au plus haut niveau (Obama et la Chine ont cherché à la connaître).

Au lieu de continuer à développer tous les soins dans le tissu social, il a renforcé les anciens asiles du 19e siècle. La stigmatisation ainsi créée a eu des conséquences dramatiques. Elle a détruit le moral des soignants en les disqualifiant par son propos, annulant 50 ans d'efforts faits pour rendre les soins proches, accessibles, solidaires; il a divisé les divers acteurs de la Santé mentale, favorisé des compromissions réunies dans le Plan de santé mentale de janvier dernier: celui-ci intègre le rapport Couty proposant la dispersion des divers soins nécessaires pour un même malade, ce qui détruit la continuité des soins proposée par la politique de secteur, et pire sous le titre ''d'aidants'' veut lever une véritable "milice" de familles (aidants familiaux) et de patients (médiateurs-pairs aidants, ou "bons malades") pour suppléer les soignants dits défaillants.

Aujourd'hui il est indispensable et nécessaire que le Président, les nouveaux élus, redonnent confiance aux divers professionnels de la psychiatrie et de l'action sociale, qu'ils abrogent la loi de 2011 et le Plan de santé mentale qui la consolide. Ainsi ils permettront leur rassemblement et leur union autour d'un grand projet pour la psychiatrie associant les soins et les compensations sociales des handicaps psychiques.

Savez-vous chers candidats que ce sont 10 millions de personnes qui sont concernées par la psychiatrie, dont 3 millions avec des troubles graves, en comptant leurs familles et leurs soignants ? La stigmatisation était telle qu'ils n'osaient plus se manifester.

La peur étant écartée, la psychiatrie de secteur pourra être reconstruite sur la solidarité, la proximité: une même équipe de soin, met à la disposition de chaque patient, dans la continuité tout au long de sa vie, les diverses acquisitions psychothérapiques et scientifiques en veillant à toujours les associer.

Ce projet né au lendemain de la guerre avec l'expérience de la Résistance, bâti sur la solidarité, doit être reformulé, reconduit, mais associé à la création d'un bureau de la psychiatrie au ministère de la Santé et d'un comité de Sages, nécessaires pour faire évoluer la psychiatrie à la mesure de l'évolution de la société française (ceci existait entre 1970 et 1990 et a fait ses preuves). Ces instances sont plus fiables que des lois.

Confirmez la psychiatrie de secteur qui a fait ses preuves, avec ses soins bâtis sur la confiance, la liberté, à partir d'une vraie rencontre humaine, cette liberté dont le patient a besoin pour se reconstruire, s'appuyant sur ses talents, ses potentialités, sa créativité.

 

Guy Baillon, Psychiatre des hôpitaux en 1969, chef de secteur de Bondy dans le 93, rattaché à Ville-Evrard.

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>Monsieur le Président…

Le 14 mai 2012                                                    

 

 

Monsieur le Président,

 

Déterminés à œuvrer pour que votre élection advienne, nous sommes très heureux de vous voir enfin nommé à la tête de l’État. L’immense espoir que vous avez levé dans la Nation doit se voir concrétisé lors des élections législatives du mois de juin. Nous comptons poursuivre notre effort afin que vous ayez une majorité qui vous soutienne à l’Assemblée nationale.

Votre élection suscite déjà beaucoup d’attente et notamment celle d’apaiser notre lien social si fragilisé par les cinq années passées. Nous croyons comme vous que les valeurs humanistes et progressistes sont une nécessité tant au niveau d’une politique générale que dans nos métiers et nos pratiques quotidiennes.

Le Collectif des 39 contre la nuit sécuritaire a vu le jour au lendemain du discours sur la psychiatrie et les malades mentaux, tenu le 2 décembre 2008 par le Président sortant Nicolas Sarkozy. Les personnes malades s’y sont vues assigner le destin d’une population parfois à exclure, souvent à enfermer, toujours à contrôler. La loi sécuritaire qui en a résulté en juillet 2011, promue sous le joug de l’émotion, a conduit une partie de nos concitoyens, les plus fragiles, tant psychiquement que socialement, à être exclus d’avantage, désignés et stigmatisés, d’être exilés de notre humanité commune.

C’est exactement à partir des valeurs humanistes que nous avons fondé notre Collectif afin de résister au pire, à la relégation d’une partie de nos concitoyens hors du lien social. Nous avons alors dû tenir fermement sur ces positions humanistes, pour proposer toujours et encore une psychiatrie fondée sur l’hospitalité, le temps que le peuple choisisse enfin de changer de Président.

Si sur le terrain notre mobilisation a eu des effets et a contribué à créer des espaces de travail commun entre patients, soignants, familles, monde de la culture et citoyens intéressés, il est nécessaire de sortir l’ensemble des acteurs du champ « psy » de leur abandon, de leur désarroi et du désaveu du travail des professionnels qu’ils ont subi du plus haut sommet de l’Etat. Au niveau national, notre mobilisation, si elle n’a pas suffi à empêcher le vote de la loi du 5 juillet 2011, elle a néanmoins permis à la psychiatrie de sortir de l’ombre et de contribuer au changement de regard porté sur la maladie mentale, notamment dans les médias.

La démolition de notre pacte social a été telle et eu tant d’incidence dans les services publics et en particulier dans le secteur de la santé qu’une politique liquidant l’héritage trouble du Président sortant, de son gouvernement et de sa majorité est actuellement une priorité.

Les diverses atteintes aux fondements républicains et démocratiques d’un état de droit, nécessitent la révision d’un certain nombre de lois dont celles du 5 juillet 2011 réformant les hospitalisations psychiatriques sous contrainte ainsi que la réforme hospitalière de 2009 (loi HPST). Cette dernière a tellement distordu les métiers, les pratiques et les expériences de terrain au profit d’une logique purement gestionnaire, que les citoyens ne retrouvent plus ce service public qui faisait encore, il y a peu, notre fierté nationale.

Comprenant les préoccupations du moment concernant l’Europe, les finances de la Nation ainsi que les priorités pour l’éducation et la justice, nous souhaitons toutefois vous faire part des nôtres concernant les champs du service public, du sanitaire, du médico-social et de l’associatif. Confrontés aux conséquences catastrophiques pour l’accueil et pour les soins psychiques tant en communauté qu’en institution et en soins ambulatoires, il nous faut sensibiliser le gouvernement et les élus de la Nation au défi que nous avons à relever dans l’arsenal législatif et réglementaire qui borde nos pratiques.

Nous souhaitons qu’une politique juste et équilibrée soit élaborée dans le cadre d’une loi générale pour la psychiatrie et le secteur médico-social, permettant aux avancées cliniques d’une psychiatrie moderne et attentive à la personne humaine de se développer.

Enfin débarrassés d’une hyper présidence extrêmement dommageable dans ses menées autoritaires et sécuritaires, nous souhaitons dans les temps prochains pouvoir solliciter auprès de vous un entretien afin de vous exposer les préoccupations qui sont les nôtres.

Nous vous prions de bien vouloir agréer, Monsieur le Président, l’expression de notre très haute considération.

le Collectif des 39 contre la nuit sécuritaire

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>Une nouvelle loi en psychiatrie pour la prochaine majorité

Communiqué

 

Le Conseil Constitutionnel a rendu sa décision concernant une Question Prioritaire de Constitutionnalité (QPC) portée par le CRPA, elle concernait plusieurs articles de la loi du 5 juillet 2011 réformant les soins psychiatriques sans consentement.

Un article de cette loi a été déclaré inconstitutionnel, il porte sur le sort réservé à la catégorie des patients supposés « dangereux » (article L3213.8) qui se trouvent enfermés sans garantie légale contre l’arbitraire de leur « traitement ».

De surcroît, nous considérons comme une grande victoire que les soins sans consentement en ambulatoire ne puissent être « contraints », même s’ils peuvent se révéler « obligatoires » (sic). Cela annule de facto leur possibilité d’application. Il s’agit d’une énorme avancée. Le collectif des 39 se félicitent de cet augure. Ces pseudo-soins de contrôle psychiatrique ne sont pas envisageables dans notre cadre constitutionnel. La prochaine majorité devra réécrire une loi : NOTRE VIGILANCE S’EN TROUVE ACCRUE. Il en est de la responsabilité des acteurs de la psychiatrie et des citoyens de ce pays de veiller à ce que la rédaction de la future loi soit guidée par l’éthique des soins.

Par ailleurs, le rapport du Comité Européen de Prévention de la Torture (CEPT) sur les conditions d’accueil et de soins dans les services de psychiatrie nous rappelle les dérives quotidiennes dans les pratiques, tant sécuritaires que gestionnaires et protocolaires, dérives qui ont conduit à l’internement de force d’un militant politique dans l’Héraut le mois dernier.

Faut-il rappeler que les soins psychiques s’appuient sur la confiance, non sur la défiance, nécessitent du temps afin que la relation soit au cœur du processus de soin ? Il sera donc urgent après les élections présidentielles et législatives de remettre les soins psychiques dans leur ensemble au cœur du débat public.

La loi devant être réformée avant le 1er octobre 2013, l’ensemble des citoyens (usagers, professionnels, familles, élus) mobilisés par l’hospitalité faite à la folie doit peser de tout son poids pour obtenir l’abrogation de la loi du 5 juillet 2011 et que soient établies des pratiques dignes d’une démocratie.

Nous appelons toutes celles et ceux qui se sont mobilisés à nos côtés à confirmer leur engagement pour soutenir et créer des pratiques accueillantes et émancipatrices.

 Le collectif des 39 contre la nuit sécuritaire

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> LE FORUM FOU, c'est ce dimanche au Petit Bain !

LE FORUM FOU, c’est ce dimanche (15/04/) au Petit Bain !

Après le meeting du 17 mars à Montreuil, dernière mobilisation avant les élections… à l’initiative de l’association HumaPsy !

(Pour ceux qui n’étaient pas au meeting, pardon de vous prévenir à la dernière minute…)

La salle de concert du  Petit Bain accueillera donc trois moments de discussions…

(enregistrées mais pas filmées, on mettra en ligne le Podcast)

15 H : Les « questions qui fâchent » :

Ce sera l’occasion d’évoquer la loi du 5 juillet 2011, le rôle des associations de parents ou d’usagers, l’intervention du Juge des libertés, les difficultés pour dénoncer la maltraitance qu’on peut subir à l’Hôpital … ou toute autre question que vous proposerez pour débattre.

Pause

16 h 30 : Les témoignages

Soignants, soignés, citoyens qui n’avez peur ni des uns (car une psychiatrie humaniste existe) ni des autres (parce que vous en connaissez !), venez vous exprimer, car il faut que ça se sache … Quoi ? Ce que vous voulez ! Vous pourrez aussi remettre vos écrits : ils seront mis à la disposition des participants du forum qui pourront en donner lecture.

Pause

18 h : Et maintenant ?

Quelles pistes pour sauvegarder un accès à des soins qui ne se réduisent pas aux seuls médicaments, au recours à la contrainte et autres dérives sécuritaires ?

La question de la psychiatrie pourra-t-elle se poser dans le débat des présidentielles ?

Quelle hospitalité pour la folie ? – demandent les 39…

Et si on la voulait MAINTENANT ?

http://humapsy.wordpress.com/

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> Militant dans l'Hérault, une folie ?

Communiqué de presse

Militant dans l’Hérault, une folie ?

Un communiqué commun de la section de Loupian et du comité régional Languedoc Roussillon de la Ligue des droits de l’homme nous apprend que, le 26 mars 2012, un militant défenseur de l’environnement a fait l’objet d’un arrêté du maire de sa commune, confirmé deux jours plus tard par le préfet de l’Hérault, ordonnant son admission en soins psychiatriques.

Ce militant, qui manifestait par une action non-violente son opposition à un projet de déclassement d’une zone Natura 2000 dans sa commune, a été hospitalisé aux motifs allégués qu’il présentait des troubles mentaux « qui compromettent la sûreté des personnes ou portent atteinte, de façon grave, à l’ordre public », troubles qui se manifestaient par « des propos désobligeants et insultants » et par le fait qu’il s’était « cadenassé à une grille de protection de la mairie ».

La motivation ahurissante de cet arrêté, censée caractériser un trouble grave à l’ordre public – à moins que le préfet de l’Hérault ne considère que des propos désobligeants ne compromettent … la sûreté des personnes ! – révèle une dérive inquiétante : après les placements en garde à vue et les poursuites judiciaires de plus en plus fréquents, le pouvoir exécutif s’est trouvé une nouvelle arme contre les militants actifs, l’hospitalisation contrainte en psychiatrie.

Ce militant, au mépris de ses droits les plus élémentaires, a été placé à l’isolement pour avoir refusé le traitement que l’on voulait lui imposer, a été interdit de tout contact avec ses proches pendant plusieurs jours, et a eu le plus grand mal à obtenir communication des décisions le concernant !!

Les organisations signataires, membres du collectif « Mais c’est un homme », dénoncent l’usage inadmissible par l’autorité administrative de ce pouvoir d’internement – survivance archaïque au regard des législations de nombreux autres pays européens – à des fins coercitives et les atteintes graves ainsi portées aux libertés et aux droits sociaux.

Elles exigent la mainlevée immédiate de la mesure de soins psychiatriques imposée à ce militant, encore hospitalisé à ce jour malgré un certificat médical récent favorable à la levée de celle-ci.

 

LDH Ligue des droits de l’Homme

Sud Solidaires – Santé Sociaux

Advocacy France

Syndicat de la Magistrature

Union syndicale de la psychiatrie (USP)

Cercle de réflexion et de proposition d’actions sur la psychiatrie (CRPA)

Collectif des 39 « Quelle hospitalité pour la folie ? »

 

 

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> Lettre aux amis de la pédopsychiatrie d'aujourd'hui

Lettre aux amis de la pédopsychiatrie d’aujourd’hui

Pierre Delion, Lille le 20 Mars 2012, jour du printemps

mardi 20 mars 2012, par Michel Balat

Chers amis, nous voilà maintenant dans une situation extrêmement préoccupante au sujet de l’autisme et des recommandations qui viennent de sortir de l’HAS, puisque les soins seront prescrits, pour certains d’entre eux par des forces extérieures à notre corps professionnel. Je ne dis pas que seuls les pédopsychiatres doivent indiquer des soins, puisque l’expérience de la psychothérapie institutionnelle nous a justement appris à partager nos décisions avec l’ensemble de nos équipes, à prendre en compte les avis de nos partenaires, et le tout, sous l’égide bienveillante des parents, quand cela est possible. Mais là, nous faisons une nouvelle expérience, celle d’avoir à assumer des décisions venues de l’extérieur de notre champ de compétences, et qui, selon notre expérience antérieure, semble peu adaptées, sinon inadaptées aux problèmes rencontrés. L’exemple du packing vient immédiatement à l’esprit et va être dans les semaines qui viennent un réel problème lorsqu’il va nous falloir répondre aux parents qui veulent à tout prix continuer ce soin pour leur enfant, alors que, hors de la recherche lilloise, la HAS, instance opposable en droit, s’y oppose formellement, même à titre exceptionnel. Ces parents nous rappellent d’ailleurs qu’ils n’ont pas été consultés dans ces décisions, alors qu’ils étaient les premiers concernés par leurs enfants bénéficiant du packing. Voilà un exemple à partir duquel nous allons devoir réfléchir pour trouver des aménagements, sans nous mettre en danger puisque vous savez que le président de "vaincre l’autisme" a prévenu qu’il intenterait un procès en justice à toute personne dérogeant à ces recommandations. On peut lui faire confiance sur sa détermination à ce sujet. Mais voyons plus globalement comment va se passer la suite. J’ai peur que, concernant les autres soins relationnels, la même procédure soit mise en place assez rapidement : la pataugeoire, l’équithérapie, les ateliers conte et autres activités thérapeutiques des hôpitaux de jour de nos secteurs de pédopsychiatrie. Comment va-t-on précéder ? Allons nous laisser éradiquer ces outils thérapeutiques sur lesquels nous instituions nos soins avec les enfants ? Comment dès lors mettre davantage les parents des enfants que nous soignons dans le coup de ces nouvelles modalités de soins imposées ? Jusqu’alors j’avais toujours eu beaucoup de réticences à le faire. Pour le packing, j’avais vraiment résisté à l’idée de demander aux parents de prendre partie pour défendre le soin de leur enfant, pensant que nos organisations professionnelles le feraient sans réticences. L’histoire récente nous montre qu’il n’en est rien et que nous allons devoir changer de stratégie à ce propos. Il va nous falloir permettre aux parents engagés avec nous dans les soins de leur enfant soit de fonder de nouvelles associations, soit de s’engager dans les associations existantes pour y apporter d’autres points de vue demeurés en retrait jusqu’alors. En effet, lorsque je discute avec des parents, engagés que nous sommes avec eux dans une confiance réciproque nécessaire à tout soin de leur enfant, je suis frappé de voir comment ces parents jugent les réactions des représentants d’associations de parents d’enfants autistes avec étonnement et sagesse. Avec étonnement, car il leur paraît souvent curieux que ces parents puissent avoir une telle haine vis à vis des pédopsychiatres et de leurs équipes, sauf à considérer qu’il s’agit d’expériences traumatiques anciennes qui tournent en boucle sur les forum et dans les discussions des détracteurs. L’hypothèse la plus vraisemblable est que ces parents ne sont plus en lien avec nos équipes à la suite de désaccords sans doute compréhensibles, mais généralisés à outrance. Avec sagesse, et l’exemple le plus frappant qu’ils prennent, là encore, est celui du packing, car ces parents pensent que les principaux détracteurs ne savent visiblement pas de quoi ils parlent, si j’en juge aux films d’horreur que "vaincre l’autisme" monte et promeut pour démontrer l’inanité de cette technique, comme si leur avis de témoins ne suffisait pas à convaincre. D’ailleurs, je suis très étonné que le président de "vaincre l’autisme", si prompt à faire des procès, n’ait pas encore trouvé un seul cas de parents prêts à le suivre pour les reproches qu’il fait au packing. Cela devrait attirer l’attention d’un pouvoir scientifique, l’HAS, sur l’écart entre ce qui est proféré avec une extrême violence et la réalité de ce qui est dénoncé. Mais cela devrait surtout attirer l’attention des pouvoirs publics et des politiques qui, loin de tempérer ces excès, s’en servent lâchement pour ne pas répondre aux besoins énormes dont il est question dans cette guerre de l’autisme. Pour avancer sur ces problèmes importants, il faut une nouvelle approche qui prenne en considération les avis de tous les parents et pas seulement ceux qui sont contre. Il nous reste à trouver les moyens de déclencher un tel débat.

 

Suite de cette lettre cliquez ici

 

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> communiqué suite du meeting du 17 mars 2012

Collectif des 39 contre la Nuit Sécuritaire

 

 

Communiqué de Presse

Lundi 26 mars 2012

 

Quelle hospitalité pour la folie en 2012 ?

 

Le 4ème meeting National du collectif des 39 s’est déroulé samedi 17 mars à Montreuil. Plus de 1200 personnes ont participé avec une grande attention durant toute la journée aux débats et aux témoignages des professionnels et des patients ou familles de patient, aux interventions de neurobiologiste, de philosophe. Il s’en est dégagé souvent une vive émotion et toujours une grande force de conviction et de détermination pour soutenir  l’hospitalité en psychiatrie.

 

Autant par le nombre que par la pluralité des personnes, par la diversité de leur place comme de leur statut, la légitimité et la justesse de la dynamique maintenue depuis 3 ans par le collectif des 39 en est confirmée. L’affirmation de nos valeurs, de nos résistances pour promouvoir un accueil de qualité et une attention des pouvoirs publics quant à l’importance des soins psychiques en est sortie plus forte.

 

La nécessité d’abroger les lois sécuritaires, gestionnaires, liberticides, est un de nos objectifs essentiels. C’est aujourd’hui un de nos mots d’ordre.

 

-Abrogation de la Loi du 5 juillet 2011 concernant les soins sans consentement.

-Abrogation de la Loi hôpital Patient Santé Territoire.

-Revalorisation et renforcement de la politique de secteur, notamment par un budget spécifique pour la psychiatrie.

– Abandon du projet de valorisation de l’activité en psychiatrie pour le maintien d’un budget global.

-Dissolution de l’instance de la Haute Autorité de Santé.

 

Durant le meeting, les différents partis de gauche, les représentants des candidats à l’élection présidentielle ont exposé leur position concernant la politique à mener en matière de soins psychiques. Le Front de Gauche – Parti de Gauche, PC-, EELV, le NPA, L.O. ont pris des engagements très clairs. Les représentants des candidats de ces partis ont donné un écho favorable au Manifeste dans lequel le collectif des 39 présente ses propositions. Le Parti Socialiste, par la voix de son représentant s’est prononcé pour un aménagement de la loi HPST, un abandon de la tarification à l’acte sans assurer une enveloppe globale et une réorganisation de la HAS. À propos de la loi sur les soins sans consentement du 5 juillet 2011, il en a dénoncé le caractère sécuritaire, sans engagement sur son abrogation. Il a par contre évoqué que ce sera au Parlement nouvellement élu en juin 2012 de revenir sur ces lois.

 

Pierre Joxe, ancien ministre, présent avec le collectif des 39 ce samedi pour dénoncer la régression de la justice des mineurs et les attaques contre la prévention, a rappelé la responsabilité et le pouvoir des parlementaires dans l’écriture des textes de lois. La mobilisation auprès des députés est de toute évidence indispensable.

La Haute Autorité de Santé s’est totalement discréditée avec la parution de son rapport du 8 mars dernier, déclarant "la psychanalyse et la psychothérapie institutionnelle non consensuelles » pour la prise en charge de l'autisme, et interdisant la thérapeutique par le packing. Le collectif des 39 dénonce la dérive de cette instance.

Les 1200 personnes présentes ont manifesté leur soutien total au Professeur Pierre Delion, violemment attaqué, qui a été ovationné à l'issue de son intervention digne et combative. 

Il est aujourd’hui clair que toute participation à cette instance anti-démocratique contribue à renforcer une entreprise idéologique visant à briser toute approche psychodynamique de la psychiatrie, à entraver la dimension thérapeutique pour les personnes  autistes. Nous appelons tous les professionnels soignants à quitter leur fonction de cette instance.

 

 

Le Collectif des 39 a donné rendez vous à l'automne, à toutes celles et tous ceux qui veulent continuer ce combat, lors de l'organisation des assises pour une psychiatrie fondée sur l'hospitalité.

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